RÉSEAU DES JOURNALISTES POUR LES DROITS DE L’HOMME EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (RJDH-RCA)
NDÉLÉ : UN CALME PRÉCAIRE DANS LA VILLE APRÈS L’ATTAQUE D’HIER
Ndélé, 11 décembre (RJDH)–Un calme précaire règne dans la ville de Ndélé (nord-est), après l’attaque des
éléments de la rébellion de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), lundi 10 décembre, contre les positions des forces armées centrafricaines (FACA).
L’information a été donnée par le leader de l’autre groupe armé, la Convention des patriotes pour la justice et la paix
(CPJP), Abdoulaye Issène. Joint ce mardi par le RJDH, depuis Ndélé où il se trouve, celui-ci affirme avoir combattu avec ses hommes aux côtés des forces régulières, pour
repousser les assaillants.
« Depuis hier, nous avons réussi à prendre le contrôle de la préfecture et de la gendarmerie, la ville
est calme actuellement », a-t-il dit. Il a indiqué que la CPJP appuie encore les FACA pour sécuriser leur base, en attendant une équipe de renfort qui serait déjà en
route pour Ndélé. Toutefois, il n’y a pas eu un combat direct entre la CPJP et l’UFDR, a relevé Abdoulaye Issène.
D’après des informations qui circulent, certains éléments de l’armée centrafricaine auraient été pris en otage.
Le lundi à 7 heures du matin, les villes de Ndélé et Sam-Ouandja ont été assiégées par des éléments de Michel
Mbororo, cofondateur de l’UFDR. Celui-ci réclame de Zakaria Damane son coéquipier, la direction de ce groupe armé, à quelques semaines du lancement de programme du
Désarment, démobilisation et réinsertion (DDR).
BANGUI : LES DÉTENUS TIRENT LA SONNETTE D’ALARME
Bangui, 11 décembre (RJDH)–Des personnes détenues dans les commissariats de Bangui, se plaignent des
conditions dans lesquelles elles vivent. Le constat a été fait par le RJDH, le lundi 10 décembre, lors d’une visite effectuée à l’antenne de l’Office centrafricaine de
répression du banditisme (OCRB) de Damala.
Une vingtaine de personnes partagent une seule cellule dont la fenêtre est barricadée. Dans cette même cellule se trouve un
sceau d’eau qui sert de dépotoir. Les prisonniers dorment à même-le-sol, quelques-uns partagent une natte.
« La plupart d’entre nous passe la nuit à même-le-sol, sans moustiquaire. Ce qui fait que beaucoup souffrent
de maladies de la peau. Il n’ya aucune prise en charge sanitaire ici», a fait savoir un des détenus sous couvert de l’anonymat.
Certains affirment être parfois privés d’eau et de nourriture pendant deux ou trois
jours. « Nous vivons par la grâce de Dieu, il peut arriver
qu’on ne mange pas pendant des jours. Nous passons des jours sans nous laver, ni voir le jour », a expliqué un autre détenu.
Dans certains commissariats, l’on trouve des personnes dont la durée de garde-à-vue est
expirée, mais elles sont toujours en cellule, sans même être entendues, en contradiction avec la loi.
« Nous voulions bien respecter les textes prévus par la loi, mais les infrastructures d’accueil et les
moyens font défaut dans tous les commissariats de Bangui», a justifié un policier qui a requis
l’anonymat.
Au cours d’une rencontre qui s’est déroulée du 4 au 6 décembre à Bangui, à l’initiative de la Commission Épiscopale Justice
et Paix, les évêques des neufs diocèses de la République Centrafricaine avaient été critiqué les violations s des droits des prisonniers. Pour ces hommes d’Eglise, les droits des prisonniers
doivent être respectés, en dépit de leur statut.
BANGUI : LES MICROBES SONT AUSSI À L’ORIGINE DE CANCERS, SELON LE PR GESSAIN
Bangui, 11 décembre (RJDH) –Les microbes sont aussi à l’origine de cancers ; or cette information est
presque ignorée. C’est ce qui ressort de la conférence de Professeur Antoine Gessain, sur ‘’Microbes et cancer en Afrique : les liaisons
dangereuses’’, tenue à l’Alliance française de Bangui.
Chercheur à l’unité d’épidémiologie et de physiopathologie des virus oncogènes à l’Institut Pasteur de Paris, le Pr
Gessain explique que « dans le monde, on ne sait pas très bien en général que des agents infectieux, devaient être à l’origine de cancers ».
De sorte que lorsqu’on parle de cette maladie, on pense avant tout à des effets d’alcool, le tabagisme, les rayons, le soleil, les facteurs de l’alimentation, entre autres.
« Mais à côté de ça, on a environ 20 ou 30% de cas de cancer, en particulier dans les zones d’Afrique, dans
les pays sous-développés ou en voie de développement, environ 25 à 30% de tous les cancers sont liés à des microbes : des bactéries, des parasites ou les virus »,
relève-t-il.
Il cite quelques exemples, notamment le cancer du foie qui est lié au virus de l’hépatite B. Quand on a la jaunisse,
quelquefois on peut développer un cancer, même si c’est rare. Il cite aussi le cancer du col de l’utérus chez la femme qui est lié à des virus qu’on appelle les papillomavirus. Il explique qu’il
existe déjà en Occident un vaccin contre les papillomavirus pour les jeunes filles, afin de prévenir le cancer du col. En outre les personnes qui souffrent de gastrite qui est une inflation de
l’estomac peut être traitées part des antibiotiques pour diminuer les bactéries de l’anti digestif ; cela permet d’empêcher de développer le cancer de l’estomac.
D’après le Pr Gessain, les cancers provoqués par les microbes peuvent être prévenus. Quand on sait
qu’il s’agit d’un agent infectieux, on peut faire diminuer l’apparition du cancer. Cela peut être fait par la vaccination des enfants contre l’hépatite B. De ce fait, ils sont protégés et
ne pourront développer plus tard un cancer.
« Le message c’est qu’il y a un certain nombre de cancer qui sont liés à des microbes et qu’il ya des moyens
de prévention par la vaccination ou par des traitements qui permettent de diminuer le nombre de cancer», souligne-t-il.
Dans le domaine du cancer, il n’existe pas assez d’études en République centrafricaine. Toutefois, à l’Institut Pasteur de
Bangui, des travaux scientifiques depuis quelques années. « Il y a des groupes qui travaillent sur la relation entre les hépatites, le virus qui touche le foie et les cancers de
foie, qui sont particulièrement fréquents dans les hôpitaux », indique l’intervenant.
En dehors de Pasteur, les cancers du maxillaire qui sont liés à certains virus chez les enfants sont aussi en étude.
« Cela a été étudié, diagnostiqué par le professeur Kofi qui a commencé un premier petit registre des cancers chez l’enfant. Donc il y a à la fois des travaux qui sont faits dans
les hôpitaux par les médecins centrafricains et d’autre part des travaux qui sont faits par des chercheurs et les scientifiques à l’IPB », explique-t-il.
Le Pr Antoine Gessain préside actuellement le conseil scientifique de l’Institut Pasteur de Paris.
BOUAR : DES ALIMENTS SONT VENDUS PAR TERRE
Bouar, 11 décembre (RJDH)–Au marché Mamadou-Sara, situé dans le troisième arrondissement de la ville de
Bouar (ouest), les aliments vendus sont étalés sur le sol, bien que des stands aient été construits par l’ONG Mercy-Corps à cet effet.
D’après le constat fait par la Radio Maïgaro, les vendeurs et les vendeuses refusent d’utiliser les stands pour échapper au
versement de la somme de 1 000 FCFA, destinée à l’entretien du marché.
« Nous avons aussi contribué à la construction de ce marché en ramassant des pierres et du sable. Mais on
nous impose de verser 1 000 FCFA pour avoir accès aux stands. C’est pourquoi nous avons trouvé mieux de vendre nos marchandises par terre, au lieu de verser les frais
demandés », a expliqué Jeanne Yongoururo Yoroza, une vendeuse.
Le chef du quartier Mamadou-Sarra, Ndothi Aboubacar, a pour sa part précisé que la somme de 1 000 FCFA
est une contribution personnelle qui aide le comité de gestion à construire d’autres stands et de mettre la propreté dans le marché. « Malheureusement, plusieurs vendeurs ne
comprennent pas ce projet et préfèrent étaler les aliments à même-le-sol, exposés à la poussière», a-t-il déploré.
Le major du centre de santé de l’hôpital de Saint-Joseph, Noël Foimboulé, indique que la
consommation des aliments exposés par terre entraîne la contamination des maladies parasitaires telles que la diarrhée simple, la diarrhée sanglante, le bourdonnement de
vendre, la fièvre typhoïde, entre autres.
BAMBARI : CÉLÉBRATION DU 64 ÈME ANNIVERSAIRE DE LA DÉCLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L’HOMME
Bambari, 11 décembre (RJDH)–Les habitants de la ville de Bambari (centre), ont organisé le 10 décembre, une
marche de protestation contre les violations des droits de l’homme dans leur localité. Cette activité s’inscrit dans le cadre de la célébration de
64ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Plusieurs activités initiées par le sous-bureau du Bureau intégré des Nations Unies en Centrafrique (BINUCA) ont marqué cette
journée. Il s’agit entre autres de la sensibilisation, des causeries-débats qui se sont déroulés autour du thème ’’ma voix compte’’
Une séance de sensibilisation a été effectuée dans les six groupements de la ville, une conférence-débat s’est
également déroulée afin de conscientiser, la communauté, les autorités politico-administratives. Les radios communautaires ont été aussi impliquées dans le processus de la sensibilisation
et la lutte contre les violations des droits humains.
Le but de ces activités est de sensibiliser la population sur la notion des droits de l’homme pour que celle-ci
soit en mesure de connaître ses droits et de dénoncer tout acte de violation.
NDÉLÉ : LA VILLE ATTAQUÉE PAR L’UFDR
Ndélé, 10 décembre (RJDH)–Les habitants de la ville de Ndélé (nord-est) se sont enfuis ce matin pour trouver
refuge dans la brousse, à cause d’une attaque attribuée aux éléments du groupe armé de l’Union des forces démocratiques pour rassemblement (UFDR), aux environs de 7 heures du
matin.
D’après le témoignage de Jean-Carré Noussour, un habitant de la ville de Ndélé, la population a été
terrorisée par l’incursion des éléments de l’UFDR qui basés au village de Kourbou , localité à sept Kilomètres de la ville, pour attendre le programme de Désarmement,
démobilisation et réinsertion.
Ces éléments ont fait irruption dans la ville et ont attaqué le détachement des Forces armées centrafricaines
(FACA). Mais les force régulières n’ont pas pu résister à cause de leur effectif réduit.
« Les éléments de l’UFDR ont délogé les FACA et ont récupéré un de leur véhicule. Après, ils se
sont rendus à l’hôpital préfectoral et ont pris un véhicule. La connexion téléphonique avec la ville de Ndélé a été également perturbée durant les premières heures de
l’attaque», a témoigné Jean Carré Noussour.
La ville de Ndélé est divisée en deux. Une partie est sous le contrôle des éléments l’UFDR et l’autre
contrôlée par les éléments du mouvement de la Convention des patriotes pour la justice et la paix. Ce dernier groupe travaille en collaboration avec les FACA.
Pour le moment, les revendications des commanditaires de cette attaque ne sont pas connues. Il convient toutefois de rappeler
que la fête du 1er décembre, date de la proclamation de la République centrafricaine, a été célébrée dans la
peur, à cause de l’insécurité causé par la présence des hommes de Michel Mbororo (cofondateur de l’Union des forces démocratique pour le rassemblement (UFDR),
absent du pays depuis 2007 et qui ne partage l’idée de la signature de l’Accord de paix global de Libreville par le l’UFDR.
Depuis son retour au mois d’octobre, Michel Mbororo était accompagné de quelques éléments tchadiens et
soudanais. Celui-ci revendique la présidence de l’UFDR qui était dirigée présidé par Zakaria Damane, qui a signé l’Accord de paix global avec le gouvernement, en vue
de bénéficier du programme de DDR.