
Les attaques dans le nord-est de la République centrafricaine revendiquées par une alliance de groupes
armés
RFI mardi 18 décembre 2012
Une nouvelle alliance politico-militaire voit le jour en Centrafrique. Elle regroupe trois branches dissidentes des
rébellions actives dans le nord et le nord-est du pays, qui ont revendiqué la prise de la ville de Bamingui, samedi, alors que des combats se poursuivent ce mardi 18 décembre à Bria. Les rebelles
entendent, par leurs actions, obtenir du gouvernement le respect des accords de paix signés depuis plus de 5 ans. Ils demandent également la tenue d’un dialogue franc.
C’est depuis cinq heures, heure locale, ce mardi 18 décembre, que les rebelles ont attaqué la ville, à l’aide d’armes
lourdes. Des habitants joints par RFI ce matin ont confirmé la prise de la base
militaire de Bria. L’armée et les ex-rebelles de la CPJP, qui sécurisaient
la ville, ont dû évacuer le camp.
Face à la confusion, les habitants de Bria sont restés terrés chez eux, on ne sait pas encore par où ont attaqué les
rebelles. On sait seulement que c’est depuis une semaine que les rebelles ont entamé la conquête des villes du nord-est de la Centrafrique. Ainsi, en huit jours, les villes de N’Délé, Sam
Ouandja, Ouadda et Bamingui, sont tour à tour tombées entre les mains des rebelles.
On sait-on de ce mouvement qu'il s'agit d'une alliance des rebelles, qui regroupe les dissidents de la Convention des
patriotes pour la justice et la paix, l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement et la Convention des patriotes du salut du Kodro.
Pour faciliter une sortie de crise, les rebelles proposent dix points au pouvoir de Bangui. Ces points concernent, entre
autres, le respect de multiples accords de paix entre le gouvernement et les rebelles, ainsi que la lumière sur la disparition de plusieurs membres de l’opposition.
Ici, à Bangui, du côté de la population, c’est la peur. Déjà, certaines personnes commencent à compter sur la prochaine cible
des rebelles. Si tel est le cas, ce sera alors le tour de la ville de Bambari. Et on ne sait pas encore si l’alliance des rebelles envisage la capitale Bangui.
Centrafrique : la ville minière de Bria
BANGUI AFP / 18 décembre 2012 10h57- La ville minière de Bria, dans le centre de la Centrafrique, a été
prise mardi matin par une coalition de trois mouvements rebelles, déjà auteur d'attaques sur Ndélé (nord) la semaine dernière, a indiqué à l'AFP une source militaire qui a requis
l'anonymat.
Selon cette source, la base FACA (Forces armées centrafricaines) est tombée aux mains des assaillants après une
résistance.
Coalition de plusieurs factions rebelles, le Seleka qui menace de renverser le gouvernement du président François
Bozizé, revendique le respect des différents accords de paix signés entre 2007 et 2011, et qui prévoyaient notamment un Désarmement-Démobilisation-Réinsertion des combattants. Un de ses
membres a récemment souligné que rien n'a été fait pour (les) sortir de la misère.
Le Seleka a parcouru quelque 300 km depuis Ndélé vers le sud-est pour rallier Bria, ville de 30.000 habitants, dans la
principale zone diamantifère du centre du pays. Il reste toutefois encore à distance de Bangui, située à plus de 400 km.
Vers 4h ce matin, de fortes détonations ont commencé à se faire entendre au niveau de la base du détachement des FACA à Bria.
D'abord espacées puis de plus en plus rapprochées. Les éléments des FACA ont tenté de résister, mais, très vite, beaucoup ont opéré un repli.
Quelques temps après, les tirs sont devenus sporadiques et de faible intensité. Au lever du jour, on pouvait apercevoir dans
la ville des hommes munis de lance-roquettes, et d'autres armes de guerre se déplaçant en groupes, a encore affirmé la source.
La plupart des éléments des FACA ont été aperçus fuyant en direction de Bambari (autre principale ville du centre) qui
dispose d'un détachement militaire plus important, a poursuivi la source.
Il est encore difficile de donner un bilan, a précisé cette source, précisant que la population est restée terrée chez elle
et que les habitants des zones périphériques se sont mis à fuir la ville pour les villages environnants ou en brousse.
La coalition, le Séléka (alliance) a été créée en août par une aile dissidente de la Convention des patriotes pour la justice
et la paix (CPJP), auteur de plusieurs attaques au nord de Bangui depuis septembre, et la Convention patriotique pour le salut wa kodro (CPSK) du Général Dhaffane Mohamed
Moussa.
La faction dissidente de l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) à l'origine des violents combats qui
ont lieu à Ndelé depuis le 10 décembre, vient d'adhérer au Séléka
La Mission de consolidation de la paix en Centrafrique (Micopax) issue de la Force multinationale de l'Afrique centrale
(Fomac) disposait à Bria d'une base qu'elle a rétrocédée aux FACA en juin et juillet.
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NDLR : Selon des informations concordantes, à la demande de Bozizé, une trentaine de véhicules Toyota
équipés d’armes lourdes de l’armée tchadienne amassés depuis hier à la frontière à Sido, auraient pénétré sur le territoire centrafricain ce matin sur ordre de Déby avec dit-on pour objectif de
« libérer » les villes de Ndélé et de Mbrés passées sous contrôle des forces rebelles coalisées le week-end dernier. Pourquoi et en vertu de quel mandat le
président tchadien Idriss Déby se permet-il d’envoyer ses troupes intervenir sur le territoire centrafricain alors que Bozizé fait face à des contradictions centrafricano-centrafricaines dont il
est lui-même à l’origine. Une intervention des troupes de Déby en Centrafrique est de nature à enflammer davantage la situation du pays transformé en véritable poudrière par Bozizé qui y a laissé
s’épanouir de nombreuse rébellions et troupes étrangères.
Cette volonté hégémonique d’Idriss Déby de jouer au gendarme dans la sous-région et dans toute l’Afrique doit
être fermement condamnée et stoppée. Bozizé est la cause du mal centrafricain. Seul son départ du pouvoir ramènera la paix dans ce pays. Que les troupes tchadiennes regagnent leur pays !