Centrafrique: François Bozizé dépose sa candidature pour la présidentielle
https://www.rfi.fr/ 09/11/2020 - 18:17
En Centrafrique, le dépôt des dossiers pour les législatives et la présidentielle est possible jusqu’à ce lundi soir. Ce matin, c’est un treizième candidat à la présidence qui s'est présenté à l'Autorité nationale des élections (ANE) : l’ex-président François Bozizé qui est venu déposer son dossier en personne. Il aura attendu le dernier moment, maintenant le suspense à Bangui.
Quelques dizaines de supporters avaient fait le déplacement pour accueillir François Bozizé à l’ANE, et c’est avec une équipe restreinte de son parti que l’ex-président est venu déposer son dossier.
Mais, et c'est d'ailleurs la grande question, a-t-il les un an requis sur le territoire, comme l’exige le code électoral, pour se présenter à la présidentielle ? D'ailleurs, un an à partir de quand ? Et cette période s'achève-t-elle au dépôt des candidatures ? Au jour du scrutin ? Le code ne le précise pas et le débat se focalise actuellement chez les commentateurs sur cette question.
D’autant que la date du retour de François Bozizé en Centrafrique est elle aussi discutée. Rentré par des moyens tenus secrets, le candidat a été vu à Bangui le 15 décembre de l’année dernière. Mais son parti affirme qu’il peut attester de sa présence sur le territoire depuis le 9 octobre 2019.
François Bozizé assure que tout est en ordre. « Nous laissons le soin aux techniciens de l’ANE et aux juges de la Cour constitutionnel de se prononcer là-dessus. Ce n’est pas la peine de prendre de l’avance. Si effectivement je n’étais pas en mesure de le faire, je ne pense que je pourrais pas poser ma candidature. Du moment que je l’ai fait, c’est que j’ai tous les justificatifs qui permettent de me présenter normalement. »
« Tout est complet »
Autre question fréquemment posée, celle du mandat d’arrêt et des sanctions qui pèsent contre l'ex-chef d'État. Ce dernier n’a fait l’objet d’aucune condamnation et le code électoral exige un simple extrait de casier judiciaire de moins de trois mois.
Toujours est-il que le vice-président de l’ANE Bernard Kpongaba s'est voulu rassurant : la candidature de Bozizé est traitée comme les autres. « Il n’y a pas d’incident, tout s’est bien passé comme pour tous les autres d’ailleurs. Le dossier ? D’après nos bordereaux, d’après ce que la loi demande, nous avons vérifié la liste de ce qui est demandé : tout était complet. »
La candidature, après avoir été traitée à l’ANE, sera transmise à la Cour constitutionnelle qui sera en charge de vérifier le fond du dossier.
Elections en Centrafrique: «je ne serai pas candidat» déclare Michel Djotodia
https://www.rfi.fr/ 09/11/2020 - 08:27
En Centrafrique, l’ex-président Michel Djotodia s’est exprimé devant la presse dimanche 8 novembre, à quelques semaines de l'élection présidentielle. Il a appelé au respect de la démocratie et des textes légaux.
Michel Djotodia, qui avait pris le pouvoir par la force en 2013, est revenu cette année au pays après six ans d’exil à la faveur de l’accord politique pour la paix et la réconciliation ainsi que grâce à la loi relative au statut des anciens chefs d’État.
Dans son discours, qui fait écho à Bangui au débat sur la possible candidature de François Bozize et de sa constitutionnalité, il a appelé au respect de la démocratie et des textes légaux. Une déclaration recueillie par Charlotte Cosset, notre correspondante à Bangui.
« J’ai décidé de ne pas me porter candidat aux prochaines élections présidentielle et législatives du 21 décembre 2020, puisque je ne remplis pas toutes les conditions d’éligibilité, entre autres celles liées au séjour, sinon à la résidence sur le territoire national, au moins un an avant le dépôt de candidature.
Pour ma part, je voudrais souhaiter bonne chance, dès maintenant, à mes compatriotes qui seront retenus pour les élections groupées à venir. Cependant, ceux de mes compatriotes qui seront dans le même cas que moi, en bon démocrates, nous avons l’obligation de respecter nos textes juridiques.
Notre pays, la République centrafricaine, a trop souffert et nous ne pouvons plus admettre à notre peuple des souffrances supplémentaires. De toutes les façons, le peuple centrafricain ne se laissera plus faire. Je m’engage à être avec le peuple, pour préserver la stabilité et la paix dans notre pays ».