Depuis une semaine bientôt, François Bozizé, le président déchu de la République centrafricaine est sous le coup d’un mandat d’arrêt international. Chassé de son fauteuil présidentiel et de son pays au mois de mars dernier, les nouvelles autorités centrafricaines l’accusent de crimes contre l’humanité, d’incitation au génocide ; pour corser son dossier criminel, le procureur de Bangui lui colle...
Depuis une semaine bientôt, François Bozizé, le président déchu de la République centrafricaine est sous le coup d’un mandat d’arrêt international. Chassé de son fauteuil présidentiel et de son pays au mois de mars dernier, les nouvelles autorités centrafricaines l’accusent de crimes contre l’humanité, d’incitation au génocide ; pour corser son dossier criminel, le procureur de Bangui lui colle des motifs tels assassinats, séquestrations et détentions arbitraires, destructions et incendies des habitations, exécutions sommaires…
Il est un peu plus heureux jusqu’à présent dans sa fugue, parce qu’on n’a pas encore dit avoir trouvé des corps humains destinés au méchoui dans ses congélateurs comme on l’avait dit de son illustre prédécesseur Jean-Bedel Bokassa, empereur de Bobangui.
Bien entendu pour perpétrer son carnage en République centrafricaine, l’ancien homme fort, selon ses procureurs, avait ses hommes de main et autres bourreaux dont le sort est lié au sien et qui, comme lui, sont tous en fuite. Il est toutefois curieux de savoir comment le nouveau maître de ce pays et ses propres sbires ont pu dresser en moins de trois mois, un état des lieux aussi accablant, alors qu’ils n’arrivent pas à faire rétablir l’ordre et la paix dans le pays. Il est hors de question pour moi de trouver des circonstances atténuantes à François Bozizé arrivé lui-même au pouvoir par un coup de force contre l’ingénieur agronome Ange-Félix Patassé. Ce dernier a lui aussi connu l’exil comme son tombeur d’aujourd’hui. Et Bozizé a utilisé une bonne partie de son temps et de son énergie à traquer ses présumés opposants comme le lui font déjà ceux qui lui ont arraché le pouvoir. En Rca, c’est l’éternel jeu des chaises musicales avec le concours d’une justice aux ordres de tous les auteurs des coups d’Etat. Aujourd’hui ma peau, demain la tienne.
Pour peu que Michel Djotodia se fasse renverser aujourd’hui, même par… Bozizé, les mêmes autorités judiciaires qui lui ont déjà fait allégeance et le suivent de manière servile dans ses errements lui tourneront le dos pour se mettre à plat ventre devant le nouveau patron. C’est cela l’Afrique. Avec le pouvoir par tous les moyens, on met le pays en coupe réglée et tout le monde suit. On va faire comment ? Comme pour faire dérision, les hommes politiques vous serinent à tous les coups que la justice est indépendante. Quel est le procureur centrafricain ou d’ailleurs qui peut ouvrir une enquête contre le dernier troufion de l’armée. On a peur pour soi-même et pour sa famille. L’idéal, c’est pas pour nous. Nous vivons au quotidien la peur au ventre.
Dobell in Le Messager
Source : http://www.cameroonvoice.com/news/article-news-11132.html