Monsieur le Président du Conseil de Paix et de Sécurité,
Mesdames, Messieurs les Membres du Conseil
Honorables invités
Mesdames et Messieurs
La présente session du Conseil de Paix et de Sécurité consacrée à la situation en République centrafricaine (RCA) vient traduire, encore une fois, l’attention que l’UA porte, à bon droit, à ce pays et sa volonté de contribuer à ce que l’ordre constitutionnel, la paix et la sécurité y soient très rapidement et effectivement rétablis.
Cette grande attention que suscite la situation en RCA, suite au coup de force du 24 mars 2013, est une occasion pour l’Afrique dans son ensemble, et les pays d’Afrique centrale en particulier, de relever le défi de la résolution de la crise centrafricaine à travers une mobilisation accrue, davantage de synergie et une conjugaison harmonieuse des efforts. Cette voie a été fort opportunément ouverte par les Chefs d‘État, réunis à N’Djamena le 18 avril dernier, lorsqu’ils ont retenu une démarche en cercles concentriques articulant les efforts de la région avec ceux du continent, et ces derniers avec ceux de la Communauté internationale dans son ensemble. Concrètement, une dynamique a ainsi été enclenchée.
En engageant le Gouvernement de la RCA, la CEEAC, l’UA, l’ONU, l’UE et l’OIF à se consulter, dans les meilleurs délais, sur les arrangements sécuritaires devant soutenir la période de transition, y compris ceux de nature à renforcer l’efficacité de la MICOPAX et à assurer la capacité à contribuer à la protection des civils ainsi qu’à la réforme du secteur de défense et de sécurité de la RCA;
Et en demandant à la Commission de l’Union africaine de prendre les mesures appropriées en vue de l’évaluation des besoins de la MICOPAX en effectifs, équipements et financements, ainsi que de la génération de forces en fonction d’un concept d’opération et d’un concept de soutien logistique bénéficiant de l’appui de l’Afrique et de la Communauté Internationale,
Les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC, lors de leur 4ème sommet extraordinaire à Ndjamena, le 18 avril 2013, ont, convergeant avec le Conseil de Paix et de Sécurité, décidé la création d’un Groupe International de Contact en vue de mobiliser les appuis politiques et les ressources financières nécessaires à la réussite de la transition en RCA.
Depuis lors, la Commission s’est mise à l’ouvrage et a dépêché une mission militaire d’évaluation des besoins de la MICOPAX, à Bangui, du 2 au 7 mai 2013. La réunion inaugurale du Groupe international de contact sur la RCA, tenue à Brazzaville, le 3 mai 2013, a constitué un temps fort dans le rassemblement de la Communauté internationale au chevet de la RCA et en soutien aux positions et initiatives de l’Afrique en la matière.
Mesdames et Messieurs les Membres du Conseil,
A l’issue de vos délibérations, lors de votre 375ème réunion consacrée à la RCA, le 10 mai 2013, vous avez, entre autres mesures, demandé à la Commission d’assurer le suivi requis pour l’opérationnalisation des arrangements sécuritaires envisagés dans les meilleurs délais possibles.
Le Rapport qui vous est soumis vous expose les principaux résultats et conclusions et présente quelques recommandations.
Il s’agit avant tout de donner un mandat actualisé et adapté, ainsi qu’une taille et des moyens appropriés, à la mission de consolidation de la paix déployée par la CEEAC en RCA, à travers un processus de renforcement et de restructuration qui permette de répondre à la situation d’urgence sécuritaire et humanitaire actuelle, mais également qui soit en mesure de contribuer à des solutions durables aux causes de la crise centrafricaine. Il s’agit également de mettre en place le tissu sécuritaire de l’accompagnement de la transition pour que toutes les tâches et réformes envisagées soient dûment entreprises et réalisées.
La plus-value de notre action, en répondant à l’appel des dirigeants de la CEEAC, c’est d’aller au-delà des urgences et de s’inscrire dans la durée, de sorte à éviter à la RCA de retomber dans les mêmes travers, comme le recours systématique à la rébellion armée comme moyen de promouvoir des revendications politiques et autres.
Si donc dans l’immédiat l’objectif est de rétablir très rapidement l’ordre et la sécurité, de contribuer à la réussite de la transition en vue d’un retour à la légalité constitutionnelle ; à moyen et à long termes, il s’agit de soutenir la RCA dans tous les aspects de sa reconstruction. A commencer par les questions relatives à la réforme du secteur de défense et de sécurité, la relance des administrations et services publics, le soutien aux activités productives génératrices de revenus et, naturellement, la préparation et la tenue d’élections libres et régulières dans un climat apaisé.
Nous envisageons d’engager avec la CEEAC et ses organes compétents les consultations nécessaires afin de convenir des modalités de mise en place d’une Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) dont le noyau sera la mission de consolidation de la paix actuelle (MICOPAX). Nous comptons par la suite soumettre au Conseil les conclusions de ces consultations ainsi que les documents nécessaires à la structuration de l’effort collectif qui s’impose à nous en RCA. D’ores et déjà, les pays de la CEEAC ont décidé d’élever le niveau d’effectifs à fournir par eux-mêmes à la MICOPAX à 2.000, avec en parallèle un effort de mobilisation de ressources financières dans la région et au-delà. L’équipe militaire d’évaluation de la MICOPAX, conduite par l’UA et comprenant des experts représentant la CEEAC, l’ONU et l’OIF, a conclu à la nécessité d’une Force, à composantes militaire et de Police/Gendarmerie, d’un effectif total de 3.437 éléments en raison de la complexité de la situation et de la multiplicité des tâches à accomplir à Bangui puis à travers le territoire de la RCA.
Dans cette nouvelle démarche, nous comptons sur le soutien actif des Nations unies, de l’UE, de l’OIF et des autres partenaires bilatéraux et multilatéraux, membres du Groupe international de contact sur la RCA. La solidarité des Etats membres de l‘UA sera indispensable pour mener à bien cette nouvelle opération et réunir en sa faveur toutes les conditions du succès.
Mesdames et Messieurs les Membres du Conseil,
Honorables invités
Durant le Sommet que les Chefs d’État et de Gouvernement de l’UA ont tenu, les 26 et 27 mai derniers, sous le double signe du Panafricanisme et de la Renaissance africaine, plusieurs de nos Leaders qui se sont beaucoup investis dans la gestion de la crise centrafricaine ont souligné l’urgence d’une véritable entreprise de sauvetage de la RCA et de son peuple, mettant aussi en évidence l’impact négatif de la situation actuelle sur la région dans son ensemble.
Votre présente réunion donne à l’Union Africaine une précieuse occasion de répondre aux appels de la CEEAC dans la fidélité aux principes et objectifs de l’agenda et de l’architecture de paix et de sécurité dont l’Afrique s’est dotée. Ce faisant, l’Union Africaine donnera aux Nations Unies et à tous ses partenaires la vision et le cadre d’action pour un sursaut collectif en faveur de la RCA mais aussi de la sécurité globale et de la démocratie.
Je vous remercie de votre aimable attention.
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Centrafrique : l’UA préoccupée par la situation sécuritaire en Centrafrique
17 juin 2013
La présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, a affirmé que la situation sécuritaire en Centrafrique demeure « particulièrement préoccupante », près trois mois après l’entrée des éléments du Séléka à Bangui. Dans un rapporte, elle indique que « à ce jour, l’ampleur de ces actes de violence s’est réduite, mais la situation demeure préoccupante, caractérisée notamment par la méfiance de la population, le fonctionnement au ralenti des administrations et services publics, l’absence de cohésion au sein de la coalition Séléka, l’absence d’une vision stratégique consolidée et la précarité de la situation humanitaire » et ajoute que les « populations civiles continuent de vivre dans la crainte des éléments de la Séléka ».
Elle note toutefois que « le Premier ministre, Me Nicolas Tiangaye, et le Gouvernement d’union nationale ont entrepris une série d’actions conformément à la Feuille de route proposée par le 4ème Sommet extraordinaire de la » CEEAC et salue « l’action soutenue du BINUCA sur le terrain et l’engagement remarquable dont a fait preuve son chef, Margaret Vogt, tout au long de son mandat en RCA ».
(Source : UA)