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3 février 2021 3 03 /02 /février /2021 23:51
France-Russie : les dessous d’une mini-guerre froide en Centrafrique
France-Russie : les dessous d’une mini-guerre froide en Centrafrique
France-Russie : les dessous d’une mini-guerre froide en Centrafrique

LU POUR VOUS
 

France-Russie : les dessous d’une mini-guerre froide en Centrafrique

 

  02 février 2021 à 15h07 | Par Jeune Afrique

La guerre d’influence entre Paris et Moscou ne cesse de prendre de l’ampleur à Bangui. Dernier épisode en date : l’infiltration supposée d’un sous-traitant de la défense française par le renseignement russe. Voici les détails de cette affaire.

L’information est passée inaperçue en dehors des milieux très fermés des sous-traitants techniques du ministère français de la Défense et de l’Otan. Fin novembre, la société Global Technologies, un des fleurons français de l’installation de réseaux télécoms dans les zones à risque, s’est vu retirer ses habilitations par les autorités françaises.

Cette société, dirigée par Jean-Paul Steinitz et sous-traitante du groupe français Thalès, fournissait notamment les réseaux de communication cryptée aux troupes françaises et à celles de l’Otan en Afghanistan, en Irak ou encore au Sahel. Mais son contrat, qui était en renégociation avec Thalès en octobre, n’a pas été renouvelé.

Selon nos informations, la raison de la non-prolongation des habilitations de Global Technologies est à chercher du côté de Bangui. Jean-Paul Steinitz y a en effet développé un réseau d’affaires et a récemment signé avec la Centrafrique un contrat portant sur le développement du réseau de télécommunications locales

Un mystérieux beau-père russe

Surtout, l’homme d’affaires de 72 ans a mis en contact la présidence centrafricaine avec un cadre d’Alrosa, une grande société diamantaire russe. Un gemmologue qui n’est autre que son actuel (et récent) beau-père. Et c’est cette proximité familiale avec un ingénieur russe qui a alerté les milieux du renseignement français.

Toujours selon nos informations, Paris n’a pas apprécié de voir l’un de ses sous-traitants faire le jeu du géant diamantaire russe. Alrosa a d’ailleurs signé un contrat avec Bangui au mois de décembre, à l’occasion d’une mission centrafricaine à Moscou de Jean-Claude Rameaux Bireau, ministre conseiller chargé de l’Économie à la présidence, et Pascal Bida Koyagbélé, ministre délégué chargé des Grands Travaux et des Investissements stratégiques.

Soupçonnant en outre Moscou d’être parvenu à placer un agent du renseignement au sein d’une société en contrat avec son armée, la Défense française et Thalès ont alors choisi de mettre fin à toute collaboration avec cette dernière, malgré les protestations de bonne foi de Steinitz. Ce dernier, contacté par Jeune Afrique, n’a pas souhaité réagir.

De son côté, Thalès n’a pas pour autant perdu le marché des communications cryptées françaises et de l’Otan. Global Technologies a été remplacée par d’autres sous-traitants et le groupe vient de signer un contrat avec l’organisation transatlantique pour construire son « cloud militaire ».

France-Russie : les dessous d’une mini-guerre froide en Centrafrique
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3 février 2021 3 03 /02 /février /2021 23:12
RCA : Déclaration attribuable au porte-parole du Secrétaire général de l'ONU

 

Déclaration attribuable au porte-parole du Secrétaire général - sur la République centrafricaine 

 

Le Secrétaire général continue à suivre de près la situation en République centrafricaine. Il prend note des résultats définitifs du premier tour des élections législatives proclamées le 1er février 2021 par la cour constitutionnelle. 

Le Secrétaire général reste très préoccupé par les récents affrontements armés et les menaces contre les populations civiles en République centrafricaine. Il regrette profondément les pertes en vies humaines, la détérioration de la situation humanitaire, le déplacement forcé de plus de 200,000 personnes et l’augmentation de la souffrance de la population. Il condamne fermement la violence, réitère son appel à un cessez-le-feu mondial dans le contexte de la pandémie de COVID-19 et exhorte toutes les parties à cesser immédiatement les hostilités. Il réaffirme que les auteurs de graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, ainsi que de crimes graves, y compris le meurtre de civils et de Casques bleus des Nations Unies, doivent répondre de leurs actes. 

Le Secrétaire général exhorte les autorités centrafricaines à entamer un véritable dialogue politique inclusif avec l’opposition politique et les groupes armés qui ont renoncé à la violence dans le but de désamorcer les tensions et revitaliser le processus de paix. 

Le Secrétaire général réitère que la MINUSCA maintiendra une posture robuste dans la mise en œuvre de son mandat, y compris la protection des civils. Il tient à rassurer le peuple centrafricain du soutien indéfectible des Nations Unies dans ses efforts pour consolider la paix et la démocratie, en étroite coopération avec d’autres partenaires. 

Stéphane Dujarric, Porte-parole du Secrétaire général 

New York, le 3 février 2021

 

 

Centrafrique: le chef de l'ONU exhorte à ouvrir un "dialogue inclusif" avec l'opposition

Publié le 03-02-21 à 22h47 à NATIONS UNIES

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exhorté mercredi les autorités centrafricaines "à entamer un véritable dialogue politique inclusif avec l'opposition politique et les groupes armés" ayant renoncé à la violence, au lendemain du retrait de la coalition d'opposition des élections législatives.

Il s'agit "de désamorcer les tensions et revitaliser le processus de paix", insiste le chef de l'ONU dans un communiqué, en se disant toujours "très préoccupé par les récents affrontements armés et les menaces contre les populations civiles en République centrafricaine".

La coalition de l'opposition en Centrafrique a annoncé mardi se retirer entièrement des élections législatives, dénonçant un "simulacre" après le rejet de la plupart de ses requêtes en annulation du scrutin du premier tour.

A propos des violences dans le pays, Antonio Guterres assure que la mission de Casques bleus déployés dans le pays "maintiendra une posture robuste dans la mise en oeuvre de son mandat, y compris la protection des civils".

Selon des sources diplomatiques, si une demande récente de la mission de l'ONU d'une prolongation d'un renfort de Casques bleus rwandais exceptionnel devrait être accordée d'ici fin février par le Conseil de sécurité, il pourrait cependant en être autrement pour la requête d'ajouter 3.000 Casques bleus à un contingent déjà très important (environ 12.000 militaires et policiers). (Belga)

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3 février 2021 3 03 /02 /février /2021 21:02
RCA : l'opposition se retire du second tour des législatives

 

RCA : dénonçant un processus électoral « calamiteux », l'opposition se retire du second tour des législatives

 

(Agence Ecofin) 03 février 2021 13:05 - En plus des attaques des groupes rebelles pour empêcher le déroulement du processus électoral en Centrafrique, le refus par l’opposition de participer au second tour des législatives va contribuer à fragiliser encore les institutions du pays dans un environnement sécuritaire déjà difficile.

La coalition d’opposition COD 2020, qui regroupe les plus importants partis et mouvements de l'opposition au président Faustin-Archange Touadéra, a annoncé mardi 2 février son retrait de la suite du processus électoral en République centrafricaine (RCA).

« En dépit de nombreuses irrégularités, des fraudes massives, des violences et voies de fait excipées par 346 requérants, la Cour Constitutionnelle en proclamant les résultats définitifs du premier tour de ces élections législatives a confirmé que celles-ci ont été un simulacre sans précédent dans l’histoire politique de la RCA », peut-on lire dans leur déclaration.

Rejetant les résultats proclamés par la Cour Constitutionnelle, les leaders de l’opposition réunis au sein de cette coalition ont affirmé qu’ils se retirent « entièrement du calamiteux processus électoral en cours en ne présentant plus de candidats ni aux partielles ni au 2e tour desdites législatives ».

La Cour constitutionnelle a annulé, lundi, pour des irrégularités les résultats du premier tour dans 13 circonscriptions sur 140, invoquant diverses raisons, à savoir : des menaces et intimidations, des dépouillements dans des circonstances troubles, ou des urnes détruites.

Seulement 22 députés ont été déclarés élus dès le premier tour. Parmi ceux-ci, 05 sont issus du MCU, le mouvement présidentiel, tandis que 03 sont du parti Patrie de Crépin Mboli Goumba, 02 pour l’URCA de l’opposant Anicet Georges Dologuélé, et un seul pour le KNK de François Bozizé, ainsi que pour le MLPC de Martin Ziguélé.

Les résultats partiels proclamés par la Cour Constitutionnelle ne permettent pas, en l’état actuel, d’établir de véritables tendances concernant le poids des forces politiques dans le futur parlement.

L’Autorité nationale des élections (ANE) va dévoiler bientôt un nouveau calendrier électoral afin d’organiser au plus tôt le second tour du scrutin législatif. Le mandat de l’actuelle assemblée expire le 2 mai.

Le premier tour des élections couplées (présidentielle et législatives) s’est tenu le 27 décembre 2020. Un scrutin qui n’avait pas pu avoir lieu en de nombreux endroits du fait de l’insécurité causée par l’offensive lancée par les groupes rebelles de la Coalition pour le changement (CPC).

Borgia Kobri

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3 février 2021 3 03 /02 /février /2021 18:29
RCA : collecte de dons pour soutenir les forces armées (Faca)
RCA : collecte de dons pour soutenir les forces armées (Faca)
RCA : collecte de dons pour soutenir les forces armées (Faca)
RCA : collecte de dons pour soutenir les forces armées (Faca)

 

Centrafrique: une collecte de dons pour soutenir les forces armées du pays

 

https://www.rfi.fr/ 03/02/2021 - 15:33 De notre envoyée spéciale à Bangui, Florence Morice

En Centrafrique, des particuliers ont lancé un appel aux dons destinés aux forces armées du pays qui combattent actuellement aux côtés de leurs alliés contre la rébellion CPC. La collecte a déjà débuté. À l’origine, il s’agit d’une initiative privée, mais elle a reçu l’aval du ministère de la Défense qui centralise les dons et se charge de les distribuer.

Des pâtes, des sacs de manioc, des cartons de médicaments… Le colonel commissaire Kongbo montre une partie des dons collectés dans le cadre de cette opération de soutien aux FACA, les forces armées centrafricaines, composés essentiellement de vivres pour le moment. Il est chargé, au sein du ministère de la Défense, d’en assurer la distribution malgré des difficultés liées au transport : « Actuellement, on arrive à faire circuler, à acheminer les check point qui sont aux abords de Bangui, mais dans des zones inaccessibles, nous faisons appel à la Minusca qui à accepter de nous acheminer les vivres. »

À l’initiative de l’opération : des particuliers en Centrafrique ou de la diaspora, soucieux de soutenir l’effort de guerre. « Dans les provinces, la population est terrée soit dans la forêt, soit dans les petits villages, et donc nos forces armées centrafricaines qui combattent sur le terrain n’ont pas la possibilité de trouver à manger. Donc beaucoup de citoyens se sont levés pour pouvoir soutenir les forces armées centrafricaines. Le gouvernement n’a jamais demandé quoi que ce soit, c’est une activité citoyenne et spontanée », raconte à RFI Martial Pabandji, le coordonnateur de l’opération.

Au PK 12, en périphérie de Bangui, visé par l’offensive rebelle du 13 janvier dernier, l’initiative est bien accueillie : « parce que c’est nos forces armées qui viennent nous secourir, c’est à nous aussi de les aider », témoigne une habitante.

Quant à ceux qui n’auraient pas de moyens financiers, les coordonnateurs de l’appel les invitent à contribuer par des prières et lettres de soutien.

 

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3 février 2021 3 03 /02 /février /2021 18:17
Centrafrique : l’ONU et les « affreux » du Kremlin
Centrafrique : l’ONU et les « affreux » du Kremlin
Centrafrique : l’ONU et les « affreux » du Kremlin
Centrafrique : l’ONU et les « affreux » du Kremlin
Centrafrique : l’ONU et les « affreux » du Kremlin
Centrafrique : l’ONU et les « affreux » du Kremlin

Lu pour vous 

 

https://mondafrique.com/ By La rédaction de Mondafrique -1 février 2021

 

Face aux attaques des rebelles depuis la réélection contestée du président centrafricain le 27 décembre, les casques bleus travaillent main dans la main avec des mercenaires de la société militaire privée russe Wagner. Cette milice proche de Vladimir Poutine est pourtant soupçonnée de crime de guerre en Syrie.

Selon une enquête du journal Libération, la Mission multidimensionnelle des Nations unis pour la stabilisation de la Centrafrique (Minusca) collabore activement avec les mercenaires russes de Wagner. Des membres de cette milice privées soupçonnée de crime de guerre en Syrie participent à des réunions de sécurité en présence du chef de la Minusca, le Sénégalais Mankeur Ndiaye, et du commandant des casques bleus, le Burkinabé Daniel Sidiki Traoré.

Le cuisinier du Kremlin

Cette coopération s’effectue en dehors de tout cadre légal : elle bafoue la convention de l’ONU contre l’utilisation de mercenaires et ne s’appuie sur aucun mandat du Conseil de sécurité.

Pour la Minusca, les Russes sont des « instructeurs » présents en Centrafrique depuis fin 2017 avec l’autorisation du Conseil de sécurité. Or preuve est faite que ces instructeurs ne sont autres que des « affreux » liés à Evgeny Prigogine, un proche de Vladimir Poutine surnommé « le cuisinier du Kremlin ».

La neutralité de la Minusca en cause

En combattant aux côtés de ces paramilitaires qui ont pris fait et cause pour le président Faustin Archange Touadéra, les soldats de la paix sortent du cadre de neutralité imposé par leur mission. Déjà éprouvés par de nombreux scandales – de leur incapacité à sécuriser le pays en passant par des accusations de viols -, les casques bleus prennent le risque de se retrouver au cœur d’une nouvelle polémique, alors que des soupçons d’exactions pèsent déjà sur ces mercenaires de différentes nationalités (Tchétchènes, Serbes, etc.).

Depuis le 27 décembre et la réélection contestée de Faustin Archange Touadéra, le pays sombre dans une crise post-électorale. Les attaques de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), composée de plusieurs groupes rebelles, ont fait des dizaines de morts et près de 200000 déplacés. Le 13 janvier, ces attaques ont gagné la capitale, Bangui, repoussées par les mercenaires russes, les Forces armées centrafricaines et la Minusca.

 

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3 février 2021 3 03 /02 /février /2021 17:45
NOTE D’INFORMATION DE LA MINUSCA

 

NOTE D’INFORMATION  

 

LA MINUSCA DENONCE LA CAMPAGNE DE MANIPULATION SUR LA MISE EN ŒUVRE DE SON MANDAT  

 

Bangui, le 03 février 2021 – La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) dénonce une campagne de manipulation dont elle fait actuellement l’objet dans certains médias et d’autres secteurs centrafricains et étrangers. Au cours de la conférence de presse hebdomadaire de la Mission mercredi à Bangui, le porte-parole Vladimir Monteiro, rejetant en bloc les accusations de partialité et manquement au mandat, a souligné que « cette campagne inacceptable vise à désinformer l’opinion publique sur l’engagement de la MINUSCA pour la paix et la stabilité en République centrafricaine, conformément à son mandat ».   

« Le Représentant spécial du Secrétaire général, le leadership de la MINUSCA et l’ensemble du personnel civil et militaire restent plus que jamais concentrés dans l’exécution du mandat de la Mission, en appuyant les autorités centrafricaines face aux nombreux défis, notamment d’appui au processus de paix, de relance du dialogue politique par les bons offices du le Représentant spécial, de protection des populations civiles et de restauration de l’autorité de l’Etat », a indiqué Monteiro.    

Selon le porte-parole, depuis quelques jours, la MINUSCA fait face à des déclarations publiques, rapports, articles de presse et publications sur les réseaux sociaux l’accusant d’être responsable du maintien de l’embargo sur les armes et de mener des opérations avec des forces bilatérales, en violation des principes des Nations unies. En ce qui concerne l’embargo, « la MINUSCA rappelle que cette question est du ressort exclusif du Conseil de sécurité des Nations unies, seul organe à même de prendre des décisions y afférant », a renchéri Monteiro.  

« Sur la question des forces bilatérales russes et rwandaises, la MINUSCA rappelle qu’elles sont en République centrafricaine dans le cadre d’accords avec le gouvernement souverain de ce pays et que la Mission se doit de respecter cette souveraineté, conformément aux différentes résolutions du Conseil de sécurité », a précisé Monteiro, ajoutant que la MINUSCA n’a pas mené des opérations conjointes avec les forces bilatérales et n’a aucune coordination structurelle directe ou indirecte avec une quelconque force internationale opérant dans un cadre bilatéral en République centrafricaine, hormis la France, conformément à la Résolution 2552 du Conseil de sécurité des Nations Unies qui prévoit l’appui des forces armées françaises aux éléments de la MINUSCA (paragraphe 52).  

Le porte-parole a par ailleurs précisé que compte tenu de la présence sur le terrain de ces nouveaux acteurs, il a été créé un mécanisme présidé par le Premier ministre réunissant la partie gouvernementale avec les représentants de toutes les forces sous son autorité et la MINUSCA. « Ce mécanisme est exclusivement destiné à partager la cartographie sur la présence des différentes forces sur le terrain pour éviter qu’elles ne se neutralisent ou ne se tirent dessus. Ce mécanisme déchange dinformations est essentiel dans le cadre de lacheminement de laide humanitaire aux populations vulnérables », a-t-il précisé. Par ailleurs, ce mécanisme déchange dinformations permet de disposer dun système de notification des mouvements des acteurs humanitaires pour une prise en compte par toutes les forces présentes sur le terrain qui sont tous tenues de protéger l’espace humanitaire pour un acheminement sans entrave de l’aide aux populations vulnérables, a ajouté le porte-parole.  

En ce qui concerne le processus électoral, dont les résultats définitifs du premier tour des législatives du 27 décembre ont été proclamés lundi par la Cour constitutionnelle de la République centrafricaine, la MINUSCA a annoncé la poursuite de son soutien à la tenue du second tour et des élections partielles qui se tiendront dans 118 circonscriptions restantes. « Conformément à son mandat qui prévoit les bons offices et les soutiens opérationnel, logistique, technique et sécuritaire, la MINUSCA va poursuivre son appui aux autorités centrafricaines dans la préparation et l’organisation de ce scrutin », a rassuré le porte-parole, rappelant que « la MINUSCA appelle tous les acteurs impliqués dans le processus électoral à contribuer à la tenue d’élections apaisées ».   

Sur la situation des droits de l’homme dans le pays, la Division des Droits de l’homme de la MINUSCA a publié son rapport mensuel relatif à décembre 2020. Selon ce rapport, 104 incidents affectant 196 civils ont été documentés. « Il s’agit d’une hausse importante du nombre d’incidents et du nombre de victimes par rapport au mois de novembre 2020, 30 incidents pour 58 victimes, liés à la tenue des élections présidentielle et législatives le 27 décembre », a souligné le porte-parole, ajoutant que « les groupes armés sont auteurs de 94 incidents ».   

De son côté, le porte-parole de la Force de la MINUSCA, le Lieutenant-colonel Abdoul Aziz Fall, a noté que la situation sécuritaire, la semaine écoulée, a été globalement calme, avec une reprise progressive des activités quotidiennes par les populations. Selon l’officier, après l’échec de tentatives de prise de contrôle de certaines localités, les groupes armés s’adonnent à des activités qui entravent la liberté de circulation des populations et des biens : « Pour faire face à ces menaces, la MINUSCA a mis en œuvre des moyens conséquents, et la Force a fourni des escortes de sécurité et mis en place, en liaison avec les FACA, un plan de sécurisation du corridor Bangui-Béloko ».  

Il a également salué la solidarité intermissions des Nations Unies, avec l’arrivée à Bangui, fin décembre, du renfort des casques bleus de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (UNMISS) : « Cette contribution a permis d’avoir plus de ressources pour faire face aux défis sécuritaires dans la capitale. La MINUSCA et les forces de défense et de sécurité centrafricaines renforcent leurs actions sur le terrain pour assurer la quiétude et un environnement sécuritaire propice à la reprise de toutes les activités par les populations ».   

Faisant le point sur les activités de la Police de la MINUSCA, la porte-parole Capitaine Mazalo Agba a souligné que les policiers onusiens se sont focalisés sur des opérations de sécurisation des populations à travers des patrouilles conjointes des unités de police constituées, celles de mentorat au profit des Forces de sécurité intérieure centrafricaine dans les unités à Bangui et en régions. « Dans le cadre des élections, le leadership de la composante police poursuit les rencontres notamment pour une sécurisation renforcée du second tour des législatives », a-t-elle ajouté, expliquant que l’envoi de policiers des Nations Unies à l’intérieur du pays a été abordé.  

La Capitaine Mazalo Agba a également souligné que la composante Police continue d’appuyer les Forces de Sécurité Intérieure (FSI) dans l’interpellation des personnes en conflit avec la loi et dans l’élaboration des procédures d’enquêtes afin que les intéressés soient traduits devant les juridictions compétentes. « Au total, 16 personnes ont été interpellées pour diverses infractions à Bangui et en provinces au cours de la semaine écoulée et cela grâce à l’intensification des patrouilles diurnes et nocturnes conduites conjointement par les FSI, UNPOL et l’Etat major intégré », a-t-elle précisé.  

 

 

Combats en Centrafrique: l’ONU collabore-t-elle militairement avec la Russie?

https://beninwebtv.com/ Par Modeste Dossou - le 3 février 2021 à 17H:22

L’ONU a indiqué, mercredi, qu’elle ne collabore pas avec les soldats russes en république centrafricaine. Une déclaration qui vient apporter un démenti à des rumeurs liées à une éventuelle collaboration entre les deux parties.

Selon une déclaration de la mission de maintien de la paix de l’ONU, en République centrafricaine (RCA), les informations selon lesquelles elle collabore et travaille avec les forces russes dans ce pays, sont fausses. La Centrafrique est ravagée par la guerre depuis plusieurs années et l’ONU a envoyé une force de maintien de la paix dans le pays (Minusca). Lors des dernières élections, les groupes armés ont repris les armes, ce qui a poussé les Russes à envoyer des « conseillers militaire » pour aider l’armée centrafricaine à repousser les attaques.

A lire aussi: Centrafrique: les dirigeants de la région des grands lacs appellent les rebelles à déposer les armes

Les forces russes et celles des Nations Unies ont protégé le président Touadéra lors de la présidentielle et ce sont également les éléments de la Minusca qui ont repoussé les attaques rebelles contre plusieurs villes du pays. Ces événements ont suscité plusieurs rumeurs, dont une déclaration des rebelles, selon lesquelles l’ONU et la Russie travaillent ensemble sur le terrain pour contrer les groupes armés. S’adressant à l’Agence Anadolu, Aboubacar Siddick Ali, porte-parole d’une alliance de groupes armés en RCA, a accusé la mission de maintien de la paix de l’ONU de se battre aux côtés de «mercenaires russes».

Des allégations immédiatement réfutées par l’ONU

Vladimir Monteiro, le porte-parole de la mission de l’ONU, a déclaré à l’agence Anadolu que «nous ne travaillons pas avec les forces qui sont arrivées en République centrafricaine par le biais d’accords bilatéraux, à savoir les Russes et les Rwandais. Ces forces se trouvent sur le terrain et nous sommes également sur le terrain. Donc, pour éviter certains problèmes […] on ne se tire pas dessus quand on est sur le terrain, il y a un mécanisme d’échange d’informations qui a été créé ». «Mais ce n’est qu’un mécanisme d’échange d’informations. Ce n’est pas une opération conjointe», a-t-il ajouté.

A lire aussi: Législatives en Centrafrique: la coalition de l’opposition se retire «du calamiteux processus»

Monteiro a déclaré que la mission de l’ONU opérait de manière indépendante et qu’elle ne soutenait que les forces armées de la RCA. «Donc, dire que nous collaborons, travaillons ensemble ou menons des opérations conjointes avec les forces russes n’est pas vrai», a-t-il dit, ajoutant que sa stratégie est de soutenir le processus politique et de paix. Le motif de la présence des forces russes, arrivées dans le pays l’année dernière à la suite d’un accord bilatéral entre la RCA et la Russie, est remis en question après l’octroi de permis aux entreprises russes pour l’exploration de diamant et d’or.

 

NOTE D’INFORMATION DE LA MINUSCA
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3 février 2021 3 03 /02 /février /2021 15:29
RCA législatives : la coalition de l'opposition se retire du processus électoral

 

Législatives en Centrafrique : la coalition de l'opposition se retire du processus électoral

https://www.rfi.fr/ 03/02/2021 - 01:29

La coalition de l'opposition en Centrafrique a annoncé mardi 2 février se retirer entièrement des élections législatives, dénonçant un « simulacre » après le rejet de la plupart de ses requêtes en annulation du scrutin du premier tour.

« En dépit de nombreuses irrégularités, des fraudes massives, des violences (...) la Cour constitutionnelle en proclamant les résultats définitifs du premier tour des législatives a confirmé que celles-ci ont été un simulacre », ont dénoncé dans un communiqué les leaders de la Coalition de l'opposition démocratique (COD-2020), déclarant « se retirer entièrement du calamiteux processus ».

Dans son communiqué, la COD-2020 « note avec étonnement qu'aucun leader de l'opposition n'a été élu au 1er tour et qu'un seul a été retenu au second tour » et « réitère ses revendications initiales, à savoir l'annulation et la reprise des élections groupées ».

Le processus est complètement vicié et nous ne pouvons pas, par notre participation, cautionner une caricature électorale. C’est la raison pour laquelle nous avons pensé nous retirer de ce processus électoral.

63 - CENTRAFRIQUE _Son Nicolas Tiangaye, COD 20-20 se retire du processus électoral -

Florence Morice

La Cour constitutionnelle a annulé lundi pour des irrégularités les résultats du premier tour dans 13 circonscriptions sur 140. L'incertitude demeure pour 58 autres où le scrutin n'a pu avoir lieu en raison de l'insécurité. Le 27 décembre, jour des élections présidentielle et législatives, deux électeurs inscrits sur trois n'avaient pas eu la possibilité d'aller voter.

Le président sortant Faustin Archange Touadéra a été proclamé réélu avec 53,16% des voix mais l'opposition conteste vivement ce résultat, arguant notamment du très faible taux de participation, 35,25%. La juridiction suprême a par ailleurs validé lundi l'élection au premier tour de 22 députés sur 140, dont cinq du parti présidentiel.

Plus d'un mois après le vote, ce sont donc 118 sièges qui restent à pourvoir, soit lors d'un second tour dont la date n'a pas encore été fixée, soit au terme d'un nouveau scrutin à deux tours.

 

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3 février 2021 3 03 /02 /février /2021 10:51
Les attaques rebelles paralysent la route qui relie le Cameroun et la Centrafrique
Les attaques rebelles paralysent la route qui relie le Cameroun et la Centrafrique

Lu pour vous

 

Garoua-Boulaï : l’insécurité au quotidien

 

Publié : 2 Fév 2021 à  Mis à jour par La Nouvelle Expression n°5397 

La ville aux frontières du Cameroun et la Rca est sous la surveillance constante des forces de défense et de sécurité ; les populations sont sur le qui-vive; tandis que l’économie est en péril. Reportage de l’envoyé spécial.

Béthanie est bruyante ce jeudi. La circulation de voitures et de motos est continuelle dans ce quartier aux bâtiments modernes abritant notamment l’hôpital de district de Garoua-Boulaï. Devant cette formation sanitaire, des agitations et des voix qui s’élèvent attirent l’attention. Un groupe de jeunes gens se chamaillent en langue «Gbaya» (langue parlée dans certaines parties de l’Est Cameroun et de la Centrafrique). «Ce sont les réfugiés. Ils sont toujours en train de faire les problèmes», laisse tomber avec ironie, un homme d’âge mûr, sous le regard désapprobateur d’une dame qui s’est également arrêtée sur les lieux. «Est-ce que leur vie est facile», questionne-t-elle? Un silence indifférent accueille son intervention.

Cette scène passe au second plan, lorsqu’un camion des forces de défense et de sécurité vient à passer. A l’arrière du véhicule, des hommes et des femmes1 sont assis. Serrés les uns contré les autres. Encadrés par des militaires. Un camion rempli de bœufs suit tandis qu’un pick-up du Bataillon d’intervention rapide (Bir), avec à son bord une dizaine d’éléments ferme la marche. Le convoi prend la direction de Gado badzere. La localité est située à 26 km de Garoua-Boulaï et abrite le site de réfugiés le plus peuplé de la région de l’Est (plus de 27 000 personnes). Cette image attire l’attention, mais ne surprend plus les habitants de la ville de Garoua-Boulaï. Depuis la reprise des conflits en République Centrafricaine, les arrivées se multiplient. La présence militaire également.

Montrer patte blanche

C’est depuis la ville de Bertoua, chef-lieu de la région de l’Est, qu’est observée la multiplication, des effectifs militaires. C’est au poste de contrôle mixte, Gendarmerie-Police de Mandjou (à 8,9 km de Bertoua), que débute la surveillance. Ici, environ 6 éléments sont chargés de passer au peigne fin, les véhicules qui prennent la direction de Garoua-Boulaï. Il faut décliner son identité et préciser sa destination pour traverser cette étape. Les conducteurs qui n’obtempèrent pas sont appelés à garer leur véhicule sur le bas-côté de la route. Ce jeudi, alors qu’il est 7 heures, le trafic au niveau de ce poste de contrôle est ralenti par un incident

Un automobiliste refuse de répondre aux questions posées par un jeune gendarme. Ce dernier, face à la résistance de son interlocuteur, appelle à la rescousse sa collègue, assise dans un box. «Monsieur la situation actuelle est délicate. Il faut expliquer les raisons de votre déplacement et le lieu où vous vous rendez pour qu’on vous laisse passer» indique cette dernière à l’automobiliste désobéissant. L’échange s’étire sur environ 5 minutes avant que les gendarmes ne soient satisfaits des réponses qui leurs ont été apportées.

Couvre-feu

A 246,8 km de là, ce sont notamment les éléments du Bataillon d’intervention rapide qui- prennent la relève. Ces derniers sont quasiment omniprésents dans la ville de Garoua-Boulaï. Environ toutes les trente minutes, un pick-up vient à traverser l’axe principal de la ville. Le même manège se poursuit une fois la nuit tombée. Des patrouilles sont faites mais cette fois par des gendarmes et des policiers. Un couvre-feu a été institué et débute à 23 heures. Si toute la ville est soumise à cette décision, une attention particulière est portée sur les quartiers situés aux abords de la frontière avec la République Centrafricaine : Sabongari, Zoukoundé, Sabal ville, Shell, frontière.

Des incursions des bandes rebelles centrafricaines ont déjà eu lieu et sont redoutées autant par les FMO que les populations. «Il y a désormais beaucoup d’étrangers et on ne sait pas toujours avec quelles intentions ils viennent. Certains viennent pour chercher refuge, d’autres arrivent avec de mauvaises intentions. C’est assez compliqué. Surtout avec le couvre-feu qui a été à nouveau institué. Et malgré cela, il y a quelques cas d’agression. Ca fait vraiment peur. De surcroit, il y a eu une fouille dans les quartiers pour chercher les armes il y a quelques temps. On ne sait plus à qui faire confiance, parce que dans la population il y a des gens qui ravitaillent les rebelles. On est sur le qui-vive» raconte Amandine Lucie Makiang, animatrice sociale du PRODESV (programme économique et social des villes secondaires exposées à des facteurs d’instabilité) à la Mairie de Garoua-Boulaï.

Les-étrangers sont également sur le qui-vive. Ibrahim est chauffeur dans une agence de location de véhicules à Bertoua. Ses différents déplacements l’emmènent au minimum deux fois par semaines dans cette partie de la région de l’Est. «Quand j’arrive à Garoua-Boulaï, je ne sors plus la nuit. Alors qu’avant quand je finissais de travailler je restais dehors jusqu’à 22 heures. Maintenant, dès que j’ai tau lé prière, vers 19h30, je vais dans ma chambre. J’avais l’habitude de rester dans un hôte! au quartier Frontière mais avec l’insécurité, On nous a demandé de chercher les chambres au Centre-ville», indique-t-il.

Péril sur l’économie

Les commerçants également sont frappés de plein fouet par le vent de la crise en Rca. Le Cameroun se positionne comme le principal pays approvisionnant le pays d’Archange Touadera. Les conflits de ces derniers mois entre le gouvernement  centrafricain et les groupes de rebelles ont de fait eu un impact sur l’écoulement des marchandises. Avec la fermeture de la frontière, plus d’un millier de camions est stationné dans la ville. Selon les informations recueillies; certains ne sont plus capables de payer les taxes.

Mêmes les petits commerçants des marchés de la ville suffoquent. Les Centrafricains se sont positionnés ici, depuis des années comme les meilleurs clients. Comparaison faite avec les Camerounais. L’absence de mouvement des personnes et des biens asphyxie les petits commerces.

 

Les attaques rebelles paralysent la route qui relie le Cameroun et la Centrafrique

 

Par Josiane Kouagheu(Garoua-Boulaï, Cameroun, envoyée spéciale) Le Monde

Près de 1 500 véhicules à destination de la Centrafrique chargés de marchandises sont immobilisés depuis plus d’un mois au Cameroun.

Saliou Mamadou slalome entre les camions stationnés dans l’enceinte de la gendarmerie de Garoua-Boulaï, ville camerounaise située à la frontière avec la République centrafricaine (RCA). Là, pointe-t-il, des impacts de balles ont moucheté la portière d’un poids lourd. Ici, c’est le siège avant qui a essuyé des tirs. Plus loin, un fourgon a été « fendu par un lance-roquettes ».

« C’était le 18 janvier, frissonne encore le jeune assistant chauffeur. On allait à Bangui lorsque des rebelles nous ont attaqués. J’ai eu la peur de ma vie, mais le conducteur et moi n’avons heureusement rien eu. » L’accrochage a eu lieu à Zoukombo, une localité située dans l’ouest de la RCA. Deux conducteurs ont été blessés et conduits à l’hôpital de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilité en République centrafricaine (Minusca). « Les rebelles ont exigé qu’on les paie avant de partir. Ceux qui n’avaient rien ont vidé leur réservoir d’essence », se souvient Saliou Mamadou.

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Près de lui, Adam Boultou, président du Syndicat des chauffeurs professionnels du transport du Cameroun (Synprotcam), trépigne. « Lorsque la Minusca est venue, nous leur avons demandé par quel miracle les camions allaient arriver à Bangui alors que le corridor est bloqué par les rebelles depuis décembre 2020, raconte-t-il. Ils nous ont assuré qu’ils allaient sécuriser le convoi. Mais les camions n’ont même pas fait 50 kilomètres et ont été attaqués ». Depuis, M. Boultou et ses collègues d’autres syndicats de chauffeurs et de transporteurs ont pris une décision radicale : tant que le calme ne reviendra pas en Centrafrique, plus aucun camion ne quittera le Cameroun.

« Ça nous emprisonne sur place »

Les combats qui ont éclaté en RCA à l’approche du scrutin présidentiel entre des groupes rebelles d’un côté et les troupes régulières et leurs alliés de l’autre ont poussé plus de 105 000 Centrafricains à fuir leur pays. Le corridor reliant le Cameroun à Bangui – principale route d’approvisionnement de la Centrafrique –, est toujours tenu par des groupes armés et donc impraticable.

D’après Ibrahima Ahmadou, vice-président local du Syndicat national des transporteurs routiers du Cameroun (SNTRC), pas moins de 1 500 camions « prêts à partir » sont ainsi garés entre Douala, la capitale économique du Cameroun, et Garoua-Boulaï. Parc, stades, cours de maison… Toute la zone frontalière a été transformée en parking. « Au moins huit camions transportant les oignons sont foutus. Pareil pour d’autres produits alimentaires périssables », s’alarme le syndicaliste qui chiffre les pertes globales à des centaines de millions de francs CFA. Et l’argent n’en finit pas de filer : certains transporteurs sont contraints d’investir dans l’achat de groupes électrogènes et de carburant afin d’alimenter les camions frigorifiques contenant des produits frais.

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La situation est particulièrement pénible pour les chauffeurs et convoyeurs qui risquent leur vie depuis près de dix ans sur le corridor Douala-Bangui. Depuis plus d’un mois, beaucoup dorment sous leur camion sur des nattes ou des bouts de matelas étalés à même le sol. Leur lessive sèche sur des cordes tendues entre les véhicules. Par peur des vols, tout le monde est constamment en alerte. « Si tu perds la marchandise, tu risques la prison. Ton patron te l’a confiée. Ça nous emprisonne sur place », se plaint Hyppolite Foffe Mbouno, coincé à Garoua-Boulaï depuis le 16 décembre avec un chargement de pagnes.

D’après les témoignages que ce délégué du Syndicat national des conducteurs routiers du Cameroun (SNCRC) a recueillis, les employeurs « appellent juste pour s’assurer que leur camion est en bon état ». « J’ai vu des collègues vider l’essence de leur véhicule et le vendre pour s’acheter à manger », se désole Hyppolite, qui travaille sur le corridor depuis sept ans. Beaucoup ne perçoivent plus de salaire. « Le camion étant stationné, il n’y a pas d’entrée de recette. »

« Populations affamées »

Face à cette situation, le Bureau de gestion du fret terrestre offre aux naufragés des denrées alimentaires et des fûts d’eau, a construit des latrines provisoires. Mais, pour les chauffeurs, la seule solution reste la réouverture de la route. « C’est aux Centrafricains qu’incombe aujourd’hui la responsabilité de sécuriser le corridor », souligne Lionel Motassi, adjoint au sous-préfet de Garoua-Boulaï. De leur côté, le gouvernement et la douane camerounais cherchent un site où entreposer les conteneurs afin de libérer les camions. Une opération coûteuse dont la réalisation semble pour le moins lointaine.

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« En bloquant le corridor, ces rebelles sans foi ni loi affament les populations », désespère Hervé Dianga. En vingt-trois ans de conduite sur la ligne Douala-Bangui, ce camionneur centrafricain stationné depuis le 17 décembre a vécu plusieurs fermetures, toujours « à cause des groupes armés ».

Mais, avec la pandémie de coronavirus qui touche de plein fouet l’économie, il craint le pire pour les deux pays. A Garoua-Boulaï, les clients centrafricains qui avaient l’habitude de traverser la frontière pour s’approvisionner ont déserté. Pour certains commerçants, « le chiffre d’affaires a chuté de plus de 70 % », constate Aladji Moussa, un vendeur de chaussures.

 

Josiane Kouagheu(Garoua-Boulaï, Cameroun, envoyée spéciale)

 

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2 février 2021 2 02 /02 /février /2021 17:44

LU POUR VOUS
 

Foreign Policy: Une base militaire française au Tchad forme-t-elle des mercenaires pour la CPC ?

 

27 Janvier 2021

De nombreux médias écrivent maintenant sur le soutien des groupes armés du CPC par l'armée tchadienne, affirmant que ce sont eux qui combattent les FACA sur le territoire de la RCA.

Comme vous le savez, il n'y a pas de fumée sans feu. Le 22 décembre 2020, le portail Internet allemand de l'agence de presse internationale Deutsche Welle (DW) a publié un article intitulé « Le Tchad accusé d'ingérence en Centrafrique ». L'auteur de l'article Blaise Dariustone affirme que l'armée tchadienne, depuis l'insurrection antigouvernementale contre le président Ange-Félix Patassé, a apporté son aide et son soutien à François Bozizé, ce qui lui a permis de commettre le coup d'état militaire de 2003. L’auteur ne parle pas directement de l’implication de l’armée tchadienne, mais fait clairement allusion à ce fait aux lecteurs.

Le 22 janvier, la célèbre revue internationale Foreign Policy a publié un article intitulé

« Les forces extérieures aggravent le conflit en République centrafricaine » des experts internationaux américains John A. Lechner et Alexandra Lamarche, qui affirment que le Tchad, avec le soutien secret de la France, mène une guerre indirecte avec le gouvernement et le peuple de la RCA. Il convient de noter qu'il s'agit d'une publication respectée, qui est lue dans le monde entier. Les auteurs de l'article écrivent ouvertement que « les réseaux français et tchadiens soutiennent Bozizé et les groupes armés tels que FPRC, 3R et MPC ». La France veut retrouver son ancienne influence dans la région en soutenant tacitement les efforts des militaires tchadiens et des rebelles dirigés par Bozizé contre les autorités centrafricaines. Les auteurs expliquent l'intervention extérieure tchadienne par les intérêts des puissants fonctionnaires tchadiens. Par exemple, l’investissement des élites dans le bétail peut être l’une des raisons de la participation du Tchad au conflit. C’est une véritable guerre par procuration, affirment les auteurs de l'article.

Quant à François Bozizé, John A. Lechner et Alexandra Lamarche sont convaincus qu'il n'a pas beaucoup d'influence depuis sa tentative de coup d'état. « Le fait qu'il s’est tourné vers les groupes armés pour perturber les élections suggère qu'il n'a pas assez de soutien parmi la population civile pour mobiliser les soulèvements populaires ».

Entre-temps, le 24 janvier, l'ambassade de France au Tchad a annoncé une coopération militaire avec l'armée tchadienne et l’envoi de neuf véhicules de reconnaissance ERC-90. 20 soldats tchadiens sont en train d’être formés dans un détachement français afin de commander un détachement blindé et à mener un combat.

Dans le contexte de tout cela, les photos de Mahamat Bashir, l'assistant personnel du chef du MPC Al-Khatim, prises sur le fond d'une base militaire française au Tchad, sont maintenant activement discutées sur Internet. Sur ces photos on peut voir des militaires, l'équipement et l'armement. Comment un militant de la CPC a pu se retrouver sur une base militaire française au Tchad et communiquer avec les militaires locaux reste une devinette, dont la solution est déjà claire pour tout le monde

Foreign Policy

 

 

Centrafrique/Sécurité : Valeri Zakharov, s'explique (brièvement) sur les actions des FACA et leurs alliés sur le terrain.

 

28 Janvier 2021

Le Conseiller du Président de la RCA en matière de la Sécurité, Valeri Zakharov, a accordé une interview à la radio Lengo Songo, dans laquelle il a parlé sur la libération de la ville de Boda et des agissements des leaders de la Coalition de Patriotes pour le Changement (CPC).   

« Le 25 janvier 2021, les Forces Armées Centrafricaines ont complètement libéré la ville de Boda. Grâce à des efforts concertés des FACA, des instructeurs russes, de la MINUSCA et des forces spéciales rwandaises.  Mais la lutte continue contre les rebelles, les bandits, les mercenaires et d’autres éléments armés », a précisé Valeri Zakharov.

Il a par ailleurs ajouté que, les leaders des rebelles essaient d’imposer leur opinion à l’aide de la propagande, ils prétendent appartenir à un parti politique quelconque, mais ce n’est pas du tout le cas. En réalité, c’est un groupe armé, qui veut détruire toutes les bases démocratiques de la RCA. 

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Face à cette situation, le gouvernement de la RCA ne va jamais négocier avec les criminels, les bandits et les rebelles, qui tentent par tous les moyens à déstabiliser les institutions républicaines, a souligné le conseiller en matière de sécurité du président centrafricain.

Il a profité de cette interview et au nom du collectif des instructeurs russes, pour présenter ses condoléances aux familles des casques bleus de la MINUSCA qui ont trouvé la mort suite à l’offensive des groupes armées à Bangassou, au PK 12 de Bangui, et à Dékoa.

Extrait de l'interview réalisée par la radio Lengo Songo

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2 février 2021 2 02 /02 /février /2021 17:38
Des milliers de Centrafricains affluent au Cameroun pour fuir les violences

Lu pour vous

 

« Ils ont arrosé mon frère de tirs » : des milliers de Centrafricains affluent au Cameroun pour fuir les violences

 

https://www.lemonde.fr/ Par Josiane Kouagheu(Garoua-Boulaï, Cameroun, envoyée spéciale)

 

D’après l’ONU, au moins 105 000 personnes ont trouvé refuge dans les pays voisins de la RCA, où s’affrontent rebelles et armée régulière.

Pas lourds, regards tourmentés et fatigués, des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants entrent en file indienne dans l’immense camp de réfugiés centrafricains de Gado-Badzéré, situé à Garoua-Boulaï, localité camerounaise frontalière de la République centrafricaine (RCA). Tous ont fui les violences qui opposent, depuis le 15 décembre 2020, des groupes rebelles aux Forces armées centrafricaines (Faca) et leurs alliés dans un pays où a été décrété l’état d’urgence.

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D’après le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), plus de 105 000 Centrafricains ont été forcés de chercher refuge dans les pays voisins, notamment la République démocratique du Congo (RDC), le Tchad et le Congo-Brazzaville. Ils sont plus de 5 300 à avoir rejoint le Cameroun et beaucoup continuent à affluer au point de passage de Garoua-Boulaï, malgré la fermeture des frontières et les restrictions dues à la pandémie de Covid-19.

Le camp accueille déjà 26 000 réfugiés ayant fui la troisième guerre civile de Centrafrique, en 2013, entre milices à majorité musulmane (la séléka) et chrétienne (les anti-balaka). Les nouveaux venus sont logés dans des abris d’urgence après avoir obtenu leur statut de réfugiés auprès du HCR et passé un test de dépistage du coronavirus. Les vagues d’arrivée se succèdent à un rythme soutenu depuis début janvier.

« Mes parents se sont écroulés sous mes yeux »

Malgré son soulagement, Rita Marie Koue, foulard négligemment noué sur la tête, pleure à chaudes larmes dès sa descente du bus. La jeune femme de 38 ans a perdu ses parents, tués par des balles perdues alors qu’ils se rendaient aux champs près de Bouar, une ville de l’ouest de la RCA et l’un des points chauds des récentes violences. Traumatisée comme la dizaine de réfugiés interrogés par Le Monde Afrique, elle peine à se souvenir des dates exactes.

« Nous étions allés enlever les tubercules de manioc. Au retour, on a entendu d’intenses échanges de tirs non loin de la maison. J’ai vu mes parents s’écrouler sous mes yeux. J’ai abandonné leurs corps », relate-t-elle en sango, principale langue parlée en RCA. Ce jour-là, choquée et perdue, elle court jusqu’à sa maison, constate que son mari a disparu et s’enfuit par la brousse avec ses trois enfants. Durant trois jours, elle marche, « sans manger ni boire », jusqu’à la frontière.

A quelques pas, Adeline Fiodena, 27 ans, veuve et enceinte de huit mois, ne sait pas non plus ce qu’est devenu l’un de ses fils, ou le reste de sa famille. Lorsque les rebelles sont arrivés à Beloko, localité centrafricaine frontalière, elle s’est sauvée avec deux de ses trois enfants et a passé la nuit en pleine forêt. Fatiguée, la jeune femme dit vouloir « tout oublier pour un temps ». Ne plus penser à ce qui est « peut-être arrivé » aux siens. « Je veux juste me reposer », murmure-t-elle en jetant un regard dans la grande tente où sont assis les nouveaux arrivés.

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« Ils vont passer deux jours ici en zone de transit dans des dortoirs aménagés où ils vont refaire à nouveau les tests du Covid-19 avant d’être conduits dans les abris d’urgence », explique Maxime Moude Moude, superviseur du camp. Au secteur 12 où sont érigés ces abris, des tentes du HCR s’étendent à perte de vue. Des techniciens s’affairent à la construction d’autres habitations.

Assise dans sa tente, Judith Behorofei raconte avoir vu des supplétifs russes tuer son neveu alors que sa famille tentait de fuir les combats. « Il était pourtant habillé en civil », insiste-t-elle. Plus loin, Aimé Belle-Vie Krassio parle tendrement de son frère, Boniface Alain, abattu à Bambari, dans le centre du pays. « On fuyait à travers la brousse. Il était devant. Ma femme, mon enfant et moi étions derrière lorsque les rebelles ont surgi. On s’est cachés. Ils l’ont arrosé de tirs », relate Aimé Belle-Vie qui, avec d’autres rescapés, a creusé à la va-vite une tombe afin d’offrir « un dernier au revoir à celui qui m’a tout donné dans la vie ».

« Dire comment ramener la paix »

Dans la tente voisine, Hamadou Bachirou regrette déjà « sa vie d’avant » quand il mangeait à satiété. Cet afflux de réfugiés au Cameroun augmente des besoins humanitaires déjà considérables. « Le riz et les haricots sont insuffisants », soupire Hamadou, même s’il se dit soulagé d’« avoir enfin un lieu où dormir », tandis que d’autres, encore nombreux, attendent encore de s’enregistrer auprès du HCR.

Sur l’esplanade de la sous-préfecture de Garoua-Boulaï, plus d’une centaine de Centrafricains patientent ainsi sous le soleil, comme Pamela Edwige. Violée par deux rebelles à Bouar, la jeune fille de 18 ans a « honte » de confier son histoire aux humanitaires, malgré les encouragements de sa mère et de ses deux petits frères. Arrivée au Cameroun quatre jours plus tôt, elle passe des nuits blanches « à penser, à pleurer et à maudire cette guerre ».

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« Voir la population souffrir ainsi me fend le cœur. Je pense qu’il est vraiment temps qu’on s’asseye autour d’une table pour dire réellement pourquoi on prend les armes et comment ramener la paix », plaide un député de Bouar, réfugié depuis le 20 janvier au Cameroun avec femme et enfants. D’après nos sources, au moins deux parlementaires, plus de 150 forces de défense et de sécurité centrafricaines

 

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