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9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 12:31

 

 

 

 

 

 

http://tempsreel.nouvelobs.com   09-12-2013 à 09h25 - Mis à jour à 10h25

 

Paris (AFP) - En moins de 48 heures la France a déployé en Centrafrique des troupes aguerries, rodées aux crises africaines, qui dès lundi commenceront à désarmer les milices qui ont plongé le pays dans la terreur et reprendre le contrôle du terrain.

 

A compter de lundi "la période d'impunité est terminée, on entre dans une phase où on pose les armes. Tout le monde pose les armes", a insisté le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.

 

Un millier de soldats français ont rejoint durant le week-end le 600 déjà sur place. Le gros des unités mobilisées appartient à la 11e brigade parachutiste habituée des situations d'urgence. Des hommes de l'infanterie de marine avec une longue expérience de l'Afrique. Une force très mobile, équipée de blindés légers, type VAB et VBL, dotés de mitrailleuses lourdes ou de canons de 20 mm, qui ont pris position dans plusieurs villes du pays.

 

A peine sur place, les paras vont devoir entamer leur bras de fer avec des groupes armés disparates, des miliciens aux uniformes dépareillés, qui terrorisent la population depuis des mois.

 

L'objectif est de les désarmer au plus vite pour faire cesser les exactions. "Quels que soient les groupes armés, dès lors qu'il y aura une hostilité à notre encontre ou contre la population, ils seront considérés comme hostiles, à l'instant même", résume le porte-parole de l'état-major des armées, le colonel Gilles Jaron.

 

En clair, soit les ex-rebelles de la Séléka et les miliciens de tous bords se soumettent, soit les militaires utiliseront leur puissance de feu. Montrer sa force pour faire plier l'adversaire. En attendant, les soldats français et les groupes armés se croisent et se jaugent dans les rues de Bangui, où les unités françaises ont renforcé leurs patrouilles.

 

Les Français devront agir dans un pays en pleine anarchie. En milieu urbain, propice aux embuscades, comme dans l'est du pays, où les villageois se sont réfugiés par milliers dans la brousse pour échapper aux massacres. "Sur le plan tactique nos soldats savent faire. Il va falloir s'interposer, repérer les endroits où les milices frappent, les raisonner ou les neutraliser", souligne Pascal Le Pautremat, spécialiste des questions de défense.

 

Aller au contact des groupes armés

 

L'opération a été préparée de longue date et les services français ont une connaissance approfondie du pays, de ses réseaux et de ses composantes. Les paras peuvent également compter sur la coopération d'une grande partie de la population lassée des tueries, qui les a accueillis en sauveurs.

 

Après avoir établi des points d'appui, à Bangui, Bouar ou Bossangoa (est), les militaires français vont rayonner pour étendre peu à peu leur contrôle aux zones alentours. Comme ils le font depuis des mois au Mali.

 

Hérité d'un siècle de colonisation et des conflits post-coloniaux, le savoir-faire africain des militaires français, c'est aussi "aller au contact". Au contact de la population et des responsables locaux, pour s'appuyer sur les liens familiaux, religieux ou communautaires. Au contact aussi des groupes armés pour établir un rapport de forces. "On enverra des commandos de marine pour leur faire comprendre qu'il faut qu'ils arrêtent sinon on utilisera la force. Il y a un vrai savoir-faire psychologique", note Pascal Le Pautremat.

 

La guerre des nerfs a également commencé dans le ciel, avec le passage quotidien au-dessus de Bangui ou de Bossangoa de patrouilles d'avions Rafale venus du Tchad, pour dissuader l'adversaire. Et la force française dispose déjà dans la capitale de huit hélicoptères (2 Fennec, 4 Puma, 2 Gazelle), qui ont montré leur efficacité lors des combats en Libye.

 

En face, les miliciens disposent de beaucoup d'armement léger, de fusils d'assaut, de mitrailleuses fixées à l'arrière de pick-up, ou de lance-roquettes type RPG. Et leur capacité de nuisance reste intacte.

En Centrafrique la France déploie des troupes de choc
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9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 12:22

 

 

 

 

 

 

 

Bossembelé (Centrafrique) (AFP) - 09.12.2013 08:37 - Par Patrick FORT

 

A Bossembelé, ville du centre de la Centrafrique célèbre pour ses deux prisons sous l'ex-président François Bozizé, le fossé s'est creusé entre chrétiens et musulmans depuis l'arrivée de la Séléka au pouvoir et les violences interreligieuses qui ont secoué le pays ces derniers jours.

 

Avec l'arrivée des soldats français de l'opération Sangaris samedi, de nombreux chrétiens ont commencé à réapparaître en ville après avoir fui en brousse par peur de représailles après les massacres de musulmans à Bangui.

 

La ville est toujours tenue par les hommes de la Séléka (ex-rébellion composée majoritairement de musulmans) qui ont investi depuis leur arrivée au pouvoir en mars le camp militaire où jadis, le régime de Bozizé enfermait les prisonniers au secret dans des conditions inhumaines.

 

Aujourd'hui, les habitants de Bossembelé accusent les rebelles d'y enfermer à leur tour des Centrafricains de manière arbitraire. "Ca a commencé à +merder+ avec l'arrivée de la Séléka", affirme Geneviève Seper, 23 ans, racontant que son grand-frère a été arrêté par des Séléka "dans sa maison", emmené au camp et "enfermé dans un conteneur". "Il est commerçant. Ils voulaient de l'argent. Ils lui ont pris 20.000 francs CFA (30 euros)", explique-t-elle.

 

"La population paysanne ne peut plus aller travailler par peur", explique Pierrot Félicien Gbewenguende, 45 ans, enseignant, qui a fui pendant plusieurs jours en brousse, lors des premières grosses tensions à Bangui le 5 décembre. Comme souvent dans le pays lors d'attaques rebelles, les populations terrorisées quittent leurs habitations et attendent que les choses se calment. "Beaucoup de maison sont encore fermées", souligne M. Gbewenguende.

 

Il accuse les civils musulmans d'avoir pris fait et cause pour la Séléka: "Avant on vivait tous en symbiose (chrétiens et musulmans) mais dès que la Séléka est arrivée, ils (les musulmans) se sont mis contre nous. Ce n'est plus comme avant". Un sentiment renforcé par le fait que pendant l'offensive de début 2013, les pillages des Séléka ont souvent épargné les commerces musulmans mais pas les chrétiens.

 

Il reproche aussi à la Séléka de vouloir "islamiser le pays", composé de 10% de musulmans et de 80% de chrétiens.

 

"la paix est possible"

 

Les musulmans de la ville voient la situation différemment. "Bozizé (renversé par la Séléka) a tué beaucoup de gens. Séléka est arrivée et c'était une bonne chose. Il fallait changer. Mais, le problème c'est que les chrétiens ne veulent pas un président musulman (Michel Djotodia, président intérimaire). Bozizé veut revenir au pouvoir", estime Abdallah Hadji, mécanicien chauffeur, 38 ans.

 

Après avoir subi des mois durant les exactions des ex-rebelles Séléka, beaucoup de Centrafricains chrétiens aspirent à la vengeance.

 

Cette colère des populations contre les Séléka, s'est traduite en septembre par la constitution de milices d'autodéfense paysanne, les anti-balaka ("anti-machettes"). Elle s'est progressivement reportée contre les civils musulmans, avec massacres et cycle infernal de représailles.

 

"Les anti-balaka ont tué des des musulmans innocents sans raison. Ils ont détruit une mosquée. La Séléka ne pouvait pas rester sans rien faire", poursuit Abdallah Hadji, balayant les détentions arbitraires au camp de la ville: "La Séleka arrête les anti-balaka. Pas les populations".

 

Un jeune Peul raconte que sa famille a fui sa maison et son village par peur des anti-balaka. Pourtant, malgré ces rancoeurs tous espèrent que "la paix va régner". "J'attends les élections, ce n'est pas un problème si le (prochain) président est chrétien", souligne Abdallah Hadji. "La paix est possible. On peut vivre ensemble comme avant mais il faut des élections, la démocratie", assure Guy Yombo, lui aussi mécanicien.

 

Environ 1.600 soldats français étaient déployés dimanche en Centrafrique, pour l'essentiel dans Bangui, afin de mettre fin au chaos.

 

Tous espèrent que l'armée française restera jusqu'au scrutin officiellement prévu en 2015. "Il faut que la France reste le temps qu'il faudra, jusqu'aux élections, dit M. Gbewenguende J'ai envie de dire au président Hollande: au lieu des 1.600 soldats, il faut qu'il nous en envoie 6.000!".

 

© 2013 AFP

 

 

 

Centrafrique: à Bossembelé, le fossé se creuse entre chrétiens et musulmans
Centrafrique: à Bossembelé, le fossé se creuse entre chrétiens et musulmans
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9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 12:16

 

 

 

 

 

 

http://ccfd-terresolidaire.org  9 décembre 2013

 

 

Ancienne ministre du commerce et de l’industrie, députée et aujourd’hui membre du Conseil national de transition, Béatrice Epaye alerte depuis plusieurs mois la communauté internationale sur le délitement de son pays livré à l’anarchie et aux pillages. Après avoir témoigné aux Nations-Unies en septembre dans une délégation accompagnée par le CCFD Terre-Solidaire, nous la rencontrons au moment où le Conseil de sécurité adopte la résolution prévoyant une intervention militaire en Centrafrique proposée par la France.

 

Béatrice Epaye est aussi présidente et membre fondatrice de l’association La voix du cœur, qui vient en aide aux enfants des rues. Ce projet est soutenu depuis de nombreuses années par le CCFD-Terre Solidaire.

 

Espérez-vous que l’intervention militaire appuyée par la France contribuera à ramener la sécurité en Centrafrique ?


Béatrice Epaye : « Il faut savoir que des forces militaires étaient présentes dans le pays lors du coup d’état en avril dernier. Mais les forces françaises avaient seulement un mandat pour protéger les intérêts et les ressortissants français, et n’avaient pas mandat à intervenir dans les affaires centrafricaines. De son côté, la Fomac (la force multinationale des états d’Afrique centrale) était déjà une force d’interposition chargée de sécuriser la population. Cette force est restée impuissante, et l’Union africaine a ensuite décidé de créer la Misca (mission internationale de soutien à la Centrafrique). C’est cette mission internationale qui va être appuyée par les forces françaises, suite au vote de l’Onu. Elle devrait permettre de mieux intervenir et sécuriser les populations. »

 

Qu’apporte l’intervention de la France ?


« Même lorsque les états africains envoient des troupes, ils n’ont pas forcément les moyens de les équiper correctement et de sécuriser un pays grand comme une fois et demie la France (et peuplé seulement de 4.5 millions d’habitants). L’intervention française permet d’obtenir des moyens. Aujourd’hui d’autres états, dont les américains, s’engagent par exemple à financer la Misca. L’Afrique seule n’arrivera pas à mobiliser ces moyens. La France a aussi l’avantage de bien connaitre le terrain. »

 

Cette intervention ne risque-t-elle pas d’être mal perçue par une partie de la population, du fait du passé colonial de la France et de ses interventions précédentes en Centrafrique ? 

 

« Nous sommes dans une telle situation que nous avons dépassé cette dimension. C’est tout un pays qui est à reconstruire. Le peuple a lancé des cris de détresse. Depuis un an, les gens se sentent peu à peu livrés au pillage et abandonnés. Il faut comprendre qu’en Centrafrique, la radio nationale n’émet pas au-delà de 100 km de la capitale. RFI, la BBC, parfois la Voix de l’Amérique restent les principales sources d’information. Les gens ont suivi l’intervention de la France au Mali en se disant « pourquoi pas nous ? ». Ils attendent l’intervention de la France depuis plusieurs mois. »

 

Quelles sont les conditions pour que cette intervention permette d’améliorer la situation ?


« Une des difficultés est que nous sommes un grand pays. En cas d’intervention militaire, les milices se replient et se renforcent dans la brousse avant de revenir. Si la France s’en va dans six mois, et la Misca dans un an, cela sera très difficile pour nous, car nous n’avons presque plus d’armée. Il faut du temps pour remettre un pays en route. Les Nations Unies doivent nous accompagner pour reconstruire la légalité constitutionnelle, organiser des élections, renforcer les institutions et mettre un terme à l’impunité. Nous devons tirer les leçons de ce qui nous a amené à cet état de déliquescence. Si la France ne peut pas continuer, il faudra que des forces des Nations-Unies prennent le relais. »

 

La Centrafrique semble avoir des ressources minières importantes. A qui bénéficient-elles aujourd’hui ?


« On a identifié plus de 400 minerais. Ce sont surtout l’or et le diamant qui sont exploités, le plus souvent de manière artisanale. Des bureaux d’achats ont des collecteurs qui vont acheter les diamants chez les artisans miniers. Aujourd’hui chaque chef de guerre récupère les bénéfices des gisements qui sont sur le territoire où ils sont implantés (de même pour les taxes imposées à la population). L’Etat ne récupère aucune de ces ressources. Il n’y a pas non plus de grandes entreprises industrielles. Areva s’est intéressé un moment aux gisements d’uranium. Mais avec l’instabilité de la zone et la chute du cours de l’uranium liée à la catastrophe de Fukushima, le groupe a renoncé. »

 

Quelle est la situation de l’état ?


« Cela fait trois mois que les fonctionnaires ne sont pas payés. Beaucoup d’écoles ont été détruites et occupées par les rebelles Sélékas qui dans leur progression ont pillé les biens de la population, de l’état, des églises…. Même les musulmans ont été rançonnés. La plupart des écoles ne fonctionnent plus depuis un an. Arrivés à Bangui le 24 mars, les Sélékas ont pillé la ville et occupé aussi les écoles et les hôpitaux. L’Assemblée a été dissoute, et remplacée par un Conseil national de transition, dont je fais partie. »

 

Vous êtes présidente et membre fondatrice de l’association « La voix du cœur », partenaire du CCFD-Terre Solidaire, qui s’occupe des enfants des rues. Quelle est leur situation aujourd’hui ?


« Les enfants des rue sont apparus à la fin des années 80. Avec l’épidémie de Sida, beaucoup d’enfants se sont retrouvés orphelins. Le phénomène s’est accéléré avec les problèmes politiques et militaires qui appauvrissent la population. Aujourd’hui on compte 8000 enfants des rues, dont 6000 à Bangui. Nous avons un centre ouvert à tous les enfants. Nous cherchons à offrir une prise en charge et une réinsertion familiale et sociale aux enfants. J’ai croisé récemment des enfants des rues que je connais. Ils me disent qu’ils font maintenant partie des Sélékas. Ces enfants sont des proies faciles. Il y a toujours eu des foyers de rebellions en Centrafrique, et des enfants soldats. Mais pas à cette échelle. »

 

Peut-on parler d’un conflit religieux ?


« Jamais nous n’aurions imaginé parler de guerre de religion auparavant. La coexistence s’est toujours bien passée, avec beaucoup de mariages mixtes. Mais aujourd’hui les affrontements prennent un prétexte religieux. Ceux qui veulent le pouvoir amènent les communautés à s’affronter. Les rebelles centrafricains qui ont créé la Séléka et sont entrés dans Bangui en mars ont mis en exergue que peu de musulmans sont dans l’administration centrafricaine. Ils ont intégré de nombreux combattants étrangers venus du Tchad, du Soudan, de Lybie et tout pillé sur leur passage, y compris les églises. En réaction de jeunes villageois chrétiens se révoltent, fabriquent leurs propres armes, parfois soutenus par les militaires. Ils vont attaquer des musulmans qui ne sont pas impliqués dans les violences. La situation est devenue extrêmement dangereuse, et les gens ont très peur. Lorsque j’ai appelé l’archevêque de Bangui le matin du vote au Conseil de sécurité, il m’a dit que des centaines de personnes s’étaient réfugiés à l’archevêché. Une plateforme de religieux, composée de l’archevêque de Bangui, de l’Imam de la Mosquée centrale de Bangui, et du Révérend pasteur de l’association des Eglises évangéliques dénonce les violences et appelle au calme. »

 

Propos recueillis par Anne-Isabelle BARTHELEMY

 

Centrafrique : « Les Nations Unies doivent nous accompagner pour reconstruire notre Etat » : Béatrice Epaye
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8 décembre 2013 7 08 /12 /décembre /2013 22:54

 

 

 

 

 

 

Bangui (AFP) - 08.12.2013 21:05 - Par Michel CARIOU et Patrick FORT

 

Les soldats français ont étendu dimanche leur champ d'action dans tout Bangui, où de premières tensions sont perceptibles avec des éléments de l'ex-rébellion Séléka, en attendant le désarmement des groupes armés promis par Paris.

 

"La période d'impunité est terminée", a prévenu dimanche soir le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui s'exprimait sur des médias français.

 

"Demain" (lundi), "tout le monde pose les armes", a a affirmé le ministre. Ou alors "on utilise la force pour les faire poser", a-t-il mis en garde.

 

En véhicules blindés ou à pied, pour la deuxième journée consécutive, les soldats français de l'opération "Sangaris" ont été très visibles dimanche sur les boulevards et carrefours stratégiques de Bangui, où l'activité est restée réduite malgré le retour à un calme relatif après les massacres des jours derniers.

 

Les militaires de Sangaris patrouillent désormais "dans l'ensemble" de la capitale, selon l'état-major français: "Là où nous sommes, nous ne constatons pas de menace à l'encontre de la population, mais la situation sécuritaire reste tendue".

 

Les soldats français ont notamment observé une certaine "tension" à l'approche d'éléments armés de l'ex-rébellion de la Séléka (au pouvoir), selon l'état-major: "(...) ils ont compris qu'ils vont devoir être regroupés, désarmés, que la force française est en train de s'imposer à leurs dépens dans la capitale, ce qui crée une tension".

 

Patrouille française visée par des tirs

 

Près de l'aéroport, une patrouille française a répliqué dimanche après avoir été la cible de tirs, selon des témoins. Il n'y a eu aucun blessé côté français, d'après une source militaire. Jeudi, un premier incident survenu également près de l'aéroport avait fait quatre morts dans les rangs de l'ex-Séléka.

 

De facto, l'avertissement français s'adresse en priorité à ces ex-combattants rebelles, coupables de nombreuses exactions ces derniers mois -pillages, exécutions sommaires- à l'encontre de la population.

Haïs des habitants, qui les voient le plus souvent comme des "occupants" venus du Tchad et du Soudan voisins, les ex-Séléka, majoritairement musulmans, sont les seuls à évoluer en armes dans la capitale, face aux milices villageoises et chrétiennes "anti-balaka" (anti-machettes, favorables à l'ancien régime), présentes en brousse ou infiltrées dans les quartiers.

 

La Centrafrique est plongée dans le chaos et un engrenage de violences communautaires et inter-religieuses entre chrétiens et musulmans depuis le renversement en mars du président François Bozizé par une coalition hétéroclite à dominante musulmane, la Séléka.

 

Ces violences se sont multipliées à Bangui comme en province, dans un pays de 4,6 millions d'habitants en totale décomposition, précipitant l'intervention française dans le pays, officiellement lancée jeudi soir après le vote d'une résolution de l'ONU.

 

Le matin-même, des miliciens anti-balaka avaient lancé une vaste offensive dans plusieurs quartier de Bangui, massacrant de nombreux civils musulmans, et entrainant des représailles sanglantes des ex-Séléka contre la population terrorisée.

 

En trois jours, 394 personnes ont été tuées, selon un dernier bilan donné dimanche par le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.

"Le calme est revenu dans Bangui, même s'il y a encore ici ou là des exactions", a-t-il expliqué, alors que l'armée française a véritablement lancé ses opérations de sécurisation.

 

L'opération Sangaris (du nom d'un papillon rouge local) mobilise 1.600 militaires français, déployés en appui à une force africaine sur place, la Misca (2.500 soldats).

 

Avec pour mission prioritaire de mettre fin aux massacres et de "désarmer toutes les milices et groupes armés qui terrorisent les populations", ils demeureront dans le pays "autant que nécessaire", et jusqu'à la tenue d'élections, selon Paris.

 

L'essentiel des forces françaises est concentré à Bangui, mais des unités sont également déployées dans le nord-ouest du pays, où les affrontements à caractère inter-religieux sont réguliers depuis septembre.

 

Arrivée la veille par la route du Cameroun, via les villes de Bouar (ouest) et Bossembélé, une colonne de blindés français a fait son entrée dimanche soir à Bangui sous les vivats la foule, a constaté l'AFP.

 

Une centaine d'autres soldats, venus eux de Bangui, se sont déployés à Bossangoa (270 km au nord-ouest de la capitale), une localité où la tension reste extrêmement vive.

 

Un président "qui a laissé faire"

 

La plupart des militaires de Sangaris sont issus de la 11e brigade parachutiste, avec une nette prédominance des troupes de marine. L'opération dispose aujourd'hui de huit hélicoptères, et du soutien d'avions de chasse Rafale, en provenance du Tchad voisin, qui ont de nouveau survolé Bangui dimanche matin en guise de démonstration de force.

 

"On attend que les Français rentrent dans nos quartiers pour qu'on ne voit plus tous ces gens armés", expliquait dimanche matin à l'AFP un habitant de Bangui, en référence aux hommes de la Séléka.

 

Les combattants de l'ex-rébellion ont presque disparu des rues de la ville, après avoir reçu l'ordre des autorités de rentrer dans les casernes.

 

Samedi soir, le président centrafricaine et ancien chef rebelle Michel Djotodia, apparemment incapable de garder le contrôle d'une partie de ses troupes (supposées être intégrées aux forces de sécurité) a fait l'objet de vives critiques de la part du président François Hollande, plutôt inhabituelles dans la bouche d'un président français.

 

"On ne peut pas laisser en place un président qui n'a rien pu faire, a laissé faire", a accusé le chef de l'Etat français à propos de M. Djotodia, censé quitter le pouvoir fin 2014 avant l'organisation d'élections.

 

L'ambassadrice américaine à l'ONU Samantha Power est intervenue dimanche par téléphone auprès de M. Djotodia pour lui demander d'appeler au calme et de sanctionner les responsables des récentes violences.

 

A ce jour, près de 480.000 Centrafricains ont été déplacés par les violences, dont environ 50.000 à Bangui, a estimé le représentant de l'Unicef en RCA, évoquant des déplacements "massifs" et qui se sont "encore accentués" ces derniers jours. La Commission européenne a par ailleurs annoncé la mise en place d'une liaison aérienne quotidienne de son service aérien humanitaire (Echo flight) entre Bangui et Douala, au Cameroun.

 

© 2013 AFP

 

 

 

Les soldats français déployés dans l'ensemble de la capitale Bangui
 
Les militaires français ont perçu une certaine tension dimanche à l'approche d'éléments armés de l'ex-rébellion Séléka (au pouvoir) à Bangui, a annoncé à Paris l'état-major des armées. Les soldats français ont renforcé leurs patrouilles dans la capitale centrafricaine.
"Je pense qu'ils ont compris qu'ils vont devoir être regroupés, désarmés, que la force française est en train de s'imposer à leurs dépens dans la capitale, ce qui crée une tension", a souligné le porte-parole de l'état-major, le colonel Gilles Jaron.
 
Les soldats français patrouillent désormais "dans l'ensemble" de Bangui, a souligné le porte-parole militaire : "Là où nous sommes, nous ne constatons pas de menace à l'encontre de la population, mais la situation sécuritaire reste tendue".
 
Aucun accrochage n'a cependant eu lieu entre militaires français et miliciens depuis un premier incident survenu jeudi près de l'aéroport, qui a fait quatre morts dans les rangs de l'ex-Séléka, a précisé le colonel Jaron.
 
400 victimes en trois jours
 
Environ 1600 soldats français étaient déployés dimanche en milieu de journée en Centrafrique. L'essentiel des forces françaises est concentré à Bangui mais des unités sont également déployées dans l'ouest du pays.
 
Hors de de la capitale, environ 200 soldats français sont arrivés samedi soir à Bossembélé, sur la route entre Bangui et Bossangoa, au nord-ouest du pays. Une centaine d'autres soldats se sont déployés à Bossangoa.
 
Près de 400 personnes ont été tuées dans les violences au cours des trois derniers jours à Bangui, a indiqué dimanche le chef de la diplomatie française Laurent Fabius.


(ats / 08.12.2013 18h30) 
Centrafrique: l'armée française promet le début du désarmement lundi
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8 décembre 2013 7 08 /12 /décembre /2013 22:24

 

 

 

 

 

 

BBC Afrique  8 décembre, 2013 - 20:32 GMT

 

Un responsable des milices d’autodéfense salue l'intervention des soldats français en République centrafricaine (RCA) et souhaite travailler à la tenue d’élections libres dans le pays.

 

"Nous sommes totalement d’accord avec la déclaration du président français. Michel Djotodia a montré sur toute la ligne son incapacité à gérer et commander le pays. Il a lui-même déclaré qu’il ne pouvait pas contrôler le pays", a dit dimanche Joachim Kokaté, l’un des leaders de la résistance contre la Séléka.

 

"Avec le concours de la France et des partenaires de la RCA, nous allons travailler à cela, pour des élections libres et transparentes", a-t-il affirmé dans un entretien avec la BBC.

 

M. Kokaté, ancien ministre centrafricain des Petites et moyennes entreprises, a encore dit : "Nous demandons à tous les Centrafricains de coopérer avec l’armée française, qui est en train de sécuriser le pays".

 

François Hollande, le président français, a estimé samedi que le président centrafricain de transition devait quitter la tête du pays.

 

Vendredi, la Croix-Rouge centrafricaine faisait état d'environ 300 morts, à la suite des violences qui ont ensanglanté Bangui - la capitale du pays - la veille.

 

"Sangaris"

 

Selon le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, 394 personnes ont été tuées à Bangui, entre jeudi et samedi.

 

Depuis samedi, 1.600 soldats français se déploient à Bangui, dans le cadre de l’opération "Sangaris" lancée avec le feu vert de l’ONU. Soit 400 soldats de plus que le nombre initialement annoncé par les autorités françaises.

 

La RCA est en proie à un cycle de violences intercommunautaires depuis le renversement de l’ancien président François Bozizé en mars par les rebelles de la Séléka.

 

Le mouvement anti-balaka - dont fait partie Joachim Kokaté - et la Séléka s’accusent mutuellement d’être à l’origine des massacres survenus entre jeudi et samedi. La Séléka a évincé l’ex-président François Bozizé du pouvoir en mars 2013.

 

Michel Djotodia, le président de transition de la RCA, a déclaré depuis plusieurs mois avoir dissous la Séléka qui l’a porté au pouvoir. Mais le mouvement est toujours accusé de commettre des exactions dans le pays.

 

L’Union africaine a mobilisé un contingent d’environ 2.500 hommes en RCA, que viennent renforcer les soldats français.

 

Source : http://www.bbc.co.uk/afrique/region/2013/12/131208_rcakokate.shtml

 

 

 

NDLR : La réalité est que l'intervention de l'armée française prend de court les bozizistes de tout poil et fausse totalement leurs calculs machiavéliques. Bozizé et ses lieutenants ne savent plus à quels saints se vouer. Leur vaine et ultime tentative de s'emparer du pouvoir le jeudi 5 décembre a lamentablement échoué mais malheureusement coûté très chère en vies humaines. Bozizé et toute sa progéniture, Francis, Papy, Djodjo et Socrate Bozizé , le "boucher de Paoua" Eugène Ngaikoisset, Vianney Semndiro, Lévi Yakété et autres Stéve Yambété, en sont pour leurs frais. Ils n'en sont même pas encore à une année d'exil depuis leur chute du 24 mars 2013 et ils n'en peuvent déjà plus. D'autres avant eux ont mis dix années en exil avant de regagner le bercail après le coup d'état du 15 mars 2003 de Bozizé.   

 

 

RCA : un opposant tend la main à l’armée française
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8 décembre 2013 7 08 /12 /décembre /2013 22:16

 

 

 

 

 

 

 Associated Press  dimanche 08 décembre 2013 à 08h40. Modifié par Magalie Chauvin à 09h08.

 

BANGUI, République centrafricaine - Les anciens rebelles qui contrôlent la République centrafricaine ont patrouillé, dimanche, certains quartiers de la capitale, Bangui, en dépit des directives du gouvernement, qui leur avait ordonné de rester dans leurs casernes.

 

Le président Michel Djotodia a officiellement dissout la coalition Seleka, une alliance entre plusieurs groupes d'insurgés pour la plupart musulmans, qui lui a permis de prendre le pouvoir en mars grâce à un coup d'État et qui se considère maintenant comme étant l'armée nationale.

Alors que 1600 soldats français sont arrivés dans le pays au cours du week-end afin d'aider à ramener l'ordre et la sécurité à Bangui, M. Djotodia a exhorté les ex-membres de Seleka à ne pas descendre dans les rues.


Toutefois, les camionnettes peinturées au pistolet généralement utilisées par les anciens rebelles ont été aperçues sur plusieurs routes de la capitale, dimanche, particulièrement dans les quartiers où les musulmans sont majoritaires. Une demi-douzaine d'ex-membres de Seleka étaient assis près d'un important hôpital avec des grenades dans les mains.


Les troupes de la France font partie d'une intervention militaire approuvée par les Nations unies lancée la semaine dernière à la suite d'affrontements religieux violents dans l'ancienne colonie française.

Les ex-rebelles de Seleka défient les ordres du président centrafricain
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8 décembre 2013 7 08 /12 /décembre /2013 22:10

 

 

 

 

 

http://www.lesechos.fr   08/12 | 20:57

 

La Commission européenne a annoncé dimanche l'organisation d'un pont aérien entre Douala, au Cameroun, et Bangui, pour appuyer les opérations humanitaires en Centrafrique.


Un appareil géré par ECHO Flight, le service de transport aérien humanitaire de l'UE, avec une capacité de 50 passagers ou cinq tonnes de fret, arrivera lundi à Douala, au Cameroun, a précisé la Commission européenne dans un communiqué.


Des rotations journalières seront ensuite opérées entre Bangui et Douala, établissant ainsi un pont aérien humanitaire permettant d'acheminer des biens humanitaires ainsi que du personnel dans le pays, ont expliqué les services de la commissaire en charge de l'aide humanitaire, Kristalina Georgieva.

 

"Les besoins resteront énormes pendant un certain temps. L'UE a plus que doublé son aide en 2013, la portant à 20 millions d'euros, il est clair qu'il faut beaucoup plus d'aide pour la RCA. Je fais appel à la générosité et à la compassion des bailleurs internationaux pour venir en aide à une population touchée par une crise qui est restée oubliée bien trop longtemps", a insisté la Commissaire.
 

Vendredi, l'Union européenne avait décidé de débloquer 50 millions d'euros supplémentaires pour la Centrafrique, avait annoncé le président de la Commission européenne José Manuel Barroso.


Après le vote ad hoc de l'ONU jeudi, la France a déployé 1.600 militaires en République centrafricaine, en proie au chaos depuis le renversement en mars du président François Bozizé. Pour sa part, l'Union africaine a promis de porter à 6.000 les effectifs de sa force dans le pays, la Misca, qui compte déjà 2.500 hommes en Centrafrique.

 

Centrafrique: l'UE organise un pont aérien humanitaire entre Douala et Bangui
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8 décembre 2013 7 08 /12 /décembre /2013 21:59

 

 

 

 

Centrafrique: les opérations étaient "budgétées", assure Moscovici

 

Par , publié le 

 

Le ministre français de l'Economie Pierre Moscovici a assuré dimanche sur BFMTV que les opérations militaires à l'international étaient "budgétées".  

 

Le ministre, interrogé interrogé sur le financement de l'intervention de la France en Centrafrique, a expliqué que "pour des opérations militaires il y a des provisions qui permettent de faire face".

 

"Ces choses là sont budgétées. Il existe une provision pour les opérations exceptionnelles", a-t-il ajouté.

 

C'est aussi une intervention "humanitaire, sur un temps court, dans un format donné, avec pas plus de 1.600 soldats français" déployés, a expliqué Pierre Moscovici. 

 

Interrogé sur d'éventuels imprévus, il a répondu: "l'argent n'est pas un problème".

 

D'autant plus que cette opération est "circonscrite et n'a pas vocation à être longue", a-t-il fait valoir. 

 

Environ 1600 soldats français ont été déployés en Centrafrique, pour mettre fin aux massacres et "désarmer toutes les milices et groupes armés qui terrorisent les populations", selon le président François Hollande.  


 http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/intervention-en-centrafrique-les-operations-etaient-budgetees-assure-moscovici_1306062.html#iquU2FCXXehsTaxt.99

 

 

 

 

Intervention en Centrafrique : les Français divisés

 

http://www.leparisien.fr  Publié le 08.12.2013, 19h05 | Mise à jour : 19h53

 

Du Cameroun, un capitaine de l'armée française exposait vendredi  le plan d'action de la journée à son escadron de combat. Ils ont ensuite fait route vers la Centrafrique (RCA) où dès dimanche les forces françaises été déployées.  | LP / Philippe de Poulpiquet

 

Deux sondages qui se suivent mais ne se ressemblent pas. Une courte majorité de Français (51%) approuvent l'intervention militaire française en République centrafricaine, selon un sondage Ifop*, réalisé après le déclenchement, le vendredi 6 décembre, de l'opération Sangaris.

 

Mais dans le baromètre Clai-Metronews-LCI réalisé par OpinionWay** avant le début de l'intervention, 64% des personnes interrogées se disaient opposées à cette opération, annoncée jeudi par le chef de l'Etat François Hollandepour rétablir la paix civile dans ce pays agité de troubles meurtriers. Parmi les «anti», 33% sont «plutôt opposés» et 31% «tout à fait opposés». 35% sont pour, avec 30% «plutôt favorables» et 5% «tout à fait favorables». Plus généralement, la politique étrangère du président Hollande fait 61% de mécontents, contre 39% de satisfaits dans le sondage Opinionway.


Dans un sondage Ifop pour le site Atlantico publié samedi - mais réalisé lui après le début de l'intervention - 51% des sondés se disent au contraire favorables à cet engagement militaire (13% «tout à fait», «38% plutôt»). 48% des personnes interrogées n'y sont pas favorables. Jérôme Fourquet, le directeur du département opinion publique à l’IFOP explique ainsi cette différence à Atlantico : «Ce que nous apprennent les différentes études à ce propos c’est qu'en général l’opinion publique est défavorable aux opérations d’intervention militaire à l’extérieur jusqu’à ce que celles-ci soient effectivement lancées.» 


La différence, dans l'étude Ifop, entre pour et contre est minime. «Il y a une sorte de lassitude» face aux interventions « dans une zone dans laquelle il semble que malgré toutes les opérations humanitaires et militaires, les choses ont du mal à véritablement s’améliorer sur le long terme», décripte Jérôme Fourquet. 


*L'étude Ifrop a été faite par téléphone les 6 et 7 décembre auprès d'un échantillon de 950 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.


**Le sondage OpinionWay a été réalisé par téléphone du 2 au 4 décembre auprès d'un échantillon de 1.007 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas).

Intervention en Centrafrique : les Français divisés
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8 décembre 2013 7 08 /12 /décembre /2013 21:42

 

 

 

 

 

 

 

MICHEL CARIOUPATRICK FORT  Agence France-Presse BANGUI   08 décembre 2013 à 08h29

 

Les soldats français ont étendu dimanche leur champ d'action dans tout Bangui, où de premières tensions sont perceptibles avec des éléments de l'ex-rébellion Séléka, en attendant le désarmement des groupes armés promis par Paris.

 

«La période d'impunité est terminée», a prévenu dimanche soir le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui s'exprimait sur des médias français.

 

«Demain» (lundi), «tout le monde pose les armes», a affirmé le ministre. Ou alors «on utilise la force pour les faire poser», a-t-il mis en garde.

 

En véhicules blindés ou à pied, pour la deuxième journée consécutive, les soldats français de l'opération «Sangaris» ont été très visibles dimanche sur les boulevards et carrefours stratégiques de Bangui, où l'activité est restée réduite malgré le retour à un calme relatif après les massacres des jours derniers.

 

Les militaires de Sangaris patrouillent désormais «dans l'ensemble» de la capitale, selon l'état-major français: «Là où nous sommes, nous ne constatons pas de menace à l'encontre de la population, mais la situation sécuritaire reste tendue».

 

Les soldats français ont notamment observé une certaine «tension» à l'approche d'éléments armés de l'ex-rébellion de la Séléka (au pouvoir), selon l'état-major: «(...) ils ont compris qu'ils vont devoir être regroupés, désarmés, que la force française est en train de s'imposer à leurs dépens dans la capitale, ce qui crée une tension».

 

Patrouille française visée par des tirs

 

Près de l'aéroport, une patrouille française a répliqué dimanche après avoir été la cible de tirs, selon des témoins. Il n'y a eu aucun blessé côté français, d'après une source militaire. Jeudi, un premier incident survenu également près de l'aéroport avait fait quatre morts dans les rangs de l'ex-Séléka.

 

De facto, l'avertissement français s'adresse en priorité à ces ex-combattants rebelles, coupables de nombreuses exactions ces derniers mois -pillages, exécutions sommaires- à l'encontre de la population.

 

Haïs des habitants, qui les voient le plus souvent comme des «occupants» venus du Tchad et du Soudan voisins, les ex-Séléka, majoritairement musulmans, sont les seuls à évoluer en armes dans la capitale, face aux milices villageoises et chrétiennes «anti-balaka» (anti-machettes, favorables à l'ancien régime), présentes en brousse ou infiltrées dans les quartiers.

 

La Centrafrique est plongée dans le chaos et un engrenage de violences communautaires et interreligieuses entre chrétiens et musulmans depuis le renversement en mars du président François Bozizé par une coalition hétéroclite à dominante musulmane, la Séléka.

 

Ces violences se sont multipliées à Bangui comme en province, dans un pays de 4,6 millions d'habitants en totale décomposition, précipitant l'intervention française dans le pays, officiellement lancée jeudi soir après le vote d'une résolution de l'ONU.

 

Le matin même, des miliciens anti-balaka avaient lancé une vaste offensive dans plusieurs quartiers de Bangui, massacrant de nombreux civils musulmans, et entrainant des représailles sanglantes des ex-Séléka contre la population terrorisée.

 

En trois jours, 394 personnes ont été tuées, selon un dernier bilan donné dimanche par le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.

 

«Le calme est revenu dans Bangui, même s'il y a encore ici ou là des exactions», a-t-il expliqué, alors que l'armée française a véritablement lancé ses opérations de sécurisation.

 

L'opération Sangaris (du nom d'un papillon rouge local) mobilise 1600 militaires français, déployés en appui à une force africaine sur place, la Misca (2500 soldats).

 

Avec pour mission prioritaire de mettre fin aux massacres et de «désarmer toutes les milices et groupes armés qui terrorisent les populations», ils demeureront dans le pays «autant que nécessaire», et jusqu'à la tenue d'élections, selon Paris.

 

L'essentiel des forces françaises est concentré à Bangui, mais des unités sont également déployées dans le nord-ouest du pays, où les affrontements à caractère interreligieux sont réguliers depuis septembre.

 

Arrivée la veille par la route du Cameroun, via les villes de Bouar (ouest) et Bossembélé, une colonne de blindés français a fait son entrée dimanche soir à Bangui sous les vivats la foule, a constaté l'AFP.

 

Une centaine d'autres soldats, venus eux de Bangui, se sont déployés à Bossangoa (270 km au nord-ouest de la capitale), une localité où la tension reste extrêmement vive.

 

Un président «qui a laissé faire»

 

La plupart des militaires de Sangaris sont issus de la 11e brigade parachutiste, avec une nette prédominance des troupes de marine. L'opération dispose aujourd'hui de huit hélicoptères, et du soutien d'avions de chasse Rafale, en provenance du Tchad voisin, qui ont de nouveau survolé Bangui dimanche matin en guise de démonstration de force.

 

«On attend que les Français rentrent dans nos quartiers pour qu'on ne voie plus tous ces gens armés», expliquait dimanche matin à l'AFP un habitant de Bangui, en référence aux hommes de la Séléka.

 

Les combattants de l'ex-rébellion ont presque disparu des rues de la ville, après avoir reçu l'ordre des autorités de rentrer dans les casernes.

 

Le président centrafricain Michel Djotodia -arrivé au pouvoir en mars à la tête de la coalition Séléka, qu'il a ensuite dissoute- a décrété un deuil national de trois jours, en mémoire des victimes «des tragiques évènements» de ces derniers jours.

 

Samedi soir, l'ancien chef rebelle, apparemment incapable de garder le contrôle d'une partie de ses troupes (supposées être intégrées aux forces de sécurité) avait fait l'objet de vives critiques de la part du président François Hollande, plutôt inhabituelles dans la bouche d'un président français.

 

«On ne peut pas laisser en place un président qui n'a rien pu faire, a laissé faire», a accusé le chef de l'État français à propos de M. Djotodia, censé quitter le pouvoir fin 2014 avant l'organisation d'élections.

Centrafrique: la situation demeure tendue à Bangui
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8 décembre 2013 7 08 /12 /décembre /2013 21:27

 

 

 

 

 

 

 

Leonor Hubaut   http://www.bruxelles2.eu

 

(BRUXELLES2 – à Paris/ Elysée) DÉC 8, 2013 « En République centrafricaine, il fallait frapper fort tout de suite ». Le président français a résumé ainsi toute la problématique qui se posait face à l’intervention.

 

Intervenir ou ne pas intervenir

 

« La seule question qu’il convient de se poser était : Intervenir ou ne pas intervenir ? Laisser les massacres continuer ou les arrêter ? Regarder femmes et enfants se faire violenter ou y mettre fin ? » a-t-il commenté lors de la conférence de presse de clôture du sommet sur la paix et la sécurité en Afrique, samedi (7 décembre). Et pour le président de la République, l’intervention était justifiée. « Il y a déjà une respiration pour les Centrafricains. Nos troupes ont pu être accueillies dans villages et villes avec la liesse des Centrafricains, comme hier des Maliens, car nous sommes perçus comme des libérateurs ». 

 

1600 soldats et aussi longtemps que nécessaire

 

Le déploiement monte en puissance rapidement. « Jeudi soir, il y avait 600 militaires français. Hier soir, il y en avait 1 000. Et ce soir (7 déc.), il y en aura 1600. Et ce sera l’effectif qui demeurera autant que nécessaire pour cette mission », a précisé le président français. Ce seront donc 400 de plus que ce qui était prévu jusqu’à maintenant. « Le déploiement sera le plus rapide possible et se fera partout où il y a des risques pour la population. » Un déploiement qui se fera « avec les forces africaines présentes », estimées à 2500 soldats. « L’opération sera rapide et efficace » et « devra permettre avec les Centrafricains, de rétablir la stabilité et permettre des élections libres et pluralistes dans ce pays ».

 

Les trois étapes de l’intervention

 

Pour François Hollande, il y a effectivement trois étapes à l’intervention :

 

« Dans un délai court, nous pourrons faire cesser les exactions et massacres. Aujourd’hui il y en a peu mais jeudi les chiffres effraient » attribuant ce changement à l’annonce du déploiement français.

 

« Le deuxième temps de la mission sera de désarmer toutes les milices et les groupes qui terrorisent les populations. »

 

« Le troisième temps doit permettre aux autorités de pouvoir reprendre le contrôle du territoire et d’assurer la défense de la population. »

 

Les élections en ligne de mire

 

« Comme au Mali, il s’agit de conclure l’opération par la tenue d’élections » tenu . « Au Mali, il s’agissait de lutter contre une offensive terroriste de groupes particulièrement armés et entrainés. En quelques mois, nous avons désarmé son offensive, nous l’avons vaincue et permis au Mali d’organiser des élections présidentielles en juillet et maintenant des législatives (15 décembre). » « Il n’y a pas de sécurité, s’il n’y a pas de démocratie et de pluralisme. Parce que toute entorse, toute violation conduit des groupes à utiliser d’autres moyens que les bulletins de vote pour parvenir à leur fin. » 

 

La défense de l’Afrique est la défense de l’Europe

 

« L’Union européenne pourra prendre sa part » à cet effort. Les Européens ne doivent pas oublier que « pour que l’Europe assure sa défense, il faut aussi que l’Afrique assure la sienne ».Car « il n’y a pas de mer qui empêche le terrorisme de traverser. » Une conclusion en guise d’avertissement à ceux qui sont tentés de rester passifs.

Centrafrique. Il fallait frapper fort et vite (Fr. Hollande)
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