BANGUI - AFP / 13 janvier 2014 19h17 - Au moins 97 personnes ont été tuées et plus d'une centaine blessées depuis vendredi dans de nouvelles violences intercommunautaires à Bozoum, dans le nord-ouest de la Centrafrique, a-t-on appris lundi auprès de la Croix-Rouge centrafricaine.
A Bozoum, au nord-ouest, la Croix-Rouge centrafricaine a dénombré depuis vendredi dernier 97 morts, 107 blessés, et 14.000 déplacés, a affirmé à l'AFP le président de la Croix-Rouge centrafricaine (CRCA), le pasteur Antoine Mbaobogo, précisant qu'il s'agissait principalement de civils.
Au moins 912 maisons ont été incendiées, a ajouté le responsable de la Croix-Rouge.
Il y a eu des affrontements entre les (milices chrétiennes) anti-balakas et les Séléka (ex-rebelles majoritairement musulmans) , et comme toujours ce sont les civils qui sont les victimes, a expliqué le pasteur Mbaobogo sans préciser leur nombre exact.
Les évènements se sont produits alors que la plupart des civils manifestaient leur joie après la démission du président (Michel) Djotodia vendredi, dégénérant en scènes de violences entre autochtones et musulmans, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, la Croix-Rouge a ramassé depuis vendredi 25 corps à Bangui, et acheminé vers les hôpitaux 26 blessés, et dénombré 5 morts et 100 maisons incendiées à M'Bata (sud-ouest du pays), où des scènes de liesse à l'annonce de la démission de Djotodia ont également dérapé en affrontements entre chrétiens et musulmans
Au total, au moins 127 personnes ont trouvé la mort en Centrafrique depuis vendredi, alors que les estimations partielles de plusieurs ONG samedi faisaient état de huit morts et une centaine de blessés dans la capitale.
Le président Djotodia, accusé par la communauté internationale de passivité face aux violences interreligieuses dans son pays, a démissionné vendredi à N'Djamena sous la pression des dirigeants d'Afrique centrale qui l'y avaient convoqué pour un sommet extraordinaire.
Depuis le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par une coalition hétéroclite à dominante musulmane, la Séléka, dirigée par M. Djotodia, la Centrafrique a été emportée dans une spirale de violences communautaires et interreligieuses sous le regard impuissant des institutions de transition.
Mardi, les 135 conseillers du Conseil national de transition (CNT) doivent être convoqués pour une session extraordinaire de 10 jours, au cours de laquelle, ils devront élire le prochain chef d'Etat de la Centrafrique, en remplacement de Michel Djotodia. Une élection dont la date n'a pas encore été fixée, mais qui sera supervisée par le médiateur de la crise centrafricaine, le président congolais Denis Sassou-Nguesso. Depuis vendredi, c'est le président du CNT qui assure l'intérim à la tête du pays. Alexandre-Ferdinand Nguendet répond aux questions de Pierre Pinto.
RFI : Quelles doivent être les qualités, quel doit être le profil du prochain président de la transition ?
Alexandre-Ferdinand Nguendet : Aujourd’hui le pays a besoin d’un compatriote qui a le sens élevé de l’Etat, un rassembleur qui peut fédérer toutes les tendances, pour permettre au pays de retrouver la paix, l’unité et la concorde nationale. En très peu de mots, ce sont ces qualités qui doivent servir de repère pour la future élection dans les prochains jours.
Etes-vous candidat vous-même, au poste de chef d’Etat de la transition ?
Aujourd’hui, en tant que chef de l’Etat intérimaire, l’urgence pour moi, c’est la sécurité à rétablir. L’urgence, pour moi, c’est la visite que j’ai effectuée sur certains sites, à nos compatriotes qui ont abandonné leur domicile et qui vivent dans des conditions inacceptables. L’urgence pour moi aujourd’hui, est de tout mettre en œuvre avec nos partenaires au développement, pour payer quelques mois de salaire, afin que nos compatriotes puissent reprendre le travail. Et l’urgence pour moi est de tout faire pour que les Centrafricains retrouvent une quiétude totale.
Votre candidature est-elle totalement exclue ou est-ce une option envisageable ?
La priorité, c’est de savoir ce que je vais faire avec les compatriotes qui continuent à vivre dans des conditions inacceptables ? Qu’est-ce que je vais faire des compatriotes qui ne peuvent pas passer la nuit en toute sécurité ? Qu’est-ce que je vais faire des fonctionnaires qui ne sont pas payés depuis trois, quatre mois ? C’est pourquoi je profite de votre micro pour lancer un appel à une aide budgétaire exceptionnelle, pour permettre au gouvernement de transition de payer les salaires et les bourses des pensions.
Dans une adresse à la nation samedi, vous avez promis aux combattants anti-balaka et Seleka qui le souhaitent, une intégration dans l’armée. N’est ce pas un peu rapide de votre part ?
Dans mon adresse j’avais apporté la précision : parmi les anti-balaka, nous avons des soldats qui sont régulièrement recrutés dans nos forces armées centrafricaines. Et même parmi les ex-Seleka. Mais ceux qui ne sont pas des éléments recrutés régulièrement parmi nos forces de défense et de sécurité, leurs cas seront appréciés dans le cadre du DDR (le désarmement). C’était le sens de mon message. Et ce message a été suivi, vers la sortie PK9 de Bangui : il y a eu une réconciliation sincère entre les anti-balaka et les ex-Seleka. Donc c’est un signal fort.
En annonçant la reprise du programme DDR est-ce que vous n’êtes pas sorti de votre rôle ?
Mais ça fait partie des objectifs fixés par la transition. La première crise centrafricaine est l’insécurité. A ce niveau, il est de mon devoir de donner les bonnes orientations à nos compatriotes qui sont concernés par ce programme de DDR pour leur permettre d’avoir une visibilité de la transition, afin que la sécurité puisse revenir au niveau de Bangui, à l’intérieur de Bangui, pour nous permettre d’aller aux élections au plus tard en février 2015. Donc j’y veillerai personnellement, pour que les élections aient lieu au plus tard en février 2015.
Pourquoi demandez-vous aussi aux militaires centrafricains, aux FACA, de regagner leur caserne ?
La sécurité du peuple centrafricain revient en premier lieu à nos forces de défense et de sécurité. Et cet appel a été suivi. J’ai eu une brève concertation avec tous les officiers généraux. Même ceux qui sont partis à la retraite étaient présents à cette réunion de concertation. Et nous allons approfondir la réflexion, pour nous permettre d’avoir une armée digne de ce nom, pour permettre la refondation de l’armée nationale centrafricaine. C’est de manière ponctuelle que nous sommes assistés en ce moment par nos frères de la sous-région et notre amie de tous les jours, la France. Donc la sécurité du pays revient en premier lieu à nos forces de défense et de sécurité.
Vous avez dit que votre objectif c’était de faire tomber la violence et les pillages d’ici une semaine.
D’ici une semaine, je vous promets qu’il n’y aura pas un seul coup de feu à Bangui. Le compatriote qui prendra le risque de poser des actes de vandalisme trouvera les forces de défense et de sécurité. Il y aura une réponse appropriée pour ceux qui ne veulent pas respecter le bien des compatriotes centrafricains. Donc l’appel a été suivi et le calme est revenu. Mais ceux qui veulent s’entêter, dans le délai fixé, avec la Misca et les Sangaris, d’ici 72 heures maximum, la gendarmerie et la police vont être impliquées dans le processus de désarmement. Et d’ailleurs, je vais sillonner tous les arrondissements de Bangui pour rassurer les compatriotes. C’est terminé l’anarchie, le chaos, c’est terminé.
Le gouvernement béninois a accepté d'accueillir sur son territoire, le président dé missionnaire de la Centrafrique, Michel Djotodia, suite à la requê te formulée par les présidents et chefs de gouvernement des pays membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), a déclaré samedi après-midi le ministre béninois des Affaires étrangères et de l'Intégration africaine, le Prof Nassirou Arifari Bako.
S'exprimant devant la presse à l'aéroport international Cardinal Bernardin Gantin de Cotonou, le chef de la diplomation béninoise a estimé que l'acceptation de l'ancien président centrafricain au Bénin par le gouvernement béninois, s'inscrit dans le cadre de la recherche de solution pour les grands problèmes qui minent la paix et la stabilité dans la région africaine.
"Nous espérons que ce geste du gouvernement béninois contribuera au début de la fin de la grande crise qui déchire actuellement le peuple centrafricain", a-t-il indiqué.
Rappelons que le président démissionnaire de la Centrafrique, Michel Djotodia, s'est marié à une Béninoise, de nom de Chantal Tohouégnon.
Le président démissionnaire de la Centrafrique, Michel Djotodia, est arrivé samedi après-midi à Cotonou, pour un exil politique.
ADDIS ABEBA, Ethiopie, 13 janvier 2014/African Press Organization (APO)/ -- La Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) poursuit ses efforts tendant à la mise en œuvre effective de son mandat tel que fixé par le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA dans son communiqué du 19 juillet 2013 et le Conseil de sécurité des Nations unies dans sa résolution 2127(2014) du 5 décembre 2013.
Depuis qu'elle a pris la relève de la Mission de consolidation de la paix de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale en République centrafricaine (MICOPAX), la MISCA a pris nombre de mesures pour renforcer sa présence et l'efficacité de son action sur le terrain. C'est dans ce cadre que la MISCA a mis en œuvre une stratégie de sectorisation de la ville de Bangui, en collaboration avec les forces françaises de l'opération Sangaris, pour contribuer à la protection effective de la population centrafricaine.
Le dispositif mis en place a été renforcé à la veille du Sommet extraordinaire de la CEEAC tenu à Ndjamena, les 8 et 9 janvier 2014, lequel a adopté d'importantes décisions visant à faire avancer la cause de la paix, de la sécurité, de la stabilité et de la réconciliation en RCA. La MISCA se félicite de ce que la situation sécuritaire n'a pas connu la dégradation que certains redoutaient. Il convient, toutefois, de noter que quelques incidents sont intervenus en certaines parties de Bangui, y compris des actes de pillage et de vandalisme, qui ont occasionné des pertes en vies humaines. Mais la MISCA et les forces de l'opération Sangaris ont réussi à contenir la situation. Depuis samedi, Bangui a retrouvé un calme relatif. La MISCA et les forces de l'opération Sangaris conduisent des patrouilles régulières pour rassurer la population.
Dans le cadre des efforts visant à consolider cette évolution encourageante, le Conseil national de sécurité s'est réuni aujourd'hui, à Bangui, à l'initiative du Représentant spécial de la Présidente de la Commission de l'UA. Cette réunion s'est déroulée sous la présidence du Président par intérim, avec la participation des représentants des Forces armées centrafricaines (FACA) et des responsables de l'ex-Seleka et des anti-Balaka, du Représentant spécial de la Présidente de la Commission de l'UA et du représentant du Médiateur de la CEEAC, ainsi que d'un représentant de l'Ambassade de France en qualité d'observateur.
La réunion avait pour objectif d'arrêter les mesures relatives à la cessation des hostilités et au désarmement des groupes armés, en prélude aux opérations de démobilisation et de réinsertion. A cette occasion, les représentants des ex-Seleka et des anti-Balaka se sont engagés à coopérer pleinement en vue du désarmement de l'ensemble de leurs éléments.
La MISCA, avec l'appui de l'opération Sangaris et en collaboration avec les nouvelles autorités centrafricaines de la transition, poursuivra les efforts engagés en vue de la restauration durable de la paix et de la sécurité, de manière à permettre aux populations de retrouver une vie normale et aux institutions de transition de reprendre leur fonctionnement.
La veille de l’annonce officielle de la démission de Michel Djotodia, des hommes de la Séléka ont incendié neuf villages dans le nord-ouest de la Centrafrique. Une stratégie de la terre brûlée de la part des anciens maîtres du pays, selon notre Observateur sur place.
La Centrafrique a entamé une nouvelle période de transition vendredi après la démission du président Michel Djotodia, issu de la Séléka. Alexandre-Ferdinand Nguendet, le président du Conseil national de transition, a deux semaines pour organiser une élection présidentielle et espérer stabiliser politiquement le pays.
La semaine dernière, nos Observateurs dans plusieurs villes de province nous racontaient que les soldats de la Séléka, apparemment livrés à eux-mêmes par leur hiérarchie, étaient devenus incontrôlables.
"Des convois venus de Bangui ont affirmé mener des 'opérations de pacification'"
Dans la région de Bozoum, la situation s’est aussi dégradée. Les 9 et 10 janvier, des villages, majoritairement chrétiens, ont été dévastés. Selon nos Observateurs, ces exactions auraient été perpétrées par des soldats de la Séléka peu après l’arrivée dans la région d’un haut gradé de la police, proche de l’ancien président, venu de Bangui.
Mercredi [8 janvier], on a entendu des tirs et des cris de joie à Bozoum après l’arrivée d’un contingent d’une petite dizaine de voitures. C’était le convoi d’Adoum Rakis [le directeur général adjoint de la police de Bangui, nommé fin mai par Michel Djotodia, ancien chef des Forces unies pour le changement, un mouvement rebelle opposé à Idriss Déby, le président tchadien, NDLR] qui nous a affirmé être là dans le cadre d’une "opération de pacification" de la région de Bozoum. En fait, il s’agissait d’une opération pour chasser les anti-balaka très présents ici.
Dès le lendemain, on a entendu des tirs et vu d’épais nuages de fumée aux alentours. Je me suis rendu le lendemain avec la Croix-Rouge pour constater les dégâts. Près de 700 maisons de villages sur la route entre Paoua et Bocaranga et 600 autres sur la route vers Bangui ont été incendiées. Une dizaine de personnes ont péri dans ces attaques.
On ne sait pas bien si cela a quelque chose à voir avec la démission de Michel Djotodia, mais ce qui est sûr, c’est que cette politique de la terre brûlée était préméditée. La preuve : dès le lendemain, ces Séléka avec le DGA de la police sont repartis en convoi vers le Tchad, d’autres vers Bangui en emmenant des civils musulmans avec eux. Ces convois ont été attaqués par des anti-balaka qui ont fait au moins deux morts et une dizaine de blessés.
Ces exactions semblent toutefois pour l’instant des cas isolés. D’après nos Observateurs à Ndélé [nord-ouest], Berbérati [sud-ouest], Alindao [est], la situation est calme dans leur ville.
Si vous avez des informations ou des images sur les événements en Centrafrique, contactez nos journalistes : observateurs@france24.com
Ce billet a été rédigé en collaboration avec Alexandre Capron (@alexcapron), journaliste pour les Observateurs de FRANCE 24.
Plus de chef d’Etat ni de Premier ministre, des combats intercommunautaires... la Centrafrique est minée par la violence. Ce pays peut-il sortir de la crise? Et comment? Thomas Hofnung, journaliste au service monde de «Libération» a répondu à vos questions.
Jérôme. Qui gouverne la Centrafrique?
Thomas Hofnung. La question mérite d’être posée. Le pays est censé être dirigé par le président du Conseil national de transition (CNT) Alexandre-Ferdinand Nguendet après la démission, vendredi dernier, de Michel Djotodia. J’ai bien dit censé, car dans la réalité le président par intérim dirige un Etat fantôme. Il n’y a plus d’armée, plus d’administration, plus d’argent. Le pays est dans un état catastrophique. Disons, que ce nouveau chef représente le visage d’un Etat centrafricain à reconstruire.
Le pays n’est pas dirigé, les forces de sécurité étrangères tentent pour l’heure de stopper les affrontements quasi quotidiens à Bangui. Pour le reste, la population est livrée à elle-même. Il y a donc urgence à reconstruire un début d’Etat en Centrafrique.
Adrien.Comment la Centrafrique va-t-elle pouvoir organiser une élection présidentielle dans un délai si court, alors que le pays est à feu et à sang?
T. H. Entamé à l’été dernier, le régime de transition devait courir jusqu’à début 2015, date à laquelle des élections présidentielle et législatives seraient organisées. Mais on est face à un vide total du pouvoir et de l’administration.
Effectivement, on peut se demander comment organiser à cette date des élections fiables et transparentes dans un pays à la fois faiblement peuplé et vaste, puisqu’il est plus grand que la France. Le dilemme c’est qu’il faut pourtant aller vite pour mettre fin à ce vide politique qui laisse la place aux groupes armés de toute obédience. Paris voudrait une sorte de compromis: des élections avant la fin de cette année. Difficile de savoir si cette proposition est réaliste. En tout cas, il y a urgence.
Gewurzt.Au vu du rôle du Tchad dans la situation en Centrafrique, alors que ce pays est un grand allié de notre pays, peut-on parler de double jeu de la France?
T. H. Vous avez raison de pointer les ambiguïtés de la France. Mais, je ne parlerais pas de double jeu. Je pense que la France est quelque part coincée vis-à-vis du Tchad. Elle est sans illusion sur le rôle pour le moins trouble joué par N’Djamena en Centrafrique, mais elle sait bien qu’elle ne peut stabiliser ce pays sans le soutien du Tchad. Par ailleurs, il est vrai que Paris a un besoin crucial de ce même Tchad au Mali. Ce qui explique le silence prudent de la France sur les responsabilités d’Idriss Déby dans la crise en Centrafrique.
Yacou68.La France a-t-elle voulu surfer sur le succès relatif de son intervention au Mali pour intervenir en Centrafrique et maintenir son influence militaire et économique?
T. H. Je suis d’accord avec la première partie de votre question. La France a sans doute péché par orgueil en Centrafrique suite à ses succès militaires et politiques enregistrés au Mali. Elle a pensé qu’il suffisait d’envoyer 1600 hommes sur, je cite,«une période de quatre à six mois», pour ramener la paix civile en Centrafrique. Ce faisant, elle a gravement sous-estimé la profondeur et l’intensité des haines intercommunautaires.
Mais, je ne crois pas qu’elle soit intervenue pour sauvegarder des intérêts économiques qui n’existent pas. Certes, la Centrafrique est potentiellement riche de ses diamants, de son or et de son uranium. Mais ce ne sont pas les Français qui les exploitent, bien au contraire, Areva, qui, un temps, avait été intéressé par l’uranium centrafricain a préféré se désister, au vu du contexte sécuritaire.
En revanche, il est clair que Paris cherche à maintenir son influence dans la région et son rang sur la scène internationale. Or, la Centrafrique est nettement dans une zone où Paris peut encore influer sur le cours des événements.
Centrafriquedebout. Personne n’est dupe à l’idée que la France ne fait rien sans contrepartie…
T. H. Si vous voulez, nous ferons le point dans six mois, et nous verrons si les entreprises françaises ont décroché moult contrats en Centrafrique
Centrafriquedebout. Je suis centrafricain, j’ai été à Bangui il y a quelques mois, les musulmans centrafricains n’avaient rien contre leurs frères chrétiens. Ce sont des mercenaires tchadiens et soudanais qui violaient, tuaient, sans impunité sous Djotodia…
T. H. Revenant moi-même de Bangui, je dirais que, hélas, ce clivage entre chrétiens et musulmans est aujourd’hui une réalité. Ce qui est terrible c’est que, comme vous le dites, il est très récent. D’après ce que j’ai compris sur place, les deux communautés ont vécu en bonne intelligence depuis toujours. Ce que démontre le conflit actuel, c’est que la concorde et la paix civile sont des vertus éminement fragiles, et qu’on peut, à des fins politiques, manipuler les communautés et les dresser rapidement les unes contre les autres. J’insiste sur ce point, pour moi le conflit en Centrafrique est avant tout de nature politique. Ce qui est en jeu c’est le contrôle du pouvoir.
Salomé.Y a-t-il des risques de génocide? Que pensez-vous de la comparaison avec le Rwanda ?
T. H. Avant de me rendre sur place, je pensais que le discours distillé par les diplomates, français et américains sur un risque de génocide en Centrafrique était exagéré. Et même que Paris utilisait cette rhétorique pour mieux justifier son intervention militaire. A l’épreuve des faits, il s’avère que la Centrafrique n’en était pas loin. Les communautés étaient tellement exaspérées, ulcérées et révoltées, qu’elles en étaient quasiment à souhaiter le départ, voire plus, de l’adversaire. D’ailleurs, vous avez pu vous-même l’entendre dans des reportages, certains affirment par exemple: «On ne veut plus des musulmans, on ne peut plus vivre avec eux!» On ne peut donc imputer à l’intervention française un risque de massacre à grande échelle qui lui préexistait.
En revanche, ce qui est terrible, c’est que dans un premier temps, cette intervention s’est traduite par davantage d’affrontements et de violences sur le terrain. Car le camp anti-Séléka a cru que l’heure de la revanche avait sonné. La comparaison avec le Rwanda ne me paraît donc pas pertinente.
N.Quelle portion du territoire est sécurisée aujourd’hui? Y a-t-il toujours des combats, des exactions? Dans quelles zones? Entre quels combattants ?
T. H. Il est très difficile de savoir ce qui se passe exactement à l’intérieur d’un pays où les voies de communications sont quasiment inexistantes. En dehors de Bangui, l’armée française est déployée à Bossangoa, où les chrétiens et les musulmans cohabitent plus qu’ils ne vivent ensemble. D’après les informations parcellaires dont on dispose, certaines zones du pays n’ont pas été trop affectées par les violences intercommunautaires.
Ce qui est sûr, c’est que partout la population vit dans une grande détresse. Il n’y a plus d’administration, pas de sécurité et l’activité économique, auparavant déjà faible, est quasiment paralysée. On peut dire que le pays tout entier est dans un état de survie. Espérons que le plus dur est derrière lui et que les futures autorités de transition vont réussir à ramener le calme, avec l’aide active de la communauté internationale. Mais, pour terminer, je dirais: rien ne sera possible sans la volonté des Centrafricains eux-mêmes de vivre ensemble.
Le président du Conseil national de transition (CNT), Alexandre-Ferdinand Nguendet commence lundi 13 janvier ses consultations en vue de la désignation d’un président de transition.
La situation semble temporairement s’apaiser en Centrafrique. Certes des pillages isolés de commerces se sont produits, dimanche 12 janvier dans la matinée dans Bangui, la capitale, après une nuit relativement calme mais sans commune mesure avec les scènes de violences qui avaient suivi l’annonce de la démission vendredi du président Michel Djotodia, qui s’est réfugié dimanche au Bénin. Profitant de ce calme relatif, le Conseil national de transition (CNT, parlement provisoire) va débuter lundi ses consultations avec la classe politique et la société civile en vue de l’élection du successeur du président démissionnaire.
L’intérim, 15 jours au maximum, sera assuré par le président du CNT, Alexandre-Ferdinand Nguendet, une fois que la Cour constitutionnelle aura constaté la vacance du pouvoir. La Cour devrait l’annoncer lundi et le président du CNT sera alors chargé d’organiser l’élection d’un président de transition, lors d’une session spéciale : une tâche herculéenne. Il s’agit de trouver une personnalité compétente, intègre et respectée – et non ambitieuse –, qui devra pacifier et remettre en marche en quelques mois un pays très pauvre, déchiré par d’incessantes violences.
UN PAYS À LA DÉRIVE
La vice-présidente du Conseil national de transition (CNT, parlement provisoire), Léa Koyassoum Doumta, syndicaliste et femme politique, a dressé dimanche lors d’un entretien avec l’Agence France-Presse un portrait-robot du futur président intérimaire particulièrement exigeant pour remplacer le démissionnaire Michel Djotodia. « Il doit être quelqu’un qui peut unir les Centrafricains, ramener la sécurité, calmer la tension, remettre tout le monde au travail, préparer le terrain à l’organisation d’élections libres, démocratiques, transparentes », a-t-elle expliqué.
Et d’ajouter : il doit « rassurer les ex-Séléka (NDLR : combattants de Michel Djotodia) et les anti-balaka (NDLR : miliciens opposés à Michel Djotodia), qui sont des produits de la société centrafricaine. Ce sont nos enfants et c’est nous qui les avons créés. »
Le nouveau président va effectivement hériter d’un pays à la dérive : climat de haine intercommunautaire, près d’un million de déplacés – sur une population totale de 4,6 millions d’habitants –, crise humanitaire sans précédent, administrations à l’arrêt, économie totalement désorganisée. Pour accomplir ce travail, et même s’il bénéficie du soutien – politique, militaire, financier – de la communauté internationale, il aura peu de temps.
DIFFICILE TRANSITION
Le calendrier de la transition stipule que les élections générales doivent être organisées au plus tard au premier semestre 2015. Mais la France, ancienne puissance coloniale et qui joue un rôle moteur dans la mobilisation de la communauté internationale sur la crise centrafricaine, veut qu’elles se tiennent bien plus tôt, avant la fin 2014.
Selon la Constitution de transition, élaborée après la prise du pouvoir en mars de Michel Djotodia qui a démissionné vendredi, le président de transition ne pourra être candidat à la prochaine présidentielle. Tous les ténors de la classe politique centrafricaine ont déjà fait savoir qu’ils ne brigueraient pas le poste de la transition pour cette raison.
Si aucun candidat n’était désigné, on aboutirait à une nouvelle paralysie de l’exécutif, après une présidence Djotodia marquée par de très mauvaises relations avec le premier ministre, Nicolas Tiangaye. Ce qui s’était traduit par une incapacité à s’attaquer à la crise qui mine les fondements de la société centrafricaine.
D.M. (avec AFP)
La Centrafrique à l'épreuve d'une transition périlleuse
Adrien Jaulmes Le Figaro Mis à jour le 12/01/2014 à 22:14
La Centrafrique a un nouveau président pour quinze jours. Dans la salle immense et quasi déserte du Parlement de Bangui, un huissier annonce son entrée solennellement: «Son Excellence, le président de transition par intérim, Alexandre-Ferdinand Nguendet!»
Les quelques ambassadeurs et diplomates étrangers encore en poste ont été conviés dimanche à une allocution du nouveau chef de ce qui reste de l'État centrafricain. Après la démission forcée du président Michel Djotodiaet de son premier ministre, Nicolas Tiangaye, au cours du sommet extraordinaire de N'Djamena, Alexandre-Ferdinand Nguendet, président du Conseil national de transition, se retrouve par le jeu de l'ordre protocolaire à la tête de la Centrafrique. Il est devenu dimanche le président éphémère d'un pays en complète faillite, déchiré par une guerre confessionnelle et placé de facto sous tutelle internationale. Son mandat ne doit pas dépasser deux semaines, délai imparti pour la nomination d'un nouveau président.
Mais Nguendet semble prendre très au sérieux ses nouvelles et brèves fonctions. Reçu à son retour de N'Djamena samedi par une garde d'honneur et un tapis rouge, il a prononcé le soir même un discours solennel à la nation, appelant chacun à déposer les armes. Il s'est rendu dimanche au tribunal de grande instance de Bangui, où la Cour constitutionnelle de transition en manteaux d'hermine a pris acte de la démission de son prédécesseur et l'a chargé de procéder à la nomination de son successeur. Puis traversant la ville en plein chaos à bord d'un puissant 4× 4 noir aux vitres teintées, escorté par des véhicules chargés de soldats en armes, il s'est adressé aux 150.000 déplacés entassés depuis un mois à l'aéroport M'Poko, leur garantissant la sécurité et les appelant à rentrer chez eux.
Censé mettre fin à l'incapacité des autorités centrafricaines de transition en remplaçant un président Djotodia détesté et impuissant par une personnalité crédible et efficace, le sommet de N'Djamena n'a réglé que la première partie de l'équation. En acceptant que le CNT sauve la face, en l'autorisant à procéder à Bangui à la désignation d'un nouveau président, les chefs d'État d'Afrique centrale ont contribué à l'ouverture d'une nouvelle phase tragicomique.
Pendant ce cérémonial, les violences sporadiques ont continué à Bangui, contenues à grand-peine par les soldats français de l'opération «Sangaris» et les contingents panafricains de la Misca. Les troupes sont déployées en ville depuis quatre jours sans discontinuer. Les hommes sont exténués, et seule leur présence a empêché des exactions de grande ampleur. Les unités sont en permanence sollicitées pour disperser des pillards qui entendent fêter le changement de chef d'État par des mises à sac.
Sur les avenues, des foules inspectent chaque véhicule, à la recherche de musulmans: ceux qui ne parviennent pas à s'échapper sont aussitôt lynchés. Dimanche, près du carrefour des Nations unies, deux musulmans n'ont dû leur salut qu'à un détachement de la Misca qui les a emmenés à bord de leurs blindés. Leur voiture tout-terrain a été brûlée par la foule joyeuse aux cris de «Chasse à l'homme! Tuez les musulmans!»
Dans le quartier à majorité musulmane de PK Cinq, l'atmosphère est moins joyeuse mais presque aussi menaçante. Beaucoup de boutiques restent fermées par des barres de fer cadenassées. Des détachements de soldats burundais ont empêché des pillages massifs, à l'exception de quelques exactions et incendies. Mais les musulmans en veulent à Paris pour son intervention, qui les laisse à la merci de la vengeance du reste de la population.
Sur le carrefour, le socle de la statue dorée de Georges Koudoukou, officier de tirailleurs centrafricain de la France Libre tombé à Bir-Hakeim et Compagnon de la Libération, a été recouvert de slogans antifrançais par les riverains musulmans. «Non à la France! Hollande le boucher!» Si les miliciens de l'ex-Séléka sont restés cantonnés dans leurs casernes, des musulmans se sont aussi livrés à des représailles contre des quartiers, comme à Castor, où au moins huit personnes ont été tuées lors du week-end. «On a été réveillés par des bruits d'explosions. Des musulmans jetaient des grenades par les portes des maisons», dit Camille Molti, blessé au dos par une explosion alors qu'il se réfugiait dans l'enceinte de l'hôpital.
La nomination d'un nouveau président doit théoriquement permettre de reprendre le processus politique censé enrayer la désintégration du pays. Mais au cours du délai supplémentaire nécessaire à sa désignation, chaque incident risque de faire à nouveau basculer l'accalmie fragile des derniers jours.
Des centaines de soldats de l'armée régulière centrafricaine qui avaient déserté ces derniers mois regagnaient lundi leur commandement, premier signe d'un début de retour à la normale à Bangui, où militaires français et africains ont intensifié leurs patrouilles contre les pillards.
En vue également d'une normalisation institutionnelle en Centrafrique après le vide laissé par la démission vendredi du président Michel Djotodia et de son Premier ministre Nicolas Tiangaye - accusés par la communauté internationale de n'avoir rien fait pour arrêter les tueries interreligieuses -, le Conseil national de transition (CNT, parlement provisoire) débute mardi une session spéciale pour élire un nouveau président de transition, a-t-on indiqué de source officielle.
Les rues de la capitale étaient très animées lundi matin, contrastant avec les jours précédents. La nuit a été "particulièrement calme", selon des habitants joints par l'AFP qui n'ont fait état d'aucune scène nocturne de pillage, malgré quelques tirs isolés.
Selon des habitants, les soldats français de l'opération Sangaris et africains de la Misca ont intensifié leurs patrouilles pour neutraliser les bandes des pillards armés de machettes et de gourdins.
Le président du CNT et chef de l'Etat par intérim, Alexandre-Ferdinand Nguendet, a lui promis que "l'anarchie était terminée" à Bangui.
Avertissement "aux amoureux du pillage"
"Aux ex-Séléka (combattants de M. Djotodia), aux anti-balaka (miliciens hostiles à M. Djotodia) et aux amoureux du pillage, je vous lance une mise en garde sévère, c'est terminé la récréation", a ajouté M. Nguendet.
A l'école nationale d'administration et de magistrature (Enam) où l'état-major des forces centrafricaines a installé un bureau d'enregistrement, des centaines de soldats de l'armée régulière, qui avaient rejoint les milices anti-balaka ou fui de peur d'être éliminés, se pressaient, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Ces soldats, la quasi-totalité en tenues civiles, se faisaient enregistrer après l'appel dimanche du chef d'état-major, le général Ferdinand Bomboyeke, aux soldats de rejoindre leurs casernes "d'ici lundi".
"Ils sont venus très nombreux et ça continue d'arriver (...) c'est un très bon signe", a déclaré à l'AFP le colonel Désiré Bakossa, de l'état-major. Un centre a ouvert au commissariat central de Bangui pour les policiers.
"content de revoir mes frères d'armes"
Plusieurs milliers de soldats, gendarmes et policiers avaient déserté leurs unités ces derniers mois, craignant d'être victimes de représailles des combattants Séléka qui constituaient l'essentiel des forces du président Djotodia.
"Je suis très content de revoir mes frères d'armes", disait l'adjudant Jacky-Morel Gbabja, qui avait fui son unité début décembre pour "se mettre à l'abri" avec sa famille.
"On va faire le point des effectifs et lancer des appels à la communauté internationale car nous n'avons plus rien, plus d'uniformes, plus d'armes", a expliqué le colonel Bakossa.
De source française, "on reste très prudent" avec pour objectif d'organiser rapidement des patrouilles mixtes Misca-forces centrafricaines. "Il faut mesurer au jour le jour comment ça se passe. Il faut qu'ils réoccupent le terrain (...) c'est un travail de fourmi", selon cette source.
Présent sur tous les fronts, M. Nguendet va diriger à partir de mardi la session spéciale du CNT qui doit élire dans un délai maximal de 15 jours un nouveau président de transition - qui ne pourra être candidat aux élections générales prévues au plus tard au premier semestre 2015.
"Nous avons là-bas un problème sécuritaire à régler, un problème humanitaire extrêmement grave et un problème de transition démocratique. Vous ne pouvez pas laisser un pays sans dirigeant. Il faut que dans les dix jours, les dirigeants soient nommés", a demandé lundi le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius dans des déclarations à la presse.
Selon des sources politiques centrafricaines, il devrait y avoir une dizaine de candidats et il est tout à fait possible que M. Nguendet en fasse partie. Vu sa connaissance des 135 membres du CNT, il ferait alors partie des favoris.
"Je souhaite que l'attention de la communauté internationale contribue à faire cesser les violences, à rétablir l'état de droit et à garantir l'accès de l'aide humanitaire, même dans les zones les plus reculées du pays", a quant à lui déclaré le pape François lundi devant le corps diplomatique au Vatican.
Le pape François a lancé un appel énergique, lundi devant le corps diplomatique, pour que la communauté internationale s'implique davantage pour le rétablissement de l'état de droit et de la paix en Centrafrique.
"Je souhaite que l'attention de la communauté internationale contribue à faire cesser les violences, à rétablir l'état de droit et à garantir l'accès de l'aide humanitaire, même dans les zones les plus reculées du pays", a déclaré le pape lors de ses voeux au corps diplomatique dans la Salle Clémentine au Vatican.
La France s'est engagée militairement pour contribuer à la pacification en Centrafrique, déchirée par un conflit inter-communautaire qui oppose des milices musulmanes et chrétiennes. Elle a souhaité que la communauté internationale soit plus intéressée et réactive pour aider au rétablissement de la paix.
Dans ce pays très pauvre, l'archevêque et l'imam de Bangui mènent une action commune contre l'intolérance et les massacres dans les deux communautés.
Le pape a évoqué aussi le Soudan du Sud, "où l'instabilité politique des derniers mois a provoqué de nombreux morts et une urgence humanitaire", et le Mali, "où l'on remarque au contraire la reprise positive des structures démocratiques du pays".
Evoquant le Nigéria frappée par les attentats de la secte islamiste Boko Haram, le pape François a souligné que "dans de grandes zones de ce pays, les violences ne cessent pas et beaucoup de sang innocent continue à être versé".
Les chrétiens en Afrique "sont appelés à témoigner de l'amour et de la miséricorde de Dieu: il ne faut jamais renoncer à faire le bien, même quand c'est difficile et quand on subit des actes d'intolérance ou même de vraie persécution", a affirmé Jorge Mario Bergoglio.
Le pape vient d'annoncer la création de deux cardinaux africains, dans cette zone d'Afrique de l'Ouest déchirée par les tensions, en les personnes de Jean-Pierre Kutwa, archevêque d'Abidjan (Côte d'Ivoire) et Philippe Nakellentuba Ouédraogo, archevêque de Ouagadougou (Burkina Faso).
BANGUI - AFP / 13 janvier 2014 10h34 - Le président centrafricain par intérim, Alexandre-Ferdinand Nguendet, a promis lundi que l'anarchie était terminée à Bangui, dans un discours à l'état-major de la gendarmerie.
Aux ex-Séléka, aux anti-balaka et aux amoureux du pillage, je vous lance une mise en garde sévère, c'est terminé la récréation, a ajouté M. Nguendet, devant les officiers et les hommes du rang dont certains venaient se faire enregistrer après avoir déserté leurs unités ces derniers mois.
Le chaos est terminé, les pillages c'est terminé, les exactions c'est terminé, a ajouté M. Nguendet, également président du parlement provisoire centrafricain.
Il a assuré que la police et la gendarmerie, totalement absentes dans la capitale depuis des semaines, seront redéployées d'ici 72 heures et impliquées dans le processus de désarmement en cours dans la ville.
Aujourd'hui c'est une honte pour la Nation de voir la sécurité du peuple centrafricain confiée à des organisations régionales et internationales, a-t-il poursuivi, en référence au déploiement d'une force africaine, la Misca, et de l'opération française Sangaris qui ont pour mission de rétablir la sécurité dans le pays, livré pendant des semaines à des tueries interreligieuses qui ont abouti à la démission du Michel Djotodia et de son Premier ministre Nicolas Tiangaye, vendredi sous la pression des dirigeants d'Afrique centrale.
Pour le président centrafricain par intérim, «l'anarchie est terminée à Bangui»
Par Libération.fr
Alexandre-Ferdinand Nguendet annonce également un redéploiement de forces de police et de gendarmerie dans la capitale d'ici trois jours.
Le président centrafricain par intérim, Alexandre-Ferdinand Nguendet, a promis lundi que l’anarchie était «terminée» à Bangui, dans un discours à l’état-major de la gendarmerie.
«Aux ex-Séléka, aux anti-balaka et aux amoureux du pillage, je vous lance une mise en garde sévère, c’est terminé la récréation», a ajouté Alexandre-Ferdinand Nguendet, devant les officiers et les hommes du rang dont certains venaient se faire enregistrer après avoir déserté leurs unités ces derniers mois.
«Le choas est terminé, les pillages c’est terminé, les exactions c’est terminé», a ajouté Alexandre-Ferdinand Nguendet, également président du parlement provisoire centrafricain. Il a assuré que la police et la gendarmerie, totalement absentes dans la capitale depuis des semaines, seront «redéployées d’ici 72 heures et impliquées dans le processus de désarmement» en cours dans la ville.
«Aujourd’hui c’est une honte pour la Nation de voir la sécurité du peuple centrafricain confiée à des organisations régionales et internationales», a-t-il poursuivi, en référence au déploiement d’une force africaine, la Misca, et de l’opération française Sangaris qui ont pour mission de rétablir la sécurité dans le pays, livré pendant des semaines à des tueries interreligieuses qui ont abouti à la démission du Michel Djotodia et de son Premier ministre Nicolas Tiangaye, vendredi sous la pression des dirigeants d’Afrique centrale.