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  • : informations générales sur la république centrafricaine et l'Afrique centrale
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16 janvier 2014 4 16 /01 /janvier /2014 00:12

 

 

 

 

 

BANGUI, 15 janvier 2014 09:46 (AFP) - Les partenaires internationaux de la Centrafrique ont demandé mercredi aux membres du Conseil national de transition (CNT), le parlement provisoire, de ne pas se porter candidats à l'élection du futur président par intérim prévue samedi.

 

"La communauté internationale exhorte le Conseil national de transition à ne pas se poser en juge et partie d'une élection essentielle pour la poursuite stratégique de la transition", a déclaré le général Noël Essongo, représentant du médiateur dans la crise centrafricaine, le président congolais Denis Sassou Nguesso, et président du comité technique de suivi.

 

Ce comité représente la communauté internationale, c'est-à-dire les principaux partenaires de la Centrafrique dans la crise qu'elle traverse, notamment la France, les Nations unies et la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC).

 

La communauté internationale "invite le CNT à contribuer, par l'adoption de critères consensuels et l'exclusion de tous ses membres de la candidature, à des élections apaisées et transparentes", a précisé le général Essongo dans une déclaration à la presse.

 

Par ailleurs, elle "note avec satisfaction la mobilisation du CNT en vue de l'élection rapide du chef de l'Etat de la transition", a-t-il ajouté.

 

Les "parlementaires" devaient normalement valider mercredi l'agenda établi par le bureau du CNT qui prévoit un dépôt des candidatures jeudi et une élection dès samedi.

 

De différentes obédiences politiques, les 135 membres du CNT mis en place pour donner un vernis institutionnel à la transition, vont devoir s'entendre sur le nom d'un homme ou d'une femme qui aura l'immense tâche de rétablir l'ordre dans un pays déchiré par les violences, ravagé et en faillite.

 

La participation belge en République centrafricaine, décidée en Conseil des ministres mi-décembre, devrait commencer effectivement au début du mois de février, a estimé ce mercredi le ministre de la Défense Pieter De Crem en commission de la Chambre.

 

Des avions belges assureront des liaisons avec Bangui, la capitale centrafricaine, depuis des pays limitrophes, et un C-130 interviendra également pour la logistique.

 

La France souhaite une implication plus grande des autres pays européens, a souligné le ministre, mais «la Belgique n’a pas l’intention d’appuyer la MISCA» (mission en Centrafrique).

 

Le coût de l’opération pour la Belgique est évalué à un peu plus de 4 millions d’euros.

Les partenaires de la Centrafrique demandent aux "parlementaires" de ne pas se présenter à la présidence
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16 janvier 2014 4 16 /01 /janvier /2014 00:09

 

 

 

 

http://www.jolpress.com

 

Sous la pression internationale, le président de transition en République centrafricaine, Michel Djotodia, a annoncé sa démission vendredi 10 janvier. Le pays se donne maintenant deux semaines pour choisir un nouveau chef d’État par intérim, qui devra assurer la transition institutionnelle jusqu’aux prochaines élections. En France, les Centrafricains suivent de près les événements, souhaitant avant tout un retour à la paix et à la sécurité, dans un pays où tout est à reconstruire. Entretien avec Sylvain Demangho, président du Collectif des Centrafricains de France.

 

JOL Press : En France, où se trouve principalement la diaspora centrafricaine ?
 

Sylvain Demangho : La majorité des Centrafricains de France se trouve à Paris et dans sa banlieue. La diaspora centrafricaine en France est assez nombreuse : les derniers chiffres parlaient de 6000 à 8000 personnes, mais je pense que l’on peut avancer le chiffre de 10 000 personnes, en sachant que parmi ces Centrafricains se trouvent des binationaux, c’est-à-dire franco-centrafricains.

 

JOL Press : Retrouve-t-on, au sein des Centrafricains qui vivent en France, les mêmes disparités ethniques et religieuses qu’en République centrafricaine ?
 

Sylvain Demangho : Tout dépend de ce que l’on met derrière ces « disparités » communautaires. Au-delà de l’appartenance ethnique et religieuse des gens, je pense que les Centrafricains ne se conçoivent pas à partir de leurs ethnies, mais à partir de leur appartenance à la nation centrafricaine. C’est un élément très important que l’on a tendance à oublier avec la médiatisation du conflit en Centrafrique qui apparaît, pour certains, comme un conflit interreligieux. Au sein des Centrafricains, il n’existe pas réellement de clivage profond entre ethnies ou entre religions. En France en tout cas, il n’y a pas ce phénomène-là. Et s’il existe, il doit être marginal.

 

JOL Press : Il y a donc plutôt un sentiment d’unité, de solidarité ?
 

Sylvain Demangho : Tout à fait. C’est l’appartenance à un même pays, à une même nation, qui prime. Les identités communautaires ne sont pas exacerbées ou en opposition avec d’autres. Il faut bien avoir à l’esprit que la communauté centrafricaine en France n’est pas un bloc, il y a plusieurs catégories sociales : il y a des Centrafricains qui sont des réfugiés politiques, il y en a qui sont des travailleurs, etc. S’il y a disparité, elle se situe donc à ce niveau-là. Mais depuis les récents évènements en Centrafrique, il y a un élan de solidarité avec ceux qui sont restés au pays. Il y a également des personnalités politiques qui s’organisent ici en France pour débattre de la question politique, et il y a ceux qui s’organisent également pour renforcer la solidarité en termes caritatifs.

 

JOL Press : Comment l’annonce de la démission du président Michel Djotodia vendredi dernier a-t-elle été accueillie par les Centrafricains de France ?
 

Sylvain Demangho : La démission a été diversement appréciée. Il faut savoir que le régime de transition qu’incarnait Michel Djotodia avait aussi ses partisans en France, tout comme l’opposition à ce régime-là. Globalement, le départ de Djotodia a été considéré comme une bonne chose, vu que les récents événements s’étaient cristallisés autour de sa personne. Je pense qu’il y a eu un consensus pour qu’il puisse partir et ouvrir la voie vers une transition plus apaisée. C’est ce sentiment-là qui prime chez les Centrafricains de France.

 

JOL Press : Comment le président Djotodia était-il perçu par les Centrafricains ?
 

Sylvain Demangho : La Centrafrique est un pays normal, comme la France, l’Italie ou le Portugal. Il y a donc ceux qui soutiennent le président Djotodia, qui ont cru en lui et au fait qu’il ait une vision pour le pays, et il y a ceux qui se sont opposés à lui. Il n’y a pas un sentiment unanime, « pour » ou « contre » Djotodia. Il faut aussi rappeler que Djotodia a toujours des partisans, au sein de l’armée par exemple, mais aussi des partisans politiques : il a des hommes derrière lui. Je pense que le départ de Djotodia s’inscrit dans une sagesse politique : il pouvait très bien ne pas partir, il avait les moyens de rester et de faire la guerre, mais s’il est parti, il a fait un choix relativement patriotique.

 

JOL Press : L’opposition à Michel Djotodia était-elle soudée ?
 

Sylvain Demangho : Il y a deux choses qu’il faut vraiment retenir : quand on parle de l’opposition en Centrafrique, il y a le groupe qu’on appelle l’opposition démocratique, constituée de partis politiques et d’associations républicaines et démocrates. Et il y a l’opposition militaire, entretenue en grande partie par l’ancien président, le général Bozizé, qui n’a jamais accepté son départ du pouvoir, et qui est derrière certains membres du groupe qu’on appelle « anti-balaka ».

 

Mais c’est l’opposition militaire qui a pris le dessus, puisque l’opposition politique démocratique a en fait accepté le consensus de la transition, pour que des élections puissent se dérouler à la fin de la transition. Les choses se sont exacerbées lorsque des groupes d’opposition militaire, autour des anti-balaka, ont commencé à agir. Il y a donc ces deux types d’opposition qu’il faut prendre en considération lorsqu’on analyse la situation en Centrafrique.

 

JOL Press : Quelles sont les attentes des Centrafricains concernant l’élection du prochain président de transition ?


Sylvain Demangho : La première chose qu’attendent les Centrafricains, c’est la paix, et avec elle, la sécurité. Il faut que la sécurité puisse être assurée sur l’ensemble du territoire : d’abord à Bangui, qui est la capitale politique, mais aussi dans l’arrière-pays. Il faut que l’on puisse désarmer les milices et les forces militaires conventionnelles et non conventionnelles, recréer une nouvelle armée nationale et que la gendarmerie et la police puissent travailler. Je pense que c’est cela la première attente.

 

La deuxième attente est d’ordre politique, puisque le problème, avant d’être ethnique ou confessionnel, est avant tout politique. Il faut donc résoudre le problème politique au travers d’élections, libres et transparentes, pour qu’enfin un nouveau pouvoir légitime et populaire puisse se mettre en place et reconstruire le pays.

 

JOL Press : Quels seront les défis du nouveau président ?
 

Sylvain Demangho : Les prochains défis sont énormes, puisqu’il y a tout le pays à reconstruire, mais c’est surtout la question sécuritaire qui prime. Ce n’est pas dans six mois ou dans un an que l’on résoudra cette question : cela doit être le premier défi du nouveau président par intérim – c’est après la transition que les élections « normales » seront organisées et qu’un président sera élu [au maximum début 2015, ndlr]. Il faut également que le nouveau président de transition puisse travailler sur la question de la réhabilitation de l’État : l’autorité de l’État doit être réhabilitée partout, que ce soit à Bangui ou dans l’arrière-pays. Il faudra aussi qu’il relance les activités économiques. Ce sont là les trois éléments-clés pour que le pays puisse sortir de cette situation difficile.

 

Il faut aussi parler d’une chose que l’on entend peu, c’est que le terreau sur lequel s’est développé le conflit centrafricain est le terreau de la pauvreté et de la misère. En République centrafricaine, entre 80 et 90% de la population vit dans l’extrême pauvreté, et c’est cette extrême pauvreté qui pousse les gens à prendre parfois les armes pour résoudre des questions politiques. Donc si l’économie marche et que les richesses du pays sont redistribuées de manière équitable, je pense qu’une bonne partie des problèmes centrafricains sera résolue.

 

JOL Press : Le nouveau président de transition devra-t-il compter sur l’armée pour mener à bien la sécurisation du pays ?


Sylvain Demangho : Quand on parle de la sécurisation du pays, l’armée joue en effet un rôle important. Or, l’armée actuelle est à genoux. Il faudra donc que le nouveau président reconstruise une armée nationale et patriotique, et ce que ne soit plus les milices qui jouent le rôle de l’armée. L’armée a toute sa place dans les perspectives du pays : une fois l’armée reconstruite, il faut que cette armée soit une armée républicaine et démocratique, qui ne passe pas son temps à faire des coups d’État. L’armée a donc clairement un rôle à jouer dans ce pays.

 

JOL Press : La France a-t-elle aussi encore un rôle à un jouer en Centrafrique ?
 

Sylvain Demangho : C’est une évidence. La France n’a jamais quitté ce pays depuis les années 60. On pense que la France est là-bas depuis le lancement de l’opération Sangaris. C’est une erreur : les forces françaises militaires n’ont jamais quitté la RCA. Avant même que l’opération Sangaris ne soit déployée en Centrafrique, il y a eu l’opération BOALI [en 2002].

 

La France aura toujours un rôle à jouer dans ce pays, mais tout dépend de la nature de ce rôle : faut-il que la France reste dans le schéma qui a prévalu depuis la période Bokassa, où elle a tout fait à la place des Centrafricains ? Ou bien faut-il essayer de construire un nouveau partenariat, plus équitable et respectueux ?

 

Je pense que les Centrafricains ont le droit de vivre leur souveraineté. La France ne peut que les accompagner. Le rôle que peut jouer la France est d’abord de sortir de ce que certains appellent la Françafrique. Il faut que la France s’inscrive dans un partenariat « gagnant-gagnant », comme on le dit aujourd’hui. On ne peut pas continuer à vouloir intervenir en Afrique comme si on était dans les années 40. Le monde a changé, la géopolitique mondiale aussi, et qu’on le veuille ou non, nous allons dans le sens d’une redistribution des cartes mondiales.

 

Il faut aussi savoir qu’il y a une élite centrafricaine qui n’accepte pas que le pays soit traité comme dans les années 60, où un Bokassa se faisait couronner empereur avec les soutiens d’un certain Valéry Giscard d’Estaing... Il faut sortir de ce schéma-là, et se tourner vers un schéma beaucoup plus avantageux pour la Centrafrique et la France, un partenariat que les Chinois appellent « win-win ». Voilà le rôle que la France peut jouer en Centrafrique.

 

Propos recueillis par Anaïs Lefébure pour JOL Press

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Sylvain Demangho est le président du Collectif des Centrafricains de France.

 

 

Lu pour vous : Centrafrique: «Le nouveau président devra réhabiliter l’autorité de l’État»
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15 janvier 2014 3 15 /01 /janvier /2014 01:59

 

 

 

 

 

 

Paris (AFP) - 14.01.2014 19:50

 

Le président François Hollande a affirmé mardi qu'en Centrafrique, la France "ne se substitue pas" aux Africains pour trouver une solution au conflit, et n'entend pas renforcer son dispositif militaire dans ce pays.

 

"Nous n'avons pas vocation à choisir les dirigeants de la Centrafrique", a affirmé le chef de l'Etat lors de sa conférence de presse semestrielle à l'Elysée: "La France aide, elle ne se substitue pas, ce temps-là est terminé, révolu."

 

Le président de la République a écarté l'éventualité d'un renforcement des effectifs français en RCA. "Non. Il y a 1.600 soldats, il y aura de plus en plus de forces africaines, à terme une opération de maintien de la paix, et le 20 janvier sans doute un renfort européen dont je ne peux pas encore préjuger", a-t-il fait valoir.

 

Il a réaffirmé sa volonté d'"en terminer avec ce qu'était depuis 40 ans la politique de la France à l'égard de la Centrafrique comme avec une partie de l'Afrique, où on défaisait et on faisait les présidents". "C'est fini, a-t-il dit. Ce que je veux, c'est sauver la population".

 

Rappelant que Paris est intervenu en RCA dans le cadre d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, il a souligné que "tout n'est pas réglé", un mois après le début de l'opération Sangaris pour tenter de stabiliser le pays. "Nous n'avons pas terminé le travail, nous allons le continuer, mais dans un contexte forcément différent", a poursuivi François Hollande.

 

D'abord, a-t-il dit, "parce que l'Europe va venir", soutenir les efforts de la France. Des opérations "pourront être décidées" le 20 janvier --à l'occasion d'une réunion des chefs de la diplomatie des pays de l'UE--, "aussi bien sur le plan sécuritaire qu'humanitaire".

 

"Nous veillons à ce qu'il puisse y avoir l'arrêt des exactions, des violences et des affrontements inter-religieux. Si une solution politique peut y contribuer, tant mieux. Encore faut-il qu'elle soit comprise par la population comme une réconciliation et pas un règlement de comptes", a-t-il poursuivi.

 

Paris, a-t-il dit, travaille "avec l'ensemble des pays de la région pour que la Centrafrique ne soit pas mise sous tutelle, mais soit capable à terme d'avoir une transition politique". Cela suppose "des élections, comme nous avons été capables de le faire au Mali".

 

Environ 1.600 soldats français sont déployés en RCA, au côté de plus de 4.000 soldats de la force africaine. "Là aussi, lorsque la mission aura rencontré le succès attendu, ces forces rentreront", a conclu le chef de l'Etat.

 

Le parlement provisoire centrafricain a ouvert mardi une session spéciale pour élire un nouveau président de transition, qui aura pour tâche d'incarner "la paix et la réconciliation nationale" dans un pays ravagé par des mois de violences.

 

© 2014 AFP

Centrafrique: la France "ne se substitue pas" aux Africains estime Hollande
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15 janvier 2014 3 15 /01 /janvier /2014 01:44

 

 

 

 

 

 

   Publié le 13-01-2014 à 21h05

 

Après la démission de Michel Djotodia, la Centrafrique a dix jours pour se choisir un nouveau président de transition... et ainsi tenter de combler le vide du pouvoir.

 

L'opération militaire française en Centrafrique a connu vendredi dernier son premier effet – indirect- d'envergure. Michel Djotodia, ancien membre des rebelles de la Seleka et président par intérim depuis son coup d'Etat en mars 2013, a démissionné sous la pression des dirigeants africains, mais surtout de la France et du Tchad. Conformément à la Constitution, le pays a désormais dix jours maintenant pour trouver un nouveau président de transition. C'est Alexandre-Ferdinand Nguendet, président du Parlement provisoire, le Conseil national de transition (CNT) né après la prise de pouvoir de Michel Djotodia, qui est chargé dès lundi 13 janvier de mener les consultations avec les 135 membres du CNT, issus de différents partis politiques. La date de l'élection par les "députés" n'a pas encore été fixée ; l'élection sera supervisée par le médiateur de la crise centrafricaine, le président congolais Denis Sassou Nguesso.

 

Le pari est risqué. Pour la France, d'abord, qui après être intervenue militairement, s'est aussi engagée à s'investir dans la transition. Après avoir ouvertement critiqué Michel Djotodia pour n'avoir "rien pu faire" et même "laissé faire", François Hollande avait estimé qu'"on ne peut pas laisser en place [ce] président". En mettant ainsi l'accent, et à juste titre, sur l'aspect politique pour trouver une solution à la crise, la France est attendue au tournant, et pourrait être tenue responsable en cas d'échec. Pour la Centrafrique aussi bien sûr, l'enjeu est majeur. Il s'agira de prouver que le pays est capable de se relever et d'entamer le travail de réconciliation.

 

Une décision bien accueillie

 

Pour le moment, l'éviction de Michel Djotodia est plutôt bien accueillie. Impopulaire, critiqué pour son incompétence à gérer le pays après la chute de son prédécesseur, François Bozizé, plus personne ne souhaitait le voir encore aux manettes du pays. Lui-même, dont les troupes devinrent très rapidement incontrôlables, ne souhaitait pas garder le pouvoir. Il y avait urgence à remanier une équipe gouvernementale qui souffrait d'un très lourd déficit de légitimité afin de recrédibiliser le gouvernement. "C'est une bonne chose", estime Thierry Vircoulon, chercheur à l'Ifri et directeur du programme Afrique centrale de l'International Crisis Group. "La démission forcée de Michel Djotodia est la sanction du chaos qui s'est installé depuis l'année dernière et le fait qu'on leur inculpe la situation actuelle."

 

Dans les rues de Bangui, la tension est présente mais il semblerait aussi que cette nouvelle ait reçu un accueil favorable. Le "Réseau des journalistes pour les droits de l'Homme en RCA" a recueilli quelques témoignages : "La démission de Michel Djotodia et de son Premier ministre est un ouf de soulagement pour le peuple centrafricain, qui a souffert pendant près d'une année. Maintenant, la balle est dans le camp des conseillers nationaux de transition, qui vont choisir un nouveau président. Ces derniers doivent faire un bon choix, pour qu'on ne retombe pas dans les mêmes erreurs", a ainsi déclaré Nicaise Koumba, un agent de l'Etat. Un étudiant en droit souligne : "Pour moi, la personne qui va être choisie doit être quelqu'un de neutre."

 

A la recherche du bon profil

 

Dès vendredi, plusieurs noms circulaient, dont celui du nouveau président par intérim, candidat malheureux aux élections législatives en 2011, Alexandre-Ferdinand Nguendet. Ce dernier, qui n'a pas souhaité s'avancer sur sa propre candidature, a estimé lundi sur RFI, que le pays avait besoin "d'un compatriote qui a le sens élevé de l'Etat. Un rassembleur qui peut fédérer toutes les tendances pour permettre au pays de retrouver la paix, l'unité et la concorde nationale."

 

Tous les ténors de la classe politique centrafricaine ont déjà fait savoir qu'ils ne brigueraient pas le poste de la transition car la Constitution les empêcherait par la suite de se présenter à l'élection présidentielle. C'est par exemple le cas de Martin Ziguélé, ancien Premier ministre, principal opposant de François Bozizé et déjà deux fois candidat à une élection présidentielle, en 2005 et en 2011. A défaut de poids lourds, le choix est réduit tant la classe politique centrafricaine est plutôt faible. Excepté le parti historique, le MLPC (Mouvement de libération du peuple africain), il n'y a pas de parti puissant.

 

"C'est difficile de trouver le profil parfait", souligne Thierry Vircoulon, "mais dans la mesure où il s'agit de relever le pays de la crise et de commencer la reconstruction, il faut un profil de technocrate compétent et le plus neutre possible au plan politique. On peut très bien imaginer que le Premier ministre soit ce technocrate compétent et que le président soit une figure consensuelle, sans forcément venir de l'administration. Surtout, il est important que l'équilibre entre les deux communautés religieuses soit trouvé dans le gouvernement."

 

Interrogée par l'AFP, la vice-présidente du CNT, Léa Koyassoum Doumta, syndicaliste et femme politique, estime que le prochain président "doit être quelqu'un qui peut unir les Centrafricains, ramener la sécurité, calmer la tension, remettre tout le monde au travail, préparer le terrain à l'organisation d'élections libres, démocratiques, transparentes", ajoutant qu'il doit "rassurer les ex-Séléka et les anti-balaka, qui sont des produits de la société centrafricaine. Ce sont nos enfants et c'est nous qui les avons créés".

 

Pour de nombreux observateurs, le délai de 15 jours pour trouver cette personnalité est extrêmement périlleux mais nécessaire. "Si cela ne se fait pas rapidement, le vide de pouvoir risque d'être très problématique à Bangui. Plus cette situation d'incertitude dure, plus il y a un risque d'affrontement entre les anti-balaka et les combattants de la Seleka", assure Thierry Vircoulon.

 

Des défis majeurs pour le prochain président

 

Le prochain président de transition aura ensuite pour mission de mener le pays à des élections législatives et présidentielle. Il aura très peu de temps : le calendrier de la transition stipule que les élections générales doivent être organisées au plus tard au premier semestre 2015. La France veut qu'elles soient organisées avant...

 

Pour atteindre cet objectif, il faudra dans l'urgence construire un pays à genoux, si ce n'est inexistant. L'administration est à l'arrêt, l'économie est désorganisée, les autorités n'ont d'autorité que leur nom. A cela s'ajoute la crise humanitaire sans précédent et les milliers de déplacés.

 

Interrogé il y a quelques semaines, le spécialiste Roland Marchal soulignait l'importance à donner au redémarrage de l'économie : "Il est d'abord question de droits à donner ou redonner à des populations. On ne peut pas juste faire dans le discours moral sur le vivre-ensemble. Les gens se reconsidéreront uniquement lorsqu'il y aura à manger et plus de sécurité. En somme, uniquement quand l'économie repartira. C'est cela la réconciliation ! Et je regrette que les questions économiques soient totalement mises de côté par la communauté internationale. Tout le monde pense au diamant, à l'uranium, au pétrole, mais personne ne pense à l'agriculture. Avec de petites améliorations, on peut complètement changer les conditions de vie des populations. Il faut remettre les choses à plat avec les opérateurs africains."

 

En juin 2013, dans un épais rapport, l'International Crisis Group estimait que "la Centrafrique est aujourd’hui confrontée à trois défis : à court terme, restaurer la sécurité et l'ordre public et fournir une aide humanitaire d'urgence ; à moyen terme, mener à bien la transition politique qui doit durer dix-huit mois ; à long terme, rebâtir l’Etat. La transition et la reconstruction de l’Etat ont pour préalable le retour d’une sécurité minimale."

 

Sarah Diffalah - Le Nouvel Observateur

Lu pour vous : CENTRAFRIQUE : Le difficile choix du successeur de Djotodia :
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15 janvier 2014 3 15 /01 /janvier /2014 01:27

 

 

 

 

LE MONDE | 14.01.2014 à 19h01 |Par Cyril Bensimon

 

Le Tchad a donné, le Tchad a repris. Lorsque le président Idriss Déby, fermement soutenu par la France et par le Congo-Brazzaville, l'a décidé, Michel Djotodia n'a eu d'autre choix que de s'exécuter et de se dévêtir d'un costume présidentiel trop grand pour lui. En République centrafricaine (RCA), l'histoire vient de bégayer. En 2003, François Bozizé avait conquis le pouvoir par les armes avec l'assentiment de son voisin du Nord. La Séléka, une coalition de mouvements rebelles, l'a renversé le 24 mars 2013 parce que N'Djamena l'a bien voulu et, selon des sources concordantes, a même appuyé le coup de force.

 

M. Bozizé aura tenu dix ans avant d'être poussé à l'exil, M. Djotodia n'aura eu que dix mois. Le temps que cet ancien fonctionnaire du ministère du plan, formé en Union soviétique, devenu chef rebelle puis président de transition, démontre son incapacité à tenir les rênes du pouvoir. Mais il n'est pas le seul responsable de l'effondrement total de son pays.

 

UN ETAT FANTÔME

 

Même s'ils s'en défendent, M. Bozizé et son clan ont, selon des sources centrafricaines et françaises bien informées, soufflé sur les braises et soutenu la déstabilisation depuis les pays environnants – Cameroun, République démocratique du Congo, Soudan du Sud et Ouganda. En un an, depuis les premières attaques de la Séléka en décembre 2012, la Centrafrique est passée du rang de pays malade à celui d'Etat fantôme.

 

Les provinces septentrionales du pays avaient, depuis des années, été laissées à l'abandon. Lorsque les rebelles sont entrés dans Bangui en mars 2013 après avoir balayé en trois jours la dernière résistance d'un régime moribond, ils se sont tout d'abord livrés à un gigantesque pillage, désossant les administrations, emportant tout ce qui avait la moindre valeur.

 

Ces combattants, originaires des provinces du nord de la Centrafrique, et des mercenaires venus du Tchad et du Soudan, auxquels se sont ajoutés des milliers de jeunes opportunistes et des combattants de la 25e heure, avaient pour seule ambition de se servir, pas de servir l'Etat. En province, durant trois mois, ils ont semé les germes de la haine intercommunautaire, qui a enflé depuis, en pillant les églises et en détruisant les registres d'état civil.

 

Après leur conquête du pouvoir, ils ont mené une campagne de terreur. On ne compte plus le nombre de maisons brûlées, d'exécutions sommaires. Selon l'ONU, un Centrafricain sur cinq a dû fuir son domicile. A l'extrême violence des combattants de la Séléka, leurs opposants, des miliciens « anti-Balaka » et des militaires des forces centrafricaines, ont répondu par des crimes aussi ignobles, n'épargnant ni les femmes ni les enfants, dont le seul tort était d'être musulmans et, par amalgame, complices du régime.

 

Les musulmans de Centrafrique et les ressortissants tchadiens qui n'ont pas fui vivent dans la terreur d'un « match retour » que leur promet une partie de la population majoritairement chrétienne. Leur protection à Bangui ne dépend que des soldats africains de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) et des militaires français de l'opération « Sangaris ». Les troupes internationales, largement déployées dans la capitale, ont empêché des massacres de grande ampleur mais la faiblesse des effectifs empêche une projection dans l'intérieur du pays.

 

PÉRIODE D'INCERTITUDES

 

Une nouvelle phase remplie d'incertitudes se dessine en Centrafrique avec la recherche d'un nouveau président de transition. Les jeux sont ouverts, les prétendants ne manquent pas mais trouver une personnalité consensuelle chargée de conduire le pays à de nouvelles élections ne sera pas aisé. M. Djotodia était entré mal assuré dans son rôle de président autoproclamé. L'ex-chef rebelle est parti en exil au Bénin, honni par la grande majorité de la population. Dix mois durant, ses déclarations de bonnes intentions ont été aussitôt démenties par la réalité. Lorsqu'il promet de mettre un terme au népotisme, qui caractérisait le régime précédent, il nomme des membres de sa famille et de sa communauté, les Goula, aux postes-clés comme le juteux ministère des mines. « On n'a rien contre Djotodia mais au moins il aurait pu nous éviter de nouvelles bêtises », ironisait il y a quelques semaines un jeune entrepreneur banguissois.

 

En septembre, face à la multiplication des exactions commises par ses combattants, le président annonce la dissolution de la Séléka mais, dans les faits, les « généraux » de l'ex-rébellion tiennent tous les leviers sécuritaires et les crimes se poursuivent. Il se pose en garant de l'unité du pays mais agite la menace de sécession. Il jure vouloir protéger le caractère laïque de la Centrafrique, réfute toute volonté d'islamisation (sa mère est chrétienne), mais ses soldats s'en prennent quasi exclusivement aux populations chrétiennes, au point que le spectre d'un conflit interconfessionnel plane sur le pays.

 

Avec son premier ministre, l'avocat Nicolas Tiangaye, qui avait sans l'avouer soutenu le coup d'Etat de mars 2013, les relations sont rapidement devenues exécrables. Les deux têtes de l'exécutif se sont enfermées dans une querelle d'ego paralysant le fonctionnement des institutions et la reprise économique. Leur bilan est catastrophique, ils laissent derrière eux un pays au bord du gouffre, rongé par la haine et où la situation humanitaire est effroyable.

Lu pour vous : Centrafrique, un pays au bord du gouffre
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15 janvier 2014 3 15 /01 /janvier /2014 00:55

 

 

 

 

 

RFI  mercredi 15 janvier 2014 à 00:05

 

En Centrafrique, le Conseil national de Transition (CNT) - le Parlement de transition - a commencé à se réunir ce mardi 14 janvier. C'est au cours de cette session extraordinaire que le successeur de Michel Djotodia doit être élu. Ce mardi matin, les parlementaires centrafricains se sont retrouvés pour une séance d'ouverture solennelle dirigée par la vice-présidente du CNT, Léa Koyassoum Doumta, et les travaux ont ensuite été suspendus jusqu'à mercredi. Les présidents des commissions du CNT, eux, ont continué le travail. Il fallait qu'ils se penchent sur le calendrier des travaux et les critères d'éligibilité. Une première liste de critères et un calendrier ont effectivement été élaborés et seront soumis aux membres du CNT, mercredi. Explications de Patrick Akoloza, Rapporteur général du CNT, joint par RFI.

 

Thierry Patrick Akoloza  Rapporteur général du CNT.

 

« Vendredi 17 janvier, il y aura la publication de la liste des candidats et l’élection proprement dite du nouveau chef de l'Etat aura lieu, samedi 18 janvier, à 11H00. »

Centrafrique : «Le nouveau chef de l’Etat de transition sera élu samedi»
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14 janvier 2014 2 14 /01 /janvier /2014 23:06

 

 

 

 

 

APA-Douala (Cameroun) 2014-01-14 15:16:09 - L’Etat du Cameroun aurait souscrit à hauteur de 9,6 milliards de francs CFA pour la recapitalisation de la commercial Bank of Cameroon (CBC), a appris APA mardi.


Cette participation de l'Etat représente « 82 pour cent des sommes attendues » a indiqué dans un communiqué dont APA s'est procuré d'une copie mardi, l'administrateur provisoire de la CBC, Martin Luther Njanga Njoh


La date butoir des souscriptions préalablement fixée au 30 décembre 2013 a été prorogée, précise-t-on.


A en croire M. Njoh, une nouvelle phase de souscriptions de six jours a été ouverte, l'objectif étant de permettre à de nouveaux investisseurs d'entrer dans le capital de la CBC, en apportant les 2,4 milliards de francs CFA nécessaires pour porter le nouveau capital de cette banque à 12 milliards de francs CFA.


Une opération de recapitalisation à laquelle «les actionnaires historiques de la CBC», à savoir les entreprises Capital Financial Holdings Luxembourg, Fotso Group Holdings et Dawney appartenant au Holding de l'homme d'affaires camerounais Victor Fotso, refusent visiblement d'adhérer.


Actionnaire majoritaire à plus de 50 pour cent, le groupe Fotso considère cette opération comme « un hold-up » orchestré par le ministère camerounais des Finances et surtout, la Commission bancaire de l'Afrique centrale (COBAC) qui a placé cette banque sous administration provisoire en 2009.


Depuis cette date, le mandat de l'administrateur provisoire est reconduit, alors que le groupe Fotso affirme avoir trouvé des partenaires pour procéder à la restructuration de la CBC qui malgré continue de dégager des bénéfices dont plus de 300 millions de francs CFA lors de l'exercice écoulé.

 

http://apanews.net/news/fr/article.php?id=505599#sthash.xqTAczzu.dpuf

Près de 10 milliards de FCFA de l'Etat pour la recapitalisation de la Commercial Bank Cameroun
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14 janvier 2014 2 14 /01 /janvier /2014 22:54

 

 

 

 

 

APA-Dakar (Sénégal) 2014-01-14 16:19:24 - Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la République centrafricaine, Babacar Gaye, estime que « l'espoir est à portée de main », après la démission, vendredi dernier à Ndjaména, du président et du premier ministre de la Transition, Michel Djotodia et Nicolas Tiangaye, malgré la situation critique dans laquelle le pays se trouve, indique un communiqué parvenu mardi à APA.

« La République centrafricaine est actuellement à un stade critique », mais « aujourd'hui, je peux dire que l'espoir est à portée de main », a déclaré lundi M. Gaye lors d'un point de presse par téléphone avec des journalistes à New York, précise le communiqué.


Pour le général Gaye, l'espoir réside dans « le renforcement de la force sous conduite africaine, MISCA, avec l'arrivée attendue d'un nouveau contingent du Rwanda, dans la poursuite de l'opération française Sangaris et dans l'élection rapide d'un nouvel exécutif de transition ».


« La communauté internationale devra alors accompagner cette nouvelle équipe sur la voie d'élections libres, crédibles et démocratiques », a encore dit M. Gaye.


Le Conseil national de transition (CNT) qui fait office de parlement provisoire, a débuté mardi matin une session spéciale dont l'objectif est d'élire un nouveau Président de la Transition, dans un délai maximal de 15 jours, indique-t-on.

 

http://apanews.net/news/fr/article.php?id=505614#sthash.AqsAHEnQ.dpuf

«L'espoir est à portée de main en Centrafrique», déclare le Représentant spécial de l'ONU
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14 janvier 2014 2 14 /01 /janvier /2014 21:36

 

 

 

 

 

 

Mardi 14 Janvier 2014 à   internet@lesoir.be (Avec les rédactions du Soir en ligne, du Soir, d’AFP, d’AP et de Belga)

 

Centrafrique : élection samedi du président par intérim
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14 janvier 2014 2 14 /01 /janvier /2014 21:30

 

 

 

 

 

http://www.toulouse7.com   par Christophe Cavailles le 14 janvier 2014

 

Centrafrique – Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a publié mardi les conclusions préliminaires d’une équipe envoyée en décembre en République centrafricaine confirmant de graves violations des droits de l’homme contre la population civile.

 

L’équipe de quatre personnes s’est rendue dans le pays du 12 au 24 décembre. Son rapport met en lumière un cycle de violations généralisées des droits de l’homme et de représailles, parmi lesquelles des exécutions extrajudiciaires, des violences sexuelles, des mutilations, des disparitions forcées, des mauvais traitements, des viols et des attaques délibérées contre des civils en raison de leur religion.

 

La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay, a averti qu’ « en dépit d’importants efforts pour la réconciliation à Bangui, la situation demeure extrêmement instable et dangereuse. Sans une intervention sérieuse, d’autres attaques, y compris des atrocités à grande échelle telles que celles qui se sont déroulées le 5 décembre, pourraient bien se reproduire. » Toutefois, elle a dissuadé les nouvelles autorités de recourir à une politique de « tirer pour tuer », en précisant qu’ « il est essentiel que la réponse du gouvernement ne viole pas le droit international relatif aux droits de l’homme. »

 

des atrocités à grande échelle

 

L’équipe onusienne des droits de l’homme a documenté de nombreux meurtres extra-judiciaires perpétrés à Bangui les 5 et 6 décembre, suite au lancement d’une attaque coordonnée par les forces anti-Balaka. Lors de ces heurts, les forces anti-Balaka ont tué des membres des forces ex-Séléka et délibérément pris pour cible des civils musulmans, dont des femmes et des enfants.

 

Lors des représailles qui ont suivi, de nombreuses exécutions extra-judiciaires ont aussi été commises par des forces ex-Séléka. Des ex-Séléka auraient détenu des civils de sexe masculin, dont des garçons, et les auraient exécutés au camp Kassai. Ils auraient aussi recherché et exécuté des hommes et des garçons dans des hôpitaux, dont des patients sévèrement blessés.

 

L’équipe a aussi documenté des attaques contre des lieux de cultes impliquant des anti-Balaka attaquant des lieux de culte musulmans, notamment dans le district de Fouh, où 200 anti-Balaka ont attaqué et incendié une mosquée. Ils auraient aussi tué et mutilé plusieurs personnes.

 

Depuis la fin de la première phase de combats intenses des 5 et 6 décembre derniers, des accrochages sporadiques ont continué à avoir lieu, aboutissant à de multiples meurtres par représailles de civils musulmans et chrétiens. Ces incidents ont tout particulièrement frappé la capitale Bangui mais ont aussi affecté d’autres parties du pays, et notamment les préfectures d’Ouham et de Nana-Mambéré.

 

L’équipe onusienne des droits de l’homme a, notamment, établi que, le 7 décembre 2013, deux personnes déplacées internes de l’église Saint Paul à Bangui auraient été tuées par les forces ex-Séléka, à dominante musulmane. Le 13 décembre, huit civils chrétiens et musulmans ont aussi été tués dans différents quartiers de Bangui.

 

les troupes françaises

 

Les conclusions préliminaires suggèrent que le déploiement des troupes françaises et le renforcement des forces africaines de maintien de la paix, ainsi que le cantonnement consécutif de combattants ex-Séléka ont, dans une certaine mesure, empêché d’;autres attaques à grande échelle par des ex-Séléka contre des anti-Balaka et des civils chrétiens. Toutefois, la mission a reçu de nombreux rapports indiquant que le désarmement des ex-Séléka mené par les forces françaises aurait laissé certaines communautés musulmanes vulnérables aux représailles des anti-Balaka. Divers incidents se sont déroulés à Bangui, incidents au cours desquels des anti-Balaka ou des foules hostiles ont pris pour cible et tué des ex-Séléla désarmés et leurs familles.

 

« L’état généralisé de non-droit et les violations flagrantes des droits de l’homme mis en exergue dans ces conclusions préliminaires confirment la nécessité d’une action urgente », a dit Navi Pillay.

 

La Haut-Commissaire donnera un compte-rendu complet des conclusions de son équipe, ainsi qu’une mise à jour de la situation des droits de l’homme lors de la session spéciale organisée par le Conseil des droits de l’homme qui se déroulera à Genève le 20 janvier.

Lu pour vous : Centrafrique : atrocités à grande échelle
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