ANNE LE COZ, CHRISTIAN PANIKA
Agence France-Presse 05 février 2014 à 10h16 à 10h16 Bangui
Devant des dizaines de témoins, des militaires centrafricains ont lynché à mort mercredi un homme suspecté d'être un rebelle, à l'issue d'une cérémonie officielle où la présidente Catherine Samba Panza avait célébré la renaissance d'une armée nationale.
Le meurtre, à coups de pied, de pierre et de couteau, de cet homme s'est déroulé dans l'enceinte de l'École nationale de la magistrature où venait de s'achever la cérémonie à laquelle assistaient les plus hautes autorités de la transition, de la force française Sangaris et de la Mission de l'Union africaine en Centrafrique (MISCA), en présence de quelque 4000 soldats centrafricains.
C'est la première fois que les Forces armées centrafricaines (FACA) étaient réunies depuis l'arrivée au pouvoir en mars 2013 de la rébellion Séléka, majoritairement musulmane, dont les éléments sont aujourd'hui cantonnés ou en fuite depuis la démission de leur chef Michel Djotodia de la présidence le 10 janvier.
Quelques minutes après le départ des officiels, notamment de la présidente Catherine Samba Panza, des éléments des FACA s'en sont pris à un jeune homme en civil, l'accusant d'être un ex-rebelle, le frappant à mort avant de le déshabiller, de le trainer sur la rue et de s'acharner sur son cadavre.
«C'est un Séléka», «il est infiltré!», hurlaient des soldats, dont beaucoup en uniforme, plantant leur couteau dans le cadavre, arrachant des lambeaux de chair, tandis que leurs collègues prenaient la scène en photo avec leur téléphone portable.
Corps démembré
Ce lynchage, auquel s'est rapidement jointe une foule ivre de colère, s'est déroulé sous les yeux de soldats de la force africaine (MISCA), qui assuraient la sécurité de la cérémonie hautement symbolique, et de nombreux journalistes.
Selon des témoins, le corps a ensuite été démembré puis incendié, avant que la MISCA intervienne en tirant des gaz lacrymogènes et des coups de feu en l'air pour disperser la foule, jusqu'à l'arrivée de soldats français.
Interrogé par l'AFP, un porte-parole de la force Sangaris, déployée en Centrafrique depuis deux mois, a précisé que «la force française n'était pas chargée de sécuriser la cérémonie, les seuls éléments français présents assurant la protection rapprochée du général Francisco Soriano» commandant la force, qui «avait quitté les lieux» quand les violences ont éclaté.
Ces derniers jours, plusieurs organisations non gouvernementales, notamment Amnistie internationale et Human Rights Watch, ont dénoncé la passivité des forces internationales face aux violences dont sont particulièrement victimes les musulmans, assimilés aux anciens rebelles qui avaient multiplié les exactions pendant des mois contre les populations chrétiennes.
En ce début de semaine, la situation semblait pourtant s'être stabilisée dans la capitale, où le couvre-feu en vigueur de 18 h à 6 h a été allégé.
Mercredi matin, la presse avait été invitée à assister au premier rassemblement des FACA, qui depuis leur déroute il y a près d'un an, s'étaient dispersées, de nombreux soldats, privés de soldes depuis cinq mois, retournant dans leurs villages.
Au cours de la cérémonie, Mme Samba Panza leur a dit sa «fierté de voir autant d'éléments des FACA réunis» à Bangui. Elle a assuré aux militaires, dont beaucoup n'ont même plus d'uniforme, être en «pourparlers» avec les partenaires de la Centrafrique pour pouvoir assurer rapidement le règlement des soldes, impayées depuis cinq mois, et équiper les FACA «pour qu'elles puissent assumer leur mission de sécurisation de Bangui et du territoire national».
«Nous sommes motivés !»
«Il est inadmissible que 15 jours après ma prise de fonction, il y ait toujours autant de désordre», a-t-elle dit, avant d'annoncer la mise à disposition immédiate de 150 éléments de police et gendarmerie auprès de la MISCA et de Sangaris pour mettre fin aux violences et au banditisme dans Bangui.
Interrogé par l'AFP pendant la cérémonie, le général Soriano s'est félicité de la prochaine participation des forces de sécurité centrafricaines aux opérations. «C'est un jour important pour la Centrafrique», a-t-il assuré.
Plusieurs soldats centrafricains ont eux aussi manifesté leur enthousiasme: «nous sommes motivés», a ainsi dit à l'AFP le sergent Melaine Gabalakosso du bataillon de soutien et de services. «Les mois qui viennent de s'écouler nous ont soudés, ce sont les politiciens qui ont créé les divisions dans notre pays», a-t-il affirmé, tout en admettant que «bien sûr, il y aura peut-être des actes isolés, surtout si l'un de nous croise un de ceux qui l'a pillé...»
Quelques instants plus tard, ils étaient plusieurs dizaines de militaires centrafricains à participer directement au lynchage, sourire aux lèvres et enthousiastes, sous l'oeil de la presse internationale. Aucun soldat ne s'est interposé.
Un homme lynché par les soldats centrafricains à l’issue d’une «cérémonie officielle»
La cérémonie qui s'est terminée par un lynchage célébrait la renaissance de l'armée centrafricaine
par Jacques N. Godbout le 5 février 2014 à 11:08
Devant des dizaines de témoins, journalistes et soldats de la Force africaine, des militaires centrafricains s’en sont pris sauvagement à un homme suspecté d’être un rebelle qu’ils ont ensuite lynché à mort à l’issue d’une cérémonie officielle ce mercredi 5 février où la présidente Catherine Samba Panza venait de célébrer la renaissance de l’armée nationale, rapporte l’AFP.
C’était la première fois que les Forces armées centrafricaines (FACA) étaient réunies depuis l’arrivée au pouvoir en mars 2013 de la rébellion Séléka, majoritairement musulmane, dont les éléments sont aujourd’hui cantonnés ou en fuite depuis la démission contrainte de leur chef Michel Djotodia de la présidence le 10 janvier.
La scène s’est déroulée dans l’enceinte même de l’École nationale de la magistrature où venait de s’achever la cérémonie à laquelle assistaient des dignitaires de la force française Sangaris et de la Mission de l’Union africaine en Centrafrique (Misca), ainsi que les plus hautes autorités de la transition, notamment la présidente Catherine Samba Panza, en présence de quelque 4.000 soldats centrafricains.
Quelques minutes après le départ des officiels, notamment de la présidente Catherine Samba Panza, des éléments des FACA s’en sont pris à un jeune homme en civil, l’accusant d’être un ex-rebelle, le frappant à mort avant de le déshabiller, de le traîner sur la rue et de s’acharner sur son cadavre.
«C’est un Séléka», «il est infiltré!», hurlaient des soldats, dont beaucoup en uniforme, plantant leur couteau dans le cadavre, arrachant des lambeaux de chair, tandis que leurs collègues prenaient la scène en photo avec leur téléphone portable, rapporte l’agence de presse qui a été témoin du lynchage auquel s’est rapidement jointe une foule ivre de colère,
La scène s’est déroulée sous les yeux de soldats de la force africaine (Misca), qui assuraient la sécurité de la cérémonie hautement symbolique, et de nombreux journalistes.
Le corps a ensuite été démembré puis incendié, avant que la Misca intervienne en tirant des gaz lacrymogènes et des coups de feu en l’air pour disperser la foule, jusqu’à l’arrivée de soldats français.
Un porte-parole de la force Sangaris, déployée en Centrafrique depuis deux mois, a précisé pour sa part que «la force française n’était pas chargée de sécuriser la cérémonie, les seuls éléments français présents assurant la protection rapprochée du général Francisco Soriano» commandant la force, qui «avait quitté les lieux» quand les violences ont éclaté.
Ces derniers jours, plusieurs ONG, dont Amnesty International et Human Rights Watch, ont dénoncé la passivité des forces internationales face aux violences dont sont maintenant victimes en Centrafrique les musulmans, assimilés aux anciens rebelles Séléka qui, lorsqu’ils étaient au pouvoir, avaient multiplié les exactions pendant des mois contre les populations chrétiennes.
*Avec AFP
Centrafrique: des anciens du gouvernement Djotodia au cabinet présidentiel
le mercredi 5 février 2014 21:54
Plusieurs membres du gouvernement de l'ancien président centrafricain et ex-chef de la rébellion Séléka, Michel Djotodia, ont été nommés mardi au cabinet de la nouvelle présidente Catherine Samba Panza, a annoncé la radio nationale mercredi.
Parmi la trentaine de personnalités qui composent le cabinet figure notamment Jean-Jaques Demafouth, qui conserve sa place comme ministre conseiller en matière de Sécurité chargé des relations avec la Misca (force africaine) et Sangaris (force française).
Poids-lourd de la politique centrafricaine, figure de l'ex-rébellion de l'Armée populaire pour la restauration de la démocratie, M. Demafouth avait déjà été ministre sous le président Ange Félix Patassé (1993-2003), renversé par François Bozizé.
On retrouve également au gouvernement Abdoulaye Hissène, ministre conseiller en matière de Jeunesse et sports, et qui fut un ancien cadre de l'ex-rébellion de la Convention des patriotes pour la justice et la paix.
Au moins une dizaine d'autres membres du nouveau cabinet présidentiel appartenaient à l'ancien gouvernement, ou occupaient des postes importants auprès de l'ex-président Michel Djotodia.
Arrivé au pouvoir à la tête de l'ex-rébellion Séléka en mars 2013, en renversant M. Bozizé, Michel Djotodia a été contraint à la démission sous la pression internationale au mois de janvier, et a été remplacé à la tête de la transition par Mme Samba Panza le 20 janvier.
AFP
NOMMINATION DES CONSEILLERS A LA PRESIDENCE
Présidence de la République - Décret n*14.016
MINISTRES D’ETAT
Ministre d’Etat, Conseiller Spécial: MONSIEUR KAMOUN MAHAMAT
Ministre d’Etat, Directeur de Cabinet: JOSEPH MABINGUI
SECRETARIAT GENERAL
Secrétaire General: JEAN NDEMOUKOUMA
MINISTRES CONSEILLERS
Ministres, Conseiller Diplomatique: LEONIE BANGHA-BOTHY, NEE MBAZOA
Ministre, Conseiller en matière de sécurité, charge des relations avec la Misca et Sangaris: JEAN-JACQUES DEMAFOUTH (Chef Rebelle, Présidentiable, Coordonnateur DDR).
Ministre Conseiller en matière d’administration du territoire: LEON DIBERET
Ministre Conseiller en matière de Développement rural: MATHIEU NGOUBOU
Ministre Conseiller en matière de l’Environnement, de l’Ecologie et du Développement durable: PAUL DOKO (Ministre dans le Gouvernement TIANGAYE 2)
Ministre Conseiller en matière des Organisations socioculturelles Internationales: BRUNO YAPANDE (Ministre dans le gouvernement TIANGAYE)
Ministre Conseiller chargée du Genre, du développement social et de l’action humanitaire: LUCILLE MAZANGUE BLAY-EUREKA. (Ministre dans le gouvernement TIANGAYE)
Ministre Conseiller en matière de Jeunesse et Sports: ABDOULAYE HISSENE (Chef rebelle repenti?)
Ministre Conseiller en matière des Travaux Publics et du Transport: OUSMAN MAHAMAT
CONSEILLERS
Conseiller Politique, Porte-Parole de la Présidence: ANICET GUIYAMA-MASSOGO
Conseiller Juridique: BRIGITTE IZAMO NEE BALIPOU
Conseiller Economique et Financier: GASTON SEMBO-BACKONLY
Conseiller en matière de stratégie de Défense et de Sécurité: LIONEL SARAGA-MORAIS
Conseiller en matière des Mines: JEAN BIANZA
Conseiller en matière d’Investissements et du suivi des grands Travaux: ALPHONSE BLACKA-KOMOKO Conseiller en matière d’Education et à la Formation Professionnelle: SERAPHIN FEIKERE (ancien DG Bourse).
Conseiller en Communication: FELIX YEPASSIS-ZEMBROU
Conseiller en matière d’Habitat, de Logement et de la Réforme Foncière: GINA ROOSALEM NALOUTEY
Conseiller Spécial: MAHAMAT GAMAR
Chef de Cabinet Particulier: CHRISTELLE SAPPOT (la fille de Maman)
CABINET MILITAIRE
Chef d’état-major Particulier: Général de Brigade JOSE GALOTHY-BIBANDA
Chef de Cabinet militaire: commandant Commissaire de l’armée de terre ELMAR MARCIA KONGBO
INSPECTION GÉNÉRALE D’ETAT
Inspecteur Général d’Etat: GABRIEL JEAN-EDOUARD KOYAMBONOU
GRANDE CHANCELLERIE
Grand Chancelier : Général de Division : MICHEL BEMAKA-SOUI
HAUT COMMISSARIAT A LA JEUNESSE PIONNIÈRE NATIONALE
Haut-commissaire : Lieutenant-colonel CYRIAQUE SOUKET
Fait à Bangui le 03 février 2014
Mme Catherine SAMBA PANZA
Source : http://www.lejourguinee.com/