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  • : informations générales sur la république centrafricaine et l'Afrique centrale
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8 février 2014 6 08 /02 /février /2014 00:46

 

 

 

 

 

Nicolas Gros-Verheyde, à Bruxelles

 

La mise en place d'une force européenne en République centrafricaine – dénommée EUFOR RCA - devrait franchir une nouvelle étape décisive lundi.

 

Les 28 Ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne vont approuver la décision qui donne le feu vert. Le Chef d'opération a été désigné, il y a quelques jours. Il s’agit du général de division français, Philippe Pontiès. Le quartier général – qui conduit l’opération au plan stratégique et politique – sera situé ... en Grèce, à Larissa, une base militaire située entre Thessalonique et Athènes. Mais les pays ne s’empressent pas pour annoncer leur contribution. Et les préparatifs prennent « encore un peu de temps » comme l’a expliqué ce vendredi un haut diplomate européen. L’opération pourrait ainsi ne pas déployée avant « début mars »

 

Qui participera à l'opération ?

 

Outre la France, une petite dizaine de pays pourraient participer directement ou indirectement à la mission, selon le site spécialisé « Bruxelles2 ».

 

L'Estonie a déjà confirmé une participation qui n'est pas négligeable pour ce « petit » pays balte : 55 hommes et femmes pour la première rotation.

 

L'Allemagne a, de son côté, précisé qu'elle mettrait à disposition des avions de transport ou d'évacuation médicale.

 

La Finlande a fait savoir qu'elle était prête à mettre non seulement quelques officiers mais jusqu’à plusieurs dizaines de militaires sur le terrain. Une participation, qui pourrait être combinée avec celle de son voisin suédois.

 

La Géorgie – qui ne fait pas partie de l’Union européenne – pourrait fournir l’équivalent d’une compagnie (environ 120 soldats). L’Union européenne a, en effet, pris l’habitude de solliciter certains pays proches de l’Union européenne ou plus éloignés pour participer à ses missions et opérations de maintien de la paix à l’extérieur de l’Union européenne.

 

La Grèce a proposé de mettre à disposition son quartier général d'opération de Larissa (situé entre Athènes et Thessalonique) et devrait ainsi fournir une partie de l'effectif de ce QG – qui est appelé « stratégique » car il gère tous les « à cotés » de l'opération — les finances, l'administration, les contacts avec les responsables officiels, les rapports, etc. —. « Tout ce qui est nécessaire pour « décharger » le commandant de la force, sur le terrain, afin que celui-ci puisse se focaliser réellement sur l'action de terrain » explique un haut gradé européen.

 

La France – qui est nation-cadre - devrait fournir une part importante de l’Etat-Major sur le terrain et le reste du personnel. L'effectif précis n'est pas encore connu et ne le sera sans doute qu’après que tous les pays aient donné leur contribution. Le principe d’une « nation-cadre » étant de « combler » les trous qui ne sont pas assurés par les autres nations.

 

Une nécessité : aller vite

 

Dans tous les cas, il va falloir faire vite désormais. Les premiers soldats européens devraient être déployés sur le terrain, d’ici la fin février ou plutôt début mars. Du moins, c'est l'objectif affiché par le général Patrick de Rousiers, chairman du Comité militaire de l'UE. Et les experts comme les diplomates mettent les bouchées doubles pour arriver à tout boucler en quelques semaines. Il faut parfaire le plan d'opération, définir les règles d'engagement (conditions de tirs, etc.), signer avec Bangui un accord, en bonne et due forme, autorisant le déploiement des forces, et enfin obtenir un ultime « feu vert » des ministres des Affaires étrangères des « 28 » pour engager les troupes sur le terrain. Dans l'intervalle, il faudra obtenir de chacun des gouvernements voire des parlements des différents Etats membres participants, leur aval. Car, en Europe, la France est le seul pays qui peut sur un simple « coup de sifflet » de son président engager des militaires à l'autre bout du monde. Ailleurs, la procédure est un peu plus « lourde » ou « démocratique », selon les points de vue.

Centrafrique. La force européenne pourrait être déployée début mars
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Published by Centrafrique-Presse.com
8 février 2014 6 08 /02 /février /2014 00:43

 

 

 

 

 

http://www.saphirnews.com/    Vendredi 7 Février 2014

 

Malgré la présence de troupes africaines et françaises en Centrafrique, les violences font rage et les populations musulmanes sont particulièrement prises pour cible, alerte l'ONG Médecins sans frontières (MSF) dans un communiqué, vendredi 7 février. 

« Le sort de ces communautés, piégées dans leurs villages, et entourées par des groupes anti-balaka nous inquiète. De même, le fait que de nombreuses familles musulmanes soient contraintes à devoir s’exiler pour survivre nous préoccupe », commente Martine Flokstra, coordinatrice d'urgence MSF, citée dans le communiqué.« À Bozoum, la dernière famille issue de la communauté musulmane - qui comptait initialement 2 500 personnes - a quitté la ville », donne ainsi en exemple MSF. 


« En ce moment, la population musulmane est particulièrement visée dans le nord-ouest du pays et à Bangui », précise à l'AFP Marie-Elisabeth Ingres, chef de mission MSF. Elle constate qu’« il y a un sentiment de revanche incroyable des anti-balaka », les milices chrétiennes qui assimilent l’ensemble des musulmans aux anciens rebelles Séléka. Ces derniers avaient multiplié les exactions contre les chrétiens pendant plusieurs mois. 


MSF indique être « particulièrement inquiète » de ces violentes représailles, qui obligent les musulmans à fuir le pays. La tâche de l’ONG est ardue car « il est parfois difficile d'accéder aux populations, qui se retrouvent complètement encerclées », explique Marie-Elisabeth Ingres. Elle indique que, pour éviter barrages ou exactions, « il a fallu affréter des avions parce que passer par la route était impossible ». 


« Au cours des dernières semaines, l’extrême violence qui prévaut depuis près d'un an en République centrafricaine (RCA) a atteint des niveaux intolérables et sans précédent », déplore MSF. Au mois de janvier, l'ONG a soigné plus de 1 650 blessés à Bangui, la capitale


Face à une situation qui peine à s’améliorer, Jean-Yves Le Drian a indiqué, jeudi 6 février sur RTL, que l’armée française sur place depuis début décembre devrait rester plus longtemps que les six mois prévus. L’Union européenne a également annoncé, fin janvier, l'envoi de renforts. 

 

 

 

Centrafrique : A Bangui, des milliers de musulmans en quête d’un impossible exil

 

vendredi 7 février 2014  par © Agence France-Presse (AFP) 
 

Ils sont centrafricains, nés en Centrafrique, n’ont connu que ce pays où ils ont construit leur vie : musulmans, ils sont menacés de mort dans leur ville ou village et n’ont plus pour seul espoir qu’un exil, qui leur est refusé.

 

Sur la base aérienne désaffectée de Bangui, ils sont entre 3.500 et 4.000, la plupart centrafricains, arrivés mercredi du nord-ouest dans un convoi escorté par des militaires tchadiens. Il y a une semaine, ils étaient seulement quelques centaines, musulmans de pays voisins.

 

Dans un entrepôt de la base où des carcasses d’hélicoptères servent d’étendoirs à linge, l’Office des migrations internationales (OMI) enregistre les déplacés en quête d’exil. D’énormes camions militaires tchadiens sont stationnés dans l’attente d’un prochain départ.

 

"Aujourd’hui, la grande majorité des personnes qui sont ici sont des Centrafricains", explique à l’AFP Jan de Wilde, chef du bureau de l’OMI à Bangui : "le centre de transit se transforme en centre de déplacés".

 

Mais, insiste-t-il, les Centrafricains ne sont pas évacués, ni par l’OMI, ni par les Tchadiens, seulement les étrangers.

 

A l’ombre de grands acacias, femmes et vieillards attendent, allongés sur des valises, une natte, ou à même le sol. Les enfants vont et viennent entre épaves d’hélicoptères russes et de bi-moteurs rouillés. Les hommes font la queue dans le cagnard sur le tarmac, dans l’attente d’un laissez-passer qui leur permettrait d’espérer quitter le pays.

 

Moumine ne veut pas aller au Tchad. A 16 ans, cet adolescent frêle originaire de Boali (90 km au nord de Bangui) dit n’avoir ni papier d’identité, ni argent : "ma mère et mes frères sont au Tchad déjà mais moi, je veux aller au Cameroun. On m’a dit que pour le Cameroun, c’était gratuit, pour le Tchad on me demande 11.000 FCFA (17 euros)".

 

Le Tchad comme le Cameroun n’évacuent que leurs ressortissants ou alors, dit un agent de l’ambassade du Cameroun, "ceux qui sont sans papiers mais ont des explications. Ils doivent pouvoir justifier leur origine camerounaise".

 

Depuis début décembre, 31.500 étrangers ont été évacués du pays et plus de 86.000 Centrafricains ont trouvé refuge dans les pays voisins, fuyant en majorité par la route.

 

Vendredi matin, un nouveau convoi de civils musulmans a encore quitté Bangui sous les huées des riverains, qui n’ont pas hésité à lyncher l’un des candidats au départ.

 

Chicotte tchadienne

 

Moumine ne voulait pas partir de sa ville. "On vivait autour de l’église de Boali où l’abbé nous protégeait. Mais quand les navettes tchadiennes sont arrivées mardi, tout a dégénéré. Un soldat tchadien a été blessé par un (milicien chrétien) anti-balaka et toute la nuit, les Tchadiens ont tiré à travers la ville. Au matin, on a embarqué dans les camions, les anti-balaka nous tiraient dessus".

 

Mohamed, parti de Yaloké, un peu plus au nord, était dans ce même convoi avec ses deux épouses et ses cinq enfants. Il explique que les attaques ont commencé à Bossembélé (150 km au nord ouest de Bangui) et ont repris à la sortie de Boali.

 

Les anti-balaka "ont tiré sur nous, deux officiers tchadiens, un lieutenant et un colonel, ont été tués et trois civils", affirme-t-il. Mohamed ne sait pas ce qui l’attend au Tchad qu’il ne connaît pas. "Je suis né à Yaloké, je suis centrafricain," explique ce commerçant de 43 ans qui a tout perdu.

 

"On va à N’djamena, je ne connais personne. Au Tchad, je serai un réfugié", dit Mohamed, qui ne sait pas encore que sa demande d’évacuation va être refusée.

 

Assis sur un fauteuil sous une aile d’avion, un homme en costume noir, cravate et lunettes sombres, questionne en arabe les candidats au départ. Sollicité par l’AFP, il refuse de préciser son identité ou sa fonction.

 

Dans la file, des jeunes gens s’énervent. L’homme en costume se lève brusquement, attrape un bâton et se rue sur eux pour les frapper. "C’est l’ambassadeur du Tchad. Avec eux, c’est toujours la chicote !", confie un homme à voix basse.

 

Djouma Jacob vit sur le camp depuis déjà six jours. A 54 ans, cet ancien chauffeur d’une entreprise française attend avec huit membres de sa famille après avoir déjà passé cinq semaines réfugié à la Grande Mosquée de Bangui.

 

"Avant, on habitait à PK5 (un quartier musulman de Bangui) mais ce n’était plus possible ; ma maison a été brûlée, toutes nos affaires pillées, nous n’avons plus rien. Les anti-balaka ont même pris les briques des maisons pour les vendre", dit-il. M. Jacob espère un laissez-passer parce que son père était tchadien : "S’il le faut, on partira à pied !"

 

© 2014 AFP

Centrafrique : MSF inquiet du sort des musulmans
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8 février 2014 6 08 /02 /février /2014 00:39

 

 

 

 

http://www.franceinfo.fr/   LE VENDREDI 7 FÉVRIER 2014 À 14:25

 

La situation en Centrafrique loin d'être apaisée. En 48 heures, deux impressionnants lynchages ont eu lieu Bangui. Et les récits de violence en province sont quotidiens. Voilà qui vient démentir les propos en début de semaine de l'ambassadeur de France sur place selon lequel "tout redémarre à Bangui". Le dernier de ces lynchages s'est produit ce vendredi matin dans le nord de la capitale. Retour sur les faits.

 

La victime de ce vendredi matin était un très jeune homme. Il était avec ses parents, ses frères et sœurs, à l'arrière d'un camion en route vers le Tchad. Depuis quelques jours, ce sont des milliers de civils musulmans qui fuient Bangui la peur au ventre, à bord de véhicules bondés. Près de 9.000 personnes de différentes nationalités ont fui vers le Cameroun au cours des dix derniers jours, a précisé vendredi après-midi le Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations unies (HCR) à Genève.
 

"Il a été tué à l'arme blanche. Il a eu un pied coupé, les mains coupées, le pénis coupé ", raconte Peter Bouckaert, responsable des urgences pour l'ONG Human Rights Watch qui est arrivé juste après le massacre du garçon. A côté du cadavre, le père du jeune homme se tenait debout. Il avait un bébé dans les bras. Il ne savait s'il devait abandonner le corps de son fils pour ne pas perdre de temps, ou bien s'il devait l'enterrer là avant de s'enfuir au plus vite.

 

Une situation en train de se détériorer

 

Peter Bouckaert sillonne le pays depuis de nombreux mois. Il décrit une situation en train de se détériorer encore un peu plus ces derniers jours :"Il n'y a que l'ambassadeur de France pour dire que les choses vont mieux. Je l'invite à venir voir ce jeune garçon coupé en morceau qui est actuellement à mes pieds. Il fait peut-être cela pour qu'il comprenne ce qui se passe vraiment dans la ville et dans le pays ".

 

La peur a changé de camp depuis que les Seleka, majoritairement musulmans, ont perdu le pouvoir le mois dernier. Une partie de  population à majorité chrétienne se venge de dix mois d'enfer et d'humiliation. Mercredià l'issue de la grande cérémonie officielle marquant la reconstitution de l'armée centrafricaine, des soldats s'en étaient déjà pris à l'un des leurs. Là aussi il s'agissait d'un très jeune homme. Ils le suspectaient d'être un ex-Seleka. Son corps mis à nu a également été mutilé, traîné dans les rues dans la poussière, avant d'être brûlé devant les caméras des journalistes internationaux.

 

Par Mathilde Lemaire

Lu pour vous : Centrafrique : nouveau lynchage à Bangui
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7 février 2014 5 07 /02 /février /2014 12:05

 

 

 

 


BANGUI AFP / 07 février 2014 11h52 - Un imposant convoi de camions et taxis lourdement chargés de civils musulmans et de leurs effet a quitté vendredi Bangui matin sous les huées de foules en colère, qui ont lynché un homme tombé d'un véhicule, a-t-on appris auprès de témoins. 


La longue colonne a remonté en matinée l'axe menant à la sortie nord de la ville, sous les insultes des riverains, qui ont expliqué à l'AFP que l'un des voyageurs, juché sur un camion, a été lynché après être tombé du véhicule.

 
Selon un photographe de l'AFP, le corps démembré de la victime gisait encore sur le bord de la route en fin de matinée. 


Un autre camion du convoi a également été attaqué par des miliciens chrétiens anti-balaka, rapidement dispersés par des tirs de sommation de la force africaine, présente sur l'axe routier, a constaté un journaliste de l'AFP. 


Harcelés, pillés, lynchés par une population à majorité chrétienne de la capitale centrafricaine, les musulmans, étrangers comme centrafricains, fuient depuis plusieurs mois la ville.


Leur exil s'est accéléré depuis que les combattants de l'ex-rébellion Séléka, de majorité musulmane, ont été contraints au cantonnement ou au départ, accentuant les mouvements de représailles à l'encontre des civils musulmans, assimilés par une partie de la population aux ex-rebelles qui avaient multiplié pendant des mois les exactions contre les chrétiens. 


D'autres groupes de musulmans font également le chemin inverse, fuyant les villes de province où ils sont régulièrement attaqués pour se réfugier notamment à l'aéroport de Bangui, où ils sont près de 4000 a espérer pouvoir quitter le pays dans les prochaine semaines. 



(©) 

Nouveau départ d'un convoi de musulmans de Bangui, un civil lynché
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7 février 2014 5 07 /02 /février /2014 11:34

 

 

 

France/Monde – Témoignage

 

 

Centrafrique : "Les Séléka l'ont embarqué torturé puis abattu"

 

07/02/2014 05:36

 

Isolée à la frontière poreuse du Cameroun, une religieuse liée à une paroisse de Vendôme (Loir-et-Cher), témoigne de la violence et du chaos centrafricains.

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C'est un témoignage extrait du plus profond des forêts centrafricaines, loin des projecteurs de Bangui, la capitale, et de ses observateurs internationaux. Il vient de Berberati, deuxième ville du pays avec ses 100.000 habitants, poste frontière avec le Cameroun et siège d'un diocèse historique. Une religieuse italienne, sœur Elvira, le porte, au risque de représailles. Et c'est le père François Brossier, curé d'une paroisse de Vendôme (Loir-et-Cher), jumelée avec Berberati qui le relaie ces dernières heures.

 

Quoique tenue hors du périmètre conflictuel officiel – une absurdité que dénonce la religieuse – Berberati subit chaque jour davantage les effets de la guerre civile. Sœur Elvira en tient le greffe du mieux possible, dans l'hypothèse, un jour, d'un procès à la rwandaise« Dieu qui connaît tout, saura faire justice », espère-t-elle. Elle compose avec les menaces quotidiennes et les razzias des Seleka qui tiennent toujours cette partie du pays, celle des mines diamantifères. Responsable d'une ONG, Kizito œuvrant en faveur des enfants des rues, la religieuse s'arc-boute et résiste. Pour combien de temps ?

 

Son dernier courriel, daté de dimanche, évoque le repli, fin janvier et début février, du seigneur de la guerre local, le « général Saad », et de ses troupes.

 

Le vendredi 24 janvier, le général Saad annonce à la grande mosquée de Berberati son départ et l'abandon de sa "protection". Sept jours durant, nous voyons plus de vingt camions se remplir de musulmans, en majorité des femmes et des enfants avec leurs bagages. Ils partent, mais où ? Le Cameroun, le Tchad ?

 

Au même moment, des camionnettes militaires pleines de combattants Seleka armés et venant du reste du pays rejoignent Berberati. Ils sont un bon millier. Très vite, ils nous menacent, volent les véhicules, exigent encore et toujours plus d'argent. Ils arrêtent et torturent, laissant planer l'ombre d'un grand massacre. La population fuit vers la forêt et les autorités " légales " ne sont pas les dernières. Préfecture, mairie, écoles, gendarmeries… Tout est fermé ! Beaucoup de boutiques musulmanes ont liquidé leur marchandise.

 

« Faute de voitures, nous sommes bloqués, continue soeur Elvira. Impossible de prendre la relève de tous les services monopolisés par les Musulmans. La ville est à zéro, les Seleka ont tout razzié. Notre petite ONG Kizito en souffre aussi. Berberati est totalement oublié. Nous ne sommes pas dans le périmètre des événements. Par lâcheté, les autorités locales ont très tôt composé avec les milices étrangères, dissimulant leurs exactions. »

 

Ces exactions se poursuivent, note la religieuse :

 

Le 29 janvier vers 20 h 30, les Seleka ont embarqué un garçon de 17 ans. Il servait de chauffeur au général. Ils l'ont torturé, conduit à l'aéroport puis tué d'une rafale de seize balles. En dépit des risques, nous sommes partis récupérer le corps le lendemain pour procéder à son enterrement. Nous étions bouleversés.

 

Les mercenaires musulmans arraisonnent les véhicules et sœur Elvira redoute que son indispensable 4 X 4 lui soit ôté. Elle tente de s'enfuir et tombe sur un barrage de mercenaires.

 

 « Les Seleka nous entouraient. Je me voyais perdue. Puis, une voix, de l'intérieur de leur cabine, a ordonné le repli. Un peu plus tard, nous avons subi un nouveau contrôle avant de rentrer à la communauté, persuadés qu'ils viendraient nous y dépouiller. Nous avons vécu des heures de terreur, sollicitant la protection de la Misca, en vain. Elle nous a dit avoir été débordée. Nous avons su depuis qu'en quittant la ville, les Seleka incendiant les villages avaient subi un lourd accrochage et perdu l'un de leurs chefs, neveu du fameux général Saad. Berberati est aujourd'hui ville morte. Mais nous craignons l'irruption des " anti-balaka " (les milices villageoises chrétiennes). Ils étaient à moins de 100 km, samedi (1er février) ».

 

Des amis de plus de trente ans

 

Depuis sa paroisse vendômoise de la Trinité sainte Madeleine, le père François Brossier porte un œil vigilant sur l'actualité centrafricaine. D'abord parce que la communauté locale entretient depuis plus de trente ans des liens privilégiés avec l'évêché de Berberati. Ils tiennent à des projets éducatifs et de développement. Un dîner de charité, marquant le terme du carême, le 16 mars prochain, y contribuera cette année encore.

 

Mais l'implication du curé vendômois s'attache à une expérience plus personnelle. En 2008, sous le statut de prêtre « fidei donum » (détaché), François Brossier a apporté quelques mois son renfort aux sœurs de la Charité et aux religieux des paroisses environnantes. Quoiqu'étouffées, les tensions communautaires et confessionnelles s'y dessinaient déjà :

 

« Au sommet de la société, les musulmans tenaient le commerce et notamment celui des diamants que les chrétiens allaient chercher au fond de la mine. L'évêque avait tenté de bouger cette partition sociale et économique, en vain. Nos fidèles eux-mêmes l'acceptaient comme une fatalité historique présentant les musulmans comme les héritiers des Arabes, au temps de la traite négrière. »

 

Synthèse : Denis Daumin

Lu pour vous : Centrafrique : "Les Séléka l'ont embarqué torturé puis abattu"
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7 février 2014 5 07 /02 /février /2014 11:33

 

 

 

 

 

Pana 07/02/2014

Les Etats-Unis ont à nouveau condamné les violences inter-religieuses en République centrafricaine (RCA) et appelé à une fin de la crise qui a fait des centaines de morts et chassé des milliers de personnes de leurs maisons.

 

Le porte-parole du Département d'Etat américain, Jen Psaki, fait part dans un communiqué publié à Washington de la 'vive inquiétude' des Etats-Unis suite aux récentes attaques contre des musulmans et des chrétiens dans ce pays d'Afrique centrale.  

'Ces violences inter-religieuses doivent cesser. Le peuple de la RCA doit saisir l'occasion de la nomination de son nouveau gouvernement de transition et de l'appui international dont il bénéficie pour mettre fin à la crise actuelle et permettre le retour à une société stable et pacifique', indique le communiqué du Département d'Etat.


'Cette initiative sera infructueuse à moins que toutes les parties ne se tournent vers l'avenir et interrompent le cycle des représailles violentes pour des événements passés', poursuit-il.


Les affrontements de ces derniers jours dans la ville de Boda ont fait plus de 75 morts, pour la plupart des musulmans.


A la fin du mois de janvier, un convoi transportant principalement des musulmans, dont des ex-miliciens de la 'Séléka', a fait feu sur les habitants à majorité chrétienne de la ville de Bocaranga, obligeant la plupart d'entre eux à fuir.


Plusieurs familles musulmanes ont dû abandonner leurs maisons et 50.000 ressortissants de pays tiers ont quitté la Centrafrique.


Depuis le début de la crise, l'année dernière, environ un million de personnes ont été déplacées à travers le pays, dont 85.000 nouveaux réfugiés qui ont fui vers les pays voisins.

D'autre part, les Etats-Unis se sont félicités des actions de la Mission de stabilisation sous conduite de l'Union africaine (MISCA), soutenues par les forces françaises, pour tenter d'endiguer la violence dans ce pays.


Le communiqué a promis que le gouvernement américain allait oeuvrer avec d'autres gouvernements et des organisations internationales à appuyer les efforts du gouvernement de transition pour mettre fin au conflit et rétablir un Etat fonctionnel.

La RCA est en crise depuis l'année dernière quand la coalition rebelle à majorité musulmane de la 'Séléka', a envahi la capitale, Bangui et renversé le président François Bozizé.

Centrafrique: Appel à la fin des violences inter-religieuses
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7 février 2014 5 07 /02 /février /2014 00:57

 

 

 

 

 

 

LE MONDE |  • Mis à jour le  |Rémy Ourdan (Bangui, envoyé spécial)

 

Ce devait être une étape cruciale dans le fragile processus de transition politique en Centrafrique. La présidente Catherine Samba-Panza venait de s'adresser, au terme d'un ultimatum de trois jours au-delà duquel ils seront considérés comme« hors-la-loi », à des milliers de soldats ayant accepté de participer au processus d'intégration dans la future armée nationale. La cérémonie fut solennelle, et la présidente majestueuse. L'épisode s'est pourtant achevé dans la fureur et le sang.

 

L'ambiance paraissait plutôt légère, mercredi 5 février, sur la pelouse de l'Ecole nationale de la magistrature. Maintenant que Bangui est libérée de la terreur des hommes de la Séléka, au pouvoir durant dix mois (de mars 2013 à janvier 2014), ces anciens compagnons des Forces armées centrafricaines (FACA) semblaient heureux de se retrouver.

 

Certains sortaient de leur domicile ou de leur cachette en brousse, tandis que d'autres arrivaient directement des unités rebelles des milices anti-balaka.

 

« DISCIPLINE, PATRIE, HONNEUR »

 

La présidente et chef suprême des forces armées, entourée de ses ministres et conseillers, de son état-major et des commandants des forces française « Sangaris » et africaine Misca, évoque d'une voix forte des notions oubliées dans l'histoire récente de la Centrafrique, « la discipline, la patrie, l'honneur ».

 

Charismatique, s'exprimant sans notes en sango puis en français, elle promet aux soldats des armes et des salaires dans un avenir proche. Elle juge « inadmissible que, quinze jours après nomination, il y ait encore un tel désordre dans Bangui. » « Je mets en garde les fauteurs de troubles ! », lance-t-elle. Les civils rassemblés derrière les soldats crient leur joie en entendant ces phrases d'une fermeté inhabituelle.

 

Du côté des hommes des FACA, pendant que la présidente reçoit les félicitations des dignitaires présents, l'ambiance est badine. Les réactions sont soit positives, soit d'un scepticisme tranquille, les soldats attendant, avant de se réjouir, que les promesses se concrétisent.

 

Des hommes parlent avec leurs chefs de section, leur demandant quand les salaires seront versés. D'autres se satisfont des retrouvailles. D'autres encore repartent vaquer à leurs occupations.

 

C'est juste après le départ de la présidente, du premier ministre et du général français Francisco Soriano qu'un rassemblement inattendu se reforme sur la pelouse. Une cinquantaine d'hommes entourent un civil venant juste d'êtrepoignardé au torse. « Il s'appelle Idriss, c'est un Séléka ! », dit l'un. « C'est un espion de la Séléka infiltré qui écoutait nos conversations », affirme l'autre.

 

L'INCONNU DÉCOUPÉ À LA MACHETTE

 

L'inconnu au prénom musulman est encore en vie lorsque les soldats des FACA s'acharnent sur lui à coups de pied, puis en lui jetant des pierres, et finalement une lourde brique sur la tête. Ils traînent ensuite son corps inerte sur l'avenue, devant la foule. Ils le découpent à la machette. Deux gaillards repartent en motocyclette en paradant avec son pied droit, tandis qu'un autre exhibe sa jambe gauche. Puis ils brûlent le cadavre recouvert de deux pneus et d'un peu de paille.

 

L'excitation étant à son comble, les soldats burundais de la Misca n'interviennent pas. Eux qui n'hésitent pas à tirer en l'air, voire à être plus menaçants en cas de troubles, restent cette fois spectateurs, estimant peut-être le rapport de force disproportionné (une vingtaine d'entre eux auraient dû faire face à des milliers de combattants centrafricains).

 

Les soldats des FACA s'attaquent ensuite à un gendarme centrafricain qui leur a timidement demandé de se calmer. Ils l'accusent immédiatement d'être un« traître » ayant servi l'ex-Séléka. Lui court jusqu'à sa Jeep et, le conducteur démarrant promptement, réussit à s'enfuir miraculeusement. Plus tard, d'autres témoins ont vu des soldats jeter une grenade dans un véhicule d'escorte d'un dignitaire de l'ex-Séléka faisant pourtant partie de l'équipe gouvernementale, blessant des badauds.

 

ESPRIT DE MEUTE

 

Cet esprit de meute, cette fureur et cette sauvagerie augurent mal de l'avenir de la future armée nationale. Sur les milliers de soldats présents, il y avait à l'évidence des hommes désireux de servir l'Etat, mais aussi beaucoup de miliciens anti-balaka qui, depuis deux mois, commettent envers la communauté musulmane des crimes équivalents à ceux perpétrés par la Séléka tout au long de l'année 2013, et qui n'étaient venus à la cérémonie que dans l'objectif de s'inscrire sur les futures listes salariales du ministère de la défense.

 

Ni la présidente ni le gouvernement, pas plus que « Sangaris » ou la Misca, ne se sont ensuite exprimés officiellement. « Cette absence de réaction, sur la scène du crime comme plus tard dans les médias, encourage la violence et le climatd'impunité totale qui règne en Centrafrique », note un observateur européen.

 

Le fait que les militaires de « Sangaris » et de la Misca n'arrêtent jamais aucun criminel de guerre, et n'ouvrent le feu que lorsqu'ils sont eux-mêmes menacés, n'est pas fait pour décourager les auteurs des violences. Même si, dans le centre-ville de Bangui, la vie semble avoir repris son cours et que l'heure du couvre-feu vient d'être portée de 18 heures à 20 heures, la population est toujours terrorisée. Les musulmans banguissois sont assiégés par les anti-balaka, que rien n'arrête, comme l'a démontré la scène d'horreur lors de la cérémonie présidentielle consacrée à l'unité nationale.

 

Bangui spécule désormais sur les conséquences de cet acte. Pour certains, le processus de reconstruction et de réarmement de l'armée centrafricaine a d'ores et déjà subi un coup d'arrêt qui pourrait être fatal. Pour d'autres, il pourrait s'agir d'un électrochoc salutaire qui force enfin les troupes étrangères de « Sangaris » et de la Misca à agir plus fermement contre les milices.

 

Les Banguissois ordinaires, non armés, qui espèrent depuis le 5 décembre qu'il soit mis fin aux violences et que les tueurs des deux camps soient éliminés, attendent de voir comment la présidente Catherine Samba-Panza et ces soldats français et africains auxquels elle a rendu hommage vont réagir à l'affront.

 

Rémy Ourdan (Bangui, envoyé spécial) 

 

 

 

Lu pour vous : Scène de lynchage à Bangui, après une cérémonie militaire officielle
Lu pour vous : Scène de lynchage à Bangui, après une cérémonie militaire officielle
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7 février 2014 5 07 /02 /février /2014 00:18

 

 

 

 

Belga - jeudi 6 février 2014 

 

La Belgique s’est dit jeudi "ouverte" à une participation de l’armée belge à une opération militaire européenne en Centrafrique, pour autant que les frais soient partagés entre partenaires européens.

 

"Nous restons ouverts (à pareille participation), mais dans un cadre européen et à condition qu’il y ait une répartition des frais (entre les pays européens)", a indiqué jeudi à Paris le Premier ministre Elio Di Rupo en marge de la visite officielle du couple royal en France, au cours de laquelle la question centrafricaine a été abordée avec le président français.

 

Les membres de l’Union européenne ont décidé le 20 janvier dernier de lancer une opération militaire en République centrafricaine (RCA) afin de prêter main forte aux 4.000 militaires africains de la force de l’Union africaine (Misca, censée passer à 6.000 hommes) et aux 1.600 soldats français de l’opération Sangaris.

 

Cette opération, baptisée Eufor RCA, vise à contribuer pour une période pouvant aller jusqu’à six mois, à fournir un environnement sûr et sécurisé dans la région de Bangui. Celle-ci devrait rassembler de 500 à 1.000 hommes, selon de premières estimations.

 

Selon le Premier ministre belge, le président français n’a pas adressé jeudi de "demande explicite" à la Belgique pour envoyer un contingent sur place, mais simplement rappelé sa volonté de voir d’autres pays accompagner l’effort de la France pour ramener la stabilité dans le pays.

 

La Belgique a déjà mis l’un de ses C-130 à la disposition de l’opération française Sangaris pour assurer une série de vols au profit de l’armée française depuis le 21 janvier, ce qui implique la présence sur place de 35 militaires belges.

 

"Nous souhaitons pour l’heure en rester à cet effort. Si l’on devait faire plus, ce sera dans un cadre européen", a insisté M. Di Rupo, interrogé par Belga.

 

Même son de cloche auprès du ministre des Affaires étrangères Didier Reynders, rappelant que la Belgique est déjà active militairement sur plusieurs théâtres étrangers, que ce soit en Afghanistan, au Liban ou en RDC notamment.

 

"Nos efforts ne sont pas extensibles à l’infini. Pour une participation (militaire) belge (à l’Eufo RCA), il faudra un partage de la charge militaire ou des coûts entre partenaires européens", a-t-il insisté, prenant pour exemple les missions militaires menées pour le compte des Nations unies et qui sont financées par l’ONU.

 

Lundi, le ministre de la Défense, Pieter De Crem, avait exclu lundi toute participation significative de l’armée belge à l’opération militaire européenne en préparation en Centrafrique à moins d’un financement spécifique, soit national, soit européen, avait-il précisé.

Centrafrique : La Belgique "ouverte" à une participation militaire au pays
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7 février 2014 5 07 /02 /février /2014 00:15

 

 

 

 

 

 

http://www.jeuneafrique.com/     06/02/2014 à 19:00 Par Vincent Duhem

 

 

La chef de l'État de la transition centrafricaine, Catherine Samba-Panza, se rendra samedi prochain à Brazzaville où elle rencontrera le président congolais et médiateur de la crise en RCA, Denis Sassou Nguesso. Il s'agit de son premier déplacement officiel à l'étranger.

 

Fraîchement élue chef de l'État de la transition centrafricaine, Catherine Samba-Panza a réservé son premier déplacement au Congolais Denis Sassou Nguesso. Elle sera reçue samedi 8 février à Brazzaville par le médiateur de la crise centrafricaine.

 

Catherine Samba-Panza sera accompagnée de quelques membres du gouvernement : le ministre des Affaires étrangères, Toussaint Kongo Doudou, de la Sécurité publique, le Colonel Wangao Kizimalé, et des Finances, Rémi Yakoro. Respectivement nommés ministre conseiller diplomatique et ministre d'État conseiller spécial, l'ancienne chef de la diplomatie Leonie Banga-Bothy et l'ex-directeur de cabinet de Michel Djotodia, Mahamat Kamoun, seront également du déplacement.

 

À Bangui, certains espèrent qu'à l'occasion de cette visite, Denis Sassou Nguesso accorde un nouveau prêt à la Centrafrique, après celui de 25 milliards de FCFA (38,1 millions d'euros) émis en juin 2013.

 

Après avoir nommé un Premier ministre, André Nzapayéké, et formé son gouvernement, Catherine Samba-Panza a rendu public, le 4 février, la composition de son cabinet. Outre Leonie Banga-Bothy et Mahamat Kamoun, on retrouve plusieurs personnalités proches, ou réputés proches, de l'ancien régime Séléka.

 

Deux généraux de l'ex-rébellion, Ousman Mahamat et Abdoulaye Hissene (leader de la Convention des patriotes pour la justice et la paix, CPJP) ont été respectivement nommés ministre conseiller en matière de Travaux publics et des transports, et ministre conseiller en matière de la Jeunesse et des sports. Mahamat Gamar conserve son poste de conseiller spécial, tout comme le général de brigade José Galothy Bidanda qui demeure chef d'état-major particulier.

 

Plusieurs membres du gouvernement de l'ancien Premier ministre Nicolas Tiangaye font également partie du cabinet de la présidence : Bruno Yapande, ministre conseiller en charge des Organisations socio-culturelles internationales, et Paul Doko, ministre conseiller en matière de l'environnement, de l'écologie et du développement durable.

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Par Vincent Duhem

Lu pour vous : Centrafrique : Samba-Panza se rendra au Congo pour son premier déplacement à l'étranger
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7 février 2014 5 07 /02 /février /2014 00:11

 

 

 

 

 

 

Par   http://www.lefigaro.fr/    Mis à jour 

 

 

Un homme au prénom musulman a été mis à mort après une revue militaire en présence de la nouvelle présidente, à Bangui.

 

La scène a duré de longues minutes pendant lesquelles des soldats de l'armée régulière, certains en uniforme, ont lynché à coups de pieds, de briques, de barres de fer l'un des leurs, accusé d'être un ancien Séléka, la rébellion à majorité musulmane. L'assassinat, mercredi en plein jour et en public, a engendré une fureur et un plaisir effarant dans la troupe. La vue du corps démembré a fait l'effet d'une fête.

 

Ce massacre d'un homme mercredi à Bangui n'était pas un simple massacre de plus dans une ville qui en a déjà connu beaucoup. C'est le symbole d'un pays qui ne parvient pas à calmer ses esprits, à juguler les vengeances. «C'est un drame, un mauvais signal. Je ne comprends même pas comment on peut être aussi bête et aussi méchant», assure, affligé, un officier français.

 

Car la haine a surgi quelques minutes à peine après une longue et belle cérémonie. Dans le matin, 3 000 à 4 000 soldats de l'armée nationale (Faca) avaient été convoqués pour retrouver leur rôle après avoir été défaits par la Séléka. La présidente Catherine Samba-Panza avait longuement passé en revue ces hommes qui, pour beaucoup, avaient passé des mois terrés, redoutant d'être repérés par la Séléka. «Je suis fière de vous», leur a lancé la chef de d'État avant de leur promettre «l'aide de la France et de la communauté internationale» pour les réarmer. La présence à ses côtés des chefs de la Misca, la force africaine, et de «Sangaris» donnait corps à ses paroles. Tous semblaient convaincus.

 

Ce lynchage qui brise les espoirs d'apaisement en Centrafrique
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