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22 février 2014 6 22 /02 /février /2014 02:02

 

 

 

 

http://www.humanite.fr/   20 Février 2014

 

Responsable des conflits et des crises pour l’ONG Amnesty International, Donatella Rovera est l’auteur d’un rapport sur la situation en République centrafricaine.

 

Le rapport d’Amnesty International parle de « nettoyage ethnique et de tueries sectaires » en République centrafricaine. Que se passe-t-il ?

 

Donatella Rovera. Le terme est fort mais il n’a pas été utilisé à la légère. Selon les milices anti-balakas elles-mêmes, les attaques qu’elles mènent contre les musulmans visent soit à les liquider physiquement, soit à les contraindre à partir. Leur discours est clair, public et est répété. Et c’est bien ce qu’elles font sur le terrain. C’est donc bien la description d’une épuration ethnique. Il est assez extraordinaire de voir qu’il n’y a pas de véritables pressions de la part des forces internationales contre ces milices. Tout au plus, ces forces internationales ont escorté les populations musulmanes, qui sont en train de se faire expulser, jusqu’aux frontières. Mais il n’y a pas vraiment eu un effort pour dire clairement que la demande des anti-balakas et de ceux qui les soutiennent parmi la population chrétienne est inacceptable, qu’il faut une protection pour les populations menacées. Pourtant, ces milices anti-balakas disposent d’un armement relativement léger, surtout par rapport à la capacité des forces internationales.

 

Ce qui pose la question de la mission des forces internationales ?

 

Donatella Rovera. Ces forces sont dans le pays avec comme mandat très clair : la protection de la population civile. Cela a été fait parfois. Dans certains endroits, elles ont effectivement évité les massacres. Ceci dit, elles n’étaient pas présentes là où il le fallait, quand il le fallait dans beaucoup trop de cas. Si l’on regarde ce qui s’est passé en janvier, des affrontements, des tueries, des massacres ont eu lieu dans différentes villes de l’ouest du pays. Il était pourtant prévisible que cela allait se passer, qu’à partir du moment où les Seleka se retiraient, les anti-balakas investiraient le terrain et attaqueraient la population musulmane. En dépit de cela, les forces internationales n’ont pas été présentes sur les lieux et, effectivement, il y a eu des massacres. Là où elles ont été présentes, leur rôle a été 
de protéger les populations civiles mais à condition que ces populations quittent les lieux et quittent le pays. C’est ce qu’on a vu un peu partout. Dans les endroits où, il y a deux ou trois semaines, se trouvaient encore des milliers de musulmans, aujourd’hui, il n’en reste plus un seul. 

 

On assiste régulièrement à l’intervention de forces internationales, particulièrement française, lorsqu’une crise survient. La solution réside-t-elle à chaque fois dans l’envoi de soldats ou plutôt dans l’aide à une solution politique ?

 

Donatella Rovera. Ce sont des décisions essentiellement politiques que nous ne commentons pas à Amnesty International. Ce qui est clair, c’est que l’impunité qui règne en République centrafricaine est un problème qui dure depuis très longtemps. Et cela contribue grandement à ce que les crimes et les atrocités continuent d’être commis. Parce que ceux qui, aujourd’hui, commettent ces atrocités savent pertinemment que ceux qui en ont commis avant eux ont bénéficié d’une impunité totale et pensent que ce sera pareil pour eux. Donc, il n’y a aucune crainte d’être traduit en justice, d’avoir à répondre de ses actes. Ce qui crée une dynamique très dangereuse que rien ne décourage. 

 

Que préconisez-vous ?

 

Donatella Rovera. La présidente et son gouvernement, nouvellement installés n’ont pas les forces nécessaires. Mais il faut que la communauté internationale mette 
à disposition d’une force de maintien de la paix suffisamment de ressources humaines et matérielles pour lui permettre 
de protéger la population civile. 
Il faut qu’il y ait une révision 
du modus operandi de ces forces, un regard sur les performances, comprendre pourquoi certaines décisions opérationnelles ont été prises, pourquoi, quand les forces sont dispatchées dans certaines régions, elles permettent aux milices anti-balakas d’opérer 
à leurs côtés, par exemple en leur laissant tenir des check points, 
ce qui est inacceptable. Par ailleurs, la spécialité des soldats n’est pas le maintien de l’ordre. Se pose donc la question de l’envoi d’un contingent de force de police qui pourrait améliorer la sécurité.

 

Entretien réalisé par 
Pierre Barbancey

 

 

 

(ici des commerçants musulmans à Sibut)

Donatella Rovera « Les anti-balakas pratiquent le nettoyage ethnique et les tueries sectaires »
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22 février 2014 6 22 /02 /février /2014 01:56

 

 

 

http://observers.france24.com/  21/02/2014 / 

 

La ville de Bang, située à quelques kilomètres des frontières du Cameroun et du Tchad, a été attaquée et incendiée cette semaine. Plusieurs sources, dont la Fédération internationale des droits de l’homme et l’un de nos Observateurs à dans la zone, attribuent ces violences à des combattants ex-Seleka. Des combattants de l’ancien rebelle tchadien Baba Ladé, en déroute depuis 2012, auraient également pris part à ces violences. 

 

Selon notre Observateur, qui a pris ces photos, la présence de ces hommes dans la région sème la panique parmi les populations. De nombreux habitants de Bang se sont réfugiés dans la brousse.

 

 Les ex-Seleka se seraient groupés autour du pont qui surplombe la rivière Mbéré, frontière naturelle entre la Centrafrique et le Cameroun.

 

 

 

(quelques photos des maisons incendiées à Bang avec notamment les débris du bureau des douanes et du toit de l'église impacté par une roquette)

Au nord-ouest de la Centrafrique, la ville de Bang incendiée
Au nord-ouest de la Centrafrique, la ville de Bang incendiée
Au nord-ouest de la Centrafrique, la ville de Bang incendiée
Au nord-ouest de la Centrafrique, la ville de Bang incendiée
Au nord-ouest de la Centrafrique, la ville de Bang incendiée
Au nord-ouest de la Centrafrique, la ville de Bang incendiée
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22 février 2014 6 22 /02 /février /2014 01:53

 

 

 

21 fév afp.com

 

Les chefs de l’Eglise catholique et de la communauté musulmane centrafricaines ont appelé vendredi à désarmer les civils « infiltrés » dans les églises et les mosquées, pour neutraliser miliciens et pillards qui terrorisent le pays malgré le déploiement de forces internationales.

 

Les chefs de l’Eglise catholique et de la communauté musulmane centrafricaines ont appelé vendredi à désarmer les civils « infiltrés » dans les églises et les mosquées, pour neutraliser miliciens et pillards qui terrorisent le pays malgré le déploiement de forces internationales.

 

Face à la persistance de violences à grande échelle, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, avait appelé jeudi à déployer très vite plus de soldats et de policiers en Centrafrique pour secourir les populations livrées aux crimes de bandes armées, particulièrement dans les zones où aucune force de l’ordre ni administration n’est présente.

 

Dans un communiqué, la présidente de transition centrafricaine, Catherine Samba Panza, a jugé qu’un tel déploiement « cadre bien avec les besoins de protection des populations, de sécurisation du pays et de consolidation de la paix ».

 

Saluant eux aussi l’appel du secrétaire général de l’ONU à dépêcher au plus vite 3.000 hommes en renfort de l’armée française et de la force de l’Union africaine (Misca), l’archevêque de Bangui, Dieudonné Nzapalainga, et l’imam de la capitale centrafricaine, Oumar Kobine Layama, côte à côte lors d’une conférence de presse, ont conjuré tous les Centrafricains de déposer les armes.

 

« Que tous nos frères qui ont des armes les remettent. Les militaires doivent désarmer tout le monde, dans les églises et les mosquées », a lancé l’archevêque.

 

« Beaucoup de Centrafricains ont des armes, musulmans et chrétiens. Les armes n’ont pas choisi un camp », a-t-il ajouté.

 

« Des gens s’infiltrent avec des armes dans les sites religieux, y compris les mosquées », a renchéri l’imam, en appelant à soutenir les opérations de désarmement des forces internationales.

 

La peur au ventre

 

Les deux hommes appellent en vain depuis des mois à la fin des tueries entre chrétiens et musulmans, qui ont plongé le pays dans une crise humanitaire sans précédent, avec près d’un million de déplacés sur une population totale de 4,6 millions d’habitants et un exode de la minorité musulmane de régions entières.

 

Le cycle infernal des tueries a été déclenché par des mois d’exactions contre les chrétiens, perpétrées en toute impunité par les combattants majoritairement musulmans de la Séléka qui avaient pris le pouvoir à Bangui en mars 2013.

 

En réaction, des milices d’auto-défense majoritairement chrétiennes, les anti-balaka, se sont formées. Très rapidement, elles ont attaqué des civils musulmans, à Bangui notamment, entraînant un exode depuis décembre de dizaines de milliers d’entre eux, sur fonds de lynchages et de pillages que les soldats français et africains ne parviennent pas à faire cesser.

 

Ces crimes ont conduit Mme Samba Panza à annoncer une « guerre » contre les anti-balaka.

 

Face à cette situation, M. Ban a réclamé devant le Conseil de sécurité de l’ONU le déploiement rapide « d’au moins 3.000 soldats et policiers supplémentaires » pour rétablir l’ordre et protéger les civils.

 

M. Ban a demandé que ces nouvelles troupes arrivent « dès que possible, dans les jours et les semaines à venir », et soient dotées de moyens aériens pour se déplacer en province.

 

Evoquant les effectifs militaires déjà sur place ou prévus – 2.000 Français, près de 6.000 Africains et entre 500 et 1.000 mille Européens -, il a ajouté: « Il nous en faut davantage, et vite ».

 

« Les besoins de sécurité dépassent de loin les capacités des troupes internationales déployées actuellement », a-t-il estimé. « Et là où il n’y a pas de forces internationales, les civils n’ont trop souvent le choix qu’entre la mort et la fuite ».

 

A l’issue d’une visite de deux jours à Bangui, la responsable des opérations humanitaires de l’ONU, Valérie Amos, avait elle aussi jugé jeudi qu’il n’y avait « pas assez de troupes sur le terrain » et souligné que la Centrafrique « a connu une destruction totale de ses institutions ».

 

Dans la ville de Bossangoa (nord-ouest) où elle s’est rendue, elle a pu constater que les quelques centaines de musulmans qui y vivent encore manquent de tout, craignent tout le monde et n’attendant qu’une chose, la peur au ventre: fuir la Centrafrique.

Centrafrique: les responsbles religieux appellent à désarmer les civils infiltrés dans églises et mosquées
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22 février 2014 6 22 /02 /février /2014 01:51

 

 

 

 

http://www.franceinter.fr/  vendredi 21 Février à 16H14

 

Catherine Samba Panza est à la tête de la République centrafricaine depuis un mois. Pour la nouvelle Présidente, l’Etat n’est pas présent partout mais l’embrasement du pays a été évité.

 

 Les tueries entre chrétiens et musulmans ont plongé le pays dans une crise humanitaire sans précédent avec près d'un million de déplacés sur une population totale de 4,6 millions d'habitants et un exode de la minorité musulmane de régions entières.

 

 Harcelés, pillés, lynchés au quotidien par la population à majorité chrétienne,  les musulmans, étrangers comme centrafricains, fuient le pays. 

 

 Le cycle infernal des tueries a été déclenché par des mois d'exactions en toute impunité contre les chrétiens perpétrées par des combattants majoritairement musulmans de la Séléka qui avaient pris le pouvoir à Bangui en mars 2013. En réaction des milices d'auto-défense majoritairement chrétienne, les anti-balaka, se sont formées.

 

 Très rapidement elles ont attaqué les civils musulmans, à Bangui notamment, entraînant un exode depuis décembre de dizaines de milliers d'entre eux, sur fonds de lynchages et de pillages que les soldats français et africains ne parviennent pas à faire cesser.

 

 Les chefs de l'Eglise catholique et de la communauté musulmane centrafricaines ont appelé vendredi à désarmer les civils "infiltrés" dans les églises et les mosquées pour neutraliser miliciens et pillards qui terrorisent le pays malgré le déploiement de forces internationales.

 

 La France a déployé début décembre 1.600 hommes en Centrafrique, mais ce contingent qui agit officiellement en soutien des 6.000 hommes de la Misca n'a pas permis de faire cesser les violences et Paris a du annoncer l'envoi de 400 soldats supplémentaires.

 

Par France Inter avec agences | 21 Février 2014 à 16:14

 

Catherine Samba Panza est à la tête de la Centrafrique depuis un mois. Elle tire un premier bilan du début de son mandat au micro de Philippe Randé et de l'AFP

Centrafrique : la nouvelle présidente dresse un premier bilan
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22 février 2014 6 22 /02 /février /2014 01:48

 

 

 

 

AFP 21 FÉVRIER 2014 À 21 FÉVRIER 2014 À 20:01

 

La présidente centrafricaine de transition Catherine Samba Panza a appelé vendredi la France à ne pas «abandonner» la Centrafrique, à trois jours d’un vote au parlement français sur la prolongation au-delà d’avril de l’intervention militaire française dans le pays.

«Ce n’est pas le moment d’abandonner la République centrafricaine. J’ose espérer que les décisions qui vont être prises très prochainement à l’Assemblée nationale (française) vont aller dans le sens des attentes de la population, qui continue de compter beaucoup sur l’appui de la communauté internationale et notamment de la France», a déclaré la présidente dans un entretien à l’AFP et à la radio France Inter.

 

Ce vote, que prévoit la Constitution française, se tiendra mardi à l’Assemblée nationale.

 

Les troupes françaises sont intervenues en Centrafrique le 5 décembre, lançant l'«opération Sangaris» pour restaurer la sécurité dans ce pays.

 

Un premier débat, sans vote, s’était déroulé à l’Assemblée française le 10 décembre, au cours duquel la plupart des forces politiques avait soutenu l’intervention, seul le Front de gauche faisant part de son malaise. Depuis, face aux violences sur le terrain et aux risques d’enlisement, les doutes et interrogations ont crû dans l’opposition.

 

La présidente centrafricaine a également renouvelé sa demande «d’une opération de maintien de la paix» en Centrafrique.

 

«J’ai demandé qu’une opération de maintien de la paix soit déployée. La durée de cette opération sera fonction de l’évolution de la sécurité sur le terrain» pour un temps «le plus long possible, au moins jusqu’aux élections» prévues au plus tard en mars 2015, a déclaré Mme Samba Panza dans son bureau du palais présidentiel.

 

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a réclamé jeudi devant le Conseil de sécurité le déploiement rapide «d’au moins 3.000 soldats et policiers supplémentaires» en République centrafricaine (RCA) pour rétablir l’ordre et protéger les civils.

 

Pour M. Ban, ce renfort serait une étape intermédiaire avant le déploiement de Casques bleus en RCA. Rappelant qu’il doit remettre fin février un rapport à ce sujet, il a souligné que «le déploiement d’une opération de maintien de la paix, si elle est autorisée, prendra des mois».

 

 

 

Centrafrique: la présidente appelle la France à ne pas «abandonner»
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22 février 2014 6 22 /02 /février /2014 01:46

 

 

 

BANGUI Vendredi 21 février 2014 | 21:13 UTC (© 2014 EMA) - Le 8 février 2014,un avion militaire C130 Hercules, affrété par l’armée de l’air belge, a effectué une mission de transport entre le Gabon et la Centrafrique, au profit de l’opération Sangaris.

 

Le C130 a décollé de l’aéroport de Libreville à 7h30, avec à son bord plusieurs palettes de fret, ainsi qu’un véhicule militaire. Pour rejoindre Bangui, l’avion a effectué un vol tactique de près de deux heures, à une vitesse de 300 nœuds et à une altitude de 21 000 pieds.

 

Arrivée aux abords de la capitale centrafricaine, l’avion s’est laissé guider parle centre des opérations aériennes, le Joint force Air component command(JFACC), qui lui a donné son feu vert pour atterrir à l’aéroport de M’Poko.

 

En une heure, les équipes de l’escale ont déchargé l’appareil avant qu’il ne redécolle vers le Gabon.

 

Le C130 belge a rejoint la zone militaire de Libreville à 14h30. L’avion a immédiatement été remis en condition pour être prêt à repartir.

 

Depuis le 15 janvier 2014, le C130 Hercules remplit une mission de soutien à la force Sangaris. Le détachement est composé d’une trentaine de militaires dont trois pilotes. L’aéronef a déjà effectué une douzaine de rotations entre le Gabon et la Centrafrique, transporté une trentaine de personnes et quasiment 4 tonnes de fret.

 

Environ 1600 militaires français sont actuellement déployés dans l’opération Sangaris, aux côtés des 6000 hommes de la MISCA. Lancée le 5décembre 2013 par le Président de la République, l’opération Sangaris vise à rétablir une sécurité minimale en République Centrafricaine et à faciliter la montée en puissance de la MISCA, ainsi que son déploiement opérationnel.

 

 

 

(avion belge livrant du fret pour Sangaris à Bangui Mpoko)

Livraison de fret à Bangui
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22 février 2014 6 22 /02 /février /2014 01:42

 

 

 

BOSSANGOA Vendredi 21 février 2014 | 12:44 UTC (© 2014 AFP) - Ils ne sont plus que quelques centaines, cantonnés de fait dans un camp de fortune où ils manquent de tout et craignent tout le monde. Les quelques musulmans qui vivent encore à Bossangoa n'attendent qu'une chose, la peur au ventre: fuir la Centrafrique.

 

Coiffé de son chèche noir et blanc, les traits marqués, Mango Jimé paraît plus que ses 58 ans avec sa barbichette grisonnante.

 

Il a deux femmes et douze enfants dont la plupart ont fui Bossangoa, à 250 km au nord-ouest de Bangui, il y a 15 jours à bord de camions escortés par des soldats tchadiens dépêchés par N'Djamena pour mettre à l'abri ses ressortissants et d'autres musulmans.

 

Direction un camp du HCR, le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés, à Gore, au Tchad, à 225 km de là, de l'autre côté de la frontière.

 

"Les anti-balaka ont tout détruit, ils viennent tous les jours pour nous menacer, ils ont des armes", dit-il. Lui est né à Bossangoa et n'a jamais vécu ailleurs. "Mais s'il y a un camion, je pars", clame-t-il. "Je veux un camion vers le Tchad, vers le Cameroun, vers la sécurité".

 

Depuis des mois, les violences qui secouent Bossangoa ont coupé cette ville en deux, jetant dans les camps de déplacés des milliers de civils.

 

En décembre, ils étaient 40.000 chrétiens à camper à l'évêché pour fuir les exactions des Séléka, ces combattants pour la plupart musulmans qui avaient pris le pouvoir à Bangui en mars 2013.

 

A un kilomètre de là, de l'autre côté de la route, jusqu'à 7.000 musulmans s'étaient réfugiés à l'école Liberté, pour fuir les vengeances des milices anti-balaka majoritairement chrétiennes.

 

Depuis lors, beaucoup de chrétiens se sont réinstallés en ville. Le camp de l'évêché s'est un peu vidé mais 15.000 personnes y campent encore sous un bout de bâche.

 

Côté musulman, beaucoup ont fui le pays et on ne compte plus qu'un petit millier de déplacés terrorisés. Entre les deux communautés, la tension est au maximum et la "peur est totale", comme le dit le vicaire général de l'évêché, Frédéric Tonfio.

 

Musulmans interdits de marché

 

Les musulmans racontent que leurs maisons ont été brûlées et pillées, leur mosquée saccagée. Ils disent que les anti-balaka les empêchent de travailler sur le marché central qui vient de reprendre du service cette semaine après plusieurs mois d'inactivité.

 

"Nous sommes bloqués et menacés partout. Il n'y a pas un musulman qui peut se déplacer dans les quartiers ou même se rendre à l'hôpital", a expliqué l'imam du camp des musulmans à la patronne des affaires humanitaires de l'ONU, Valerie Amos, venue sur place jeudi.

"La situation est pénible, nous n'avons plus de quoi manger, on ne peut pas travailler, nous vous demandons de nous amener au Tchad", lui a dit le vieil imam.

 

"Aujourd'hui ils ont même empêché des marchandises d'arriver au camp. Nous n'avons plus de sucre, plus rien à manger", a dit la présidente du camp, Kadjidja, à la responsable onusienne.

 

En face, le vicaire décrit des chrétiens "sans maison" et pétris de "peurs". Peur des soldats tchadiens réputés proches des musulmans, des anti-balaka censés les protéger, "des (éleveurs musulmans) Peuls armés qui sont dans la brousse", dit-t-il.

 

"Nettoyage basé sur la religion"

 

"Ces derniers jours, une grande peur s'est installée à Bossangoa", regrette Seydou Camara, le coordinateur de l'Unicef dans la ville.

 

"Depuis que les camions tchadiens sont venus, les musulmans vivent dans une peur totale. Les chrétiens commencent à rentrer chez eux. C'est comme s'il y avait un nettoyage basé sur la religion, c'est ça la réalité", dit-il.

 

"Les musulmans ont été terrorisés et menacés. On les a empêchés de se déplacer jusqu'à ce qu'ils comprennent qu'il fallait qu'ils partent", raconte-t-il, ému.

 

Le 13 février, un pick-up rempli d'anti-balaka lourdement armés est arrivé en ville pour patrouiller. "Ils sont restés là depuis. Ce qu'ils font n'est pas clair mais ils ont des lance-roquettes", commente un humanitaire.

 

De son côté, Valerie Amos est ressortie de son déplacement à Bossangoa en se disant "choquée" par "les maisons brûlées, les habitants traumatisés, des civils innocents qui subissent de plein fouet les violences".

 

 

 

(déplacés et réfugiés à Bossangoa)

Centrafrique : A Bossangoa, les musulmans attendent de partir, la peur au ventre
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22 février 2014 6 22 /02 /février /2014 01:40

 

 

 

 

BANGUI Vendredi 21 février 2014 | 21:23 UTC (©EMA) - Cette semaine, la force Sangaris a poursuivi ses actions dans l’ensemble du pays afin de rétablir un niveau de sécurité minimal en Centrafrique et en protégeant les populations des violences de toutes sortes.

 

Depuis le 9 février, la force est majoritairement déployée en province, dans l’Ouest du pays. Ce déploiement a pour objectif de créer les conditions favorables au déploiement effectif de la MISCA dans l'ouest de la RCA, de sécuriser l’axe logistique en provenance du Cameroun (libre circulation des denrées), d'y faire appliquer les mesures de confiance et faire cesser les exactions. Après avoir sécurisé les villes de Bossembele, Boali, Bossemptélé, et Yaloke, la force SANGARIS s’est essentiellement concentrée sur les villes de Bouar et de Berberati. Depuis Bouar, elle a également poursuivi ses opérations jusqu’à la ville de Beloko, située à la frontière directe avec le Cameroun. La force a ainsi dans un premier temps favorisé le déploiement du bataillon congolais de la MISCA entre Bangui et Bossemptélé, puis celui du bataillon camerounais dans la partie plus à l’Ouest du pays.

 

Des éléments de la Misca sont donc dorénavant installés autour des villes principales sur toute la longueur de l’axe routier reliant Bangui au Cameroun. Cette route est l’entrée principale pour faire parvenir les denrées alimentaires vers la capitale.

 

Le 20 février, le général Soriano, commandant l’opération Sangaris, a rendu visite aux unités engagées à Bouar. Il a pu constater l’évolution positive de la situation sur le terrain depuis notre arrivée dans la ville.

 

A Bangui, le 15 février, les militaires français ont appuyé une action de désarmement conduite par la MISCA. Tôt le matin, une section congolaise et des UPC (Unité de police constituée) de la MISCA, ont patrouillé dans le quartier de Boy Rabe, qui reste l’une des zones sensibles de la ville en raison de la présence d’individus armés. Au cours de cette opération, la MISCA a saisi de l’armement automatique, des armes de poing, des grenades, des munitions et des armes blanches. Les policiers de la MISCA ont également procédé à l’arrestation de plusieurs individus.

 

Le 16 février, à Berberati, de nombreux pillages ont été conduits dans la ville. Les soldats de la force Sangaris ont accéléré leur reconnaissance vers cette ville pour les faire cesser et sécuriser les zones touchées.

 

Les groupes armés ont évacué la ville et ceux qui s’y déplaçaient avec des armes, en contradiction avec les mesures de confiance, ont été désarmés. Des patrouilles conjointes avec la MISCA et les gendarmes centrafricains ont permis de revenir à une situation calme.

 

Dans la matinée du 19 février, des barrages ont été installés aux abords de l’aéroport afin d’empêcher le passage d’un convoi escorté par des forces tchadiennes. Des tirs ont été échangés à l’approche de ce convoi mais la MISCA n’a pas sollicité l’appui de Sangaris dans la zone concernée. Les forces françaises sont intervenues pour rétablir la liberté de circulation sur l’axe menant à l’aéroport.

 

Après ce regain de tension du 19 février, la situation à Bangui est redevenue calme. Les opérations de contrôle de zone en appui de la MISCA se poursuivent avec un effort particulier à PK12, sortie nord de la capitale, et qui concentre bon nombre des tensions. De même, le contrôle de l’application des mesures de confiance s’est poursuivi. Chaque jour, des patrouilles communes avec les gendarmes centrafricains ont lieu, contribuant à la stabilisation de la situation à Bangui, où l’on observe désormais des signes de reprise de l’activité.

 

Environ 1600 militaires français sont actuellement déployés dans l’opération Sangaris, aux côtés des 6000 hommes de la MISCA. Lancée le 5 décembre 2013 par le Président de la République, l’opération Sangaris vise à rétablir une sécurité minimale en République Centrafricaine et à faciliter la montée en puissance de la MISCA, ainsi que son déploiement opérationnel.

 

 

 

(deux soldats de Sangaris et de la Misca)

Point sur les opérations de la force Sangaris, engagée en République de Centrafrique, du 15 au 21 février 2014
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21 février 2014 5 21 /02 /février /2014 04:49

 

 

 

Par Krista Larson et Edith M. Lederer The Associated Press

 

BANGUI, République centrafricaine 20 février 2014 | 21:39 – Le secrétaire-général de l’ONU a demandé le déploiement rapide d’au moins 3000 militaires et policiers supplémentaires en République centrafricaine pour tenter de faire cesser les violences interconfessionnelles qui ont forcé plus d’un million de personnes à fuir leur domicile.

 

Ce contingent supplémentaire porterait à plus de 11 000 le nombre de représentants des forces internationales présents dans le pays.

 

L’appel lancé par Ban Ki-moon a été précédé par celui de la secrétaire générale adjointe des Nations unies chargée des affaires humanitaires, Valerie Amos, à l’issue de sa visite de trois jours en République centrafricaine.

 

Elle a soutenu que ses collègues et elle-même avaient été «estomaqués» par ce qu’ils avaient vu dans le village isolé de Bossangoa, théâtre de violents combats entre la minorité musulmane et la majorité chrétienne. Mme Amos a affirmé que les tensions y étaient très élevées et que les gens craignaient pour leur vie.

 

Ban Ki-moon a souligné les efforts des quelque 6000 militaires de l’Union africaine (UA) et 1600 soldats français présents en République centrafricaine mais a soutenu, lors de son passage devant le Conseil de sécurité, jeudi, qu’il faudrait déployer nettement plus d’effectifs pour rétablir l’ordre dans le pays. Il a ajouté que les 500 militaires promis par l’Union européenne (UE) seraient insuffisants.

 

La présence des soldats français et africains n’a pas suffi à empêcher les massacres de musulmans depuis que les rebelles qui s’étaient emparés de la présidence ont été chassés du pouvoir.

 

Mme Amos a elle aussi prévenu qu’il y avait encore plus à faire. Plusieurs demandent que la mission africaine de maintien de la paix devienne une mission de l’ONU, mais les Nations unies affirment que cela pourrait entraîner un délai de plusieurs mois.

 

Ban Ki-moon a précisé que le président français François Hollande s’était engagé à envoyer 400 militaires de plus, que l’UE doublerait son contingent à 1000 soldats et que l’UA proposerait elle aussi d’augmenter ses effectifs.

 

De son côté, l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), le plus important bloc mondial de pays musulmans, a accepté, jeudi, d’envoyer une mission d’enquête de haut niveau en République centrafricaine et de nommer un représentant spécial pour coordonner ses efforts avec l’UA et l’ONU.

 

La mission de l’OCI visitera la capitale centrafricaine afin d’analyser la situation, témoigner de sa solidarité envers les musulmans et collaborer à toute discussion de paix.

 

Elle sera dirigée par Lounceny Fall, le ministre des Affaires étrangères de la Guinée.

 

 

 

 

(façade de magasins de musulmans pillés et détruits à Bangui)

Centrafrique: il faut plus de soldats, dit l'ONU
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21 février 2014 5 21 /02 /février /2014 04:36

 

 

 

2014-02-21 01:50:42  xinhua

 

La situation nutritionnelle des dizaines de milliers de personnes ayant fui les violences en Centrafrique pour se réfugier au Tchad, surveillée de près par le Programme alimentaire mondial (PAM) et ses partenaires, est préoccupante, déclare l'agence onusienne dans un communiqué publié jeudi dans la capitale tchadienne.

 

"Depuis janvier 2014, le PAM distribue des vivres aux rapatriés et réfugiés dans les centres de transit au sud du Tchad. Deux distributions de rations de 7 jours, composées de céréales, de légumineuses, de l'huile et de farine enrichie, ont déjà été effectuées. Le PAM a également 15 tonnes de biscuits à haute valeurénergétique, qui sont distribués immédiatement aux personnes arrivant dans les sites de transit.

 

Environ 39.000 personnes ont déjà reçu des vivres du PAM, pour un total de 120 tonnes de nourriture", indique le texte dont Xinhua a obtenu copie.

 

Le PAM Tchad assure, par ailleurs, préparer une opération d'urgence, ciblant 150.000 personnes pendant 6 mois pour un budget total de 16,3 millions USD. Il prévoit d'aider 50.000 personnes avec l'aide en nature, tandis que 100.000 recevront des bons alimentaires.

 

"Il est nécessaire que le PAM reçoive des fonds immédiatement pour pouvoir acheminer les vivres nécessaires et mettre en place les transferts monétaires", précise le communiqué.

 

Selon l'agence onusienne, plus de 58.000 personnes sont entrées au Tchad depuis l'intensification des violences en République centrafricaine en décembre 2013. 80% des personnes qui arrivent sont des retournés tchadiens, tandis que 20% sont des ressortissants centrafricains. Le HCR a déjà enregistré 6.555 réfugiés centrafricains, majoritairement des femmes et des enfants, à N'Djamena, et dans le sud du Tchad.

 

Dans les camps du sud du Tchad, le PAM assiste déjà 68.000 réfugiés centrafricains, présents au Tchad depuis 2003.

 

Mercredi, le gouvernement tchadien a déclaré la fin des opérations de rapatriement de ses ressortissants en Centrafrique." Même si la grande majorité de ces personnes sont d'origine tchadienne, elles vivent en RCA depuis des années et ne bénéficient donc plus d'un réseau de soutien au Tchad. Elles auront besoin d'assistance à court et à moyen terme, puisqu'elles retournent s'installer dans des régions fragiles et touchées par l'insécurité alimentaire, comme le Salamat et le Batha", prévient le PAM.

 

 

 

(rapatriés tchadiens de Centrafrique ici regroupés à Goré)

Tchad: la situation nutritionnelle des rapatriés de la Centrafrique est préoccupante (PAM)
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Published by Centrafrique-Presse.com