CENTRAFRIQUE-PRESSE.COM - Notre Mission : Toujours vous informer.
PARIS 08-04-2014 à 19h00 (Reuters) - La France s'est dite favorable mercredi à la relocalisation des populations musulmanes prises pour cibles par les milices anti-balakas en Centrafrique, tout en estimant que le déplacement des populations ne devait survenir qu'en dernier recours.
"La France est attachée à la protection de toutes les populations en République centrafricaine, y compris évidemment des populations musulmanes qui font l’objet de menaces et d’attaques intolérables", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Romain Nadal, lors d'un point presse.
L'ambassade de France en RCA "procède à une évaluation de la situation des différentes localisations musulmanes, notamment au nord de Bangui", la capitale, a-t-il indiqué. "Nous sommes en faveur d’une relocalisation des personnes qui en exprimeraient le souhait" même si "le déplacement des populations doit être un dernier recours."
Le Haut commissariat de l'Onu pour les réfugiés (HCR) s'est dit prêt la semaine dernière à participer à l'évacuation d'urgence de 19.000 musulmans vivant à Bangui et dans d'autres régions en raison des menaces que les milices chrétiennes anti-balakas font peser sur ces populations.
Cette initiative a été rejetée par le commandant de l'opération française Sangaris, le général Francisco Soriano, opposé à ce que la France réalise cette opération d'évacuation.
"Ma réponse est claire: je m'y refuse. Notre rôle est de protéger les populations et de tout faire pour qu'elles puissent vivre là où elles ont toujours vécu", a-t-il déclaré jeudi dernier lors d'une visio-conférence.
INQUIÉTUDES DES MUSULMANS
Plus d'un an après le début de la crise en Centrafrique, la situation sécuritaire reste préoccupante dans le pays et les 6.000 soldats de la force africaine Misca déployés aux côtés des 2.000 soldats français de l'opération Sangaris peinent à restaurer la sécurité.
Le coup d'Etat des rebelles musulmans de l'ex-Séléka en mars 2013 a été suivi par plusieurs mois d'exactions contre les chrétiens. Les violences se sont ensuite généralisées et ont pris pour cible les musulmans. Au total, des milliers de personnes ont été tuées et près d'un million d'autres ont été déplacées.
La décision du Tchad de retirer de la Misca son contingent fort de 850 hommes après avoir été accusé par l'Onu d'avoir tué une trentaine de civils fin mars à Bangui risque de compliquer un peu plus la donne dans le pays.
Dans une interview à France 24 diffusée mercredi, le chef de la Misca, Jean-Marie Michel Mokoko, estime que le retrait des soldats tchadiens est vécu avec inquiétude par les musulmans qui voyaient un peu dans les Tchadiens, accusés de partialité en raison de leur proximité avec les ex-Séléka, "leurs protecteurs."
"Leur départ, notamment dans la région de Bossangoa, va être difficile pour les populations et nous nous attendons à ce qu’il y ait des départs", a-t-il dit.
(Marine Pennetier et John Irish, édité par Yves Clarisse)
Musulmans menacés en RCA : Paris favorable à des évacuations en "dernier recours"
PARIS, 8 avril 2014 (AFP) - L'évacuation des civils musulmans menacés en Centrafrique, qui entérine de facto un nettoyage ethnique dénoncé par les ONG, "doit être un dernier recours", mais "l'urgence aujourd'hui, c'est de sauver des vies", a déclaré mardi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Romain Nadal.
"La France estime que le déplacement des populations doit être un dernier recours. Néanmoins, elle contribue à faciliter des évacuations ponctuelles, en accord avec les populations concernées, notamment dans les cas où leur sécurité et l'accès de l'aide humanitaire ne peuvent pas être garantis", a-t-il déclaré.
Jeudi dernier, le chef de l'opération militaire française Sangaris en Centrafrique, le général Francisco Soriano, s'était dit opposé à l'évacuation des populations musulmanes (19.000 personnes, selon l'ONU) menacées par les milices anti-balaka à dominante chrétienne.
"Ma réponse est claire : je m'y refuse. Notre rôle est de protéger les populations et de tout faire pour qu'elles puissent vivre là où elles ont toujours vécu", avait-il déclaré à la presse.
"Erreur majeure" et "décision inacceptable", avait réagi sur twitter le directeur urgences de l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch, Peter Bouckaert.
Plusieurs ONG ont dénoncé ces derniers mois un "nettoyage ethnique" en Centrafrique, où les musulmans sont tués ou contraints à l'exode par les anti-balaka.
Ces milices ont été initialement formées en réaction aux exactions commises par la Séléka, une coalition de rebelles musulmans qui avait renversé le président Bozizé en mars 2013, avant d'être chassée du pouvoir en début d'année. Mais les anti-balaka s'en prennent depuis des mois à la population musulmane, assimilée aux anciens rebelles.
Selon l'ONU, la proportion des musulmans a chuté de 15% à 2% de la population totale de la Centrafrique.
"L'urgence, aujourd'hui, c'est de sauver des vies", a souligné M. Nadal.
Quelque 2.000 soldats français et 6.000 militaires africains sont déployées en Centrafrique sous mandat de l'ONU avec pour mission de restaurer l'ordre et la sécurité dans ce pays plongé dans le chaos.
"L'objectif est de protéger les populations. Le constat d'échec, c'est celui de la réconciliation nationale, qui prend plus de temps", a-t-il reconnu.
APA-Bangui (Centrafrique) - APA 2014-04-08 16:02:07
Les principaux lieutenants de la rébellion coalition séléka réunis au sein du Comité militaire de crise piloté par le coordonnateur le général Aubin Issa Issaka, ancien directeur général de la sécurité présidentielle, ont exprimé, mardi à Bangui, leur volonté de faire la paix avec le peuple centrafricain et surtout avec les miliciens du mouvement anti-balaka.
''Contre vents et marrées des provocations, agressions et exactions des mouvements anti-balaka, la coalition séléka a opté pour la paix, bien que la coalition a les moyens de répliquer à ces attaques'', a dit Abakar Moustapha, le porte-parole de ce comité, lisant une déclaration signée plusieurs généraux.
Il a ajouté : ‘'Notre volonté irréversible de préserver la paix s'explique par notre acceptation du cantonnement de tous nos éléments à Bangui et en provinces. La poursuite du désarmement de nos hommes sur toute l'étendue du territoire''.
Il a par ailleurs appelé les forces de Sangaris à poursuivre les opérations de désarmement afin de créer des conditions du retour d'une vie à la normale, ‘'sans présence ni crépitement des armes''.
Interrogé par APA, le général Issa Issaka : ‘'Nous sommes prêts pour le désarmement afin de reconstruire la RCA, un patrimoine commun à tous les centrafricains. Nous sommes aussi prêts à pardonner à tous ceux qui nous agressent et à pardonner les autres''.
Le transfert des Séléka depuis le Camp Béal et la base du RDOT jusqu'au bataillon de soutien et des services (BSS) a été assuré par la sécurité des troupes de la Misca.
La déclaration a été signée par les généraux Issa Issaka, Abdel Karim Moussa, Abakar Zackaria, Aroum Mahamat et Abakar Moustapha.
http://www.apanews.net/news/fr/article.php?id=600855#sthash.W43ZDuSi.dpuf
http://www.france24.com/ 08/04/2014
Interrogé par FRANCE 24, le chef de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca), Jean-Marie Michel Mokoko, revient sur le retrait du contingent tchadien, qui prend l'Union africaine de court et inquiète les musulmans.
Interrogé par FRANCE 24, Jean-Marie Michel Mokoko, le chef de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique, est revenu sur le retrait du contingent tchadien des forces de l’Union africaine, le plus important de tous. Un départ qui risque d’influer sur la situation.
"Les populations musulmanes sont inquiètes et voyaient un peu dans le contingent tchadien leurs protecteurs. Leur départ, notamment dans la région de Bossangoa, va être difficile pour les populations et nous nous attendons à ce qu’il y ait des départs", explique le chef de la Misca.
Le Tchad, régulièrement accusé de prendre parti en faveur des rebelles de la Séléka, composés essentiellement de musulmans, avait annoncé début avril le retrait de ses troupes, dénonçant "une campagne gratuite et malveillante" contre ses troupes. Le retrait des 850 soldats tchadiens présents en Centrafrique représente une perte non négligeable pour la Misca, qui compte aujourd'hui 6 000 soldats, épaulés des 2 000 militaires français de la force Sangaris.
L'Union africaine prise de court
S’exprimant à l’issue d’une rencontre avec le ministre de la Défense tchadien, Jean-Marie Michel Mokoko regrette une décision qui prend l’Union africaine de court. "On avait souhaité que cela se fasse dans des délais qui nous auraient arrangés", explique Jean-Marie Michel Mokoko. "Mais apparemment, la décision est irrévocable et immédiate. Dès qu’ils seront en mesure de quitter le territoire centrafricain, ils le feront", affirme-t-il, inquiet.
Car pour l’Union africaine, le retrait soudain des soldats tchadiens n’est pas sans conséquences. "On a quand même un bataillon qui fait défaut désormais. Or, je n’ai pas le temps de générer en très peu de temps, autant de monde qui puisse se substituer aux Tchadiens", déplore-t-il.
http://www.lavoixdelamerique.com/ mardi, avril 08, 2014 Heure locale: 15:37
En Centrafrique, le retrait du contingent tchadien continue de susciter des réactions. La dernière en date est celle du Général Mohamed Moussa Dhaffane, l’un des leaders de l’ex-coalition Seleka.
Au micro de notre envoyé spécial Bagassi Koura, il trouve regrettable le départ des Tchadiens, car pour lui le retrait d’un seul contingent pourrait entrainer d’autres.
Si on demande à un pays de retirer ses troupes, « finalement on va demander le retrait de toutes les forces internationales », dit-il.
Par ailleurs, il remet en cause le rapport de l’ONU sur les fusillades qui ont lieu au KM 12, fin mars, impliquant les militaires tchadiens dans la mort d’une trentaine de personnes civiles.
« Je ne doute pas de la sincérité des Nations unies. Mais je doute du canal par lequel le rapport a été transmis », explique-t-il.
APA-Bangui (Centrafrique) - 2014-04-08 13:18:30
Le président du Comité national olympique sportif centrafricain (CNOSCA), Jacob Gbeti, s’est concerté récemment avec tous les responsables des fédérations sportives retenues pour les jeux de la jeunesse africaine de Gaborone, capitale de Botswana.
Il s'agit des fédérations d'athlétisme, de badminton, de boxe, de judo, de tennis de table, de taekwondo, de karaté et de tennis.
‘'Ces athlètes vont être préparés à deux niveaux. Au niveau externat, nous allons mettre les moyens à leur disposition. La deuxième phase consistera en un internat où tous les athlètes et leurs coachs seront internés au moins 25 jours avant leur départ'', a indiqué Jacob Gbéti, ajoutant que dans les jours à venir chaque athlète doit faire son check-up et avoir son passeport.
Dans le contexte actuel en Centrafrique, le comité international olympique a un rôle à jouer ''dans la recherche de la paix, créer les conditions de la cohésion sociale et rassembler ce qui est épars. Le sport peut le faire'', a-t-il souligné.
Selon une source proche de CNOSCA, à l'issue des compétitions de Gaborone, les athlètes africains seront qualifiés pour les jeux olympiques de la jeunesse de Chine 2015. Organisés tous les quatre ans, cette manifestation regroupe les jeunes athlètes des deux sexes, âgés de 14 à 18 ans.
Après la rencontre avec les Centrafricains de France dans la Salle de Conférence de l’Hôtel Intercontinental, Madame Catherine SAMBA –PANZA, Présidente de Centrafrique a reçu en audience Monsieur Emmanuel Olivier GABIRAULT, Coordonnateur des Centrafricains de France, accompagné d’une délégation composée de Madame DAMBAGOA Marie Bernadette (cadre de santé), Léon ODOUDOU (ancien Ministre) Christian MOROUBA (Secrétaire général intérimaire, remplaçant le Secrétaire Général en déplacement), SOULEMANE ISMAEL, cadre (PNUD) et Joseph GRELA (cadre).
Le Coordonnateur des Centrafricains de France a tout d’abord remercié la Présidente pour cette audience malgré son programme très chargé et a présenté les membres de la délégation qui l’accompagne ainsi que les objectifs de l’organisation qu’il dirige.
Selon l’intéressé, la Coordination des Centrafricains de France a été mise en place le 11 janvier 2014 par une Assemblée Générale des compatriotes vivant en France, membres ou non d’associations ou de partis politiques, sans distinction de croyances religieuses, animés principalement par le souci d’efficacité de leurs actions, de leurs réflexions sur les grandes questions nationales à partir d’une plateforme commune qui les rassemble.
Son principal objectif est de permettre à chaque membre, selon sa spécialité, de réfléchir et proposer des solutions pour aider le pays, ce qui donne la possibilité à des cadres formés vivant à l’extérieur d’être utiles pour le développement national sans attendre d’entrer d’abord dans une structure officielle.
Trois de ses membres occupent actuellement de hautes responsabilités au sein de l’Etat.
Les premières actions de la Coordination des Centrafricains de France ont porté successivement sur la rédaction d’un mémorandum proposant une série de mesures d’accompagnement de l’intervention de la communauté internationale en Centrafrique, la publication de trois déclarations suggérant également des solutions jugées appropriées à la crise en cours afin de permettre le retour de la paix durable nécessaire à la reconstruction nationale. .
Elle vient par ailleurs de faire mettre en ligne une pétition réfutant toute perspective de partition de la République Centrafricaine, multiconfessionnelle, unie et indivisible.
Monsieur GABIRAULT a ensuite soumis à la Présidente trois sujets parmi tant d’autres qui préoccupent la Coordination des Centrafricains de France avec des propositions correspondantes, notamment :
A-L’AFFIRMATION DE L’AUTORITE DE L’ETAT ;
B- LES NECESSAIRES ACTIONS SOCIALES ET HUMANITAIRES LIEES A LA CRISE ;
C-LA RECONCILIATION ET LA RECONSTRUCTION D’UNE PAIX DURABLE.
En ce qui concerne l’affirmation de l’autorité de l’Etat, M. GABIRAULT a dit qu’elle doit se réaliser à travers la lutte contre l’insécurité, contre l’impunité à travers la justice et la reconstruction de l’administration.
Concernant la lutte contre l’insécurité, tout en se réjouissant du casernement des soldats centrafricains pour leur utilisation, le Coordonnateur des Centrafricains de France a indiqué qu’il est nécessaire de faire procéder préalablement à leur évaluation, leur recyclage dans des centres d’instruction pour permettre à beaucoup d’entre eux de recevoir une formation d’éthique militaire, de morale qui leur a cruellement fait défaut, de manière à d’agir conformément aux valeurs et normes des forces républicaines.
Il a ajouté que le rééquilibrage régional des forces armées centrafricaines est à rechercher à travers de nouveaux recrutements. Cependant, le rappel éventuel et exceptionnel pour un temps limité des soldats mis à la retraite mais encore valides peut pour des opérations de sécurisation être envisagé.
Quant au désarmement, il doit revêtir un caractère volontaire pour un délai assez court, et forcé à l’issue de celui-ci par un regroupement de forces avec la participation de gendarmes et policiers pour leur connaissance du terrain.
2° LA JUSTICE ET LA SOLUTION POLITIQUE A LA CRISE
Toujours dans le cadre de l’affirmation de l’autorité de l’Etat, M. GABIRAULT a précisé à la Présidente que la Coordination avait certes proposé la tenue d’une Table Ronde pour permettre aux Centrafricains de redessiner l’avenir du pays, mais compte tenu du contexte de la crise, la justice doit précéder toute concertation politique. Il a pour cela déclaré que les lois d’amnistie prises à l’occasion de précédents dialogues ont évité complaisamment aux auteurs de graves crimes leur traduction en justice sans pour autant favoriser la paix au sein de la nation en affirmant par ailleurs que la République
Centrafricaine ne doit pas demeurer un pays où on tue comme on veut pour espérer sur le pardon et les mêmes mesures pour recommencer les mêmes actes.
Le Coordonnateur des Centrafricains de France a déclaré pour cela qu’il est fondamental que les criminels, leurs coauteurs, les instigateurs de la haine interreligieuse pour des motifs politiques ayant occasionné le chaos généralisé du pays soient jugés de manière à éviter de confondre tout un peuple aux auteurs d’actes abominables commis parfois à visage découvert sur les chaines de télévision du monde entier.
3° LA RECONSTRUCTION DE L’ADMAINSITRATION Sur ce point le Coordonnateur de Centrafricains de France a attiré la très haute attention de la Présidente de Centrafrique sur l’administration du pays devenue anachronique, inadaptée à une société nouvelle et ne répondant plus aux exigences d’une nation moderne.
Etant également une condition essentielle pour une paix durable et une réconciliation nationale, il a dit que sa reconstruction doit prendre en compte non seulement des mesures de redéfinition des objectifs, de rendement, de recherche d’éthique, de lutte contre sa tribalisation, mais surtout des dispositions rigoureuses de neutralité dans un contexte de clivage qui se dessine entre chrétiens et musulmans.
B-ACTIONS SOCIALES ET HUMANITAIRES LIEES A LA CRISE
Ce deuxième important point développé par le Coordonnateur, porte :
1° sur l’organisation et le retour des réfugiés par la création de structures d’accueil tant à court terme qu’à long terme pour assurer les conditions matérielles de leur rapatriement, mais aussi globalement les conditions de leur réinsertion, en collaboration adéquate avec le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR), l’Office Mondial d’Immigration, les ONG spécialisées ;
2° la mise en place programmes de formation pour les mutilés et autres victimes des conflits armés afin de leur permettre d’être autonomes et éviter d’être demain des mendiants, ce qui serait moralement contraire à leur dignité ;
3°la réparation des préjudices d’ordre matériel et moral de la population par la création d’un Fonds d’indemnisation devant faire l’objet d’une recherche de financements sur le plan international auprès des organisations étatiques et non gouvernementales.
C-RECONCILIATION NATIONALE POUR UNE PAIX DURABLE
Sur ce dernier point, Monsieur GABIRAULT a également attiré la très haute attention de la Présidente de Centrafrique sur :
1°la lutte contre la vendetta : en expliquant que des dispositions sont à prendre dès maintenant pour prévenir une immense et inexpiable vendetta collective, à travers notamment un programme d’actions d’envergure d’apaisement, d’éducation de la population au civisme pour dépolluer les esprits grâce à des symboles communs pour assurer la cohésion nationale, la réconciliation nationale, le retour à une vie harmonieuse entre chrétiens et musulmans comme dans le passé ;
2°le problème préoccupant de la jeunesse : M.GABIRAULT a déclaré à ce sujet que dans la situation actuelle, les jeunes ont été utilisés toujours et comme toujours comme le fer de lance de la violence et que des enfants de 15 ans ou même moins, ont du sang sur les mains, certains ont dans les yeux le meurtre horrible de leurs parents, de leurs frères et sœurs, le viol de leurs mères, d’autres sont surtout à naître, fruit du viol.
Il a suggéré pour cela la mise en place de perspectives dans une dynamique de projets afin de les empêcher de succomber aux sirènes de la haine, tout en insistant sur la réforme du système éducatif dont l’échec est patent, afin de construire un nouveau pays avec la jeunesse ;
3°Le Coordonnateur a par ailleurs affirmé que l’implication nécessaire des religieux dont le rôle a été fondamental au cours de cette crise et de la société civile d’une manière générale dans le processus de réconciliation et de la médiation nécessite d’être appuyée et consolidée ;
4°En e qui concerne les médias, le Coordonnateur a déclaré qu’ils ont également un rôle essentiel à jouer, surtout comme vecteur de la paix pour dépolluer les esprits en faveur de la tolérance, de la réconciliation, rôle majeur nécessitant également un soutien approprié ; .
5°Pour terminer, Monsieur GABIRAULT a abordé la perspective de la partition du pays en expliquant que ce problème préoccupe fortement non seulement par les conséquences de plus en plus tragiques de la crise dans notre pays, mais surtout par l’idée qui se développe à la suite de la volonté de certains compatriotes, pour des raisons purement politiques, de voir le pays divisé en deux Etats, ce qui signifierait incontestablement la fin de la République Centrafricaine, nation multiconfessionnelle, unie, indivisible et devant le rester. .
Il a déclaré que cette perspective doit être combattue très fermement car sa simple évocation constitue une très grave incitation au clivage entre communautés chrétienne et musulmane qui ont pourtant vécu depuis une époque millénaire en parfaite harmonie et dans un profond brassage. .
Le Coordonnateur a également signalé le caractère de plus en plus préoccupant de cette question du fait qu’au moment où des auteurs d’actes répulsifs n’en mesurent pas présentement les conséquences, des associations centrafricaines de confession musulmane n’hésitent plus à l’évoquer dans des correspondances adressées au gouvernement ou dans des déclarations publiques, parallèlement aux discussions en coulisses dans des instances internationales. .
Il a attiré la très haute attention de la Présidente sur les graves conséquences d’une telle partition, source de conflits plus profonds, voire permanents entre musulmans et chrétiens. En terminant il a rappelé sur ce point les conséquences vivaces dans les esprits, de la séparation récente d’une même nation en en plusieurs Etats, partition qui ne constitue nullement un exemple à cautionner ou à imposer à la République Centrafricaine par la communauté internationale à cause d’une crise dont les causes, les instigateurs ou auteurs sont bien connus.
Après avoir remercié la Coordination des Centrafricains de France pour son importante contribution et Monsieur GABIRAULT dont elle a rappelé le combat en sa compagnie pour la paix et la réconciliation dans le cadre du Comité de Suivi du Dialogue National au sein duquel elle était Présidente et lui Vice-président, la Présidente de Centrafrique a souhaité vivement que cette participation au redressement du pays se poursuive.
Sur ce point la Présidente a promis dès son retour à BANGUI de faire communiquer son adresse mail au Coordonnateur et nommer un responsable qui se chargerait des contributions des Centrafricains de la diaspora qui y seront adressées pour les mettre à sa disposition.
1°Lutte contre l’insécurité et problème des Forces armées centrafricaines : La Présidente a expliqué que sa première préoccupation a été la sécurité, consciente que c’est l’insécurité qui a engendré le déplacement massif de la population. Les résolutions 21-21, 21-27 et 21-34 des nations unies ayant confié cette mission à la MISCA et aux forces françaises, celles-ci sont confrontées à un problème d’effectif mais à une guérilla urbaine.
Elle a informé la délégation de la Coordination des Centrafricains de France que les forces militaires centrafricaines sont actuellement casernées, dans le cadre d’un appel à une solution nationale, mais celles-ci ne sont pas armées pour des raisons liées aux deux résolutions des Nations Unies citées ci-dessus ayant fixé la mission de l’intervention internationale en Centrafrique. .
La seconde difficulté pour les équiper provient selon elle, non seulement de l’embargo qui pèse encore sur le pays, mais également de la réticence de la communauté internationale qui estime que ces forces sont tribales, s’appuyant sur l’image du lynchage d’un soldat par certains de ses collègues qui a fait le tour du monde lors du premier rassemblement militaire à l’ENAM. .
.
Elle a néanmoins précisé que des négociations sont en cours avec les Nations Unies au sujet de cette préoccupation.
En ce qui concerne le désarmement, l’expérience malheureuse du 5è arrondissement qui a été attaqué par la milice ANTIBALAKA dès que cette opération y a été réalisée l’a amenée selon elle, à suspendre celle du 3è arrondissement en attendant des conditions plus appropriées.
2° Lutte contre l’impunité à travers la justice : La Présidente partage la préoccupation de la Coordination pour ce qui est de la traduction de tous les instigateurs, auteurs, coauteurs de crimes, exactions, pillages, vols, viols dont a été victime la population centrafricaine au cours de cette crise.
3°En ce qui concerne l’administration, tout en prenant note des propositions de la Coordination, elle l’a informée de son intention de faire recours à l’assistance technique pour la gestion des décaissements qui viendraient du Fonds Monétaire International ou toute aide financière de la communauté internationale afin d’éviter les dérives du passé.
4° Au sujet des actions à caractère social et humanitaire : La Présidente a promis de communiquer au Coordonnateur des Centrafricains de France l’adresse d’organismes disposés à faire acheminer gratuitement en Centrafrique par avion ou bateau à partir de sites bien précis les biens à caractère humanitaire des différentes associations en provenance de la France, destinés à la population centrafricaine ; ;
5° En ce qui concerne la perspective de partition du pays, la Présidente a affirmé que tant qu’elle est à la tête du pays, cette scission n’aura pas lieu même si elle est dans le contexte actuel quelque peu naturelle, du fait que les Centrafricains musulmans, ressortissants du nord s’y sont retirés à cause des violences dans la capitale. Elle compte néanmoins tout mettre en œuvre pour les faire ramener dans leurs lieux habituels.
Dans l’ensemble et selon la Présidente, les différentes actions ou décisions du gouvernement prises dans le cadre de la gestion de la crise pour faire ramener la sécurité et la paix, font non seulement l’objet d’une insuffisante compréhension, mais surtout de contre pied par des manipulations diffuses.
Tout en informant la Coordination des critiques au sujet de la composition de son gouvernement qui manquerait d’équilibre géopolitique, elle promet procéder à une évaluation après ses 100 premiers jours à la tête du pays et en fonction des résultats, réaliser l’équilibre régional.
Pour terminer, la Présidente a demandé aux Centrafricains de France, de là où ils se trouvent, d’aider à une prise de conscience collective et individuelle pour sortir le pays du chaos actuel et le mettre sur la voie de la reconstruction, surtout que la mobilisation de la communauté internationale pour le pays est exceptionnelle à l’heure actuelle.
L’audience s’est achevée par l’annonce de l’arrivée du Secrétaire Général des Nations Unies, prévue le lendemain 05 avril 2014 à BANGUI.
Paris le 05 Avril 2014
Le Secrétaire Général pi de la Coordination des Centrafricains de France
Christian MOROUBA
Centrafrique : Martin Ziguélé : «Nous devrons nous désarmer moralement, intellectuellement, et physiologiquement pour avoir un comportement de paix…»
Cotonou le 8 avril 2014 © koaci.com – Rencontré à Cotonou, au cours d’un colloque sur la sécurité en Afrique, Ancien premier ministre, et Président du Mouvement de Libération du peuple Centrafricain (MLPC) Martin Ziguélé s’est prêté aux questions de koaci.com. Il donne un aperçu sur la situation de la Centrafrique et appelle les siens à la paix.
Martin Ziguélé , Ancien premier ministre, et Président du Mouvement de Libération du peuple Centrafricain (MLPC) ici ce dimanche à Cotonou (ph S, koaci.com) –
Koaci.com : L’actualité dans votre pays aujourd’hui c’est le départ du Tchad avec 850 de ses soldats de la mission de paix. Que pensez-vous de cette situation ?
Martin Ziguélé : Je pense que c’est une situation qui résulte de la décision d’un État souverain qui a exercé son droit sur les éléments de son armée nationale. Donc je ne suis pas en mesure de commenter la décision d’un État souverain. Il s’agit d’en prendre acte. Mais c’est de dire également que dans la situation difficile que vit notre pays, c’est à nous centrafricains de faire en sorte que dans nos relations avec nos pays amis contributeurs de la force international qui sont venus assurer la paix dans notre pays de prendre des dispositions pour que s’il y a des malentendus comme celui là nous puissions être en mesure de les gérer dans un cadre apaisé afin que l’objectif qui la sécurisation des populations centrafricaine soit une réalité rapide pour soulager les souffrances du peuple. En d’autres termes, il se peut que pour diverses raisons il y est des incidents graves et meurtriers entre certains contingents et la population centrafricaine mais nous devront aller au delà de la colère légitime ou des rancœurs pour régler ce problème de manière consensuel et apaisée. Le départ du Tchad quoiqu’on dise est un mauvais signal pour la cohésion de cette mission donc à terme çà joue contre les intérêts de notre pauvre population.
Avec ce départ ce départ quelles sera l’impact réel sur la mission de stabilisation ?
La force de Misca est composée de 6000 hommes dont 850 éléments Tchadiens. Si vous sous souvenez il y a quelques, le secrétaire général des Nation Unis, Ban Kin Moon a dit qu’en attendant que la force soit réellement en place il nous faut 3000 hommes supplémentaires pour permettre d’avoir un effectif critique afin de rétablir la paix et la sécurité sur toute l’étendue du territoire qui a quand même 622.000 km carré. C’est un espace qui est grand comme la France, le Luxembourg et la Belgique réunie ou il n’y a pas d’armée aujourd’hui et de police et gendarmerie. Même si 10 hommes étaient retirés de cette force là cela ne nous arrange pas.
Après les ‘’Séléka’’, on remarque aujourd’hui à Bangui la milice ‘’Anti-Balaka’’ qui sévie. Est-que la population centrafricaine peut avoir espoir que demain sera meilleur ?
Je crois que l’arrivée des forces de la Misca on évité un génocide en Afrique exactement comme il y a vingt temps au Rwanda. Souvenez-vous que les 5 et 6 décembre dernier Bangui a été attaqué par cette milice ‘’Anti-Balaka’’ et il y a eu 2000 morts en moins de deux jours. L’intervention des forces internationale a permis d’éviter ce bain de sang. Pour cela il faut leur rendre homme. En suite l’annonce de l’arrivée force du front plus demain celle des de l’Onu permettra à court sur de réduire à néant toutes velléités d’organisations ou de perpétuations actions armées par des groupes illégaux. Je crois que cela est possible. Toutes les conditions doivent être réunies et toutes les bonnes volontés doivent être mises à contribution pour que cela soit effectif.
Pensez-vous que 12 mois qui ont été donnés au nouveau président madame Catherine Samba Panza suffiront pour faire régner la paix, l’ordre et faire fonctionner à nouveau les institutions ?
Moi je pense qu’il ne faut pas prendre la question comme cela. Il faut se demander ce que chaque centrafricain doit faire à son niveau d’abord et avec l’appui de la communauté internationale après pour que la paix puisse vite revenir dans le pays et qu’après on puisse donner la parole au peuple. C’est de notre responsabilité d’ouvrer pour que cette paix la revienne. Vous savez tous que la guerre commence par le cerveau. Nous devrons nous désarmés moralement, intellectuellement, et physiologiquement pour avoir un comportement de paix, tenir un langage de paix et restaurer la paix entre les communautés en Centrafrique.
Ramener la concorde et le désir de vivre ensemble et le reste viendra. Il peut avoir un million de soldats dans le pays pour maintenir la paix mais si les centrafricains ne sont pas décidés à faire la paix, il n’y aura pas la paix. Donc ce n’est pas une question de calendrier à respecter. C’est question de résolution personnelle en tant que citoyen du pays de s’entendre et tout concours extérieur ne viendra que pour harmoniser notre volonté de vivre ensemble et de faire la paix.
Pensez-vous que l’ancien président Michel Djotodia doit revenir en Centrafrique pour répondre aussi des crimes que les ‘’Séléka’’ ont commis avant de prendre le pouvoir ?
Nous avons dit au sein du Mouvement de Libération du peuple Centrafricain (MLPC) de l’opposition démocratique qu’il doit avoir une commission justice et pardon. C'est-à-dire de faire la justice d’abord et le pardon ensuite. Il y un ensemble de dispositifs qui a été mis en place par la justice centrafricaine pour poursuivre un certain nombre de personne. Et ces dernières ont été identifiées par la justice centrafricaine et elles répondront de leur acte. Donc ce n’est pas à moi de dire de le faire. La justice à ses règles et est indépendante et son mode opératoire. En tant qu’individu je ne saurai désigner un tel ou autre sur cette question-là. Ce n’est pas mon rôle mais celui de la justice.
Vous êtes à Cotonou dans le cadre d’un colloque sur la sécurité en Afrique, de quoi retourne t-t-il ?
De l’avis de tous les participants, les amis progressistes de l’Afrique ou leurs représentants avec mos amis de la Fondation Jean Jaurès de la France, nous sommes allés vraiment au fonds des choses pour examiner de façon lucide toutes les causes de l’insécurité dans nos pays et nous sommes convenus que le vrai remède de insécurité c’est le développement et la démocratie.
Les résultats de vos assises seront-ils vulgarisés dans les pays africains pour que çà rentre dans les consciences ?
Nous avons résolu que non seulement de multiplier ces genres de rencontre mais de trouver des relais dans les institutions tel que, l’Union africaine, la Cedeao, l’Uemoa, la Cemac, la Ceac, la Sedec etc…pour que pussions le partager largement grâce à vous communicants avec nos populations. Toute réflexion qui ne débouche pas sur une vulgarisation c’est de spéculation intellectuelle.
Sékodo
http://www.adiac-congo.com/ Lundi 7 Avril 2014 - 16:26
Le secrétariat général de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Cééac) s’est dit indigné par les déclarations « déstabilisatrices et infondées » d’une certaine presse et des responsables de la Commission internationale des droits de l’homme de Genève accusant les forces de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (Misca) en général et du Tchad en particulier d'être à l’origine des affrontements ayant opposé les troupes tchadiennes de la Misca aux« bandes incontrôlées des anti-balaka »
« Cette campagne insidieuse et ourdie par ces milieux peu recommandables ne vise qu’un seul objectif : discréditer les forces internationales — à savoir la Misca, Sangaris — aux fins d’affaiblir leur action et de décapiter le centre de gravité stratégique politique de la Cééac », a déclaré Ahmad Allam-Mi.
Tout en comprenant la frustration que disent ressentir le Tchad et les Tchadiens face à la non-appréciation à la juste valeur de leurs efforts et sacrifices, le secrétaire général déplore le retrait du contingent militaire tchadien qui risque de handicaper la Misca dans ses efforts de restauration de la situation sécuritaire à Bangui et sur l’ensemble du territoire centrafricain.
S’agissant de la situation du 29 mars 2014, la Cééac tient à souligner que c’est par message du Comforce N°0353 /UA/MISCA/EM/OPS du 28 mars 2014 que le contingent tchadien de la Misca s’est déplacé de la position à l’intérieur du pays pour rejoindre Bangui où il a dû faire face au PK12 à une attaque des Anti-Balakas.
Par ailleurs, le secrétariat général de la Cééac fait observer qu’avant cette confrontation, les troupes internationales avaient été attaquées par les anti-balaka, faisant plusieurs morts et de nombreux blessés sans réaction de la commission internationale des droits de l’homme et de cette presse internationale.
Il a exhorté les populations centrafricaines, le gouvernement et les partis politiques, les organisations de la société civile patriotes à faire barrage à ces comportements pour conduire la transition à son terme et à faire preuve de responsabilité, de sagesse et de protection de la force internationale venue pour les aider à atteindre les objectifs politiques de la feuille de route.
Il se félicite que le Tchad réitère sa solidarité à la République centrafricaine et qu’il s’engage à continuer de la soutenir sous d’autres formes, afin qu’elle recouvre la paix, la sécurité, l’unité et réalise la réconciliation nationale.
Le secrétaire général reste convaincu que la République du Tchad continuera à apporter sa contribution aux efforts de la sous-région et de la communauté internationale en vue de la résolution de la crise centrafricaine.
Yvette Reine Nzaba
08/04/14 (Le Pays)
Décidément, les Centrafricains peinent à prendre le train de la réconciliation. En effet, alors que le monde entier se prépare à commémorer le 20e anniversaire du génocide rwandais, en RCA, les anti-balaka semblent vraiment vivre dans une autre galaxie, notamment celle de la haine et du rejet de l’autre. C’est certainement dans cette logique mortifère que ces derniers encerclent, depuis 4 jours, un quartier entier, habité par des Centrafricains de confession musulmane. Ainsi, c’est un massacre à grande échelle que ces fous, ces excités assoiffés de sang musulman, se préparent à commettre dans l’indifférence quasi totale des forces étrangères présentes dans le pays. Chose étrange !
Pendant combien de temps encore les anti-balaka vont-ils narguer impunément la communauté internationale ?
Il faut dire que s’il est difficile d’expliquer cette pulsion mortifère qui, comme un tourbillon, s’est emparée de cette frange de la population centrafricaine, il est davantage difficile d’expliquer cette inertie des forces Sangaris et de la MISCA face à cette dangereuse montée en puissance des anti-balaka. En effet, dès lors que les anti-balaka ont été clairement identifiés et qualifiés d’ennemis de la paix, rien, en principe, ne devrait empêcher une opération « coup de poing » contre eux de la part des soldats de la force Sangaris et de la MISCA afin de les mettre hors d’état de nuire. Pendant combien de temps encore les anti-balaka vont-ils narguer impunément la communauté internationale ?
Dans ces conditions, on est en droit de se demander à quoi servent vraiment les nouvelles résolutions que l’Union européenne et les Nations unies viennent de prendre en vue d’envoyer davantage de soldats en Centrafrique. Qui lèvera son fusil en direction de ces anti-balaka afin de desserrer l’étau autour de ce quartier musulman où des centaines d’hommes et de femmes sont condamnés à mourir de faim et de soif ?
Il n’y a pas de doute que le départ des soldats tchadiens, dans ces circonstances, constitue du pain bénit pour les anti-balaka. En effet, reconnus pour leur efficacité sur le terrain, ces soldats tchadiens avaient une raison supplémentaire de ne pas faire preuve de la moindre faiblesse à l’endroit des anti-balaka : la religion musulmane qu’ils ont, dans leur majorité, en partage avec ceux-là que les anti-balaka ont juré d’exterminer.
A l’heure actuelle, tous les ingrédients sont réunis pour provoquer en RCA ce qui s’est passé, il y a 20 ans au Rwanda
Le départ de ce contingent tchadien, dont « 850 hommes étaient déployés dans les villes du Nord où ils assuraient la sécurité de plusieurs milliers de musulmans », a donc ouvert un boulevard aux anti-balaka qui s’en frottent déjà les mains.
Sans les Tchadiens, qui arrêtera alors cette montée en puissance des forces du mal qui tuent sous le couvert de la religion chrétienne ? Sangaris ? Pas si sûr. Comme toutes les autres forces qui vont bientôt débarquer sur le sol centrafricain, les soldats (français) de la force Sangaris sont arrivés en RCA, avec dans leurs sacs-à-dos, la peur d’être un jour traînés devant un tribunal international, pour avoir tiré sur un tueur, fût-il un anti-balaka. Et pourtant, si rien n’est fait dès à présent, personne ne pourra plus tard empêcher une internationalisation du problème centrafricain, avec de possibles implications de groupuscules islamistes et peut-être même d’Al-Qaïda. Du reste, à l’heure actuelle, tous les ingrédients sont réunis pour provoquer en RCA ce qui s’est passé, il y a 20 ans au Rwanda, et que la communauté internationale commémore depuis hier, avec amertume et remords.
C’est pourquoi chacun devrait réfléchir à ces propos du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon qui, en route pour le Rwanda, a fait escale à Bangui : « la communauté internationale a fait défaut aux Rwandais, il y a 20 ans et nous risquons de ne pas en faire assez pour la Centrafrique ». La meilleure façon d’être sûr de ne pas avoir ces mêmes remords qu’il y a 20 ans, est d’arrêter, dès à présent, cette dangereuse montée en puissance des anti-balaka.
Dieudonné MAKIENI
Reportage à Bangui : les Tchadiens, cibles des milices armées chrétiennes
http://www.france24.com/ 07/01/2014
Les autorités tchadiennes sont suspectées d’avoir encouragé les ex-rebelles de la Séléka en Centrafrique. Civils et militaires originaires du Tchad subissent donc la vindicte des groupes d’autodéfense.
Des dizaines de familles tchadiennes sont venues trouver refuge dans l’ambassade du Tchad à Bangui. Comme tous les musulmans de Centrafrique, ils sont devenus la cible des anti-balakas (anti-machettes, en langue Sangui), une milice d’autodéfense chrétienne formée après la prise du pouvoir par les ex-rebelles de la Séléka.
La crise qui déchire la Centrafrique a ravagé leurs vies. Les anti-balakas pillent, brûlent les maisons et tuent… "Mon mari a été tué, témoigne Hajar Mahadi une jeune maman de trois enfants. Les anti-balakas l’ont attaqué alors qu’il ne s’y attendait pas. Ils l’ont tué, lui et son frère, à la machette". Un récit devenu presque ordinaire, à Bangui, tant les violences interconfessionnelles ensanglantent aujourd’hui la capitale centrafricaine.
Les Tchadiens visés par les anti-balakas
Selon l’ambassadeur du Tchad, 57 Tchadiens ont été tués depuis le début du conflit, de nombreux autres sont portés disparus. La communauté tchadienne est particulièrement ciblée par la milice d’autodéfense chrétienne en raison du rôle ambigu de N’Djamena dans la crise qui secoue aujourd’hui le pays. Certains accusent le président tchadien d’avoir secrètement soutenu la Séléka, aujourd’hui au pouvoir.
"La présence de quelques éléments tchadiens dans la Séléka n’a rien à voir avec l’État tchadien et avec les Tchadiens qui vivent ici depuis 40 ou 50 ans, précise Mahmat Charif Dawsa, l’ambassadeur. Et en plus, les forces armées qu’on a mis à disposition de la Misca [force africaine de maintien de la paix, NDLR] sont des unités qui relèvent de l’armée tchadienne, ils n’ont rien à voir avec la Séléka".
Les soldats tchadiens de la force africaine ont déjà payé un lourd tribut dans le conflit. Au cours du seul mois de décembre, ce contingent a perdu une dizaine d’hommes au cours d’accrochages avec des milices armées. Ce taux de perte est l’un des plus élevés de la Misca.