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8 septembre 2021 3 08 /09 /septembre /2021 20:56
Les premiers procès de la Cour pénale spéciale pour la RCA prévus pour fin 2021

 

Les premiers procès de la Cour pénale spéciale pour la Centrafrique prévus pour fin 2021

 

https://www.rfi.fr/ 08/09/2021 - 14:31

Les premiers procès de la Cour pénale spéciale pour la Centrafrique s'ouvriront avant la fin de l'année. C'est ce qu'a affirmé mardi 8 septembre, Alain Tolmo, substitut du procureur près la CPS. Cette juridiction mixte, composée de juges centrafricains et internationaux, a été créée en 2015. La CPS a pour mandat de poursuivre les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et génocides perpétrés en RCA depuis le 1er janvier 2003.

Cette Cour pénale spéciale n'a réellement pu commencer ses travaux qu'à partir de 2018. Mais actuellement, cette juridiction est prête pour rendre justice, selon Alain Tolmo :

« Il y a douze dossiers qui sont sous instruction préparatoire, donc des dossiers qui sont en enquête préliminaire au niveau de la phase policière de la recherche de la vérité. Il y a une vingtaine de mandats qui sont lancés pour justement appréhender les auteurs, complices ou commanditaires de crimes contre l’humanitaire. C’est un message que nous sommes en train de lancer aux bourreaux et aux futurs prisonniers qui font l’objet de nos mandats d’arrêt. La Cour est en train de travailler. Je ne peux pas à partir de ce micro vous donner des noms quelconques. Il existe la protection des victimes et des témoins. »

Selon le substitut du procureur, leur travail va permettre d'amener la Centrafrique vers la paix : « Il faut que nous assimilions calmement, fermement et sereinement vers les procès emblématiques. Voilà le travail de la Cour pénale spéciale et cela contribue à amener la paix dans ce pays qui est meurtri ».

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8 septembre 2021 3 08 /09 /septembre /2021 20:01
Le dictateur Alpha Condé encensé, le « putschiste » Mamady Doumbouya condamné
Le dictateur Alpha Condé encensé, le « putschiste » Mamady Doumbouya condamné

Lu pour vous

 

Le dictateur Alpha Condé encensé, le « putschiste » Mamady Doumbouya condamné

https://mondafrique.com/ By Francis Sahel 8 septembre 2021

Alors qu’elle n’a rien fait face à la dérive autoritaire du président Alpha Condé, auteur d’un coup d’Etat constitutionnel en 2020, la communauté internationale condamne unanimement la prise du pouvoir salutaire des militaires guinéens. Une duplicité totale. 

Depuis plusieurs mois, nombre d’observateurs de la vie politique guinéenne faisaient l’hypothèse que la descente aux enfers dans laquelle le président Alpha Condé, 83 ans, a entraîné son pays s’achève par une guerre civile ou un coup d’Etat militaire. C’est donc finalement l’option la moins mauvaise qui s’est produite, dimanche, avec le putsch perpétré par le Groupe des forces spéciales dirigé par le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya.

Au prétexte de la « non-ingérence » dans les affaires intérieures de la Guinée, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, l’Union africaine, les Nations unies et les partenaires bilatéraux de la Guinée ont regardé avec indifférence et même encouragé dans le cas de la Russie la folle ambition du président Alpha Condé de se maintenir à tout prix au pouvoir, au terme de ses deux mandats de cinq ans autorisés par la Constitution. En Guinée, personne n’a le souvenir d’avoir entendu les voix qui s’égosillent aujourd’hui pour condamner le coup d’Etat lorsque Alpha Condé a ouvert le chantier de la rédaction d’une nouvelle Constitution. 

La nouvelle Constitution d’Alpha Condé était une autre forme de coup d’Etat  

 En réalité, cette nouvelle Constitution était une autre forme de coup d’Etat puisque le seul but de l’exercice était de lui permettre de briguer un troisième mandat. Là-bas, personne ne se souvient d’avoir entendu des protestations vigoureuses lorsque le président renversé s’est octroyé la victoire à la présidentielle de 2020 au prix de la mort des dizaines de ses compatriotes. Les Guinéennes disent ne pas avoir entendu les mêmes qui défendent aujourd’hui l’ordre « constitutionnel », version Alpha Condé, lorsque des centaines d’opposants ont été jetés en prison, au lendemain de la présidentielle de 2020.

Pas moins de quatre opposants guinéens sont morts en prison, faute de soins, entre décembre 2020 et juillet 2021 alors des centaines d’autres attendent d’être jugés dans les cellules exiguës et insalubres. Leur sort n’a trouvé aucun écho auprès de la CEDEAO, de l’Union africaine ou des Nations unies. Seules les ONG de défense des droits de l’homme s’en sont émues.

Connu pour son tempérament volcanique, Alpha Condé ne cachait même pas les pratiques autoritaires de son régime  

 Convaincu de l’impuissance de cette communauté internationale, qui retrouve soudain sa vivacité après le coup d’Etat, Alpha Condé s’était lancé dans une dérive autoritaire dès le début de son troisième mandat. A Conakry, le siège de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UDFG), principale force d’opposition, est occupé depuis des mois par les forces de sécurité, sans aucun mandat légal. Le chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, s’était vu interdire de sortir du territoire national, par la seule volonté du président renversé. Dans la Guinée d’Alpha Condé, ni l’UFDG, ni M. Diallo n’ont pu solliciter une intervention de la justice, celle-ci étant aux ordres. Le président renversé était à la fois l’enquêteur, le procureur et le juge.

Connu pour son tempérament volcanique, Alpha Condé ne cachait même pas les pratiques autoritaires de son régime. Les organisations panafricaines, les Nations unies et les partenaires bilatéraux de la Guinée le savaient très largement. Tous ont donc laissé faire sans bouger le petit doigt. Les Guinéens estiment qu’ils ne sont donc pas légitimes aujourd’hui pour condamner une situation qui aurait pu être évitée à leur pays, si cette même communauté internationale n’avait pas été sourde et aveugle. 

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8 septembre 2021 3 08 /09 /septembre /2021 19:38
Arrestation au Cameroun de Hamadou Bouba des 3R

Lu pour vous

 

Arrestation au Cameroun de Hamadou Bouba, capitaine du groupe rebelle centrafricain 3R

 

https://www.stopblablacam.com/ Paru le mercredi, 08 septembre 2021 10:47

Hamadou Bouba, capitaine du groupe rebelle centrafricain Retour, Réclamation et Réhabilitation (3R), vient d’être arrêté au Cameroun, rapporte le quotidien à capitaux publics Cameroon tribune. Il a été interpellé le 1er septembre à Ngaoundéré, capitale régionale de l’Adamaoua, avec trois autres membres du 3R. Selon le média public, les quatre hommes sont accusés d’« infraction internationale, tentative de trouble à l’ordre public, faux en écriture publique et authentique, immigration clandestine avec complicité». Ils doivent comparaître devant le tribunal militaire pour répondre de ces accusations.

Hamadou Bouba a été arrêté suite à un renseignement fiable, alors qu’il projetait d’organiser des kidnappings dans la ville. Une descente menée par le bureau de la lutte contre la grande criminalité de la légion de gendarmerie de l’Adamaoua dans un domicile au quartier Bali, dans le centre-ville, a permis de mettre la main sur ce chef rebelle centrafricain, ainsi que sur son complice, Mamadou Abdoul Aziz, de nationalité camerounaise. L’enquête ouverte suite à cette opération et l’exploitation des suspects a abouti à l’interpellation de trois autres membres du groupe rebelle et d’un complice camerounais.

Lors de la perquisition, les gendarmes sont tombés sur de faux documents, de registres d’actes de naissance vierges, des cachets de plusieurs autorités camerounaises et de faux diplômes. Les éléments des forces de l’ordre ont également mis la main sur des photos des suspects posant en tenue de combat avec leurs camarades. Le mouvement rebelle 3R est l’un des plus puissants groupes armés en République centrafricaine (RCA), accusé de multiples exactions. Son leader, Sidiki Abass, est décédé le 25 mars dernier suite à des blessures par balles. Ce groupe a signé l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en RCA le 6 février 2019 « mais a commis des actes contraires à l’Accord et reste une menace pour la paix, la stabilité et la sécurité » dans le pays, selon le Comité du Conseil de sécurité des Nations unies.

 

P.N.N

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7 septembre 2021 2 07 /09 /septembre /2021 22:03
Moussa Faki Mahamat serait hospitalisé à Paris
Moussa Faki Mahamat serait hospitalisé à Paris

Lu pour vous

 

Où est Moussa Faki Mahamat, Président de la commission de l’Union africaine?

https://www.makaila.fr/ 6 Septembre 2021

Au moment où la Guinée traverse une crise politique majeure suite à un coup d’Etat, le Président de la Commission de l’institution continentale, Union africaine, Moussa Faki Mahamat se trouve dans une situation de santé préoccupante.

Évacué en France depuis deux semaines, le Président de la Commission de l’Union Africaine (UA), Moussa Faki Mahamat serait souffrant. Son pacemaker aurait lâché. Il est interné dans un hôpital parisien pour recevoir des soins appropriés.

C’est donc depuis son lit d’hôpital que le Président de la Commission de l’Union africaine a condamné le Coup d’Etat en cours en Guinée de commun accord avec le Président en exercice de l’Union africaine S.E. Félix Tshisekedi.

Selon une source confidentielle, la dégradation de l’état de santé du Président de la Commission de l’Union africaine, serait liée à la situation intérieure du Tchad où plusieurs membres de sa famille, ont été virés de leurs postes à responsabilité par le Conseil Militaire de la Transition (CMT).

Cette accumulation des ennuis, à la fois d'ordre familial et politique,  ont provoqué chez l’ancien ministre des affaires étrangères du Tchad, des soucis de santé. Il ambitionne lui aussi de diriger le Tchad.

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7 septembre 2021 2 07 /09 /septembre /2021 21:50
Le rôle des forces spéciales dans les armées ouest-africaines interroge

 

Coup d'État en Guinée: le rôle des forces spéciales dans les armées ouest-africaines interroge

https://www.rfi.fr/ 07/09/2021 - 20:02

Le coup d'État en Guinée remet sur le devant de la scène le débat autour du statut des forces spéciales dans les armées ouest-africaines. Depuis 2008, l'Afrique de l'Ouest a connu neuf putschs militaires : en Mauritanie, en Guinée, au Niger, au Mali ou encore au Burkina Faso. La plupart ont été perpétrés par des unités d'élite. Malgré cela, ces forces spéciales restent aujourd'hui au cœur du dispositif de lutte contre le terrorisme dans la sous-région.

Les soldats des forces spéciales sont des « des soldats qui appartiennent à des unités très bien dotées, ils disposent d'une formation de qualité et jouissent généralement d'une certaine autonomie », explique un spécialiste des questions de Défense. 

Des qualités aussi utiles dans la lutte contre le terrorisme qu'inquiétantes pour les pouvoirs en place qui ont longtemps adopté deux attitudes : dissoudre ces unités d'élite comme l'a fait le Burkina à la chute de Blaise Compaoré, ou les transformer en garde prétorienne comme l'a fait Idriss Déby au Tchad avec la Direction générale de service de sécurité des institutions de l'État.

Menace terroriste au Sahel

Aujourd'hui, la progression des groupes terroristes dans le Sahel et la menace qu'ils représentent pour toute la sous-région poussent les gouvernements à revoir leur position. D'autant que la France a aussi fait le choix de remplacer progressivement son opération Barkhane par Takuba, un groupement de forces spéciales européennes.

« Le problème c'est que les partenaires ouest-africains se concentrent sur les capacités opérationnelles de leurs unités d'élite, sans leur donner une doctrine claire », explique un ancien officier français, autrefois en poste dans la région. « Pour éviter les débordements, il faut savoir pourquoi l'on se dote de ces unités et dans quel but » conclut-il.

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7 septembre 2021 2 07 /09 /septembre /2021 17:37
Après le coup d'État, la Guinée commence à tourner la page Alpha Condé
Après le coup d'État, la Guinée commence à tourner la page Alpha Condé
Après le coup d'État, la Guinée commence à tourner la page Alpha Condé

 

Après le coup d'État, la Guinée commence à tourner la page Alpha Condé

 

https://www.rfi.fr/ 07/09/2021 - 16:08  Avec notre envoyé spécial à Conakry, Sidy Yansané

Deux jours après le coup d'État, les putschistes souhaitent donner des gages à la population avec des symboles forts. Mardi 7 septembre, le Comité national du rassemblement et du développement (CNRD) a commencé à démanteler les très contestés postes avancés qui avaient été mis en place au plus fort de la contestation contre le troisième mandat d’Alpha Condé. Un geste très politique de la part des militaires. Des négociations sont aussi en cours pour la libération de prisonniers politiques.

C’est lundi soir que l’annonce a été faite par le CNRD à la télévision nationale. Les fameux postes avancés (PA), basés dans plusieurs quartiers de Conakry, sont en phase de démantèlement depuis tôt ce mardi. Une annonce qui intervient deux jours après le coup d'État des soldats des forces spéciales qui a renversé le président Alpha Condé.

Ces énormes tentes aux couleurs militaires vertes abritaient des éléments de la gendarmerie, de la police et de l’armée. Elles avaient été installées en 2018 pour faciliter des interventions rapides des forces de l’ordre et de sécurité. Ces PA étaient très visibles au niveau de la capitale. Il suffisait d’arpenter la ville pour les voir en bord de route, notamment dans la grande commune de Ratoma, et sur la route Le Prince, « l’axe» comme on l’appelle ici, sur lequel défilaient les opposants depuis 2011.

Conakry reprend vie

Cette route traverse notamment les quartiers de Bambéto et Cosa où de nombreux manifestants sont tombés dans des affrontements répétés avec les forces de l’ordre. C’est donc un symbole du régime d’Alpha Condé qui disparaît et cette mesure est bien accueillie par les habitants de Conakry, qui reprend peu à peu vie ce mardi.

Depuis ce mardi matin, les boulevards retrouvent les embouteillages interminables. Les commerces sont ouverts, les habitants sont dans la rue et renouent doucement avec leur quotidien, ce qui montre que la vie continue malgré tout dans le pays.

Le nouveau pouvoir, lui, commence à dessiner les contours des prochains jours. Les militaires disent vouloir ouvrir une concertation nationale dont le but serait de définir les modalités de la transition et un gouvernement d’union nationale. En revanche, ils ne donnent pas plus de détails ni sur les participants à cette concertation, ni sur le calendrier.

Libération de prisonniers politiques

 

De son côté, l'opposition attend maintenant la libération de ses militants arrêtés pendant les manifestations contre le troisième mandat d'Alpha Condé. Les putschistes se sont engagés, ce mardi, à « accélérer » les libérations réclamées depuis lundi par le FNDC.

Parmi ces prisonniers, on peut compter plusieurs opposants et membres du Front national pour la défense de la Constitution, notamment l’activiste Oumar Sylla, alias Foniké Mengué. Il y a aussi des présidents de partis d’opposition et de mouvements d’opposition au régime d’Alpha Condé.

Des discussions sont en cours entre les avocats du FNDC et le ministère de la Justice sur les modalités de ces libérations. Le FNDC est impatient. Il s’était d'ailleurs un peu avancé en annonçant une libération dès lundi et il avait même appelé les populations à se mobiliser dans la rue pour accueillir les détenus.

À la suite de cette annonce, des centaines de personnes ont convergé vers la Maison centrale, la grande prison située à Kaloum. Les esprits ont commencé à s’échauffer, à tel point que les policiers ont dû utiliser du gaz lacrymogène pour disperser la foule et ont ensuite barricadé l’accès à la Maison centrale pour des raisons de sécurité.

 

Coup d’État en Guinée: les pays voisins restent silencieux, un sommet de la Cédéao mercredi

 

https://www.rfi.fr/ 07/09/2021 - 14:47

Si la communauté internationale a vite réagi, le dimanche 5 septembre, en condamnant le coup d’État en Guinée, les pays de la région et les institutions africaines apparaissent assez silencieuses depuis que Mamady Doumbouya a précisé ses intentions lundi, lors d’un discours.

Le Conseil paix et sécurité de l’Union africaine a pourtant tenu une réunion d’urgence lundi après-midi, mais il n’a diffusé aucun communiqué à l’issue et personne au sein de l’organisation ne souhaite communiquer.

Même silence de la part de plusieurs pays voisins. Il faut dire qu’Alpha Condé s’était mis beaucoup de ses homologues à dos ces derniers mois, notamment en décidant de se présenter à un troisième mandat et en refusant tout compromis sur le sujet. Certains des pays frontaliers de la Guinée ne semblent donc pas très affectés par sa mise à l’écart.

Sommet de la Cédéao mercredi

Si en public ils sont peu bavards, de nombreuses tractations se déroulent en ce moment en coulisse. Selon La lettre du continent, Alassane Ouattara est le premier chef d’État de la Cédéao à s’être entretenu lundi avec le nouvel homme fort de Conakry. Il aurait demandé à Mamady Doumbouya la libération rapide de l’ex-président Alpha Condé.

De son côté, la Cédéao a prévu de se réunir lors d’un sommet virtuel extraordinaire, mercredi, mis sur pied par Nana Akufo Ado, le président en exercice de l’organisation sous-régionale. La question du maintien de la Guinée au sein des institutions de la Cédéao sera au cœur des discussions.

 

 

INVITÉ AFRIQUE

 

Cellou Dalein Diallo: un coup de force «pertinent, mais les militaires n'ont pas décliné de calendrier électoral»

 

https://www.rfi.fr/ 07/09/2021 - 07:11

Voilà onze ans qu’il perd tous ses duels face à Alpha Condé et qu’il crie à la fraude électorale. Aujourd’hui, tout à coup, la route semble se dégager devant Cellou Dalein Diallo. Mais le chef de l’opposition guinéenne peut-il vraiment faire confiance aux militaires qui viennent de renverser Alpha Condé ? Pour la première fois depuis le putsch, le leader de l’UFDG, l’Union des forces démocratiques de Guinée, s’exprime. En ligne de Conakry, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier.

RFI : Après le coup de force de ce 5 septembre, est-ce que vous êtes soulagé ou est-ce que vous êtes inquiet ?

Cellou Dalein Diallo : Je suis soulagé et un peu inquiet. Soulagé parce que, vraiment, l’armée nous a débarrassés d’une dictature. Alpha Condé s’est emparé du pouvoir en modifiant la Constitution et en violant donc son serment. Ensuite, c’est un hold-up électoral qu’il a opéré le 18 octobre 2020. Si bien qu’il n’y avait plus d’issue.

Vous dites que vous êtes soulagé et en même temps, inquiet…

Ensuite, je suis inquiet parce que, d’habitude, lorsque les militaires viennent au pouvoir, souvent ils restent plus longtemps que prévu. C’est vrai que l’exposé des motifs du coup de force était pertinent. Ils ont touché tous les griefs qu’on a souvent dénoncés contre la gouvernance d’Alpha Condé. Mais, pour l’instant, ils n’ont pas décliné d’agenda, en termes de calendrier, en termes de temps pour la mise en place d’institutions légitimes par l’organisation d’élections transparentes et crédibles. Mais, je pense qu’ils ne tarderont pas à le faire. Et je l’espère.

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Ce dimanche, quand vous avez vu le président Alpha Condé prostré, muet au milieu des militaires qui venaient de le capturer, à quoi avez-vous pensé ?

A l’entêtement des dictateurs, parce que je pense qu’il a reçu beaucoup de conseils pour essayer d’instaurer le dialogue, pour éviter ces affrontements qui nous ont coûté très chers, parce que je dois dire que plus de 250 jeunes ont été abattus à bout portant. Mais, néanmoins, j’ai vu un homme réellement en difficulté et je n’étais pas à l’aise de voir un homme dans cette situation. Mais s’il avait fait preuve de sérénité, s’il avait cherché à consolider l’unité nationale, à instaurer la démocratie, à respecter les droits, je pense qu’il aurait pu conduire le pays à de meilleurs jours.

Que souhaitez-vous aujourd’hui pour Alpha Condé ?

Je me suis réjoui de constater qu’ils ont préservé sa vie, qu’il continue de jouir de ses droits, de voir ses médecins. C’est comme ça qu’il faut faire, même si lui, parfois, il a refusé cela à ses prisonniers. Il a détruit ses opposants. Je pense qu’il ne faut pas lui infliger la même chose qu’il a infligée aux autres. Il faut respecter ses droits et l’amener à répondre de ses actes.

Ce lundi midi, le chef des putschistes, le colonel Mamady Doumbouya, a annoncé l’installation d’un gouvernement d’union nationale qui sera chargé de conduire une transition politique. Comment réagissez-vous ?

J’accueille favorablement cette intention. Je pense qu’elle va se traduire par des consultations qui permettront de mettre en place justement un gouvernement d’union nationale pour conduire la transition.

Mais l’an dernier, est-ce que ce ne sont pas les forces spéciales du colonel Mamady Doumbouya qui ont réprimé très brutalement vos partisans dans les rues de Conakry ?

Je ne sais pas lequel des corps. Ce qui est vrai, c’est que l’armée a été réquisitionnée, même pendant les violences postélectorales, pour permettre à Alpha Condé d’avoir son troisième mandat. L’armée a été requestionnée, mais aussi la police, la gendarmerie. Toutes les forces de défense et de sécurité étaient sur le terrain. Mais, je ne peux pas dire que les hommes du colonel [Mamady] Doumbouya ont fait ceci ou cela ? puisqu’Alpha Condé n’a jamais voulu qu’il y ait des enquêtes sur ces crimes.

Ne craignez-vous pas que le colonel Mamady Doumbouya soit un nouveau capitaine Moussa Dadis Camara [qui avait pris le pouvoir il y a 13 ans et avait suscité de l’espoir, avant le massacre commis par l’armée guinéenne le 28 septembre 2009] ?

Je ne connais pas le colonel [Mamady] Doumbouya. Je ne sais pas. Les gens disent qu’il a une bonne formation militaire tout au moins. Je pense que, s’il a pris le risque de faire un coup d’Etat contre Alpha Condé, c’est qu’il est animé de bonnes intentions.

Est-ce que vous lui avez parlé depuis ce dimanche midi ? Non.

Est-ce que vous avez des échanges avec lui par l’intermédiaire de quelques amis communs ?

Je connais quelqu’un qui le connait. On a parlé, mais on n’a pas eu vraiment d’échanges.

Et vous en aurez bientôt ?

Sans doute. Cela dépendra, c’est à son initiative. Moi, je suis là. Je suis prêt à contribuer à mettre en place une transition crédible, capable justement d’organiser des élections libres et transparentes, des élections équitables pour que le peuple guinéen puisse choisir ses dirigeants, aussi bien au niveau législatif que présidentiel, et même au niveau local, puisque pendant le règne d’Alpha Condé, il n’y a pas eu d’élections. Il n’y a eu que des mascarades et parfois des hold-up flagrants.

Comment expliquez-vous les divisions qui se sont accrues ces derniers mois dans le camp Alpha Condé ?

N’oubliez pas qu’il y a la guerre de succession. Il y a beaucoup de gens qui agissaient pour être le dauphin officiel, pour être le vice-président ou qui se sont dits ‘Alpha Condé est âgé, il faut que je me positionne, il faut que j’élimine tel adversaire ou tel autre’. Cet adversaire peut aussi bien être dans la mouvance que dans l’opposition. Ce n’est pas pour rien aussi qu’on a sévi contre l’UFDG [Union des forces démocratiques de Guinée]. N’oubliez pas qu’on a plus de 100 prisonniers dans les geôles d’Alpha Condé et que moi-même, mon épouse, et mes collaborateurs en liberté, nous sommes privés de nos droits et libertés de voyager à l’étranger. Nos passeports sont saisis.

Le colonel Mamady Doumbouya est originaire de Kankan comme Alpha Condé. Est-ce que vous ne craignez pas que, comme Alpha Condé, il fasse tout pour vous écarter du pouvoir ?

J’espère qu’il ne fera pas cela, parce qu’il a parlé de consolidation de l’unité nationale, de rassemblement et de la réconciliation des Guinéens. Ce serait contraire en tout cas à son discours. Je souhaite qu’il traite tous les Guinéens sur le même pied pour qu’on puisse organiser des élections libres et transparentes, pour que les Guinéens choisissent librement leurs dirigeants. Quelle que soit l’origine de ce Guinéen, celui qui va l’emporter, il faut qu’il soit proclamé président de la République.

Est-ce que même divisés, les gens du camp Alpha Condé ne se retrouvent pas tous contre votre personne, contre Cellou Dalein Diallo ?

Alpha [Condé] a mis en œuvre beaucoup de manœuvres pour justement isoler Cellou parce que, évidemment, je suis resté avec mon parti une force politique redoutable qui gagne les élections. Et il a toujours utilisé la stigmatisation ethnique pour essayer de rassembler aussi large que possible contre le principal opposant qu’il n’a jamais pu battre en réalité dans les élections. Mais ceci dit, je pense que, tout comme le colonel [Mamady] Doumbouya a été animé par un sursaut patriotique et a pensé à la nation, a pensé au pays, il faut que les autres renoncent au tribalisme et à l’ethnocentrisme primaire, qui justement causent d’énormes préjudices à notre pays actuellement.

Vous faites confiance au colonel Mamady Doumbouya ?

Jusqu’à preuve du contraire, je fais confiance au général Doumbouya et à son équipe. Je pense que la Guinée a besoin de patriotes pour sortir le pays de cette situation, aller à la réconciliation nationale, aller vers l’instauration d’une démocratie apaisée.

A condition que la transition militaire ne dure pas trop longtemps ?

Oui. Il serait souhaitable qu’elle ne dure pas longtemps dans la mesure où, pour mener les réformes devant conduire à la réconciliation nationale, la première mission d’un gouvernement de transition, ce sera de réunir les conditions d’une élection libre et transparente et de l’organiser le plus tôt possible.

Voulez-vous prendre votre revanche sur Alpha Condé ?

Non, je ne dirige pas mon combat contre un individu ou contre un groupe particulier. Moi, j’ai envie de répondre à l’attente de la population. J’ai l’ambition d’être celui qui va instaurer une véritable démocratie dans notre pays, garantir la sécurité de tous les citoyens et l’exercice par chacun d’eux de tous les droits qui leur sont reconnus par la Constitution.

Que pensez-vous de la réaction de la communauté internationale qui est très hostile à ce coup de force ?

Je pense que ce sont des réactions pour la forme, dans la mesure où, au niveau de la Cédéao [Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest] et de l’Union africaine, lorsqu’on abattait comme des lapins des manifestants contre le troisième mandat, on ne les a pas entendus. On ne les a pas vus.

 

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7 septembre 2021 2 07 /09 /septembre /2021 13:08
La diplomatie française veut reprendre «un dialogue constructif» avec Bangui
La diplomatie française veut reprendre «un dialogue constructif» avec Bangui

 

Centrafrique : la diplomatie française veut reprendre «un dialogue constructif» avec Bangui

https://www.rfi.fr/ 07/09/2021 - 03:24 

Sylvain Itté, ambassadeur français pour la diplomatie publique en Afrique effectue actuellement une visite de 5 jours en République centrafricaine. Le diplomate fraîchement nommé à ce poste rencontre notamment le Premier ministre, le directeur de cabinet de la présidence, la ministre des Affaires étrangères, celui de la Communication, la société civile et les journalistes dans un contexte où l’axe Paris-Bangui traverse une zone de turbulence.

Objectif annoncé : « dresser un bilan » des relations franco-centrafricaine pour reprendre « un dialogue constructif ». La France a gelé son aide budgétaire et suspendu une partie de sa coopération militaire au printemps.

En cause selon Paris, l’influence grandissante des paramilitaires russes en RCA et la multiplication des fausses informations et propos hostiles à la France. Des « manipulations » selon Sylvain Itté. « Elles sont multiples, multiformes, elles se situent ici en RCA, en France, dans des pays limitrophes de la RCA. Nous les connaissons, nous savons absolument qui en sont les auteurs et parfois les commanditaires. »

Serge Ghislain Djorie, ministre de la Communication et des médias et porte-parole du gouvernement : « Nous voulons dire à l’ensemble de la population centrafricaine et de la population française que nous n’avons aucun souci avec la France. Par rapport à ce qui se trame en termes de campagne de désinformation, nous allons travailler là-dessus. Ceux qui sont en charge de cela, nous commençons à les identifier. Je pense que dans un bref délai, nous allons répondre à leurs préoccupations. »

En coulisses on apprend qu’il s’agit de passer un message ferme aux autorités centrafricaines pour obtenir, dit-on, des « actes concrets » suite aux promesses de normalisation du nouveau gouvernement Dondra. Tandis que le président Touadéra vient d’installer le comité d'organisation du dialogue républicain, longtemps réclamé par les partenaires internationaux.

 

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6 septembre 2021 1 06 /09 /septembre /2021 14:24
Alpha Condé, la fin brutale d'une carrière politique mouvementée
Alpha Condé, la fin brutale d'une carrière politique mouvementée
Alpha Condé, la fin brutale d'une carrière politique mouvementée

 

INVITÉ AFRIQUE

Aliou Barry (Guinée): « Cette force spéciale créée par Alpha Condé s'est retournée contre lui »

   06/09/2021 - 06:13

Coup de force en Guinée Conakry. Depuis ce dimanche 5 septembre, des militaires ont capturé le président Alpha Condé et affirment avoir pris le pouvoir. Pourquoi ce soulèvement ? Qui en est le chef ? Mamadou Aliou Barry dirige le Centre d'analyse et d'études stratégiques de Guinée. Aux éditions Descartes et Cie, il vient de publier Revenir, la Guinée, l'exil, le retour, l'avenir. De passage à Paris, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. 

 

Guinée: le chef des putschistes Mamady Doumbouya promet un nouveau gouvernement

https://www.rfi.fr/  06/09/2021 - 14:51

Au lendemain du coup de force qui a renversé le président guinéen Alpha Condé, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya a reçu ce lundi matin 6 septembre tous les membres de l'ancien gouvernement et les responsables des institutions. Il a ensuite, dans un discours, promis la mise en place d'un « gouvernement d'union nationale » et assuré qu'il n'y aurait pas de « chasse aux sorcières ».

C'était le rendez-vous crucial de cette journée. Les ministres sortants et les responsables régionaux étaient convoqués par les putschistes au palais du peuple pour une réunion dont « tout refus de se présenter sera[it] considéré comme une rébellion », avaient-ils prévenu.

La réunion a été retransmise à l'extérieur du Palais du peuple par des hauts parleurs. À son arrivée, le chef des putschistes, le colonel Mamady Doumbouya a été acclamé. La cérémonie a commencé par une minute de silence à la mémoire des victimes du régime d’Alpha Condé.

Mise en place d'un nouveau gouvernement

Les plus hauts dignitaires du régime d'Alpha Condé ont répondu présents à la convocation. Le Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana, le ministre de la Défense Mohamed Diané, le ministre de la Sécurité, le porte-parole du gouvernement, le président de l'Assemblée nationale Amadou Damaro Camara et celui de la Cour constitutionnelle étaient présents. Plusieurs autres ministres ont également participé à cette réunion comme le président de la Haute autorité de la Communication Boubacar Yassine Diallo ou encore le président de la CENI.

Pour les putschistes du Comité national pour le rassemblement et le développement (CNRD), la présence des plus hautes autorités civiles de la capitale guinéenne signe la prise en compte du coup de force de dimanche et leur adhésion. Ils s'assurent ainsi de l'allégeance de ces figures politiques guinéennes.

Après avoir reçu les hommes forts de l'ancien gouvernement, le lieutenant-colonel Doumbouya a tenu un discours dans lequel il a promis la mise en place d'un « gouvernement d'union nationale ». « Les secrétaires généraux des ministères assureront la continuité des services jusqu'à la mise en place du prochain gouvernement », a-t-il précisé. En attendant, les documents de voyage et véhicules de fonction doivent être remis aux autorités.

Côté économie, le chef des putschistes a annoncé une concertation « pour écrire les grandes lignes de la transition » et a également demandé aux compagnies minières de poursuivre leurs activités. « À cet effet, les frontières maritimes restent ouvertes pour les activités d’exportations des produits miniers. Le comité assure les partenaires qu’il respectera toutes ses obligations et rappelle son engagement à favoriser les investissements étrangers dans le pays », a-t-il déclaré. 

Réouverture partielle des frontières

De son côté, l'opposition à Alpha Condé, en particulier le collectif de la société civile FNDC, attend la libération d'une petite dizaine de ses représentants. Elle avait appelé la population de Conakry à manifester ce lundi en soutien « à nos héros injustement détenus à la maison centrale » et qui seront libérés, sans grand succès. Une information non confirmée par le CNRD.

Selon une annonce ce lundi du porte-parole de l'armée à la télévision nationale, les frontières terrestres et aériennes ont été rouvertes pour les échanges commerciaux et humanitaires.

 

Guinée: Alpha Condé, la fin brutale d'une carrière politique mouvementée

 https://www.rfi.fr/   06/09/2021 - 09:10

Un Comité national du rassemblement et du développement (CNRD), dirigé par le chef des forces spéciales, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, annonce avoir arrêté Alpha Condé et suspendre la Constitution. Les putschistes disent que le chef d'État est avec eux et qu'il va bien. En dehors de quelques images et vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, aucune autre nouvelle d'Alpha Condé. Celui qui a dirigé la Guinée pendant onze ans et venait d'être élu pour un troisième mandat, a marqué la vie politique guinéenne pendant un demi-siècle. Une carrière à rebondissements durant laquelle il aura connu l'exil, la prison et le pouvoir suprême.

Alpha Condé et la politique, c'est une histoire vieille d'un demi-siècle. La politique a toujours été son élément. Il y est entré dès ses études dans les années 1960, en France, au sein de la FEANF, la Fédération des étudiants d'Afrique noire. Alors que la Guinée vit sous le régime autoritaire de Sekou Touré, Alpha Condé fonde depuis Paris un mouvement d'opposition, ce qui lui vaudra une condamnation à mort par contumace de Sekou Touré.

Après la mort de ce dernier, et alors que le pays se démocratise, il rentre en Guinée et met sur pied le RPG, le Rassemblement du peuple guinéen, parti devenu l'excroissance de cet homme à la forte personnalité et aux idées marquées à gauche. Battu aux élections présidentielles de 1993 et 1998 par Lansana Conté, il est arrêté puis jeté en prison.

Celui que l'on surnomme alors un peu hâtivement « le Nelson Mandela d'Afrique de l'Ouest » sera condamné à cinq années de prison, puis libéré au bout de vingt mois sous la pression internationale. Il lui faudra attendre la mort de Lansana Conté en décembre 2008 et la déliquescence du régime putschiste de Moussa Dadis Camara pour qu'il accède enfin au pouvoir en 2010 à la faveur d'une élection présidentielle contestée.

S'ensuivent dix années de pouvoir souvent solitaire et parfois autoritaire, où ce politicien rusé mettra tout en œuvre pour conserver son fauteuil, faisant fi de la contestation populaire et d'une opposition qui lui reprochait de manipuler les urnes et la Constitution.

BLICILe président déchu aux mains des putschistes

Désormais, l’avenir du président déchu est en suspens. Les putschistes du CNRD affirment le détenir. Mais où ? Selon le colonel Mamady Doumbouya, meneur du coup d’État, Alpha Condé serait « dans un lieu sûr » et aurait même « vu un médecin ». Dans une vidéo tournée et diffusée par les putschistes, on peut voir Alpha Condé assis sur un canapé. À ses côtés, un militaire en tenue de combat, visage masqué, lui demande de confirmer qu’il n’a pas été brutalisé ou torturé. Le président détenu refuse de lui répondre.

Alpha Condé sera-t-il contraint par les putschistes à la démission ? Pourrait-il continuer de jouer un rôle dans la vie politique de la Guinée ? Dans le cas contraire, Alpha Condé sera-t-il relâché ? Sera-t-il autorisé à quitter le pays pour se réfugier à l’étranger, comme bon nombre de chefs d’État renversés ont pu le faire ?

Au Mali, le colonel Assimi Goïta, que certaines sources disent proche du colonel Doumbouya, a réservé un autre sort à Ibrahim Boubacar Keïta. Si le meneur du coup d’État d’août 2020 a autorisé le président déchu à quitter régulièrement le Mali pour se faire soigner à Abu Dhabi, la règle a été fixée dès le départ : l’ancien président demeure « à la disposition de la justice » de son pays.

La CEDEAO, l’Union africaine et les Nations unies exigent unanimement le respect de l’intégrité physique d’Alpha Condé ainsi que sa libération immédiate et sans conditions.

 

 

Guinée : la France condamne la tentative de putsch et appelle à la libération du président Alpha Condé

https://www.francetvinfo.fr/  Le Quai d'Orsay a réagi par communiqué dans la soirée au coup de force de militaires dans la journée. Ces derniers détiennent le président et ont annoncé la dissolution de la constitution à la télévision nationale.

La France "condamne la tentative de prise de pouvoir par la force" en Guinée et appelle à "la libération immédiate et sans condition du président Alpha Condé", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères publié dimanche 5 septembre dans la soirée.

Des officiers des forces spéciales guinéennes ont affirmé, plus tôt dans la journée, avoir capturé le chef de l'Etat Alpha Condé et "dissoudre" les institutions, mais une grande confusion règne à Conakry sur qui est maître de la situation. Le ministère de la Défense a pour sa part assuré avoir repoussé l'attaque des forces spéciales contre la présidence, malgré la diffusion d'une vidéo montrant le président Condé entre les mains des putschistes. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a condamné sur Twitter ce "coup de force" et demandé la libération d'Alpha Condé. Suivez notre direct. 

 "Dissoudre la Constitution" et "les institutions". "Nous avons décidé après avoir pris le président, qui est actuellement avec nous (...) de dissoudre la Constitution en vigueur, de dissoudre les institutions ; nous avons décidé aussi de dissoudre le gouvernement et la fermeture des frontières terrestres et aériennes", a dit le chef des forces spéciales, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, au côté de putschistes en uniforme et en armes. 

 Deux vidéos diffusées. Dénonçant une "gabegie", le lieutenant-colonel Doumbouya, drapé dans un drapeau guinéen, a ensuite réitéré cette déclaration à la télévision nationale peu après 14 heures GMT (16 heures en France), interrompant les programmes habituels. Les putschistes ont également diffusé une vidéo du président Condé entre leurs mains. Ils lui demandent s'il a été maltraité, et Alpha Condé, en jean et chemise froissée dans un canapé, refuse de leur répondre.

 Le ministère de la Défense livre sa version des faits. De son côté, le ministère de la Défense a affirmé dans un communiqué que "les insurgés [avaient] semé la peur" à Conakry avant de prendre la direction du palais présidentiel, mais que "la garde présidentielle, appuyée par les forces de défense et de sécurité, loyalistes et républicaines, ont contenu la menace et repoussé le groupe d'assaillants".

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6 septembre 2021 1 06 /09 /septembre /2021 00:17
Congo B : un scénario à la tchadienne pour la succession de Sassou 

Lu pour vous

 

Congo Brazzaville: un scénario à la tchadienne pour la succession de Sassou 

 

https://mondafrique.com/ par Francis Sahel 4 septembre 2021

Annoncé pour ce week-end, le retour du président congolais Denis Sassou Nguesso à Brazzaville après un séjour hospitalier en Suisse ne devrait pas mettre fin aux bagarres pour sa succession. Son fils Denis Christel pourrait lui succéder, comme l’a fait Mahamat Idriss Déby Itno en avril dernier au Tchad.  

Cette fois, l’alerte sur l’état de santé de Denis Sassou Nugesso, 78 ans dont 37 au pouvoir, qui connaitrait des sérieux moments d’absence, semble plus sérieuse que les précédentes. Le président congolais, qui séjourne à Montreux, en Suisse, pour « une batterie d’examens médicaux » n’est pas apparu en public depuis le 15 août, date de la fête de l’indépendance nationale. La première dame du Congo, Antoinette Sassou Nguesso, était attendue hier vendredi au chevet de son mari, après avoir subi des contrôles médicaux dans des hôpitaux parisiens. Pour rassurer l’opinion, l’entourage de Sassou a annoncé son retour, déjà reporté une première fois, pour ce week-end à Brazzaville.  

Mourir au pays 

Un fin connaisseur du Congo évoquait samedi matin l’hypothèse que le président congolais, que l’on savait souffrant depuis plusieurs années, ait choisi de revenir au pays pour sa fin de vie. Il ne veut surtout pas, selon lui, connaitre le sort de son gendre, le président gabonais Omar Bongo Ondimba, décédé en 2009 à Barcelone, en Espagne, après 41 ans au pouvoir. Dans l’hypothèse d’une disparition prématurée de Sassou, qui a été réélu en mars dernier pour un quatrième mandat, son fils Denis Christel tient aujourd’hui la corde pour lui succéder. Comme au Tchad, rien ne garantit à ce jour qu’au Congo le mécanisme constitutionnel, qui prévoit une période intérimaire suivie d’une présidentielle anticipée, sera respecté. Entré au gouvernement à la faveur du remaniement de mars, Denis Christel, naguère connu pour son appétence pour les revenus pétroliers, est super ministre de la Coopération internationale et des partenariats publics/privés. A 46 ans, « Kiki », de son petit nom, bénéficie d’un important réseau au sein du Parti congolais du travail (PCT, au pouvoir) dont il est membre du bureau politique. 

Soutien de l’armée 

La clé de la succession de Sassou, en cas de disparition inattendue, devrait être entre les mains de l’armée congolaise. Ce qui devrait profiter à Denis Christel. En 37 années de pouvoir, Sassou, lui-même ancien supérieur officier, a façonné une armée entièrement dévouée à son clan et à son ethnie tant sur les plans du recrutement, de la formation et de la nomination aux postes stratégiques et sensibles. Pour la hiérarchie militaire, Denis Christel offrirait les garanties de la poursuite de la jouissance de ses privilèges mais surtout l’assurance de l’impunité pour les crimes commis lors des années de répression (1998-2005 ; 2016-2017) dans la région du Pool, sud du pays.  

Restera, après le soutien de l’armée et du PCT, à Denis Christel de faire passer la pilule de la succession dynastique à la communauté internationale.  A ce niveau, les exemples du Mali et du Tchad montrent que tout se joue au rapport de forces.  Si la communauté internationale s’est accommodée d’une transition militaire dirigée au Tchad le général Mahamat Idriss Déby, d’une autre transition militaire conduite au Mali par le colonel Assimi Goïta, elle pourrait, à priori, plus facilement s’en remettre à une transition militaro-civile dirigée au Congo par Denis Christel. En tout cas, ce n’est pas la moribonde Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) qui pourrait s’y opposer. A l’échelle internationale, Denis Christel pourra alors compter sur le soutien de la Chine, premier partenaire économique du Congo, et de la Russie dont son père s’est fortement rapproché ces dernières années. 

 

 

Le président Denis Sassou Nguesso soigné en Suisse

By La redaction de Mondafrique 3 septembre 2021

Après les vacances du président camerounais Paul Biya à Genève, un autre chef d’Etat a choisi les rives du Léman comme destination estivale. Ce jeudi, Africa Intelligence, une lettre d’information sur l’Afrique généralement bien informée, confirmait la présence du président du Congo-Brazzaville Denis Sassou-Nguesso, 78 ans, qui cumule trente-sept ans à la tête de l’Etat pétrolier.

Selon cette publication, le vieux chef d’Etat subit depuis deux semaines «une batterie d’examens médicaux» dans une clinique de Montreux. Un séjour très discret. Cette fois, pas de manifestants faisant le siège du palace ou de la clinique, où résiderait le chef d’Etat, comme lors des nombreuses visites du président camerounais Paul Biya à l’hôtel Intercontinental.

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5 septembre 2021 7 05 /09 /septembre /2021 23:10
RCA : Un ancien chef d'une milice accusée de crimes de guerre arrêté

 

Un ancien chef d'une milice accusée de crimes de guerre arrêté en Centrafrique

 

05.09.2021 à 17:00

Un important ancien chef d'une des milices accusées de crimes contre l'humanité par l'ONU durant la guerre civile en Centrafrique a été arrêté à Bangui, a annoncé dimanche à l'AFP le ministre centrafricain de la Justice.

L'ex-capitaine Eugène Barret Ngaïkosset est un ancien cadre de la garde rapprochée de l'ex-président François Bozizé, renversé en 2013 par une coalition de groupes armés à majorité musulmane, la Séléka. Il a ensuite été un chef important des milices anti-balaka, à majorité chrétienne et animiste, fondées par M. Bozizé pour lutter contre la Séléka.

Ces deux groupes ont plongé le pays dans une sanglante guerre civile et ont été accusés en 2015 par l'ONU de "crimes de guerre" et "crimes contre l'humanité" durant les années 2014 et 2015, au paroxysme du conflit.

M. Ngaïkosset "a été arrêté samedi lors de l'inauguration de la nouvelle base logistique des forces armées centrafricaines" dans la périphérie de la capitale, a assuré à l'AFP le ministre centrafricain de la Justice, Arnaud Djoubaye Abazene.

"Il avait précédé les autorités sur le lieu des cérémonies" présidées par le président Faustin Archange Touadéra, a-t-il ajouté, sans plus de détail. Les chefs d'accusations retenus contre lui seront précisés "dans les prochains jours", a conclu le ministre.

La Cour pénale internationale (CPI) de la Haye comme une Cour Pénale Spéciale (CPS) à Bangui sont chargées de juger les criminels de guerre présumés en Centrafrique.

M. Ngaïkosset est surnommé par la presse centrafricaine "le boucher de Paoua" en référence à des massacres commis dans cette ville du Nord-Ouest par l'armée, de 2005 à 2007, lorsqu'il était un des commandants de la redoutable garde présidentielle de M. Bozizé.

Selon un rapport de l'ONG Human Rights Watch (HRW) de 2009, "des diplomates à Bangui avaient (alors) insisté auprès du président François Bozizé pour qu'il engage des poursuites judiciaires contre Eugène Ngaïkosset, commandant d'une unité de la garde présidentielle impliquée dans des atrocités généralisées commises dans le Nord-Ouest".

"A l’époque, il y avait eu un mandat d’arrêt international contre lui", a précisé M. Abazene.

L'ex-capitaine avait créé une faction des milices anti-balaka après la chute de M. Bozizé en 2013. Et un rapport de l'ONU, qui a gelé ses avoirs à l'étranger et émis un avis d'interdiction de voyager, l'a accusé en 2015 de "s’être livré ou avoir apporté un appui à des actes (...) contraires au droit international des droits de l’Homme".

La guerre civile a considérablement baissé d'intensité depuis 2018 mais des groupes armés, issus ou non de l'ex-Séléka et des anti-balaka, occupaient encore fin 2020 plus des deux tiers de la Centrafrique. Certains ont lancé en décembre une rébellion contre le pouvoir du président Touadéra. Ce dernier a été finalement réélu le 27 décembre et son armée, grâce à l'appui de centaines de paramilitaires russes et de soldats rwandais, a aujourd'hui largement reconquis le territoire.

© 2021 AFP

 

 

Centrafrique : arrestation du chef anti-balaka Eugène Ngaïkosset

https://www.aa.com.tr/ Lassaad Ben Ahmed   |05.09.2021 AA / Peter Kum

- Cet ancien membre de la garde rapprochée de l'ex-président François Bozizé, a été arrêté samedi sur la base logistique des Forces armées centrafricaines à Liton au PK22.

Le capitaine Eugène Barret Ngaikosset, chef anti-Balaka, a été arrêté samedi au PK22 en RCA et transféré au siège de la section des recherches et d'investigation (SRI) à Bangui, a appris l’Agence Anadolu des autorités centrafricaines.

Eugène Barret Ngaikosset alias « Boucher de Paoua », a été arrêté par la garde présidentielle lors de la cérémonie inaugurale de la principale base logistique des Forces armées centrafricaines (Faca) présidée, samedi, par le président centrafricain à PK22 au village Liton sur la route de Damara.

« Alors que le Président de la République était attendu pour la cérémonie de l’inauguration de la base logistique principale, le capitaine de l’armée poursuivi par la CPI (Cour pénale internationale) pour les crimes commis dans la partie septentrionale du pays, a été aperçu en tenue militaire sur les lieux, alors qu’ il ne faisait pas partie du dispositif militaire devant sécuriser ladite cérémonie », a indiqué à l’Agence Anadolu, Arnaud Djoubaye Abazene.

Dans un rapport publié le 17 décembre 2015, le Conseil de sécurité de l’ONU avait souligné que M. Ngaïkosset est l’un des principaux auteurs des violences qui ont éclaté à Bangui à la fin du mois de septembre 2015.

« Lui et d’autres combattants anti-balaka se sont alliés à des rebelles de l’ex-Séléka en vue de déstabiliser le gouvernement de transition de la République centrafricaine », avait relevé le rapport.

Le 8 octobre 2015, les autorités centrafricaines avaient annoncé l'ouverture d'une enquête au sujet de Ngaïkosset et d’autres personnes pour leur participation aux violences perpétrées à Bangui en septembre 2015.

Le capitaine Ngaïkosset et ses coaccusés étaient nommément cités pour leurs « comportements flagrants, qui sont constitutifs d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État, de complot, d’incitation à la guerre civile, à la désobéissance civile, à la haine, et de complicité ».

Le Gouvernement avait instruit les autorités judiciaires compétentes aux fins d’ouvrir une enquête à l’effet de rechercher et d’arrêter les présumés auteurs et complices.

A l'entrée de la coalition Séléka, le 24 mars 2013, date de la chute du pouvoir de François Bozizé, le capitaine Eugène Baret Ngaïkosset s'était réfugié en République démocratique Congo.

Il s'était ensuite retrouvé au Cameroun en novembre et sera rattrapé dans sa course par la justice au Congo-Brazzaville où il va être arrêté et mis en prison en compagnie de son frère cadet pendant 2 ans, à compter du 1er décembre 2013.

Il est libéré et expulsé en République Centrafricaine le mardi 12 mai 2015.

A sa descente d'avion, le capitaine Baret Ngaïkosset avait été systématiquement conduit de l’aéroport Bangui M'Poko à la SRI, où il disparaîtra de ce lieu de détention dimanche 17 mai 2015 dans des circonstances non élucidées.

 

RCA : Un ancien chef d'une milice accusée de crimes de guerre arrêté
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