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10 mai 2014 6 10 /05 /mai /2014 12:45

 

 

 

 Nations unies (Etats-Unis) AFP / 10 mai 2014 00h24 - Le Conseil de sécurité de l'ONU a décrété vendredi des sanctions contre trois responsables centrafricains: l'ex-président François Bozizé, le coordinateur des milices anti-balaka Levy Yakété et le numéro deux de l'ex-coalition rebelle Séléka, Nourredine Adam.

 

Ces sanctions ciblées, prévues par la résolution de l'ONU du 28 janvier dernier et proposées par la France et les Etats-Unis, consistent en un gel des avoirs et une interdiction de voyager. La décision a été prise par le Comité des sanctions, qui dépend du Conseil de sécurité. Elle avait été retardée pendant plusieurs semaines par la Russie et la Chine, qui réclamaient du temps pour examiner ces dossiers mais qui ont finalement donné leur feu vert, selon des diplomates.

 

La République centrafricaine (RCA) est depuis plus d'un an en proie au chaos et à des violences entre communautés, attisées par des éléments de l'ex-coalition Séléka, majoritairement musulmane, et par des milices en grande partie chrétiennes, dites anti-balaka. Le Comité accuse les trois hommes d'avoir commis ou soutenu des actes qui vont à l'encontre de la paix, de la stabilité et de la sécurité en République centrafricaine.

 

Selon le Comité, M. Bozizé, renversé par la Séléka en mars 2013, fournit un soutien matériel et financier à des miliciens (...) qui cherchent à le ramener au pouvoir, c'est-à-dire des anti-balaka et d'anciens membres de l'armée centrafricaine. Ces forces loyales à M. Bozizé mènent des représailles contre la population musulmane. Proche de Bozizé avant le coup d'Etat, Levy Yakété (ou Yakité) est accusé d'avoir ordonné l'arrestation de personnes liées à la Séléka et d'avoir organisé la distribution de machettes à de jeunes chrétiens au chômage pour attaquer les musulmans.

 

L'un des principaux dirigeants de la Séléka, Nourredine Adam, avait pris après le coup d'Etat la tête des services de renseignement du nouveau régime, se rendant coupable selon l'ONU d'arrestations arbitraires, de tortures et d'exécutions sommaires.

 

Il dirige activement les anciens rebelles et supervise les attaques contre les quartiers chrétiens, selon le Comité qui l'accuse aussi d'avoir participé à un trafic de diamants entre la RCA et le Tchad. Dans une résolution adoptée le 28 janvier, le Conseil de sécurité avait menacé de sanctions les fauteurs de troubles et les responsables d'exactions en RCA, mais en laissant le soin au Comité de les désigner ultérieurement.

 

(©)

 

 

L'ONU sanctionne l'ex-président centrafricain et deux miliciens

 

Le Conseil de sécurité de l'ONU a décrété vendredi des sanctions contre l'ex-président centrafricain François Bozizé ainsi que contre deux chefs de milices responsables des violences dans ce pays. Les sanctions consistent en un gel des avoirs et une interdiction de voyager. Des responsables centrafricains sont placés pour la première fois sur une liste noire depuis que l'ONU a adopté un régime de sanctions contre la République centrafricaine (RCA) en décembre.

 

La décision a été retardée pendant plusieurs semaines par la Russie et la Chine, qui réclamaient du temps pour examiner ces dossiers, mais qui ont finalement donné leur feu vert, selon des diplomates. Outre François Bozizé, le Conseil de sécurité a sanctionné Nourredine Adam, un des chefs de l'alliance majoritairement musulmane Séléka, qui avait pris le pouvoir en mars 2013, et Lévy Yakété, un proche du président déchu qui dirige les miliciens chrétiens "anti-balaka", coupables de nombreux actes de violence contre la population musulmane.

 

Actes contre la paix L'ONU accuse les trois hommes "d'avoir commis ou soutenu des actes qui vont à l'encontre de la paix, de la stabilité et de la sécurité en République centrafricaine". Selon le comité des sanctions du Conseil de sécurité, M. Bozizé, renversé par la Séléka en mars 2013, "fournit un soutien matériel et financier à des miliciens (...) qui cherchent à le ramener au pouvoir", c'est-à-dire des anti-balaka et d'anciens membres de l'armée centrafricaine.

 

Proche de M. Bozizé avant le coup d'Etat, Levy Yakété (ou Yakité) est accusé d'avoir ordonné l'arrestation de personnes liées à la Séléka et d'avoir organisé la distribution de machettes à de jeunes chrétiens au chômage pour attaquer les musulmans. L'un des principaux dirigeants de la Séléka, Nourredine Adam, avait pris après le coup d'Etat la tête des services de renseignements du nouveau régime. Il s'est rendu coupable, selon l'ONU, d'arrestations arbitraires, de tortures et d'exécutions sommaires. Il "dirige activement" les anciens rebelles et supervise les attaques contre les quartiers chrétiens, aussi selon le comité.

 

(ats / 10.05.2014 08h40)

 

 

ONU sanctionne François Bozizé, accusé de déstabiliser la RCA

 

10-05-2014 à 06:59 RFI par Karim Lebhour, Laurent Correau

 

Le Conseil de sécurité de l'ONU a décrété vendredi des sanctions contre trois responsables centrafricains : l'ex-président François Bozizé, le coordinateur des milices anti-balaka Levy Yakété et le numéro deux de l'ex-rébellion, la Seleka, Nourredine Adam. Ces sanctions ciblées, prévues par la résolution de l'ONU du 28 janvier dernier et proposées par la France et les Etats-Unis, consistent en un gel des avoirs et une interdiction de voyager.

 

Depuis son exil béninois, Michel Djotodia doit savourer une petite revanche sur l’histoire. Il dit et répète que son prédécesseur, François Bozizé, est impliqué dans les activités des groupes anti-balaka. Longtemps, personne n’avait voulu le croire, ou le reconnaître publiquement. Lors de ses vœux de nouvel an, Djotodia avait renouvelé les accusations, martelant que l’attaque de Bangui, le 5 décembre par des groupes coordonnés n’était pas le fait de simples miliciens traditionnels : « Il ne fait plus de doute, disait-il alors, que le président déchu François Bozizé et certains membres irréductibles de son clan familial sont les principaux auteurs de cette folie meurtrière ».

 

La communauté internationale était restée réservée. Le ton a changé. Le Conseil de sécurité est désormais convaincu que François Bozizé a bien coordonné cette attaque qui avait fait plus de 700 morts et conduit à « une détérioration rapide de la situation en Centrafrique » selon l’argumentaire du Comité des sanctions de l’ONU obtenu par RFI.

 

« Derrière les appels au retour de l’ordre constitutionnel [autrement dit le sien], ses initiatives ne consolident pas vraiment la paix civile », ajoute-t-on au ministère de la Défense français. Bozizé accusé d'avoir semer le chaos en RCA Catherine Samba-Panza a elle-même mis les points sur les « i » ces derniers jours : « François Bozizé a des hommes sur le terrain et une ambition - certainement - de reprendre le pouvoir », a déclaré la présidente de transition dans une interview accordée à RFI. François Bozizé est accusé d’avoir organisé ses partisans pour semer le chaos en Centrafrique.

 

Le Conseil de sécurité reproche au président déchu de fédérer les milices anti-balaka et de s’appuyer sur d’anciens militaires restés fidèles pour mener des attaques contre la population musulmane. Autre nom sur la liste des sanctions : Levi Yakété Levi Yakété est considéré comme le coordinateur des milices anti-balaka. Il est notamment accusé d’avoir fait distribuer des machettes à des jeunes chrétiens pour faciliter les attaques contre les musulmans.

 

Dans l’autre camp, Nourredine Adam, chef militaire de la Seleka est également sanctionné. L’ancien ministre de la Sécurité du président Michel Djotodia est accusé de torture, d’exécutions sommaires et d’avoir commandité des attaques contre des quartiers chrétiens. L’ONU lui reproche également d’être impliqué dans un trafic de diamants avec le Tchad. Les trois hommes sont désormais frappés d’une interdiction de voyager et d’un gel des avoirs financiers que tous les pays membres de l’ONU sont tenus de respecter. Des suggestions françaises

 

Ces sanctions ont été proposées par la France au mois de janvier. Plusieurs mois ont été nécessaires pour vaincre les réticences du Conseil de sécurité. Les Etats-Unis demandaient des preuves solides, susceptibles d’être validées devant un tribunal. Une fois le feu vert de Washington obtenu, la Russie et la Chine, traditionnellement allergiques aux sanctions onusiennes, ont retardé cette adoption.

 

Au passage, la liste initiale de treize noms a été réduite à ces trois personnes. Frédéric Jung Porte-parole de la mission française à l'ONU 10/05/2014 - par Karim Lebhour « Les éléments contre ces trois personnalités étaient accablants. Cela n’exclut pas que le Conseil de sécurité élargisse ces sanctions à d’autres personnes à l’avenir, explique Frédéric Jung, le porte-parole de la délégation française à l’ONU. C’est aussi un message fort à ceux qui aujourd’hui encore commettent des violences en Centrafrique », poursuit le diplomate.

 

Le démenti de François Bozizé Depuis que les premières accusations ont été lancées contre lui, François Bozizé a démenti de manière constante tout lien avec les anti-balaka. « Tout cela n’est pas vrai », a-t-il indiqué à RFI quand son nom avait commencé à être évoqué sur cette liste de sanctions, avant d’ajouter, parlant de lui-même à la troisième personne : « Bozizé est un président élu au suffrage universel, démocratiquement élu. C’est la bête noire qu’on veut à tout prix écarter des prochaines élections. C’est ça le fond de l’affaire, ça n’est pas autre chose. »

 

Les sanctions de l’ONU ne sont sans doute qu’une première étape dans le drame centrafricain. Les experts de la Cour pénale internationale (CPI) ont commencé à conduire des enquêtes sur place sur d’éventuels crimes de guerre.

 

 

 

L'ONU sanctionne l'ex-président centrafricain et deux miliciens

 

samedi 10 mai 2014 à 4 h 49 HAE (Reuters) Le comité des sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies a imposé vendredi des sanctions à l'ex-président centrafricain François Bozizé, ainsi qu'à deux chefs de milices responsables des violences dans ce pays.

 

C'est la première fois que des responsables centrafricains sont placés sur une liste noire depuis que l'ONU a adopté un régime de sanctions contre la République centrafricaine (RCA) en décembre. Outre François Bozizé, le Conseil de sécurité a sanctionné Nourredine Adam, un des chefs de l'alliance majoritairement musulmane Séléka, qui avait pris le pouvoir en mars 2013, et Lévy Yakété, un proche du président déchu qui dirige les miliciens chrétiens « anti-balaka », coupables de nombreux actes de violence contre la population musulmane.

 

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté des sanctions contre François Bozizé, a annoncé sur son compte Twitter l'ambassadrice lituanienne à l'ONU, Raimonda Murmokaite, dont le prix préside le comité des sanctions. Les trois hommes se sont vus imposer un gel de leurs avoirs et une interdiction de voyager pour « avoir participé ou soutenu des acte portant atteinte à la paix, la stabilité et la sécurité de la RCA », lit-on dans une lettre du comité des sanctions.

 

La Chine et la Russie ont levé les objections qu'elles avaient exprimées le mois dernier lorsque la France, dont les troupes sont engagées en Centrafrique depuis décembre, et les États-Unis avaient proposé ces sanctions. « Nous avons levé nos objections », avait confirmé à Reuters un diplomate chinois avant l'annonce officielle de la décision du Conseil de sécurité.

Centrafrique: l'ONU sanctionne trois responsables dont l'ex-président Bozizé
Centrafrique: l'ONU sanctionne trois responsables dont l'ex-président Bozizé
Centrafrique: l'ONU sanctionne trois responsables dont l'ex-président Bozizé
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9 mai 2014 5 09 /05 /mai /2014 14:41

 

 

 

 

APA-Bangui (Centrafrique) 09/05/14- La Commissaire européenne chargée de l'action humanitaire, Kristalina Georgeva, a annoncé que l’Union Européenne allait augmenter fortement l’enveloppe financière destinée à l’aide humanitaire en Centrafrique, en la faisant passer de six à 51 millions d’euros.

 

''L'aide humanitaire va passer de 6 à 51 millions d'euros, ce qui constitue la plus grande assistance humanitaire octroyée par l'Union Européenne'', a notamment dit Kristalina Georgeva, au sortir d'une audience, mercredi à Bangui, avec la présidente de la transition en Centrafrique.

 

Pour son troisième séjour à Bangui, elle était en visite de travail pour se faire une idée exacte de la situation humanitaire des personnes déplacées internes et des réfugiés dans les pays limitrophes. ''La crise centrafricaine est grave et régionale. C'est pourquoi nous avons décidé d'aider le Tchad et le Cameroun pour les réfugiés qui sont sur leurs sols'', a-t-elle indiqué.

 

Selon Mme Kristalina Georgeva, il y a eu récemment 4000 nouveaux réfugiés portant le total à quatre-vingt mille réfugiés recensés.

L 'aide de l'UE aux réfugiés centrafricains portée à 51 millions d'euros
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9 mai 2014 5 09 /05 /mai /2014 14:20

 

 

 

vendredi 9 mai 2014 par LE PAYS, Burkina Faso

 

L’ombre de l’homme planait sur la RCA depuis le début des massacres dans ce pays. De nombreuses personnes étaient convaincues que c’était bien lui qui, de son exil doré, tirait les ficèles dans le conflit opposant Séléka et Anti-Balaka, dans l’espoir de rendre ce pays ingouvernable, et pouvoir ainsi revenir aux affaires. François Bozizé, puisque c’est bien de lui qu’il s’agit, vient d’être épinglé par la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH).

 

Bozizé avait promis, en partant, de rendre le pays ingouvernable et invivable

 

Cette organisation qui vient, en effet, d’annoncer l’ouverture d’une enquête sur François Bozizé, affirme détenir les preuves de son implication dans ce génocide que l’on qualifie encore, par pudeur, de massacre. Chassé du pouvoir par Michel Djotodia, François Bozizé qui avait imploré en vain la France, de sauver son fauteuil, avait en effet promis, en partant, de rendre le pays ingouvernable et invivable.

 

De son exil donc, François Bozizé continue d’alimenter la haine de ses partisans, contre les éléments de la Séléka, une coalition de combattants dominée par des musulmans en mal d’activités criminelles. Ces bandits de la Séléka n’ont pas mis de temps à s’affranchir de l’autorité de leur mentor qui a avoué, toute honte bue, « ne plus avoir le moindre contrôle sur eux ». Michel Djotodia qui n’avait ni le charisme, ni la trempe d’un homme d’Etat, s’est retiré au Bénin. Bozizé, lui, ne s’est jamais remis de l’humiliation d’avoir été chassé du pouvoir. Il a été maintes fois soupçonné d’être le financier des soi-disant chrétiens, porteurs de gris-gris et qui n’ont pour seul évangile que le discours de la haine des musulmans. Sous leurs coups de machette, des milliers d’enfants, de femmes et d’hommes ont péri, et des milliers d’autres ont été déplacés pour être placés sous la protection des forces des Nations unies.

 

En attendant que les résultats de l’enquête de la très respectée FIDH établissent, de manière irréfutable, l’implication directe ou indirecte de Bozizé dans les massacres commis par les Anti-Balaka, on peut déjà dire que la sortie de cette ONG fera réfléchir ce dernier. Ce qui pourrait permettre d’obtenir une accalmie sur le terrain. Dès que sera établie l’implication de Bozizé aux côtés des Anti-Balaka, il restera à identifier formellement la main qui arme les Séléka Même si l’accalmie ne signifie pas forcément un pas posé dans le sens de l’arrêt des massacres, elle sera au moins mise à profit par les soldats de « Sangaris » et des Nations unies, pour orienter leurs efforts du côté de Boguila, une localité située à environ 450 km, dans le Nord du pays.

 

On se rappelle qu’il y a environ deux semaines, l’hôpital de cette ville avait été la cible d’un groupe d’hommes armés qui avaient assassiné 22 personnes, dont 3 membres de Médecins sans frontières (MSF). Ces hommes armés, probablement une branche de la Séléka, ont fait une nouvelle descente à Boguila. Lourdement armés, ils ont tenté de s’emparer de la position de l’armée française qui venait d’arriver dans la localité. Face à la puissance de feu des assaillants, les soldats français avaient eu recours à deux avions de chasse venus de Ndjaména, et à des mortiers et missiles antichars.

 

Cette action a, certes, été neutralisée par les soldats français, mais elle relance néanmoins le débat sur l’implication de forces étrangères dans le conflit centrafricain. Elle pose surtout la délicate question du ravitaillement de ces groupes armés. Dans tous les cas, dès que sera établie l’implication de Bozizé aux côtés des Anti-Balaka, il restera à identifier formellement la main qui arme les Séléka. Car, il est évident que l’armement utilisé par ces hommes ne s’obtient pas « sur simple présentation de sa carte d’identité ».

 

Pour l’instant, autant il faut saluer l’efficacité de la force Sangaris, autant il faut déplorer l’inertie honteuse de la classe politique centrafricaine, à commencer par la présidente Catherine Samba-Panza qui, après cent jours d’exercice du pouvoir, est devenue pour le moins atone et aphone. Son incompétence, hélas, est progressivement mise à nue. Toutefois, elle n’aura pas été la seule responsable de l’échec ; celui-ci sera à partager entre elle et tous les chefs d’Etat de la sous-région.

 

Dieudonné MAKIENI — source : Le Pays

Lu pour vous : Centrafrique : Quand un avion fait polémiquer !
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9 mai 2014 5 09 /05 /mai /2014 14:03

 

 

 

09/05/14 (Le Monde)

 

Présidente de transition depuis le 23 janvier, Catherine Samba-Panza est à la tête d'un Etat déliquescent. La violence n'a pas cessé, la partition de la République centrafricaine (RCA) s'installe et la crise humanitaire perdure. L'ancienne maire de Bangui, 59 ans, est chargée de conduire son pays à des élections prévues en février 2015.

 

Quel bilan tirez-vous de vos cent jours au pouvoir ?

 

Les défis étaient nombreux et le bilan est mitigé. Sur le plan sécuritaire, il y a eu beaucoup d'efforts déployés par les troupes de la Misca [force de l’Union africaine] et de « Sangaris » [le contingent français] mais le niveau de sécurité n'est pas celui que nous attendons. Il y a moins de pression à Bangui, mais à l'intérieur du pays, la situation est toujours préoccupante. L'arrivée des troupes européennes devrait permettre le redéploiement des soldats de Sangaris encore présents à Bangui. Sur le plan humanitaire, j'aurais aimé qu'il n'y ait plus de déplacés, que les populations réfugiées commencent à revenir. Sur le plan social, j'aurais aimé que l'école fonctionne davantage. Beaucoup d'efforts ont été faits, pas suffisamment à mon sens.

 

Les hommes armés qui continuent de sévir répondent-ils à des ordres ou agissent-ils en électrons libres ?

 

L'insécurité perdure d'abord parce que le désarmement n'a pas été correctement fait. Il était difficile pour les forces internationales, dans ce contexte de violences, d'effectuer un désarmement intensif. Je pense aussi que les groupes armés essaient de se positionner pour pouvoir faire pression demain en vue de négocier. Cela entraîne un regain d'activités d'ex-Séléka qui manifestent leur volonté de partition du pays. Il y a également d'autres forces qui apparaissent dans le nord du pays et contribuent à cette insécurité.

 

Que répondez-vous à ceux qui disent que vous n'avez pris aucune initiative forte pour lancer un processus de réconciliation ?

 

Cette impression est peut-être due à un déficit de communication. Sur le terrain, des initiatives fortes ont été prises. Nous avons fait beaucoup dans le domaine éducatif. Nous avons réhabilité cinq centres de santé. Les populations perçoivent ce que nous faisons, même si nous reconnaissons que ce n'est pas assez.

 

Comment éviter la partition de fait du territoire centrafricain, avec les chrétiens à l'ouest et les musulmans à l'est ?

 

D'abord, il faut restaurer l'autorité de l'Etat. Les brigades de gendarmerie doivent être rouvertes et les commissariats rééquipés. Il faut que l'administration revienne. Ensuite, un processus de réconciliation doit reprendre à la base, il faut que les communautés réapprennent à se fréquenter. Il faut aussi un dialogue politique avec nos frères à l'est et leur apporter des projets alors qu'ils se sentent complètement abandonnés.

 

En nommant des membres de votre famille et de votre communauté au sein de votre cabinet et du gouvernement, n'avez-vous pas répété les erreurs du passé ?

 

Il s'agit d'un nombre infime de nominations et ces personnes sont compétentes. Ce ne sont pas des figurants. Il n'est pas question de clientélisme. Si je veux des équilibres régionaux, il faut qu'il y ait également des gens de ma région. Vous avez annoncé un remaniement gouvernemental. Allez-vous garder votre premier ministre avec qui les relations sont difficiles ? Que je le veuille ou pas, en vertu de la charte de transition, je ne peux pas enlever le premier ministre. Je travaille en symbiose avec M. Nzapayéké. C'est le technocrate que je voulais à la tête du gouvernement.

 

Pensez-vous qu'il faille revoir l'accord de Libreville afin de vous donner plus de pouvoir ?

 

Je suis là pour encore neuf mois. Revoir cet accord me paraît difficile à envisager. Maintenant, si, pour des raisons d'Etat, de réconciliation ou de dialogue politique, était manifestée la volonté de revoir cet accord, je ne ferai que suivre le courant.

 

Vous semble-t-il possible d'organiser des élections d'ici à février 2015 comme le souhaite Paris ?

 

Je ne sais pas si c'est Paris qui le souhaite, mais c'est l'agenda qui avait été indiqué dans l'accord de Libreville. Ces élections étaient prévues avant que je n'arrive. Je me conforme à cet agenda, mais il appartient à l'Autorité nationale des élections et à la communauté internationale de dire si cette date est tenable. Nous ferons en sorte de tenir ce délai, mais s'il apparaît que la tenue des élections à la date prévue apporte plus de problèmes que de solutions, nous aviserons. La sécurité est assurée par des forces internationales. Les fonctionnaires sont payés par des pays de la région et bientôt par la Banque mondiale.

 

La Centrafrique n'est-elle pas sous tutelle ?

 

Le mot est trop fort. Nous gérons nos ressources propres, nous essayons de les mobiliser. La communauté internationale a décidé d'accompagner un de ses membres en difficulté. C'est un accompagnement et il nous appartient à nous, Centrafricains, de reprendre en main notre destin.

 

De quoi la RCA est-elle malade ?

 

De sa division, du manque de nationalisme, du manque de vision commune pour parvenir à une sortie de crise.

 

Etes-vous favorable à ce que vos prédécesseurs, François Bozizé et Michel Djotodia, répondent devant la Cour pénale internationale des crimes de guerre commis par leurs troupes ?

 

S'il est établi qu'ils ont une responsabilité, il n'y a pas de raison que je m'y oppose. Je suis contre l'impunité. La réconciliation nationale sans la justice n'a pas de sens. Pour le moment, seul M. Bozizé fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la justice centrafricaine, lancé avant que je n'arrive. Des enquêtes sont en cours pour déterminer les responsabilités des uns et des autres dans les exactions commises depuis 2012.

 

http://www.lemonde.fr/international/article/2014/05/09/la-ce...

Lu pour vous : Catherine Samba-Panza : « La Centrafrique est malade de sa division et du manque de nationalisme »
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9 mai 2014 5 09 /05 /mai /2014 13:46

Ces derniers temps, la rédaction de Centrafrique-Presse enregistre plusieurs demandes de publication de démentis et autres communiqués de mise au point émanant de certains de ses lecteurs ayant fait l’objet sur Facebook, d’articles malveillants, mensongers ou annonçant leur décès.

La rédaction de Centrafrique-Presse tient à informer ses fidèles lecteurs qu’elle n’est nullement engagée ni concernée par les publications sur Facebook et que par conséquent, elle n’est pas tenue de publier des démentis et autres communiqués de presse portant sur des questions traitées sur ce réseau social. Merci pour votre compréhension

La Rédaction

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9 mai 2014 5 09 /05 /mai /2014 13:25

 

 

(REPORTAGE)

 

French.china.org.cn | Mis à jour le 09-05-2014

 

Couché sur une natte à l'ombre d'un manguier au centre de transit des réfugiés centrafricains et d'autres nationalités à Garoua-Boulaï, localité de l'Est du Cameroun à la frontière avec la Centrafrique, le vieux Adama Yerima, 77 ans, tente de reprendre ses forces, après une incroyable chevauchée de trois mois de marche à pied en brousse pour fuir les violences dans son pays.

 

Désormais sous la protection du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), à l'origine de la mise en place du centre de transit des réfugiés de Garoua-Boulaï, avec le concours des autorités camerounaises, le vieil homme est un miraculé des exactions des milices anti-Balakas (anti-machettes) qui sèment la terreur en Centrafrique, en guerre contre les ex-rebelles de la Séléka qui avaient porté au pouvoir le 24 mars 2013 à Bangui leur leader Michel Djotodia.

 

Victime d'un tir d'arme à la cuisse droite lors d'une attaque il y a quatre mois de ces inconditionnels de l'ex-président centrafricain François Bozizé contre la localité de Baoro, son village natal, il avait été transporté vidé de son sang et dans un état d'inconscience à l'hôpital public de cette bourgade de la sous-préfecture de Nana Mambéré (Nord-Ouest) où il avait été soigné, a-t-il rapporté à Xinhua. Cinq personnes avaient été tuées au cours de cette attaque, dont un de ses fils, un frère cadet et trois autres habitants de Baoro. "Je suis ici depuis quatre jours, avec ma femme (40 ans) et notre fils de 24 ans. Les autres membres de la famille sont dispersés, nous n'avons pas de nouvelles d'eux", a-t-il dit en sango, la langue nationale centrafricaine.

 

Depuis Baoro, le trajet, fait de cueillette et parfois de viande de bœufs offerte par des bergers, d'Adama Yerima de confession musulmane l'a conduit à Bouar puis Kentzou et Gbiti dans l'Est du Cameroun avant de se signaler, au terme cette fois-ci d'un voyage en camion grâce à une aide de personnes de bonne volonté de Gbiti, à Garoua-Boulaï pour tenter de retrouver d'autres membres de sa famille qui y étaient annoncés. Accueilli dans un état de fatigue générale, le vieil homme affirme avoir une meilleure santé. Il continue de porter les mêmes vêtements depuis quatre mois. "La Centrafrique pour moi, c'est fini. C'est la première fois de ma vie que je vois un tel déchaînement de violences. Beaucoup de personnes ont été tuées par les anti-Balakas dans mon village", lâche-t-il sur un air d'amertume.

 

Opérationnel depuis le 4 février par les soins du HCR et des autorités camerounaises, le centre de transit des réfugiés centrafricains et d'autres nationalités sert à accueillir pendant un maximum de 48 heures des demandeurs d'asile après une première escale à l'esplanade de la sous-préfecture de Garoua-Boulaï et avant leur transfert vers des sites de relocalisation définitifs.

 

Doté de trois grands hangars communautaires et d'une quinzaine de tentes, il hébergeait dimanche 367 personnes représentant 97 familles et réparties entre 5 nationalités, dont 232 Centrafricains, 52 Tchadiens, 43 Nigérians, 34 Camerounais et 3 Nigériens. "Il y a une baisse de flux d'arrivants par rapport à février et mars où nous avions 4.000 personnes sur le site. Nous recevons en moyenne 1.000 à 1.500 personnes par mois.
A peine 2% de Centrafricains expriment leur intention de rentrer après la normalisation de leur pays. Certains disent qu'ils n'ont plus de racines là-bas", a indiqué à Xinhua Moïse Kramo Konan, chef d'équipe de l'urgence du HCR.

 

Depuis la grande offensive des anti-Balakas le 5 décembre 2013 à Bangui, quelque 81.078 Centrafricains ont franchi le territoire camerounais, dont 79.107 enregistrés par le HCR dans cinq régions : 57.305 dans l'Est, 14.243 dans l'Adamaoua, 2.751 dans le Nord, 1.932 dans le Centre et 2.876 dans le Littoral, selon un recensement du 2 mai communiqué à Xinhua.

 

Selon la représentante-résidente du HCR au Cameroun, Ndèye Ndour, "on a eu un pic entre janvier et maintenant, on a plus de 80.000 Centrafricains qui sont arrivés sur le territoire camerounais, dont 60% dans un état déplorable, parce qu'ils ont fui la Centrafrique. Certains ont marché pendant trois mois avant d'atteindre le Cameroun, en dormant en brousse, en se nourrissant de racines." "On a constaté que 60% de ces réfugiés sont des femmes et des enfants", poursuit la responsable onusienne. Parmi ces réfugiés, quelque 23.000 sont logés dans quatre sites d'accueil dans la région de l'Est dont plus 8.000 au camp de Gado Badzere, non loin de Garoua-Boulaï.

 

Dans le lot, figurent 156 personnes âgées de plus de 60 ans réparties entre 89 hommes et 69 femmes. Arrivée depuis une semaine dans cette ville frontalière, Asta Baïro, 80 ans, affirme avoir été contrainte elle aussi à l'exil après avoir quitté son village de résidence de Yaloké à cause des anti-Balakas qui ont tué trois de ses 10 enfants. Avec elle, la vieille dame, une longue silhouette filiforme, traîne une nièce de 20 ans et mère de deux bambins, puis un neveu de 10 ans.

 

Pour atteindre le Cameroun, il lui a également fallu un parcours de deux semaines de marche à pied en brousse, sans nourriture. "Les vêtements que je porte m'ont été offerts par des habitants de Garoua-Boulaï", a-t-elle confié. Elle s'efforce tout de même de garder la tête haute, le visage illuminé de sourire. Ce qui n'est pas le cas d'Idrissa Oumarou, 45 ans, qui, dans une envolée de colère, maudit les responsables des violences qui déchirent son pays. "Les anti-Balakas, ce n'est pas bon. La Centrafrique, ça va, je reste ici au Cameroun".

 

Source: Agence de presse Xinhua

Crise centrafricaine : Adama Yerima, trois mois de marche à pied à 77 ans pour atteindre le Cameroun
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9 mai 2014 5 09 /05 /mai /2014 13:08

 

 

 

APA-Bangui (Centrafrique) 09/05/14 - La présidente de la transition en Centrafrique, Catherine Samba-Panza, est attendue prochainement à Libreville où elle prendra part à la session de New York Forum Africa et au Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), a annoncé le ministre gabonais des Affaires étrangères.

 

Selon Issoze Ngondet qui s'adressait à la presse au sortir d'une audience avec la présidente centrafricaine, Catherine Samba Panza est l'invitée personnelle de son homologue gabonais, Ali Bongo. ‘'New York Forum Africa est organisé depuis trois ans déjà par le Gabon autour du thème la transformation du contingent africain'', a rappelé le diplomate, soulignant qu'''il est temps que les pays de la CEMAC mutualisent leurs efforts pour mettre en place des mécanismes en vue de résoudre le problème de l'emploi des jeunes dans la sous-région qui se pose avec acuité''.  

Catherine Samba-Panza attendue au New York Forum Africa
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9 mai 2014 5 09 /05 /mai /2014 13:04

 

 

 

 

 

(RFI 09/05/14)

 

En RCA, la ville de Kaga-Bandoro, dans la partie nord du pays, reste sous le choc après des affrontements qui ont eu lieu, le mardi 6 mai. Les combats ont opposé des ex-rebelles de la Seleka à des miliciens anti-Balaka. Ces violents affrontements ont laissé des traces à Kaba-Bandoro. Ils ont donné lieu à l'incendie de maisons, à des actes de pillage. « La population de Kaga-Bondoro se trouve dans une situation catastrophique. Plusieurs civils ont trouvé la mort. La population a fui là où il y avait eu cet accrochage », explique un habitant à Radio France Internationale.

 

L'homme ajoute que des centaines de personnes sont allées rejoindre les déplacés qui vivent à la cathédrale.

 

Face à cette situation, la population demande un renforcement du contingent de la force africaine, la Misca : « Notre souhait, c’est qu’il faut vraiment remporter les effectifs de la Misca qui se trouvent ici parce qu’ils ne sont pas nombreux. Il faut qu’ils soient plus, il faut qu’ils soient presque deux compagnies. Comme ça, cela pourra nous rassurer pour la sécurité », espère cet habitant.

 

http://www.rfi.fr/afrique/20140509-rca-peur-habitants-kaga-b...

 

RCA: la peur des habitants de Kaga-Bandoro
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9 mai 2014 5 09 /05 /mai /2014 12:56

 

 

 

 (Marianne 09/05/14)

 

Alors que tous les regards sont tournés vers l’Ukraine, un autre conflit , dans lequel la France est pourtant engagée militairement, semble dans l’impasse. Lundi de violents affrontements ont opposé des militaires français à des rebelles centrafricains. La Centrafrique est devenue une « zone oubliée du monde ». Pourtant, les conflits ethnoreligieux y ont pris une dimension sans précédent depuis le mois de février dernier. Dès son arrivée, l’armée française s’est retrouvée piégée dans une guerre civile et des affrontements intercommunautaires, largement sous estimés par Paris quand fut prise la décision d'envoyer des troupes sur place.

 

La Centrafrique a sombré dans le chaos, rappelons-le, lorsque l'ex-rébellion Séléka, à majorité musulmane, a pris le pouvoir entre mars 2013 et janvier 2014 dans un pays composé à 80% de chrétiens, multipliant les exactions. Le conflit a fait des milliers de morts et plus d'un million de déplacés. Plus de 90% des 60 à 80 000 musulmans qui vivaient à Bangui ont ainsi quitté la capitale, accélérant la division du pays en zones chrétiennes et musulmanes et alimentant le spectre de la partition tant redoutée.

 

« Les atrocités de la Séléka ont conduit à la création des “anti-Balaka” ramassis de jeunes désœuvrés analphabètes, de coupeurs de route au chômage, de paysans spoliés, d’anciens militaires des Forces armées nationales (FACAS), de ruraux non scolarisés et de quelques boutefeux des milices COCORA pro-Bozizé. Par opposition à la Séléka, effectivement composée d’une majorité de musulmans, les « anti-balaka » ont été très rapidement considérés, par les médias occidentaux, comme une milice chrétienne, alors que seul l’esprit de vengeance et la haine du musulman motivaient ces “assoiffés” de sang, au même titre que la Séléka », expliquait récemment Didier Niewiadowski, ancien diplomate français à Bangui, dans une longue note d’analyse parue en janvier 2014.

 

Composée de mercenaires tchadiens et soudanais, musulmans, la Séléka (dissoute en janvier 2014) n'est pas une milice jihadiste, l’objectif des chefs de guerre relevant essentiellement de la prise de butin. En République Centrafricaine (RCA), les groupes armés financent, en effet, en grande partie leurs activités grâce aux pillages et aux revenus importants tirés du du commerce illicite d’ivoire et de diamants. Un rapport de l’ONG américaine Enough project précise que les rebelles de la Séléka, soutenus par des mercenaires étrangers, font du trafic de « diamants et d'ivoire pour payer des armes, du carburant, de la nourriture et leurs soldats ». Les diamants sont vendus à des intermédiaires qui les revendent dans le sud du Darfour ou en République démocratique du Congo.

 

Tandis que les anti-balaka attaquent des musulmans justement pour prendre le contrôle des « zones riches en diamants de l'ouest ». Acteurs privés, milices, enjeux miniers, filières mafieuses, absence d’Etat, la Centrafrique illustre ces nouveaux conflits de basse intensité, asymétriques et nomades, qui se propagent et pour lesquelles les armées occidentales sont mal adaptées. Sangaris, une opération « coup de poing » de longue durée... Avec seulement 2.000 hommes l’armée française se contente d’éteindre les foyers d’incendie qui éclatent à l’intérieur du territoire. Une mission de police plus que de maintien de la paix. Et des conditions de vie lamentables pour les soldats français sur place comme le rapportent régulièrement des militaires sur place ou des familles de soldats.

 

De son côté, l'UE ne parvient pas à mobiliser 800 soldats pour lancer véritablement l'opération Eufor-RCA qui compte 150 hommes. Bruxelles est aujourd’hui bien plus préoccupée par la crise ukrainienne. Enfin, l'envoi de casques bleus n'est pas attendu avant le mois de septembre. Une hypothèse optimiste. C’est l’état-major français qui a annoncé, mardi, que des militaires français de Sangaris avaient été engagés la veille dans un violent accrochage avec un groupe de rebelles armés. Les militaires français sont parvenus à stopper le groupe de miliciens — fort d'une quarantaine d'hommes et lourdement armés — juste avant qu'il n’entre dans la ville de Boguila, déjà la cible d'une attaque meurtrière de la part de miliciens, identifiés comme appartenant à la Séléka, le 26 avril.

 

« Ces combats, ont duré plus de trois heures et ont cessé à la tombée de la nuit. Face à l’agressivité de l’adversaire, la force Sangaris a fait usage de son armement lourd, incluant missiles anti-chars et mortiers avec l’appui d’avions de chasse » a fait savoir le ministère de la défense. Difficile de dire avec certitude qui étaient les rebelles qu'ont affronté les militaires français. Le commandement intérimaire de la Séléka nie toute implication de ses milices dans ces attaques, mais n’exclut pas la participation « d’hommes armés assimilés aux ex-Seleka ». A l’origine, l’opération Sangaris se voulait une opération « coup de poing ».

 

Prolongée une première fois en février 2014 par le Parlement français, c’est désormais une intervention de longue durée qui se dessine. La Centrafrique, le risque d'un « hub » djihadiste Car la crise centrafricaine peut déstabiliser tous les pays voisins, non seulement le Tchad qui soutient l'intervention des Français en Centrafrique, mais aussi le Mali et le nord du Cameroun. La RCA est « le pays de toutes les frontières ». Ainsi les seize départements du pays ont tous une frontière avec un Etat voisin (Cameroun, Tchad, Soudan, Soudan du Sud, RDC) et les principales ethnies de la région sont également présentes dans ce pays. Une poudrière potentielle qui pourrait contraindre les forces françaises à des années de présence.

 

Selon Didier Niewiadowski, la plus grave des menaces reste néanmoins liée à l’irruption des terroristes djihadistes sur la scène africaine : « Le territoire centrafricain peut constituer désormais une nouvelle zone de fertilisation de l’extrémisme religieux. Il pourrait devenir un lieu de convergence approprié, une sorte de hub, pour les musulmans en quête du Djihad. Les adeptes de Boko Haram, sévissant au nord du proche Nigeria, ont déjà trouvé des relais en Centrafrique, avec notamment les commerçants et passeurs de drogue nigérians qui ont ouvert de nouvelles routes passant par Bangui. (…) Les persécutions des musulmans, à partir du 5 décembre 2013, et le rapatriement de milliers de musulmans au Tchad, au Nigeria et au Niger ne laisseront probablement pas insensibles les groupes djihadistes de la région. De manière discrète et dans l’indifférence de l’Occident, notamment de l’Union européenne, le maillon faible de l'Afrique centrale pourrait devenir prochainement le trait d'union du terrorisme islamique africain ».

 

Ce vaste espace de non-droit au cœur de l’Afrique rappelle à bien des égards l’ancienne Somalie, un autre Etat fantôme à la pointe du djihad mondial dans les années 2000, après une guerre civile qui, avait à l’époque entraîné des déplacements de population massifs, le morcellement du pays, la ruine de l’économie et l’explosion de la piraterie maritime. La communauté internationale qui avait pris conscience tardivement de la mesure de la crise somalienne, aime à dire que des enseignements ont été tirés de l’exemple somalien pour éviter la reproduction d’un tel enchaînement de désastres humanitaires et politiques.

 

Régis Soubrouillard - Marianne

 

http://www.marianne.net/Pendant-ce-temps-la-en-Centrafrique_...

Lu pour vous : Pendant ce temps-là, en Centrafrique...
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9 mai 2014 5 09 /05 /mai /2014 12:51

 

 

 

 08/05/14 (AFP)

 

Une première mission de la Cour pénale internationale (CPI) est en Centrafrique dans le cadre d'une enquête préliminaire sur les crimes commis dans le pays depuis 2012, a constaté un journaliste de l'AFP. "Des crimes graves ont été commis depuis 2012 en Centrafrique", a déclaré Amadi Bah, le chef de section de la Coopération internationale de la CPI, lors d'une conférence de presse jeudi à Bangui.

 

Il explique que "depuis 2002, des enquêtes ont été faites et elles se poursuivent à la Haye (siège de la CPI) par rapport aux crimes de 2002-2003 (lors d'un précédent coup d'Etat). Malheureusement encore, depuis 2012, des crimes graves et des atrocités sans pareilles ont eu lieu sur le territoire Centrafricain". La Centrafrique a saisi en 2003 la CPI sous le régime du président François Bozizé, d'un dossier concernant les crimes commis sur son territoire par les combattants du mouvement de libération du Congo (MLC), ayant conduit à l'arrestation de son chef, l'ex vice-président congolais Jean-Pierre Bemba.

 

En 2002, le MLC avait soutenu le président Ange-Félix Patassé face à la rébellion de François Bozizé, qui a finalement pris le pouvoir en 2003 avant d'être renversé en 2013. Désormais, ce sont les exactions commises notamment par l'ex-rébellion Séléka, à majorité musulmane, brièvement au pouvoir entre mars 2013 et janvier 2014, qui font l'objet d'une enquête préliminaire ouverte le 7 février par la procureure de la CPI Fatou Bensouda. Les milices chrétiennes anti-balaka, hostiles à l'ex-Séléka et responsables de nombreuses exactions sur les populations civiles musulmanes sont également concernées.

 

La CPI enquête en Centrafrique

 

09/05/14 (BBC Afrique)

 

Amadi Ba, le chef de section de la Coopération internationale de la Cour pénale internationale, a déclaré que "depuis 2012, des crimes graves et des atrocités sans pareilles ont eu lieu sur le territoire centrafricain". Il s'exprimait lors d'une conférence de presse, jeudi à Bangui, la capitale de la Centrafrique. Ce sont les exactions commises par l'ex-rébellion Séléka, à majorité musulmane, au pouvoir entre mars 2013 et janvier 2014, qui font l'objet de l’enquête préliminaire ouverte le 7 février par la CPI.

 

Les milices chrétiennes anti-balaka, hostiles à l'ex-Séléka et responsables de nombreuses exactions sur les populations civiles musulmanes, sont également concernées. Les violences persistent en Centrafrique, où des milliers de personnes ont été tuées dans les affrontements entre chrétiens et musulmans. Le départ du président Michel Djotodia en janvier dernier n’a pas marqué la fin des violences, même s’il a été salué dans le pays et à l’étranger.

 

http://www.bbc.co.uk/afrique/region/2014/05/140508_rca-cpi.s...

Centrafrique: arrivée d'une première mission de la Cour pénale internationale
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