Nations unies (Etats-Unis) AFP / 10 mai 2014 00h24 - Le Conseil de sécurité de l'ONU a décrété vendredi des sanctions contre trois responsables centrafricains: l'ex-président François Bozizé, le coordinateur des milices anti-balaka Levy Yakété et le numéro deux de l'ex-coalition rebelle Séléka, Nourredine Adam.
Ces sanctions ciblées, prévues par la résolution de l'ONU du 28 janvier dernier et proposées par la France et les Etats-Unis, consistent en un gel des avoirs et une interdiction de voyager. La décision a été prise par le Comité des sanctions, qui dépend du Conseil de sécurité. Elle avait été retardée pendant plusieurs semaines par la Russie et la Chine, qui réclamaient du temps pour examiner ces dossiers mais qui ont finalement donné leur feu vert, selon des diplomates.
La République centrafricaine (RCA) est depuis plus d'un an en proie au chaos et à des violences entre communautés, attisées par des éléments de l'ex-coalition Séléka, majoritairement musulmane, et par des milices en grande partie chrétiennes, dites anti-balaka. Le Comité accuse les trois hommes d'avoir commis ou soutenu des actes qui vont à l'encontre de la paix, de la stabilité et de la sécurité en République centrafricaine.
Selon le Comité, M. Bozizé, renversé par la Séléka en mars 2013, fournit un soutien matériel et financier à des miliciens (...) qui cherchent à le ramener au pouvoir, c'est-à-dire des anti-balaka et d'anciens membres de l'armée centrafricaine. Ces forces loyales à M. Bozizé mènent des représailles contre la population musulmane. Proche de Bozizé avant le coup d'Etat, Levy Yakété (ou Yakité) est accusé d'avoir ordonné l'arrestation de personnes liées à la Séléka et d'avoir organisé la distribution de machettes à de jeunes chrétiens au chômage pour attaquer les musulmans.
L'un des principaux dirigeants de la Séléka, Nourredine Adam, avait pris après le coup d'Etat la tête des services de renseignement du nouveau régime, se rendant coupable selon l'ONU d'arrestations arbitraires, de tortures et d'exécutions sommaires.
Il dirige activement les anciens rebelles et supervise les attaques contre les quartiers chrétiens, selon le Comité qui l'accuse aussi d'avoir participé à un trafic de diamants entre la RCA et le Tchad. Dans une résolution adoptée le 28 janvier, le Conseil de sécurité avait menacé de sanctions les fauteurs de troubles et les responsables d'exactions en RCA, mais en laissant le soin au Comité de les désigner ultérieurement.
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L'ONU sanctionne l'ex-président centrafricain et deux miliciens
Le Conseil de sécurité de l'ONU a décrété vendredi des sanctions contre l'ex-président centrafricain François Bozizé ainsi que contre deux chefs de milices responsables des violences dans ce pays. Les sanctions consistent en un gel des avoirs et une interdiction de voyager. Des responsables centrafricains sont placés pour la première fois sur une liste noire depuis que l'ONU a adopté un régime de sanctions contre la République centrafricaine (RCA) en décembre.
La décision a été retardée pendant plusieurs semaines par la Russie et la Chine, qui réclamaient du temps pour examiner ces dossiers, mais qui ont finalement donné leur feu vert, selon des diplomates. Outre François Bozizé, le Conseil de sécurité a sanctionné Nourredine Adam, un des chefs de l'alliance majoritairement musulmane Séléka, qui avait pris le pouvoir en mars 2013, et Lévy Yakété, un proche du président déchu qui dirige les miliciens chrétiens "anti-balaka", coupables de nombreux actes de violence contre la population musulmane.
Actes contre la paix L'ONU accuse les trois hommes "d'avoir commis ou soutenu des actes qui vont à l'encontre de la paix, de la stabilité et de la sécurité en République centrafricaine". Selon le comité des sanctions du Conseil de sécurité, M. Bozizé, renversé par la Séléka en mars 2013, "fournit un soutien matériel et financier à des miliciens (...) qui cherchent à le ramener au pouvoir", c'est-à-dire des anti-balaka et d'anciens membres de l'armée centrafricaine.
Proche de M. Bozizé avant le coup d'Etat, Levy Yakété (ou Yakité) est accusé d'avoir ordonné l'arrestation de personnes liées à la Séléka et d'avoir organisé la distribution de machettes à de jeunes chrétiens au chômage pour attaquer les musulmans. L'un des principaux dirigeants de la Séléka, Nourredine Adam, avait pris après le coup d'Etat la tête des services de renseignements du nouveau régime. Il s'est rendu coupable, selon l'ONU, d'arrestations arbitraires, de tortures et d'exécutions sommaires. Il "dirige activement" les anciens rebelles et supervise les attaques contre les quartiers chrétiens, aussi selon le comité.
(ats / 10.05.2014 08h40)
ONU sanctionne François Bozizé, accusé de déstabiliser la RCA
10-05-2014 à 06:59 RFI par Karim Lebhour, Laurent Correau
Le Conseil de sécurité de l'ONU a décrété vendredi des sanctions contre trois responsables centrafricains : l'ex-président François Bozizé, le coordinateur des milices anti-balaka Levy Yakété et le numéro deux de l'ex-rébellion, la Seleka, Nourredine Adam. Ces sanctions ciblées, prévues par la résolution de l'ONU du 28 janvier dernier et proposées par la France et les Etats-Unis, consistent en un gel des avoirs et une interdiction de voyager.
Depuis son exil béninois, Michel Djotodia doit savourer une petite revanche sur l’histoire. Il dit et répète que son prédécesseur, François Bozizé, est impliqué dans les activités des groupes anti-balaka. Longtemps, personne n’avait voulu le croire, ou le reconnaître publiquement. Lors de ses vœux de nouvel an, Djotodia avait renouvelé les accusations, martelant que l’attaque de Bangui, le 5 décembre par des groupes coordonnés n’était pas le fait de simples miliciens traditionnels : « Il ne fait plus de doute, disait-il alors, que le président déchu François Bozizé et certains membres irréductibles de son clan familial sont les principaux auteurs de cette folie meurtrière ».
La communauté internationale était restée réservée. Le ton a changé. Le Conseil de sécurité est désormais convaincu que François Bozizé a bien coordonné cette attaque qui avait fait plus de 700 morts et conduit à « une détérioration rapide de la situation en Centrafrique » selon l’argumentaire du Comité des sanctions de l’ONU obtenu par RFI.
« Derrière les appels au retour de l’ordre constitutionnel [autrement dit le sien], ses initiatives ne consolident pas vraiment la paix civile », ajoute-t-on au ministère de la Défense français. Bozizé accusé d'avoir semer le chaos en RCA Catherine Samba-Panza a elle-même mis les points sur les « i » ces derniers jours : « François Bozizé a des hommes sur le terrain et une ambition - certainement - de reprendre le pouvoir », a déclaré la présidente de transition dans une interview accordée à RFI. François Bozizé est accusé d’avoir organisé ses partisans pour semer le chaos en Centrafrique.
Le Conseil de sécurité reproche au président déchu de fédérer les milices anti-balaka et de s’appuyer sur d’anciens militaires restés fidèles pour mener des attaques contre la population musulmane. Autre nom sur la liste des sanctions : Levi Yakété Levi Yakété est considéré comme le coordinateur des milices anti-balaka. Il est notamment accusé d’avoir fait distribuer des machettes à des jeunes chrétiens pour faciliter les attaques contre les musulmans.
Dans l’autre camp, Nourredine Adam, chef militaire de la Seleka est également sanctionné. L’ancien ministre de la Sécurité du président Michel Djotodia est accusé de torture, d’exécutions sommaires et d’avoir commandité des attaques contre des quartiers chrétiens. L’ONU lui reproche également d’être impliqué dans un trafic de diamants avec le Tchad. Les trois hommes sont désormais frappés d’une interdiction de voyager et d’un gel des avoirs financiers que tous les pays membres de l’ONU sont tenus de respecter. Des suggestions françaises
Ces sanctions ont été proposées par la France au mois de janvier. Plusieurs mois ont été nécessaires pour vaincre les réticences du Conseil de sécurité. Les Etats-Unis demandaient des preuves solides, susceptibles d’être validées devant un tribunal. Une fois le feu vert de Washington obtenu, la Russie et la Chine, traditionnellement allergiques aux sanctions onusiennes, ont retardé cette adoption.
Au passage, la liste initiale de treize noms a été réduite à ces trois personnes. Frédéric Jung Porte-parole de la mission française à l'ONU 10/05/2014 - par Karim Lebhour « Les éléments contre ces trois personnalités étaient accablants. Cela n’exclut pas que le Conseil de sécurité élargisse ces sanctions à d’autres personnes à l’avenir, explique Frédéric Jung, le porte-parole de la délégation française à l’ONU. C’est aussi un message fort à ceux qui aujourd’hui encore commettent des violences en Centrafrique », poursuit le diplomate.
Le démenti de François Bozizé Depuis que les premières accusations ont été lancées contre lui, François Bozizé a démenti de manière constante tout lien avec les anti-balaka. « Tout cela n’est pas vrai », a-t-il indiqué à RFI quand son nom avait commencé à être évoqué sur cette liste de sanctions, avant d’ajouter, parlant de lui-même à la troisième personne : « Bozizé est un président élu au suffrage universel, démocratiquement élu. C’est la bête noire qu’on veut à tout prix écarter des prochaines élections. C’est ça le fond de l’affaire, ça n’est pas autre chose. »
Les sanctions de l’ONU ne sont sans doute qu’une première étape dans le drame centrafricain. Les experts de la Cour pénale internationale (CPI) ont commencé à conduire des enquêtes sur place sur d’éventuels crimes de guerre.
L'ONU sanctionne l'ex-président centrafricain et deux miliciens
samedi 10 mai 2014 à 4 h 49 HAE (Reuters) Le comité des sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies a imposé vendredi des sanctions à l'ex-président centrafricain François Bozizé, ainsi qu'à deux chefs de milices responsables des violences dans ce pays.
C'est la première fois que des responsables centrafricains sont placés sur une liste noire depuis que l'ONU a adopté un régime de sanctions contre la République centrafricaine (RCA) en décembre. Outre François Bozizé, le Conseil de sécurité a sanctionné Nourredine Adam, un des chefs de l'alliance majoritairement musulmane Séléka, qui avait pris le pouvoir en mars 2013, et Lévy Yakété, un proche du président déchu qui dirige les miliciens chrétiens « anti-balaka », coupables de nombreux actes de violence contre la population musulmane.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté des sanctions contre François Bozizé, a annoncé sur son compte Twitter l'ambassadrice lituanienne à l'ONU, Raimonda Murmokaite, dont le prix préside le comité des sanctions. Les trois hommes se sont vus imposer un gel de leurs avoirs et une interdiction de voyager pour « avoir participé ou soutenu des acte portant atteinte à la paix, la stabilité et la sécurité de la RCA », lit-on dans une lettre du comité des sanctions.
La Chine et la Russie ont levé les objections qu'elles avaient exprimées le mois dernier lorsque la France, dont les troupes sont engagées en Centrafrique depuis décembre, et les États-Unis avaient proposé ces sanctions. « Nous avons levé nos objections », avait confirmé à Reuters un diplomate chinois avant l'annonce officielle de la décision du Conseil de sécurité.