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13 mai 2014 2 13 /05 /mai /2014 12:33

 

 

 

YAOUNDE Lundi 12 mai 2014 | 18:16 UTC (Xinhua) - Soucieux de l'éclosion d'une " communication sociale responsable", les responsables des instances de régulation des médias d'Afrique Centrale examinent depuis lundi à Yaoundé l'harmonisation de leurs procédures de traitement des plaintes.

 

D'une durée de deux jours, le séminaire sur "l'harmonisation des procédures de traitement des plaintes et des règlements des organes de régulation des médias des pays d'Afrique centrale" (Burundi, Cameroun, Gabon, Centrafrique, Congo, République démocratique du Congo (RDC) et Tchad) est une opération visant, pour l'essentiel, à inciter à relever le défi de l'assainissement de la presse dans un contexte de " généralisation de l'illégalité" et de prolifération d'actes de diffamation, selon un propos du ministre camerounais de la Communication, Issa Tchiroma Bakary.

 

Plus de 20 ans après ce tournant majeur, la libération de la communication sociale au Cameroun par exemple a favorisé l'émergence d'une floraison d'organes d'information qui, pour nombre d'entre eux, ne brillent pas toujours par le respect de l'éthique et de la déontologie professionnelle, y compris des lois et règlements, a observé le ministre dans son allocution d'ouverture du séminaire.

 

Or, avec le passage amorcé du système analogique au numérique pour ce qui est médias audiovisuels ajouté aux prouesses de l'internet qui ont donné un coup d'accélérateur au développement de l'univers médiatique en général, "les régulateurs dont du pain sur la planche" face aux plaintes qui affluent suite aux dérives causées par une presse irresponsable, a avisé le président du Conseil national de la communication (CNC) du Cameroun, Mgr. Joseph Befe Ateba, évêque du diocèse de Kribi (Sud).

 

Pour le prélat alors, la toute première rencontre des régulateurs d'Afrique centrale auxquels s'associent leurs homologues d'Afrique de l'Ouest marque "une action concertée pour la promotion de la liberté d'expression et son corollaire la responsabilité sociale du communicateur". Une initiative du CNC, ce séminaire accueille, outre ceux du Burundi, du Cameroun, du Gabon, de la Centrafrique, du Congo- Brazzaville, de la RDC et du Tchad, accueille aussi les responsables des instances de régulation du Bénin, du Burkina Faso, de Côte d'Ivoire, de Guinée-Conakry, du Mali, de Mauritanie, du Niger, du Sénégal et du Togo.

 

Il bénéficie de l'appui de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et du Réseau francophone des régulateurs des médias (REFRAM) présidé par le Tchadien Moustapha Ali Alifeï.

Médias : Les dérives de la presse au menu d'une réunion des instances de régulation d'Afrique centrale
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13 mai 2014 2 13 /05 /mai /2014 12:26

 

 

 

(Alwihda 13/05/14) Alors que les ex-Séléka viennent de clôturer leur congrès après avoir désigné un nouveau chef d’état-major. Le mouvement anti-balaka se structure et veut se doter d’un coordinateur national reconnu par tous les groupes. Il devrait être représenté dans le prochain gouvernement. Lundi matin, au siège historique du mouvement anti-balaka dans le quartier Boeing, doit se tenir une réunion des représentants des différents groupes antibalakas en Centrafrique.

 

« L’objectif de cette réunion est de désigner un coordinateur général. Nous devons parler d’une seule voix, nous organiser autour d’une seule idéologie et d’une seule stratégie », a déclaré à Anadolu Paléon Zilabo, conseiller politique du mouvement. « C’est important si nous ne voulons pas perdre le contrôle de nos éléments », ajoute Sébastien Wenezoui, porte parole national du mouvement. Selon les explications fournies par le conseiller politique, chaque groupe doit envoyer deux représentants afin de désigner deux candidats pour le poste.

 

« Nous attendons entre vingt et trente représentants », déclare Paléon Zilabo. Une incertitude à l’image de l’éclatement et de la division du mouvement. Pour l’instant le coordonnateur général du mouvement est Patrice-Edouard Ngaissona, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports de Bozizé. Mais il n’est pas reconnu par l’ensemble des groupes et il est actuellement, selon un haut fonctionnaire du Ministère de la Justice, placé sous contrôle judiciaire lui interdisant notamment de voyager et de faire des déclarations publiques. Il est poursuivi pour les violences commises par les groupes antibalakas, mais aussi pour une affaire plus ancienne de détournement de fonds publics perçus pour la construction du siège de l’Agence de régulation des télécommunication dont il avait remporté le marché et qu’il n’avait pas construit.

 

Samedi une première tentative de réunion avait tourné court en l’absence notamment des représentants du CLPC (Comité de libération du peuple centrafricain). Cette tendance des antibalakas favorables à Patrice-Edouard Ngaissona, est installée dans le quartier Boy Rabe, considéré comme le fief de l’ancien Président Bozizé, destitué en mars 2013 par les rebelles de la Seleka. Cette tentative de structuration fait suite à la demande de la Présidente de la République Catherine Samba-Panza, à l’occasion des 100 jours de son élection, le 6 mai dernier. « La Présidente veut avoir un interlocuteur unique », explique Sébastien Wenezoui. « Nous voulons également former un comité de liaison permanent avec le gouvernement et les forces internationales poursuit Paléon Zilabo.

 

La Présidente nous a réuni le 6 mai pour nous demander également de proposer des noms pour le gouvernement et des postes de hauts fonctionnaires ». Lors de son discours du 6 mai devant le Conseil national de transition, elle avait en particulier annoncé sa volonté de remanier le gouvernement pour le rendre « plus inclusif et plus représentatif ». La base régionale de la proche équipe sera certainement élargie pour répondre à la critique du favoritisme régional formulée à l’encontre de l’actuel gouvernement et il devrait inclure au moins un membre des antibalakas.

 

Pour l’instant la présence des anti-balakas dans le gouvernement se limite à celle de Léopold Narcisse Bara, ministre de la Jeunesse et des Sports et de la Culture que le mouvement ne reconnaît pas comme anti-balaka. Parallèlement l’ex-Séléka (la coalition de rébellions qui avait pris le pouvoir en mars 2013) contre laquelle s’était créé le mouvement anti-balaka, a clôturé, dimanche, son Congrès dans le Nord du pays à Ndélé ouvert vendredi pour structurer ses branches militaires et politiques.

 

Mobilisés progressivement à partir d’avril 2013 en réponse aux menaces que font peser les Ex-Séléka sur la communauté chrétienne du pays, les groupes d’auto-défense surnommés anti-balaka en raison des gri-gris censés immuniser les combattants contre les balles d’AK-47, avait pris d’assaut la capitale le 5 décembre avant de se livrer à des violences systématiques contre les musulmans qui a plongé la Centrafrique dans un sanglant conflit intercommunautaire.

 

Selon le porte-parole du mouvement, son effectif actuel serait de 72 000 hommes, dont 10 à 15 % de militaires de carrière et 85 à 90 % de civils selon les estimations des cadres du mouvement.

Lu pour vous : Centrafrique : les Anti-Balaka annoncent un congrès
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13 mai 2014 2 13 /05 /mai /2014 12:19

 

 

 

 http://www.clicanoo.re/419859-l-onu-confie-a%CC%80-cise-re%CC%81union-une-mission-d-expertise-eau-a%CC%80-bangui.html

 

le 13 mai 2014 10h47

 

Du 13 au 20 mai, Cise Réunion effectuera une mission d’expertise pour sécuriser l’alimentation en eau du camp de réfugiés de M’Poko (200 000 personnes), situé à proximité de l’aéroport de Bangui (République Centrafricaine). Objectif : faire barrage au choléra et aux maladies hydriques et porter une assistance humanitaire dans ce pays en grande instabilité. L’Unicef a fait appel à l’expertise d’une entreprise française pour fiabiliser le réseau d’eau potable qui alimente le plus grand camp de déplacés de Bangui.

 

Depuis l’arrivée des premiers réfugiés, le 5 décembre 2013, 200 000 personnes se sont massées au bord des pistes de l’aéroport, dans ce camp gigantesque, anarchique et insalubre. « La saison des pluies arrive. L’état du réseau d’adduction d’eau à Bangui est très détérioré. S’il n’est pas rendu plus efficient avant les premières précipitations, l’accès à l’eau potable deviendra problématique exposant les réfugiés à une probable épidémie de choléra », explique le Dr Serge Simon, délégué général de Saur Solidarités, le fonds de dotation du groupe Saur, dont Cise Réunion est une filiale.

 

Saur interviendra sous l’égide de l’Unicef (ONU) avec l’appui des équipes locales de la Sodeca, la Société de Distribution d’Eau en Centrafrique dont Saur a assuré la gestion de 1991 à 2006 aux côtés de l’Etat. La mission des deux experts de Cise Réunion sera d’établir des propositions d’interventions concrètes et rapidement opérationnelles sur le réseau d’eau potable de Bangui (ouvertures-fermetures de vannes, by pass, doublure, extension de canalisations...).

 

Sous protection onusienne, Fernando Martins et Olivier Pince vont analyser la cartographie du réseau, réaliser des mesures de débit et de la recherche acoustique de fuites avant de faire leurs préconisations.

 

- Olivier Pince, 32 ans, cadre technique Cise Réunion « Pour y avoir vécu quelques années, l’Afrique est un continent auquel je suis attaché. Par cette mission, j’ai la possibilité de venir très concrètement aider des populations dans le plus grand dénuement et très fragiles d’un point de vue sanitaire. Je n’ai pas longtemps hésité lorsque j’ai su que Saur cherchait des volontaires ! »

 

- Fernando Martins, 41 ans, chef de secteur Cise Réunion « Participer à cette mission, c’est l’occasion pour moi de confronter mes 17 ans d’expérience à une situation d’urgence différente de la gestion de crises cycloniques, auxquelles nous sommes préparés. Quand on voit l’ampleur de la tâche qui nous attend et la détresse des populations réfugiées, il va falloir que nous mobilisions en peu de temps 150 % de nos compétences techniques et organisationnelles ! ».

 

- A propos de Saur : Acteur historique de la gestion déléguée de services à l’environnement, le groupe Saur accompagne les collectivités locales et les industriels dans leurs projets d’aménagement liés à l’eau (Saur), la propreté (Coved), l’ingénierie (Stereau), les travaux (Cise TP) et autres activités liées aux loisirs. Saur est présent dans de nombreux pays d’Europe (Pologne, Espagne...), en Afrique et en Arabie saoudite notamment. Saur en chiffres : 1,7 milliard € de chiffre d’affaires net en 2013, 13 000 collaborateurs et 18 millions d’habitants desservis dans le monde.

L’ONU confie à Cise Réunion une mission d’expertise eau à Bangui
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13 mai 2014 2 13 /05 /mai /2014 12:14

 

 

 

 NEW YORK (Nations Unies), 12 mai (Xinhua) - - La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a rappelé lundi la nécessité pour toutes les parties prenantes dans le pays d'accorder la priorité aux efforts de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des combattants.

 

Dans un communiqué de presse, la MINUSCA a déclaré suivre avec attention les discussions des milices ex-Séléka tenues à Ndele, dans le nord du pays. Elle relève tout particulièrement leurs discussions relatives à leur participation au programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) et la mise en place d'une coordination politique.

 

"La Mission saisit cette occasion pour rappeler à tous les acteurs politiques la priorité à accorder au désarmement, et encourage, à cet égard, le Gouvernement à rencontrer, au plus tôt, des chefs de groupes armés afin d'obtenir avec eux un accord politique, préalable au DDR", a dit la Mission. "La MINUSCA apportera au DDR, comme au dialogue politique qui devrait suivre, le soutien que la communauté internationale s'est engagée à apporter à la stabilisation de la République centrafricaine", a-t-elle ajouté.

 

Par ailleurs, l'envoyée spéciale du secrétaire général pour la région des Grands Lacs, Mary Robinson, a effectué une visite de quelques heures en République centrafricaine samedi afin de mieux s'informer de la situation et des besoins dans le pays. L'envoyée spéciale a rencontré la présidente de transition, Catherine Samba-Panza, l'archevêque de Bangui, Dieudonné Nzapalainga, et l'Imam Omar Kobine. Elle a également visité des camps de déplacés autour de l'aéroport de Bangui, la capitale centrafricaine.

 

Source: Agence de presse Xinhua

 

 

L'ONU préoccupée par la situation sécuritaire en Centrafrique et au Soudan du Sud

 

French.china.org.cn | Mis à jour le 13-05-2014 Le Conseil de sécurité des Nations Unies s'est déclaré lundi préoccupé de la détérioration de la situation sécuritaire dans certaines parties d'Afrique centrale, notamment en République centrafricaine, et de son impact sur la lutte contre les rebelles de l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA).

 

Dans une déclaration, le Conseil de sécurité a évoqué "l'instabilité et le vide sécuritaire en République centrafricaine qui continuent de nuire aux opérations de lutte contre la LRA".Il craint également que "la LRA n'exploite les faiblesses de sécurité pouvant résulter de l'aggravation de l'instabilité au Soudan du Sud".

 

Lors d'un exposé devant le Conseil de sécurité, le Représentant spécial du secrétaire général pour l'Afrique centrale, Abou Moussa, a noté que "l'explosion des violences communautaires en République centrafricaine depuis décembre 2013 a eu un impact régional considérable, compte tenu des conséquences graves de la crise sur les plans sécuritaire, économique et humanitaire pour les pays voisins".

 

A cette occasion le Conseil de sécurité exige de la LRA qu'elle mette immédiatement fin à toutes ses attaques. Il encourage la Force régionale d'intervention de l'Union africaine à poursuivre ses opérations contre tous les groupes de la LRA.

 

Le Conseil de sécurité a toutefois constaté avec satisfaction le net recul du nombre, de l'intensité et de la violence des attaques, meurtres et enlèvements perpétrés par la LRA , notant le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) a revu fortement à la baisse son estimation du nombre de personnes déplacées par la menace que représente la LRA, de 420.000 en mars 2013 à 160.000 en mars 2014.

 

Source: Agence de presse Xinhua

Centrafrique : la MINUSCA encourage les efforts de désarmement et de démobilisation
Centrafrique : la MINUSCA encourage les efforts de désarmement et de démobilisation
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12 mai 2014 1 12 /05 /mai /2014 12:28

 

 

 

 

 

Bangui 12/05/14 (AFP) - Le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) de l'ancien Premier ministre Martin Ziguélé a déclaré dimanche prendre acte "avec satisfaction et un réel soulagement" des sanctions de l'ONU visant trois personnalités du pays.

 

"C'est avec satisfaction et un réel soulagement que le MLPC prend acte de ces sanctions prises par le comité dédié du Conseil de sécurité des Nations unies à l'encontre de François Bozizé, Lévi Yakété et Nourredine Adam", affirme le communiqué.

 

Le Conseil de sécurité de l'ONU a décrété vendredi des sanctions contre trois responsables centrafricains: l'ex-président François Bozizé, le coordinateur des milices chrétiennes anti-balaka Levy Yakété et le numéro deux de l'ex-coalition rebelle Séléka à dominante musulmane, Nourredine Adam.

 

Ces sanctions ciblées consistent en un gel des avoirs et une interdiction de voyager.

 

Le MLPC "considère que ce n'est que le début de l'étau judiciaire qui doit inexorablement se resserrer autour de tous ceux des auteurs, co-auteurs et commanditaires des nombreux crimes de guerre et crimes contre l'humanité qui jalonnent l'histoire de la République Centrafricaine de ces vingt dernières années", ajoute le communiqué.

 

Ancien et dernier Premier ministre de Ange-Félix Patassé (2001-2003), Martin Ziguélé fut deux fois candidat à la présidentielle centrafricaine. En 2005, il a contraint François Bozizé à un second tour remporté par celui-ci.

 

En 2011, il est arrivé 3è, à l'issue d'un scrutin dont l'opposition a contesté les résultats pour fraudes massives, graves dysfonctionnements et irrégularités, et refusé de reconnaître la légitimité du président Bozizé réélu au 1er tour devant Ange-Félix Patassé.

 

La Centrafrique, dont l'histoire est jalonnée de coups d'Etat, rébellions et mutineries, a sombré dans le chaos et les violences intercommunautaires, lorsque l'ex-rébellion Séléka a pris le pouvoir entre mars 2013 et janvier 2014 dans un pays composé à 80% de chrétiens, multipliant les exactions.

 

Des milices chrétiennes hostiles aux Séléka et plus généralement aux musulmans se sont formées, semant elles aussi la terreur parmi les civils et plongeant le pays dans une crise humanitaire sans précédent.

Centrafrique: le principal parti "soulagé" des sanctions de l'ONU
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12 mai 2014 1 12 /05 /mai /2014 12:24

 

 

 

Thème : Combattre l’esprit de xénophobie en Centrafrique

 

*   *   *

 

* Auteur : Michel LOMPO – 27.02.2014

 

N.D.L.R. : Cet article émane d’un frère en Christ, Burkinabé de nationalité, et ayant séjourné en Centrafrique du 21 Septembre 2010 au 12 Décembre 2013 pour des raisons d’études pastorales à la Faculté de Théologie Évangélique de BANGUI (FATEB), où il a obtenu sa Licence en Théologie le 03 Août 2013.

 

Il était par la suite inscrit en année de Master de Recherche en Missiologie quand les évènements se sont durcis et accumulés, au point de l’obliger à interrompre ses études et à retourner au Burkina Faso, avec son épouse et leur fils de quatre ans et demi, le 12 Décembre 2013.

 

Il est désormais à YAOUNDÉ, au Cameroun, où la FATEB vient d’être délocalisée, à notre grand regret…

 

Un Centrafricain de cœur, croyez-le bien !

 

C. MABADA-MABAYE – Coordinateur – Sentinelles du Centrafrique

 

***

 

Lorsque nous analysons la situation en R.C.A., on a l’impression que ce sont des chefs d’États étrangers qui ont utilisé quelques natifs centrafricains, en les accompagnant par des milliers de jeunes d’autres nationalités pour prendre le pouvoir le 24 mars 2013. Depuis cette date jusqu'au jour de la démission de Michel Djotodia, la Centrafrique était presque sous occupation étrangère.

 

Le carnage vécu en Centrafrique depuis le jour de l’occupation et, plus particulièrement, le drame qui s’est déclenché le 05 décembre 2013, est un événement sans pareil dans le pays. Aujourd’hui, vivent des centaines de veuves et des milliers d’orphelins en R.C.A. Les cœurs sont brisés, blessés, donnant ainsi naissance à la rancune. La consolation est devenue difficile. À qui la faute ?

 

Qu’on le veuille ou pas, la plus grosse responsabilité dans ce chaos revient à des étrangers.

 

Si des étrangers ont pu vivre dans un pays jusqu’à y avoir de l’autorité et, finalement, le plonger dans une crise sans pareille, n’est-il pas raisonnable de développer une hostilité à l’égard des étrangers dans ce pays ? Avoir une certaine méfiance envers eux : n’est-ce pas une certaine prudence pour éviter de pareilles choses dans l’avenir ?

 

Ce que j’entendais et voyais, pendant l’occupation de la Séléka, quand j’étais encore à Bangui, était insupportable, humainement parlant. Je disais à mes amis que je détestais la Séléka. J’étais en colère quand je les rencontrais. Je ne haïssais pas la personne d’un Séléka, en soi, mais le fait de voir une personne étrangère venir faire sa loi dans un pays qui n’est pas le sien, en violant les droits des citoyens, les fils et filles du pays, était à l’origine de ma colère bien que je sache que la haine et la colère n’accomplissent pas les desseins de Dieu. Je n’ai jamais voulu être en colère ni haïr les Sélékas mais, à cause de leurs exactions, je me retrouvais devant une force intérieure qui m’imposait sa loi. Il me fallait donc lutter contre mes émotions, pour pouvoir être dans la volonté de Dieu à l’égard de ceux qui nous maltraitent, selon qu’il est écrit : « …Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent. » (Matthieu 5. 44)

 

Je ne suis pas né en Centrafrique, ni en Afrique Centrale. Je n’y étais pas non plus pour une durée indéterminée. Si j’ai pu vivre ces choses en tant qu’étranger vivant dans le pays, à combien plus forte raison celui qui est né en Centrafrique, qui vit en Centrafrique et, pire encore, qui est victime de pillages et témoin de la mort de plusieurs membres de sa famille, de son église et de ses amis, ne sera-t-il pas dans le ressentiment ? Ce qui s’est produit peut donc engendrer l’hostilité vis-à-vis de l’étranger dans le cœur de tous les Centrafricains. Seulement, au plan biblique, cela ne sera pas à l’avantage de notre pays.

 

Quelle est la conduite à tenir dans de telles situations, en tant qu’enfants de Dieu ? Haïr, tuer, diviser, rejeter, répondre au mal par le mal, etc. ?  Qu’est-ce-que Dieu attend de nous, pendant et après la crise politico-religieuse en Centrafrique ?

 

La lecture systématique de quelques passages bibliques nous servira de base pour répondre à ces questions. À vous, chacun pour sa part, de se laisser guider par l’Esprit, pour une compréhension plus approfondie du sujet et cela, à travers ces passages, ainsi que beaucoup d’autres encore, non explicitement cités ici, mais auxquels l’Esprit peut vous renvoyer, à toutes fins utiles.

 

Lévitique 19. 33-34

 

« Si un étranger vient séjourner avec vous dans votre pays, vous ne l'opprimerez point. Vous traiterez l'étranger en séjour parmi vous comme un indigène du milieu de vous ; vous l'aimerez comme vous-mêmes, car vous avez été étrangers dans le pays d'Égypte. Je suis l'Eternel, votre Dieu. »

Ce texte contient trois principales recommandations de l’Eternel. Il s’agit :

 

  • De ne pas exploiter ou opprimer l’étranger ;
  • De le traiter comme un autochtone ;
  • De l’aimer comme soi-même.

 

Pourquoi Dieu demande-t-Il cela à Israël ?

 

Parce qu’ils furent, eux aussi, étrangers en Égypte. Personnellement, je trouve paradoxal ce que Dieu demande à Israël. Son peuple, en effet, n’avait pas été bien accueilli en Égypte. Et pourtant, Dieu lui demande de ne pas opprimer l’étranger, bien qu’il ait subi de dures épreuves en Égypte. Cela nécessite donc réflexion. En fait, Israël a subi l’injustice en tant que peuple étranger. Les Centrafricains, quant à eux, ont subi, et subissent encore, aujourd’hui, la souffrance, de la part d’étrangers aimablement accueillis et établis sur leur propre territoire. Comment donc ne pas les exploiter, en retour de leur méchanceté, et comment les traiter comme des autochtones et les aimer, ultimement, comme soi-même ?

 

Ces trois choses que Dieu demanda à Israël, c’était pour son bien. Tout le chapitre (19) est une série de lois que Dieu donne à Son peuple. Il ne donne pas ces lois pour limiter sa liberté, ni pour le faire souffrir. Non ! Dieu, en lui prescrivant ces lois, avait pour objectif premier, son plein épanouissement en tant que société. Ces principes sont toujours valables pour notre époque. Obéir à cela, c’est unir ceux qui vivent dans le pays et ouvrir les portes au développement du pays, car aucun pays au monde ne peut se développer sans l’apport des étrangers.

 

Faut-il accepter seulement les étrangers chrétiens et chasser les musulmans ? En Israël, tout étranger était païen. À ce titre, l’étranger n’avait pas assez de droits dans les choses liées à la culture et à la religion juives. Le païen en Israël, à cette époque, peut être considéré comme le musulman dans un pays à majorité chrétienne, comme aujourd’hui. Pourtant, Dieu a demandé de leur donner des droits précis, pour qu’ils puissent vivre en paix avec les autochtones. L’intégration sociale et non religieuse de l’étranger est donc la priorité de Dieu dans ce passage.

 

Si un étranger se lève contre un autochtone, il y a deux choses : soit il a été mal accueilli, soit il est ingrat. Si un étranger ne jouit pas de ces droits sociaux dans un pays, il peut se révolter si cela perdure. Peu importe, par conséquent, l’origine du mal que subissent les Centrafricains de la part de gens qu’on considère plus ou moins comme venant de l’extérieur. Dieu a toujours un conseil à nous donner pour nous enseigner à mieux nous conduire, pour Sa gloire. Prions et cherchons à vivre en paix avec l’ingrat. D’ailleurs, Paul nous encourage dans Galates 6.9 à continuer à faire le bien, même si les gens demeurent dans leur ingratitude.

 

Si la vengeance domine, pour de bon, dans nos pensées et dans nos cœurs, la xénophobie deviendra alors inévitable. C’est la nature de la crise même qui l’exige. Dans Romains 12 : 17 – 21, Dieu nous invite à ne pas nous venger. La vengeance consiste à répondre au mal par le mal. Pour l’éviter, Paul nous donne des armes capables de  combattre efficacement l’esprit de vengeance. Retenons que, dans une situation où la vengeance occupe encore la première place dans les cœurs des gens, leur société vivra difficilement dans la paix. Voulons-nous que la R.C.A. reste un pays sans paix et cela, pour des décennies encore ? Je pense que non ! Donc, il est temps de combattre l’esprit de vengeance qui peut se caractériser inévitablement par la xénophobie.

 

Trois armes efficaces pour combattre l’esprit de vengeance selon Paul :

 

1. Avoir un cœur bien disposé

 

Celui qui a un cœur bien disposé pour faire la paix, en tout temps, en tout lieu, et avec n’importe qui, n’aura pas le temps, ni une place dans son cœur pour la vengeance.

 

2. Se rappeler constamment que la vengeance est à Dieu, et non à nous

 

Si nous nous vengeons, il n’y aura jamais de paix car ce n’est pas notre devoir d’exercer la vengeance à l’égard de quiconque nous afflige. Dieu seul est habileté à l’exercer, et donc à la réussir, car Il sait quand et comment la mettre en route.

 

3. L’exercice des bonnes œuvres envers nos ennemis

 

Nos bonnes actions créent en notre ennemi un sentiment de honte et de remords. C’est aussi une manière de se venger, que j’appelle « la vengeance positive » :

 

- « Tu veux te venger? Bien ! Voici la manière dont il t’est permis de le faire : Comble de bienfaits ton ennemi ! Par-là, tu lui causeras la douleur salutaire de la honte et du regret pour tout le mal qu'il t'a fait ; et tu allumeras dans son cœur le feu de la reconnaissance, au lieu de celui de la haine »…

 

-  « Traite ton ennemi avec bienveillance, car ton attitude l'humiliera et pourra le conduire à la repentance », dira un penseur… En d'autres termes, la meilleure façon de se débarrasser d’un ennemi, c’est de s’en faire un ami, et donc ‘de surmonter le mal par le bien’ » (v. 21)

 

Cette troisième et dernière arme est ce que notre texte de base, ainsi que les passages suivants, soutiennent :

 

« Quand vous ferez la moisson dans votre pays, tu laisseras un coin de ton champ sans le moissonner, et tu ne ramasseras pas ce qui reste à glaner. Tu ne cueilleras pas non plus les grappes restées dans ta vigne, et tu ne ramasseras pas les grains qui en seront tombés. Tu abandonneras cela au pauvre et à l'étranger. Je suis l'Eternel, votre Dieu. » (Lev. 19.9-10)

L’étranger doit bénéficier de notre bien, et non s’appauvrir à cause de notre égoïsme à son égard. Ne le pillons pas, non plus, parce qu’il est étranger. Donnons à l’étranger, victime de pillage de la part des malintentionnés. Faisons ainsi, chers chrétiens, chères chrétiennes, bien que la cause de notre malheur actuel vienne des étrangers.

« Si ton frère devient pauvre, et que sa main fléchisse près de toi, tu le soutiendras ; tu feras de même pour celui qui est étranger et qui demeure dans le pays, afin qu'il vive avec toi. » (Lev. 25.35). 

On doit soutenir l’immigrant pauvre, et non chercher à l’appauvrir davantage. Regarde par conséquent autour de toi : si un étranger a été dépouillé, aide-le à recommencer son commerce et, si tu as la possibilité de l’aider, d’une manière ou d’une autre, n’hésite pas (Luc 6.27 ; Jacques 4.17 ; Mat 5 : 38  -  48).

« Maudit soit celui qui porte atteinte au droit de l'étranger, de l'orphelin et de la veuve ! Et tout le peuple dira : Amen ! » (Deutéronome 27.19).

L’immigrant aura-t-il encore des droits en R.C.A. ?

 

Si tel n’est pas le cas, à l’avenir, ce sera une malédiction pour notre pays, mais aussi le signe marquant d’une éventuelle xénophobie en cours dans le pays.

« …J'étais étranger, et vous m'avez recueilli ; […] Quand t'avons-nous vu étranger, et t'avons-nous recueilli ? [...] Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites. » (Matthieu 25.35).

Accueillir l’étranger, c’est accueillir Jésus, sans le savoir. De même, le traiter mal, c’est le faire à Christ. Décidons d’accueillir Christ.

 

La République Centrafricaine est le Pays de « ZO KWE ZO » (« UN ÊTRE HUMAIN EST, ET RESTE UN ÊTRE HUMAIN ». Si c’est vraiment le pays de « ZO KWE ZO », cela suppose que la xénophobie ne doit y avoir aucune place.

 

Que la réconciliation, la paix, l’unité, l’amour et la solidarité soient le partage de tous les centrafricains et toutes les centrafricaines en cette années 2014.

 

Au nom de Jésus Christ de Nazareth.

 

AMEN !

 

Vive la République Centrafricaine !

 

M. LOMPO

 

 

Combattre l’esprit de xénophobie en Centrafrique par le pasteur Céphas Mabada Mabaye
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12 mai 2014 1 12 /05 /mai /2014 12:18

 

 

 

 

 

(RFI 12/05/14)

 

Interdictions de voyager, gels des avoirs, trois personnalités centrafricaines font l'objet de sanctions ciblées du Conseil de sécurité de l'ONU. François Bozizé, Nourredine Adam et Levy Yakété. Pourquoi cette liste ne comporte-t-elle que trois noms ? Et pourquoi ceux-là ?

 

L'ancien président François Bozizé est dans le collimateur de la communauté internationale depuis longtemps, accusé de financer les anti-balaka qu'il tenterait de fédérer.

 

Moins exposé, Nourredine Adam, est l'un des fondateurs de la Seleka et l'un des principaux artisans de la chute du régime Bozizé. Lui pourrait être gêné par l'interdiction de voyager. Ces derniers mois Nourredine Adam a beaucoup pris l'avion. On l'a vu au Bénin, au Cameroun. Et selon le comité des sanctions de l'ONU, il a sillonné les pays du Golfe pour obtenir des fonds en faveur de la Seleka. « Sans sa participation, la Seleka aurait été vraisemblablement incapable d'arracher le pouvoir à François Bozizé »indique le texte onusien.

 

A son actif encore, le Comité extraordinaire de la défense des acquis démocratiques (Cedad), sa police politique personnelle qui s'est rendue coupable d'exactions multiples sous le régime Djotodia. Mais si celui qui était considéré comme le numéro 2 du régime Seleka fait l'objet de sanctions, ce n'est pas le cas du numéro 1. Michel Djotodia s'est assuré de pouvoir couler des jours paisibles au Bénin avant de rendre le pouvoir en janvier dernier.

 

Levy Yakété, l'ancien conseiller

 

Enfin, côté anti-balaka, le sanctionné s'appelle Levy Yakété. Cet ancien conseiller de Bozizé, réfugié en France depuis des mois, a été très actif juste avant la prise de Bangui. En décembre 2012, il avait créé la Coalition citoyenne d’opposition aux rébellions armées (Cocora), une milice de jeunes qui voulaient protéger le régime contre l'avancée de la Seleka. Milice qu'il pourrait avoir réactivée pour renforcer les anti-balaka ; les anti-balaka dont le coordinateur général Edouard Patrice Ngaissona ne figure pas parmi les sanctionnés. Levy Yaketé, a réagi ce samedi, au micro de RFI, sur le choix de la liste.

 

« Je n’ai aucun avoir, ni ici en France, ni ailleurs et encore moins en République centrafricaine. Je suis plus qu’un rat d’église. […] C’est l’injustice qui est aujourd’hui élevée au niveau su système des Nations unies et encouragée par le gouvernement français. […] Je n’ai jamais appelé à tuer un citoyen centrafricain ou un citoyen étranger. Depuis le départ de Djotodia, le 10 janvier 2014, j’ai enterré ma hache de guerre et je me suis inscrit dans la logique de la réconciliation et de la paix. […] Ils ont la volonté de nous isoler parce que nous sommes populaires, parce que le peuple centrafricain fonde son espoir sur nous […] nous allons nous battre jusqu’à ce que la vérité triomphe. »

 

Cette liste proposée par la France était beaucoup plus longue au départ, explique une source diplomatique. Elle a fait l'objet de négociations entre pays. Mais le comité des sanctions va poursuivre son travail et elle va probablement s'allonger à nouveau.

 

http://www.rfi.fr/afrique/20140510-centrafrique-onu-sanction...

 

 

 

LE COMITÉ DU CONSEIL DE SÉCURITÉ CONCERNANT LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE LISTE TROIS INDIVIDUS

 

SOUMIS À DES MESURES IMPOSÉES PAR LA RÉSOLUTION 2134 (2014)


 

Le 9 mai 2014, le Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 2127 (2013) concernant la République centrafricaine a approuvé la liste suivante des personnes soumises aux mesures imposées par les paragraphes 30 et 32 de la résolution 2134 (2014):


 

François Yangouvonda Bozizé

 

Nom:Bozizé

 

Prénom: François Yangouvounda

 

Alias :Bozizé Yangouvonda

 

Date et lieu de naissance:14 octobre 1946, à Mouila (Gabon)

 

Passeport/signalement : fils de Martine Kofio

 

Titre/justification: S’est livré ou a apporté un appui à des actes qui compromettent la paix, la stabilité ou la sécurité de la République centrafricaine. Depuis le coup d’État du 24 mars 2013, Bozizé a apporté un appui matériel et financier à des miliciens qui s’emploient à faire dérailler la transition en cours et à le ramener au pouvoir.  François Bozizé a, en liaison avec ses partisans, encouragé l’attaque du 5 décembre 2013 contre Bangui.  La situation en République centrafricaine s’est rapidement détériorée après cette attaque des forces anti-balaka qui a fait 700 morts.  Depuis lors, Bozizé poursuit ses opérations de déstabilisation et s’efforce de fédérer les milices antibalaka pour entretenir les tensions dans la capitale de la République centrafricaine.  Il a tenté de réorganiser de nombreux éléments des forces armées centrafricaines qui s’étaient dispersés dans la campagne après le coup d’État.  Les forces qui lui sont loyales participent désormais aux représailles menées contre la population musulmane du pays.  Bozizé a demandé à ses milices de poursuivre les atrocités contre le régime actuel et les islamistes.

 

 

Nourredine Adam

 

Nom:Adam

 

Prénom: Nourredine

 

Alias: Nourredine Adam; Nureldine Adam; Nourreldine Adam; Nourreddine Adam

 

Date et lieu de naissance:1970, à Ndele (République centrafricaine)

 

Autres dates de naissance: 1969, 1971

 

Passeport/signalement:

 

Titre/justification: S’est livré ou a apporté un appui à des actes qui compromettent la paix, la stabilité ou la sécurité de la République centrafricaine.   Noureddine est l’un des premiers dirigeants de la Séléka dans l’histoire du mouvement.  Il se désigne tout à la fois comme général et président de l’un des groupes de rebelles armés de la Séléka, la CCJP centrale, groupe précédemment connu sous le nom de Convention des patriotes pour la justice et la paix ainsi que sous l’acronyme CPJP.  En tant qu’ancien chef de la faction « fondamentale » de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP/F), il était le coordonnateur militaire de l’ex-Séléka pendant les offensives au sein de l’ancienne rébellion en République centrafricaine entre le début décembre 2012 et mars 2013.  Sans la participation de Noureddine, la Séléka aurait vraisemblablement été incapable d’arracher le pouvoir à l’ancien Président du pays, François Bozizé.  Depuis la nomination de Catherine Samba-Panza comme Présidente par intérim, le 20 janvier 2014, il a été l’un des principaux artisans du retrait tactique de l’ex-Séléka à Sibut, avec pour objectif de créer un bastion musulman dans le nord du pays.  Il avait de toute évidence exhorté ses forces à résister aux injonctions du gouvernement de transition et des chefs militaires de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA).  Noureddine dirige activement l’ex-Séléka, les anciennes forces de la Séléka qui ont été dissoutes par Djotodia en septembre 2013, et il dirige les opérations menées contre les quartiers chrétiens tout en continuant de fournir un appui important et des instructions à l’ex-Séléka opérant en République centrafricaine.

 

A préparé, donné l’ordre de commettre ou commis, en République centrafricaine, des actes qui violent le droit international des droits de l’homme ou le droit international humanitaire. Après la prise de Bangui par la Séléka.  Le 24 mars 2013, Nourredine Adam a été nommé Ministre de la sécurité, puis Directeur général du Comité extraordinaire de défense des acquis démocratiques (CEDAD), service de renseignements centrafricain aujourd’hui défunt.  Le CEDAD, qui lui servait de police politique personnelle, s’est livré à de nombreuses arrestations arbitraires, des actes de torture et des exécutions sommaires.  En outre, Noureddine était l’un des principaux personnages à l’origine de l’opération sanglante menée à Boy Rabe.  En août 2013, les forces de la Séléka ont investi Boy Rabe, quartier de la capitale centrafricaine considéré comme un bastion des partisans de François Bozizé et de son groupe ethnique.  Sous prétexte de rechercher des caches d’armes, les soldats de la Séléka auraient tué de nombreux civils et se seraient livrés à une vague de pillages.  Lorsque ces attaques s’étendirent à d’autres quartiers, des milliers de résidents envahirent l’aéroport international, perçu comme un lieu sûr en raison de la présence de troupes françaises, et en ont occupé la piste.

 

A apporté un appui aux groupes armés ou aux réseaux criminels par l’exploitation illégale des ressources naturelles.  Début 2013, Nourredine Adam a joué un rôle important dans les réseaux de financement de l’ex-Séléka.  Il s’est rendu en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis pour recueillir des fonds en faveur de l’ancienne rébellion.  Il a également agi comme facilitateur auprès d’un réseau de trafic de diamants tchadien opérant entre la République centrafricaine et le Tchad.

 

 

Lévy Yakété

 

Nom :Yakété

 

Prénom: Lévy

 

Alias:Lévi Lakité; Lévy Yakité

 

Date et lieu de naissance:14 août 1964, à Bangui (République centrafricaine)

 

Autre date de naissance: 1965

 

Passeport/signalement : fils de Pierre Yakété et de Joséphine Yamazon

 

Titre/justification: S’est livré ou a apporté un appui à des actes qui compromettent la paix, la stabilité ou la sécurité de la République centrafricaine.   Le 17 décembre 2013, Yakité est devenu le coordonnateur politique d’un nouveau groupe rebelle antibakala, le Mouvement de résistance populaire pour la refondation de la Centrafrique.  Il a participé directement à la prise de décisions du groupe rebelle dont les actes, commis notamment le 5 décembre et depuis cette date, ont compromis la paix, la stabilité et la sécurité de la République centrafricaine.  En outre, ce groupe a été explicitement désigné comme responsable de ces actes dans les résolutions 2127 (2013), 2134 (2014) et 2149 (2014).  Yakité est accusé d’avoir ordonné l’arrestation de personnes ayant des liens avec la Séléka, commandé des attaques contre des opposants au Président Bozizé et recruté de jeunes miliciens pour agresser à la machette les personnes hostiles au régime.  Étant resté dans l’entourage de François Bozizé après mars 2013, il a rejoint le Front pour le retour à l’ordre constitutionnel en Centrafrique (FROCCA), qui a pour objectif de ramener le Président déchu au pouvoir par tous les moyens nécessaires.  À la fin de l’été 2013, il s’est rendu au Cameroun et au Bénin pour tenter d’y recruter des combattants contre la Séléka.  En septembre 2013, il a tenté de reprendre le contrôle des opérations menées par les combattants pro-Bozizé dans les villes et les villages près de Bossangoa.  Yakété est également soupçonné d’encourager la distribution de machettes aux jeunes chrétiens sans emploi pour faciliter les attaques contre les musulmans.

Centrafrique: personnalités sanctionnées, les raisons d'un choix
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12 mai 2014 1 12 /05 /mai /2014 12:05

 

 

 

 

 

 12/05/14 (Jeune Afrique)

 

Rivalités au sein de l'exécutif, administration déliquescente, économie paralysée : trois mois après l'élection de Catherine Samba-Panza, la magie n'opère plus. Mais pouvait-il en être autrement ?

 

C'était il y a un peu plus de trois mois. Plébiscitée par le Conseil national de transition (Parlement provisoire), Catherine Samba-Panza, 59 ans, accédait à la présidence de la Centrafrique. Son élection était accompagnée d'un cortège de réactions dithyrambiques et de grandes espérances. Devant les micros et caméras du monde entier, on louait son "instinct maternel" et son indépendance d'esprit. Elle était même présentée comme "l'espoir de la Centrafrique", la seule capable de panser les plaies d'un pays ravagé par les bandes armées et les violences interconfessionnelles.

 

Force est de constater qu'un peu plus de mesure eût été de rigueur. Après seulement cent jours, la magie Samba-Panza a cessé d'opérer, l'assurance a laissé place au doute. Certes, la présidente de la transition fait toujours bonne impression auprès de la communauté internationale, qui loue son dynamisme et sa combativité. Mais le pays, lui, est toujours à l'arrêt. "À Bangui, la situation sécuritaire s'améliore grâce à l'appui des forces internationales. Pour le reste, rien n'avance. Il n'y a pas de cap politique. Une feuille de route a été établie, mais sans consultation, à la va-vite. On a peur que le calendrier électoral ne puisse pas être respecté, car rien n'est fait", juge même un diplomate de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC).

 

La situation économique est particulièrement inquiétante. Dans l'ouest du pays, le corridor menant au Cameroun est peu à peu sécurisé, ce qui permet une légère reprise de l'activité, mais l'essentiel des taxes est encore perçu par les groupes armés, ex-Séléka et anti-balaka. Conséquence : en avril, les revenus de l'État risquent de ne pas atteindre les 2 milliards de F CFA (3 millions d'euros) espérés. Dans le même temps, les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) tardent à déboucher sur un accord. Début avril, l'institution a demandé à Bangui de nouvelles garanties avant de reprendre ses activités en Centrafrique. La gestion des finances publiques est floue, la liste des fonctionnaires n'est toujours pas à jour.

 

Catherine Samba-Panza a pris les rênes d'un État à l'agonie

 

Catherine Samba-Panza, qui a pris les rênes d'un État à l'agonie, n'est évidemment pas la seule responsable de cette situation. "Quand elle est entrée au palais présidentiel, il n'y avait rien, pas même une photocopieuse ! Comment voulez-vous qu'elle fasse des miracles en trois mois ?" s'exclame l'un de ses conseillers. "C'est une femme seule, qui n'a pas les instruments pour diriger : son gouvernement est faible, les forces de défense et de sécurité sont inexistantes, il n'y a pas de structure, pas d'administration. Le pays est en train de couler, mais c'était déjà le cas à la fin de l'ère Bozizé", résume un diplomate en poste à Bangui.

 

Reste que le manque d'expérience politique de la présidente semble se faire sentir. "Elle ne dispose pas d'un entourage soudé, à même d'expliquer son message et de mettre en oeuvre sa politique. Il manque aussi dans son équipe une personnalité dotée d'une forte capacité de réflexion", poursuit un proche. Un vide qui a notamment permis à Jean-Jacques Demafouth, ex-rebelle et ancien ministre de la Défense d'Ange-Félix Patassé, de gagner en influence, outrepassant ses fonctions de ministre conseiller chargé des relations avec la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (Misca) et l'armée française.

 

Le tandem que forme Samba-Panza avec André Nzapayéké, son Premier ministre, montre également ses limites. En théorie définies par les accords signés en janvier 2013 à Libreville, les relations entre les deux têtes de l'exécutif ne cessent de se dégrader - même si le niveau de crispation n'a pas atteint celui du couple Djotodia-Tiangaye. À plusieurs reprises, la présidente a contesté l'autorité de Nzapayéké, qui se retrouve réduit au rang de simple collaborateur. Son gouvernement, sous le feu des critiques du fait du manque d'implication ou de l'incompétence de certains ministres, va prochainement subir un profond lifting. Et comme pour ajouter à la confusion, Catherine Samba-Panza a créé une sorte de gouvernement bis, formé d'une vingtaine de conseillers dont certains ont rang de ministre. Nzapayéké, qui dispose d'un cabinet aussi important, a fait de même. Résultat : l'action gouvernementale est paralysée par d'incessantes rivalités.

 

Compte tenu de la marge de manoeuvre réduite dont elle dispose, Catherine Samba-Panza n'a d'autre choix que de s'appuyer sur la communauté internationale. Mais la coordination avec ses partenaires étrangers laisse parfois à désirer. "Elle ne se sent pas assez soutenue, l'aide qu'elle sollicite n'arrive pas aussi rapidement qu'elle le souhaiterait", concède un diplomate occidental. La France, qui a dépêché sur place des experts pour assister certains ministères, reste sa plus fidèle alliée. Pour Paris, Samba-Panza demeure le pivot de la transition, même si certains attendent d'elle plus de détermination afin d'accélérer la réconciliation nationale, notamment en impliquant d'autres acteurs politiques, et plus de fermeté dans la lutte contre l'impunité.

 

À N'Djamena, un accord tacite

 

Sur le plan régional, la présidente de la transition - qui n'était pas présente en janvier au sommet de N'Djamena où le sort de Michel Djotodia fut scellé - peine à s'imposer, victime de l'éternelle querelle de leadership entre ses homologues. "Elle n'entrait pas dans les plans des chefs d'État de la CEEAC, aucun des parrains du processus de transition n'imaginait qu'elle serait élue. Ça ne facilite pas les choses", explique un diplomate européen.

 

Ses relations avec le Tchad d'Idriss Déby Itno sont particulièrement difficiles. À N'Djamena, un accord tacite aurait été conclu entre les différents protagonistes, prévoyant que si un chef de l'État chrétien était élu (ce qui est le cas de Catherine Samba-Panza), le Premier ministre devrait être musulman. Depuis la nomination du chrétien Nzapayéké, Déby boude et l'a clairement fait comprendre à Samba-Panza, mi-février, lorsqu'elle est venue en visite officielle au Tchad. Dans ce contexte, le retrait des soldats tchadiens manifeste également sa défiance à l'égard des nouvelles autorités de Bangui. Depuis le 14 avril, même le contingent de la force tripartite qu'ils formaient avec des troupes soudanaises et locales a quitté la Centrafrique.

 

De plus en plus en butte aux critiques, Samba-Panza commence à montrer des signes d'agacement, notamment vis-à-vis de la presse, qu'elle accuse de présenter son action de manière tendancieuse. Le 7 avril, le directeur de publication du quotidien Le Palmarès a été arrêté après la parution d'un article jugé diffamatoire envers la présidente. Une semaine plus tard, son homologue du journal Le Peuple subissait le même sort. Les deux hommes, poursuivis pour outrage, diffamation et incitation à la haine, ont finalement été mis en liberté provisoire le 22 avril. Une affaire qui, quels que soient les propos incriminés, n'incite pas à l'optimisme.

 

Vincent Duhem

 

http://www.jeuneafrique.com/Article/JA2781p040.xml0/crise-ce...

 

Lu pour vous : Trois mois après l'élection de Catherine Samba-Panza, où en est la Centrafrique ?
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12 mai 2014 1 12 /05 /mai /2014 11:52

 

 

 

 

 

http://www.reforme.net/une/monde/centrafrique-soutien-protestants 

·Claire Bernole

Une délégation issue du protestantisme français s’est rendue en RCA pour une visite de solidarité aux églises locales. La situation du pays continue à se dégrader.

 

L’assassinat d’un prêtre et la séquestration de l’évêque de Bossangoa ainsi que de trois curés de son diocèse, la semaine dernière, illustrent bien la complexité de la situation en République centrafricaine. D’un côté, les exactions perdurent. De l’autre, elles ne cessent d’être dénoncées, notamment par la plate-forme des leaders religieux. En réaction aux événements cités, Monseigneur Nzapalainga, archevêque de Bangui, le révérend Nicolas Guérékoyamé-Gbangou, chef de l’Église protestante centrafricaine, et l’imam Omar Kobine Layama, président de la Conférence islamique, ont demandé au gouvernement de s’impliquer davantage dans la recherche de la paix, et à la population de ne pas se prêter au jeu des extrémistes. Si les questions de sécurité et de vivre ensemble sont loin d’être réglées, hommes et femmes de tout bord et de confessions différentes ne cessent d’y travailler.

 

Rencontre improbable ?

 

Deux initiatives viennent de voir le jour en ce sens, grâce à l’intermédiaire d’une délégation protestante française et africaine venue à Bangui, au début du mois d’avril, rendre une visite de solidarité aux Églises locales. Ainsi, Jean-Arnold de Clermont, président du Service protestant de mission (Défap), Simon Kissi Dossou, envoyé spécial de la Conférence des Églises de toute l’Afrique (Ceta), Thierry Mulbach, président de la Communauté d’Églises en mission (Cevaa) et Célestin Kiki, son secrétaire général, ont-ils permis au Réseau des femmes croyantes et médiatrices de paix d’entrer en contact avec les forces Sangaris. Rencontre improbable, s’il en est, entre ces femmes – musulmanes, catholiques, protestantes – et les militaires français pour envisager un travail commun auprès de la population.

 

Ces deux groupes peuvent-ils réfléchir et contribuer, ensemble, à préparer l’avenir du pays ? La réponse a été « oui ». Si bien qu’au premier et au deuxième rendez-vous, un troisième succèdera bientôt, au début du mois de mai. « Nous ne sommes pas indifférents à ce que vit la population civile », a affirmé l’adjoint au général Soriano qui commande l’opération.

 

Les objectifs sont clairs : pour l’association, qui regroupe environ 150 femmes dans la capitale, il s’agit de recevoir un soutien de la part de l’armée dans ses démarches ; pour l’armée, de communiquer sur ses missions, pas toujours comprises par l’opinion publique. C’est le cas, par exemple, du désarmement tant attendu des groupes causant quotidiennement des troubles – parfois sanglants – dans la ville.

 

Pour l’heure, ces « mères dont la parole est écoutée par l’homme africain », comme l’a rappelé Juliette Gbéssé, conseillère auprès du Réseau, ont su courageusement tisser des contacts avec les antibalakas de Boy Rabé (l’aile dure du mouvement) et de Bimbo, ainsi qu’avec les Séléka du PK11. Prochaine étape : étendre ce travail au camp de déplacés de la mosquée centrale – du moins en direction des plus modérés, le dialogue n’étant actuellement pas possible avec les prédicateurs radicaux – et aux Séléka du camp Béal.

 

Si chacun des groupes rencontrés dit aspirer à la paix, la route jusqu’à l’indispensable désarmement sera longue. « Nous devons multiplier les contacts, sensibiliser sur la nécessité de déposer les armes et d’accepter de revivre ensemble. Le message est perçu mais c’est un travail de longue haleine. C’est pour cela qu’il faut commencer dès maintenant », explique Mathilde Guidimti. Heureusement, ces femmes se sont elles-mêmes armées de patience. Leur engagement reçoit le soutien des troupes Sangaris et de leurs aumôniers. Le conseiller politique du général Soriano a même proposé d’intervenir pour aider le Réseau des femmes à obtenir une audience auprès d’Antoinette Montaigne, ministre de la Réconciliation. L’une de leurs demandes serait d’avoir du temps d’antenne supplémentaire pour la diffusion de messages de paix. Plusieurs ont d’ores et déjà été émis sur les radios les plus écoutées.

 

De telles actions en faveur de la réconciliation sont précieuses, mais elles sont encore plus fragiles – notamment du fait que la chaîne pénale est lente, voire inexistante. Les victimes d’exactions peinent à obtenir réparation. Or, le pays peut-il raisonnablement aspirer à la paix sans leur rendre justice ? Nelson Mandela a répondu, en son temps, à cette question en créant une Commission nommée « Vérité et réconciliation ». Des mots dont la portée universelle trouve dans le contexte de la crise centrafricaine un écho particulier.

 

C’est avec la volonté d’avancer sur ce volet qu’une autre initiative a vu le jour. L’Église protestante du Christ Roi (EPCR), à Bangui, est en train de mettre en place une cellule d’écoute destinée à accueillir les personnes ayant subi des traumatismes. Une goutte d’eau dans la mer ? Peut-être, mais cela peut tout changer pour les personnes qui auront été entendues et seront accompagnées. Réclamé par l’EPCR, ce travail a été initié par la délégation protestante lors de sa visite, au travers de deux séances animées par le pasteur Simon Kissi Dossou sur la réaction du chrétien en cas de conflit interreligieux. Il trouve sa concrétisation grâce à un financement de la Cevaa. En accord avec sa vocation, la cellule d’écoute ne sera pas exclusivement tournée vers les paroissiens de l’Eglise du Christ Roi mais ouverte d’emblée à deux Églises sœurs : l’Église luthérienne et l’Église adventiste du septième jour.

 

Profit personnel et tribalisme

 

Actuellement, les organisateurs sont à la recherche d’un psychologue afin de proposer une prise en charge par un professionnel. L’une des missions du thérapeute sera d’entendre, voire de libérer, la parole des enfants ayant assisté à des faits de violence ou en ayant entendu parlé, quand ils n’en ont pas eux-mêmes subis. Pour que les victimes d’aujourd’hui ne deviennent pas les bourreaux de demain, la priorité est de désamorcer les désirs de vengeance. « Cet état d’esprit est à l’origine de beaucoup des exactions commises dernièrement », analyse Brigitte Ougagnon, du Réseau des femmes croyantes et médiatrices de paix.

 

La plate-forme des leaders religieux, le Réseau des femmes croyantes et l’EPCR, au travers de la création de la cellule d’écoute, témoignent – en parole et en action – que la crise centrafricaine ne trouve pas son origine dans des tensions interreligieuses. Si elle a pu rejaillir sur les relations entre les communautés chrétiennes et musulmanes, il est difficile de la réduire à cela. La preuve en est que chaque jour des habitations font l’objet de pillages qu’il est impossible d’attribuer aux Séléka ou antibalakas mais plutôt à des mercenaires d’un ordre qui n’est pas nouveau : celui de l’intérêt particulier et de l’enrichissement personnel. Ils prolongent en cela les effets des mauvaises gouvernances successives, trop souvent motivées par le profit personnel ou le tribalisme. Le gouvernement de transition, actuellement dirigé par Catherine Samba-Panza et dont on peut rappeler qu’il est l’un des rares (avec celui d’Ange-Félix Patassé) à ne pas avoir pris le pouvoir par la force, maintient la volonté d’organiser des élections démocratiques en février 2015 s’il en a la légitimité. Souhaitons qu’il en ait aussi les moyens.

 

 

En Centrafrique, la politique du pire

 

Réforme 2 mai 2014

·Valérie Thorin

Que s'est-il passé en République centrafricaine pour qu'on en arrive là ? Retour sur des années d'incompétence et de malversations et regard sur la situation actuelle.

· · 

Hier on l’appelait « Bangui la coquette »… Aujourd’hui, la capitale centrafricaine n’est plus que l’ombre d’elle-même, et tout le pays est à l’avenant. La Centrafrique est devenue l’exemple type du pays d’Afrique dont aiment à se repaître les afropessimistes : la violence et les coups d’État à répétition depuis son indépendance en 1960 ont conduit aux plus hautes responsabilités des hommes dédaigneux de l’intérêt général mais ravis de parader dans les cénacles internationaux.

 

Les deux avant-derniers chefs de l’État ont fait particulièrement fort dans la désintégration de la Centrafrique. Pendant ses dix années au pouvoir, François Bozizé – putschiste en 2003, légitimé par les urnes en 2005 et réélu en 2011 – n’a réglé aucun des problèmes de ses concitoyens.

 

Homme incertain, souvent imprévisible, il s’est peu à peu laissé entraîner dans la corruption et le népotisme. Son manque de détermination et son incapacité à honorer ses engagements ont découragé tous ses alliés, même les plus puissants, comme le président tchadien, Idriss Déby Itno. La mauvaise volonté qu’il a mise à honorer les accords de Libreville, obtenus de haute lutte en janvier 2013 et qui instauraient une transition pacifique de trois ans, lui a fait perdre ce fauteuil auquel il tenait tant.

 

Razzias dans les villages

 

Le 24 mars 2013, il était renversé par Michel Djotodia, à la tête de la Séléka, coalition hétéroclite de rebelles centrafricains, d’opposants tchadiens et soudanais et d’une bonne dose de bandits de grand chemin trop heureux de faire le coup de feu....

 

Lu pour vous : Centrafrique : le soutien des protestants
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12 mai 2014 1 12 /05 /mai /2014 11:35

 

 

 

 

Gaga (Centrafrique) (AFP) - 11.05.2014 15:41 - Par Pacôme PABANDJI

 

Des enfants jouent à côté de leurs maisons détruites par des rebelles de la Séléka dans le village de Gaga en Centrafrique le 5 mai 2014

 

Hommes, femmes, enfants: à Gaga, petite localité de l'Ouest de la Centrafrique, tout le monde vit de l'exploitation artisanale - et clandestine - de l'or, qui suscite la convoitise des bandes armées qui rôdent dans la région.

 

"Nous avons abandonné l’école pour l'exploitation d’or (...) car ça donne beaucoup d’argent", assure à l'AFP Dieu Béni Gueret, un gamin de 12 ans affairé à creuser un trou dans la terre sableuse de Gaga, à 200 km au nord-ouest de Bangui.

 

Dieu Béni ouvre sa besace, elle renferme les fameuses pépites et quelques billets de Francs CFA: le "fruit de ce que nous faisons tous les jours", explique-t-il avec fierté.

 

Autour de lui, des dizaines d'autres orpailleurs, dont des femmes portant leur bébé attaché dans le dos, piochent avec acharnement. Quand le trou est assez profond pour atteindre l'eau de la rivière, située à quelques centaines de pas de là, on tamise le sable avec l'espoir de tomber sur un caillou plus brillant que les autres.

 

"On n’a pas de machine. On travaille avec des pelles, les jeunes creusent dans le sol pendant un ou deux mois avant de racler dans la terre pour voir", explique Socrate, le chef de chantier âgé d'une quarantaine d'années.

 

- Le trou de la fortune -

 

Lorsqu'"il y a la chance", un trou peut rapporter jusqu'à 20 grammes d'or dans la journée, affirme Socrate, qui dit diriger près de 2.000 orpailleurs.

 

"L’or que nous cherchons, (c'est) pour améliorer le niveau de notre vie", dans l'un des pays les plus pauvres au monde malgré l'immense potentiel de son sous-sol (diamants, pétrole, etc), explique un orpailleur, Daniel Aristide Dedanga.

 

Mais depuis le début du conflit, quand l'ex-rébellion Séléka a pris brièvement le pouvoir à Bangui de mars 2013 et janvier 2014, "nous n’arrivons pas à bien travailler", regrette Socrate. "Pendant qu’on travaille, les gens viennent tirer sur nous on est obligé de fuir dans la brousse".

 

La mine de Gaga est aujourd'hui contrôlée par les milices chrétiennes anti-balaka, formées en réaction aux exactions commises sur les civils par les ex-Séléka, majoritairement musulmans, qu'elles combattent aujourd'hui férocement.

 

- L'or, le nerf de la guerre -

 

Un vieux pétard attaché à la ceinture, le "colonel" Cyriaque, chef des anti-balaka de la zone, enchaîne les allers-retours entre le village et le chantier. Entouré en permanence par trois "lieutenants", il affirme être là pour "veiller sur les travailleurs".

 

Dans le nord-ouest de la Centrafrique, l'une des régions les plus touchées par les affrontements armés, l'or est le nerf de la guerre.

 

L’ex-rébellion Séléka s'est emparée la première de la mine en septembre 2013. Ce fut un massacre. "On a ramassé au moins 213 corps dont des gens brûlés vifs. Il y avait aussi plus de 400 maisons incendiées", affirme Ines Mokotemapa, volontaire de la Croix-Rouge centrafricaine basée à Yaloké, à 45 km de là.

 

Mais les anti-balaka n'ont pas tardé à riposter. Les milices chrétiennes ont mené une offensive sur Gaga en décembre, chassant les ex-Séléka et tuant au passage des dizaines de musulmans.

 

Les violences ont laissé de nombreux stigmates dans le village. De dizaines de maisons sont aujourd'hui en ruines, et des familles entières s'entassent sous des tentes de fortune.

 

"Les Séléka étaient venus tuer beaucoup de gens et brûler presque toutes les maisons à la recherche d’or. Quand nous les avons chassés, nous avons décidé de protéger le secteur on ne sait jamais", souligne le "Colonel" Cyriaque.

 

Aujourd'hui, ce sont les anti-balaka qui achètent l'or aux habitants de Gaga, pour les revendre aux quelques acheteurs venus de Bangui, qui osent encore prendre les routes déchirées par les violences où rôdent coupeurs de routes, milices et ex-rebelles.

 

© 2014 AFP

 

 

(maisons détruites à Gaga)

Centrafrique: à la mine d'or de Gaga, on tue pour des paillettes
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Published by Centrafrique-Presse.com