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  • : informations générales sur la république centrafricaine et l'Afrique centrale
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22 mai 2014 4 22 /05 /mai /2014 11:31

 

 

 

 

https://www.cameroon-tribune.cm   21 Mai 2014 Hugues Marcel TCHOUA

 

La nouvelle équipe, annoncée depuis lundi dernier, devra mettre un terme à l’insécurité et organiser les élections. 

 

Quel cabinet pour sortir la Centrafrique de la crise ? Mercredi encore, les Centrafricains étaient dans l’expectative, lorsque nous mettions sous presse, trois jours après la promesse de leur Premier ministre. Lundi, dans un discours à la nation, André Nzapayéké a annoncé qu’une nouvelle équipe gouvernementale serait désignée « dans les prochaines heures ». Le chef du gouvernement a même donné des indications sur sa forme, en parlant d’un cabinet de  large rassemblement.

 

Grâce à ce « rééquilibrage régional », toutes les 16 préfectures du pays seront, pour la première fois, dans l’histoire du pays représentées au gouvernement, avec un objectif primordial : « accélérer le rythme de la transition ». Autre innovation : l’introduction dans le fonctionnement de l’Etat de la notion de « ministres-résidents ». Ainsi, les membres du gouvernement résideront dans leurs localités d’origine, « pour faire remonter au gouvernement, en étroite collaboration avec le Conseil national de Transition (CNT), les préoccupations des populations de l’arrière-pays. En outre, au chapitre des missions du gouvernement « aménagé », la  priorité restera la sécurité, avec un intérêt particulier pour la reconstruction rapide des forces de défense et de sécurité.

 

L’amélioration de la gestion de la chose publique, la lutte contre l’exclusion et contre les pratiques discriminatoires dans l’administration, en vue de l'organisation des élections d'ici février 2015, seront aussi parmi les principales préoccupations. 

 

Cette sortie du Premier ministre est intervenue alors que la Séléka a annoncé, la veille, l’installation de son état-major à Bambari au nord, et l’instauration d’une administration autonome dans cette partie du pays.  Le Premier ministre centrafricain a d’ailleurs condamné dans son discours, ces « velléités sécessionnistes » et martelé qu’ « aucune existence physique d’un état-major militaire ou d’une administration parallèle ne sera tolérée sur les 623 000 km² qui constituent le territoire Centrafricain ».

 

Lu pour vous : En RCA, on attend le gouvernement
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22 mai 2014 4 22 /05 /mai /2014 11:29

 

 

 

Sangaris : Point de situation du 21 mai

 

Jeudi 22 mai 2014 | 01:53 UTC

 

Les effectifs de la force Sangaris sont toujours de 2 000 hommes qui se répartissent dans trois zones : Bangui avec une extension vers Boda, l’Ouest le long de l’axe reliant le Cameroun à Bangui, et l’Est entre Sibut et Bria.

 

Les effectifs de la MISCA sont de 5 800 hommes et ceux d’EUFOR RCA de 200 hommes.

 

A Bangui, la situation reste calme. La reprise de la vie économique se poursuit avec cette semaine 24 marchés actifs (contre 18 la semaine dernière), 33 centres de santé opérationnels et 79 établissements scolaires ouverts. La semaine a été marquée par la visite du Ministre de la Défense dimanche 18 mai, qui a salué l’action de la force Sangaris et témoigné de sa satisfaction de l’engagement des militaires français sur ce théâtre difficile. Le GTIA Savoie a fait effort cette semaine sur le 3èmearrondissement avec des patrouilles quotidiennes menées conjointement avec la MISCA (contingent burundais). Celles-ci n’ont fait l’objet d’aucune réaction hostile de la part de la population. Le détachement de gendarmerie poursuit quant à lui ses patrouilles aux côtés des forces de sécurité intérieures centrafricaines.

 

Dans l’Ouest, la semaine a été marquée par la fin de la mission de reconnaissance et de contrôle de zone dans le Nord-Ouest, qui visait depuis le 3 mai à appuyer la MISCA dans la sécurisation de cette région. Dans ce cadre, le GTIA Dragon s’est déployé de Nana Bakassa à Markounda, qu’il a atteint le 16 mai. Après sécurisation de la zone, le GTIA Dragon a entamé son désengagement du secteur pour rejoindre Bossangoa le 18 mai et se redéployer le long de la MSR, où se poursuivent les actions de sécurisation.

 

Sur la Main Supply Road, axe logistique reliant la capitale au Cameroun, le trafic de poids lourds ne diminue pas, témoignant d’une situation sécuritaire stable : près de 350 véhicules ont transité cette semaine sur cet axe, dont la majorité (167 véhicules) sans escorte, les autres étant escortés par la MISCA (130) ou pour une minorité par la force Sangaris (40).

 

Dans l’Est, en appui de la MISCA, le GTIA Scorpion continue la sécurisation de l’axe Sibut-Bria. La MISCA et le GTIA Scorpion maintiennent un dispositif visible et continuent à faire appliquer les mesures de confiance.

 

Sources : EMA


Droits : Ministère de la Défense

Point sur les opérations de la force Sangaris, engagée en République centrafricaine, du 16 au 21 mai 2014
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21 mai 2014 3 21 /05 /mai /2014 20:16

 

 

 

 

2014-05-21 20:52:20  xinhua

 

L'armée ougandaise est prête à envoyer des troupes en Centrafrique dans le cadre d'une mission onusienne, a annoncé mardi le chef des forces de défense, le général Edward Katumba Wamala.

 

La Force de défense du peuple ougandais est prête à contribuer à la mission de maintien de la paix de l'ONU, forte de 12.000 hommes, afin de protéger les civils et faciliter les accès humanitaires au pays déchiré par la guerre.

 

L'Ouganda a déjà déployé plus de 4.000 troupes en Centrafrique pour participer à la traque du chef de l'armée de résistance du Seigneur (LRA, guérilla ougandaise opérant en Centrafrique), Joseph Kony, ainsi que de quatre autres hauts commandants, recherchés par la Cour pénale internationale pour des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité.

 

"Nous ne nous opposerions pas à ce que nos forces rejoignent la mission onusienne en Centrafrique. Cela nous ferait en fait beaucoup de bien parce que ça nous permettrait de réduire les dépenses liées au maintien des forces là-bas et à la facilitation de l'opération", a expliqué le général Katumba.

 

La semaine dernière, le ministre ougandais des Affaires étrangères Sam Kutesa a confié à la Radio France internationale (RFI) que son pays avait accepté une requête sur l'envoi de troupes en Centrafrique.

 

Profondément préoccupé par la détérioration des conditions de sécurité et les violations des droits humains en Centrafrique, le Conseil de sécurité de l'ONU a approuvé le 10 avril l'établissement de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), dont le mandat s'étend jusqu'au 30 avril 2015.

 

La MINUSCA devra prendre la relève de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) le 15 septembre 2014.

 

Depuis le début de la crise en décembre 2012, des milliers de personnes ont été tuées, 2,2 millions d'autres ont besoin d'aide, plus de 650.000 personnes ont été déplacées à l'intérieur du pays et plus de 290.000 autres se sont réfugiées dans des pays voisins.

L'Ouganda prêt à envoyer des troupes en Centrafrique pour une mission onusienne
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21 mai 2014 3 21 /05 /mai /2014 19:49

 

 

 

 

http://www.opendemocracy.net/

 

Thierry Vircoulon and Chalotte Arnaud 19 May 2014 ICG

 

Le dernier mois, les Nations unies ont agréé une résolution sur la crise meurtrière de la République centrafricaine—mais l’approche adoptée est garantie à répéter les désastres de la passé

 

Le Conseil de Sécurité des Nations unies a décidé le 10 avril 2014 de déployer une mission de maintien de la paix en Centrafrique qui prendra le relais de la mission de l’Union africaine (MISCA) qui a elle-même succédé à la mission MICOPAX de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC). La résolution 2149 autorise le déploiement de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), comprenant un effectif initial d’environ 12.000 hommes, dont certains proviendront de la MISCA. Le 15 septembre 2014, la MINUSCA remplacera officiellement la MISCA.

 

La résolution vise en premier lieu la protection des populations et l’accélération du processus politique de sortie de crise par des élections. Le transfert de la gestion de la crise centrafricaine aux Nations unies—décision dans laquelle la France a pesé de tout son poids—est la solution d’ultime recours: elle intervient après que cette tâche a été confiée à la CEEAC puis à l’Union Africaine (UA). Recourir à une mission de maintien de la paix de l’ONU présente des avantages logistiques et financiers et cela permet surtout de déployer toute une panoplie des ressources et techniques qui font défaut aux organisations africaines. Toutefois, cela n’efface en aucun cas l’absence de stratégie d’intervention pour stabiliser la Centrafrique.

 

Succession de missions = succession d’échecs

 

La MICOPAX a été créée en 2008, la MISCA lui a succédé en 2013 et la MINUSCA lui succédera en 2014. Entre les deux, l’Union européenne peine à déployer une « bridging mission » de 800 hommes depuis le mois d’avril (EUFOR RCA). Mais avant la MICOPAX, MISCA et EUFOR RCA, il y a eu la MISAB (1997), la FOMUC (2002), la MINURCAT (2007) et EUFOR Tchad-RCA (2007). Cette impressionnante série de missions de maintien de la paix est en elle-même un aveu d’échecs. Au chevet de la Centrafrique depuis des années, la communauté internationale n’est, malgré cela, pas parvenue à enrayer sa chute dans la violence. La MICOPAX qui avait un mandat d’interposition entre les rebelles et la capitale ne s’est pas interposée en mars 2013 et la MISCA est restée largement passive face aux exactions de la Seleka et à l’émergence des milices anti-balaka.

 

Avec la résolution 2149, la communauté internationale joue sa dernière carte en continuant sa stratégie de poupées russes : chaque mission de maintien de la paix est absorbée par une mission plus grande, comme si la réponse à la crise centrafricaine se réduisait à un problème d’effectifs. En Centrafrique, depuis trop longtemps, les missions de maintien de la paix sont la stratégie au lieu d’être l’outil de la stratégie.

 

Protéger les civils

 

L’article 30-a de la résolution qui détaille la protection des civils ne laisse planer aucun doute sur le fait que cette mission sera dotée d’un mandat de chapitre VII, autorisant l’usage de la force pour protéger la population civile. Dans cette perspective, la résolution insiste aussi sur la lutte contre l’impunité comme une tâche partagée entre les autorités de transition et la communauté internationale. La MINUSCA devra à la fois contribuer à l’identification et à l’arrestation des auteurs de violations des droits de l’Homme (article 30-e et f) pour qu’ils soient traduits devant la justice nationale ou internationale. A ce titre, elle sera chargée d’œuvrer à la fois du côté de la justice institutionnelle et de la justice non-institutionnelle, souvent plus importante pour les communautés en Afrique. Elle devra aider à la remise sur pied du système pénal centrafricain (article 30-f ii et iii) mais aussi appuyer les initiatives locales de dialogue, de médiation et de réconciliation en coopérant avec les organismes de la société civile et religieux et les autorités de transition (article 30-b iv).

 

Toute la panoplie disponible en matière d’enquête semble prévue par les Nations unies. En plus d’un expert indépendant, une commission d’enquête internationale a été créée et déployée et l’unité des droits de l’Homme de la mission est aussi chargée de documenter ces crimes. Trois entités des Nations unies sont donc affectées à la même tâche.

 

La résolution ouvre même timidement la porte à un rôle policier de la mission sur le territoire centrafricain. Son article 40 stipule qu’à la demande des autorités, des « mesures temporaires d’urgence à portée limitée (…) pour maintenir l’ordre public fondamental et lutter contre l’impunité » pourraient être mises en œuvre par la MINUSCA. Non seulement cette résolution fait de la protection des civils une priorité et envisage d’agir au nom des autorités nationales pour rendre cette protection effective, mais elle comporte aussi quelques autres bonnes nouvelles: bien qu’elle soit particulièrement timide dans le domaine du statebuilding, elle met l’accent sur l’urgence de financer les autorités de transition (article 9) et sur la nécessité d’assainir les finances publiques (l’article 11 préconise la mise en place « des mécanismes de renforcement de la gestion des finances publiques et de la responsabilité financière, englobant le recouvrement des recettes fiscales, le contrôle des dépenses et les pratiques en matière de passation de marchés publics et d’attributions de concessions »). Elle prévoit enfin la possibilité de créer un mécanisme d’accompagnement international de la transition (article 10) qui pourrait rappeler le comité des ambassadeurs en RDC durant la transition (2003-2006).

 

Des outils sans stratégie

 

Transformer les objectifs louables de cette résolution en actes risque d’être particulièrement difficile pour deux raisons: un prévisible déficit de ressources et le recours à des outils largement élimés.

 

Pour contenir la crise, la résolution emprunte une large et habituelle panoplie de mesures: l’instauration d’un embargo sur les armes, un régime de sanctions, un programme de DDR (désarmement, démobilisation, réintégration) et une menace de poursuite contre les auteurs de violations des droits de l’Homme. Or les limitations de ces dispositifs sont trop bien connues.

 

Censé permettre le désarmement des combattants, la pacification de certaines zones et leur réintégration dans la vie civile—entreprise difficile étant donné l’effondrement de l’économie centrafricaine—le DDR est en réalité davantage une aide humanitaire pour les combattants qu’une réelle stratégie de rétablissement de l’ordre: il s’agit avant tout de leur distribuer de la nourriture et quelques biens pour leur réinstallation. L’annonce de la mise en place d’un tel programme produit un effet contre-productif: il génère une inflation de combattants et une prolifération des groupes armés. S’il était un deal du type « armes contre nourriture », le DDR serait acceptable mais très souvent les groupes armés parviennent à ne pas rendre les armes tout en obtenant la nourriture. De plus, le R (réinsertion) du programme est en général négligé et réduit à des formations courtes et à un pécule miséreux. Pour toutes ces raisons démontrées par les expériences passées malheureuses en Centrafrique et ailleurs, et par le fait qu’un réel désarmement est improbable tant que les belligérants ne parviendront pas à un accord ou à une confiance réciproque, les bailleurs de fonds sont très réticents à financer un nouveau programme DDR.

 

Le problème de l’inapplication des sanctions est aussi bien connu, mais pour autant la résolution  préconise le recours aux sanctions ciblées habituelles. En effet, des sanctions individuelles à l’encontre de Michel Djotodia et François Bozizé avaient été imposées par l’Union Africaine en 2013 mais elles n’ont pas été respectées, comme l’ont montré les nombreux voyages qu’ils ont effectués dans plusieurs pays africains. Ainsi, l’on se demande si les récentes sanctions imposées par les Nations unies et les Etats-Unis seront un jour respectées. Quant à l’embargo sur les armes, on imagine difficilement comment les autorités de transition et la MINUSCA pourraient le faire respecter dans une région où les armes circulent depuis de nombreuses années, où les frontières sont poreuses et où les services de contrôle sont inexistants.

 

S’il est fort probable que l’ONU puisse enquêter sur les violations des droits de l’Homme et d’identifier leurs auteurs, les expériences passées suggèrent que les faire comparaitre devant la justice pourrait être plus aléatoire. La décision de poursuivre appartient aux autorités nationales du moment et/ou à la Cour pénale internationale (et même au Conseil de Sécurité de l’ONU à travers son pouvoir de saisie), ce qui, dans les deux cas, introduit des paramètres qui ne sont pas seulement légaux, mais politiques.

 

Pour traiter les causes de la crise, la MINUSCA entend contribuer au dialogue et relancer le processus politique qui se limite, dans la résolution, à l’organisation de futures élections. Et c’est là que se situe le cœur du problème, là où l’absence de stratégie se révèle. L’organisation du processus électoral prévu pour février 2015 apparait elle aussi comme un vœu pieu. Vu la situation sécuritaire et le début de la saison des pluies, il est très peu probable que les élections puissent se dérouler à cette date. Mais surtout, le Conseil de sécurité revient à ses mauvaises habitudes en insistant pour l’organisation d’élections dans les plus brefs délais en guise de sortie de crise. La dernière chose dont la Centrafrique ait aujourd’hui besoin, vue la nécessité de réconcilier les communautés, est une lutte pour le pouvoir, probablement source de divisions internes et d’affaiblissement du poids politique et financier de la communauté internationale. S’il est vrai que les élections ne peuvent être constamment repoussées—à terme, le gouvernement a besoin d’un mandat populaire—la Centrafrique n’est pas prête et le compte à rebours électoral éloigne dangereusement les acteurs en présence des réelles priorités.

 

Le Conseil de sécurité a conscience de l’effondrement de l’Etat centrafricain, (« Notant avec préoccupation l’effondrement d’une administration déjà fragile, qui limite l’aptitude des nouvelles autorités de transition à gouverner », préambule de la résolution ). Il souhaite tout de même accélérer le processus électoral sans administration nationale et ne dote pas la MINUSCA d’un mandat de reconstruction administrative. En matière de statebuilding, le rôle de la MINUSCA se réduit à « favoriser et soutenir l’extension rapide de l’autorité de l’Etat » (article 30-b vi). Or, cette expression est vide de sens dans ce qui était un Etat fantôme avant la crise et ce qui est maintenant la ruine d’une ruine. Tant que les caisses de l’Etat sont vides et que les problèmes de l’administration centrafricaine, tels que le déficit de compétences, la corruption et la mauvaise gouvernance, n’ont pas été réglés, parler d’extension de l’autorité de l’Etat est une dangereuse fiction.

 

Le nécessité de la reconstruction de l’Etat centrafricain est reconnue mais soigneusement évitée. La nécessité de la reconstruction de l’économie est complètement ignorée. Pourtant, le relèvement économique du pays est une condition sine qua none du retour de la stabilité. Les jeunes miliciens ont besoin d’une alternative socioéconomique rapide tandis que la population centrafricaine a besoin de pouvoir se nourrir soit en cultivant (relance du secteur agricole) soit en ayant un emploi. Stimuler la création d’emplois, notamment dans le secteur de la production agricole, est essentiel pour stabiliser le pays.

 

A ces lacunes et omissions va s’ajouter un sérieux problème de mobilisation des ressources pour la montée en puissance de la MINUSCA. Celle-ci a l’avantage de ne pas devoir être créée ex nihilo car elle héritera des 6 000 hommes de la MISCA. Néanmoins, le doublement des effectifs va exiger un effort financier certain dans un contexte où la demande pour des missions onusiennes de maintien de la paix dépasse de loin les ressources que les Etats sont prêts à engager.

 

Conclusion

 

La communauté internationale a pris conscience de la gravité de la crise qui secoue la République centrafricaine et cela est positif. Malheureusement elle tente d’y répondre de manière pavlovienne en réutilisant des techniques qui ont fait la preuve de leur inefficacité par le passé et en pensant que l’outil peut remplacer la stratégie. Il est d’ailleurs particulièrement inquiétant de constater qu’un an après le début de cette crise le Groupe de contact international (UN, EU, UA, France et Etats-Unis) n’a pas encore produit une vision claire et structurée pour stabiliser ce pays failli. Or tant qu’il n’y aura pas une stratégie de stabilisation claire et consensuelle, ainsi qu’un engagement à long terme de la part des deux intervenants majeurs et de la région, les missions de maintien de la paix en Centrafrique ne seront que des cautères sur une jambe de bois.

Résolution 2149: miroir des lacunes de l’intervention internationale en République centrafricaine
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21 mai 2014 3 21 /05 /mai /2014 15:30

 

 

 

21/05/14 (Agence Ecofin) - Selon un communiqué que vient de rendre public la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), la République centrafricaine (RCA) tentera de lever la somme de 5,5 milliards de francs Cfa sur le marché des titres publics de cette banque centrale au troisième trimestre 2014, au moyen de deux émissions de bons du Trésor assimilables (BTA).

 

Ces deux opérations de mobilisation de fonds se dérouleront respectivement en juin (3 milliards de francs Cfa) et août 2014 (2,5 milliards de francs Cfa), selon le calendrier communiqué par la BEAC, et signé par Rémy Yakoro, le ministre centrafricain des Finances et du Budget.

 

Avec ces émissions, la République centrafricaine deviendra ainsi le 3ème pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) à animer le marché des titres publics de la BEAC, après le Cameroun et le Gabon. 

La République centrafricaine tentera de lever 5,5 milliards de FCfa sur le marché des titres publics de la BEAC
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21 mai 2014 3 21 /05 /mai /2014 15:15

 

 

 

 

Bangui, 20 Mai  2014 (ACAP) – Le Chef de l’Etat de la transition, Catherine Samba-Panza a entériné par décret présidentiel la désignation de quatre nouveaux membres du Conseil National de Transition, mardi 20 mai 2014 à Bangui.

 

Il s’agit de Monsieur Binguinendji Thierry Evariste, représentant de la préfecture de la Haute-Kotto, en remplacement de feu Jean-Emmanuel Ndjarawa, par décret n°14.168 du 20 Mai 2014.


Monsieur Raphaël Kopessoua, en remplacement de feu Philémon Lakoué, par décret n°14.168 du 20 Mai 2014.


Madame Yassilengué Antoinette, représentante du Réseau des Femmes Centrafricaines pour la Réconciliation et la paix, en remplacement de madame Marie Annick Service, appelée à d’autres fonctions, par décret n°14.168 du 20 Mai 2014.


Monsieur Michel Alkhaly Ngady, représentant du Front Démocratique pour le Centrafrique en abrégé FDPC, par décret n°14.168 du 20 Mai 2014 

 

 

NDLR : Il est tout de même surprenant de voir ce décret consacrer aussi l'entrée au CNT d'un représentant du FDPC dont le chef vient d'être sanctionné par le président des USA Barack Obama.

Le Chef de l’Etat de la transition, Catherine Samba-Panza entérine la désignation de quatre nouveaux membres du Conseil National de Transition
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21 mai 2014 3 21 /05 /mai /2014 14:07

 

 

 

 

Bangui 21/05/14 (APA) La présidente centrafricaine, Catherine Samba-Panza, a signé mardi le décret entérinant la désignation des neuf membres du Haut conseil de la communication (HCC), soit la dernière institution de la transition à être mise en place, après la Cour constitutionnelle de transition et le Conseil national de transition.

 

Cette institution, dotée de pouvoirs de régulation et de décision, est chargée d’assurer l’exercice de la liberté d’expression et l’égal accès pour tous aux médias, dans le respect des lois en vigueur.

 

Les membres du HCC sont notamment issus de la presse (publique et privée), des ministères des Arts et de la Culture, de la Justice et du barreau centrafricain. Les autres membres désignés par les autorités de la transition telles que la présidente de transition et le président du conseil national de transition.

 

Composés de quatre femmes et de cinq hommes, les neuf membres du HCC sont : Pauline Guérégouendo Gbianza, Lydie Euloge Mbelet Koundja, Alexandrine Lao, Françoise Doninguin, Pierre Débato II, José Richard Pouambi , Stéphane Patrick Akibata, Tita Samba Solé et Abel Michel Tenguere. Ils vont se réunir dans les jours à venir pour mettre en place leur bureau.

Centrafrique : les neuf membres du Haut conseil de la communication nommés par décret
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21 mai 2014 3 21 /05 /mai /2014 13:41

 

 

 

 

21/05/14(RFI)

 

En Centrafrique, la capitale, Bangui, et l’ouest du pays ont focalisé l’attention ces derniers temps, en raison des violences massives qui s’y sont déroulées contre les populations musulmanes. La ville de Bambari, dans le centre-est du pays, a pour l’instant été épargnée par de telles violences, mais la progression des anti-balaka jusque vers Grimari et la persistance d’exactions d’éléments de l'ex-Seleka dans les villages ont suscité ces dernières semaines la méfiance dans les deux communautés. Certains craignent même, si rien n’est fait, qu’un cycle de violence et de représailles ne puisse s’y installer, comme à l’ouest.

 

A Bambari, chrétiens et musulmans ne savent plus très bien où ils en sont. Les quartiers du commerce, Adi et Bornou, continuent à être fréquentés par les deux communautés. Chrétiens et musulmans se retrouvent dans le même bar-dancing, le bar Etoile. « On peut se rendre dans n’importe quel quartier », confie un musulman. « J’ai des amis musulmans qui m’appellent tous les soirs », dit une chrétienne.

 

La méfiance s’installe cependant. La progression des anti-balaka jusqu’à Grimari, plus à l’ouest, a engendré de nombreuses craintes dans la communauté musulmane. Certains expliquent qu’ils ne se laisseront pas faire si les anti-balaka entrent à leur tour dans leur ville et s’interrogent sur la réaction qu’ils auraient, dans ce cas, vis-à-vis de leurs voisins chrétiens.

 

Stopper les violences dans la Ouaka

 

Les chrétiens, eux, parlent avec colère des exactions commises par les ex-Seleka dans le département de la Ouaka. Et si l’arrivée de la force française Sangaris a freiné les violences à Bambari même, les nouvelles qui viennent de différents villages de la région alimentent le ressentiment contre les ex-Seleka et ceux qui sont perçus comme leurs complices. « Il faut stopper les exactions des éléments incontrôlés dans le département de la Ouaka si on veut empêcher que le phénomène des anti-balaka se développe comme dans l’Ouest », explique une source locale.

 

http://www.rfi.fr/afrique/20140521-rca-tension-latente-bamba...

 

RCA: tension latente à Bambari, ville préservée des violences
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21 mai 2014 3 21 /05 /mai /2014 13:38

 

 

 

 

21/05/14 (Gabon Actu)

 

Libreville, Gabon (Gabonactu.com) - Les directeurs généraux de douane des Etats membres de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) ont ouvert mardi à Libreville une réunion de haut niveau pour réfléchir sur une possibilité de délocaliser provisoirement de l’Ecole inter-états des douanes (l’EIED) de la CEMAC basée à Bangui en République centrafricaine vers l’un des Etats de la sous région. « Honorable administrateurs, la poursuite de la formation à l’EIED de Bangui nous appelle à prendre des décisions relatives à la délocalisation provisoire de cet établissement sous régional », a déclaré Michel Ondinga Nguouengoue, directeur général de la douane au Gabon.

 

« Je vous invite en toute responsabilité de vous pencher sur le dossier soumis dans le but de prendre une opportunité qui tiendra compte de la poursuite des missions assignées à cet établissement », a-t-il urgé. Les résolutions issues des assises de Libreville, seront soumises prochainement à l’appréciation des chefs d’Etat de la CEMAC qui se réunissent à Libreville dans quelques heures en marge de la 3ème édition du New forum africa, un des plus grands forums économiques du continent. Suite à la crise politico-militaire que traverse actuellement la RCA, les chefs d’Etat de la sous région, lors de leur rencontre de janvier dernier, avaient déjà décidé de délocaliser toutes les institutions de la CEMAC basées en République centrafricaine.

 

La capitale gabonaise doit normalement recevoir le siège provisoire de cette institution. Mais cette délocalisation n’a pas encore été effective. Les fonctionnaires de la CEMAC travaillent entre le Cameroun, le Tchad, Libreville et Brazzaville. 

Vers une délocalisation de l’école de douane de la CEMAC basée à Bangui
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21 mai 2014 3 21 /05 /mai /2014 13:22

 

 

 

 

21/05/14 (MondAfrique)

 

La Centrafrique est un pays pauvre d’Afrique centrale, mal connu, sauf à évoquer le nom de Bokassa qui a laissé une trace caricaturale dans l’histoire. Pays connu pour une certaine douceur de vivre des européens, pays attractif pour le tourisme et pour la chasse, rien ne laissait prévoir la violence des évènements qui se déroulèrent en République centrafricaine depuis le début de l’année 2013. Dans une contribution passionnante, l'historien Bruno Martinelli, professeur d’anthropologie à Aix-Marseille Université, revient sur les racines du mal

 

La séquence dramatique en Centrafrique (1) commença au cours du mois de décembre 2012 avec l’entrée en scène d’une rébellion nordiste que nul ne connaissait sous le nom de Seleka (2). La Seleka est une coalition de rébellions armées qui se constitua très rapidement à la fin de l’année 2012 dans le Nord-Est du pays. Les régions où se sont formées ces rébellions, le Bamingui Bangoran (Ndele) et la Vakaga (Birao), sont excessivement pauvres, peu peuplées (3) et abandonnées des services de l’État (Lombard-Nicolaysen, 2012). La sécurité des biens et des personnes est laissée à des groupes d’auto-défense depuis plus d’une vingtaine d’années ou, de facto, à des groupes de rebelles dans les territoires qu’ils contrôlent et qu’ils administrent sur le plan de la sécurité ou de la santé par l’intermédiaire d’ONG. En moins de trois mois (4), cette rébellion nordiste prit le contrôle de l’ensemble du territoire national. Le 24 mars 2013, elle entra dans Bangui. Le président François Bozizé (5) avait fui à bord d’un hélicoptère vers le Cameroun quelques heures avant l’entrée des rebelles dans le palais présidentiel. La rébellion proclama Michel Djotodia, l’un de ses leaders, président de la République. Cette présidence rebelle fut reconnue par la Communauté Économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) (6) en charge d’une « transition » devant s’achever par des élections démocratiques.

 

2013, année de toutes les violences

 

Parvenue au pouvoir, la Seleka instaura un régime de répression qui légitimait les exactions et les pillages des rebelles sur l’ensemble de la population. Leur répondant par une violence terroriste antimusulmane, des groupes armés anti-balaka (7), opérant dans la capitale comme dans les villages, commirent des massacres qui entrainèrent la fuite de plus de 100 000 musulmans vers les pays voisins et le déplacement de plus de la moitié de la population de Bangui vers des camps, sous la protection des églises et des militaires étrangers (8).

 

Contrairement à ce que déclarent la plupart des acteurs et des commentateurs de la situation centrafricaine actuelle, je ne pense pas que les violences des milices anti-balaka s’expliquent seulement comme une réponse aux violences commises par les seleka durant l’année 2013. L’omniprésence du langage de la haine associé à des actes collectifs exige de remonter plus loin dans le passé vers les traces de faits antérieurs en sachant qu’en l’état actuel des connaissances, il est improbable d’en découvrir les origines. Il faut se contenter d’en saisir les séquences les plus récentes. Depuis le début des années 1990, les évènements de violence armée se sont succédés avec leur cortège de pillages et de massacres : mutineries de 1996 et1997, tentative de coup d’Etat de Kolingba en 2001, pillages des mercenaires congolais banyamulenge venus défendre le régime de A.F. Patassé en 2002. En mars 2003, les mercenaires « libérateurs » tchadiens zaghawa qui portèrent F. Bozizé au pouvoir se livrèrent à leur tour à un pillage intensif de Bangui, durant plusieurs mois. Un ressentiment antimusulman se développa car les musulmans centrafricains semblèrent épargnés par ces pillages et certains furent accusés de collaborer avec les tchadiens.

 

Les racines de la haine

 

D’un point de vue objectif d’anthropologue, la thèse d’une coexistence pacifique« traditionnelle » entre chrétiens et musulmans en Centrafrique (Filacota, 2012) répétée de manière dogmatique par les déclarations officielles relève d’un vécu social de quartiers et de familles mixtes mais ne permet pas d’aborder les causes sociologiques de la violence. Les pacificateurs infatigables de la situation actuelle que sont l’archevêque catholique Dieudonné Nzapalainga, l’imam Omar Kobine Layama, président de la conférence islamique de Centrafrique et le révérend Nicolas Guerekoyame-Gbangou, pasteur de l’église évangélique Elim utilisent légitimement cet argument moral et politique de médiation et de réconciliation au cours d’interventions quasi héroïques sur tous les fronts de la violence à Bangui et à l’intérieur du pays. Ce discours a une réelle efficacité sur les observateurs étrangers et les institutions internationales mais il fait écran à la réalité des conflits avec un effet d’amnésie sur la succession des évènements de violence. Au cours de la dernière décennie 2003-2013 (correspondant à celle du pouvoir Bozizé), des incidents débouchèrent sur des affrontements sanglants d’intensité croissante au cours desquels la centrafricanité des musulmans a été de plus en plus systématiquement mise en cause. Les expressions de haine qui sous-tendent les actes de violence actuels se fondent sur une conscience victimaire de la majorité non musulmane centrafricaine qui s’est construite au cours d’évènements de violence réitérés qui ont laissé des traces profondes dans la mémoire.

 

L’un des derniers évènements eut lieu le 29 mai 2011 à la suite de la découverte des corps de deux enfants dans le coffre de la voiture d’un commerçant tchadien. Après avoir visé la famille du présumé coupable accusé de magie et de sorcellerie, la violence meurtrière s’étendit très rapidement à l’ensemble du quartier du Km5, une mosquée fut attaquée. Ce jour là (comme le 5 décembre 2013) de nombreux cadavres de musulmans martyrisés furent alignés dans la mosquée Ali Baboro du Km5 (9). Les jours suivants, les violences et les destructions s’étendirent à l’ensemble des quartiers musulmans de Bangui. D‘autres mosquées furent attaquées. Le couvre-feu fut décrété pour une durée indéterminée. En représailles, le lendemain matin, une église catholique du quartier Yapele fut incendiée et saccagée. Ces évènements (10) suivirent un scénario identique à ceux de 2013-14 à la différence qu’ils furent contrôlés au bout d’une semaine par la force publique. Une délégation gouvernementale tchadienne (11) vint à Bangui pour examiner la situation et mettre un terme aux violences.

 

« Centrafricanité » face aux influences du Tchad

 

Les violences populaires furent alimentées par les rumeurs les plus diverses contre les commerçants musulmans, les assimilant collectivement à des trafiquants d’organes humains pour la sorcellerie et exigeant, à ce titre, leur exécution ou leur expulsion du territoire centrafricain. Plusieurs pays africains (Afrique du Sud, Nigeria) ont récemment connu des campagnes d'expulsion de masse d’« étrangers » menées par des foules en colère qui les accusaient de sorcellerie (Hickel, 2014 :103). Cet argument est l’instrument d’une stigmatisation radicale de leur identité et de leur nationalité. A Bangui, à partir des évènements de 2011, un thème jusque là sous-jacent émergea au premier plan des affrontements, celui de la centrafricanité douteuse des musulmans et de leur origine étrangère, essentiellement tchadienne.

 

La venue de la délégation tchadienne pour négocier la paix renforça cette conviction. La vieille thèse d’un programme de persécution des centrafricains par les tchadiens avec la complicité d’une sorte de franc maçonnerie musulmane se trouva renforcée. Les explications recueillies auprès des acteurs de 2011 montraient qu’ils faisaient référence à une mémoire longue des violences remontant aux événements de 2003. Rétrospectivement, tout se passa donc comme si les évènements de juin 2011 étaient une répétition à petite échelle de ceux qui allaient se produire en décembre 2013, franchissant un point de non retour dans l’engrenage de l’horreur. A la différence des conflits antérieurs résolus par la médiation et des négociations, les violences des anti-balaka ont pour objectif irréductible de mettre en cause la nationalité centrafricaine des musulmans et leur présence sur le territoire. Bien que la majorité des centrafricains ne partage pas les idées des anti- balaka, à travers l’exode massif des musulmans, leurs objectifs terroristes ont été atteints.

 

Djotodia au pouvoir, la Seleka éclate

 

Du 24 mars 2013 au 10 janvier 2014 (12), la République centrafricaine a vécu sous la loi de la Seleka, bien que le terme de Seleka devienne de plus en plus confus et ambigu. Derrière la légitimité d’une insurrection qui, initialement, exprimait les revendications de régions déshéritées du Nord du pays, soutenue aussi bien par les États que par les rébellions des pays voisins (Tchad, Soudan), en s’installant au pouvoir la Seleka a perdu toute identité culturelle (runga, gula) et politique. Pour le citoyen centrafricain, elle est devenue progressivement un ensemble hétérogène de groupes armés coupables d’exactions. Pour avoir une efficacité décisive face à l’armée centrafricaine FACA, la Seleka avait bénéficié d’appuis financiers et logistiques du Tchad et du Soudan qui lui permirent d’enrôler de nombreux combattants étrangers, des mercenaires expérimentés des guerres du Tchad et du Darfour mais aussi des bandits coupeurs de routes et des trafiquants. Après la victoire, chacun de ces groupes retourna à ses activités « professionnelles » habituelles sous l’autorité de ses chefs. Certains groupes ne reconnaissaient aucune hiérarchie militaire externe, aucune autre autorité que celle du chef qui les avait recrutés et continuait à assumer sans partage leur commandement.

 

Les partis centrafricains qui avaient créé la Seleka en 2012 (UFDR, CPJP etc.) ne parvinrent pas à la transformer en un mouvement politique unifié jusqu’à sa dissolution le 13 septembre 2013. La division était telle au sein du mouvement que le président Djotodia ajouta dans son discours de dissolution depuis le palais présidentiel que tous ceux qui se déclareraient encore membre de la Seleka « seraient considérés comme des bandits » ! Les violences et exactions ininterrompues des groupes rassemblés sous le nom de Seleka avaient ruiné les projets du gouvernement et démontré son incapacité à protéger les citoyens et établir un ordre public. Si certains de ces groupes étaient incontrôlables, d’autres étaient proches des ministres du gouvernement qui avaient conservé des fonctions militaires. Les doubles statuts et appartenances, les proximités, échanges et passages entre politiques, militaires, rebelles, mercenaires, entrepreneurs ont généré de multiples formes de collusion entre banditisme et pouvoir politique. Malgré la précision des preuves établies sur les responsabilités de certains officiers ou chefs de groupe au cours d’opérations de désarmement dites de « porte à porte », qui étaient en fait des opérations de pillage systématique, la justice enregistrait les plaintes mais n’engageait aucune poursuite contre ces officiers. L’assassinat du juge modeste Bria Directeur général des services judiciaires au Ministère de la Justice renforça la prudence des magistrats dans le traitement des affaires mettant en cause des personnalités de la Seleka. Les dossiers restèrent plus longtemps, voire indéfiniment à l’instruction. Lorsque des soldats de la Seleka étaient jugés et condamnés pour l’exemple, leurs peines n’étaient pas exécutées. Pour la démonstration, je retiendrai le cas le plus significatif, celui du général Moussa Assimeh Moussah Assimeh (13). Soudanais de la tribu nomade arabe des Rezeigat, il se prétendait natif de la Vakaga et donc de nationalité centrafricaine. Ce colonel janjawid avait dirigé des opérations sanglantes au Darfour, crimes contre l’humanité, pour lesquelles il était poursuivi par la Cour Pénale Internationale. Cet officier entra dans la Seleka à la tête de 700 combattants soudanais. Il est responsable de nombreuses violences commises sous son commandement lors des attaques du quartier Boy Rabe, les 13-14 avril et le 20 août 2013 puis, par la suite, du quartier Boeing près de l’aéroport. Sous prétexte de procéder à des désarmements, les janjawid se livraient à toutes sortes d’exactions : pillages, viols, tortures et assassinats. La collusion entre l’entrepreneur de pillages Assimeh et l’homme politique Djotodia a été initiée dès 2012, au Soudan, au moment de l’adhésion du général à la Seleka. Une étroite collaboration assura la protection rapprochée du président et une protection quasiment sans défaut de toutes les opérations menées par Assimeh à Bangui. Rattrapé par les poursuites judiciaires de son lourd passé soudanais et l’imminence d’une arrestation par les forces internationales de la MISCA, Moussa Assimeh dû fuir précipitamment de Bangui le 20 octobre 2013 avec hommes, armes, bagages et butins vers la Vakaga puis Khartoum.

 

Réaction génocidaire des anti-balaka

 

Les milices d'autodéfense se sont constituées dans l’ensemble du pays en réaction à ces violences. Le mouvement anti-balaka est constitué d’entités hétérogènes. On y trouve des combattants issus des groupes d’auto-défense créés dès les années 1990, qui faisaient, en ce temps là, office de polices rurales pour assurer la répression contre des bandits, des nomades auteurs de razzias et des « coupeurs de routes » zarguinas dans les régions rurales de l’Ouest et du Nord de la République centrafricaine. En 2013, dans le nouveau contexte de violence généralisée, à ces éléments d’origine rurale, se sont ajoutés des militaires de l’ex-armée centrafricaine (FACA) qui luttent pour la reconquête du pouvoir par la force et le retour du président Bozizé. Ces milices ne sauraient être désignées comme « chrétiennes » ainsi que le fait habituellement la presse internationale. Leurs actions ne se réfèrent pas à la religion chrétienne et ils ne bénéficient de l’appui d’aucune église. Ils font au contraire beaucoup de références aux croyances magiques animistes et grand usage de talismans. Le plus grand nombre d’anti-balaka est constitué de petites bandes armées exclusivement motivées par le pillage et, pour la plupart, incontrôlables. Ces bandes trouvent dans les arguments génocidaires les plus élémentaires (14) le motif idéal d’exécuter sauvagement des musulmans pour s’approprier ou détruire leurs biens. Ces meurtres sont commis le plus souvent à la machette. L’horreur des actes et leur caractère spectaculaire ne sauraient être imputés seulement à la folie et à la haine. Par le truchement du symbolique, des actes comme l’émasculation, la mutilation, l’éviscération, les violences infligées aux cadavres visent à déshumaniser les victimes et ainsi ancrer l’horreur dans la mémoire. Les gestes et les paroles accusatoires et vindicatoires de cette haine projetée sur la victime émissaire sont d’ordre sacrificiel (15).

 

La logique masquée de cette violence est d’instaurer une nouvelle mémoire, autoritaire et irréversible, effaçant les traces de mémoires antérieures : celle des premiers pactes et rituels de coexistence pacifique, des échanges matrimoniaux, du petit commerce, de la reconnaissance des associations musulmanes dans le débat public centrafricain (Filacota,2012). C’est de l’ensemble de cette expérience que les plus extrémistes parmi les anti‐balaka ont voulu faire « table rase » et cela s’entendait dans la terrible redondance des expressions verbales qui accompagnaient les gestes meurtriers.

 

« Système régional de conflits »

 

L’histoire de l’année 2013 aura été marquée par des engrenages inédits de violences, la plupart peu prévisible (16) pour ce pays. Comment tant de personnes ont-elles pu se laisser entrainer dans ce tourbillon de violence meurtrière ? Les seleka et les anti-­balaka n’étaient pas tous des délinquants analphabètes. L’épreuve la plus pénible fut, pour moi, de retrouver quelques-uns des étudiants d’anthropologie de l’université de Bangui, armés, participant à des actions violentes, tenant les discours les plus extrémistes.

 

Les événements de 2013 ne sont pas les fruits du hasard. Ils font partie d’un « système régional de conflits » selon l’expression que Roland Marchal (2006) a employé pour caractériser les conflits des principaux pays de la région autour du Darfour dans les années 2000 : Tchad, Soudan et Centrafrique. Cette hypothèse mérite d’être examinée. Après les accords de 2009 entre le Tchad et le Soudan, la guerre a cessé au Darfour et cette région est devenue selon la formule de Marielle Debos « un vaste marché d’entrepreneurs de guerre » (2012 : 126). De nombreux combattants se sont trouvés disponibles pour de nouveaux engagements alors que plusieurs nouveaux épicentres de conflits se constituaient : le Nord du Nigéria et la zone sanctuaire de Boko haram, l’État du Soudan du Sud, devenu indépendant en 2011 et en 2013, la République centrafricaine. Alors que les rébellions à majorité de combattants musulmans étaient intervenues jusque là dans des régions et des pays à majorité musulmane contribuant à des changements ou des renouvellements de forces sociales, la République centrafricaine est un pays peuplé de 85 % de chrétiens (17). C’est une donnée politique radicalement différente et nouvelle. A la faveur de la marche conquérante de la Seleka, ces combattants majoritairement musulmans qui n’avaient plus leur place au Tchad et au Soudan sont entrés en masse en République centrafricaine avec le projet de s’en approprier les ressources mais aussi de s’installer dans les régions musulmanes du Nord et de l’Est. C’est l’une des clés du débat sur la partition.

 

Etat inexistant et tensions identitaires

 

Régulièrement, la presse internationale qualifie la crise centrafricaine de « guerre interconfessionnelle ». Les adjectifs « religieux » ou « confessionnel » sont des choix de vocabulaire inducteur de sens pour qualifier des tensions qui, comme nous l’avons vu, travaillent la société centrafricaine depuis des décennies. Être chrétien ou musulman ne fait pas ici référence aux pratiques religieuses mais à l’identité collective, voire la nationalité. Les tensions religieuses sont, le plus souvent, de tensions identitaires, sociales, historiques, territoriales, juridiques etc. En ce qui concerne les musulmans centrafricains, elles relèvent d’ostracismes ordinaires qui ont des racines lointaines dans le passé, se revivifient et se radicalisent dans des situations de crise de plus en plus aigües. Si l’on examine attentivement les paroles et les textes émis, aujourd’hui comme il y a 10 ans, qu’entend-on de manière récurrente ? D’un coté : « nous musulmans, nous sommes des centrafricains », « nous possédons la Centrafrique autant que vous » et de l’autre « vous, musulmans, on ne veut plus de vous dans ce pays, vous êtes des étrangers, vous êtes des tchadiens ». Sur cette base d’assertions opposées se déclenchent des actes de violence d’une amplitude variable : insultes et provocations verbales, destruction de Bibles et de Coran, démolitions de mosquées et d’églises, lynchages et meurtres. Les causes du drame centrafricain sont enchevêtrées mais la cause première en a été l’effondrement de l’État. Ce processus s’est déroulé sur plusieurs décennies, les gouvernants successifs, de Bokassa à Bozizé, ayant tous leurs parts de responsabilité. L’environnement international (Tchad et Soudan) a contribué à cet affaiblissement de l’État centrafricain.

 

Cet article a contribué à expliquer pourquoi la rébellion Seleka ne pouvait constituer une alternative de gouvernement et, au contraire, a cédé à l’emprise d’entreprises prédatrices sans précédent visant la société, l’économie et les ressources centrafricaines. Au terme de cette analyse, il reste la causalité la plus complexe que nous avons découverte au fur et à mesure des évènements, celle des mécanismes de la haine. C’est une interrogation à laquelle nous n’avons que partiellement répondu. L’examen des données empiriques nous a permis de saisir l’existence d’une mémoire de violences enfouies et stratifiées, d’un substrat d’animosité visant les musulmans au point de mettre en cause leur identité centrafricaine. La reconstruction de l’État centrafricain passera nécessairement par un travail de thérapie sociale, morale et politique à l’instar de ce qui a été entrepris en Afrique du Sud ou au Rwanda et par une réflexion sur les traces que ces vagues de violence seleka puis anti-balaka auront laissées dans les mémoires des différentes communautés, au risque de voir ces évènements se reproduire.

 

Par Bruno Martinelli

 

NOTES :

 

(1) Centrafrique fait partie de la liste restreinte des pays qui illustrent remarquablement les relations de tutelle et d’assujettissement d’un pays africain parrapport à la France, puissance coloniale, et qui illustre remarquablement la notion de « françafrique » (Bigo,1988).

 

(2) Seleka ou sereka est un terme dont le sens et l’étymologie ont fait polémique tenant lieu aux interprétations les plus douteuses. Si l’on se défère à des travaux linguistiques, ce terme signifierait à la fois « l’alliance » et « le serment » en langue sango (Bouquiaux, 1978 : 303). Le sango est la langue véhiculaire d’usage national en Centrafrique.3 Les razzias esclavagistes organisées à partir du Darfour, du Baguirmi et du Ouaddaï jusqu’à la fin du XIXe siècle ont provoqué le dépeuplement du Nord-Est et le déplacement des populations vers le Sud-Ouest centrafricain. L’isolement saisonnier (saison des pluies) de la région et l’insécurité permanente de la zone des trois frontières n’ont pas permis la réinstallation de populations dans ces régions.

 

(4) L’avancée de la Seleka avait commencé le 12 décembre 2012. Elle se caractérisa par la conquête de toutes les villes de l’intérieur du pays rencontrant peu de résistance des Forces Armées Centrafricaine (FACA) et commettant déjà un grand nombre d’exactions sur les populations civiles.

 

(5) François Bozizé s’empara du pouvoir le 15 mars 2003 à la tête d’une rébellion essentiellement constituée de mercenaires tchadiens. Il en déposséda le président élu Ange Félix Patassé. Bozizé fut démocratiquement élu en 2005 et exerça un pouvoir de plus en plus autoritaire et clanique. Il fut réélu le 23 janvier 2011 avec 64% des voix contre A.F. Patassé au terme d’une élection contestée du fait de l’ampleur des fraudes qui avaient été constatées.

 

(6) Ce régime de tutelle et de transition avait été décidé au cours d’un accord de cessez-le-feu, le 11 janvier 2013.

 

(7) Le sens de la dénomination anti-balaka est controversé. Celle qui est la plus largement admise est « anti- machette » machette se disant balaka ou balka dans l’une des langues centrafricaine (assertion qui n’a pu être vérifiée). Nous avons aussi recueilli des étymologies comme antidotes et anti « balles AK ». Cette dernière étymologie est cohérente avec les pratiques de protections talismaniques rendant les combattants invulnérables aux balles des kalachnikov AK47.

 

(8) A la fin de l’année 2013, plus de la moitié des habitants de Bangui, chrétiens ou musulmans, craignant les attaques de nuit des anti-balaka, ont quitté leurs maisons et sont réfugiées dans des camps de « déplacés » près des églises. Le plus important de ces camps est celui de l’aéroport de Bangui où 120 000 personnes résident dans9 Comme je l’indiquais en début d’article, ce jour là, sur les lieux dès la découverte des cadavres des deux enfants, je menais une enquête ethnographique sur le déroulement de la justice populaire dans les cas d’accusations de sorcellerie. Le présumé coupable ayant été exfiltré par la police, la phase de « justice populaire » fut assouvie par le lynchage et l’exécution publique d’un vieillard de sa famille. L’accusation de sorcellerie, d’enlèvements d’enfants et de trafics d’organes avec le Nigeria s’étendit à l’ensemble des musulmans du quartier, ce qui donna lieu à une série d’assassinats.

 

(10) « La révolte du km5 est la résultante d’un sentiment de frustration des centrafricains (…) le km5 est devenu la propriété des étrangers (…) Les centrafricains stigmatisent la présence de tchadiens zaghawa dans les rangs des FACA depuis l’arrivée de F. Bozizé au pouvoir. Ces gens n’ont aucune pitié à l’égard des fils et des filles du pays. Ils ne sont là que pour favoriser leurs frères et piller la République centrafricaine ». Déclaration d’Olivier Gabirault, candidat à l’élection présidentielle 2011.

 

(11) Les étudiants tchadiens de l’universitéde Bangui furent agressés. Toutes les nuits, s’entendirent les crépitements d’armes automatiques avec chaque matin de nouvelles victimes jonchant les rues. Pour calmer les esprits, Francis Bozizé, fils du président et ministre de l’intérieur, fit arrêter et incarcérer de nombreux musulmans tchadiens

 

(12) Les 9 et10 janvier 2013, un conseil extraordinaire des chefs d’États de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) fut convoqué avec la situation en Centrafrique comme seul point à l’ordre du jour. Le 10 janvier 2013, après une nuit de discussion, le président de la République Michel Djotodia et le 1er ministre Nicolas Tiangaye furent contraints de présenter leurs démissions. L’extrême pauvreté alimentaire et sanitaire de la majorité de la population de Centrafrique n’avait pas échappé aux observateurs depuis une vingtaine d’années. Les salaires impayés de la fonction publique donnaient lieu à des grèves, les pénuries de biens de première nécessité suscitaient des manifestations. La société civile centrafricaine semblait en mesure de s’exprimer publiquement. Pourtant, nul ne soupçonnait que se creusait une fracture pouvant aller jusqu’à un conflit civil qui viserait sur un mode génocidaire une catégorie bouc émissaire de la population, les musulmans. Au début du mois de juin 2011, observant une flambée de violence au quartier musulman du plus grand marché de Bangui, appelé le Km5, pour les besoins d’une enquête sur la justice populaire (Martinelli, 2012), j’avais enregistré des expressions d’extrême violence meurtrière d’hostilité à l’égard des musulmans. J’eus des échanges avec des anthropologues de l’université de Bangui et si tous reconnaissaient l’existence d’une violence toujours prête à se déchainer dans un contexte de graves tensions sociales, nul ne percevait un phénomène de bouc émissaire et n’imaginait que cela puisse aller au delà d’émeutes circonscrites.

 

(13) Mousah Assimeh, colonel janjawid au Darfour combattit sous le commandement du Général Moussa Hilal. Du fait de ses responsabilités opérationnelles et des massacres commis à la tête de milices janjawid au Darfour entre 2000 et 2006, Moussa Assimeh est recherché par la Cour Pénale Internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Sur le conseil du gouvernement soudanais, Michel Djotodia l’a cependant sollicité et Moussa Assimeh a joué un rôle important dans la constitution de la Seleka comme organisation militaire avec le recrutement de 700 combattants janjawid aguerris qui furent à la pointe de l’offensive de la Seleka en Centrafrique. Ayant intégré la Seleka en novembre 2012, il fut nommé aide de camp de Michel Djotodia. Il resta à ses cotés durant les opérations militaires jusqu’à la prise de Bangui. Il était considéré comme l’un des généraux « les plus redoutables » de la Seleka du fait du nombre de combattants soudanais qui lui obéissaient et de l’influence qu’il était supposé avoir sur le président Djotodia.

 

(14) La base anti-balaka du PK12 est actuellement (1er mars 2014) l’un des lieux de stockage des biens volés aux et aux chrétiens qui ont aidé des musulmans. A l’insu les forces françaises de Sangaris et des unités africaines de la MISCA, les groupes armés anti-balaka agissent régulièrement sur dénonciations par petites unités dans tous les quartiers présumés « chrétiens » avec des discours de « nettoyage ethnique », si les musulmans ne sont pas exécutés, ils n’ont d’autres recours, après s’être cachés quelques jours, que de quitter le pays. Des chrétiens chez qui on a trouvé des musulmans sont réduits à la même extrémité.

 

(15) La préparation corporelle des anti-balaka à ces opérations meurtrières avec peintures faciales, masques, coiffures d’inversion, plumes etc. indiquent qu’il s’agit à la fois d’une protection contre les « balles AK » et d’une préparation sacrificielle à la mort.

 

(16) Peu prévisible ne veut pas dire imprévisible, thèse sans cesse répétée par les acteurs politiques et par les médias. Les recherches de L. Lombard Nicolaysen sur les formes de souveraineté dans les zones de rébellion du Nord-Est de la République centrafricaine posaient le diagnostique de facteurs de la crise qui allait entrainer l’effondrement de l’État centrafricain (2012). Elles sont la preuve que les travaux d’anthropologues de terrain son indispensables dans ce type de configurations sociales et politiques. Les réalités ne peuvent être clairement saisies d’en haut et surtout réduite à des paradigmes de la pensée occidentale que les grandes agences internationales tentent d’appliquer sans tenir compte des résistances et surtout des inadaptations aux réalités sociales locales.

 

(17) L’originalité de la répartition centrafricaine des religions est que les « protestants » des églises évangélistes, pentecôtistes, prophétiques etc. représentent plus de 50% des chrétiens alors que les catholiques sont 35%. Le nombre et la proportion des musulmans centrafricains sont matière à controverse. Sur la base du dernier recensement de la population fait en 2003 (qui avait relevé 10% de musulmans – taux minoré des nomades et des populations du Nord mal enregistrées), je retiens pour la période actuelle, un taux de 12 à 15%, bien que les leaders musulmans et les journalistes occidentaux avancent le pourcentage de 15%, voire plus. Des erreurs sont commises par rapport à des taux d’animistes qui entreraient dans le décompte. Les centrafricains qui se revendiqueraient exclusivement d’une religion animiste sont extrêmement peu nombreux, pygmées exceptés au nombre de 26 000 personnes (COOPI 2005). Certaines croyances animistes perdurent en association avec certains christianismes.

 

Par Louise Dimitrakis

 

http://mondafrique.com/lire/politique/2014/05/19/centrafriqu...

 

Lu pour vous : Les chemins de la haine en Centrafrique
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Published by Centrafrique-Presse.com