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24 mai 2014 6 24 /05 /mai /2014 13:20

 

 

 

 

 

Par Causeur.fr - Date: 23/05/14

 

Le ministre français de la Défense était attendu dimanche à Bamako pour y signer un nouvel accord de défense avec le Mali et y annoncer la fin de l’opération Serval.

 

Cette visite tombait au plus mal au moment où la situation est explosive dans le nord du pays. Elle a donc été annulée in extremis. De violents affrontements ont en effet opposé samedi l’armée malienne aux rebelles indépendantistes touaregs du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) et à leurs alliés du Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCUA), faux-nez du mouvement islamiste Ansar Dine. Un bilan du ministère malien de la Défense fait état de 8 morts et 25 blessés dans ses rangs, et de 28 morts et 62 blessés dans celui des agresseurs.

 

La cause de cette soudaine flambée de violence ? Une visite, la première depuis le déclenchement de la crise malienne en janvier 2012, du Premier ministre malien Moussa Mara dans la ville de Kidal. Il faut dire que le MNLA, qui a pris le contrôle de la ville à la faveur de l’opération Serval en janvier 2013, la considère comme son fief et y règne en maître avec la bénédiction de ses protecteurs parisiens.

 

L’armée malienne, réduite sur place à quelques centaines d’hommes, y est cantonnée quand les rebelles en armes s’y promènent à leur guise et y font régner, selon les points de vue, l’ordre ou la terreur. Le 2 décembre 2013, deux reporters français de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, ont payé de leur vie la confiance qu’ils avaient placée dans les hommes du MNLA, bien incapables de les protéger, si ce n’est complices de leur enlèvement et de leur assassinat.

 

Comme à l’accoutumée, le MNLA a organisé vendredi une manifestation « spontanée » de femmes et d’enfants pour empêcher l’avion du Premier ministre d’atterrir. Celui-ci est finalement arrivé sur place  samedi matin dans un hélicoptère de la force des Nations Unies, la MINUSMA, protégé par un second hélicoptère français. Mais ni la MINUSMA ni Serval ne sont intervenus lors de l’attaque de la délégation malienne par le MNLA qui a pris 32 otages alors que deux civils, deux préfets et quatre sous-préfets maliens ont été assassinés ! Si les otages ont été libérés lundi soir et le MNLA ainsi que ses alliés font maintenant profil bas alors que l’armée malienne affirme avoir déployé 1500 hommes sur place, la situation peut basculer d’un instant à l’autre.

 

Certes, la France a beau jeu d’affirmer qu’il ne lui appartient pas d’assurer la sécurité à Kidal où elle ne dispose plus que de quelques dizaines d’hommes. Mais qui empêche, depuis plus d’un an, l’armée malienne de s’y déployer au mépris de sa souveraineté nationale ? Qui tolère l’anarchie qui y règne et l’absence effective des services de l’Etat malien ? Qui a confié la ville aux touristes en uniformes de la MINUSMA dont tout le monde se demande au Mali à quoi ils peuvent bien servir sinon à jouer le rôle de supplétifs de l’armée française, dans la plus pure tradition coloniale.

 

Aujourd’hui, la rue gronde à Bamako contre la présence militaire française, de plus en plus vécue comme une occupation. Si tout le monde se félicite de l’intervention française en janvier 2013, nul n’oublie que celle-ci avait théoriquement pour objet de permettre au Mali de recouvrer sa souveraineté sur l’ensemble du territoire national. On en est bien loin ! La région de Kidal est désormais un protectorat français qui ne dit pas son nom.

 

L’accord de Défense qui devait être signé dimanche entérinera en y mettant les formes cette situation de fait qui permettra à Paris de s’installer durablement au sud de l’Algérie, de surveiller les mouvements islamistes, mais aussi d’assurer la sécurité de ses approvisionnements en uranium du Niger voisin. La date choisie pour la signature de l’accord a été perçue comme une nouvelle provocation par la population malienne.

 

N’y avait-il pas un autre jour que celui de l’anniversaire de la fondation de l’Organisation de l’Unité Africaine en 1963 pour parapher ce document ? Déjà, le 20 janvier dernier, la signature de l’accord prévue à la date anniversaire du jour de 1961 où le premier président du Mali indépendant Modibo Keita avait décidé de chasser les troupes françaises de son pays avait dû être reportée sous la pression populaire.

 

Mais l’essentiel n’est pas là. En laissant l’anarchie s’installer à Kidal, la France, incapable d’y faire régner l’ordre et soucieuse d’y assurer la tranquillité de ses protégés irrédentistes qui ne représentent qu’une infime partie de la population touarègue, porte une responsabilité directe dans les événements de ces derniers jours. Si elle est incapable de faire régner la paix dans la région, qu’elle laisse alors le gouvernement malien régler la question à sa manière, même si celle-ci lui déplaît. Faut-il rappeler que le Mali est un Etat indépendant ? 

 

Francis Simonis

 

Source: Causeur.fr

Lu pour vous : L’indécision de François Hollande coûte cher
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24 mai 2014 6 24 /05 /mai /2014 12:36

 

 

 

 

24/05/14 (RFI)

 

La force française Sangaris va-t-elle réussir à mener à bien sa mission de neutralisation des groupes armés en Centrafrique sans affecter les relations entre communautés religieuses, là où elles étaient restées paisibles ? C'est la question que pose la situation à Bambari dans le centre-est du pays.

 

Même si, après la prise de pouvoir de la Seleka en mars 2013, la ville de Bambari a été mise en coupe réglée par un chef du nom de Ben Laden, les relations entre chrétiens et musulmans ont su traverser la période des exactions et, par la suite, c’est un chef plus modéré, le général Ali, qui a pris les commandes du chef-lieu de la Ouaka.

 

Il y avait jusqu’ici une bonne cohabitation entre les deux communautés. Les musulmans et les chrétiens fréquentent les mêmes commerces, leurs enfants vont dans les mêmes écoles, les jeunes vont dans le même bar-dancing, l’Etoile de la Ouaka. Pour empêcher que des tensions ne puissent apparaître, après le début des violences à Bangui, une plateforme des religieux a même été mise en place localement, à Bambari le 8 décembre. C'est un lieu de dialogue entre chrétiens et musulmans.

 

L'élément déclencheur

 

Ce sont les attaques des milices anti-balaka autour de la localité de Grimari qui ont été l'élément déclencheur des tensions entre les deux communautés. Elles ont provoqué la fuite de nombreux musulmans de Grimari et alimenté la psychose chez les musulmans de Bambari, qui ont le sentiment que leur ville est le prochain objectif des anti-balaka.

 

En dépit des déclarations de la force Sangaris selon lesquelles Grimari ne sera pas franchie par les anti-balaka, les musulmans ne sont pas rassurés. Ils accusent Sangaris de complicité et se préparent à faire face à une éventuelle arrivée des milices.

 

La peur chez les musulmans et chez les chrétiens

 

Beaucoup de chrétiens craignent d’éventuelles représailles de la communauté musulmane et des éléments ex-Seleka si les anti-balaka entraient dans Bambari. Les nouvelles qui viennent de plusieurs villages des environs où des exactions ont eu lieu alimentent la psychose. On voit se propager beaucoup de rumeurs qui en disent long sur ce nouveau climat de méfiance.

 

Les observateurs se demandent si l'accrochage survenu jeudi matin entre des jeunes, des éléments de l'ex-Seleka et les forces françaises de Sangaris, est lié à ce climat de méfiance. L'accrochage fait en effet suite à la mise au point qui avait été effectuée la veille par les représentants des autorités de transition et de la communauté internationale venus spécialement à Bambari. Une mise au point qui porte sur le fait que l'ex-Seleka ne pouvait pas constituer une armée parallèle à l’armée nationale.

 

Le général Soriano, le chef de Sangaris, avait indiqué qu’il ferait appliquer strictement « les mesures de confiance », selon lesquelles tout homme qui sort en ville avec son armement sans appartenir aux forces régulières doit être désarmé. Aussitôt le porte-parole du nouvel état-major de l'ex-Seleka a marqué sa désapprobation et on a donc vu jeudi matin des jeunes manifester leur opposition à Sangaris en jetant des pierres sur un de ses véhicules blindés.

 

http://www.rfi.fr/afrique/20140524-rca-bambari-sangaris-calm...

RCA: à Bambari, Sangaris tente de calmer les violences interreligieuses
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24 mai 2014 6 24 /05 /mai /2014 12:02

 

 

 

 

 

23/05/14 (Afrique Inside)

 

Afriqueinside : En quoi votre présence au New York Forum Africa peut contribuer au retour de la paix en Centrafrique ?

 

Catherine Samba-Panza : Ce sont les jeunes qui sont les acteurs et les victimes des violences en Centrafrique. Il leur faut des perspectives, un espoir en l’avenir et je pense que venir ici échanger sur les possibilités d’offrir un meilleur avenir aux jeunes pour mieux les impliquer dans la gestion dans la chose publique, est utile. Et j’en tirerai toutes les leçons pour essayer au niveau de la République Centrafricaine, voir ensemble, les voies et les moyens pour ramener la paix au travers l’emploi des jeunes

 

Afriqueinside : La priorité reste avant toute chose, la sécurité dans votre pays, l’ancienne Séléka se restructure sur le plan politique et militaire. Est-ce que des discussions sont en cours avec l’ancienne rébellion ?

 

Catherine Samba-Panza : Des discussions en cours pas spécialement. Nous sommes en perpétuel dialogue avec toutes les forces vives de la nation y compris avec les ex-seleka. Mais je pense que dans le cadre dune transition apaisée, il faut être ouvert à tout le monde, à toutes les forces vives et écouter tout le monde et à les impliquer dans la gestion de la transition.

 

Afriqueinside : La Centrafrique reste dans l’attente du déploiement des Casques bleus, qu’en attendez-vous ?

 

Catherine Samba-Panza : Dés le départ quand je suis arrivée, j’ai estimé qu’un effectif d’environ 7000 hommes sur le terrain n’était pas efficace pour ramener la paix et qu’il fallait l’appui des Nations Unis pour ramener la paix, j’estime simplement que septembre est trop loin mais nous ne pouvons pas faire autrement.

 

Propos recueillis par Samantha Ramsamy à Libreville au NYFA

Catherine Samba-Panza au NYFA : « Pas de discussions spéciales en cours avec l’ex-Séléka »
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24 mai 2014 6 24 /05 /mai /2014 11:58

 

 

 

 

LIBREVILLE 24/05/14 (Xinhua) - Le Sommet extraordinaire des chefs d'Etats de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC), prévu pour vendredi à Libreville, a été reporté à une date ultérieure, selon une source proche de la présidence du Gabon.


"Le Sommet des chefs d'Etat de la CEMAC a été reporté pour une date ultérieure, nous n'avons pas jusque-là les causes de ce report", a indiqué la source.

 

Le Sommet était prévu pour vendredi en prélude de l'ouverture des travaux de la troisième édition du New York Forum Africa (NYFA) qui se tient du 23 au 25 mai dans la capitale gabonaise.

 

La crise en République centrafricaine figurait parmi les principaux points inscrits à l'ordre du jour de ce sommet extraordinaire.

 

Les questions liées à l'intégration régionale avec le projet avorté de la libre circulation des personnes et des biens devraient aussi être au centre de cette rencontre.

 

La présidente de transition de Centrafrique, Catherine Samba-Panza, a participé aux assises du New York Forum Africa en tant que seul chef d'Etat au niveau de la CEMAC.

Gabon : le Sommet extraordinaire des chefs d'Etats de la CEMAC reporté à une date ultérieure
Gabon : le Sommet extraordinaire des chefs d'Etats de la CEMAC reporté à une date ultérieure
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23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 20:25

 

 

 

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE. LE REMANIEMENT DU GOUVERNEMENT NE DOIT PAS RIMER AVEC IMPUNITÉ

 

http://www.amnestyinternational.be/

 

vendredi 23 mai 2014, par Service Presse

 

La présidente par intérim de la République centrafricaine, Catherine Samba-Panza, doit veiller à ce que les changements annoncés dans la composition du gouvernement ne permettent pas à des personnes soupçonnées de crimes relevant du droit international d’entrer au gouvernement et de bénéficier ainsi d’une impunité, a déclaré Amnesty International vendredi 23 mai 2014.

 

L’organisation appelle aussi la présidente à faire le nécessaire pour que les responsables présumés de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et d’autres graves violations des droits humains soient soumis à des enquêtes et aient à rendre des comptes dans le cadre de procès équitables.

 

« Amnesty International considère que les personnes pouvant raisonnablement être soupçonnées d’avoir commis des crimes relevant du droit international ou des atteintes aux droits humains ne doivent pas pouvoir occuper des postes gouvernementaux qui risqueraient de leur permettre de réitérer de tels actes », a déclaré Christian Mukosa, chercheur Afrique centrale à Amnesty International.

 

« Il ne doit pas y avoir de place pour l’impunité en République centrafricaine. Il est impératif que les personnes soupçonnées d’avoir participé aux terribles atteintes aux droits humains qui ont été commises dans ce pays ces derniers mois soient soumises à des enquêtes, jugées et condamnées, et ne puissent pas profiter de leurs fonctions pour bénéficier d’une impunité. »

 

« Le gouvernement de transition doit veiller à ce que les membres des milices anti-balaka et de la Séléka (et leurs alliés respectifs) qui sont soupçonnés d’avoir participé à ces atteintes aux droits humains soient traduits en justice afin que le pays puisse s’engager sur long chemin menant à une paix durable et au respect des droits humains. »

 

Dans un discours devant le Conseil national de transition le 6 mai 2014, Catherine Samba-Panza s’est engagée à remanier son gouvernement pour qu’il n’exclue aucune tendance et qu’il soit plus représentatif.

RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE : "LE REMANIEMENT DU GOUVERNEMENT NE DOIT PAS RIMER AVEC IMPUNITÉ" (AMNESTY INTERNATIONAL)
RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE : "LE REMANIEMENT DU GOUVERNEMENT NE DOIT PAS RIMER AVEC IMPUNITÉ" (AMNESTY INTERNATIONAL)
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23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 14:08

 

 

 

 


Genève - AFP / 23 mai 2014 13h55 - En près d'un mois, 29 petits et jeunes enfants ayant fui les tueries en Centrafrique sont morts de soif, de froid ou de fatigue après être arrivés au Cameroun, a averti vendredi l'ONU.

 

Depuis la mi-avril, le taux de décès parmi les enfants réfugiés a été particulièrement élevé, a déclaré un porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) à Genève, Adrian Edwards, lors d'un point presse.

 

 29 enfants, dont le plus jeune est un bébé et le plus âgé avait 9 ans, sont morts entre le 14 avril et le 18 mai. La plupart se trouvaient dans des centres d'alimentation, a-t-il dit.

La déshydratation, l'hypothermie et l'anémie sévère sont les principales causes des décès, a-t-il précisé.

 

Les réfugiés centrafricains ont commencé à affluer vers le Cameroun depuis le 5 décembre et, jusqu'à présent, 85.000 d'entre eux se sont installés dans quelque 300 villages ce qui complique énormément la tâche des humanitaires, selon le HCR. 80% sont des femmes et des enfants.

 

Le cycle des tueries en Centrafrique a été déclenché par des mois d'exactions contre les chrétiens, perpétrées par les combattants majoritairement musulmans de la rébellion Séléka. En réaction, des milices d'autodéfense majoritairement chrétiennes, les anti-balaka, se sont formées et attaqué les civils musulmans, à Bangui et ailleurs.



Depuis, la majorité des réfugiés sont musulmans. La plupart font le voyage à pied, pendant des semaines, dans la brousse, un lieu quasiment impossible d'accès pour les travailleurs humanitaires.

 

En outre, les anti-balaka bloquent désormais les principales routes reliant la Centrafrique vers le Cameroun et s'en prennent aux réfugiés, a fustigé M. Edwards.



Ainsi, alors que plus de 10.000 réfugiés étaient arrivés au Cameroun durant la dernière semaine de mars, le flux s'est réduit à 2.000 arrivées par semaine actuellement, selon le HCR.

 

Ceux qui parviennent à la frontière sont sévèrement mal nourris et un certain nombre arrivent avec des blessures, provoquées notamment par des coups de machette, a indiqué le porte-parole.

 

Mais malgré l'urgence, les agences humanitaires de l'ONU peinent à trouver des fonds. Sur les 22,6 millions de dollars (16,6 millions d'euros) demandés pour venir en aide à cette population de réfugiés, le HCR n'a reçu que 4,2 millions. De son côté, le Programme alimentaire mondial (PAM) n'a reçu aucune contribution, a lamenté une porte-parole Elisabeth Byrs, à Genève.

 

La situation est dramatique, a-t-elle dit. Les humanitaires sont d'autant plus inquiets que la saison des pluies approche, faisant accroître le risque de maladies. Le PAM a décrété une alerte de niveau 3 pour les réfugiés centrafricains au Cameroun, correspondant à une opération complexe et urgente de grande ampleur, a-t-elle par ailleurs signalé.



(©) http://s.romandie.com/news/nbread.php?news=480782 

Cameroun: 29 jeunes enfants ayant fui la Centrafrique morts en près d'un mois
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23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 13:00

 

 

 

 

22/05/2014 à 11:50 Par Vincent Duhem

 

Comment analyser la restructuration de la Séléka effectuée lors du congrès organisé à N'délé le 11 mai dernier ? Quelles sont les personnalités importantes de ce nouvel organigramme de l'ex-rébellion ? Éléments de réponse.

 

Le 11 mai, la Séléka organisait un congrès à N'Délé (nord de la Centrafrique) en vue de mettre en place son nouvel état-major et sa coordination politique provisoire. Des représentants de toutes les localités tenues par l'ancienne rébellion étaient présents. Une dizaine de responsables encore basés à Bangui s'y sont également rendus. Ils ont fait le voyage à bord de deux avions affrétés par les Nations unies et l'opération Sangaris. Les généraux Abdoulaye Issène, membre de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), et Moussa Dhaffane étaient présents, ainsi qu'Éric Néris Massi, beau-fils de Charles Massi, l'ancien militaire, parlementaire et ministre décédé en janvier 2010.

 

À l'issue du congrès, une trentaine de personnalités ont été désignées pour diriger la Force armée républicaine (FAR), nom officiel de l'ex-Séléka. Une liste au sein de laquelle ne figurent ni Nourredine Adam, ni Abakar Sabone (ancien conseiller spécial de Michel Djotodia), ni Moussa Dhaffane.

 

Joseph Zindeko est le nouveau chef d'état-major. Originaire de Tringoulou (extrême Nord-Est), Zindeko a pendant longtemps été membre d'une patrouille anti-braconnage. En 2006, il rejoint l'UFDR (Union des forces démocratiques pour le rassemblement) de Michel Djotodia qui le hisse au rang de commandant puis de colonel. Après le renversement de François Bozizé en 24 mars 2013, Djotodia nomme Joseph Zindeko au rang de général de brigade. Ce dernier est donc un proche de l'ancien président centrafricain.


Son adjoint, le général Al Khatim fait partie de ces rebelles tchadiens ayant participé au coup d'État de François Bozizé en 2003. Considéré comme un des durs de la Séléka, cet "ancien libérateur" était jusque-là le responsable de la zone de Sido, ville frontalière avec le Tchad, où ses hommes sont accusés d'avoir commis de nombreuses exactions.

 

Rakiss contre Déby

 

Al Khatim n'est pas le seul "libérateur" présent dans l'organigramme. Le général de brigade Adam Rakiss a été nommé directeur général de la police. Après le coup d'État de 2003, négligé par le régime de François Bozizé, ce Tchadien décide de reprendre les armes. En 2005, il rencontre le capitaine Mahamat Nour, le leader du Front uni pour le changement (FUC), à Khartoum. Les deux hommes s'entendent. Moins d'un an plus tard, en avril 2006, Rakiss participera à l'attaque du FUC sur N'Djamena. Ce jour-là, Idriss Déby Itno ne doit sa survie à la tête de l'État qu'à l'intervention de l'armée française.

 

Un autre "comzone" occupe lui le poste d'officier chargé des opérations. Il s'agit du général Ali Nassaraza Darassa qui officiait dans la zone de Berberati. Après la démission de Michel Djotodia, lui et ses hommes se sont établis à Bria avant d'en être chassés par l'armée française.

 

La Séléka a également désigné son nouveau porte-parole en la personne du général Ahmat Nadjad Ibrahim. Son adjoint, le colonel Christian Djouma Narkoyo, également directeur général de la gendarmerie, fut le porte-parole de la Séléka lors de son offensive sur Bangui en mars 2013.

 

L'ombre de Nourredine Adam

 

Visé par les sanctions onusiennes et américaines, Nourredine Adam n'est pas présent dans le nouvel organigramme. Son influence n'en reste pas moins palpable. Un des quatre chargés de missions désignés, Bachar Fadoul, n'est autre que son ancien adjoint à la Cedad (Comité extraordinaire de la défense des acquis démocratiques), la police politique du régime de Djotodia.

 

"En se réorganisant, la Séléka cherche à mieux assoir voir à étendre son contrôle militaire, analyse un diplomate français. Lors du congrès, nous avons entendu des mots comme "territoire sous juridiction", ou "partition". "Les militaires les plus durs l'ont emporté. L'aspect politique a été mis de côté car les leaders n'ont pas réussi à s'entendre", poursuit une source sécuritaire. 

 

De fait, la coordination politique établie à N'délé n'est que provisoire. Sa mission est "de préparer et d'organiser l'élection des membres du futur bureau politique dans un délai d'un mois". Abdoulaye Issène en est le coordinateur, Mustapha Sabone (le frère d'Abakar Sabone) le secrétaire général. Enfin, Eric Massi, qui fut le porte-parole du mouvement rebelle a été nommé médiateur avec les ONG et les institutions internationales. L'essentiel de ses membres est basée à Bangui et semble déjà mise sur la touche par le nouvel état-major, qui entend bien assumer toute la direction du mouvement.

___________

 

Par Vincent DUHEM

 

 

(nouveaau chef d'état-major Séléka Joseph Zindéko)

Lu pour vous : Centrafrique : nouvel organigramme de la Séléka, l'aile dure aux commandes
Lu pour vous : Centrafrique : nouvel organigramme de la Séléka, l'aile dure aux commandes
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23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 12:55

 

 

 

 

« Français voleurs ! » : en Centrafrique, la position délicate des soldats de l'opération Sangaris

 

(Le Monde 23/05/14)

 

Le pont de Bambari est vieux, poussiéreux, étroit, mais cet ouvrage d'art de 180 mètres est hautement stratégique. Sur la rive est, les ex-rebelles de la Séléka ont établi leur nouveau quartier général. A l'ouest, les miliciens anti-balaka, leurs ennemis, progressent. Au milieu, des soldats français de l'opération Sangaris et leurs blindés.

 

Jeudi, tout au long de la journée, des deux côtés de la rivière Ouaka, jeunes musulmans et militaires français se sont fait face. Les premiers, parfois armés de machettes ou d'arcs et de flèches, brulaient des pneus, érigeaient des barricades, lançaient des slogans hostiles « Français voleurs, Sangaris dehors », encouragés par des éléments de la Séléka. Les seconds, pour l'essentiel des chasseurs alpins, regardaient placidement, dégoulinant de sueur, prêts à dégager le pont puis à empêcher son franchissement, y compris en dernier ressort par des tirs de « neutralisation ». Dans le ciel tournoyaient les hélicoptères Gazelle et Puma.

 

LES SÉLÉKA PRIÉS D'ABANDONNER LEURS ARMES

 

Les raisons de ce face-à-face ne sont pas anecdotiques. La veille, le général Francisco Soriano, le patron de l'opération Sangaris, accompagné notamment de représentants de l'Etat centrafricain, de l'ONU et de l'ambassadeur de France, s'était déplacé à Bambari, à environ 380 kilomètres de Bangui, pour signifier aux Séléka que, dès jeudi, les « mesures de confiance » seraient imposées aux combattants de l'ex-rébellion qui avait conquis le pouvoir en mars 2013 avant de l'abandonner sous pression internationale moins de dix mois plus tard. En clair, cela signifie que ceux qui se sont rebaptisés « Forces républicaines » doivent, dans cette ville, regagner leurs sites de cantonnement et ne plus sortir armés en attendant le lancement du processus de désarmement.

 

Pour les officiers de la Séléka, cela équivaut à une perte de pouvoir et, dès le jeudi matin, Bambari s'est réveillée sous haute tension. Aux environs de 8 heures du matin, un incident a opposé militaires français et ex-rebelles refusant de se voir dépouiller de leurs prérogatives de maîtres de la ville. Des coups de feu ont éclaté. Plusieurs officiers de Sangaris assurent n'avoir effectué que des tirs de sommation en dépit des flèches et des pierres lancées sur leurs véhicules, mais le nouveau chef d'état-major de la Séléka, le général Joseph Zoundeïko, parle de 3 morts et de 8 blessés, tous civils. Le Monde n'ayant pu pénétrer dans la ville après s'être vu provisoirement refuser l'entrée par les soldats français, n'est pas en mesure de confirmer ces bilans.

 

La France s'oppose à cette partition et ménage les chefs de la Séléka qui s'inscrivent dans la logique de maintenir la RCA une et indivisible. A Bambari, elle s'appuie notamment sur le général Ali Darassa. « Ils sont inquiets, il faut les rassurer mais cette journée est un test pour voir si Ali Darassa est capable de maintenir l'ordre », confiait jeudi devant le pont de Bambari, le capitaine Guillaume.

 

Les raisons de cette inquiétude ne sont pas injustifiées. Jeudi de l'autre côté du pont de Bambari, Sylvain, un simple civil, déclarait sans gêne : « Si, nous chrétiens, allons là-bas, ils nous tuent ; si les musulmans viennent, nous les tuerons. Pour la paix, il faut les combattre. Nous n'attendons que les anti-balaka qui sont en chemin. »

 

« LES FRANÇAIS NOUS LAISSENT COMME DES POULETS DÉPLUMÉS »

 

Apeurés, des milliers d'habitants de Bambari sont partis se réfugier dans les églises. Il y a encore quelques jours, cette cité était pourtant encore relativement préservée des violences qui ont ensanglanté le pays.

 

Les enjeux de cette poussée de fièvre sont multiples. Tout d'abord, les nouvelles « Forces républicaines » acceptent fort mal de ne pouvoir lancer de contre-offensive sur les anti-balaka qui les harcellent en profitant du déploiement des soldats français dans le pays. « Les Français nous laissent comme des poulets déplumés, tout mouillés et après, les populations musulmanes se font massacrer », grogne le colonel Narkoyo, l'un des porte-paroles de l'ex-rébellion.

 

Plusieurs officiers de l'opération Sangaris reconnaissent que ces groupes de miliciens posent un réel problème, d'autant que ceux-ci, débarrassés de leurs armes sommaires (machettes et fusils artisanaux pour l'essentiel), se fondent aisément dans la population civile.

 

LA SÉLÉKA DIVISÉE

 

Ensuite, la Séléka est traversée de multiples divisions, de querelles de chefs. Certains sont prêts à jouer le jeu du désarmement en espérant un reclassement dans la future armée centrafricaine mais d'autres ne cachent pas leur volonté de couper le pays en deux sur une ligne est-ouest. Bambari est à la frontière et en poussant au nord et à l'est se trouvent d'importantes mines de diamants.

 

Cyril Bensimon (Bambari (République centrafricaine), envoyé spécial)

 

http://www.lemonde.fr/afrique/article/2014/05/23/francais-vo...

 

 

RCA: appels au calme après les affrontements à Bambari

 

23/05/14 (RFI)

 

Les affrontements, jeudi, entre des partisans de la Seleka et les soldats français de Sangaris à Bambari, dans le centre-est de la République centrafricaine ont poussé 1 500 personnes à se réfugier dans l’évêché. Les appels au calme se multiplient, tandis que la Seleka évoque une « incompréhension » à l’origine de la montée de tension.

 

Des accrochages ont opposé des éléments de Sangaris à des partisans de l’ex-Seleka, ce jeudi matin à Bambari. Quelques coups de feu ont été tirés, aux environs de 8 h 00, puis des barrages ont été mis en place en ville par des musulmans en colère. La situation a poussé quelque 1500 personnes à fuir vers l’évêché. Des déplacés qui ne savent pas pour l’instant quand ils rentreront chez eux.

 

La Seleka affirme vouloir « la paix »

 

En début de soirée, les deux représentants du général Hassan Bouba Ali, de la Seleka, sont venus à l’évêché rencontrer l’évêque de Bambari, Mgr Edouard Mathos, pour parler de l’accrochage qui avait eu lieu dans la matinée et des tensions qui ont éclaté en ville. A l’issue de cet entretien, Hassan Bouba Ali, secrétaire général de la région militaire numéro 5, a tenu à rassurer les populations chrétiennes. « On demande [aux membres de la] communauté chrétienne, qui sont maintenant dans l’église, de retourner chez eux et de reprendre leurs activités. Notre message à la jeunesse musulmane, et à toute la population de Ouaka [la préfecture dont Bambari est le chef-lieu, ndlr], c’est que nous voulons la paix ». Appel à l’apaisement, également, de la part Mgr Mathos : « Mon message à la population, c’est la paix, la sérénité. Que les populations réfléchissent bien pour leur pays, qu’ils ne se conduisent pas comme les autres. »

 

Malentendu ou manipulation ?

 

Selon la Seleka, l’accrochage a fait deux morts et quatre blessés. Un accrochage que les ex-rebelles mettent sur le compte d’un « malentendu » entre la population musulmane et Sangaris. Les jeunes auraient cru que le désarmement allait démarrer alors qu’ils le refusent. « On avait rendez-vous avec Sangaris, ce [jeudi] matin. Ils sont venus à notre base, pour que l’on travaille avec eux. (…) Les populations ont eu peur, ils se sont dit : "les Sangaris sont venus pour faire le casernement et le désarmement" », affirme Hassan Bouba Ali. S’il reconnaît qu’il y a bien eu « échanges de tir », ce responsable Seleka explique que « l’on n’est pas sûr que la Seleka a tiré » et que ce sont « certaines populations, qui ont des armes, qui ont tiré. » D’autres sources s’interrogent, tout de même, sur une possible manipulation de ces jeunes pour envoyer un avertissement à la force française.

 

http://www.rfi.fr/afrique/20140523-rca-appels-calme-apres-af...

RCA : appels au calme après les affrontements à Bambari
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22 mai 2014 4 22 /05 /mai /2014 23:25

 

 

 

 

22/05/14 (La Croix)

 

La force et ses soutiens musulmans ont réagi à la décision de la communauté internationale de les cantonner et les désarmer. En milieu d’après midi, jeudi 22 mai, un semblant de calme régnait à Bambari, ville du centre-est de la Centrafrique, jusque-là épargnée par les affrontements entre chrétiens et musulmans.

 

Tôt le matin, la ville s’était réveillée en ébullition. Des jeunes musulmans montaient des barrages, tandis que des soldats de la Séléka, composée essentiellement de groupes de musulmans venus du nord et du nord Est du pays, circulaient en ville avec leurs armes. Ce qu’ils ne faisaient plus depuis quelques jours.

 

Discours ferme de l’ambassadeur de France

 

Tous entendaient protester contre le discours ferme tenu la veille par l’ambassadeur de France, venu spécialement à Bambari avec une délégation du gouvernement centrafricain, pour annoncer que la communauté internationale exigeait le cantonnement des hommes de la Séléka et que tout homme armé dans les rues de Bambari serait désarmé.

 

L’ambassadeur de France avait jugé publiquement que le dit « État-major de la Séléka », basé à Bambari, n’avait aucun fondement juridique. Autrement dit, la France venait d’annoncer à la Séléka qu’elle n’aurait plus la main sur cette ville qu’elle contrôlait depuis son arrivée en décembre 2012.

 

Les musulmans de Bambari ont très mal pris ces annonces. À leurs yeux, la Séléka est la seule force capable de les protéger des anti-Balaka, les milices populaires défendant les communautés chrétiennes.

 

Accrochages avec la force Sangaris

 

De 8 à 9 heures, des accrochages ont eu lieu entre les militaires de la force Sangaris, envoyée par la France en RCA à partir du 5 décembre 2013, et les soldats de la Seleka. Dès les premiers coups de feu, des milliers de personnes avaient quitté leurs habitations pour se réfugier dans la brousse ou dans des lieux symboliques, comme l’évêché de Bambari.

 

À la fin de l’après-midi, la ville était toujours coupée en deux. La rive droite de l’Ouaka, tenue par les Français de Sangaris et des éléments de la force africaine de la Minusca, la rive gauche, entre les mains de la Séléka et de jeunes musulmans en colère.

 

L’évêché, où se trouvaient quelque 1 500 déplacés autour de Mgr Edouard Mathos, se trouvait encore, en fin de journée, complètement isolé dans la zone tenue par la Séléka. Tout le monde craignait l’enclenchement d’un conflit dans une ville composée à 60 % de chrétiens et 40 % de musulmans.

 

Laurent Larcher, à Bambari

 

http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/En-Centrafrique-tens...

 

 

 

Réorganisation de la Seleka : La Centrafrique menacée de partition ?

 

jeudi 22 mai 2014  « Le Pays » du Burkina

 

« La Centrafrique est une et indivisible », soutient Ahmat Nadjad Ibrahim, porte-parole du nouvel Etat-major de la Séléka. L’organisation qui a récemment fait peau neuve, réplique ainsi à ceux qui lui prêtent l’intention de faire une partition de la RCA.

 

L’inquiétude est grande, et chacun s’interroge sur les raisons de l’installation à Bambari du nouvel Etat-major de la Séléka. Une délégation d’officiels centrafricains et internationaux s’était rendue récemment dans cette ville du centre-est du pays. Il lui fallait faire passer deux messages : la Centrafrique est une et indivisible, et il ne saurait y avoir d’armée parallèle à l’armée nationale. A la Séléka, on se dit surtout préoccupé par la sécurité de la population : « La menace est là, en face. Tant qu’il n’y a pas la paix, il n’y aura pas de cantonnement et de désarmement. C’est clair », estime son porte-parole qui a réclamé un délai de réflexion car : « certains trucs ne leur conviennent pas bien ».

 

Certains Centrafricains trouvent qu’en reprenant du poil de la bête, la Séléka « relookée » menace la paix

 

La méfiance semble s’installer durablement en RCA. Avec le départ en exil de l’ancien chef de la Séléka, l’ex-président Michel Djotodia, les musulmans s’étaient retrouvés subitement orphelins de l’organisation que celui-ci avait dissoute. Progressivement, ils se sont trouvés à la merci des Anti-Balakas, ces auxiliaires et partisans de l’ex-président Bozizé. Pour les Anti-Balakas, les musulmans étaient en effet des boucs émissaires de choix. Ainsi se multiplièrent les pogroms au sein de la population centrafricaine. Le doute et l’inquiétude gagnant les esprits, nombre d’adeptes de l’islam avaient fini par emprunter le dur chemin de l’exil, conduisant notamment au nord, dans le Tchad voisin.

 

Par contre, on se demande ce que deviennent les Anti-Balakas qui ont, pendant un bon moment, défrayé la chronique par leurs exactions. Après avoir dominé l’actualité centrafricaine, ils semblent avoir mystérieusement disparu. Ce, depuis que leur géniteur, Bozizé, a fait l’objet de sanctions internationales, notamment : gel des avoirs, et interdiction de voyager. Les tortionnaires des musulmans de RCA semblent s’être soudainement volatilisés. De quoi donner à la Séléka l’occasion d’occuper le terrain. Toutefois, pour avoir eu à les endurer dans un passé récent, certains Centrafricains trouvent qu’en reprenant du poil de la bête, la Séléka « relookée » menace la paix. En tout cas, à Bangui, cette réorganisation ne rassure guère le pouvoir de la première centrafricaine. On ne perd pas de vue le fait que le nouveau chef d’Etat-major cherche à rassembler les troupes et à s’imposer. On craint surtout de le voir prendre un jour le risque de chercher à démembrer la RCA. Reste alors à savoir comment réagiront les forces internationales dans une telle éventualité. En viendra-t-on, au nom de la paix, à les combattre comme les Anti-Balakas ?

 

Il est hors de doute que la Séléka cherche à renforcer sa cohésion. Après avoir longtemps laissé le champ libre à l’adversaire, la Séléka cherche à renaître de ses cendres, sans doute pour mieux négocier. A l’approche des grands rendez-vous politiques, pourquoi ne pas chercher à se métamorphoser ? Les mêmes manœuvres se poursuivent sans doute ailleurs. Selon toute vraisemblance, l’odieux assassinat des humanitaires est pour quelque chose dans les tentatives de mutations de l’organisation. Les rebelles Séléka avaient été indexés. Or, autant ces agressions avaient bouleversé l’opinion, autant elles avaient été condamnées par la communauté internationale, désormais plus vigilante.

 

Si des efforts sérieux ne sont pas faits, la RCA, bientôt, ne sera que du passé.

 

Dans une intervention, l’ambassadeur de France, Charles Malinas, avait tenu à souligner à Bambari, que les résultats du congrès de Ndélé organisé par la Séléka ne sont pas ceux qui étaient espérés. « Ce qui est sorti du congrès de Ndélé, ce n’est pas tout à fait un parti politique. Ce sont des choses qui s’appellent "Etat-major", des choses comme ça. Eh bien, cela, ce ne sont pas des mots acceptables. On ne peut pas avoir d’armée parallèle, on ne peut pas avoir de structure militaire parallèle aux structures militaires autorisées par les résolutions des Nations unies et les mesures de confiance qui vont avec », avait-il précisé.

 

Accusé d’être le parrain des rebelles de la Séléka, le Tchad a fini par fermer sa frontière avec la RCA. Le président Idriss Déby Itno voudrait sans doute donner l’impression de ne point rendre les choses faciles aux rebelles. Mais, outre que partout les frontières sont poreuses en Afrique, l’histoire montre que lors des conflits fratricides, les fermetures de frontières visent davantage à écarter les témoins gênants. Tchadiens et membres de la Séléka sont donc les seuls à pouvoir exploiter la situation à leur profit exclusif. Les Centrafricains, toutes tendances confondues, comprendront-ils jamais qu’au-delà des intérêts égoïstes, il y a le fameux « intérêt supérieur de la nation » ? Vient-il jamais à l’esprit des uns et des autres, que nul ne viendra du dehors imposer la paix, rassembler les habitants de ce pays, et s’atteler à le construire ?

 

S’il n’est pas pesant pour la conscience des principaux acteurs de ce pays, le drame que vivent nos frères et sœurs de Centrafrique commence à devenir exaspérant pour l’ensemble des Africains. Après les frasques des Bokassa et consorts, l’on avait cru à tort que l’élite politique avait tiré suffisamment de leçons pour mettre fin au calvaire des populations. Après tant d’années, l’errance semble persister. Et c’est un euphémisme de dire que le peuple centrafricain souffre depuis longtemps de l’incurie de sa classe politique, de son refus du dépassement de soi, et surtout de son rejet du renoncement. De l’Empire centrafricain à la RCA, les dirigeants de ce coin d’Afrique ont trop longtemps amusé la galerie.

 

Voilà des décennies qu’en RCA on tourne en rond avec pratiquement les mêmes acteurs politiques, lesquels multiplient les errements et les injustices, parfois même par personnes interposées. Vrai que sur ce continent, les faits sont « merveilleusement » têtus : en effet, nombreux sont ces acteurs politiques qui, au-delà de ceux de la RCA, font fi de tout sens de l’honneur et de la relève. Lorsque, par exemple, la communauté internationale vole à votre secours, s’interpose pour mettre fin aux hostilités et vous contraint à négocier, la décence vous impose un minimum de rectitude. Certains acteurs oublient même que l’éthique africaine nous oblige à plus de respect envers les médiateurs, à plus de considération envers les engagements pris, et à plus d’efforts quant à la nécessité de préserver les vies humaines. Combien d’acteurs politiques africains font-ils réellement preuve de responsabilité ?

 

Les gouvernants africains se soucient si peu du destin de leur peuple que l’on semble ne même plus prêter attention à ce qui se passe en RCA. Ce pays nous semble à la croisée des chemins, et si des efforts sérieux ne sont pas faits par les acteurs en présence, la RCA, bientôt, ne sera que du passé. La partition sera inévitable. Par la faute des uns et des autres. Il est temps que s’arrêtent les bouffonneries et autres exercices de styles sans queue ni tête, qui consacrent la mal gouvernance et retardent l’émergence d’un nouveau leadership à même de sortir le pays de la fange.

Lu pour vous : En Centrafrique, tension entre la Séléka et l’armée française à Bambari
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22 mai 2014 4 22 /05 /mai /2014 23:11

 

 

 

 

Par AFP - 22/05/2014

 

Le Représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Centrafrique, le général Babacar Gaye, a appelé une nouvelle fois les milices anti-balaka et les ex-rebelles Séléka au désarmement, lors d'une conférence de presse jeudi à Bangui.

"Je réitère ici l'appel que j'ai déjà lancé au nom du secrétaire général des Nations Unies. Il faut que les anti-balaka rentrent dans la légalité", a déclaré le général Babacar Gaye.


"Il faut qu'ils déposent les armes. Il faut qu'ils se tiennent prêts à retourner, pour ceux qui ne sont pas originaires de Bangui, dans leurs communautés d'origine. Nous sommes prêts à les y aider", a-t-il dit.

 

Le représentant de l'ONU a également appelé les ex-Séléka, qui avaient pris le pouvoir entre mars 2013 et janvier 2014 à Bangui, "à se tenir prêts à entrer dans le Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) (...) en s'engageant immédiatement à respecter l'autorité de l'Etat".


"Il y a hors de la capitale des dynamiques locales qui sont malheureusement à l'origine d'exactions graves contre les populations", a-t-il expliqué.


"Le gouvernement après ses 100 premiers jours, est en train avec beaucoup de courage de faire un bilan d'étape et de relancer son action", a ajouté Babacar Gaye.

La crise centrafricaine a pris un tournant interconfessionnel depuis plusieurs mois, opposant les hommes de la Séléka, majoritairement musulmans, aux milices chrétiennes anti-balaka.


Ces groupes armés ont multiplié les exactions sur les civils, faisant des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.


Le Premier ministre de transition centrafricain, André Nzapayéké, a annoncé le 12 mai que son gouvernement serait "réaménagé dans les prochains jours", pour tenter de faire face aux violences intercommunautaires persistantes.

L'ONU redemande aux milices et aux ex-rebelles de déposer les armes
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