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27 mai 2014 2 27 /05 /mai /2014 11:01

 

 

 

 

 

27/05/14 (Le Point)

 

Qui est cette femme qui, à l'instar des autres femmes à la tête d'un État africain, a hérité d'un pays au bord du gouffre ?

 

Portrait.

 

Le regard droit, le port altier. Elle a été choisie pour décider. Drapeau de la République, bouclier, couteau et calebasse d'abondance, les attributs du pouvoir lui ont été remis sous les applaudissements de l'Assemblée. Élue présidente de l'État de transition par le Conseil national, Catherine Samba-Panza est la première femme à prendre la tête de la Centrafrique et la troisième à accéder à la magistrature suprême en Afrique.

 

Samba-Panza a ouvert une fenêtre d'espoir

 

La mise en avant de sa féminité n'est pas anecdotique. Les Centrafricains sont nombreux à penser qu'une femme, mère de surcroît, est la mieux placée pour gérer la guerre fratricide qui meurtrit le pays. "Tout ce que nous avons vécu a été la faute des hommes", a déclaré après la nomination Marie-Louise Yakemba, dirigeante d'une organisation de la société civile, au journal américain The New York Times. "Nous pensons qu'avec une femme, il y a au moins une lueur d'espoir", a-t-elle ajouté.

 

À l'annonce de sa nomination, les danses et les cris de joie n'étaient point en accord avec une capitale, Bangui, dévastée. La nouvelle a eu bien de quoi sonner comme une rupture dans un pays qui a subi les dérives autoritaires et mégalomaniaques des présidents successifs. Le sacre de Jean-Bedel Bokassa, autoproclamé empereur alors qu'il arborait une couronne napoléonienne n'a en fait été que l'amorce d'un cycle infernal. "Je suis contente. Les hommes ont échoué, à partir de maintenant, ce sont les femmes qui gèrent", a asséné une Centrafricaine sur la chaîne publique française France 3.

 

Catherine Samba-Panza, accueillie en prophète, s'est elle-même positionnée en mère de la nation. Son triomphe annoncé, elle s'est adressée à ses "enfants" anti-balaka et ex-Séléka afin qu'ils déposent les armes. "À compter de ce jour, je suis la présidente de tous les Centrafricains", a-t-elle ajouté. Consciente de l'espoir qu'elle représente aussi pour les femmes, dans un pays où le nombre de candidates aux élections est quasi nul alors que le taux de mariage précoce atteint 60 %, elle a déclaré, devant la caméra de Reuters : "J'honore les femmes de Centrafrique."

 

Comme Ellen Johnson-Sirleaf, elle est arrivée à un moment de crise

 

Elles sont au nombre de trois, les femmes qui ont accédé au fauteuil suprême sur le continent. Toutes sont parvenues à s'imposer en temps de crise, venant à la rescousse d'une classe politique démunie et parfois désavouée. Joyce Banda s'est vu confier un Malawi embourbé dans la tourmente politique et économique. Ellen Johnson-Sirleaf a été chargée de reconstruire le Liberia après quatorze ans de guerre civile.

 

Comme cette dernière, Catherine Samba-Panza a pris les rênes d'un pays en proie aux coups d'État et aux guérillas depuis son indépendance en 1960. Le Nord-Est, qui a donné naissance au mouvement de rébellion de la Séléka, n'a jamais été véritablement intégré au pays, marginalisant une partie de sa population. Cette filiation avec Ellen Johnson-Sirleaf, Catherine Samba-Panza la revendique. "Je prends comme point de référence la présidente du Liberia pour qui j'ai beaucoup d'admiration", a-t-elle déclaré au journal britannique The Guardian. "C'est une femme qui est arrivée au pouvoir dans presque la même situation que moi."

 

Chrétienne, c'est d'abord sa neutralité qui lui a permis d'être élue. La nouvelle présidente de la Centrafrique n'est apparentée à aucun camp politique. Nommée maire de Bangui après que la Séléka a renversé Bozizé, elle a montré sa ténacité avec la gestion du sac de la capitale, embrasée par la rébellion. En contact avec les chefs anti-balaka et Séléka, elle a, dès cet événement, su inspirer la confiance des deux camps, en plus de celle de la communauté internationale.

 

Elle est sur tous les fronts et la tâche est immense

 

Catherine Samba-Panza se définit également comme "un parfait exemple d'intégration régionale". Un argument de poids, pour prendre les rênes d'un pays où cohabitent plusieurs dizaines d'ethnies et une soixantaine de langues différentes. Née au Tchad, d'une mère centrafricaine et d'un père camerounais, elle a grandi à Bangui, et appartient donc à trois pays. Elle n'a pourtant gardé qu'une seule nationalité. Femme d'affaires qui a fait fortune dans les assurances, elle n'en demeure pas moins engagée sur le plan politique. Son action la plus ancienne est celle menée en faveur du droit des femmes au sein d'une association dont elle est vice-présidente. Femme de dialogue, elle est également impliquée dans les processus de réconciliation nationale après le coup d'État de François Bozizé en 2003, puis celui de Michel Djotodia en mars 2013.

 

Si les premières actions de la présidente ont été de se tourner vers la communauté internationale, l'ampleur de la tâche qui lui reste à accomplir est immense. On le voit bien avec la situation actuelle. Alors que les chrétiens, majoritaires, ont pris le dessus, la menace d'une tuerie généralisée des musulmans plane. Et le souvenir du Rwanda en 1994 est dans toutes les têtes. Autant dire qu'entre la communauté internationale, les rivalités sous-régionales, la guéguerre intestine entre Centrafricains..., Catherine Samba-Panza a du pain sur la planche avant la dernière ligne droite vers la présidentielle. Elle a donc tout le loisir de mesurer si sa qualité de femme fera d'elle un surhomme.

 

http://www.lepoint.fr/afrique/actualites/catherine-samba-pan...

 

Catherine Samba-Panza, une trajectoire africaine, un chemin en chantier
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27 mai 2014 2 27 /05 /mai /2014 10:56

 

 

 

 

 

« L’action politique n’est valable et n’a du sens que si elle rime avec l’intérêt du pays et les aspirations du peuple au nom duquel et pour lequel mandat a été reçu »

 

Franck SARAGBA.

 

Une fois de plus, l’’histoire de notre pays, celle qui s’écrit avec un grand « H » est en train de  s’accomplir sans une véritable emprunte au sens positif du terme de nos hommes politiques. La très remarquable et condamnable absence de nos hommes politiques soi-disant de premier plan dans la recherche d’une solution salvatrice dans un conflit hautement politique a fini par dégouter et révolter nos concitoyens qui se sentent plus que jamais seuls, délaissés à leur triste sort. Un conflit politico-militaire que l’on voudrait le transformer coûte que coûte et à tort pour des objectifs inavoués en conflit confessionnel. Le bégaiement de nos hommes politiques de tout bord confondu étonne, surprend et les discréditent à jamais. Se tromper une fois est une chose mais se tromper tout le temps en est une autre. Nulle part ailleurs dans le monde, jamais a-ton vu un peuple aussi brave et courageux, prêt à tous les sacrifices pour prendre sa destinée en main se faire bâillonner dans son élan émancipateur par sa propre classe politique. Notre bon et généreux peuple a été trahi par sa classe politique avec des leaders aux pratiques surannées, aussi démissionnaires, incompétents, inconscients,  cupides qu’ils sont irresponsables les uns que les autres.

 

Au nom d’une solidarité nationale, par patriotisme et pour la réussite du processus de transition pouvant ramener rapidement un Etat de droit dans notre pays,  nombreux sont parmi d’entres-nous qui avions choisi volontairement de taire nos critiques et autres désaccords au regard de graves manquements du régime en place. Et voilà que jour après jour, la pratique du régime de transition nous révèle toutes les  tares que nous reprochions aux anciens régimes qui ont régné dans notre pays depuis une cinquantaine d’années. Finalement, le régime de transition dont nous avions mis tous nos espoirs n’est rien d’autre que  la perpétuation  des pratiques de ces prédécesseurs contre la volonté émancipatrice de notre peuple. L’espérance suscitée par le régime au départ fait place aux doutes, aux questionnements, aux accusations qui sont provoqués par les terribles tâtonnements, les actes de compromission du moment. Les cafouillages politiciens à très court terme ont eu raison des objectifs politiques à long terme qui sont celles entres-autres d’assurer la phase de transition. Au lieu d’un gouvernement très restreint, constitué plutôt d’hommes politiques d’envergure qui sont secondés et conseiller par des technocrates parce que la situation l’exige, on décrétât benoîtement un gouvernement de technocrate avec une pléthore de ministre. A présent, on projette tout aussi benoîtement un remaniement gouvernemental dont les membres ne seront plus des technocrates mais les ressortissants de chaque préfecture. Une autre absurdité qui consoliderait la logique de partition du pays.

 

S’il est vrai que la présidente de transition avait hérité d’une situation chaotique, il n’en demeure pas moins qu’elle disposait et de la légitimité des représentants du peuple et de la reconnaissance au niveau internationale, lesquelles devraient lui permettre de profiter de cet état de grâce et de la sympathie suscitée par son élection pour prendre dans les premières heures certaines décisions fortes qui lui auraient permis d’affirmer son autorité en tant que telle envers toutes les entités, de ce fait, se préserver une marge de manœuvre conséquente. Nous pensions alors à l’amorçage d’une nouvelle ère dont elle assurerait le pilotage éclairé qui consacrerait une nouvelle gouvernance… hélas !

 

La fabrication des pagnes à l’effigie de la présidente de transition est la goute d’eau de trop, à un moment où l’argent fait défaut alors que les priorités, voir les urgences sont ailleurs. Elle nous ramène aux vieilles pratiques populistes et du culte de la personnalité des années’60 que nous avions tant décrié à se rompre les cordes vocales. Nous ne pouvons plus nous taire. Trop, c’est trop !  Si l’on peut reprocher surtout au régime de transition en place de ne pas faire preuve d’audace et d’opportunisme politique, on notera toutefois que l’ancienne classe politique de notre pays  a échoué également, pire, elle n’essaie même pas de se rattraper au point de nous interroger. Les seules préoccupations qui les animent  en ce moment douloureux sont l’annonce de leur candidature à l’élection présidentielle, la création d’un énième parti politique et autres stratagèmes foireux pour faire parti du prochain gouvernement.

 

 Où sont donc passés ceux qui  ont introduit le loup dans la bergerie ? Qu’ils se rattrapent ! Où sont donc passés ceux qui occupent des fonctions régaliennes et qui sont les dépositaires de la violence légitime ? Qu’ils prennent leur responsabilité ! Où sont donc passés les opposants ? Qu’ils jouent leur rôle ! Où sont donc passés ces innombrables candidats à l’élection présidentielle ? Qu’ils parlent et prennent position ! A toute cette classe politique, aux pléthoriques candidats à l’élection présidentielle, aux patriotes animistes, chrétiens et musulmans, nous réitérons à leur endroit au nom de la patrie en danger de se regrouper dans une union sacrée pour se défaire du démon séparatiste qui guette notre nation et sauver ce qui peut l’être encore. Hommage au courage du peuple de Centrafrique et honte à nos hommes politiques.

 

Franck SARAGBA

Hommage au courage du peuple de Centrafrique et honte à nos hommes politiques par Franck SARAGBA
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26 mai 2014 1 26 /05 /mai /2014 14:26

 

 

 

 

 

 

DECLARATION N°009/2014

 

 

L’Alliance des Forces démocratiques de la Transition (AFDT) a appris par voie de presse la tenue du Congrès de l’ex-Coalition SELEKA à Ndélé, et ensuite pris connaissances des résolutions visant à mettre en place un Etat-Major d’une Armée appelée Force Républicaine, une Direction Générale de la Police, et une Direction Générale de la Gendarmerie à Bambari dans la Ouaka, ainsi que les principales administrations d’un Etat constitué dans l’Est de notre pays.

 

Pourtant, la mise en place d’une entité politique  interlocutrice des différents partenaires de l’ex-Coalition Séléka avait été présentée à l’opinion publique nationale et internationale comme l’objectif principal de ce Congrès de Ndélé.

 

Au vu des décisions prises, l’AFDT constate que la démarche entreprise constitue de fait la mise en place d’un Etat parallèle à l’Etat centrafricain, mettant ainsi explicitement en cause le principe intangible de l’unicité de la République centrafricaine et de l’intégrité du territoire national.

 

Dans cette folle enchère visant à fragiliser et à dépecer notre pays, les milices Anti-Balakas ont de leur côté annoncé la mise en place d’un Etat-major au quartier  Boeing à Bangui, et d’une coordination politique que se disputent leurs responsables.  

 

Devant cette situation, l’AFDT soucieuse de la sauvegarde de notre intégrité territoriale, de la paix, de la concorde nationale, et du bien vivre-ensemble de toutes les filles et de tous les fils de notre pays, sans considération de leur sexe, de leurs origines ni de leurs confessions, tient à faire la mise au point suivante :

 

  1. Nous dénonçons et condamnons sans réserve aucune les décisions antirépublicaines arrêtées par les ex-Séléka au Congrès de Ndélé, et les considérons comme nulles et non avenues au regard de la Charte Constitutionnelle de la Transition ;
  2.  
  3. Nous exigeons que les  représentants de l’ex-coalition SELEKA au Conseil National de Transition dénoncent sans ambigüité les velléités séparatistes du Congrès de Ndélé ;
  4.  
  5. Nous dénonçons également les décisions prises par les Anti-Balakas de mettre en place un Etat-Major au quartier  Boeing à Bangui ;
  6.  
  7. Nous demandons au gouvernement de transition de tout mettre en œuvre pour rétablir sans délai l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue de notre pays, et d’accélérer la réhabilitation des Forces Armées Centrafricaines.
  8.  
  9. Nous exhortons les forces étrangères de la MISCA, de l’opération Sangaris et de l’Eufor à appuyer le gouvernement dans sa mission de rétablissement de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national.

 

Enfin, l’AFDT appuie toutes les initiatives visant à consolider l’unité nationale et la paix dans notre pays,  et présente à nouveau à toutes les familles éprouvées par les graves évènements de Bambari ses condoléances les plus attristées, ainsi que sa compassion pour toutes ces épreuves que nous subissons.

 

Fait à Bangui le 24 mai 2014

 

Le Président de la Conférence des Président

 

 Martin ZIGUELE

DECLARATION DE L'ALLIANCE  DES  FORCES  DEMOCRATIQUES   POUR  LA  TRANSITION  (AFDT)
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26 mai 2014 1 26 /05 /mai /2014 14:18

 

 

 

 

 

BANGUI 26/05/14 (Reuters) - Au moins trois jeunes musulmans ont été tués et mutilés dimanche par une milice chrétienne en République centrafricaine alors qu'ils se rendaient à un match de football organisé pour inviter les deux communautés religieuses à la réconciliation, a-t-on appris auprès des organisateurs de l'événement.

 

Les corps des jeunes garçons, originaires du quartier musulman PK5 de Bangui, ont été transportés dans une mosquée de la capitale. Leurs agresseurs leur ont retiré le coeur et les organes génitaux. Des jeunes du quartier ont bloqué la rue principale du quartier pour manifester leur colère.

 

Sébastien Wenezoui, un coordinateur des milices chrétiennes anti-balaka, a condamné ces attaques et déclaré que dix jeunes au total avaient été enlevés par une faction du quartier Boy-Rabe. "Nous ne savons pas où sont les autres", a déclaré Wenezoui. "Nous condamnons fermement ces actes."

 

"Alors que nous oeuvrons actuellement pour la paix, d'autres continuent à tuer", a-t-il dit.

 

Lazare Djader, président du Collectif Urgence 236, une association travaillant à la réconciliation entre communautés, a déclaré que des mois de travail avaient été anéantis par cette attaque.

 

"J'essaie de calmer tout le monde mais ils sont tous très en colère pour l'instant", a déclaré ce militant, ajoutant que le corps d'un jeune non musulman avait également été découvert.

 

Plus d'un an après le coup d'Etat de la Séléka, puis son départ du pouvoir en janvier, les violences confessionnelles restent quotidiennes en Centrafrique malgré la présence des 6.000 hommes de la Misca et des 2.000 soldats français de l'opération Sangaris.

 

(Crispin Dembassa-Kette; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)

 

 

 

RCA: pas de répit pour les habitants du PK5, chrétiens et musulmans

 

26/05/14 (RFI)

 

Des tirs ont éclaté dès la fin de la matinée ce 25 mai dans le quartier du PK5, à Bangui. Les corps de trois personnes assassinées ont également été apportés à la mosquée Ali Babolo. Les miliciens anti-balakas imposent sur ce quartier une sorte de blocus : tout musulman qui tente de sortir le fait au péril de sa vie.

 

Les menaces touchent de plus en plus également les chrétiens du PK5, car on l’ignore trop souvent, le Kilomètre 5 n’est pas uniquement un quartier musulman. C’est en fait le dernier quartier de Bangui où chrétiens et musulmans parviennent à cohabiter.

 

Abdelaziz Sabidja Adam est un grand commerçant musulman du PK5. Sa voisine est chrétienne. Ici pas de méfiance, pas de tension. Les années et l’entraide ont noué de solides liens. Voilà maintenant que les deux familles doivent faire face ensemble à la même épreuve : le blocus des anti-balakas sur le quartier. Abdelaziz Adam n’est quasiment pas sorti du Kilomètre 5 depuis plusieurs mois : « On est bloqués. Depuis presque 4 ou 5 mois je ne suis pas allé en ville alors que je suis un commerçant. On n’a pas de sécurité. On a peur ».

 

Aminata, l’une des jeunes femmes de la cour d’à côté, est chrétienne. Mais cela ne la met pas à l’abri des anti-balakas. « Quand je sors et qu’ensuite je traverse la route pour revenir au PK5, les anti-balakas me traitent comme une copine des musulmans. Ils disent que je trahis les chrétiens et ils me menacent de mort », confie-t-elle.

 

Pas de répit pour les habitants du PK5, quelle que soit leur confession. Les miliciens attaquent le quartier régulièrement, comme ce dimanche en fin de matinée. Des coups de feu particulièrement proches qui ont une nouvelle fois provoqué la peur et l’exaspération.

 

De nouvelles violences dimanche dans le troisième arrondissement de Bangui

 

Selon la Misca, des jeunes musulmans et des anti-balakas se sont affrontés obligeant la mission de l'Union africaine à intervenir. Parmi les incidents qui ont échauffé les esprits, la mort de trois jeunes musulmans dont les corps ont été ramenés à la mosquée. Et parmi eux, deux jeunes qui avaient participé samedi 24 mai à une grande rencontre de réconciliation dans le 3e arrondissement et qui dimanche devaient se rendre au quartier Fondo dans le 5e arrondissement pour poursuivre la sensibilisation.

 

Le ministre conseiller, Joachim Kokaté, était à la réunion de réconciliation de samedi dans le 3e arrondissement. Il est l'un des anciens conseillers politiques des anti-balakas et ne décolère pas après la mort de ces jeunes.

 

http://www.rfi.fr/afrique/20140526-rca-cohabitation-le-quart...

De jeunes musulmans tués et mutilés en Centrafrique
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26 mai 2014 1 26 /05 /mai /2014 14:11

 

 

 

 

 

http://gabonreview.com/  par Désiré-Clitandre Dzonteu  dimanche 25 mai 2014 à 23:33 / 

 

Le New York Forum Africa (Nyfa), édition 2014, a été précédé par un forum citoyen à l’intention des jeunes au cours duquel le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, Paul Kagamé du Rwanda et Catherine Samba-Panza, la présidente de la transition en République centrafricaine (RCA), ont échangé, le vendredi 23 mai 2014 à Libreville, avec la jeunesse du continent.

 

Le New York Forum Africa 2014 s’est ouvert en effet avec le premier Sommet du citoyen africain, présenté par les organisateurs de cette grand-messe de communication comme l’innovation de cette édition. Des jeunes âgés de moins de 30 ans ont ainsi participé à une série de tables rondes et de discussions avec des ministres, des chefs d’entreprises ainsi qu’avec des chefs d’Etat en l’occurrence Paul Kagamé, Catherine Samba-Panza et Ali Bongo Ondimba.

 

La rencontre a permis de présenter les résultats du premier sondage panafricain consacré aux jeunes. L’étude révèle la vision et le vécu de la génération Y concernant les systèmes éducatifs, l’offre de formation professionnelle et le soutien aux jeunes entrepreneurs sur le continent. Réalisée par le Fonds «Train My Generation», l’étude menée dans 42 pays du continent a dévoilé que près de 90% des jeunes Africains sont optimistes quant à leur avenir et que 75% sont séduits par l’entreprenariat. Pour ces jeunes, «leur niveau de vie sera meilleur que celui de leur parents»

 

Le sondage, mené en ligne auprès de 5.000 jeunes dont 85% ont entre 16 et 26 ans, révèle que 30% de ces jeunes s’inquiètent du taux de chômage qui continue de grimper. Pour 17% d’entre eux, le coût de la vie est également un élément préoccupant. Dans le même ordre d’idées, plus de 50% disent avoir rencontré «des difficultés» voire de «grandes difficultés» pour accéder au marché du travail. L’entrepreneuriat attire les trois quart des jeunes interrogés, qui estiment «avoir envie de monter leur propre affaire». On note également que 56% des jeunes entrepreneurs évoquent des difficultés pour accéder aux financements lorsqu’ils se lancent. La plupart affirment même avoir fait appel à des circuits informels – famille, amis, épargne personnelle – pour constituer un capital de départ. C’est la raison pour laquelle seuls 12% des répondants ont qualifié le gouvernement de «utile» ou «très utile» au moment de lancer une affaire.

 

Ali Bongo Ondimba, Paul Kagame et Catherine Samba-Panza se sont adressés aux étudiants et autres jeunes ayant pris part à «ce sommet avant le sommet». Ils ont donné des espoirs à cette jeunesse, montré leur disponibilité à apporter des solutions aux problèmes posés. Ils ont d’ailleurs souhaité «délivrer les jeunes de leurs craintes et de passer du dialogue à l’action». «L’Afrique est à vous, l’Afrique a besoin de vous», a martelé Ali Bongo Ondimba face à des jeunes visiblement motivés et décomplexés devant les chefs d’Etat.

 

De même, le Sénégalais Yossou Ndour, artiste passé un moment dans l’action pôlitique, a brandi son propre exemple pour inspirer les jeunes. Il n’a pas lésiné sur les mots pour les motiver, déclarant à cet effet que «l’Afrique n’est pas le futur mais le présent». «Les élites du monde entier doivent le réaliser, sinon elles seront mises à l’écart du grand réveil africain», a-t-il déclaré tout en ajoutant que «l’Afrique est déjà un continent en pleine croissance. La preuve, les économies africaines ont bien résisté à la crise économique mondiale». Youssou Ndour qui a rejoint le président sénégalais Macky Sall a également fait un clin d’œil au Nyfa en parlant des progrès du continent : «les Etats africains veulent maintenant montrer qu’ils sont dans la cour des grands et les grandes conférences comme le New York Forum Africa permettent aux élites africaines d’aujourd’hui d’expliquer à leurs interlocuteurs qu’ils doivent saisir les opportunités offertes par l’essor économique du continent».

 

On ne manquera pas de signaler un geste, diversement apprécié lors de cette première phase du Nyfa : la poignée de main entre Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères et du développement international et le président rwandais, Paul Kagamé. La majorité des participants y ont perçu le signe d’une détente dans les relations bilatérales entre Kigali et Paris.

Nyfa 2014 : Ali Bongo, Kagamé, Samba-Panza et la jeunesse africaine
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26 mai 2014 1 26 /05 /mai /2014 13:40

 

 

 

 

 

Le pire qui pouvait arriver à la RCA après la démission des incompétents(cf sommet de Ndjamena) Djotodia et Tiangaye était que Samba Panza se considère comme un vrai Chef d'état. Ce pire l'empêche donc de voir où sont les urgences et d'initier les actions pouvant ramener l'ordre dans le pays.

 

Certaines bonnes fois doutaient encore de l'histoire des pagnes, lui donnant le crédit du « ce n'est pas elle à l'origine de l'affaire». Comme un bras d'honneur à ces bonnes fois, elle a porté le pagne pour son show. La réponse des Banguissois est à la hauteur du mépris du Chef de l’État Transitoire. Dans une ville de près d'un million d'habitants et un stade de 20.000 places, elle est parvenue à ne pas mobiliser plus de 1500 personnes.

 

CQFD : pour les Centrafricains, l'urgence est ailleurs.

 

Le temps est donc venu pour qu'elle se ressaisisse. Qu'elle comprenne le sens de ses responsabilités et fasse le good job. Les concerts, matchs de football et défilés de mode n'ont jamais ramené de l'ordre dans un état en perdition.

 

Mme le Chef de l’État Transitoire, vous avez trois choses à faire :

 

  1. assurer et garantir la sûreté des personnes et des biens ;
  2. remettre l'administration et la justice en ordre ;
  3. asseoir les bases de la prospérité économique et sociale de la nation.

 

L'histoire retiendra que vous ne faites rien pour vous différencier de Djotodia. En effet, le jour de son élection un pogrom eut lieu à Boyrabe et le jour où vous fîtes votre défilé de mode au Stade, le KM5 s'embrasa une nouvelle fois. Vos pagnes n'ont pas empêché le pays de se doter de nouvelles tombes à fleurir. 

 

Bambari est en feu, c'est là bas que vous auriez dû être. Chez vous à Kouango, rien que cette semaine, les anges de la mort de la Seleka ont fait près de 100 morts, c'est là bas que vous auriez dû être. A Bossangoa ville symbole de cette crise, vous auriez pu être avec les mères de cette cité. A Birao où aucune autorité centrale de Bangui n'est arrivée depuis décembre 2012, vous auriez pu être avec vos sœurs non pas pour célébrer une fête, mais pour réfléchir, échanger...

 

Comme une fatalité, la réalité se rappelle à vous, dramatique. Êtes-vous aveugle pour ne pas la voir et sourde pour ne pas l'entendre ?

 

L'essentiel est ailleurs.

 

 

Clément De Boutet-M'bamba

LES PAGNES DE LA PRESIDENTE, UNE ACTION DE MAUVAIS GOÛT, UNE INJURE A LA SOUFFRANCE DES CENTRAFRICAINS par Clément De Boutet-M'bamba
LES PAGNES DE LA PRESIDENTE, UNE ACTION DE MAUVAIS GOÛT, UNE INJURE A LA SOUFFRANCE DES CENTRAFRICAINS par Clément De Boutet-M'bamba
LES PAGNES DE LA PRESIDENTE, UNE ACTION DE MAUVAIS GOÛT, UNE INJURE A LA SOUFFRANCE DES CENTRAFRICAINS par Clément De Boutet-M'bamba
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26 mai 2014 1 26 /05 /mai /2014 13:27

 

 

 

 

 

26/05/14 (RFI)

 

En Centrafrique, le chef de la force française Sangaris, le général Soriano, et le coordinateur de la Séléka, Abdoulaye Hissène, ont effectué dimanche une visite éclair à Bambari, dans le centre-est du pays. Ils souhaitent apaiser les tensions qui ont secoué cette localité la semaine dernière.

 

Les jeunes musulmans qui sont descendus dans les rues de Bambari, jeudi dernier, clamaient haut et fort qu’ils refusaient le désarmement des ex-Seleka par Sangaris, car cela mettrait leur communauté à la merci des anti-balaka. Lors de cette visite éclair, le général Soriano et Abdoulaye Hissène ont tenté de calmer les esprits en réaffirmant ce que prévoient les mesures de confiance.

 

« Il y a eu plusieurs rencontres techniques et une réunion générale », indique-t-on du côté de Sangaris. « C’était important qu’on y aille tous les deux et qu’on explique les choses ensemble », précise le coordinateur de la coalition Seleka, selon qui « le message a été très bien reçu sur place ».

 

A la suite de cette visite, un officier de Sangaris, un responsable de la Seleka et le préfet de la Ouaka se sont rendus à l’évêché pour expliquer aux quelque 4 000 déplacés qu’ils pouvaient rentrer chez eux. En début de soirée, les retours n’étaient pas encore importants. Selon un prêtre de Bambari, « les déplacés ont fixé au préalable à leur retour qu’on désarme les civils musulmans qui ont sillonné la ville avec des armes et qui ont lancé des menaces ».

 

■ La mise au point des autorités centrafricaines

 

Suite aux événements de ces derniers jours à Bambari, le président du Parlement de transition (le CNT), Alexandre Ferdinand Nguendet a mis en garde les milices anti-balaka et les éléments de l’ex-Seleka. Il ne revient ni aux uns, ni aux autres, dit-il, d’assurer la sécurité des chrétiens ou des musulmans. Ces deux communautés doivent être protégées par les forces de sécurité nationales qui doivent être, selon lui, remises sur pied au plus tôt.

 

http://www.rfi.fr/afrique/20140526-rca-le-patron-sangaris-vi...

RCA: le patron de Sangaris en visite à Bambari
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26 mai 2014 1 26 /05 /mai /2014 12:01

 

 

 

 

 

26/05/2014 à 11:12 Par Pierre Boisselet Jeuneafrique.com

 

Plusieurs personnalités, dont l'ancien président François Bozizé, ont été sanctionnées par l'ONU et Washington, qui les accusent d'oeuvrer à la déstabilisation du pays.

 

Pour François Bozizé, le rêve d'un retour triomphal à Bangui vient de s'éloigner brutalement. L'ancien président centrafricain, qui proclamait il y a quelques semaines encore sa disponibilité pour la future élection présidentielle en Centrafrique, a été officiellement sanctionné par le Conseil de sécurité des Nations unies le 9 mai. Lui et deux autres de ses compatriotes ont désormais interdiction de voyager et de disposer de leurs avoirs.

 

Le processus, porté par Paris, a été long : les onze noms un temps envisagés ont finalement été ramenés à trois. Et il a fallu quinze jours pour convaincre la Chine et la Russie de les valider - ces pays attendaient le feu vert de l'Union africaine. "Il fallait présenter des preuves matérielles pour qu'elles soient inattaquables en justice", ajoute un diplomate français. Le 13 mai, c'est Washington qui a frappé à son tour avec des sanctions unilatérales - interdiction d'entrée sur le territoire américain et gel des avoirs - contre cinq personnalités centrafricaines, dont les trois déjà sanctionnées par l'ONU.

 

L'ancien président, qui vivait entre Kampala et Addis-Abeba, a été condamné pour son ambition de revenir à tout prix aux affaires. Car, selon le comité des sanctions du Conseil de sécurité, Bozizé "a apporté un appui matériel et financier à des miliciens qui s'emploient à faire dérailler la transition en cours, à le ramener au pouvoir [et] qui participent désormais aux représailles menées contre la population musulmane". L'un des proches de Bozizé, Levy Yakété, est également sanctionné. On lui reproche surtout de "s'être rendu au Cameroun et au Bénin pour tenter d'y recruter des combattants et d'avoir distribué des machettes aux jeunes chrétiens sans emploi".

 

Nourredine Adam continue de diriger activement l'ex-Séléka 

 

C'est à l'encontre de Noureddine Adam, chef de la police politique de l'ex-Séléka, la rébellion majoritairement musulmane, que les soupçons sont les plus nombreux. Il lui est reproché de déstabiliser le pays : "Sans la participation de Noureddine Adam [un ancien stagiaire des forces spéciales israéliennes], la Séléka aurait vraisemblablement été incapable d'arracher le pouvoir", et il continue de "diriger activement l'ex-Séléka", affirme le comité. Mais il est également accusé d'avoir participé à des exactions massives, notamment le massacre de civils dans le quartier banguissois de Boy-Rabe, en août 2013.

 

Cette interdiction de voyager pourrait porter un coup aux finances de l'ex-Séléka. Adam s'est beaucoup déplacé pour "recueillir des fonds" en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis, précise le comité.

 

Les deux autres individus sanctionnés par Washington, le chef rebelle Abdoulaye Miskine et l'ancien président de transition Michel Djotodia, n'avaient en revanche pas été proposés par Paris au comité des sanctions du Conseil de sécurité. Pourquoi cette différence de traitement ? "Djotodia a quitté pacifiquement le pouvoir et ne menace plus directement la stabilité de la Centrafrique", explique un diplomate français. En échange de son départ, en janvier 2013, les chefs d'État de la région lui avaient sans doute promis une retraite paisible au Bénin. Par ailleurs, le Tchad, qui siège au Conseil de sécurité, se serait probablement opposé à des sanctions contre son ancien protégé. "Il y a un certain équilibre à préserver, expliquait-on à l'Élysée. Hormis Bozizé, qui est un ancien chef d'État, il y a un membre de chaque camp d'incriminé." Paris espère que les sanctions auront un effet dissuasif, mais menace déjà : d'autres noms pourraient être ajoutés à la liste.

 

 

De g. à dr : Levy Yakété, François Bozizé, Abdoulaye Miskine, Michel Djotodia, Noureddine Adam. © Vincent Fournier

 

Lu pour vous : Centrafrique : Bozizé & Co... usual suspects
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26 mai 2014 1 26 /05 /mai /2014 11:59

 

 

 

 

 

http://www.opinion-internationale.com/  Lundi 26 mai 2014 - 09H56

 

Membre du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) depuis les années 90, Christian Touaboy en est devenu le jeune porte-parole. Il partage aujourd’hui son regard sur les défis auxquels fait face son pays.

 

Vous êtes jeune, une nouvelle force, qu’apporterez-vous de neuf dans votre parti ?

 

Sans fioritures aucune et du fond du cœur je voudrais vous dire ceci : la Centrafrique est malade de sa classe politique, malade de ses politiciens véreux, corrompus et violents qui, années après années, régime après régime continuent, grâce aux intrigues et à la malice, de plonger le pays dans des crises sans fin, ce constat est d’ailleurs partagé par beaucoup de Centrafricains. L’objectif ici serait de redonner la parole à la jeunesse et au petit peuple en parlant vrai. Ce travaille, bien évidemment, commence d’abord dans le parti. 


Comment pourrait-on organiser la jeunesse centrafricaine pour qu’elle soit un peu plus impliquée dans la gestion du pays ?

 

Je ne suis pas bolchevik. Je suis libéral. J’aime laisser les gens, le peuple décider spontanément de ce qui est bien pour eux. Mais pour répondre à votre question, les jeunes centrafricains sont extrêmement engagés. La preuve est que tous les jours que Dieu fait, sur les réseaux sociaux des milliers de jeunes Centrafricains échangent et discutent de l’avenir de leur pays. Si parfois les débats sont un peu corsés, qu’à cela ne tienne, pour celui qui sait garder la tête froide et faire preuve de bon sens, il pourrait y trouver certaines solutions vraiment efficaces aux maux qui gangrènent notre beau pays. Maintenant, c’est aux politiques de prêter une oreille attentive à tout cela et tendre la main aux jeunes. Ziguélé l’a fait, nous espérons que les autres leaders suivront. Mais pour moi, il n’existe aucun doute, la jeunesse centrafricaine est prête à déplacer les montagnes s’il le faut. Je vous le garantis ici et maintenant, elle fera mieux que la génération précédente.


Comment analysez-vous la situation de la RCA actuellement ?

 

Plus que d’analyse, nous avons besoin de constat dans un premier temps et de dire les choses telles qu’elles sont, à savoir : les pauvres, les femmes et les enfants sont pris en otage dans une violence dont ils ne connaissent même pas la cause. A ce niveau de dégradation, de déshumanisation et de souffrance, il n’y a pas d’analyse à faire mais d’action à entreprendre (comme vous le faites si bien ma chère) et cela commence d’abord par l’énonciation de la vérité telle qu’elle est, crue et dérangeante, celle qui nous dit clairement que la classe politique par l’instrumentalisation de quelques jeunes perdus, perpétue, entretient la violence et l’utilise comme strapontin pour l’obtention de poste politique ou de positions juteuses. Cela devrait cesser. Dans quelques jours, quand tout cela ce sera calmé, les ministres seront plus riches et les pauvres jeunes instrumentalisés regagneront leurs villages traumatisés, plus malheureux qu’avant, … Voilà ce que nous réserve le futur… Si nous ne nous attelons pas à le changer et à le façonner dès cet instant.


Comment percevez-vous l’appui de la communauté Internationale en RCA ?

 

D’abord, nous saluons bien bas les soldats des pays frères tombés pour que nous vivions en paix. Sans la présence de ces soldats, Dieu seul sait quelle serait la situation en ce moment. La présence de la communauté internationale est donc plus que nécessaire. Elle s’avère d’autant plus nécessaire que l’indispensable processus de « Nation ou State Building » ne pourrait se faire aujourd’hui sans elle et cela à tous les niveaux, tant financier que logistique. Constatez de vous-même que l’Etat centrafricain (si le terme est encore applicable) est d’autant plus paraplégique que la simple notion d’offrir de l’eau potable aux populations est une gageure ou qu’encore permettre à la femme centrafricaine d’accoucher dans la dignité est en ce moment inimaginable. Nous avons donc besoin d’une présence plus forte, plus intense et plus accrue de la communauté internationale. Je dois vous le dire, la main sur le cœur, que parfois, je trouve cette présence, trop timorée et pas assez agressive vu l’intensité et la gravite du mal centrafricain. Humblement, nous demandons plus.


Comment analysez-vous la situation des Forces armées Centrafricaines, les FACA ?

 

Il est saugrenu d’imaginer un pays sans forces de défenses. Il est encore plus saugrenu d’imaginer la RCA sans ses FACA. Cependant, il serait ingénieux de noter que depuis la chute de l’Empereur Bokassa, l’armée a brutalement cessé d’être républicaine, elle est devenue une armée privée, une milice légale qui a chaque fois change de couleur pour revêtir les couleurs du parti exerçant le pouvoir et dans laquelle prédomine, de manière périodique et opportune, l’ethnie du prince du moment. Cet aspect des choses, conjugué avec l’avènement de la Séléka (mais pas seulement) a fini par créer un climat de défiance au niveau vertical, entre le politique et le soldat et, subséquemment donc, au niveau horizontal, entre les soldats eux-mêmes, c’est à dire entre les différentes sensibilités qui se sont créées, qui s’y retrouvent et se regardent en chien de faïence. La dernière tentative officielle, vous vous en souviendrez, s’est soldée par le lynchage pure et simple d’un des éléments de nos forces armées. Dès lors, la question se pose donc inéluctablement à nous, comment permettre au FACA d’atteindre cette coexistence et d’aider les forces internationales à assurer le retour de la quiétude sur l’ensemble du territoire.

Un début de solution à mon avis serait d’incruster progressivement les éléments des FACA parmi les forces internationales présentes sut le territoire.


Comment voyez-vous les Séléka et les anti-balaka aujourd’hui ?

 

Comment voir d’un bon œil ces milices – les anti-Balaka et la Séléka, pour moi c’est blanc bonnet, bonnet blanc – qui ont littéralement détruit tout ce qui reste de la RCA, tant au niveau économique que celui encore plus important, la cohésion nationale ? La vérité est que le peuple centrafricain aujourd’hui a peur de parler, de peur d’être découpé ou exécuté.


Une sanction de l’ONU est tombée contre des personnalités centrafricaines, qu’en dites-vous ?

 

Au-delà des individus sanctionnés, il est important de souligner une chose : nous espérons que ces sanctions vont servir de leçon et d’avertissement à tous ceux qui, dans un futur proche ou lointain, chercheront à batifoler, à folâtrer avec la vie des Centrafricains. Ceux qui le feront devront s’attendre à des conséquences ! Ma réaction initiale a été : « Enfin ! Les Centrafricains ne sont plus des bêtes sauvages que l’on égorge impunément. Nous ne sommes plus sans défense ! »


Quels conseils pour les jeunes pour être des vecteurs de paix ?

 

Je ne suis pas le dalaï-lama, encore moins Nelson Mandela. Mais je pourrai dire ceci à ceux qui sont plus jeunes que moi : ne laissez jamais la haine vous définir. Notre objectif est d’ériger une nation arc-en-ciel, multicolore à l’image de notre étendard. Pour se faire, nous aurons besoin de beaucoup plus que de réconciliation. Nous aurons besoin de rédemption, c’est-à-dire de rachat. Chaque Centrafricain devrait donner un peu de lui-même, un peu de son âme, un peu de sa fierté, un peu de tout ce qu’il a de plus cher. Nous avons essayé la haine, la division, la guerre. Ne serait-il pas temps d’essayer la paix, l’unité et l’amour ? Que Dieu nous guide en ces moments difficiles.


Quel message pour nos lecteurs ?

 

Nous sommes la question et nous sommes la réponse. Personne d’autre que nous, Africains, ne viendra construire l’Afrique. Personne d’autre ne viendra construire la RCA à notre place. Peut-on aimer son pays et souhaiter sa partition ? Peut-on aimer son pays et éventrer systématiquement une partie de ses habitants ? Il est temps de cesser de voter de manière émotionnelle et il est temps de rationaliser nos décisions. Il en va de l’avenir de tous.

 

Propos recueillis par Lydie Nzengou

 

Lu pour vous : « Pris en otage dans une violence dont ils ne connaissent même pas la cause »
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26 mai 2014 1 26 /05 /mai /2014 11:57

 

 

 

 

 

26/05/14 (RFI)

 

Des tirs ont éclaté dès la fin de la matinée ce 25 mai dans le quartier du PK5, à Bangui. Les corps de trois personnes assassinées ont également été apportés à la mosquée Ali Babolo. Les miliciens anti-balakas imposent sur ce quartier une sorte de blocus : tout musulman qui tente de sortir le fait au péril de sa vie.

 

Les menaces touchent de plus en plus également les chrétiens du PK5, car on l’ignore trop souvent, le Kilomètre 5 n’est pas uniquement un quartier musulman. C’est en fait le dernier quartier de Bangui où chrétiens et musulmans parviennent à cohabiter.

 

Abdelaziz Sabidja Adam est un grand commerçant musulman du PK5. Sa voisine est chrétienne. Ici pas de méfiance, pas de tension. Les années et l’entraide ont noué de solides liens. Voilà maintenant que les deux familles doivent faire face ensemble à la même épreuve : le blocus des anti-balakas sur le quartier. Abdelaziz Adam n’est quasiment pas sorti du Kilomètre 5 depuis plusieurs mois : « On est bloqués. Depuis presque 4 ou 5 mois je ne suis pas allé en ville alors que je suis un commerçant. On n’a pas de sécurité. On a peur ».

 

Aminata, l’une des jeunes femmes de la cour d’à côté, est chrétienne. Mais cela ne la met pas à l’abri des anti-balakas. « Quand je sors et qu’ensuite je traverse la route pour revenir au PK5, les anti-balakas me traitent comme une copine des musulmans. Ils disent que je trahis les chrétiens et ils me menacent de mort », confie-t-elle.

 

Pas de répit pour les habitants du PK5, quelle que soit leur confession. Les miliciens attaquent le quartier régulièrement, comme ce dimanche en fin de matinée. Des coups de feu particulièrement proches qui ont une nouvelle fois provoqué la peur et l’exaspération.

 

De nouvelles violences dimanche dans le troisième arrondissement de Bangui

 

Selon la Misca, des jeunes musulmans et des anti-balakas se sont affrontés obligeant la mission de l'Union africaine à intervenir. Parmi les incidents qui ont échauffé les esprits, la mort de trois jeunes musulmans dont les corps ont été ramenés à la mosquée. Et parmi eux, deux jeunes qui avaient participé samedi 24 mai à une grande rencontre de réconciliation dans le 3e arrondissement et qui dimanche devaient se rendre au quartier Fondo dans le 5e arrondissement pour poursuivre la sensibilisation.

 

Le ministre conseiller, Joachim Kokaté, était à la réunion de réconciliation de samedi dans le 3e arrondissement. Il est l'un des anciens conseillers politiques des anti-balakas et ne décolère pas après la mort de ces jeunes.

 

http://www.rfi.fr/afrique/20140526-rca-cohabitation-le-quart...

RCA: pas de répit pour les habitants du PK5, chrétiens et musulmans
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