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20 septembre 2021 1 20 /09 /septembre /2021 17:21
COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE l'AMBASSADE DES USA EN RCA

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Septembre 18, 2021

 

L’ambassade des États-Unis à Bangui est profondément préoccupée par les informations faisant état d’atrocités contre des civils dans le nord-ouest de la République centrafricaine (RCA).  Nous appelons aux autorités centrafricaines à mener rapidement des enquêtes complètes et transparentes sur ces rapports et à veiller à ce que les responsables répondent de leurs actes.  Le gouvernement centrafricain a la responsabilité de protéger tous ses citoyens, et nous l’appelons à fournir un soutien à toutes les victimes.

Nous déplorons également la mort tragique d’un humanitaire du Conseil danois pour les réfugiés, un partenaire de l’Agence des États-Unis pour le développement international, après que son véhicule ait heurté un engin explosif.  Nous exprimons notre plus profonde sympathie à la famille, aux amis, et aux collègues de la victime.  Nous condamnons fermement l’utilisation d’engins explosifs et de mines terrestres qui entravent l’acheminement de l’aide humanitaire dans la région.  En tant que principal donateur humanitaire en RCA, les États-Unis travaillent sans relâche pour assurer que les nombreux Centrafricains qui en ont besoin puissent accéder à l’aide humanitaire.  Nous appelons tous les acteurs à permettre un accès humanitaire sans entrave.

 

Ambassade des Etats-Unis en République centrafricaine

 

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20 septembre 2021 1 20 /09 /septembre /2021 16:30
La CIRGL très préoccupée du marasme politique en RCA

 

La Conférence internationale sur la région des Grands Lacs très préoccupée du marasme politique en Centrafrique

Luanda (© 20 sept 2021 Afriquinfos) –Le 3ème sommet extraordinaire de la CIRGL (Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs) sur la situation politique et sécuritaire en RCA s’est ouvert, ce jeudi 16 septembre 2021, à Luanda, en Angola. A l’ouverture de ces assises, le chef de l’Etat congolais, Denis Sassou-N’Guesso a invité les pays de la CIRGL à s’investir davantage pour sortir la RCA de cette situation.

Quatre chefs d’Etat de la CIRGL étaient présents à la réunion. Il s’agit de Denis Sassou-N’Guesso de la République du Congo, Faustin Archange TOUADERA de la RCA, MAHAMAT Idriss Deby du Tchad et bien sûr de l’hôte du sommet, l’angolais Joao LOURENÇO. Le président de la commission de l’UA, MOUSSA FAKI MAHAMAT était également présent à ces assises.

Intervenant à cette occasion, en sa qualité de président en exercice de la CEEAC, le chef de l’Etat congolais, Denis Sassou-N’Guesso, a appelé la sous-région à accompagner le peuple centrafricain sur le chemin de la paix. « Notre sous-région doit demeurer au cœur du processus de règlement de la crise centrafricaine ». A dit le président Denis Sassou-N’Guesso, avant d’ajouter « En cela la feuille de route pour la paix en RCA, qui va nous être présenté au cours des présents travaux confirme notre engagement inlassable et notre mobilisation sans faille au bénéfice de ce pays frère. »

Pour le président en exercice de la CEEAC « Il faut agir et accompagner le peuple de Centrafrique. » pouvait poursuivre le président Denis Sassou-N’Guesso, tout en invitant les centrafricains à taire les divisions : « Nous osons espérer que tous les acteurs politiques et sociaux impliqués, regarderont, enfin, dans la même direction, en bannissant les rangs de divisions et des velléités identitaires des séparatistes. »

La paix en RCA est à ce prix. Et à Denis Sassou-N’Guesso de dire « Nous ne cesserons jamais assez sur cette condition permissive essentielle. Puisqu’il faut, pour l’ensemble des composantes concernées transformer les poches de haine, de peur et des incompréhensions…, aux aveux incessants de la paix, en socle de patriotisme au service de l’affectation en tant que frères et sœurs. »

V.A.

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20 septembre 2021 1 20 /09 /septembre /2021 14:33
Grogne des avocats en Centrafrique
Grogne des avocats en Centrafrique

 

Grogne des avocats en Centrafrique après l'arrestation de l'un d'entre eux

 https://www.rfi.fr/ 20/09/2021 - 14:26

Mouvement de grogne des avocats en Centrafrique. Ils ont demandé une audience ce lundi pour remettre un mémorandum au chef de l'État. Depuis le 9 septembre, les avocats ont suspendu leur participation aux audiences à la suite de l'arrestation temporaire sous pression du politique - affirment-ils - de l'un de leur confrère.

Pour le bâtonnier de l'ordre des avocats de Centrafrique, Émile Bizon, l'arrestation de son confrère n'est pas un cas isolé. Il se plaint des interférences dans le domaine judiciaire : « Au-delà du cas de cet avocat, c’est que nous voulions mettre en exergue et alerter des intrusions intempestives des pouvoirs politiques et administratifs dans le fonctionnement du système judiciaire. Ce n’est pas la première fois que cela se passe »,

Ce dernier demande à ce que la séparation des pouvoirs reste nette en Centrafrique et qu'il n'y ait pas d'interférence avec la justice : « Il y a même des cas où les décisions de justice qui sont rendues revêtues de l’autorité de la chose jugée. Les autorités politiques ou administratives interviennent soit pour arrêter l’exécution des décisions ou pour s’interposer, rappelle le bâtonnier. Donc, c’est l’accumulation de tout cela que nous voulons dénoncer aujourd’hui. Nous sommes dans un Etat de droit où la séparation du pouvoir est connue, que chacun reste dans les limites de ses pouvoirs ».

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20 septembre 2021 1 20 /09 /septembre /2021 13:01
Départ précipité de l’armée gabonaise du Centrafrique

Lu pour vous

 

Départ précipité de l’armée gabonaise du Centrafrique : Inquiètes, les autorités locales s’interrogent

https://lalibreville.com/ Par Marceau Ndong Ossa 20 septembre 2021

Quelques jours après l’annonce-surprise de l’ONU de retirer le contingent gabonais du Centrafrique, après 25 ans de présence ininterrompue, en raison d’allégations d’exploitation et d’abus sexuels, les autorités centrafricaines expriment leurs doutes et s’interrogent sur les véritables raisons qui ont motivées une telle décision. 

La décision a de quoi surprendre. Alors que la situation en Centrafrique ne cesse d’empirer, l’ONU a, jeudi 16 septembre dernier, décider de manière unilatérale de retirer l’un des contingents les plus importants de la Minusca, sa mission sur place. « Nous avons été surpris par cette annonce à laquelle personne ici ne s’attendait », confesse un ancien premier ministre centrafricain, spécialiste des questions de défense, qui a du mal a masquer son inquiétude.

La décision « unilatérale » de l’ONU ne laisse en effet de surprendre. Pour plusieurs raisons. Il y a d’abord le contexte dans lequel s’inscrit cette décision. La situation en RCA, loin de s’améliorer, s’aggrave chaque mois un peu plus, quand bien même le pays ne fait plus la « une » de l’actualité. Ce qu’a d’ailleurs reconnu le représentant permanent de la France auprès de l’ONU. « La situation en RCA est catastrophique, les rapports qui font état d’exactions, de meurtres, de tortures, de viols sont extrêmement alarmants », a déclaré le 23 juin dernier Nicolas de Rivière.

Proximité culturelle

Il y a ensuite la place particulière occupée au sein de la Minusca par l’armée gabonaise. « L’armée gabonaise, avec près de 480 hommes, est l’un des contingents les plus importants. De plus, c’est l’une des armées présentes ici les mieux équipées », explique un député centrafricain, membre des Cœurs unis, le mouvement soutenant le président Faustin-Archange Touadéra. « Il y a aussi », ajoute-t-il, « le fait que le Gabon est un pays d’Afrique centrale, voisin du nôtre. Il y a donc une proximité culturelle plus grande qu’avec d’autres contingents. C’est un élément qui compte pour se faire accepter des populations », fait observer le parlementaire.

Ce qui frappe également dans cette affaire les observateurs centrafricains, c’est le décalage entre la longue présence du Gabon en RCA et son départ précipité du pays. « C’est difficile de comprendre qu’un pays-frère, présent chez nous sans discontinuité depuis 25 ans pour contribuer à la paix et à la stabilité de notre pays, qui a versé le prix du sang avec une dizaine de morts et des dizaines de blessés, en reparte en seulement quelques jours par la petite porte. Vraiment, on ne comprend pas », avoue un ancien ministre du gouvernement de Firmin Ngrébada.

Une perception qui alimente un sentiment de décision prise « à la va-vite » – ou de manière opportuniste, lui-même renforcé par le fait que cette décision n’a pas été notifiée en bonne et due forme au Gabon par l’ONU, comme l’a indiqué le ministre gabonais de la Défense, Michael Moussa-Adamo, dans un courrier adressé samedi 18 septembre à l’ONU (lire notre article).

Un deux-poids deux-mesures ? 

Enfin, il y a le fait que d’autres contingents ont fait l’objet d’accusations (avérées par la suite) d’exploitation et d’abus sexuels. C’est le cas notamment de l’armée française ou encore de l’armée rwandaise. Or, jamais la décision de retirer leurs troupes du pays n’a été ne fut-ce qu’envisagée. Seuls les soldats incriminés, de manière individuelle, ont été sanctionnés. Or, en l’espèce, « la décision de l’ONU donne l’impression que la faute de quelques-uns doit être payée par tous », analyse un conseiller du président Touadéra. « Il est difficile de ne pays y voir un deux-poids deux-mesures », concède-t-il.

Le seul précédent qui pourrait se rapprocher du cas d’espèce est le retrait des troupes congolaises, décidé en 2017 par le président Denis Sassou-Nguesso, suite également à des accusations d’abus sexuels. Mais « la grande différence, c’est qu’à l’époque, la décision avait été prise par les autorités congolaises et non par l’ONU », fait observer ce proche du chef de l’Etat centrafricain.

Interrogation(s)

Au final, l’ensemble de ces éléments mis bout à bout jettent sur la décision de l’ONU le doute, voire la suspicion. Et donnent lieu à Bangui, comme ailleurs dans la sous-région, à quantité de spéculations. « On sait qu’il y a eu des frictions diplomatiques entre certains partenaires au sein de la Minusca, certains ne voyant pas forcément d’un bon œil les bonnes relations d’autres avec la Russie », rappelle un ministre du gouvernement de Henri-Marie Dondra. Et celui-ci d’ajouter, elliptique : « peut-être que la décision du Gabon d’adhérer au Commonwealth a précipité les choses ».

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20 septembre 2021 1 20 /09 /septembre /2021 12:15
Dossier minier de Ndassima: un arbitrage entre la Centrafrique et Axmin

 

Dossier minier de Ndassima: un arbitrage entre la Centrafrique et Axmin se tiendra à Abidjan

https://www.rfi.fr/   20/09/2021 - 04:55

En Centrafrique, l'affaire concernant les permis miniers de Ndassima, les seules mines du pays connues comme étant industriellement exploitables se poursuit. Le permis avait été retiré au consortium canadien Axmin fin 2019 car les autorités lui reprochaient de ne pas avoir respecté les délais légaux pour débuter l'exploitation. Axmin oppose son incapacité à exploiter à cause des conditions sécuritaires et notamment la présence d'hommes armés sur le site. 

Il aura fallu plusieurs semaines pour qu'une date soit fixée. C'est donc le 20 octobre que se tiendra l'arbitrage entre la junior canadienne Axmin et l'État centrafricain. La rencontre aura lieu à Abidjan. Le médiateur a été nommé mais son identité est gardée confidentielle. L'objectif est de trouver une sortie de crise à cette situation. Mais pour la société Axmin, le but est clair, il s'agit de récupérer les deux permis retirés il y a maintenant deux ans. Un retrait qu'elle considère comme illégal. 

Contacté le ministre des Mines n'a pas souhaité faire de commentaire, précisant se préparer à la rencontre de fin octobre. Rufin Benam Beltungou, nommé récemment à ce poste, était avant cela le conseiller en matière de ressources naturelles auprès du président Touadéra. Dans une note adressée au chef de l'Etat, il conseillait à l'époque de « revenir purement et simplement sur cette décision de retrait » estimant que cette décision manque de « base juridique ». 

Nous demandons simplement le rétablissement de nos droits, nous demandons le rétablissement de notre permis d'exploration et de notre permis d'exploitation. Nous avons investi plus d'un milliard de dollars depuis presque une dizaine d'années.

Maître Crépin Mboli-Goumba, l'avocat de la société Axmin

Charlotte Cosset

Axmin a dénoncé à plusieurs reprises l'influence russe dans cette affaire. Les permis ont été rapidement réattribués à l'entreprise Midas Ressources, réputée proche des intérêts russes.

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19 septembre 2021 7 19 /09 /septembre /2021 15:19
Nouvelles nationales sur RJDH
Nouvelles nationales sur RJDH
Nouvelles nationales sur RJDH

 

Centrafrique : Un nouveau chantier minier découvert à 5 km de Bozoum en état d’activité maximale dans l’Ouham-Pende

 Judicael Yongo   septembre 18, 2021 10:22

BOZOUM, le 18 Septembre 2021(RJDH)—Bozoum, chef-lieu de l’Ouham-Pendé située à 387 km de Bangui au Nord-Ouest de la République centrafricaine, accueille un nouveau chantier minier à environ 5 km de la ville.  Les activités minières sont beaucoup pratiquées presque par la majorité de la population de la ville et ses environs au détriment d’autres activités notamment agricole, éducative et bien d’autres.

Le relief qu’offre cette zone attire les acteurs miniers, « c’est l’aspect du relief qui m’a attiré sur ce terrain accidenté qui ressemble à une terre foisonnée d’or », confirme le chef du site minier Zéphirin Toulay qui est un artisan minier de longue date tout en mettant l’accès sur difficile de ce site minier.

Le terrain est rocailleux et la boue s’étend sur une longue distance à la suite des intempéries de juillet et août derniers. La traversée des deux bras du cours d’eau Koyalé est indispensable selon le constat fait par les artisans miniers.

Des hommes, des femmes et des enfants sont presque visibles sur le chantier minier

Le chantier rassemble plusieurs catégories de la population venue de différentes localités, parmi laquelle on note la présence des hommes, des femmes et aussi des enfants, qui s’activent dans la recherche des mines d’or.

« Il y a d’abord ceux qui creusent la terre, d’autres cassent des pierres, certains transforment les rochers en morceaux de pierre qui vont ensuite être transportés dans des sacs par des femmes et enfants vers le site de « lavage ». Puis ceux qui sont assis sur une nappe de pierre pilent, réduisant en poudre les morceaux de pierres.  Vous voyez des groupes de femmes dont le travail consiste à passer des heures dans l’eau pour laver les graviers et extraire l’or », explique Jean Baudoin un jeune homme d’environ 32 ans interrogé sur les lieux.

Comme beaucoup de travailleurs courageux qui exercent cette activité, c’est le moyen pour faire face aux difficultés, « c’est la galère qui m’a amené ici. Je suis cultivateur et ce n’est pas quotidiennement que je vends mes produits de culture. Ici, je peux rentrer avec 2000 FCFA ou plus par jour », a lâché Chanel Yalibanda un artisan minier.

La présence des femmes enceintes et allaitantes est significative. Elles n’ont pas de choix face aux conditions de vie extrêmement pénibles. Ces femmes reconnaissent la dureté du travail qu’elles font mais évoquent leur vécu quotidien en sango langue locale, « I yeke kwi na amolenge na yanga da » et en français « nous allons mourir avec les enfants à la maison », c’est un témoignage de Suzanne Madi, assise avec un bébé de dix mois entre ses mains.

Le cas des enfants en âge scolaire sur le site interpelle. Ils sont une centaine voire plus, à abandonner le chemin de l’école au profit des activités minières. Chris Alfa, âgé de 12 ans, devrait normalement être en classe de CE2 à l’Ecole préfectorale de Bozoum, mais hélas, se retrouve sur le site minier,

« pour chercher ma nourriture. Les années précédentes, j’ai passé mes vacances aux champs mais cette année ma mère a décidé autrement parce que selon elle, c’est mieux sur le chantier minier », témoigne ce dernier.

Situation identique à celle de Rita Kafui, environ 15 ans et en classe de CM1 à l’Ecole préfectorale. Elle vient sur le chantier afin de chercher l’argent pour se prendre en charge.

Eugénie Boukara, 18 ans, devrait être sur les bancs du lycée Sœur Hyacinthe de Bozoum plutôt qu’ici. « Je viens d’accoucher. Je n’ai pas d’autre choix que de trouver des moyens pour vivre. Le papa de mon enfant n’est pas avec moi », explique cette jeune maman d’une fillette de deux mois.

Les responsables du fondamental 1 déplorent le taux élevé de la déperdition scolaire dans la ville.

« Les enfants qui sont habitués aux activités fructueuses abandonnent le chemin de l’école. Pour les jeunes qui reviennent après le travail, on note une forte baisse de niveau. Les conséquences sont visibles, l’on voit des jeunes sur les sites qui s’adonnent à la consommation de l’alcool, des drogues et d’autres produits stupéfiants », regrette le chef du secteur scolaire de Bozoum.

A ce fléau, s’ajoute la question sanitaire sur les sites miniers. Selon le constat, les conditions de vie sont pénibles dans les chantiers, il y a l’absence de points d’eau potable. Les artisans miniers consomment de l’eau de la rivière Ouham, la même qu’ils utilisent pour tamiser les graviers et extraire l’or.

Le district sanitaire de Bozoum-Bossemptélé souligne que des graves problèmes de santé se poseraient à la population après la consommation des eaux souillées. Paul Ngaye, responsable de la communication confirme en ces termes : « de nombreux cas de maladie de peau, de parasitoses, de maux de ventre sont signalés à l’hôpital en provenance des chantiers miniers ».

L’Unité spéciale antifraude (USAF), appelée communément Brigade minière, dit n’avoir pas encore eu connaissance de ce nouveau site minier dont le travail se fait manuellement.

Le travail des champs en danger

La multiplication de ces chantiers miniers a une autre conséquence sur d’autres secteurs. La population laborieuse de Bozoum abandonne depuis quelques années le chemin des plantations pour aller à la recherche de l’or. Les cultivateurs ont troqué les houes et machettes contre des pelles, pioches, marteaux et cuvettes. Pour illustration, les groupements qui ont remporté les trois dernières éditions de la foire agricole de Bozoum sont des groupements de Bocaranga et Ngaoundaye. Et la foire de janvier 2022 en préparation pourrait bien confirmer cette tendance.

La conséquence directe du ralentissement du travail dans les plantations est la diminution des denrées agricoles. Ces produits de culture deviennent rares et leurs prix flambent au marché de Bozoum. Une cuvette de manioc qui coûtait 1 000 FCFA soit 1,5 Euro se vend aujourd’hui à 2 000 FCFA soit plus de 3 Euro.

Dans un passé récent, des mines ont été exploitées d’une manière anarchique par des sociétés minières chinoises. Ladite exploitation a réellement impacté sur la santé et l’environnement à Bozoum. La population s’était plainte. En réponse, l’Assemblée Nationale a diligenté une enquête parlementaire en juin 2019 et qui a abouti à la cessation de l’exploitation.

Les trous laissés par les artisans miniers représentent un danger pour le bétail, les terres exploitées ne sont plus utilisables pour la culture maraichère.

L’Unité Spéciale Antifraude (USAF) et les autorités locales et administratives ont la mission d’être plus attentives sur les exploitations artisanales anarchiques sur le long de la rivière Ouham. Ces activités deviennent des sources de nombreux maux, le travail d’enfant de moins de 10 ans, la dégradation de la faune et de la flore ainsi que l’environnement. Elles provoquent la malnutrition, car des bébés élevés sur les sites miniers échappent aux vaccinations de routine, aux soins habituels et ne bénéficient d’une alimentation suffisante en qualité et en quantité.

Cycy Kourandhaut/Judicaël Yongo

 

Centrafrique : Plus 700 combattants dissidents de l’UPC veulent revenir dans l’Accord politique pour la paix et la réconciliation

 Judicael Yongo   septembre 16, 2021 6:55

BANGUI, le 16 Septembre 2021, (RJDH) —-Plus de 700 combattants dissidents du groupe rebelle UPC se sont mobilisés pour réintégrer l’APPR-RCA. A travers une note adressée au ministre d’Etat en charge du désarmement, démobilisation, réinsertion, le Coordonnateur politique de l’Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC), la branche dissidente entend revenir dans l’Accord politique pour la paix et la réconciliation signé le 06 février 2019 à Bangui.     

« Nous avons décidé d’entrer en dissidence et de nous désolidariser de Ali Darrassa pour mettre en place l’Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC), un groupe dissident. Depuis lors, Ali Darrassa ne contrôle plus rien et fait semblant d’avoir une autonomie sécuritaire avec un petit nombre affaibli de combattants », a indiqué la note signée par le Général Hamadou Tanga en sa qualité de Coordonnateur de cette branche dissidente.

« Aujourd’hui dans la Haute-Kotto, 300 combattants sont mobilisés dans l’attente impatiente du processus de DDR, en vue de se voir intégrés dans la vie socio-professionnelle. Nos chiffres sont plus parlants : 80 combattants sont déjà à Bria, 20 combattants sont à Aïgbando, 100 combattants sont à Sam-Ouandja, 100 combattants se trouvent dans la périphérie de Nzacko et sur l’axe Bria-Bambari. 200 combattants sont installés dans la préfecture de la Ouaka sur l’axe Bambari, Ngakobo, Kouango et d’autres sur l’axe Alindao, 150 combattants entre Zémio, Bambouti et Mboki » précise la note.

Pour faciliter leur cantonnement, le document précise par ailleurs qu’une stratégie consistant à leur trouver des sites de campements a été adoptée. « Un site à Bambari, un autre site installé à Kouango, le 3ème site peut être installé à Ippy tout comme celui de Alindao qui sera le mieux placé. Afin de progresser sur la voie de la Paix, il est décidé d’identifier tous les combattants dissidents de l’UPC, en vue d’attendre la prochaine étape de leur désarmement par le département de tutelle qui ne tardera pas à descendre dans leurs zones ».

Une position saluée par le porte-parole du gouvernement en ces termes : « c’est une bonne chose s’ils commencent à réfléchir et à se comporter en bons citoyens. Le gouvernement est de cœur avec eux et attend à ce qu’ils réalisent leur stratégie », a lâché Serge Ghislain Djorie, porte-parole du Gouvernement au téléphone.

Au terme de ce communiqué, l’UPC dissident a indiqué que pour leur part, ces combattants sont tous sensibilisés et sont favorables à l’APPR-RCA qui reste la seule voie de sortie de crise dans le pays afin d’apporter tous leur soutien au processus de DDRR.

Ces derniers demandent par ailleurs au ministre d’Etat chargé du DDRR et de suivi de l’APPR-RCA, ainsi qu’aux partenaires garants, de répondre favorablement aux vœux de tous ces combattants qui demeurent patients et renoncent aux armes.

RJDH

 

Centrafrique : L’arrestation de Ngaikosset : « Une étape importante pour la justice », selon Human Rights Watch

 Judicael Yongo    septembre 16, 2021 9:01

BANGUI, le 16 septembre 2021(RJDH)—La Cour pénale spéciale (CPS) en République centrafricaine a mis en examen l’ex-capitaine Eugène Ngaïkosset, surnommé le « Boucher de Paoua », marquant une étape essentielle pour la justice, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui.

Son arrestation a été confirmée le 4 septembre 2021. Le 10 septembre, la CPS a annoncé qu’elle avait inculpé Eugène Ngaïkosset pour crimes contre l’humanité, sans préciser toutefois le détail des chefs d’accusation. Eugène Ngaïkosset est un ancien capitaine de la garde présidentielle qui a commandé une unité impliquée dans de nombreux crimes, y compris le massacre d’au moins plusieurs dizaines de civils et l’incendie de milliers de maisons dans le nord-ouest et le nord-est du pays entre 2005 et 2007. Il aurait aussi commis des crimes en tant que leader au sein du mouvement Anti-Balaka, notamment à Bangui, la capitale, en 2015. On ignore si les chefs d’accusation à son encontre concernent un seul ou l’ensemble de ces événements.

« Le peu de justice pour les types de crimes dont est accusé Eugène Ngaïkosset illustre à quel point l’impunité favorise depuis longtemps la violence en République centrafricaine », a expliqué Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch. « De nombreuses personnes dans le pays, notamment les victimes des crimes et les membres de leurs familles, suivront de près l’affaire Ngaïkosset. Des procédures judiciaires équitables et efficaces pourraient marquer un tournant pour la justice. »

L’arrestation d’Eugène Ngaïkosset intervient dans un contexte de recrudescence de la violence en République centrafricaine alors qu’une nouvelle rébellion a débuté en décembre 2020, mettant en péril un accord de paix fragile signé entre le gouvernement et plusieurs groupes armés en février 2019.

La CPS est un tribunal novateur instauré afin de réduire l’impunité généralisée pour les crimes graves en République centrafricaine. Le personnel de la Cour est composé de juges et de procureurs internationaux et nationaux et la Cour bénéficie d’une assistance internationale. Elle a compétence pour juger les crimes graves commis pendant les conflits armés dans le pays depuis 2003. La loi établissant la Cour a été adoptée en 2015, mais le tribunal n’a officiellement commencé ses activités qu’en 2018.

La CPS a indiqué qu’Eugène Ngaïkosset a été informé de ses droits et que son avocat était présent lors de sa mise en examen. La CPS a aussi précisé que les juges d’instruction du tribunal décideront s’il restera en détention en attendant de nouvelles avancées dans l’affaire, mais aucun délai n’a été annoncé pour cette décision.

En 2005, Eugène Ngaïkosset, alors lieutenant, était le chef d’une unité de la garde présidentielle basée dans la ville de Bossangoa au début d’une période de rébellions contre le gouvernement de l’ancien président François Bozizé. Il figurait parmi les commandants intouchables, fidèles à François Bozizé, dirigeant des unités impliquées dans des violations du droit international, notamment des atteintes graves aux droits humains. Les abus présumés commis par Eugène Ngaïkosset incluent des attaques contre des civils suspectés de soutenir l’Armée populaire pour la restauration de la République et la démocratie (APRD), un mouvement rebelle conduit par d’anciens membres de la garde présidentielle de l’ex-président Ange-Félix Patassé dans les provinces du nord-ouest, d’où Ange-Félix Patassé était originaire. Bozizé a renversé Patassé en 2003.

En 2007, Human Rights Watch a documenté au moins 51 meurtres commis par des membres de la garde présidentielle sous le commandement d’Eugène Ngaïkosset. Dans certains cas, les meurtres étaient particulièrement violents et ont été considérés comme des avertissements aux communautés locales. Par exemple, Human Rights Watch a établi que, le 22 mars 2006, les troupes de la garde présidentielle menées par Eugène Ngaïkosset ont décapité un enseignant dans le village de Bemal. Un mois plus tôt, Human Rights Watch a mis en évidence que cette même unité avait tué au moins 30 villageois dans la même région, essentiellement en tirant de manière indiscriminée sur des personnes qui tentaient de s’enfuir.

En 2018, un habitant de Paoua âgé de 79 ans a raconté à Human Rights Watch qu’en 2006, Eugène Ngaïkosset et ses hommes sont entrés dans son magasin et l’ont pillé. Ils l’ont ensuite conduit lui ainsi qu’un autre homme âgé hors de la ville à bord d’un pick-up. « Ils nous ont dit : “Bozizé nous a ordonné de tuer tous ceux qui ont voté contre lui.” Mais ils m’ont épargné parce que j’avais été soldat. L’autre homme avait environ 70 ans et nous l’appelions “le Tailleur”. Ils lui ont dit de partir et lui ont tiré dans le dos. Les gens continuent à parler de Ngaïkosset ici. Les proches de ses victimes vivent toujours ici. Il faut qu’il passe devant un juge. »

Lors d’une réunion avec Human Rights Watch en 2008, François Bozizé a nié qu’Eugène Ngaïkosset ait commis des crimes de 2005 à 2007.

En avril 2014, un mandat d’arrêt a été émis à l’encontre d’Eugène Ngaïkosset pour son rôle dans des abus perpétrés dans le nord sous la présidence de François Bozizé, d’après un groupe d’experts désignés par le Secrétaire général de l’ONU. En mai 2015, Eugène Ngaïkosset a été transféré du Congo-Brazzaville à Bangui. Il a été arrêté et conduit à la Section de recherche et d’investigation (SRI) de la gendarmerie nationale. Cinq jours plus tard, il s’est échappé dans des circonstances qui n’ont pas été éclaircies. Les circonstances entourant son évasion et les complicités dont il a pu bénéficier devraient faire l’objet d’une enquête, a déclaré Human Rights Watch.

Après son évasion de la SRI, Eugène Ngaïkosset a été actif aux côtés des milices Anti-Balaka – un ensemble de groupes armés locaux apparus au milieu de l’année 2013 pour lutter contre la Séléka, un groupe rebelle essentiellement musulman qui a pris le pouvoir en 2013 – jusqu’à la fin de l’année 2015 au minimum.

En décembre 2015, Eugène Ngaïkosset a été inscrit sur la liste des sanctions de l’ONU pour avoir commis des violences visant à déstabiliser le gouvernement de transition en septembre 2015 et pour « avoir préparé, donné l’ordre de commettre ou avoir commis […] des actes contraires au droit international des droits de l’homme ou au droit international humanitaire […] (violences sexuelles, attaques dirigées contre des civils, attentats à motivation ethnique ou religieuse, attentats commis contre des écoles et des hôpitaux, enlèvements, déplacements forcés) ». Ce même mois, l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) (Bureau de contrôle des avoirs étrangers) du Trésor américain a également sanctionné Eugène Ngaïkosset pour son « implication dans des actes portant atteinte à […] la paix, la sécurité ou la stabilité ».

Déjà en 2009, des diplomates à Bangui avaient demandé instamment une action judiciaire contre Eugène Ngaïkosset. En 2009 et 2010, Philip Alston, alors Rapporteur spécial de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, a exhorté à la suspension, l’ouverture d’enquêtes et la poursuite en justice des forces de sécurité impliquées dans les exactions, à commencer par une enquête sur Eugène Ngaïkosset. Malgré le mandat d’arrêt et les sanctions de l’ONU et des États-Unis, le ministère de la Défense, dirigé à l’époque par Joseph Bindoumia continué à verser à Eugène Ngaïkosset son salaire de l’armée nationale en 2015. Son salaire a été payé jusqu’à la fin de l’année 2018 au moins, d’après l’ONU.

Le 8 septembre 2021, le substitut du procureur de la CPS, Alain Tolmoa annoncé que le tribunal ouvrira ses premiers procès avant la fin de l’année et qu’il examine actuellement plusieurs affaires. La Cour est basée à Bangui, ce qui permettra aux Centrafricains concernés par les crimes de suivre les affaires et interagir plus facilement pour faire en sorte que les suspects soient placés devant leur responsabilité pénale, a déclaré Human Rights Watch. Les activités judiciaires de la CPS sont menées parallèlement aux enquêtes et poursuites de la Cour pénale internationale sur les crimes graves commis dans le pays, ainsi qu’à certaines affaires traitant de crimes moins graves liés au conflit devant les tribunaux pénaux ordinaires du pays.

« Beaucoup en République centrafricaine associent Eugène Ngaïkosset aux meurtres, destructions et abus généralisés présumés mais une part de son héritage est aussi liée au manque de volonté de certaines autorités centrafricaines à traduire en justice les responsables de crimes graves », a conclu Lewis Mudge. « Son arrestation et son inculpation ainsi que l’ouverture prochaine de procès à la Cour pénale spéciale montrent que la justice tant attendue peut progresser. Cela devrait servir d’avertissement à ceux qui commettraient de tels crimes. »

 

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19 septembre 2021 7 19 /09 /septembre /2021 14:42
RCA : un taux de mortalité maternelle estimé à six décès par jour

 

Centrafrique : un taux de mortalité maternelle estimé à six décès par jour

Par : french.china.org.cn |  French.china.org.cn | Mis à jour le 19-09-2021

Le taux de mortalité maternelle en République centrafricaine (RCA) est estimé à environ six décès par jour, a-t-on appris samedi de source officielle.

Le ministre centrafricain de la Santé et de la Population Pierre Somsé, à l'occasion de la Journée mondiale de la sécurité des patients, célébrée le 17 septembre de chaque année, a indiqué que le taux de mortalité maternelle dans son pays était passé de 683 décès pour 100.000 naissances vivantes en 1988 à 829 décès pour 100.000 naissances vivantes en 2018, soit six décès maternels par jour, le pic étant en l'an 2003, avec 1.355 décès pour 100.000 naissances.

Selon M. Somsé, ces décès ont pour causes principales les complications liées aux avortements clandestins ou non-médicalisés, les hémorragies accompagnant les accouchements, les infections découlant des accouchements, les difficultés résultant des accouchements ainsi que les hypertensions avant et pendant les accouchements.

A cette occasion, le ministre a annoncé que le gouvernement avait pris l'engagement de développer de nouvelles mesures afin de garantir la santé du couple mère-enfant afin de réduire leur décès.

Source: Agence de presse Xinhua

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19 septembre 2021 7 19 /09 /septembre /2021 14:25
Ventes d’armes, une honte française
Ventes d’armes, une honte française
Ventes d’armes, une honte française
Ventes d’armes, une honte française
Ventes d’armes, une honte française

Lu pour vous

www.bastamag.net  16 SEPTEMBRE 2021 PAR AYMERIC ELLUINSÉBASTIEN FONTENELLE  

La France est un gros exportateur de matériel militaire. Et elle arme des régimes qui bafouent ouvertement les droits humains. Le livre “Ventes d’armes, une honte française” dresse un tableau accablant de cette « performance ». Extrait.

Le 16 octobre 2018, quelques jours donc après la déflagration de l’assassinat de Jamal Khashoggi, Amnesty International France publie un rapport [1] accablant, démontrant que des armes vendues par la France se trouvent « au cœur de la répression » sanglante de l’opposition égyptienne, et demande, une nouvelle fois, que le gouvernement français respecte enfin les obligations juridiques qui lui interdisent de livrer des équipements militaires à des pays où existe « un risque substantiel que ces armes puissent être utilisées pour commettre ou faciliter des violations graves du droit international humanitaire ou relatif aux droits humains ».

Ce dense document rappelle d’abord qu’en sus des avions de combat et des navires de guerre qui lui ont été vendus en 2015, la France a également fourni à l’Égypte, depuis 2012, « des équipements de sécurité plus classiques, dont des véhicules blindés, qui ont joué un rôle direct et bien visible dans les violentes opérations de répression » menées par les autorités de ce pays.

Sur la base des observations directes effectuées sur le terrain en 2013 et après avoir analysé plusieurs dizaines d’heures de vidéo, plusieurs centaines de photos et de très nombreux autres supports visuels fournis par des organisations de défense des droits humains ou recueillis par des médias, Amnesty affirme avoir réuni de très nombreux éléments prouvant que les forces de sécurité égyptiennes ont eu recours, entre 2012 et 2015, pour écraser l’opposition, à des blindés de type MIDS et Sherpa fournis par la France.

Certaines de ces vidéos montrent notamment des policiers égyptiens tirant à balles réelles sur des manifestantes depuis le couvert de ces blindés légers fabriqués par Renault Trucks Défense (RTD), dont plus de deux cents exemplaires auraient été livrés à l’Égypte, explique l’ONG, qui ajoute que « le manque de transparence et d’exhaustivité des informations communiquées par le gouvernement » français empêche de chiffrer leur nombre plus précisément.

Le rapport apporte des détails : le 14 août 2013, par exemple, des Sherpa ont été déployés un peu partout dans les rues de la capitale égyptienne par les forces de sécurité. Ce jour-là, près de mille manifestantes ont été tuées : jamais, dans l’histoire égyptienne moderne, la répression n’avait fait autant de victimes en une seule journée.

Interpellées par Amnesty International, qui leur demande des explications sur cette « utilisation abusive, flagrante et généralisée » de matériels vendus par Paris, les autorités françaises – qui refusent toujours de préciser le volume et la nature exacts de leurs ventes d’armes à l’Égypte – répondent qu’elles n’ont « autorisé l’exportation de matériel militaire à destination de l’armée égyptienne que dans le cadre de la “lutte contre le terrorisme” dans le Sinaï, et non pour des opérations de maintien de l’ordre ».

Problème : la France, parfaitement informée de l’usage qui en était ainsi fait, a continué de livrer des véhicules blindés à la police égyptienne au moins jusqu’en 2014, et à « autoriser des licences à l’exportation de blindés, de pièces et de composants connexes jusqu’en 2017, bien après que des informations crédibles relatives à leur utilisation abusive » contre des manifestantes avaient été produites.

Pire : « La France a également poursuivi ses livraisons après que les États membres de l’Union européenne eurent convenu, dans les conclusions publiées en août 2013 par le Conseil des affaires étrangères de l’UE et réaffirmées en février 2014, de suspendre les licences d’exportation vers l’Égypte de matériels utilisés à des fins de répression interne. »

Plus encore : la France, selon le même glaçant principe d’irresponsabilité, vend désormais des avions de combat Rafale à l’Égypte, dont l’armée de l’air a, selon Amnesty, « déjà mené à plusieurs reprises des attaques » aériennes « illégales ».

L’ONG demande donc que toute la lumière soit faite sur les conditions dans lesquelles « la France a continué de livrer des véhicules blindés à l’Égypte alors que cela lui est clairement interdit au regard de ses obligations internationales et européennes », et exhorte le gouvernement français à « cesser tout transfert vers ce pays de matériels susceptibles de servir à la répression interne, y compris des véhicules blindés, des armes légères, des équipements à létalité réduite et leurs munitions, utilisés pour assurer le maintien de l’ordre lors de manifestations et dans les lieux de détention ».

Cette supplication sera, pour une fois, suivie d’un – petit – effet : au mois de janvier 2019, Emmanuel Macron, en visite officielle au Caire, dira, lors d’une conférence de presse, que les armes françaises ne doivent pas être utilisées pour le maintien de l’ordre. Mais il n’ira tout de même pas jusqu’à décider de ne plus en vendre à l’Égypte, où les atteintes aux droits humains perdureront après ce fugace rappel…

L’avertissement des avocats

En 2018 toujours, deux organisations non gouvernementales, l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) et Amnesty International France, demandent à un cabinet d’avocats parisien – Ancile Avocats – un avis relatif aux ventes d’armes de la France à deux des pays les plus actifs de la coalition dirigée par Riyad au Yémen : l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis.

Le volumineux rapport rédigé par ces juristes se révèle – sans surprise – accablant, comme l’explique Amnesty International France dans un long communiqué. Il pointe d’abord l’opacité constante de ces transactions, puis rappelle que la France s’est engagée, en ratifiant le TCA, à ne pas vendre d’armes à des acheteurs susceptibles de les utiliser pour commettre ou faciliter des violations graves du droit international humanitaire.

Or, de telles violations ont été, selon l’ONU, perpétrées au Yémen « de façon généralisée et systématique », depuis le début du conflit, par la coalition emmenée par les Saoudiens, qui a bombardé de nombreuses cibles civiles – commerces, écoles, hôpitaux, marchés –, soumis les Yéménites à un blocus mortifère, et usé d’armes interdites par les conventions internationales, comme les bombes à sous-munitions.

Et il est « incontestable » que la France était informée de ces violations : elle pouvait d’autant moins les ignorer qu’elles ont conduit plusieurs de ses voisins européens à interrompre leurs livraisons d’armes à l’Arabie Saoudite et à ses alliés. Pourtant, Paris a continué à livrer des armes et munitions à l’Arabie Saoudite et aux Émirats arabes unis et à assurer la maintenance de certains de ces équipements, notamment des chars Leclerc.

De la même façon : la France a continué à fournir « une assistance technique sur les Mirage 2000-9 émiriens utilisés dans le cadre du conflit ». Elle autorise également la vente de corvettes Gowind 2500 aux Émirats arabes unis et d’intercepteurs maritimes à l’Arabie Saoudite, alors même que ces bâtiments pourraient être affectés par leurs acheteurs au blocus naval des ports yéménites : ce faisant, estime l’ONG, Paris « contribue à la sanction collective imposée à la population civile yéménite ». Et cela, bien sûr, expose la France à des poursuites.

D’une part, explique le cabinet Ancile, sa responsabilité pourrait être engagée devant un tribunal administratif s’il était démontré que des armes ou des munitions vendues par des entreprises françaises avec l’aval du gouvernement après le déclenchement de la guerre au Yémen en mars 2015 ont effectivement servi à commettre ou à faciliter la perpétration de violations du droit international humanitaire, car cela établirait que le gouvernement français aurait intentionnellement aidé ou assisté un gouvernement étranger à commettre un fait internationalement illicite.

D’autre part, la responsabilité pénale des entreprises françaises ayant vendu ces armes pourrait être engagée : elles pourraient être poursuivies pour homicide involontaire et complicité de crimes de guerre. L’ACAT et Amnesty International France demandent donc au gouvernement français de suspendre ses livraisons d’armes et de technologies militaires à la coalition dirigée par l’Arabie Saoudite, « ainsi que tout soutien logistique et financier à ces livraisons ou toute aide aux opérations militaires de cette coalition, aussi longtemps qu’il existera un risque que ces armes puissent être utilisées pour commettre des violations graves du droit international au Yémen ».

Ces deux ONG réclament également que la France renforce son système de contrôle, qu’elle s’assure « jusqu’au moment de la livraison » que les acheteurs d’armes françaises respectent le droit international, et plus généralement qu’elle « mette fin à l’opacité » qui continue d’entourer ses exportations d’armements, en fournissant au Parlement des rapports annuels plus détaillés.

Bien évidemment, cet appel ne sera entendu ni par le gouvernement ni par les industriels de l’armement.

Aymeric Elluin, Sébastien Fontenelle

Aymeric Elluin est responsable « Armes et peine de mort » à Amnesty international France. Juriste en droit international public, il est titulaire d’un DESS en droit du désarmement et de la maîtrise des armements. En 2006, il rejoint Amnesty International France pour coordonner la campagne « Contrôlez les armes » visant à l’adoption d’un Traité sur le commerce des armes classiques (TCA). Depuis, il est chargé de promouvoir les recommandations de l’organisation en matière de droits humains et de droit international humanitaire, dans le domaine des transferts d’armes classiques.

Sébastien Fontenelle est journaliste indépendant et chroniqueur à Politis. Il est l’auteur d’une quinzaine d’essais dont Les briseurs de tabous (La Découverte, 2012), Les éditocrates 2 : le cauchemar continue (en collaboration, La Découverte, 2018) et Les empoisonneurs. Antisémitisme, islamophobie, xénophobie (Lux, 2020).

 

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19 septembre 2021 7 19 /09 /septembre /2021 14:22
Retour des casques bleus gabonais de la RCA

 

Retour des casques bleus gabonais de la RCA : la société civile prend un coup de poing pour le pays

https://www.cameroonmagazine.com/ By CAMEROON MAGAZINE - GM  18/09/2021

Environ 450 militaires gabonais ont reçu l’ordre de quitter la République centrafricaine et la Minusca suite à des allégations d’exploitation sexuelle et d’actes de mineurs. Au total une trentaine d’infractions. L’ONU n’est pas satisfaite du manque d’enquêtes et du manque de résultats. Au Gabon, la société civile dénonce un rejet du pays.

La décision de l’ONU provoque une certaine indignation sur les réseaux sociaux où les comportements sont dénoncés » honteux », « inadmissible », « immoral « Mais cela n’a pas surpris la société civile, compte tenu de la série de scandales affectant le contingent gabonais et de l’absence de réponse des autorités. La crédibilité de l’armée est remise en cause, dénonce Georges Mpaga. Le Gabon (ROLBG) espère que l’affaire aura des répercussions :   « Les responsables de ce drame sont agréés directement dans l’administration, au sein du ministère de la Défense. De ce point de vue, le chef d’état-major des armées et le secrétaire à la défense devraient être démis de leurs fonctions. C’est l’image du Gabon qui est ternie ».

« Extrêmement stricte… »

D’autres estiment que cette affaire illustre les dérives d’un engin militaire utilisé comme  « outil de prédation Par les autorités, qui gardent l’armée à l’abri de la justice. L’opposant Anges-Kevin Nzigou est le secrétaire exécutif du Parti pour le changement (PLC) :  « Ces enquêtes ne s’arrêtent pas parce que nous n’avons pas de justice. Dans une dictature, si vous basez votre pouvoir sur l’armée, vous aurez du mal à diriger l’armée. Puisque ce sont les militaires qui détiennent le pouvoir, vous voyez la difficulté qu’ils ont à les juger ».

Le gouvernement a assuré mercredi que si les faits sont vrais,  «  les auteurs seront traduits devant des tribunaux militaires et jugés avec la plus grande précision (…) L’engagement du Gabon depuis 25 ans pour la stabilité de la République centrafricaine ne se réduit pas à ces actes », a ajouté un responsable gabonais.

 

 

Retrait des troupes gabonaises de Centrafrique : Pourquoi l’ONU a agi dans la précipitation ?

Par Marceau Ndong Ossa  19 septembre 2021

La polémique enfle autour du retrait des troupes gabonaises du Centrafrique suite à des allégations d’exploitation et d’abus sexuels à l’encontre de certains éléments de son contingent. Dans un courrier daté du 18 septembre et adressé aux autorités onusiennes en RCA, que La Libreville a pu parcourir, le ministre gabonais de la Défense, Michaël Moussa-Adamo, égraine l’ensemble des mesures prises de manière diligente pour faire la lumière dans cette affaire – avec la désignation d’un « enquêteur national pour mener les investigations nécessaires, conjointement avec le Bureau des services de contrôle interne des Nations Unies », ainsi que de la mise sur pied d’une « commission d’enquête nationale ». Le ministre fait par ailleurs observer aux autorités onusiennes que « le Gouvernement gabonais n’a jamais accusé réception de la note verbale (…) datée du 7 septembre 2021 qui fait état des derniers cas d’allégations motivant l’exclusion du bataillon ». 

Trois jours seulement après son annonce, le retrait des troupes gabonaises de Centrafrique fait l’objet d’interrogations de plus en plus nombreuses et pressantes.

Alors que les autorités gabonaises font diligence pour faire la lumière sur les allégations d’exploitation et d’abus sexuels ayant motivé le départ du contingent gabonais de RCA, il apparaît de plus en plus clairement que l’ONU a, dans cette affaire, fait preuve d’un rare empressement et confondu vitesse et précipitation.

C’est ce qui ressort implicitement d’un courrier adressé samedi 18 septembre par le ministre gabonais de la Défense aux autorités onusiennes en RCA et dont La Libreville a pu se procurer une copie.

Dans ce courrier, Michaël Moussa-Adamo indique que le Gabon fait diligence pour faire la lumière sur les allégations pèsent sur certains éléments gabonais en RCA. « Dans le cadre de la mise en œuvre du processus de ce retrait, j’ai l’honneur de vous informer que le Général d’Armée aérienne Jean Félix Akaga, contrôleur général des forces de Défense et ancien commandant de la Force multinationale de l’Afrique centrale (FOMAC) est RCA est enquêteur national pour mener les investigations nécessaires, conjointement avec le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) des Nations Unies »informe le ministre gabonais de la Défense.

Mais ça n’est pas là la seule mesure prise, dans des délais très rapides, par les autorités gabonaises. « De même, une commission d’enquête nationale conduite par l’Amiral Gabriel Mally Hodjoua, secrétaire général du ministère de la Défense nationale, se rendra en RCA le dimanche 19 septembre 2021 en vue d’enquêter sur les sites précédemment sous responsabilité du contingent gabonais », ajoute Michaël Moussa-Adamo qui donne par ailleurs les noms de la dizaine de hauts-gradés qui composent cette commission.

La rigueur dont font preuve les autorités gabonaises dans cette affaire contraste avec la légèreté dont semblent faire montre les responsables de l’ONU. Ce que relève, avec beaucoup de pudeur le ministre de la Défense dans son courrier. « Il conviendrait de rappeler de manière officielle aux autorités onusiennes que le Gouvernement de la République gabonaise n’a jamais accusé réception de la note verbale (…) datée du 7 septembre 2021, ayant fait état des derniers cas d’allégations motivant l’exclusion du bataillon »s’étonne Michaël Moussa-Adamo.

Un manque de rigueur qui, combiné à une forme de précipitation, peut paraître surprenant et qui, imparablement, nourrit questions et suspicions. Et si la décision de l’ONU de retirer les troupes gabonaises de RCA, présentes depuis 25 ans sans discontinuité dans le pays, avait en réalité d’autres motivations ?

 

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19 septembre 2021 7 19 /09 /septembre /2021 14:11
Le Mali réaffirme qu’il est libre de coopérer militairement avec n’importe quel pays
Le Mali réaffirme qu’il est libre de coopérer militairement avec n’importe quel pays

 

Défense/Le Mali réaffirme qu’il est libre de coopérer militairement avec n’importe quel pays, malgré les inquiétudes de l’ancien colonisateur français

 LA RÉDACTION  19 SEPTEMBRE 2021

« Le Mali a le droit de solliciter le soutien militaire de n’importe quel pays », selon son Premier ministre. Le PM réagissait au fait que la France et d’autres pays étrangers [membres de l’OTAN principalement] se soient alarmés d’une information selon laquelle Bamako approchait des agences de sécurité russes pour obtenir de l’aide.

Le Premier ministre Choguel Maiga n’a pas voulu confirmer si le gouvernement était en pourparlers avec une autre partie dans ses commentaires publiés par un site d’information malienne. Mais des sources diplomatiques et sécuritaires ont indiqué à des journalistes que le gouvernement malien était proche d’un accord avec un entrepreneur militaire privé russe.

Les sources citent notamment le groupe Wagner qui fournirait des agents de sécurité russes pour former les militaires maliens et protéger les hauts responsables, sur la base d’un accord encore en cours de négociation.

La France a déclaré qu’une telle décision serait incompatible avec sa présence militaire au Mali, où les forces maliennes, françaises et européennes, aux côtés des soldats de la paix de l’ONU, combattent des insurgés liés à l’État islamique et à al-Qaïda.

«Si les partenaires ont décidé de quitter certaines zones, s’ils décident de partir demain, que faisons-nous ? », a déclaré Maiga dans un communiqué publié par le site d’information malien Le Jalon. « Ne devrions-nous pas avoir un plan B? »

« Il y a des zones abandonnées qui doivent être occupées aujourd’hui pour ne pas les laisser vides. Il n’y a pas assez de troupes », a-t-il déclaré, sans préciser les plans que le Mali pourrait avoir ou quelles autres parties pourraient être impliquées.

« On ne peut pas nous empêcher d’envoyer nos soldats en formation dans un pays donné », a ajouté le Premier ministre.

La Russie est militairement engagée officiellement en Centrafrique. Selon plusieurs experts la rébellion tchadienne dont l’offensive en avril de cette année avait coûté la vie au dictateur tchadien de longue date Idriss Deby, bénéficierait de conseillers militaires Russes. Les auteurs du récent putsch en Guinée ne cachent pas leur sympathie pour les militaires russes.

De son côté la France aide militairement depuis décennies des dictatures notoires à se maintenir au pouvoir dans plusieurs d’Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. L’ancien colonisateur européen possède en effet des bases militaires importantes au Sénégal, en Côte-d’Ivoire, à Djibouti, au Gabon, au Tchad et au Mali.

Connectionivoirienne avec agences/Traduit en partie de l’Anglais

 

Mali: à mots couverts, le Premier ministre évoque la société paramilitaire russe Wagner

https://www.rfi.fr/ 19/09/2021 - 01:26 Avec notre correspondant à Bamako, Serge Daniel

Au moment de recevoir deux associations de la société civile du Mali, vendredi 17 septembre, le Premier ministre Choguel Maïga a fait allusion à une éventuelle collaboration de son pays avec la société militaire privée russe Wagner, sans citer son nom. Il a également critiqué l'action des forces internationales au Mali, ou du moins affirmé les limites de leurs actions.

Devant ses hôtes, le Premier ministre malien part d’un postulat : « Si, de la même façon que certains partenaires ont décidé de quitter certaines localités, ils décident de partir demain, qu'est-ce qu'on fait ? » Sans la citer nommément, Choguel Maïga parle de la France, qui a annoncé le retrait de ses troupes de plusieurs localités du nord du Mali.

Ensuite, le chef du gouvernement ne prononce pas le nom de la société militaire privée russe Wagner, qui a recours au mercenariat. Mais il glisse : « Il y a des zones abandonnées qu'il faut occuper aujourd'hui. On ne peut pas les laisser vides. [...] On ne peut pas nous interdire d'acheter du matériel à un pays avec lequel on a un accord parce qu'un autre ne veut pas. On ne peut pas nous empêcher d'envoyer des gens être formés dans un pays donné parce qu'un autre pays ne veut pas. On est obligé de nous interroger : ne faut-il pas avoir de plan B ? »

Et, probablement pour réconforter sa posture, il établit un bilan plutôt négatif de l’action des forces internationales au Mali : « Le terrorisme s'est étendu. L'autorité et la souveraineté de l'État ne sont pas restaurées partout. » Choguel Maïga termine ses propos sur le sujet sécuritaire par un nationalisme affiché. Ainsi pour n’avoir pas été associé aux discussions, le Mali aurait récemment refusé à l’ONU l’augmentation du nombre de casques bleus présents sur son territoire.

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