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15 octobre 2021 5 15 /10 /octobre /2021 22:26
Le Président TOUADERA déclare unilatéralement un cessez le feu avec les groupes armés

 

MESSAGE A LA NATION DE SON EXCELLENCE LE PR. FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE,CHEF DE L’ETAT A L’OCCASION DE LA DECLARATION DE CESSEZ-LE-FEU SUR LE TERRITOIRE NATIONAL

 

BANGUI,  15 OCTOBRE 2021

- Centrafricaines ;

- Centrafricains ;

- Mes Chers Compatriotes ;

Depuis ma prise de fonction, le 30 mars 2016, dans le cadre de mon premier mandat, tout mon effort tend, comme vous le savez, à débarrasser notre pays des démons de la haine, de la division, de la destruction, de la violence aveugle.

Ensemble, nous avons travaillé à bâtir patiemment la paix et la sécurité pour tous, la réconciliation nationale, le vivre ensemble et jeté les bases d’un relèvement économique de notre pays.

Nous nous sommes efforcés de toujours employer le dialogue pour rechercher la paix et asseoir une nouvelle République, un Etat de droit.

Nos efforts, soutenus par la communauté internationale, commençaient à porter des fruits.

Malheureusement, notre pays a été replongé dans une crise sécuritaire, en décembre 2020, alors que nous n’avons pas encore fini de faire le deuil de nombreuses victimes civiles et militaires du conflit armé, déclenché en 2012 et de leur rendre justice.

En effet, rentré clandestinement au pays après plusieurs années

d’exil en Ouganda, l’ancien Président François BOZIZE a minutieusement conçu et mis en œuvre un plan machiavélique de déstabilisation des institutions de la République, issues des élections démocratiques et transparentes de 2015-2016.

Le 15 décembre 2020, il a créé une rébellion dénommée « Coalition des Patriotes pour le Changement » (CPC), par la signature de la déclaration dite de KAMBA KOTA, alors que le peuple se préparait à aller aux élections présidentielle et législatives du 27 décembre 2020.

Cette rébellion, composée à la fois de certains groupes armés signataires de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation, du 6 février 2019 et de quelques éléments des forces de défense et de sécurité dévoyés, a entrepris la conquête de nombreuses villes de province avant de lancer une attaque simultanée et coordonnée sur la ville de Bangui, le 13 janvier 2021.

Cette guerre devenue protéiforme dont la finalité était d’interrompre le processus électoral, le reversement des institutions légitimes et l’instauration d’une transition politique à des fins  égoïstes, a semé la désolation dans nos foyers, provoqué une crise humanitaire dans un contexte de la pandémie de COVID-19 à très fort impact économique et social.

Mes Chers Compatriotes ;

L’un de mes devoirs, dans le cadre de notre Constitution, est d’assurer la sécurité du peuple contre toute forme d’agression.

Ainsi, devant la gravité des crimes commis par la CPC sur les populations civiles innocentes et les humanitaires, et vu que les règles d’engagement de la MINUSCA ne lui permettraient pas de contrer les assauts meurtriers de la rébellion, j’ai fait usage du droit que me confère la Constitution, en recourant aux accords de coopération militaire et de défense en vigueur pour rétablir la légitimité constitutionnelle, assurer la sécurité de la population et protéger l’intégrité du territoire national.

Les Forces Armées Centrafricaines, appuyées par les forces alliées russes et rwandaises, ont pu repousser les assauts de la CPC et reconquérir une bonne partie du territoire national.

Convaincu que seul le dialogue pourrait apporter une paix durable et une solution pérenne à la crise interminable qui mine notre pays, j’avais annoncé, à l’occasion de la célébration du deuxième anniversaire de l’APPR, le 6 février 2021, un dialogue républicain avec l’opposition démocratique et toutes les forces vives de la Nation afin de créer un climat apaisé et un environnement national propice à la construction de notre pays.

Il résulte des conclusions des consultations nationales organisées à cet effet la nécessité d’organiser un Dialogue Républicain, sur le territoire national.

Le Comité d’organisation, installé le 1er septembre 2021, travaille avec abnégation pour nous proposer la date de la tenue du Dialogue Républicain.

Mes Chers Compatriotes ;

J’ai le devoir de vous informer que, soucieux de contribuer à l’évolution positive de la situation politique et sécuritaire en dans notre pays, les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), ont initié une feuille de route conjointe pour la paix en République Centrafricaine, qui a été adoptée lors du mini-sommet du 16 septembre 2021, à Luanda, en Angola.

Cette feuille de route a prévu des engagements tant pour la CPC que pour le Gouvernement.

Conformément à cette Feuille de route conjointe, les principaux leaders de la CPC, à l’exception de Nourredine Adam et Ali DARASSA, respectivement leaders du FPRC et de l’UPC, ont signé l’engagement de cesser toute action armée sur le territoire national, de rejeter tout complot et toute entreprise visant à déstabiliser les institutions de la République et de cantonner leurs combattants pour le DDRR.

Les consultations sont poursuivies par les experts de la CIRGL et nous espérons que ces deux leaders dont les groupes armés sont à l’origine des pires atrocités subies par nos populations, s’engageront bientôt à renoncer à la violence et à revenir dans l’APPR qui reste le socle d’une paix durable en République Centrafricaine.

Au nombre des engagements du Gouvernement, figure la déclaration d’un cessez-le-feu, comme facteur indispensable à la réussite de l’ensemble du processus et à la création d’un climat propice à la paix et à la réconciliation nationale.

Mes Chers Compatriotes ;

La paix n’a pas de prix, et il n’y a de paix véritable que celle issue d’un dialogue franc entre les filles et fils d’un pays déchiré par des crises interminables comme le nôtre.

Il faut donner une chance à la paix, quelles que soient les atrocités et les injustices subies, les souffrances et les meurtrissures endurées.

Pour donner une chance à la paix, j’ai toujours prêté une oreille plus accueillante à la promesse faite par les leaders des groupes armés de cesser toute action armée sur le territoire national, de rejeter tout complot et toute entreprise visant à déstabiliser les institutions de la République et de cantonner leurs combattants pour le DDRR.

C’est en effet pour donner une chance à la paix que je viens vous annoncer ce soir la fin des opérations militaires et de toute action armée sur l’ensemble du territoire national, à compter de ce jour, 15 octobre 2021, à minuit.

Bien sûr, ce n’est pas une décision facile à prendre. Mais mon devoir de Père de la Nation, ne voulant qu’aucun fils du pays ne périsse par l’épée des ennemis de la paix, est d’aller chercher la paix, où qu’elle se trouve, même au bout de la terre.

Nous avons donc deux outils de paix : l’APPR pour les groupes armés et le Dialogue républicain pour les forces vives de la Nation.

Le cessez-le-feu unilatéral immédiat est la démonstration, si besoin en était encore, de ma ferme volonté de privilégier la voie du dialogue et non celle des armes, dans le règlement de la crise qui secoue notre pays.

Ce cessez-le-feu unilatéral immédiat a aussi des raisons humanitaires. Il permettra, j’en suis persuadé, à nos concitoyens des zones occupées par la CPC et les autres groupes armés,  d’accéder à l’aide humanitaire, aux services sociaux de base, de circuler et de vaquer librement à leurs occupations quotidiennes.

Ce cessez-le-feu vise également à protéger la population contre les violences aveugles, faciliter le dialogue républicain en cours d’organisation et la mise en œuvre de la feuille de route conjointe de Luanda.

Je tiens à préciser que le cessez-le-feu immédiat ne fait pas obstacle à l’exercice par nos forces de sécurité intérieure de leurs missions régaliennes, notamment le maintien de l’ordre public et la restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire.

Aussi, le cessez-le-feu ne fait pas obstacle à l’exercice de la légitime défense par les Forces de défense et de sécurité, chargées de protéger l’intégrité du territoire national et les institutions de la République contre toute forme de menaces.

Le cessez-le-feu ne fait pas obstacle non plus à l’exercice, par la MINUSCA, de son mandat.

Enfin, le cessez-le-feu ne fait pas obstacle à l’administration de la justice.

J’appelle les leaders de la CPC et les représentants désignés et le Gouvernement à prendre toutes les dispositions nécessaires pour le cantonnement, dans des meilleurs délais, des ex-combattants de la CPC.

J’invite naturellement les leaders de la CPC à respecter enfin leur parole donnée et de donner la chance à la paix, à la sécurité et au vivre ensemble, gage d’un développement socio-économique de notre pays.

Pour donner une chance à la paix, j’ai également mis en place un Comité d’organisation du Dialogue républicain qui travaille d’arrache-pied pour la tenue dudit dialogue.

La crise, vous le savez, n’est pas seulement sécuritaire ; elle est aussi politique ; elle est souvent alimentée par des messages de haine, des manipulations, des désinformations, voire par l’absence de confiance et d’amour réciproques entre les acteurs politiques du pays.

J’ai la conviction que le Dialogue républicain, organisé dans le cadre de la Constitution et des lois de la République, aboutira enfin à l’identification des principaux maux qui gangrènent notre pays et à la décrispation totale de la situation politique sécuritaire du pays.

Enfin, il n’est pas tard de faire la paix, et le fondement d’une paix solide et permanente est la justice ; la justice pour ceux qui continuent de vivre la tragédie provoquée par la perte des êtres chers.

J’exhorte la communauté internationale dont le soutien ne nous a jamais fait défaut, à accompagner le Gouvernement dans la mise en œuvre de la feuille de route conjointe de Luanda.

En terminant mon message, je remercie tous les Etats membres de la CIRGL et de la CEEAC pour leur soutien sans cesse renouvelé, au processus de paix en République Centrafricaine.

Je ne doute pas qu’ils continueront à nous accompagner dans la mise en œuvre de la feuille de route conjointe.

J’en appelle, mes Chers Compatriotes, à votre vigilance et surtout à votre patriotisme pour surmonter les douleurs, les déchirements et aller au dialogue républicain pour sortir notre pays de la situation dans laquelle nous l’avons collectivement plongé.

Que Dieu bénisse la République Centrafricaine et son peuple !

Je vous remercie.

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15 octobre 2021 5 15 /10 /octobre /2021 12:40
« René Maran, le premier Goncourt noir » : un précurseur méconnu de la négritude
« René Maran, le premier Goncourt noir » : un précurseur méconnu de la négritude
« René Maran, le premier Goncourt noir » : un précurseur méconnu de la négritude
« René Maran, le premier Goncourt noir » : un précurseur méconnu de la négritude

Lu pour vous

 

« René Maran, le premier Goncourt noir », sur France 3 : un précurseur méconnu de la négritude

https://www.lemonde.fr/ 14 oct 2021 Par Philippe-Jean Catinchi

Le documentaire de Fabrice Gardel et Mathieu Weschler rappelle le scandale que provoqua, en 1921, l’attribution du prestigieux prix littéraire à « Batouala », livre de l’auteur antillais.

Qui connaît René Maran ? Albin Michel, et c’est heureux, car l’homme mérite qu’on le commémore. Cent ans après sa parution initiale, l’éditeur remet en vente, augmenté d’une préface d’Amin Maalouf, son premier roman, Batouala (272 p., 17,90 €), couronné le 14 décembre 1921 par le prestigieux prix Goncourt. Un événement, car c’est la première fois qu’apparaît au palmarès de l’Académie un écrivain noir.

Enfant, René Maran, né à Fort-de-France d’une famille guyanaise en novembre 1887, placé en internat à Talence (Gironde) par son père administrateur colonial, conjure sa solitude dans les livres. Il se veut Rimbaud et adopte Marc Aurèle comme maître à penser. Il se lie d’amitié avec un autre exilé, le Guyanais Félix Eboué (1884-1944), puis, plus tard à Paris, avec l’écrivain Manoël Gahisto (1878-1948), qui jouera un rôle capital dans l’édition de Batouala – c’est lui qui apporte le manuscrit à l’écrivain Henri de Régnier pour qu’il soit édité, puis le livre chez les Goncourt en vue du prix –, il en est remercié, dédicataire du roman.

Lire aussi  Le souvenir perdu de René Maran, premier Goncourt noir

S’il publie dès 1909 quelques poèmes dans une revue lilloise, repris en recueil, René Maran se consacre dès 1912, sur ses traces de son père, à l’administration d’outre-mer en Afrique centrale, où il espère prolonger l’action civilisatrice de son héros Savorgnan de Brazza (1852-1905), fort de l’enseignement des Lumières. Il découvre l’indignité ordinaire des colons en place, ignares, arrogants et cruels, qui s’abîment dans l’alcool et l’inaction. Lui dont les idéaux se fissurent constate qu’il n’a pas sa place, rejeté des uns comme administrateur colonial noir d’une autorité blanche, des autres par un racisme primaire.

Préface abrupte

Ne reste que la littérature pour s’inventer une place. Maran mettra six ans à traduire en un « véritable roman nègre » (sous-titre de Batouala) ce qu’il avait « là-bas entendu, à y décrire ce qu’[il avait] vu ». On imagine le ton et la crudité du constat qui, s’il ne dénonce pas le fait colonial, en épingle sans aménité les abus, les dysfonctionnements et la philosophie dévoyée.

Quand, contre toute attente, le roman est couronné par le prix Goncourt, en 1921, c’est la stupeur. Loin des lauriers récoltés par Henri Barbusse (1916 pour Le Feu), Georges Duhamel (Civilisation, en 1918) ou Marcel Proust (A l’ombre des jeunes filles en fleurs, en 1919), le sacre de Batouala, qui a distancé Pierre Mac Orlan (La Cavalière Elsa) et ne l’a emporté que grâce à la voix double du président Gustave Geffroy sur Jacques Chardonne (L’Epithalame), est déjà un choc.

Lire aussi  René Maran, l'éveilleur des consciences

Mais la préface abrupte du roman primé crée un scandale retentissant. Taxé de mensonge, Maran est sommé de démissionner pour ce coup bas porté à l’investissement colonial. S’il abandonne de lui-même son poste en 1924 pour se consacrer à son œuvre littéraire, il a semé une graine utile, à lire les témoignages à venir d’André Gide, allant au Congo puis au Tchad, et d’Albert Londres voyageant du Sénégal au Congo.

Reste que si Césaire et Senghor, pères de la « négritude », reconnaîtront leur dette envers Maran, le Martiniquais Frantz Fanon critiquera, en 1952, un engagement qu’il trouve trop frileux. Et quand Maran meurt, en 1960, au moment où l’empire s’effondre, il est déjà oublié. Le sage documentaire répare ce dommage même si lui aussi, en déplorant qu’on ne s’intéresse pas à l’ensemble de l’œuvre de Maran, n’en dit mot. Dommage.

René Maran, le premier Goncourt noir, documentaire de Fabrice Gardel et Mathieu Weschler (Fr., 2021,52 min). France 3 et La1ere.fr, offre numérique outre-mer de France Télévisions.

Philippe-Jean Catinchi

 

 

1921-2021 : cent ans après, hommage à René Maran, ce Guyanais, premier Goncourt noir

https://la1ere.francetvinfo.fr/

René Maran est un des plus grands auteurs guyanais mais reste souvent méconnu du grand public. Ce fonctionnaire de l’administration coloniale a reçu en 1921 le prix Goncourt pour son roman Batouala. 100 plus tard, la Guyane lui rend hommage.

Jocelyne Helgoualch/MCT  Publié le 27 mars 2021 à 14h27, mis à jour le 28 mars 2021 à 06h08

Civilisation, civilisation, orgueil des européens et leurs charniers d’innocents ….

Extrait du roman Batouala de l’auteur guyanais René Maran. Un jeune écrivain de 34 ans qui en 1921 reçoit le prix Goncourt pour cette œuvre Batouala. Un récit critique sur le racisme colonial. Cette exposition à la Maison des cultures et mémoires de Guyane rend hommage à l’écrivain.

C'est l'époque où existait le racisme scientifique. Les scientifiques estimaient que la race blanche est supérieure à la race noire. Les personnages comme René Maran ont eu à cœur de prouver le contraire et l'ont chèrement payé.  

Un homme traqué par l'administration

René Maran, fonctionnaire de l’administration coloniale verra en effet sa vie bouleversée après la parution de Batouala.

Il a eu le prix Goncourt en 1921, nous sommes dans le centenaire. Nous cherchons à mieux le faire connaitre. Il est le premier Noir à avoir un tel prix littéraire au moment où il était administrateur colonial. Cela a été très dur pour lui, il a du quitter son poste.  

Une fusée de mots

Le concours de poésie "Le temps des poètes" avait choisi pour cette année 2021 de décerner un prix "Ecrire à la façon de René Maran". C’est cette jeune femme, Nitza Cavalier agée de 23 ans, étudiante en lettres à l’université de Guyane qui a remporté ce prix pour son poème "Une fusée de mots".

Pour moi au départ écrire à la façon de René Maran c'est écrire les mots qui nous traversent en fonction de notre environnement, de notre société. Du coup j'ai observé le monde, les afro-descendants...J'ai décidé d'écrire en conceptualisant son époque avec mon époque et essayer de voir ce qui a changé. J'ai évoqué notamment l'esclavage, qui existe toujours et qui porte le nom d'esclavage moderne. 

Nitza Cavalier lauréate du concours catégorie «Ecrire à la façon de René Maran »

Maran est considéré comme un précurseur du mouvement de la négritude. René Maran se voulait et revendiquait être avant tout un homme pareil aux autres.

 

 

L'histoire de René Maran, le premier Goncourt Noir, le 14 octobre sur le Portail Outre-Mer La 1ère et France 3

MEGAZAP Rédigé le Jeudi 14 Octobre 2021 à 13:40 |

À l’occasion du 100e anniversaire du « premier prix Goncourt noir », France 3 et le Portail Outre-Mer La 1ère proposeront ce soir, un documentaire inédit de Fabrice Gardel, Mathieu Weschler et assistés d’Alexia Klingler qui nous fait redécouvrir une grande figure de la littérature, René Maran. D’origine martinico-guyanaise, il est aujourd’hui un nom trop oublié. Pourtant, la publication de son roman Batouala a provoqué un scandale énorme en 1921…

René Maran a marqué son temps, laissé une trace indélébile dans l’histoire littéraire et politique de la Guyane, des Antilles et plus globalement de la France.

En 1921, son roman Batouala provoque un scandale. Pour la première fois, un auteur raconte sans fard la réalité du système colonial. René Maran écrit : « Civilisation, civilisation, orgueil des Européens, et leur charnier d’innocents. Tu bâtis ton royaume sur des cadavres. Tu es la force qui prime le droit. Tu n’es pas un flambeau, mais un incendie. »

Administrateur colonial à Fort-Archambault, en Oubangui-Chari (ancien Tchad), ce poste lui a permis d’observer, au plus près, pendant des années, la façon dont les colonisés étaient traités. Il sera le premier, avant Voyage au Congo d’André Gide en 1927 et Terre d’ébène d’Albert Londres en 1929, à regarder cette réalité en face.

La sortie de ce livre provoque une déflagration. C’est la première fois, depuis la création du prix Goncourt en 1903, qu’un homme noir reçoit cette distinction pour un livre mettant en cause l’attitude de la France.

Ce documentaire montre à quel point René Maran a été un pionnier et une référence pour des intellectuels tels que Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire, Félix Éboué — dont il était très ami. Son écriture a aussi été admirée par André Gide, considéré à l’époque comme le pape des lettres françaises.

À travers des témoignages inédits, notamment des académiciens Dany Laferrière et Amin Maalouf, le film raconte les désillusions de cet intellectuel et montre la réalité du système colonial. Le petit-fils de René Maran, Bernard Michel, ouvre également, pour la première fois, l’ensemble de ses archives personnelles riches en photos, lettres et manuscrits.

René Maran fut au centre des débats, parfois acharnés, autour du concept de négritude. Il a lui-même critiqué cette notion, mais certains lui en attribuent la paternité. À l’heure de Black Lives Matter, la question est plus passionnante que jamais...

En parallèle de ce documentaire, retrouvez la série de podcasts inédits Maran&moi, sélection de textes de René Maran lus et commentés par des personnalités du monde des arts et des lettres.

Le documentaire sera à voir le mercredi 6 octobre dés 21h10 sur Guadeloupe La 1ère, jeudi 14 octobre à 18h00 (Horaire Métropole, ndlr) en avant-première sur La1ere.fr , l'offre numérique Outre-mer de France Télévisions, sur France 3 à 23h45 dans la case La ligne bleue Outre-mer, et prochainement sur Culturebox.

 

CULTURE

René Maran, le premier Goncourt noir

https://www.franceguyane.fr/   FXG Jeudi 23 Septembre 2021 - 06h41

A l’occasion du centenaire du prix Goncourt de René Maran, Albin Michel réédite Batouala et France télévisions lui consacre un documentaire. 

Le 14 décembre 1921, l’académie Goncourt plaçait au coude à coude L'Épithalame de Jacques Chardonne et Batouala de René Maran. La voix du président du jury compte double et il a choisi Maran, faisant de cet inconnu le lauréat du prix Goncourt. Non seulement, il est inconnu, mais il est absent puisque retenu à son poste d’administrateur colonial en Oubangui-Chari (aujourd’hui le Tchad) et en plus il est Guyanais.

« C’est la première fois que les Noirs jouent et gagnent », écrit le Petit-Parisien. Voilà la polémique lancée…Ainsi démarre le film de Fabrice Gardel et Matthieu Weschler, intitulé René Maran, le premier Goncourt noir que diffuse France Télévision à l’occasion du centenaire de ce roman et de son prix. Pour narrer l’histoire ce Guyanais né le 5 novembre 1887 à Fort-de-France (où son père est administrateur colonial), les réalisateurs sont allés chercher une compatriote de l’écrivain en la personne de la comédienne Stana Roumillac.

Le petit René a quitté très tôt la Martinique pour suivre son père en Afrique équatoriale française où il va rester jusqu’à l’âge de 7 ans. Puis, c’est le pensionnat à Bordeaux et le petit lycée de Talence. On l’appelle Boule de suif, Chocolat, Café au lait, Boule neige.

« J’en lançais, j’en recevais », donne à entendre la voix de celui qui va vite tomber amoureux des mots. Il ne voit ses parents qu’une fois tous les deux ans et c’est un prof de latin qui va lui donner le goût d’écrire. « J’étais un implanté souffrant d’exil intérieur » … Au lycée Montaigne à Paris, il rencontre le jeune Félix Éboué avec lequel il jouera la finale 1905 du championnat de France de rugby. A 20 ans, il publie son premier recueil de poèmes et se lie avec le déjà écrivain Manoel Gahisto. Deux ans plus tard, le voilà fonctionnaire colonial à Fort-Archambault, aujourd’hui Sahr au sud du Tchad. Il y découvre, effaré, le comportement du colon blanc : alcool, sexe, déchéance et domination. Un comportement qu’il ne juge « pas à la hauteur de la France », selon Françoise Simasotchi-Brones, universitaire consultante dans le film comme Romuald Fonkoua et Daniel Maximin qui éclairent les questionnements de René Maran, « ce Noir représentant le pouvoir colonial ».

Il entame l’écriture de Batouala en 1912. Batouala, grand chef du pays banda, excellent guerrier et chef religieux se méfie de Bissibi'ngui un concurrent qui cherche à séduire sa favorite Yassigui'ndja. Alors qu’il est à la chasse Batouala se voit porter un coup fatal par une panthère. Il agonise longuement et assiste impuissant à la dilapidation de ses biens ainsi qu’au départ de sa favorite s’enfuyant avec BissibinguiRené Maran met six ans à le finir, à le polir. Entretemps, la guerre de 14 a éclaté et il découvre ahuri la conscription de la force noire : « La France se déshonore en envoyant les tirailleurs au front »

Batouala est publié en 1921. Ce sont ses dix pages de préface qui choquent, dix pages d’une critique acerbe de la colonisation qui anticipent ce que ne fera André Gide que six ans plus tard avec le « Voyage au Congo ». Maran questionne déjà les enjeux de la négritude.

Découvre les zoos humains à l’exposition coloniale, il écrit : « Il n’y a pas de blancs, il n’y a pas de noirs, il n’y a que des hommes égaux »

Une posture qu’il gardera pendant l’occupation quand il refuse décrire pour les Allemands, quand il écrit au sujet des collabos : « 9/10e des gens de lettres s’apprêtent à devenir des esclaves bien payés. »

Après-guerre, Maran et sa femme se lient avec Ho Chi Minh, Césaire, Senghor... Il participe aux congres des écrivains noirs à Paris et à Rome. Car Maran est d’abord un écrivain. La polémique autour du prix Goncourt de Batouala a occulté le reste de son œuvre. C’est sans doute pour réparer cela que les auteurs du film sont allés chercher Amine Maalouf et Dany Laferrière de l’Académie française pour défendre leur confrère de l’académie Goncourt. « Car, conclut Dany Laferrière, un écrivain n’est pas noir, n’est pas blanc, c’est un écrivain ».

 

 

Centenaire de "Batouala" : Didier Decoin le président du prix Goncourt, évoque la mémoire de René Maran

https://la1ere.francetvinfo.fr/

En 1921, René Maran recevait pour son roman Batouala, le prestigieux prix Goncourt. Dans le cadre du centenaire, les initiatives sont nombreuses. Le président du prix Goncourt Didier Decoin s'est exprimé sur cet événement littéraire dans un film actuellement en tournage.

Marie-Claude Thébia  Publié le 5 juillet 2021 à 15h50, mis à jour le 5 juillet 2021 à 18h23

En 1921, René Maran recevait pour son roman Batouala, le prestigieux prix Goncourt. Dans le cadre du centenaire, de nombreuses commémorations ont lieu dans toute la France et à l’étranger. Les initiatives pour faire revivre dans les mémoires, cet évènement littéraire sans précédent, sont nombreuses. Parmi elles, un film réalisé par Eric Moreau, de Barcha Bauer déjà auteur de « René Maran l’éveilleur de conscience » co-écrit avec Serge Patient. Il viendra s’ajouter à la longue liste d’événements, livres, magazines qui depuis janvier dernier évoquent la mémoire de René Maran, dans le cadre du centenaire qui lui est consacré. Le tournage a commencé par une rencontre avec le président du prix Goncourt Didier Decoin.

Dénonciation du colonialisme

René Maran avec le roman "Batouala" est le premier écrivain noir, guyanais à obtenir le prestigieux prix Goncourt. C’était en 1921. Un scandale dans les milieux littéraires de l’époque, peu habitués à reconnaître un "noir" pour la beauté de sa plume. "Batouala" est un roman à clé qui raconte l’Afrique au temps de la colonisation : "L’action se déroule en Oubangui-Chari (République Centrafricaine). Batouala est un chef de village sur le déclin. Il se raconte, décrit les mœurs de sa tribu et ses rapports avec le colonisateur". Aux débuts de sa carrière dans l’administration, René Maran est un fonctionnaire colonial zélé puis entre en rébellion. "Batouala" et le scandale qui s’ensuivit, sonneront le glas de sa carrière dans l’administration coloniale. René Maran est qualifié à l’époque par les journalistes "d’auteur exotique". La violente polémique le poursuivra jusqu’à la fin de sa vie. C’est cette histoire que raconte le film de Barsha Bauer.

Dans le prestigieux salon Goncourt

Ce tournage a permis d’aller sur les traces de l’auteur, en se rendant chez Drouant. Un lieu mythique, le prix Goncourt y est en effet décerné la première fois le 31 octobre 1914. L’académie compte dix membres qui se réunissent tous les premiers mardis du mois dans le salon Goncourt pour évoquer l’actualité littéraire. Didier Decoin est le président du concours litteraire depuis 2020.

Un choix contreversé

Le choix des 10, en cette année 1921 fait scandale. Manifestement " Batouala" est un enjeu pour les membres du jury.

Ils ont cru qu’ils se laissaient aller. Je n’en sais rien, je n’y étais pas. Ils se sont dits, on a fait un coup, et finalement ils ont choisi un très bon livre.

Didier Decoin président du prix Goncourt

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Published by Centrafrique-Presse.com
15 octobre 2021 5 15 /10 /octobre /2021 12:22
INVITÉ AFRIQUE SUR RFI : Président Faustin Archange TOUADERA
INVITÉ AFRIQUE SUR RFI : Président Faustin Archange TOUADERA

 

INVITÉ AFRIQUE

 

Touadéra: «J'ai dû faire appel à tous les moyens pour garantir la sécurité des Centrafricains»

https://www.rfi.fr/ 15/10/2021 - 06:54

Notre invité, ce vendredi 15 octobre 2021, est Faustin-Archange Touadéra, le président de la République centrafricaine. Alain Foka l’a rencontré à Bangui.

Alain Foka : La communauté internationale les évalue entre 800 et 2 000. L’ambassadeur russe, lui, parle de 535 instructeurs et Moscou reconnaît 1 135 soldats. La question russe revient en permanence lorsque l’on parle de la République Centrafricaine. Monsieur le président, est-ce qu’il y a des Russes en Centrafrique ? Et est-ce que ce sont des mercenaires ou des soldats russes ?

Faustin-Archange Touadéra Les Russes sont en Centrafrique. Ils sont venus nous appuyer. D’ailleurs, cela a commencé déjà par une notification du comité de sanctions des Nations unies, parce que je suis allé discuter avec le ministre [Sergueï] Lavrov, le ministre des Affaires étrangères de la Russie, pour justement lever leur véto sur la livraison des armes que la France devait nous fournir, des armes saisies au large de la Somalie. Et lors de ces discussions, le ministre Lavrov avait déjà dit que non, il ne pouvait pas, parce que les résolutions ne permettaient pas de le faire. Mais, par contre, vu que nous avons de bonnes relations et vu aussi mon plaidoyer, il consentait à nous fournir gracieusement des armes pour compenser cela. Et donc, il fallait aller au comité de sanctions puisque la République centrafricaine est sous embargo. Et c’est au comité de sanctions, puisque nous avons fait des demandes, évidemment je fais l’économie de tout…

Parce que nous n’avons malheureusement pas le temps…

Voilà. Là-bas, il y a eu des réserves parce que les armes que la fédération russe devait nous donner, disait-on que nos militaires ne savaient pas les utiliser. Ils ne savaient pas les utiliser parce que ce sont des armes de nouvelle génération. Et pour cela, pour lever ces réserves, il fallait les former, les former à l’utilisation de ces armes.

Ceux qui sont là ne sont pas que des instructeurs ? On les voit dans Bangui, on les voit dans le pays, on les voit sur le terrain…

Oui.

Ils participent aux combats…

Vous savez que fin décembre, la République centrafricaine devait faire face à la rébellion développée par l’ancien président [François] Bozizé, qui voulait empêcher les Centrafricains d’aller au vote. Et cette rébellion a poursuivi son action jusqu’à Bangui le 13 janvier pour déstabiliser les actions de la République. Nous étions obligés de faire appel à certains de nos partenaires…

Mais, pourquoi, il y avait Sangaris [opération militaire de l'armée français] sur place, il y avait la Minusca [Mission des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique]. Pourquoi ne s’être pas appuyé sur ceux qui étaient là depuis des années et qui ont sauvé déjà la capitale Bangui ?

C’est vrai, la Minusca est là. Nous avons développé des programmes et aujourd’hui, la paix devait revenir. Mais, cette situation, cette guerre qui s’est déclenchée. La CPC  [Coalition des patriotes pour le changement] prenait les villes de province et est arrivée aux portes de Bangui. La Minusca était là. Les règles d’engagement de la Minusca peut-être ne nous ont pas permis de pouvoir stopper…

Pour vous, la mission de la Minusca qui est le maintien de la paix ne correspond pas, c’est ça ?

Leurs règles d’engagement ne le permettaient pas de…

Dans le cas des Russes, eux vont au contact ?

Nous avons demandé à ce que certains pays avec qui nous avons des relations, des accords en matière de défense, de nous aider. Et c’est ainsi que le Rwanda l’a fait, et la fédération de Russie.

On ne va pas faire de langue de bois. Aujourd’hui, vous êtes fâché avec Paris. Et vous remplacez Paris par la Russie ?

Non, je ne suis pas fâché, non.

Vous n’êtes pas fâché avec Paris ? Comment expliquer alors ce retournement vers la Russie ?

La République centrafricaine aujourd’hui a besoin de paix. Le peuple centrafricain a besoin qu’on cherche la paix. Il y avait Sangaris qui était ici. Sangaris est partie. Il y a la Minusca. Aujourd’hui, on a travaillé pendant un certain temps et la paix commençait à revenir après l’accord de Bangui. Mais, cette rébellion [CPC] s’est développée et était en train de déstabiliser les institutions de la République. En tant que président de la République, que devais-je faire ? Laisser la CPC déstabiliser le pays ? J’ai dû faire appel à tous les moyens possibles pour garantir la sécurité des citoyens centrafricains et de ceux qui sont sur le territoire centrafricain.

Le président Emmanuel Macron vous présente comme un président otage, otage des mercenaires de Wagner.

(Rires)

Ici, en Centrafrique, ce sont les mercenaires de Wagner qui sont là ou ce sont les soldats russes ? Ceux qu’on voit ne sont pas des soldats. Est-ce que vous avez signé avec des mercenaires ou bien… Là par exemple, votre conseiller Valery Sakharov, est-ce qu’il est envoyé par la Russie ?

Vous êtes venu là. Est-ce que vous voyez que je suis un homme qui est pris en otage ? Non. J’ai des responsabilités vis-à-vis de mon peuple, ce peuple qui m’a élu. Aujourd’hui, le peuple demande la paix. Il faudrait que je fasse tout pour que la paix revienne.

Vous estimez que ceux qui étaient là jusque-là ne peuvent pas apporter la paix ?

Je vous ai dit que la Minusca qui était là, on a travaillé jusqu’aux accords de Khartoum signés ici [février 2019, accords entre le gouvernement centrafricain du président Faustin-Archange Touadéra et quatorze groupes armés centrafricains]. La paix commençait à revenir. Mais, il se trouve que la rébellion qui prenait les villes, qui tuait les gens avec des actions violentes, empêchait les gens d’aller voter, prenait des villes jusqu’à la porte de Bangui le 13 janvier. Est-ce que je dois croiser les bras, les laisser venir ? Non. Je pense que non.

Alors aujourd’hui, on sait très bien qu’il n’y a pas d’amitié entre les États, il n’y a que des intérêts et que si quelqu’un vient là, c’est qu’il a quelque chose à y gagner. Qu’avez-vous donné aux Russes pour qu’ils soient là ? Quelles sont les mines que vous avez livrées ? Est-ce que vous êtes en train de donner une partie du patrimoine du pays aux Russes pour défendre le pays ?

(Rires). Vous savez aujourd’hui, nous avons des accords de coopération. Nous mettons en œuvre ces accords de coopération. Aujourd’hui, le secteur, par exemple le secteur minier dont vous parlez, c’est un secteur qui est libéralisé. Si aujourd’hui, une société russe soit-elle présente ses documents…

Comme la société de Lobaye Invest…

Par exemple, qui remplissent les conditions…

Oui, mais là d’un coup, les Russes arrivent. Est-ce que ce n’est pas la contrepartie ? Qu’est-ce que vous leur avez donné ? Peut-être qu’il faudrait être clair là-dessus ? Qu’avez-vous donné aux Russes pour qu’ils vous soutiennent aujourd’hui ?

Je vous dis que dans ce contexte, ce n’est pas du donnant-donnant, dans ce sens-là. Mais aujourd’hui, si nous avons un partenariat avec la Russie, et dans ce contexte, la République centrafricaine doit également aussi dans ce cadre de coopération, travailler…

Donner des choses ?

Pas forcément donner, mais dans la mesure du possible essayer de tisser des liens de coopération dans le domaine économique, pour le développement, pour permettre aussi aux entreprises russes ou d’ailleurs de venir en Centrafrique.

Dans les combats qui se déroulent aujourd’hui sur le terrain, on a vu qu’il y a eu des exactions, exactions de la part des mercenaires russes. Vous dites : ce n’est pas des mercenaires…

Je n’ai pas signé quoi que ce soit avec Wagner. Moi, je me suis adressé aux autorités russes.

Donc, ce sont les autorités russes qui vous les ont envoyés alors ?

J’ai discuté avec le ministre des Affaires étrangères, monsieur Lavrov. Deuxièmement, je ne vois pas de Wagner ici.

Ceux qui sont dans les checkpoints, ce ne sont pas des soldats de Wagner ? Le ministre de la Justice Arnaud Djoubaye Abalene a reconnu l’autre jour qu’il y avait eu des exactions sur les populations. Ne craignez-vous pas la brutalité de ces Russes qui arrivent sur les populations, qui violent, qui tuent, en même temps que les Forces armées centrafricaines, les Faca ?

Non. Soyons clair sur cette situation. Quand il y a eu les informations concernant ces violations, moi j’ai donné des instructions. Le gouvernement centrafricain a ouvert une enquête pour vérifier. Il y a quelques jours ici, cette commission d’enquête a rendu son rapport. Et ce rapport doit être déposé au parquet pour que les investigations sur le plan juridique soient menées pour dégager les responsabilités.

Pensez-vous que demain, on va voir des Russes sanctionnés devant un tribunal ici en Centrafrique ?

La justice fait son travail. Et si vous retournez un peu en arrière dans ce pays, il y a eu des cas. Prenons le cas de Sangaris où il y a eu des cas d’abus sexuels. Aujourd’hui, c’est encore pendant. Au niveau de la Minusca, il y a eu des situations, des jugements. On attend des jugements.

Vous garantissez que ceux qui ont commis ces crimes seront punis ?

Et aujourd’hui, dans ce cas, si les choses sont avérées, bien entendu la justice conformément à la loi, aux réglementations en vigueur, ils seront punis. Mais, pour l’instant, on n’a pas encore dégagé les responsabilités. Aujourd’hui, il y a eu des allégations…

Mais vous reconnaissez quand même qu’il y a eu des exactions ? Il y a des témoignages...

Ce n’est pas le ministre de la Justice qui… Ce n’est pas un juge. Maintenant que nous avons le rapport, ce rapport doit être déposé au parquet pour que des enquêtes judiciaires soient engagées. Absolument. Et s’il y a une décision de justice, évidement…

Vous sanctionnerez…

Ils seront sanctionnés.

Comment expliquer que vous ayez été à New-York pour la levée de l’embargo, que huit ans après on ne lève pas l’embargo. Est-ce que parce que votre armée n’est pas prête ? Aujourd’hui, pourquoi on ne lève pas l’embargo pour que vous puissiez vous battre contre ces rébellions à armes égales ?

Cet embargo est injuste. Nous avons essuyé donc la rébellion en 2013 où toutes les infrastructures ont été détruites. Aujourd’hui, comment va-t-on combattre cette rébellion. Nous avons une rébellion qui est mieux armée que l’armée nationale. La rébellion continue de…

Frapper puisqu’elle reprend

De frapper. Comment peut-on respecter toutes ces conditions si la paix ne revient pas.

C’est peut-être pour cela que vous vous êtes tourné vers les Russes…

S’il n’y a pas la paix, comment nous pouvons respecter toutes ces conditions. Et pour qu’il y ait la paix, il faudrait que nous ayons notre armée, équipée, pour combattre et protéger la population, protéger les institutions de la République. On va attendre que ce soit la rébellion qui se réarme et qu’on ne contrôle pas, et qui vienne mener des actes de violence sur la population, et que l’armée nationale n’a rien. Je trouve que c’est quand même injuste.

On va terminer là-dessus monsieur le président, on reviendra vous voir si vous le permettez.

Bien sûr, vous êtes toujours les bienvenus.

Merci Monsieur le président d’avoir accepté de nous recevoir.

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14 octobre 2021 4 14 /10 /octobre /2021 16:09
Vladimir  Poutine pousse  ses  pions sur  l’échiquier africain
Vladimir  Poutine pousse  ses  pions sur  l’échiquier africain
Vladimir  Poutine pousse  ses  pions sur  l’échiquier africain

Lu pour vous

 

Dossier du Figaro

 

Wagner contre Sisyphe par Philippe Gelie

Editorial Le Figaro du 14 octobre 2021

On a en tête ces vieux films de barbouzes où des Occidentaux accablés de chaleur complotent avec des militaires africains sous des ventilateurs poussifs. La vérité d’aujourd’hui ne paraît pas si éloignée de ces clichés quand des mercenaires russes affidés à Poutine pointent leur nez au Mali pour y prendre des parts de marché aux premiers échos de tensions avec la France. Pour les soldats de fortune du groupe Wagner, c’est un nouveau filon à exploiter, à l’instar d’une dizaine d’autres sur le continent africain. Pour Moscou, qui tire les ficelles, c’est un moyen furtif et économique d’avancer ses pions sur ce terrain que l’URSS disputait déjà aux Européens. Pour les contingents français déployés au Sahel depuis 2013 contre Daech et al-Qaida, c’est avant tout une mission de Sisyphe où il n’y a rien à gagner, fors l’honneur, et où cinquante-sept des leurs ont perdu la vie. La France a trop de soucis au Mali pour ne pas voir d’un mauvais œil l’arrivée de ces mercenaires accusés d’exactions presque partout où ils sont passés, de l’Ukraine à la Syrie, de la Libye à la République centrafricaine. Alors que Paris cherche à redimensionner l’opération Barkhane en réduisant de moitié sa présence d’ici à 2023, il y a de quoi s’impatienter de l’inertie des dirigeants de Bamako, plus occupés à enchaîner les putschs militaires qu’à restaurer la présence de l’État dans les territoires abandonnés aux djihadistes. Pour avoir épinglé leur légitimité  « démocratiquement  nulle », Emmanuel Macron s’est encore fait des amis - la marque de sa diplomatie ces temps-ci. Mais la France a raison de dire que la présence de Wagner serait « incompatible » avec celle de nos soldats. La France a assez de soucis au Mali sans les mercenaires russes Imagine-t-on ceux-ci subir un jour les ordres d’un Russe qui se dirait dépositaire de l’autorité de la junte ? Peut-on croire qu’un millier de Rambo viendraient plus facilement à bout de cette guerre du désert ? Une armée cherche la victoire, un groupe privé veut une rente. À raison de 10 millions d’euros par mois, il ne manquerait plus que Wagner soit indirectement payé par l’aide occidentale, qui porte le Mali à bout de bras. Le choix est posé : eux ou nous.  ■

 

Après  la  Libye,  le  Soudan  ou  la  Centrafrique,  l’armée  privée  du  groupe  russe  Wagnera  des  visées  sur  le  Mali.  La  France,  qui  lutte  depuis  2013  contreles  djihadistes  à  travers l’opération  Barkhane,  tente  de  s’opposer  à  cette  ingérence  de  Moscou

Vladimir  Poutine pousse  ses  pions sur  l’échiquier africain Moscou  s’appuie  sur  les  mercenaires  du  groupe Wagner  pour  défendre  ses  intérêts,  en  Syrie, en  Libye,  en  Centrafrique  et  ailleurs  en  Afrique

 

Alain Barluet  @abarluet correspondant à moscou

APRÈS la Syrie, la Libye et la République centrafricaine (RCA), Moscou assume désormais sans complexe sa stratégie d’influence en Afrique. Prochain objectif : le Mali. Le 26 septembre, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, Sergueï Lavrov a confirmé que Bamako avait approché des « sociétés militaires  privées »  (SMP) russes pour former son armée et tenter d’accroître sa sécurité, menacée tous les jours par le djihadisme et l’instabilité. À New York, le chef de la diplomatie russe a certes affirmé que Moscou n’était en rien impliqué et n’a pas cité le groupe des mercenaires de Wagner – mais cette omission n’a trompé personne. On aura surtout retenu que, pour la première fois aussi nettement, le ministre russe a reconnu le rôle de ces soldats de fortune, qui seraient parrainés par Il y a Prigogine, un sulfureux homme d’affaires proche de Vladimir Poutine. Une « armée de l’ombre », même si elle est de moins en moins secrète, sur laquelle le pouvoir russe compte pour défendre ses intérêts, en Syrie, en Libye, en Centrafrique et ailleurs, sans qu’il soit officiellement mouillé dans ses opérations - “L’histoire des liens russes avec les pays africains est longue. (...) Il est grand temps que la Russie vienne au Mali ” Alexandre  Douguine, théoricien géopolitique russe et parfois ses exactions. En 2018, alors que Wagner s’implantait en RCA, sous couvert de protection du chef de l’État et d’activités minières, trois journalistes russes qui enquêtaient sur le groupe sont assassinés. Par des bandits, affirme Moscou. Mais les mercenaires sont fortement soupçonnés.

« Si je comprends bien, la France veut réduire significativement ses forces militaires qui devaient combattre les terroristes à Kidal dans le nord du pays  », commentait M. Lavrov à New York, il y a quelques semaines. Les Français « n’y sont pas arrivés et les terroristes continuent de régner dans la région », indiquait-il, égratignant au passage l’opération militaire française Barkhane qui combat les djihadistes depuis 2014. Cette posture russe sans faux semblants coïncide avec l’amorce d’un retrait militaire français – une réorganisation partielle et progressive, insiste Paris, qui dément vouloir quitter militairement le Sahel. Moscou n’en a pas moins interprété cette annonce comme un signal pour pousser ses pions au Sahel. Les pays européens ont jugé inacceptable une implication du groupe Wagner au Mali. Pour la France, il s’agit même d’une ligne rouge, susceptible de remettre en cause son engagement militaire et les relations avec son ancienne colonie. 

 

La France veut tout faire pour empêcher l’alliance avec Wagner Le pouvoir russe et ses mercenaires menacent l’ensemble du pré carré français en Afrique.

 

Isabelle lasserre @ilasserre

DÉCLARÉ « incompatible » avec le partenariat français, le projet d’alliance entre le gouvernement malien et la société russe Wagner, proche du Kremlin, mobilise depuis plusieurs semaines toutes les énergies de la diplomatie française. Paris essaie d’abord de faire pression sur les autorités russes. Christophe Bigot, le Monsieur Afrique du Quai d’Orsay, s’est rendu à Moscou le mois dernier. Emmanuel Bonne, le conseiller diplomatique du président, y était cette semaine. Des contacts ont aussi été établis avec les services de renseignements, notamment militaires (le GRU).

La France demande aux Russes de renoncer ou à défaut, au moins de ralentir leur projet d’alliance avec le gouvernement de transition malien, issu d’un double putsch. Pour l’instant sans véritable succès. À Moscou, les canaux officiels prétendent n’avoir aucune influence sur Wagner. Quant aux canaux officieux, ils préparent le déploiement des mercenaires pour combler le vide laissé par l’allégement de la force militaire française Barkhane, décidé l’été dernier par Emmanuel Macron.

Les pressions de la France, qui a décidé « de tout faire » pour empêcher ce partenariat, s’exercent également vis-à-vis du Mali. Elles se font en coopération avec l’Union européenne. Et avec les pays de la région, qui voient la menace djihadiste s’étendre dans toute la zone et redoutent un effondrement du Mali. Mais pour l’instant, la junte a refusé d’abandonner son projet de rapprochement avec Wagner. Les relations entre Paris et Bamako sont au plus bas. Le premier ministre Choguel Kokalla Maïga a récemment accusé la France d’« abandon en plein vol ».

À Bamako, on considère que le redéploiement de la force Barkhane, qui s’accompagne d’une réduction du nombre de soldats français dans le pays, crée un vide sécuritaire dangereux pour le pays. Alors que les défaillances et la corruption de l’État malien sont indirectement à l’origine des échecs de l’intervention… Si le vide est comblé par des mercenaires russes, le pacte qui lie le Mali à la France pourrait être rompu. « Ce sera un choix de défiance. La France est présente là-bas à l’invitation du Mali. Si la confiance est rompue, il sera difficile de continuer à coopérer » affirme une source proche du dossier.

Un tel choix aurait des conséquences sur le dispositif militaire français, notamment sur la force Takuba qui ne manquerait pas d’être désertée par les pays d’Europe centrale et orientale, très sensibles à la menace russe. « Le tournant russe de Bamako pourrait entraîner le recentrage de l’opération Barkhane sur le Niger, où les États-Unis disposent d’un important QG et fragiliser l’engagement de l’Union européenne et de ses États membres » écrit le spécialiste Jean Sylvestre Mongrenier dans un article pour le site Desk Russie.

L’arrivée de Wagner au Mali pourrait aussi entraîner des sanctions. Un instrument de prédation économique Pour convaincre les pays de la région, Paris rappelle que Wagner est d’abord un instrument de prédation économique qui pille les ressources locales avec la complicité de l’État russe, ne s’engage pas pour la stabilité et se livre à de nombreuses exactions. La France interroge aussi l’efficacité de la société de mercenaires, qui a par exemple échoué à lutter contre la filiale locale de Daech au Mozambique, qui devait être sa mission. « Le Mali est-il prêt à se couper du soutien international ? », interroge une source diplomatique.

Arrivés au pouvoir par effraction, les patrons de la junte malienne tenteront-ils de le garder avec l’aide de Wagner ? À ce stade, rien ne peut être exclu. Car au-delà d’un accord ponctuel entre deux pays, l’alliance entre Wagner et le Mali, si elle se concrétise, sert un projet géopolitique bien plus large. Depuis plusieurs années, la Russie consolide son influence en Afrique. Pressée par la communauté internationale de retirer ses forces de Libye, et notamment ses mercenaires, elle pourrait faire du Mali son nouveau point d’entrée au Sahel. De la Syrie à la Libye puis de la Libye au Mali : les mercenaires russes de Wagner se déplacent au fur et à mesure des fronts géopolitiques. Avec une grande souplesse et une forte capacité d’adaptation. Les Russes avaient déjà chassé la France de la République centrafricaine. Aujourd’hui ils menacent l’ensemble de son pré carré en Afrique. 

Au fur et à mesure que la Russie, mais aussi la Chine, consolident leur emprise sur le continent africain, Paris voit son influence s’y réduire. C’est aussi l’une des conséquences de l’échec des printemps arabes. Dix ans après, une vague russe s’est jetée sur la région pour s’en emparer. Elle projette aujourd’hui des métastases partout, encouragée par les revers et les retraits américains, notamment le dernier, celui d’Afghanistan. ■

 

« Être présent « à bas bruit » par le truchement d’un opérateur privé dans les « zones grises » des pays en crise ou en sortie de crise dans lesquelles la France a des intérêts» Le généra Castres, ancien Chef des opérations extérieures de la France

 

Les mercenaires, nouveaux adversaires dans les guerres hybrides


Nicolas Barotte  @NicolasBarotte 

LES SOLDATS français s’entraînent aussi à devoir mener la guerre contre les mercenaires. Sur le terrain militaire de Satory, près de Versailles, l’armée de terre présentait début octobre, le scénario d’un conflit « hybride » : dans un pays fictif, allié de la France, des « mercenaires conseillent les forces rebelles » d’une province en crise au profit d’un État voisin… Leur statut est mal identifié. Mais les affrontements avec ces forces, physiques et immatérielles, seront le prélude à un engagement de « haute intensité » avec la puissance adverse qui les manipule… La guerre hybride est la préoccupation du nouveau chef d’état-major des armées, le général Burkhard. Il entend adapter les forces françaises à cette nouvelle forme de compétition portée par des « proxys » : des mercenaires, des milices ou sociétés privés de sécurité. Autant d’adversaires qui ne sont pas des armées étatiques ni des groupes armés identifiés. « Le marché diversifié, opaque et profitable des services de combat et d’appui au combat privés constitue une menace pour les droits humains, la protection des civils, la paix et la stabilité en général », écrit l’ONU dans un rapport de juillet 2020. Si le droit international interdit formellement le recours au mercenariat dans les conflits, les vides et flous juridiques sont si nombreux que les mercenaires pullulent là où les États sont en faillite. « Ces intermédiaires sont utilisés pour peser à distance sur des conflits armés, cependant que leurs commanditaires, y compris des États, nient leur implication et cherchent à se dérober face à leurs responsabilités », lit-on. Dans les zones de crise, les armées étatiques ou les organisations nternationales ne sont pas les seules à intervenir. Des acteurs privés peuvent agir. Même la Chine s’y met pour sécuriser les points d’ancrage de ses « nouvelles routes de la soie » (BRI). « Les sociétés de sécurité privées chinoises soutiendront les calculs de l’Armée populaire de libération », lit-on dans une note de l’institut NBR sur la sécurisation de la BRI. L’Occident n’est pas absent non plus du sujet même si l’activité – discrète - de sociétés comme Academi (ex-BlackWater), GardaWorld, DAG, ou encore des françaises Amarante et Geos, est encadrée et limitée par exemple à la sécurisation d’emprises ou l’évacuation de personnels de zones de guerre. Mais Erik Prince, le fondateur de BlackWater, a été accusé en février d’avoir cherché à violer l’embargo contre la livraison d’armes en Libye dans le cadre d’une opération privée baptisée « Projet Opus ». L’exemple de la Centrafrique Depuis plusieurs années, la Libye est le théâtre de jeu des mercenaires du monde entier. Le dernier rapport de l’Inspecteur général du Pentagone, publié en novembre, en dénombrait « au moins 10 000 » dont 2 000 du groupe russe Wagner. En France, l’hypothèse de contacts entre Wagner et la junte militaire au pouvoir au Mali est une source de préoccupation au ministère des Armées, où l’on garde en tête l’exemple de la Centrafrique. En RCA, la France avait laissé le groupe prendre pied. « On a sous-estimé la situation et on n’a pas jugé utile de réagir. C’était une erreur », dit-on aujourd’hui au sein de l’état-major. Celui-ci assure n’avoir pour l’instant décelé aucune présence de mercenaires russes au Mali. La cohabitation entre l’armée française et les hommes de Wagner aux côtés des soldats maliens n’est pas acceptable pour Paris, qui a laissé planer l’hypothèse d’un départ accéléré. En attendant, l’armée cherche une parade contre ce type d’adversaire protéiforme. « La problématique de Wagner et des sociétés privées de sécurité n’est qu’un aspect du sujet. La question, ce sont les zones grises », explique le général Castres, ancien chef des opérations extérieures de la France, là où le droit est absent, où se développent les conflits hybrides. « Les pays occidentaux ne sont pas organisés pour y agir. La logique binaire du tout ou rien conduit souvent à laisser le champ libre à nos compétiteurs », regrette-t-il. « Dans ce nouveau far west des relations internationales, l’action directe, régalienne et revendiquée des États occidentaux est souvent disproportionnée en termes de coûts réputationnels, financiers, politiques et diplomatiques au regard des bénéfices escomptés », poursuit-il. « Et l’action “clandestine” des services ad hoc est insuffisamment globale et signifiante », observe l’officier. Pour pallier cette lacune, le général Castres prône – en suscitant parfois des irritations - la création d’une structure privée nouvelle. « Il s’agit pour notre pays de pouvoir être présent “à bas bruit” par le truchement d’un opérateur privé dans les “zones grises” des pays en crise ou en sortie de crise dans lesquelles la France a des intérêts. » Cette structure, dont le périmètre et les relations avec l’État seraient à préciser, ne conduirait pas des actions militaires mais serait capable d’assumer des missions de sécurité, de formation, de développement… Un format souple capable d’aller et venir au même rythme que ses concurrents. Un « proxy » français pour des compétitions hybrides. ■

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14 octobre 2021 4 14 /10 /octobre /2021 15:05
Nouvelles nationales sur RJDH
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Centrafrique : La tension toujours palpable à Bria après l’attaque de la position des FACA par des éléments de l’UPC

 Judicael Yongo  octobre 13, 2021 6:53

BRIA, le 13 Octobre 2021(RJDH) —La vie semble être calme à Bria, chef-lieu de la Haute-Kotto après l’attaque de la position des forces armées centrafricaines(FACA) à Gobolo, un quartier composé majoritairement de peuls. L’attaque a eu lieu le 11 octobre aux environs de 4h et est attribuée aux éléments armés peulhs proches de l’UPC. Selon des sources locales et de la Minusca, la tension est encore palpable car, les assaillants sont aux alentours de la ville.

Même si les activités tentent de reprendre progressivement dans la ville de Bria au Centre-est de la RCA, la psychose gagne les esprits des habitants toujours, « pour le moment, nous n’avons pas attendu des détonations d’armes comme c’est le cas du lundi 11 octobre où les éléments de l’UPC ont attaqué les positions des FACA. Ce qu’il y a de noter, c’est la psychose est palpable par ce que les éléments armés ne sont pas loin », a confié un notable qui a requis l’anonymat.

Dans une déclaration faite le 12 octobre 2021, le préfet de la Haute-Kotto, Evariste Binguinedji a condamné cette attaque,

« l’équipe mobile du DDR est depuis à Bria pour le programme de DDR. Des éléments dissidents de l’UPC qui ne sont pas favorables au programme ont assiégé le village Mbarou à PK 22 et sur l’axe Ippy. Bien qu’ils aient contourné la ville, mais la Minusca et les FACA ainsi que leurs alliés, ont riposté. La situation est maitrisée et je demande à la population d’être calme », a lancé le préfet de la Haute-Kotto.

Un habitant du quartier Gobolo joint au téléphone par le RJDH, a confirmé que les assaillants sont encore aux alentours de la ville. La Minusca et FACA appuyées par les Russes ont pu repousser ces éléments dissidents de l’UPC qui s’opposent au programme du DDR.

La Minusca lors de sa conférence de presse du mercredi 13 octobre a également confirmé le calme précaire dans la ville, car la psychose est encore palpable dans la ville.

RJDH.

 

Centrafrique : Des nouvelles infrastructures scolaires construites au Lycée de Miskine sur fonds de l’UE et l’AFD

 Judicael Yongo   octobre 13, 2021 6:48

BANGUI, le 13 octobre 21(RJDH) —De nouveaux bâtiments construits sur fonds de l’Union européenne et l’Agence française de développement(AFD) au Lycée de Miskine ont été remis aux autorités du pays ce 11 octobre 2021. Le coût des travaux s’élève à environ 1 750 000 000 F CFA.

C’est un établissement de 2500 m2 de bâtiments de type R+2, qui comporte trente salles de classe, d’un bloc administratif, d’une bibliothèque et une médiathèque. Douze toilettes externes, cinq toilettes internes, deux airs sportifs de football, Basket bal, Handball et le Volley Ball, quatre paillotes en intérieur. La construction de ces infrastructures permet de désengorger au moins le Lycée de Miskine. C’est un des résultats du projet de reconstruction économique et social en milieu urbain (PRESU 1 et 2) financé par l’Union européenne à travers le Fonds Bekou et l’Agence française de développement.

Ces œuvres ont été réalisées par les entreprises Alizé Construction et La Semence BTP en Centrafrique et coût total est estimé à 1 milliard 750 millions de francs CFA.

Pour cette nouvelle rentrée scolaire, le Ministre de l’Education Nationale Aboubacar Moukadas Nour attire l’attention des responsables quant à ce qui concerne la gestion de cette infrastructure,

« c’est maintenant aux responsables de prendre soin de ce joyau qui est un modèle et mérite d’être dupliqué par les chaines nationales », a- lancé le Ministre de l’Education.

Anne Lindoua, Proviseure du Lycée de Miskine salue cette dynamique qui se crée en matière d’éducation en Centrafrique,

« je remercie l’Union Européenne, AGETIP-CAF et toutes les entreprises qui ont contribué pour la réhabilitation de cette infrastructure. Je lance également un vœu aux partenaires de nous construire un laboratoire et une salle d’informatique et au ministère de l’Education de nous créer d’autres séries comme la série B C et D ».

Des élèves promettent de bien protéger ce joyau. Cette promesse est faite par un des élèves Bissakounou Losky, en classe de terminale TA3 au lycée de Miskine, « je vais mettre en place une équipe de sécurité qui doit d’abord veiller sur ce nouveau bâtiment parce que c’est notre patrimoine pour ne pas que les élèves ne puissent pas vite gâter. Nous allons le faire afin de garantir un avenir meilleur à nos cadets qui viendront étudier après nous », exprime-t-il.

Avec la construction de cette nouvelle structure, les salles de classe peuvent contenir 10 000 élèves, indique Anne Lindoua, proviseure dudit lycée.  Le lycée de Miskine a été créé en 1965 et comptait environ 4000 élèves.

Sandra Cynthia Belly.

 

Centrafrique : Des dispositifs sécuritaires renforcés dans la capitale et ses alentours

 Judicael Yongo  octobre 12, 2021 1:01

BANGUI, le 12 octobre 2021 (RJDH)—Le dispositif sécuritaire s’est vu renforcé ces deux derniers jours à Bangui. L’on ignore encore les raisons, mais des supposées attaques seraient à l’origine de ce renforcement des effectifs des forces armées et de défense intérieure qui entre temps étaient en effectif restreint dans les points stratégiques.

De Pk 12 sortie nord de la capitale en passant par Gobongo et le carrefour du 4ème arrondissement de Bangui, l’effectif des forces, FACA et les FSI a été augmenté suite à des rumeurs d’une éventuelle attaque de Bangui.

Le constat est le même au rond-point, « Place des Nations-Unies », Avenue des Martyrs, l’effectif a augmenté avec des armes et chars installés le soir. Selon certaines sources, des patrouilles nocturnes, des contrôles des papiers et des fouilles s’effectuaient à des heures tardives.

D’autres éléments d’informations, indiquent que dans le secteur de Miskine, axe Aéroport Bangui-Mpoko, des check-points sont installés avec une présence renforcée des forces armées et de FSI.

A Poungoulo un  des quartiers proches de la résidence du Chef de l’Etat, est sous contrôle du Bataillon 7, une unité de forces armées créée et qui est très opérationnelle depuis le coup d’Etat manqué du 13 janvier 2021.

Toutes ces mesures prises par le gouvernement interviennent dans un contexte où des rumeurs d’une éventuelle attaque de la capitale par des éléments de la Coalition des patriotes pour le changement(CPC) courent ces derniers temps. Cette coalition a tenté en janvier 2021, de renverser le pouvoir de Bangui après la réélection de Faustin Archange Touadera contestée par l’opposition démocratique et d’autres leaders des groupes armés en Centrafrique.

La présidence de la République lors d’un point de presse a indiqué que le pays est en alerté et pourrait faire face à des éventualités. Presque tous les points stratégiques notamment, la Tribune officielle, la radio, le stade 20 000 places, les sorties Bimbo et Begoua et à côté d’Air France, des forces sont visibles.

Judicaël Yongo.

 

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14 octobre 2021 4 14 /10 /octobre /2021 13:45
 Le président centrafricain Touadéra évoque le retrait brutal des casques bleus gabonais

 

Gabon: le président centrafricain Touadéra évoque le retrait brutal des Gabonais de la Minusca

https://www.rfi.fr/ 14/10/2021 - 11:17 Avec notre correspondant à Libreville, Yves-Laurent Goma

Le numéro un centrafricain était attendu mardi, mais il est finalement arrivé le mercredi 13 octobre avec 24 heures de retard. L’avion affrété par le Gabon a connu des problèmes techniques. Il a donc regagné Bangui temporairement. Un média centrafricain avait évoqué une tentative d’assassinat ce que Faustin-Archange Touadéra a démenti dès son arrivée dans la capitale gabonaise où sa parole était plutôt attendue sur un autre sujet. 

Faustin-Archange Touadéra était très attendu sur la question du retrait brutal du contingent gabonais des casques bleus de son pays. Le 15 septembre dernier, l’ONU a décidé de retirer les 450 soldats gabonais suite à des allégations d’exploitation et d’abus sexuel.

« Nous sommes en droit d’en savoir un peu plus »

Faustin-Archange Touadéra s’est naturellement exprimé sur la question : « Évidemment, il y a ces allégations d’abus sexuels. Nous n’avons pas encore les éléments précis pour apprécier cela. Et nous avons écrit au représentant spécial, le secrétaire général des Nations unies, parce que, s’il y a des allégations, il faut quand même que les responsabilités soient dégagées, qu’i y ait des réparations pour les victimes. Puisque c’est quand même des Centrafricaines, nous sommes en droit d’en savoir un peu plus. »

Les militaires gabonais étaient présents en Centrafrique depuis 25 ans, ils ont intégré ensuite les rangs de la Minusca en avril 2014 quand l’ONU a déployé cette mission qui consistait à mettre fin à la sanglante guerre civile. Faustin-Archange Touadéra n’a pas précisé l’éventuel retour des militaires gabonais dans son pays.

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14 octobre 2021 4 14 /10 /octobre /2021 13:37
CPI: clôture de l'audience de confirmation des charges du Seleka Mahamat Kani
CPI: clôture de l'audience de confirmation des charges du Seleka Mahamat Kani

 

CPI: clôture de l'audience de confirmation des charges dans l'affaire Mahamat Saïd Abdel Kani

https://www.rfi.fr/ 14/10/2021 - 14:23

Cet ancien commandant Séléka est soupçonné de crimes de guerre et crimes contre l'humanité en Centrafrique en 2013. Des faits qu'il aurait commis alors qu'il était successivement à la tête d'organismes de sécurité importants. Chacune des parties a repris une dernière fois la parole pour donner leurs arguments.

L'accusation a demandé à la Cour de valider les charges contre Mahamat Saïd Abdel Kani, une position partagée par la représentante des victimes. Au contraire, la défense d'Abdel Kani à appeler à ne pas confirmer les charges. Selon l'avocate : ce dossier met en avant des faits qui ne relèvent pas de juridictions pénales internationales. Elle a tenté de démontrer que les éléments présentés par l'accusation ne sont pas suffisants pour justifier que le dossier soit jugé.

Ancien commandant de la Séléka, Mahamat Saïd Abdel Kani aurait personnellement commis ces crimes ou les aurait ordonné ou encouragé selon le procureur de la CPI. Des faits commis à l'encontre de personnes favorables à l'ancien président François Bozize, chassé du pouvoir par la coalition armée. Le procureur a présenté cette semaine différents éléments, dont des photos du « trou ». La cellule qui se trouvait sous le bureau supposé d'Abdel Kani à l'époque, où une partie des faits auraient eu lieu.

La Cour dispose désormais de 60 jours pour rendre sa décision : confirmer les charges et ouvrir la voie à un procès, refuser de confirmer les charges et mettre un terme aux procédures contre Abdel Kani. Une troisième voie est aussi possible :  ajourner l'audience et demander au Procureur d'apporter de nouvelles preuves ou de modifier les charges.

 

 

Centrafrique : la CPI conclut l’audience de confirmation des charges dans l’affaire Said

Aujourd’hui, 14 octobre 2021, l’audience de confirmation des charges dans l’affaire Le Procureur c. Mahamat Said Abdel Kani s’est achevée devant la Chambre préliminaire II de la Cour pénale internationale (CPI), composée du juge Rosario Salvatore Aitala (président), juge Antoine Kesia-Mbe Mindua et le juge Tomoko Akane.

Le but de l’audience de confirmation des charges est que les juges déterminent s’il existe ou non des preuves suffisantes pour établir des motifs substantiels de croire que le suspect a commis chacun des crimes reprochés. Si les charges sont confirmées, en tout ou en partie, l’affaire sera transférée à une Chambre de première instance, qui conduira la phase suivante de la procédure : le procès.

Après avoir entendu les plaidoiries du Procureur, du Représentant légal des victimes et de la Défense du 12 au 14 octobre 2021, les juges ont entendu leurs déclarations finales respectives et vont maintenant entamer leurs délibérations.

Conformément à la norme 53 du Règlement de la Cour, la Chambre préliminaire rend sa décision écrite dans les 60 jours suivant la date à laquelle l’audience de confirmation des charges se termine. La Chambre préliminaire peut alors : confirmer les charges pour lesquelles la Chambre a déterminé qu’il existe des preuves suffisantes et renvoyer le suspect devant une Chambre de première instance ; refuser de confirmer les charges pour lesquelles il a déterminé qu’il n’y a pas de preuves suffisantes et arrêter les procédures contre M. Said ; ajourner l’audience et demander au Procureur de fournir des éléments de preuve supplémentaires, de mener des enquêtes supplémentaires ou de modifier toute accusation pour laquelle les éléments de preuve présentés semblent établir qu’un crime autre que celui inculpé a été commis.

La Défense et le Procureur ne peuvent pas faire appel directement de cette décision. Cependant, ils peuvent demander à la Chambre préliminaire l’autorisation de faire appel.

Fond: M. Said, ressortissant de la République centrafricaine (RCA), né le 25 février 1970 à Bria, aurait été commandant de la Séléka et, à ce titre, il est soupçonné d’être responsable des crimes suivants qui auraient été commis à Bangui (RCA) en 2013: crimes contre l’humanité (emprisonnement ou autre privation grave de liberté ; torture ; persécution ; disparition forcée ; et autres actes inhumains) ; et, crimes de guerre (torture et traitements cruels).

M. Said est soupçonné d’avoir commis ces crimes conjointement avec d’autres et/ou par l’intermédiaire d’autres ou d’avoir ordonné, sollicité ou induit ces crimes ou d’avoir aidé, encouragé ou autrement aidé à commettre ces crimes ; ou contribué de toute autre manière à la commission de ces crimes.

Il a été remis à la CPI par les autorités centrafricaines le 24 janvier 2021, en vertu d’un mandat d’arrêt de la CPI délivré sous scellés le 7 janvier 2019. Sa première comparution devant la Cour a eu lieu les 28 et 29 janvier 2021.

CPI

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14 octobre 2021 4 14 /10 /octobre /2021 13:32
Centrafrique: l’insécurité refait surface dans certaines régions

 

https://www.radiondekeluka.org/ jeudi 14 octobre 2021 12:14

La situation sécuritaire devient de plus en plus inquiétante dans certaines régions de la République centrafricaine. Des hommes armés sont signalés aux alentours de certaines villes stratégiques. La peur gagne les habitants qui craignent de nouvelles violences. De leur côté, les forces de défense et de sécurité s’activent.

Depuis près d’un mois, les groupes armés tentent de réactiver leur réseau dans certaines régions du Centre, de l’Est et du Sud-est de la République centrafricaine. Menant une guerre asymétrique, les éléments de l’Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC) multiplient des attaques éclaires contre des positions des forces nationales et leurs alliés dans les préfectures de la Ouaka, de la Haute Kotto et de la Basse Kotto. Les dernières en date, c’est l’attaque du quartier Gobolo à Bria le mardi 12 octobre et celle de la ville d’Ippy le lendemain. Toutes ces attaques ont été repoussées par l’armée et ses alliés russes appuyés par les casques-bleus de la Minusca.

Les civils particulièrement visés

Les civils sont particulièrement victimes d’exactions de ces hommes armés. Plusieurs cas d’assassinats, de vols à main armée, de tortures et d’enlèvement ont été enregistrés entre septembre et octobre dans les localités de Bambari, Ngakobo, Ippy, Alindao, Dimbi, Bossangoa, Batangafo, Bouca et Baoro. Selon plusieurs sources locales contactées par RNL, des hommes armés, membres de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), pullulent les périphéries des villes précitées. Cette présence empêche les habitants de vaquer à leurs occupations au de-là de 10 Km. A Alindao, par exemple, les habitants signalent la position des hommes de l’UPC à 5 Km, précisément dans le village Nguérémbassa. Dans le centre de la ville, c’est la peur et l’incertitude. Par crainte de nouvelles violences, des centaines de personnes ont regagné les sites des déplacés.

L’inquiétude n’épargne pas la capitale

Ce tableau inquiétant n’épargne pas la capitale Bangui. Des rumeurs de la présence d’hommes armés à la périphérie plongent la ville dans l’inquiétude. Face à cette situation, les forces de défense et de sécurité, leurs alliés et la Minusca sont en alerte. Des opérations de fouilles sont lancées dans plusieurs secteurs proches de Bangui tandis qu’à l’intérieur du pays, les forces multiplient les patrouilles et mènent des arrestations.

Ce climat tendu intervient au moment où les autorités centrafricaines s’activent dans la préparation du prochain dialogue républicain annoncé sans les groupes armés.

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14 octobre 2021 4 14 /10 /octobre /2021 13:02
Dans le Cher, l'ancien château de Jean-Bedel Bokassa est en vente
Dans le Cher, l'ancien château de Jean-Bedel Bokassa est en vente

Lu pour vous

 

Dans le Cher, l'ancien château de Jean-Bedel Bokassa est en vente pour 8,8 millions d'euros

https://france3-regions.francetvinfo.fr/  Publié le 12/10/2021 à 15h32 Mis à jour le 12/10/2021 à 16h19

Le château de Saint-Hubert à Neuvy-sur-Barangeon dans le Cher, également appelé le château du Grand Chavanon est en vente. Il est connu pour avoir appartenu à Jean-Bedel Bokassa, ancien empereur de Centrafrique, ainsi qu'au Front National.

Le château aux 52 pièces et aux 18 chambres se trouve en pleine Sologne sur la commune de Neuvy-sur-Barangeon dans le Cher, entre Vierzon (Cher) et Salbris (Loir-et-Cher). 

Le château de Saint-Hubert repose sur un territoire de 41 hectares

Neuvy-sur-Barangeon est une petite bourgade de 1280 habitants, située en pleine Sologne, pays de la chasse. La vie y est d'ordinaire plutôt tranquille, à une exception près. Sur la commune se trouve le château de Saint-Hubert, une immense propriété de 41 hectares, édifiée en 1893 à la demande du Marquis de Bozas par l’architecte Albert Thomas. Le château est notamment connu pour les frasques de certains de ses anciens propriétaires.

Mis en vente à 8,8 millions d'euros

Ses derniers propriétaires, une famille germano-brésilienne, l'ont acquis en 2011 pour trois millions d'euros. Aujourd'hui, après de nombreuses rénovations, il est mis en vente pour 8,8 millions d'euros. Marie-Pierre Cassard, maire de Neuvy-sur-Barangeon n'était pas au courant de cette vente. 

"C'est un château qui change souvent de propriétaire", explique madame la maire. "Ça me fait de la peine de voir le patrimoine passer de main en main et c'est dommage parce qu'il a eu une vie avant". 

À 8,8 millions d'euros, la commune ne peut bien entendu pas s'offrir ce joyau patrimonial, mais Marie-Pierre Cassard espère qu'un relais château ou un restaurant gastronomique viendront s'installer dans ces mûrs. "Ça amènerait de la vie dans le village", confie cette dernière. Le château est mis en vente par l'agence immobilière Coldwell Banker Leading, spécialisée dans l'immobilier de prestige.

Le château faisait partie du lot acheté par Bernard Tapie à Jean-Bedel Bokassa

Le château du Grand Chavanon a été acquis dans les années 1970 par Bokassa, à l'époque empereur de Centrafrique. En 1979, alors que Bokassa est détrôné quelques semaines plus tôt, l'homme d'affaires Bernard Tapie, âgé de 36 ans, convainc Bokassa de lui vendre ses sept châteaux (dont celui de Neuvy-sur-Barangeon) et hôtels situés en France, en offrant 10 % de la valeur réelle. Le 10 décembre 1981, le tribunal civil de Paris annule la vente, mais Bernard Tapie se fait ainsi connaître du monde. 

Une histoire avec l'extrême droite

De 1986 à 1995, Bokassa loue la propriété au Cercle National des Combattants, une organisation d'extrême droite proche du Front National dirigée par Roger Holeindre. Le Cercle acquiert le château en 1995 et accueille en camps d'été, les cadets de France et d'Europe, des scoots catholiques et conservateurs. Dans les années 2000, des camps sont organisés pour les jeunes du Front National. Jean-Marie Le Pen y fait également quelques apparitions. 

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13 octobre 2021 3 13 /10 /octobre /2021 23:24
L’homme d’affaire congolais Lucien Ebata mis en examen à Paris
L’homme d’affaire congolais Lucien Ebata mis en examen à Paris

 

L’homme d’affaire congolais Lucien Ebata mis en examen à Paris

https://www.rfi.fr/ 13/10/2021 - 03:25

On en sait un peu plus sur la mise en examen d’un homme d’affaire congolais, conseiller du président Denis Sassou-Nguesso. Lucien Ebata a été mis en examen jeudi dernier par un juge d’instruction du Parquet national financier de Paris. Une institution judiciaire chargé de traquer la grande délinquance économique et financière. Homme d’affaire, patron d’une société de trading Orion Group, il est également présenté comme un conseiller spécial du président congolais.   

A l’issue d’une garde à vue de 48h, Lucien Ebata a été présenté à un juge d’instruction jeudi dernier et mis en examen. Trois chefs d’inculpation sont retenus contre lui : manquement à l’obligation de déclaration de capitaux, blanchiment d’argent et corruption active.

A l’origine de l’enquête, l’homme d’affaire aurait été interpelé en janvier 2012 dans un aéroport parisien. Selon des médias, il transportait 182 000 euros en espèce, non déclarés lors de son passage en douane.

Les enquêteurs se seraient ensuite intéressés à des transferts d’importante sommes d’argents entre Monaco et la France.

Pour l’avocat de Lucien Ebata, il s’agit de faits anciens, principalement des manquements à l’obligation de déclarer des capitaux qui, dans certains cas, ne sont pas imputables à son client, mais à ses salariés ajoute-t-il.

Son client n’a été intercepté qu’une seule fois en possession de 30 000 euros non déclarée, selon son avocat, qui plaide l’oubli. Maitre Vey tient à rappeler que la semaine dernière son client se serait présenté de lui-même à une convocation de la justice française

Une information judiciaire est en cours pour la période allant de 2009 à 2020. L’homme d’affaire quant à lui est ressorti libre. Il n’est pas sous le coup d’une interdiction de sortie du territoire précise encore son avocat. 

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