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19 octobre 2021 2 19 /10 /octobre /2021 23:22
Allocutions au Conseil de sécurité de l'ONU

 

INTERVENTION DE MME NATHALIE BROADHURST,
REPRESENTANTE PERMANENTE ADJOINTE DE LA FRANCE

AUPRES DES NATIONS UNIES, CHARGÉE D’AFFAIRES A.I. AU CONSEIL DE SECURITE

New York, le 18 octobre 2021

Thank you Mr President,

Monsieur le Président,

Je remercie le Représentant spécial, le Commissaire Paix et sécurité de l’Union africaine, le Chef de la délégation de l’Union européenne et Madame Pamela Audrey Derom, représentante de la société civile, pour leurs interventions.

Je salue également la participation à cette réunion aujourd’hui du Président Faustin-Archange Touadéra, ce au lendemain de l’annonce qu’il a faite le 15 octobre d’un cessez-le-feu immédiat en RCA.

La France salue cette annonce, résultat, comme nous le savons, des efforts déployés depuis plusieurs mois par les Etats de la sous-région, et en particulier par l’Angola et le Rwanda.

Il s’agit d’un signal extrêmement encourageant qui, s’il est suivi d’effet, permettra à la RCA, avec le soutien de la communauté internationale, de reprendre son chemin vers la stabilité et vers le développement.

Le plus dur reste toutefois à faire car bien sûr toutes les parties devront pleinement le respecter. La France appelle ainsi tous les groupes armés, les forces armées centrafricaines et l’ensemble des autres forces présentes en RCA à faire immédiatement taire les armes.

La France se tient prête à proposer au Conseil de sécurité de nouvelles sanctions individuelles à l’encontre de ceux qui se rendraient coupables de violations du cessez-le-feu.

La communauté internationale aura un rôle important à jouer pour garantir le respect du cessez-le-feu. La MINUSCA devra y prendre pleinement part, en utilisant tous les moyens que lui confère son mandat, en lien avec la médiation régionale, en exerçant ses bons offices, en facilitant le dialogue entre les parties au conflit. Je saisis cette occasion pour vous remercier, Monsieur le Représentant spécial, pour votre engagement pour la réconciliation en RCA.

Monsieur le Président,

Avec ce cessez-le-feu, le moment du dialogue de paix doit désormais succéder à celui des armes.

Ce dialogue, qui doit être sincère, inclusif, nécessite en premier lieu l’arrêt définitif et immédiat des violences qui sont commises à l’encontre des populations civiles. C’est la clef pour la réconciliation en Centrafrique.

De ce point de vue, la présence de Wagner en Centrafrique est profondément déstabilisante. Elle constitue un facteur de guerre et non pas un facteur de paix. Les preuves s’accumulent sur les exactions commises par ce groupe : les arrestations extrajudiciaires, les exécutions sommaires, les violences sexuelles et basées sur le genre, les menaces exercées contre des défenseurs des droits de l’Homme, les entraves à l’accès humanitaire. Tout cela est inacceptable et bien documenté dans le rapport du panel d’experts, dans le rapport conjoint de la MINUSCA et du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme et puis enfin dans le rapport du Secrétaire général que nous examinons aujourd’hui. Wagner profite de surcroît de sa position pour se livrer à une prédation organisée des ressources naturelles. Et c’est pourtant à l’économie centrafricaine que ces ressources devrait bénéficier.

J’appelle à cet égard à lever l’ambiguïté qui est entretenue par l’utilisation, dans l’ensemble des rapports des Nations Unies, de l’expression « autres personnels de sécurité » qui entretient la confusion. S’il s’agit des forces bilatérales qui ont été notifiées au comité de sanctions, alors l’Etat concerné doit assumer la pleine responsabilité des exactions commises. S’il s’agit des mercenaires de Wagner, leur présence n’a jamais été notifiée au comité de sanctions : et elle n’est pas conforme à l’embargo renouvelé par ce Conseil au mois de juillet dernier.

Dans le prolongement des déclarations du Ministre centrafricain de la Justice, le 1er octobre dernier, qui reconnait ces exactions, la France appelle les autorités centrafricaines à n’accorder aucune impunité à leurs auteurs, à les traduire rapidement en justice et plus largement à en tirer toutes les conséquences pour l’avenir de la Centrafrique, afin d’œuvrer à la réconciliation dans la nouvelle phase qui vient de s’ouvrir.

Monsieur le Président,

Le mois prochain, nous renouvellerons le mandat de la MINUSCA.

Et la MINUSCA, comme cela a été rappelé, est le meilleur allié de la Centrafrique, chacun doit en avoir conscience. Elle a joué un rôle déterminant pour repousser les offensives de la CPC à l’hiver dernier. Elle est la seule à avoir la légitimité, les compétences et les moyens pour appuyer le renforcement des institutions et de l’armée centrafricaine, ce avec le concours d’autres partenaires tels que l’Union européenne, comme cela a été rappelé.

Mais la MINUSCA ne peut travailler quand elle est soumise à des calomnies sur les réseaux sociaux, dans la presse, à des violations de l’Accord sur le statut des forces qui mettent les casques bleus en danger direct. La France appelle le gouvernement centrafricain à tout faire pour rétablir une relation de confiance avec la MINUSCA.

La France proposera prochainement une résolution qui prendra à la fois en compte la nouvelle donne politico-sécuritaire mais qui insistera également sur la nécessité de mettre en œuvre très rapidement l’augmentation du plafond de troupes qui a été décidé par ce Conseil au mois de mars dernier. Nous espérons pouvoir compter sur le soutien de tous les membres du Conseil.

Je vous remercie.

 

 

Allocution de Monsieur Mankeur Ndiaye , Représentant spécial du Secrétaire général, chef de la MINUSCA devant le Conseil de sécurité

Présentation du Rapport du Secrétaire général sur la situation en  République centrafricaine au Conseil de sécurité  , New-York, le 18 octobre 2021

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les membres du Conseil de sécurité,

Je tiens à vous remercier ainsi que le Secrétaire général de me faire l’honneur de prendre la parole aujourd’hui pour vous présenter le rapport du Secrétaire général sur la situation en République centrafricaine, conformément aux dispositions édictées dans la Résolution 2552 de cette même assemblée, dernier exercice de style avant la fin du mandat en cours de la MINUSCA, le 15 novembre prochain. J’aimerais en guise d’introduction saluer l’attention que vous continuez d’accorder à la situation en République centrafricaine ainsi que le soutien unanime apporté à la MINUSCA dans la mise en œuvre de son mandat. Je salue également la présence des partenaires internationaux de la RCA, et notamment l’Union européenne avec laquelle nous entretenons une excellente relation de travail dans le cadre de l’application du Partenariat stratégique ONU-UE sur les opérations de paix et la gestion de crises, ainsi que l’Union africaine et la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale, co-garants de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en RCA, la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs et les représentants de la société civile.

J’aimerais particulièrement relever, pour en féliciter ce Conseil, la récente visite entreprise, du 10 au 15 septembre du Comité 2127 sur le régime de sanctions en République centrafricaine. Il est de notre appréciation qu’une telle visite, fortement soutenue par la MINUSCA, contribue au dialogue constructif sur les progrès entrepris par le Gouvernement de la République centrafricaine vers la réalisation des objectifs de référence qui lui sont assignés dans le cadre du régime d’embargo en vigueur. Il s’agit donc d’une opportunité politique de haute portée pour appréhender les défis du Gouvernement et explorer avec lui les solutions pertinentes en faveur d’une sécurité durable, avec le soutien de la MINUSCA et des partenaires internationaux.

Monsieur le Président, honorables membres du Conseil,

Avec le parachèvement des élections présidentielle et législatives dans un contexte sécuritaire complexe et la mise en place, le 23 juin, d’un nouveau Gouvernement, la République centrafricaine aura franchi un palier non négligeable vers la stabilité institutionnelle. Elle a aussi réaffirmé son ancrage dans le processus de démocratisation, répondant ainsi à l’aspiration profonde des populations qui ont bravé des défis sécuritaires, au prix de leurs vies, dans l’exercice du droit de vote.

Le maintien de cet élan positif requiert la reconduction par le Conseil du mandat d’assistance électorale de la MINUSCA pour l’approfondissement du processus de décentralisation à travers la tenue d’élections locales dont les dernières remontent à 1988. En plus d’être un rendez-vous démocratique pour une gouvernance inclusive, ces élections locales constituent, le fruit d’un compromis politique majeur qui sous-tend l’équilibre critique du régime de partage des pouvoirs consacré par l’Accord politique pour la paix et la réconciliation. Il en résulte que tout retard ou la non-tenue de ces élections exposerait l’intégrité de l’Accord à des risques de remise en cause du processus de paix.

Sur le registre des progrès qui méritent l’attention du Conseil, figure la déclaration de cessez-le-feu du Président de la République, Faustin-Archange Touadéra, en date du 15 octobre. Nous profitons de cette occasion pour féliciter le Président et son Gouvernement pour cette grande ouverture au dialogue. Cette déclaration devrait amorcer la phase opératoire de la feuille de route conjointe pour la paix en République centrafricaine adoptée, sous la houlette du Président angolais, João Lourenço, le 16 septembre 2021, par la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL). C’est le lieu de saluer la vitalité de la dynamique régionale qui a pu revigorer le processus de paix avec une feuille de route qui offre une opportunité de revitaliser les dispositions essentielles de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation.

La complémentarité positive de la feuille de route conjointe et de l’Accord du 6 février 2019, facilite la jonction des garants, l’Union Africaine et la CEEAC, et les États de la sous-région, facilitateurs, dudit Accord de renouer des interactions synergiques afin d’en relancer la mise en œuvre. Il est donc impératif que tous les groupes armés et leurs leaders, sans exception, souscrivent sincèrement au processus de paix en exécutant de bonne foi toutes leurs obligations en vertu de l’Accord du 6 février et de la feuille de route conjointe. La MINUSCA compte remobiliser tous les partenaires et faire un usage optimal de ses bons offices et de sa Force pour accroître la contribution des partenaires internationaux au processus de paix et assurer, avec toutes les parties concernées, la crédibilité et l’intégrité de l’Accord. Il faut le dire, le succès de ce processus de revitalisation de l’Accord du 6 février et de la mise en œuvre de la nouvelle feuille de route conjointe, résidera dans son strict respect par toutes les parties et, dans la capacité des garants et facilitateurs, dont la MINUSCA, à assoir un cadre effectif de reddition de comptes qui jure d’avec les violations sans conséquences notées dans un passé récent.

L’intérêt que nous accordons à l’effectivité de la déclaration cessez-le-feu du 15 octobre réside dans sa contribution potentielle à la création d’un environnement propice au bon déroulement du dialogue républicain inclusif que le gouvernement compte lancer sous peu avec les partis politiques et forces vives de la nation. La classe politique et la société civile ont un rôle à jouer avec le Gouvernement et le soutien de la communauté internationale pour promouvoir l’appropriation nationale de ce processus combien important dans la quête de solutions politiques durables, vers la paix, la stabilité, la sécurité et la réconciliation nationale. Pour notre part, nous nourrissons l’espoir de voir ces deux processus contribuer à la création d’un environnement plus protecteur des populations civiles, et propice à la mise en œuvre effective de notre mandat sur toute l’étendue du territoire, compte tenu de la corrélation entre la sûreté et la sécurité du personnel civil et en uniforme des Nations Unies d’une part et leur performance dans l’exécution de leurs tâches d’autre part.

Honorables membres du Conseil,

Les défis sécuritaires subsistent encore dans certaines parties du territoire avec les opérations militaires en réponse aux agissements des groupes armés membres de la Coalition des Patriotes pour le Changement. Ainsi, avons-nous assisté, particulièrement dans l’ouest et le centre du pays, aux déplacements de la population et des tensions entre les communautés. De plus, certains groupes armés ont tenté de reconquérir leurs anciens bastions au nord-ouest, au centre et au sud-est du pays avec les conséquences que l’on sait sur les populations civiles, premières victimes de ces violences y compris une hausse des violations des droits de l’Homme et autres manquements au droit international humanitaire. À cet effet, nous encourageons le gouvernement à donner aux conclusions de la Commission d’enquête spéciale sur les violations des droits de l’Homme, mise en place le 4 mai 2021, la suite judiciaire qui en découle. À cet égard, le Système des Nations Unies dans son ensemble suit avec beaucoup d’espoir les enquêtes de la Cour Pénale Spéciale et continuera d’apporter son soutien au système judiciaire dans son ensemble dans les efforts de lutte contre l’impunité. Nous nous attendons particulièrement à assister aux premiers procès de la Cour Pénale Spéciale et à l’opérationnalisation de la Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation qui marqueront, sans nul doute, une marche irréversible vers la fin du cycle de l’impunité, y compris la consécration des droits des victimes à la vérité, à la justice et à la réparation, éléments consubstantiels et une réconciliation nationale durable.

Par ailleurs, il nous faudra aller au-delà de la lutte contre l’impunité, pour permettre au Gouvernent de mieux assurer l’effectivité de ses obligations de protection des civils et de promotion de droits de l’Homme par des forces de défense et de sécurité professionnelles et efficientes. Il nous faudra pour ce faire, continuer, avec tous les partenaires techniques et financiers internationaux, à accompagner les autorités centrafricaines dans la mise en œuvre des recommandations des revues stratégiques du secteur de la sécurité en cours. Il est de notre évaluation que l’optimisation de notre soutien à la réforme du secteur de la sécurité dépendra de notre capacité à nous investir davantage autour de trois axes stratégiques que sont :

    La gouvernance pour la performance ;

    Le contrôle pour la redevabilité ; et

    La coordination pour la cohérence et la complémentarité.

Aucun investissement dans la Réforme du Secteur de la Sécurité ne sera de trop compte tenu de la situation sécuritaire qui s’est complexifiée avec la recrudescence des incidents liés aux engins explosifs, notamment dans l’Ouest du pays. Il s’agit-là également d’un facteur de détérioration sécuritaire persistant qui impacte tant la protection des civils, l’acheminement de l’aide humanitaire, ainsi que la sûreté et la sécurité des casques bleus, et met péril la mise en œuvre du mandat de la MINUSCA. J’en appelle aux membres du Conseil pour une bonne prise en compte de cette préoccupation dans le processus de renouvellement du mandat de la MINUSCA.

Honorables membres du Conseil

Il est regrettable de constater que malgré le courage et la détermination des travailleurs humanitaires, les efforts dans les processus politique et de paix, et dans l’extension de l’autorité de l’Etat, la République centrafricaine ne soit pas encore sortie de crise humanitaire. Le nombre de déplacés internes demeure à un niveau sans précédent depuis 2014 et 63 % de la population, soit une estimation 3,1 millions de personnes, ont besoin d’une protection et d’une assistance humanitaire d’urgence. Il en résulte un besoin de financement du plan de réponse humanitaire dont le budget n’est couvert qu’à hauteur de 60 % si l’on veut fournir une assistance vitale à 1,84 million de personnes et éviter une érosion du tissu social qui nuirait inévitablement aux efforts de paix et de stabilité. Il en est de même de la situation économique dans un contexte de COVID-19 qui requiert des mesures budgétaires de nature à prévenir des risques de fragilisation de la sécurité et la stabilité du pays.

Au rang de nos défis émergents, continue de figurer la persistance des violations de l’Accord de siège, avec 41 violations documentées entre le 1er juin et le 1er octobre. Ce défi n’est pas insurmontable. Pour cette raison nous n’avions cessé le dialogue avec le Gouvernement afin d’y apporter des solutions définitives, car de telles violations affectent négativement la confiance, le partenariat et la cohabitation pacifique requis entre les forces conventionnelles, les autorités nationales et la MINUSCA. Cette situation est d’autant plus déplorable que jamais avant le déploiement des forces bilatérales et l’avènement de la CPC, la MINUSCA n’a subi avec persistance de tels incidents.

Les réponses structurelles à tous nos défis sécuritaires, humanitaires et opérationnels se trouvent dans la crédibilité des processus politiques et de paix à travers la revitalisation de l’accord du 6 février et la conduite du dialogue républicain. En effet, il nous faudra avec les partenaires internationaux et le soutien de tous les membres du Conseil, engager tant séparément que collectivement avec tous les acteurs centrafricains et la région pour faire de la cessation immédiate des hostilités et le cessez-le-feu une réalité. Le respect de ces préalables par toutes les parties peut bien générer une restauration graduelle de la confiance parmi tous les acteurs et le maintien d’un environnement propice pour la mise en œuvre de notre mandat multidimensionnel avec efficience dans l’intérêt de la protection des civils, de l’assistance humanitaire, des élections locales, des solutions durables pour le retour des réfugiés et personnes déplacées internes, indicateurs objectifs des progrès vers le retour de la Paix.

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les membres du Conseil,

Nous sommes aussi conscients de l’apport critique du mandat et de la posture robuste de la MINUSCA à la crédibilisation des processus politique et de paix. Ainsi, nous comptons en optimiser l’usage avec l’arrivée des troupes et moyens additionnels déployés sur autorisation du Conseil de Sécurité, pour plus de performance dans l’exécution de nos tâches de protection des civils, de soutien à la fourniture de l’aide humanitaire, de bons offices politiques et de sécurisation des élections locales en coopération avec le gouvernement.

Pour garder l’esprit de la résolution 2566 vivant, j’en appelle au soutien des honorables membres du Conseil afin de permettre à la MINUSCA d’atteindre ses objectifs de renforcement de personnels en uniforme dans les meilleurs délais. Je salue à cet égard les contributions déjà annoncées par les pays contributeurs de troupes et de policiers et gendarmes, et souligne l’impérieuse nécessité d’accélérer le déploiement de leurs personnels militaires et policiers en soutien aux opérations de la MINUSCA et à la bonne mise en œuvre de son mandat.

Ce faisant, j’aimerais relever pour le déplorer la résurgence d’incidents relatifs à l’Exploitation et Abus Sexuels. De tels incidents inacceptables et injustifiés peuvent malheureusement ruiner la réputation de notre organisation et fragiliser la légitimité de notre mandat, d’où l’exécution rigoureuse de la politique de tolérance zéro du Secrétaire général et le réajustement de notre stratégie globale et intégrée de prévention et de réponse aux Exploitations et Abus Sexuels centrée sur les victimes, que je conduis personnellement en ce moment. Toutefois, nous comptons sur les membres du Conseil et la coopération effective des pays contributeurs de troupes et de personnel de police pour mettre fin à ce fléau par l’observation stricte des obligations qui nous incombent de part et d’autre.

En définitive, la reconduction du mandat de la MINUSCA, l’engagement des partenaires techniques et financiers internationaux de la RCA, l’appropriation nationale des processus politique et de paix ainsi que la forte volonté politique du gouvernement, demeurent, j’en suis persuadé, indispensables à l’adoption et la mise en œuvre de solutions politiques durables. Avec le soutien de tous les membres de ce Conseil, nous nous investirons à faire bon usage de nos bons offices afin de promouvoir une approche transparente, coordonnée et cohérente de nature à générer les contributions nécessaires à la résolution de la crise.

Je vous remercie.

 

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19 octobre 2021 2 19 /10 /octobre /2021 23:21
Le président Touadéra défend ceux qui participent à la sécurisation du pays

 

Centrafrique: à l’ONU, le président Touadéra défend ceux qui participent à la sécurisation du pays

 

RFI Avec notre correspondante à New-YorkCarrie Nooten

Trois jours après avoir décrété le cessez-le-feu unilatéralement, le président Touadéra a assisté au Conseil de sécurité concernant la Centrafrique via une liaison vidéo avec New-York. Et le ton de son intervention a plutôt tranché avec le rapport du représentant du secrétaire général qui a servi de base à la réunion.

Dans l’hémicycle du Conseil de sécurité, le président Touadéra n’a pas manqué de remercier les pays ayant fourni des « forces bilatérales » à Bangui. Pour lui, ces forces auraient permis « d’optimiser la protection des populations civiles », et même s’il n’a pas cité la société privée Wagner, tout le Conseil a compris qu’il s’agissait en partie d’elle.

Cela a provoqué une levée de boucliers. Celui de l’ambassadrice adjointe française, ou encore de l’ambassadeur estonien par exemple, qui n’ont pas hésité à qualifier cette présence « déstabilisante ». L’ambassadrice russe a alors rejeté ces critiques en bloc, et dénoncé le « ton hautain » des membres du Conseil. Pour elle, les « instructeurs russes » ont permis d’améliorer le professionnalisme des Faca.

En tous cas, si les membres du Conseil espèrent que le cessez-le-feu permettra de créer de bonnes conditions pour un dialogue national, une grande majorité est encore inquiète des conclusions du rapport du secrétaire général. Sans même avoir noté la violation du cessez-le-feu samedi déjà, il est clair pour eux que le processus de paix n’a pas suffisamment avancé.

Le représentant de l’ONU en Centrafrique Mankeur Ndiaye a lui mis en garde contre « tout retard ou non tenue » des élections prévues en 2022.

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19 octobre 2021 2 19 /10 /octobre /2021 23:16
Les mercenaires du groupe russe Wagner inquiètent Paris

 

Afrique : Les mercenaires du groupe russe Wagner inquiètent Paris

https://www.radioclassique.fr/ Par Marc Teddé Publié le 19/10/2021 à 14:27 | Modifié le 19/10/2021 à 14:27

Ce dimanche 17 octobre, Jean-Yves Le Drian, chef de la diplomatie française, a mis en garde contre les agissements de la milice privée russe Wagner, en Centrafrique. Paris redoute son arrivée au Mali, alors que les forces françaises opèrent un retrait progressif.

Les observateurs estiment entre 1 500 et 2 000 mercenaires sur le terrain

Wagner est une organisation supposée très proche du Kremlin et que le ministre français des Affaires étrangères considère dangereuse puisqu’elle se serait substituée à l’autorité de l’état centrafricain. Jean-Yves Le Drian a même parlé d’exactions et de prédations dans les pays où l’organisation opère. Officiellement, ils ne seraient que 535 simples instructeurs venus former les forces armées centrafricaines. Cependant, les observateurs les estiment plutôt entre 1 500 et 2 000 individus. Ce sont des mercenaires qui se battent depuis 2018 aux côtés de l’armée régulière contre les rebelles. Des rapports des Nations Unies évoquent par ailleurs des viols, des arrestations arbitraires et exécutions sommaires pratiquées sur les civils ainsi que l’usage de mines antipersonnel.

Côté finances, ces soldats mettent à profit l’accord de coopération douanière avec la Russie détaille Thierry Vircoulon, chercheur associé à l’IFRI, l’Institut français des relations internationales : « Il y a des experts russes qui se sont invités sur les sites de dédouanement. Ils manipulent ces affaires et en profitent probablement financièrement puisque les douanes représentent la première recette fiscale de la Centrafrique ». Le groupe Wagner a obtenu l’exploitation d’une partie des mines du pays ou tout du moins, il en assure la sécurité. De quoi garantir qu’une partie des dividendes de l’activité finance bien le contrat qui le lie aux autorités de Centrafrique.

Marc Teddé

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19 octobre 2021 2 19 /10 /octobre /2021 23:14
La Centrafrique appelle la France à cesser de l'«infantiliser»

Lu pour vous

 

La Centrafrique appelle la France à cesser de l'«infantiliser» après des déclarations de Le Drian



En savoir plus sur RT France : https://francais.rt.com/international/91781-centrafrique-appelle-france-cesser-infantiliser-apres-declarations-le-drian  19 oct. 2021, 21:03

Le 17 octobre, le chef de la diplomatie française déclarait que le groupe de sécurité privé russe Wagner «confisquait la capacité fiscale de l'Etat» centrafricain. La ministre des Affaires étrangères de ce pays a dénoncé des propos mensongers. «Il y a un acharnement [...] et un souhait d’infantiliser la République centrafricaine et ses autorités qui doivent s’arrêter» : c'est en ces termes que la ministre centrafricaine des Affaires étrangères Sylvie Mbaïpo-Temon a réagi, auprès de l'AFP ce 19 octobre, à des propos tenus par son homologue français l'avant-veille. Elle s'est également dite à ce sujet «stupéfaite» de la réaction «extrême» et «mensongère» de Jean-Yves Le Drian.  

Il y a un acharnement [...] et un souhait d’infantiliser la République centrafricaine et ses autorités qui doivent s’arrêter Le 17 octobre, le ministre français des Affaires étrangères avait déclaré à propos des membres du groupe de sécurité privée russe Wagner qui, selon lui, «fait la guerre par procuration pour le compte de la Russie» : «Lorsqu'ils pénètrent dans un pays, ils multiplient les violations, les exactions, les prédations pour se substituer parfois même à l'autorité du pays.» Le ministre français avait ajouté : «L'exemple le plus spectaculaire c'est la République centrafricaine où finalement, pour pouvoir se payer, ils confisquent la capacité fiscale de l'Etat.» 

Confusion française entre Wagner et Moscou Lire aussi Coopération russo-centrafricaine : quand la France s’arroge un droit de regard Ces propos faisaient écho à l'accusation de la France selon laquelle une partie des instructeurs militaires que la Russie a déployés en Centrafrique pour soutenir les autorités locales seraient des membres de Wagner. Cette accusation, portée également par des ONG et l'ONU selon l'AFP, est démentie par la Russie. Moscou revendique en effet la présence de 1 135 instructeurs russes en Centrafrique, qui ne prennent pas part directement aux opérations de combat contre «les groupes armés illégaux», et dénonce toute confusion entre ses militaires et le groupe privé Wagner.

Or, un tel mélange des genres est récurent dans le discours des chancelleries occidentales, et notamment de Paris : l'AFP rappelle que Wagner «est accusé, notamment par la France, d'agir pour le compte du Kremlin là où il ne veut pas apparaître de manière trop officielle». Ce trait d'union tracé par Paris entre Moscou et Wagner est d'autant plus significatif qu'il semble exclusif à la Russie : les autorités françaises ne paraissent pas s'inquiéter, par exemple, de l'implication aux quatre coins du monde la société américaine BlackWater, qui fait pourtant partie des entreprises de sécurité privée dont les actions suscitent régulièrement la controverse. Paris obnubilé par la Russie en Afrique ?

Le 30 mai déjà, le président français Emmanuel Macron déclarait dans le JDD qu'un «discours anti-Français a[vait] permis de légitimer une présence de mercenaires prédateurs russes au sommet de l’Etat avec un président Touadéra qui est aujourd'hui l'otage du groupe Wagner». Quelques jours après, Paris gelait son aide budgétaire et suspendait sa coopération militaire avec Bangui. Au-delà de la confusion Wagner/Moscou, la France exprime ouvertement ces réticences à voir la Russie accroître son influence dans certains pays d'Afrique, en Centrafrique mais aussi Mali. Un discours qui contribue à accroître les tensions entre Paris et Bamako, ce dernier goûtant peu de recevoir des leçons quant à ses relations internationales.

En savoir plus sur RT France : https://francais.rt.com/international/91781-centrafrique-appelle-france-cesser-infantiliser-apres-declarations-le-drian

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19 octobre 2021 2 19 /10 /octobre /2021 23:12
Le cessez-le-feu du Président Touadéra pourra-t-il ramener la paix ?

Lu pour vous

 

En Centrafrique, le cessez-le-feu du Président Touadéra pourra-t-il ramener la paix?

https://fr.sputniknews.com/ 21:47 18.10.2021 (Mis à jour: 10:29 19.10.2021)

Le Président Faustin-Archange Touadéra a annoncé un "cessez-le-feu unilatéral immédiat" et "la fin des opérations militaires et de toute action armée sur l’ensemble du territoire" de la Centrafrique. Un engagement pris pour dit-il privilégier la voie du dialogue afin de "donner une chance à la paix". Pour quelle efficacité?

Le "cessez-le-feu unilatéral" décrété par Faustin-Archange Touadéra, Président de la République centrafricaine (RCA), a-t-il une chance de ramener la paix dans ce pays déchiqueté par un interminable conflit?

"Il faut juste espérer que cette main tendue sera vue et perçue comme sincère par les groupes armés pour œuvrer collectivement au retour de la paix. Cela peut constituer une chance pour une résolution globale de la crise au moment où se prépare le énième dialogue national sans la participation des groupes armés", explique à Sputnik Kag Sanoussi, président de l’Institut international de gestion des conflits dont le siège se trouve à Lille.

En effet, dans une allocution à la radio nationale, le Président centrafricain a décrété, vendredi 15 octobre, un "cessez-le-feu unilatéral" de son armée et ses alliés dans leur guerre contre les rebelles.

"Je viens vous annoncer ce soir la fin des opérations militaires sur l’ensemble du territoire national, à compter de ce jour à minuit", a déclaré le Président Touadéra.

Quid des groupes rebelles?

Cet engagement a été pris par le gouvernement centrafricain lors de l’adoption de la feuille de route de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, le 16 septembre à Luanda, la capitale angolaise, afin de "donner une chance à la paix", a rappelé le chef de l’État.

"Les principaux leaders de la CPC [Coalition des patriotes pour le changement, regroupant six groupes rebelles, ndlr], à l’exception de Nourredine Adam et Ali Darassa, respectivement leaders du FPRC [Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique, ndlr] et de l’UPC [Union pour la paix en Centrafrique, ndlr], ont signé l’engagement de cesser toute action armée sur le territoire national", a-t-il souligné.

Si par le passé plusieurs accords de cessez-le-feu et de paix ont été violés par les groupes rebelles, Kag Sanoussi espère que le gouvernement va "réussir à ramener à la table des négociations les groupes comme l’UPC et le FPRC".

"La confiance a disparu entre les acteurs en RCA, mais pas l’espoir. Aussi infime soit-il aujourd’hui, il faut s’attendre à ce que les groupes rebelles jouent vraiment le jeu. Tout au moins, le fait de rendre statiques leurs positions actuelles, de ne plus entraver la vie quotidienne des populations, peut être considéré déjà comme un premier succès. Mais il y a aussi le risque que les groupes profitent de cette accalmie pour renforcer leur position et peser lors des négociations ", prévient le spécialiste des conflits.

"Une étape critique"

Cependant, Faustin-Archange Touadéra a précisé que cette décision n’empêche ni les forces de sécurité intérieure de maintenir l’ordre, ni l’armée de répondre en cas de légitime défense, ni la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) d’exercer son mandat. Dans un communiqué signé le 16 octobre, Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, a salué la déclaration de ce cessez-le-feu unilatéral en RCA. La décrivant comme une "étape critique" dans cette crise, le secrétaire général de l’Onu appelle toutes les autres parties "à respecter immédiatement ce cessez-le-feu et à renouveler les efforts pour faire avancer la mise en œuvre de l'accord politique de 2019 pour la paix et la réconciliation". Il a en outre appelé les parties à s'engager "de manière constructive dans un dialogue politique inclusif".

D’ailleurs, l’organisation d’un dialogue national est l’un des points clés inscrits dans le programme de Touadéra après sa réélection il y a 10 mois, mais qui tarde à voir le jour. Pour le Président centrafricain, ce cessez-le-feu traduit néanmoins sa "ferme volonté de privilégier la voie du dialogue et non celle des armes, dans le règlement de la crise qui secoue" la RCADécryptant cette avancée, Kag Sanoussi souligne que "seul le dialogue est capable de désarmer les cœurs et de réconcilier les différents protagonistes".

"Ce choix n’est pas celui d’une capitulation ni de la faiblesse face aux groupes armés qui ne connaissent aucun embargo, mais un acte responsable, une énième tentative pour accéder à la paix par des solutions par la négociation", explique le spécialiste des conflits.

Depuis 2013, la Centrafrique est le théâtre d’affrontements entre groupes armés qui commettent d’innombrables exactions. Le 6 février 2019, les protagonistes de la crise ont signé un nouvel accord pour le retour à une vie normale. Plus de deux ans après, les violations du huitième accord de paix sont encore nombreuses sur le terrain. Si le Président Touadéra a réussi grâce au soutien des instructeurs militaires russes et des soldats rwandais à repousser les assauts des rebelles loin de Bangui, de nombreuses attaques furtives sont encore enregistrées dans l’arrière-pays, malgré la présence des Casques bleus de la MINUSCA.

 

 

Centrafrique: le cessez-le-feu déjà violé par les loyalistes, accusent les rebelles

https://www.pressafrik.com/

Dans un communiqué publié ce lundi 18 octobre, la coalition rebelle CPC, qui avait mené début janvier l’offensive sur Bangui vient de réagir à l’annonce du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra.

« La CPC prend acte », dit le communiqué signé par un porte-parole depuis Paris, sans préciser si la coalition rebelle s’engage ou non à respecter le cessez-le-feu. Mais elle affirme également que les forces loyalistes auraient déjà violé cet engagement du chef de l’État à Bambari ainsi qu’à Benzambé, le village natal de l’ancien président Bozizé, aujourd’hui à la tête de la rébellion. La localité aurait été attaquée et pillée ce samedi 16 octobre par des paramilitaires russes, selon des sources locales et sécuritaires.
 
Dans son allocution, le chef de l’État lançait un appel à deux des principaux groupes armés restés hors du processus de cessez-le-feu : le FPRC - affaibli selon les spécialistes, par la contre-offensive et les divisions internes - et l’UPC qui conserve une certaine force de frappe et qui semble douter des intention du président Touadéra, selon un message attribué à son leader.
 
« Toujours pourchassés comme des ennemis de la République »

« Le chef de l’État a obtenu des garanties de la CPC pour l’abandon des hostilités, réaffirme le porte-parole de la présidence, le ministre Albert Yaloke Mokpeme. Mais sa détermination reste intacte et ceux qui gardent les armes seront toujours pourchassés comme des ennemis de la République. »
 
La décision du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra de décréter un cessez-le-feu unilatéral et immédiat vendredi 15 octobre a été accueillie très favorablement par la communauté internationale. Dans leurs communiqués respectifs, les Nations unies, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) ainsi que la plupart des partenaires internationaux de la Centrafrique ont unanimement salué un pas décisif dans le processus de paix.
 
Mais certains observateurs doutent encore de son applicabilité sur le terrain suite aux regains de violences ces dernières semaines dans le centre et l’ouest du pays

RFI Mardi 19 Octobre 2021 - 11:30

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18 octobre 2021 1 18 /10 /octobre /2021 13:26
Jean Yves Le Drian : Le groupe Wagner se substitue à l'autorité de l'Etat en Centrafrique

 

Le groupe Wagner se substitue à l'autorité de l'Etat en Centrafrique, selon Paris

Par Le Figaro avec AFP 17 oct 2021

Lorsqu'ils « pénètrent dans un pays, ils multiplient les violations, les exactions, les prédations pour se substituer parfois même à l'autorité du pays», a-t-il affirmé dans l'émission «C dans l'air» sur la chaîne France 5. «L'exemple le plus spectaculaire c'est la République centrafricaine où finalement, pour pouvoir se payer, ils confisquent la capacité fiscale de l'Etat», a-t-il dit.

La France, très impliquée militairement dans la lutte antiterroriste au Mali, est vent debout contre une possible arrivée du groupe Wagner dans ce pays pour y former les forces armées locales et assurer la protection des dirigeants. Elle a d'ores et déjà averti les autorités de transition maliennes qu'une présence de Wagner remettrait en cause son engagement militaire au Mali. «Ce n'est pas envisageable pour nous. C'est tout à fait incompatible avec la manière dont nous concevons la lutte contre le terrorisme au Mali», a réitéré Jean-Yves Le Drian.

Le groupe Wagner est soupçonné, notamment par Paris, d'agir pour le compte du Kremlin là où ce dernier ne veut pas apparaître de manière trop officielle. «Wagner c'est d'abord une société de mercenaires russes qui fait la guerre par procuration pour le compte de la Russie même si la Russie s'en défend (...) Ca ne trompe personne», a martelé le ministre.

Le chef de la diplomatie française s'en est plaint en septembre auprès de son homologue russe Sergueï Lavrov en marge de l'Assemblée générale des Nations-unies à New York. «Je lui ai dit comme cela. Il a dit c'est pas moi. Je lui ai dit si c'est vous. Ils se réfugient derrière le fait que tel ou tel Etat a le droit de passer un contrat avec telle ou telle société. Or ce n'est pas la réalité», a-t-il raconté.

«La réalité c'est que ce sont des combattants, des gens qui violent le droit international et remettent en cause la souveraineté même des Etats», a-t-il lancé.

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18 octobre 2021 1 18 /10 /octobre /2021 13:24
CESSEZ LE FEU UNILATERAL EN RCA : DECLARATION DE LA CIRGL

 

DÉCLARATION DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LA RÉGION DES GRANDS LACS SUR L’ANNONCE DE CESSEZ-LEFEU EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

Le Président en exercice de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) a pris note, avec une grande satisfaction, de la déclaration unilatérale de cessez-le-feu sur toute l’étendue de la République Centrafricaine à partir du 15 octobre 2021, tel qu’annoncée par Son Excellence le Professeur Faustin Archange Touadéra, Président de la République Centrafricaine (RCA).

Pour cette raison, la CIRGL félicite le peuple centrafricain, et considère la décision de cessez-le-feu comme une reconnaissance qu’un dialogue ouvert et constructif entre toutes les forces vives est le meilleur moyen de parvenir à la paix et à la stabilité tant désirées par le peuple centrafricain.

La CIRGL se félicite des progrès réalisés et appelle tous les acteurs politiques et militaires à respecter le cessez-le-feu et les principes de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine (APPR-RCA), négocié à Khartoum et signé le 6 février 2019 à Bangui, comme référence dans la recherche d’une solution durable à la crise centrafricaine.

La CIRGL félicite Son Excellence le Président Faustin Archange Touadéra pour la fermeté et la détermination avec lesquelles il a cherché à suivre les recommandations du 3ème Mini-Sommet du CIRGL, qui s’est tenu à Luanda le 16 septembre 2021. 2/2

La CIRGL réaffirme que le cessez-le-feu est un facteur indispensable pour le succès de l’ensemble du processus afin de créer un climat propice permettant de progresser vers la voie de la paix et de la réconciliation nationales, ainsi que la mise en œuvre de la Feuille de Route Conjointe pour la Paix en République Centrafricaine approuvée lors du 3ème Mini-Sommet à Luanda, y compris le Programme de Démobilisation, Désarmement, Réintégration et Rapatriement (DDRR).

En conclusion, la CIRGL appelle la communauté internationale, en particulier le Conseil de Sécurité des Nations Unies, à renouveler sa confiance dans le processus politique en cours en République Centrafricaine et à apporter tout le soutien nécessaire à la sauvegarde de la sécurité et à la promotion du bien-être du peuple centrafricain.

Fait à Luanda, le 16 octobre 2021.

- JOÃO MANUEL GONÇALVES LOURENÇO,

PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE D’ANGOLA ET PRÉSIDENT EN EXERCICE DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LA RÉGION DES GRANDS LACS

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17 octobre 2021 7 17 /10 /octobre /2021 11:49
COMMUNIQUE DE PRESSE CONJOINT DU G5

 

Le G5+, un groupe d'Etats et d'institutions internationales partenaires de la République centrafricaine se félicite de la déclaration du Président de la République centrafricaine appelant à la fin des opérations militaires et de toute action armée sur l’ensemble du territoire.

 

Le G5+ exprime son soutien à cette initiative qui résulte de la feuille de route conjointe pour la paix en République centrafricaine, adoptée par la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs au mini-Sommet du 16 septembre à Luanda.

 

Le G5+ note que la poursuite de la mise en œuvre de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République centrafricaine exige que tous les acteurs s’engagent immédiatement à cesser les actions armées et à travailler pour un climat apaisé, afin de faciliter un dialogue inclusif et crédible à travers le pays. 

 

Le G5+ appelle à un strict respect des droits de l’homme et de l’état de droit, y compris à travers la poursuite d’actions concrètes pour combattre l’impunité, ainsi qu’un engagement à se conformer aux exigences du droit international humanitaire.  Ces éléments restent essentiels pour assurer le progrès du processus de paix et de dialogue en cours.

 

Les membres du G5+ réitèrent leur engagement à continuer à travailler aux côtés des autorités centrafricaines pour soutenir les processus politiques et de paix, pour le bien-être de tous les Centrafricains.

 

Mme. Lucy TAMLYN

Ambassadeur des États-Unis d’Amérique

Auprès de la République centrafricaine

 

M. Jean-Marc GROSGURIN

Ambassadeur, Haut Représentant de la France 

Auprès de la République centrafricaine

 

M. Douglas CARPENTER

Ambassadeur, chef de la délégation de l’Union européenne 

Auprès de la République centrafricaine

 

M. Han FRAETERS

Représentant résident de la Banque Mondiale 

En République centrafricaine

 

M. Adolphe NAHAYO

Ambassadeur, Représentant du Président de la Commission de la Communauté

Économique des Etats de l’Afrique Centrale en République centrafricaine

 

M. Mankeur NDIAYE

Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies 

En République centrafricaine et Chef de la MINUSCA

 

M. Matias BERTINO MATONDO

Ambassadeur, Représentant spécial du Président de la Commission de l’Union africaine 

Et Chef de la Mission de l’UA pour la Centrafrique et l’Afrique centrale

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17 octobre 2021 7 17 /10 /octobre /2021 11:36
MALI : La France veut tout faire pour empêcher l’alliance avec Wagner
MALI : La France veut tout faire pour empêcher l’alliance avec Wagner

 

Lu pour vous

 

Posté le vendredi 15 octobre 2021

Le pouvoir russe et ses mercenaires menacent l’ensemble du pré carré français en Afrique.

Déclaré « incompatible » avec le partenariat français, le projet d’alliance entre le gouvernement malien et la société russe Wagner, proche du Kremlin, mobilise depuis plusieurs semaines toutes les énergies de la diplomatie française. Paris essaie d’abord de faire pression sur les autorités russes. Christophe Bigot, le Monsieur Afrique du Quai d’Orsay, s’est rendu à Moscou le mois dernier. Emmanuel Bonne, le conseiller diplomatique du président, y était cette semaine. Des contacts ont aussi été établis avec les services de renseignements, notamment militaires (le GRU). La France demande aux Russes de renoncer ou à défaut, au moins de ralentir leur projet d’alliance avec le gouvernement de transition malien, issu d’un double putsch. Pour l’instant sans véritable succès. À Moscou, les canaux officiels prétendent n’avoir aucune influence sur Wagner. Quant aux canaux officieux, ils préparent le déploiement des mercenaires pour combler le vide laissé par l’allégement de la force militaire française Barkhane, décidé l’été dernier par Emmanuel Macron.

Les pressions de la France, qui a décidé « de tout faire » pour empêcher ce partenariat, s’exercent également vis-à-vis du Mali. Elles se font en coopération avec l’Union européenne. Et avec les pays de la région, qui voient la menace djihadiste s’étendre dans toute la zone et redoutent un effondrement du Mali. Mais pour l’instant, la junte a refusé d’abandonner son projet de rapprochement avec Wagner. Les relations entre Paris et Bamako sont au plus bas. Le premier ministre Choguel Kokalla Maïga a récemment accusé la France d’« abandon en plein vol ». À Bamako, on considère que le redéploiement de la force Barkhane, qui s’accompagne d’une réduction du nombre de soldats français dans le pays, crée un vide sécuritaire dangereux pour le pays. Alors que les défaillances et la corruption de l’état malien sont indirectement à l’origine des échecs de l’intervention…

Si le vide est comblé par des mercenaires russes, le pacte qui lie le Mali à la France pourrait être rompu. « Ce sera un choix de défiance. La France est présente là-bas à l’invitation du Mali. Si la confiance est rompue, il sera difficile de continuer à coopérer » affirme une source proche du dossier. Un tel choix aurait des conséquences sur le dispositif militaire français, notamment sur la force Takuba qui ne manquerait pas d’être désertée par les pays d’Europe centrale et orientale, très sensibles à la menace russe. « Le tournant russe de Bamako pourrait entraîner le recentrage de l’opération Barkhane sur le Niger, où les États-Unis disposent d’un important QG et fragiliser l’engagement de l’Union européenne et de ses États membres » écrit le spécialiste Jean Sylvestre Mongrenier dans un article pour le site Desk Russie. L’arrivée de Wagner au Mali pourrait aussi entraîner des sanctions.

Un instrument de prédation économique  

Pour convaincre les pays de la région, Paris rappelle que Wagner est d’abord un instrument de prédation économique qui pille les ressources locales avec la complicité de l’État russe, ne s’engage pas pour la stabilité et se livre à de nombreuses exactions. La France interroge aussi l’efficacité de la société de mercenaires, qui a par exemple échoué à lutter contre la filiale locale de Daech au Mozambique, qui devait être sa mission.

« Le Mali est-il prêt à se couper du soutien international ? », interroge une source diplomatique. Arrivés au pouvoir par effraction, les patrons de la junte malienne tenteront-ils de le garder avec l’aide de Wagner ? À ce stade, rien ne peut être exclu. Car au-delà d’un accord ponctuel entre deux pays, l’alliance entre Wagner et le Mali, si elle se concrétise, sert un projet géopolitique bien plus large. Depuis plusieurs années, la Russie consolide son influence en Afrique. Pressée par la communauté internationale de retirer ses forces de Libye, et notamment ses mercenaires, elle pourrait faire du Mali son nouveau point d’entrée au Sahel. De la Syrie à la Libye puis de la Libye au Mali : les mercenaires russes de Wagner se déplacent au fur et à mesure des fronts géopolitiques. Avec une grande souplesse et une forte capacité d’adaptation.

Les Russes avaient déjà chassé la France de la République centrafricaine. Aujourd’hui ils menacent l’ensemble de son pré carré en Afrique. Au fur et à mesure que la Russie, mais aussi la Chine, consolident leur emprise sur le continent africain, Paris voit son influence s’y réduire. C’est aussi l’une des conséquences de l’échec des printemps arabes. Dix ans après, une vague russe s’est jetée sur la région pour s’en emparer. Elle projette aujourd’hui des métastases partout, encouragée par les revers et les retraits américains, notamment le dernier, celui d’Afghanistan.


Auteur : Isabelle Lasserre
Source : Le Figaro
Date : 14 octobre 2021

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17 octobre 2021 7 17 /10 /octobre /2021 11:29
Centrafrique: les coulisses du cessez-le-feu

 

 

https://www.rfi.fr/  17/10/2021 - 00:27 Avec notre correspondant à Bangui, Carol Valade

Le secrétaire général des Nations unies, par la voie de son porte-parole, a salué ce samedi 16 octobre la décision du président Faustin-Archange Touadéra de décréter un « cessez-le-feu unilatéral immédiat » et « la fin des opérations militaires et de toute action armée sur l’ensemble du territoire national ». Antonio Guterres se « félicite de cette étape cruciale » qui marque l’aboutissement d’un long processus diplomatique.

La décision devait intervenir au lendemain du sommet de Luanda, il y a tout juste un mois. Le président Touadéra s’y était engagé après avoir obtenu la garantie que quatre groupes armés, les 3R, le MPC et deux groupes anti-balaka, respecteraient le cessez-le-feu, finalement décrété vendredi 15 octobre. Mais l’annonce aurait été différée en raison du contexte sécuritaire.

Les choses se sont accélérées cette semaine au terme d’un long ballet diplomatique. À Luanda, le chef de la Minusca Mankeur Ndiaye a tenté de convaincre João Lourenço de poser de tout son poids auprès du chef de l’État centrafricain. Message sans doute transmis par le secrétaire exécutif de la CIRGL lors de sa visite à Bangui où l’ONU a également dépêché son représentant spécial pour l’Afrique centrale, Louceny Fall, appuyé par les ambassadeurs accrédités en RCA. 

« Guerre qui ne finirait jamais »

« Mieux vaut tard que jamais », s’accordent à dire les observateurs, soulagés de ne pas voir retenue l’option d’une « guerre qui ne finirait jamais ».

Avec cet acte, le président Touadéra marque des points, s’assurant ainsi le soutien de ses pairs dans la sous-région. Et peut-être un regard plus favorable des grandes puissances lors de la présentation du rapport du secrétaire général sur la Centrafrique ce lundi 18 octobre au Conseil de Sécurité.

 

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