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20 octobre 2021 3 20 /10 /octobre /2021 22:05
LETTRE A UN AMI MALIEN par David KOULAYOM-MASSEYO

 

         Mon cher ami Traoré,

   Dans ton dernier courrier tu me faisais remarquer la très grande similitude politique entre nos deux pays, curieusement seuls dans la mire de la politique française ces derniers temps . Je te redis ici, ce que je n'ai cessé d'écrire à propos de mon pays, la République centrafricaine .

    Ton pays , le Mali a le droit de sacrifier une mine ou deux pour se libérer de l'hypocrisie française qui continue à le considérer ainsi que ses énormes richesses comme des réserves françaises . Chez toi comme chez moi en Centrafrique, partout où passent la France et ses légions armées, des groupes rebelles sourdent de terre comme des champignons après la pluie . Et l'on veut nous faire croire que c'est du hasard !

    La France et ses dirigeants doivent être circonspects quand ils parlent des Russes et des Chinois comme les nouveaux prédateurs de l'Afrique alors qu'ils font tout, y compris le chantage le plus abject, pour perpétrer le pacte colonial qui met l'Afrique à genoux à leur seul profit . Qu'importe qui vole, un voleur est un voleur mais au moins les Russes et les Chinois laissent des traces visibles et appréciables par nos peuples en peu de temps . Qu'a fait la France dans nos deux pays ? Rien .

    Que la France nous laisse nous "mal gouverner", choisir librement nos partenaires au lieu de s'agiter avec sa fameuse "aide" qui rime avec dettes pour l'Afrique .

     L'Afrique est un continent de trente millions de kilomètres carrés ( 30000000 km²) et les dirigeants français, la presse...en parlent comme d'un seul état et parfois d'un petit village que la France seule peut aider avec trente millions d'Euros en trois ans . Ce sont des âneries . La France et le BENELUX peuvent tenir à l'intérieur de la RCA, alors que dire de ton vaste et grand pays ?

    Au fond, mon cher Traoré , ils défendent désespérément un fonds de commerce qui les fait vivre grassement . Quel est notre intérêt à toi et à moi de prêter l'oreille à leurs pauvres et tristes inepties ? Aucun .

    Si la France n'était pas ingrate et animée en permanence d'une mauvaise foi viscérale envers l'Afrique, elle électrifierait tout le désert nigérien car ses cinquante sept (57) centrales nucléaires ponctionnent gratuitement l'uranium de ce pays comme elles l'ont fait hier en Centrafrique .  Le Niger est classé parmi les pays les plus pauvres du monde .

    Alors, toi, fier compatriote de Modibo Keita et moi de Barthélémy Boganda, devons résolument, dans la vigilance vigilante, en accord avec tous les panafricanistes pousser cette France esclavagiste, colonialiste, impérialiste, ingrate, arrogante et prédatrice hors du continent africain pour amorcer enfin sa fédération comme nous le conseillait naguère le maître Cheikh Anta Diop dans " Les fondements économiques et culturels d'un état fédéral d'Afrique noire" . Nous n'avons pas d'autre

     Si nos deux pays sont devenus une OBSESSION  qui empêche la France macronienne de dormir, c'est le signe que nous sommes sûrement sur la bonne voie car enfin, comment un continent aussi riche, qui attire toutes les convoitises peut-il être qualifié de "pauvre" ?

    A toi Traoré et à ton grand pays le Mali, je transmets mes salutations militantes, panafricanistes et centrafricaines . Unie, l'Afrique vaincra !

     Que les mânes de nos ancêtres veillent sur nous .

                        Le 20 Octobre 2021

                         Ton ami David KOULAYOM-MASSEYO .

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20 octobre 2021 3 20 /10 /octobre /2021 21:05
RCA : le pouvoir accusé de rompre le cessez-le-feu

 

Lu pour vous

 

https://www.dw.com/ 20.10.2021

Dans le village natal de François Bozizé, les habitants dénoncent une campagne punitive menée par des mercenaires russes, alliés du gouvernement. 

Alors que les violences n’ont toujours pas cessées en Centrafrique malgré un cessez le feu unilatéral annoncé par Bangui le 15 octobre dernier, la situation risque de compromettre les efforts de paix, selon la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC).
A Benzambé, Brice Beanzoui, un habitant, raconte avoir assisté à des scènes de violences et des pillages. Il pense que les auteurs de ces actes étaient des Russes, alliés du gouvernement : 

"Les Russes ont quitté Bossangoa, ils sont sortis vers Bozèrè pour rentrer à Benzambé où ils ont tué quatre personnes. Les gens sont maintenant tous à la morgue. Ils sont arrivés à Boféré, ils ont tué trois personnes là- bas. Ils ont fouillé maison par maison, cassé les portes, pillé, volé les chaises, ils ont cassé l'hôpital de Benzambé et emporté avec eux les matelas, les réfrigérateurs, les panneaux solaires et les médicaments." 

"Une ruse"

La Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) a "pris acte" du cessez-le-feu unilatéral. Mais son porte-parole, Serge Simon Bozanga, estime que celui-ci est une ruse qui sape le processus de paix :

"Moins de 24h après le discours du chef de l'Etat, les forces russes alliées du gouvernement ont violé le cessez-le-feu unilatéral et immédiat. Les mercenaires russes s'en sont d'abord pris au village de Kpodimo à 18 km de Bossangoa, où ils ont tiré sur tout ce qui bouge. Ils ont même détruit l'hôpital qui s'y trouvait. Pour nous, au niveau de la CPC, on sait que cette vraie-fausse annonce d'un cessez-le-feu n'a pour objectif que de satisfaire et de rassurer la communauté internationale qui s'évertue à mettre en œuvre le processus de paix dans notre pays. L'autre objectif est de se réorganiser militairement."

Les ressortissants de Bossangoa demandent que lumière soit faite sur ce qu’ils qualifient de crime de guerre. 

 

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20 octobre 2021 3 20 /10 /octobre /2021 21:04
RCA : Au moins 61% de financement de l’aide humanitaire mobilisés par les acteurs

 

Centrafrique : Au moins 61% de financement de l’aide humanitaire mobilisés par les acteurs

 Judicael Yongo   octobre 19, 2021 3:14 

BANGUI, le 19 octobre 2021(RJDH) —Sur les 444.8 millions de dollars pour une réponse humanitaire en 2021, au moins presque la moitié a été mobilisée par le bureau  Nations-Unies pour les Affaires humanitaires en Centrafricaine. Une mise à jour de OCHA du 19 octobre 2021 où le rapport a indiqué que, « le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire a encore augmenté, pour atteindre 2.6 million, soit 57% de la population ».

Dans le cadre du plan de réponse humanitaire, les acteurs ont besoin de 444.8 M de Dollars pour l’année en cours en RCA. Sur ce chiffre, le Bureau des Nations-Unies pour les affaires humanitaires en Centrafrique (OCHA) a pu mobiliser, 270 M de Dollars, soit 61% de budget prévisionnel.

Ce financement permet d’assister les 2.8 M des personnes sur les 4,9 M que compte la population centrafricaine.

Selon le rapport de OCHA, « au cours du premier semestre 2021, les acteurs humanitaires en RCA sont parvenus à fournir une assistance à 1,4 millions de personnes dans une contexte sécuritaire volatile », précise le rapport dont le RJDH a eu copie.

Le couloir humanitaire reste préoccupant pour les acteurs dans le pays. Le principal défi auquel se sont confrontés les humanitaires est   la menace des engins explosifs qui continue de s’accentuer. Le bilan à l’heure actuelle fait état de 15 civils tués entre janvier et octobre 2021. Une situation déplorée par les acteurs qui en appellent à un couloir humanitaire afin que l’aide parvienne dans les endroits où les populations vulnérables en ont  besoin.

« Le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire a encore augmenté, pour atteindre 2.6 million, soit 57% de la population », présente le rapport.

RJDH

 

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20 octobre 2021 3 20 /10 /octobre /2021 21:00
Centrafrique : l’Onu met en garde contre tout report des élections locales

 

Centrafrique : l’Onu met en garde contre tout report des élections locales

L’émissaire de l’ONU en Centrafrique, Mankeur Ndiaye, a mis en garde contre « tout retard ou la non-tenue » des élections locales, lundi 18 octobre, lors d’une réunion du Conseil de sécurité au cours de laquelle Paris et Moscou ont échangé des propos tendus sur les paramilitaires du groupe privé russe Wagner.

Les dernières élections locales remontent à 1988, a rappelé Mankeur Ndiaye lors de cette réunion. Et le nouveau scrutin, attendu en septembre 2022, doit représenter « le fruit d’un compromis politique majeur qui sous-tend l’équilibre critique du régime de partage des pouvoirs consacré par l’accord politique pour la paix et la réconciliation » de février 2019, a relevé l’émissaire : « Il en résulte que tout retard ou la non-tenue de ces élections exposerait l’intégrité de l’accord à des risques de remise en cause du processus de paix. »

Après le cessez-le-feu décrété unilatéralement vendredi par le président Faustin-Archange Touadéra, son projet de « dialogue républicain inclusif » constituera une nouvelle étape pour la stabilité du pays, a estimé M. Ndiaye : « La classe politique et la société civile ont un rôle à jouer, avec le gouvernement et le soutien de la communauté internationale, pour promouvoir l’appropriation nationale de ce processus combien important dans la quête de solutions politiques durables vers la paix, la stabilité, la sécurité et la réconciliation nationale. »

Sur l’aspect sécuritaire, la France juge que « la présence de Wagner en Centrafrique est profondément déstabilisante », selon l’ambassadrice adjointe Nathalie Broadhurst. « Elle constitue un facteur de guerre et non pas un facteur de paix », a-t-elle insisté, évoquant les accusations d’exactions commises contre des civils. « Wagner profite de surcroît de sa position pour se livrer à une prédation organisée des ressources naturelles. C’est pourtant à l’économie centrafricaine que ces ressources devraient bénéficier », a-t-elle ajouté.

« Pratiques néocoloniales »

Auparavant, le président centrafricain, en liaison vidéo avec le Conseil de sécurité, avait au contraire transmis les « remerciements » de son peuple à l’égard des pays ayant fourni des « forces bilatérales » à Bangui. « L’arrivée des forces bilatérales nous a permis de réajuster nos options sécuritaires […] et d’optimiser la protection des populations civiles », a-t-il assuré, sans citer la société privée Wagner et en se félicitant d’une « complémentarité » des forces sur le terrain (onusiennes, rwandaises, russes).

« Les instructeurs russes ne participent pas aux actions militaires », a une nouvelle fois affirmé l’ambassadrice russe adjointe, Anna Evstigneeva : « Ils améliorent le professionnalisme des forces armées centrafricaines et des forces de l’ordre. Grâce à cela, la situation militaire s’est stabilisée. » Dénonçant un « ton hautain » des partenaires de la Russie au Conseil de sécurité, elle a estimé que « les pratiques néocoloniales n’ont pas leur place, pas plus que le chantage économique », dans le monde contemporain.

L’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, a de son côté espéré que le cessez-le-feu récemment décrété mettrait un terme aux exactions dont sont accusés les paramilitaires russes. Elle a demandé à Moscou d’engager des poursuites contre les ressortissants russes qui pourraient être impliqués dans ces exactions.

La Centrafrique est le théâtre d’une guerre civile depuis 2013, qui a cependant considérablement baissé d’intensité depuis trois ans.

 Source: le Monde 

 

Présentation du rapport de la Minusca : Mankeur Ndiaye sans langue de bois.

https://www.dakaractu.com/ Mardi 19 Octobre 2021

Lundi 18 octobre, Mankeur Ndiaye a présenté le rapport du secrétaire général des Nations-Unies en République Centrafrique où il le représente en tant que chef de la Minusca. Devant les membres du Conseil de sécurité, le diplomate sénégalais a diagnostiqué la situation sécuritaire, humanitaire et n’a pas ménagé les missionnaires de l’ONU.

À son avis, en parachevant les élections présidentielles et législatives dans un contexte sécuritaire complexe, et en mettant en place un gouvernement le 23 juin, la République centrafricaine a franchi un palier non négligeable vers la stabilité institutionnelle.

Cependant, il exhorte les autorités à organiser les élections locales qui « en plus d’être un rendez-vous démocratique pour une gouvernance inclusive, constituent le fruit d’un compromis politique majeur qui sous-tend l’équilibre du régime de partage des pouvoirs consacré par l’accord politique pour la paix et la réconciliation. »

Tout retard ou non tenue de ces élections exposerait l’intégrité de cet accord à des risques de remise en cause du processus de paix, redoute le représentant spécial du secrétaire général des Nations-Unies en RCA.

Le chef de mission onusienne en RCA s’est félicité des progrès faits par le président Faustin Archange Touadera dans le sens du retour de la paix. Parmi ces efforts, la déclaration de cessez-le-feu du 15 octobre avec les groupes rebelles constitue la Coalition des patriotes pour le changement (CPC).

Il n'empêche, Mankeur Ndiaye attire l’attention du Conseil des Nations-Unies sur la subsistance des défis sécuritaires dans certaines parties du territoire avec les opérations militaires en réponse aux agissements des groupes membres de la CPC. 

« Ainsi, avons-nous assisté, particulièrement dans l’ouest et le centre du pays aux déplacements de la population et des tensions entre les communautés. De plus, certains groupes armés ont tenté de reconquérir leurs anciens bastions au nord-ouest, au centre et au sud-est du pays avec les conséquences que l’on sait sur les populations civiles, premières victimes de ces violences y compris une hausse des violences des droits de l’homme et autres manquements au droit international humanitaire », diagnostique le diplomate sénégalais. 

Il encourage à cet effet « le gouvernement à donner aux conclusions de la commission d'enquête spéciale sur les violations des droits de l’Homme, mise en place le 4 mai 2021, la suite judiciaire qui en découle ».

Au chapitre de la crise humanitaire, il fait remarquer : « Le nombre de déplacés internes demeure à un niveau sans précédent depuis 2014 et 63 % de la population, soit une estimation 3,1 millions de personnes, ont besoin d'une protection et d'une assistance humanitaire d’urgence. Il en résulte un besoin de financement du plan de réponse humanitaire dont le budget n’est couvert qu’à hauteur de 60 % si l’on veut fournir une assistance vitale à 1,84 million de personnes et éviter une érosion du tissu social qui nuirait inévitablement aux efforts de paix et de stabilité ».

« Au rang de nos défis émergents, continue de figurer la persistance des violations de l’Accord de siège, avec 41 violations documentées entre le 1er juin et le 1er octobre », renseigne le représentant du secrétaire général des Nations-Unies en République centrafricaine. Selon Mankeur Ndiaye « ce défi n’est pas insurmontable ». 

« Pour cette raison, nous n’avions cessé le dialogue avec le Gouvernement afin d’y apporter des solutions définitives, car de telles violations affectent négativement la confiance, le partenariat et la cohabitation pacifique requis entre les forces conventionnelles, les autorités nationales et la MINUSCA », rappelle Mankeur Ndiaye.

Le chef de la Minusma a aussi tenu à « déplorer la résurgence d’incidents relatifs à l’exploitation et Abus sexuels ». Conscient des incidences de tels actes sur la mission de maintien de la paix, le secrétaire général des Nations-Unies a instauré une politique de tolérance zéro pour répondre aux exploitations et abus sexuels centrés sur les victimes. Une politique que le sénégalais affirme conduire personnellement en ce moment en Centrafrique. 

Mais il ne compte pas moins « sur les membres du Conseil de sécurité et sur les pays contributeurs de troupes et de personnel de police pour mettre fin à ce fléau par l’observation stricte des obligations qui nous incombent de part et d’autre ».

En septembre dernier, le contingent gabonais de la Minusca a été rapatrié suite à des allégations d’abus sexuels. En 2016, des cas similaires ont été relevés parmi les casques bleus burundais et marocains.

Ce pays d’Afrique centrale est confronté à un cycle de violence rebelle depuis le coup d’État contre François Bozizé en 2013.

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20 octobre 2021 3 20 /10 /octobre /2021 20:58
L’ONU ET LES PARTENAIRES INTERNATIONAUX SALUENT LA DECLARATION UNILATERALE DE CESSEZ-LE-FEU

 

L’ONU ET LES PARTENAIRES INTERNATIONAUX SALUENT LA DECLARATION UNILATERALE DE CESSEZ-LE-FEU DU PRESIDENT FAUSTIN-ARCHANGE TOUADERA  

Bangui, le 20 octobre 2021- L’ONU et les partenaires internationaux de la République centrafricaine saluent la mesure prise par le Président Faustin Archange Touadera, le 15 octobre dernier, appelant à un cessez-le-feu unilatéral sur tout le territoire centrafricain, a annoncé Charles Bambara, le directeur de la Communication de la MINUSCA, lors de la conférence de presse hebdomadaire de la Mission, à Bangui.  

« Le Secrétaire général de l’ONU se félicite de cette étape cruciale, qui est conforme à la Feuille de route conjointe pour la paix en République centrafricaine, adoptée par la La Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), le 16 septembre, et appelle toutes les autres parties à immédiatement respecter ce cessez-le-feu, et à renouveler leurs efforts pour faire avancer la mise en œuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation signé en 2019 », a indiqué Charles Bambara.   

Par ailleurs, relève le directeur de la Communication de la MINUSCA, dans un communiqué rendu public, le G5+, un groupe d'Etats et d'institutions internationales partenaires de la République centrafricaine, se félicite également de la déclaration du Président centrafricain appelant à la fin des « opérations militaires et de toute action armée sur l’ensemble du territoire », tout en précisant que « la mise en œuvre de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République centrafricaine exige que tous les acteurs s’engagent immédiatement à cesser les actions armées et à travailler pour un climat apaisé, afin de faciliter un dialogue inclusif et crédible à travers le pays ».   

Enfin, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), elle aussi, félicite le peuple centrafricain, et « considère la décision de cessez-le-feu comme une reconnaissance qu’un dialogue ouvert et constructif entre toutes les forces vives est le meilleur moyen de parvenir à la paix et à la stabilité tant désirées par le peuple centrafricain ». Charles Bambara note que la CIRGL réaffirme que « le cessez-le-feu est un facteur indispensable pour le succès de l’ensemble du processus afin de créer un climat propice permettant de progresser vers la voie de la paix et de la réconciliation nationale. »   

Sur un autre plan, le directeur de la Communication de la MINUSA, Charles Bambara, a fait une synthèse de l’intervention du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République centrafricaine et Chef de la MINUSCA, Mankeur Ndiaye, qui a présente, le lundi 18 octobre, au Conseil de sécurité le Rapport du Secrétaire général sur la situation en Centrafrique. Le Chef de la MINUSCA a abordé plusieurs points, dont entre autres, la situation politique, sécuritaire, humanitaire, économique, la question des droits de l’homme, la lutte contre l’impunité, l’état de droits et la restauration de l’autorité de l’Etat.  

Le Représentant spécial du Secrétaire général a estimé qu’avec le parachèvement des élections présidentielle et législatives dans un contexte sécuritaire complexe et la mise en place, le 23 juin, d’un nouveau Gouvernement, la République centrafricaine aura franchi un palier non négligeable vers la stabilité institutionnelle, indiquant que « le maintien de cet élan positif requiert la reconduction par le Conseil du mandat d’assistance électorale de la MINUSCA pour l’approfondissement du processus de décentralisation à travers la tenue d’élections locales dont les dernières remontent à 1988 ».   

Au sujet de la situation des droits de l’homme, le directeur de la Communication de la MINUSCA a indiqué que, du 14 au 19 octobre, la MINUSCA a documenté et confirmé 10 incidents d’abus et de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire ayant affecté au moins 48 victimes. « S’y ajoutent 17 incidents, affectant 27 victimes, en cours de vérification », précise Charles Bambara.  

De son côté, le porte-parole de force de la MINUSCA, le commandant Ibrahim Atikou, a fait savoir que les actions de sécurisation se poursuivent sous forme de patrouilles robustes et la mise en place de points de contrôle pour réduire l’influence des éléments armés afin de protéger les populations civiles. « Des patrouilles de jour comme de nuit ont été intensifiées le long des axes Mbrès-Bakala, Kaga-Bandoro-Batangafo, Kaga-Bandoro-Sibut, Ndele-Bamingui et Grimari-Bambari. Ces patrouilles offensives ont permis d’établir des postes de contrôle pour faciliter le travail des acteurs humanitaires et empêcher tout mouvement des groupes armés dans le triangle Alindao-Pombolo et Mobaye », a-t’il indiqué, ajoutant que « dans le cadre de son mandat de protection des populations civiles, la Force a mené un total de 1564 patrouilles sur l’ensemble du territoire centrafricain, la semaine dernière ».   

Pour sa part, le porte-parole de la composante Police, le Commissaire Serge Ntolo Minko, a indiqué que la Police des Nations Unies a remis, le 14 octobre, aux Forces de Sécurité intérieure (FSI), un bâtiment équipé servant de salle de repos des personnels et un forage réalisé à l’état-major de la Gendarmerie au Camp Izamo, sous financement des projets à impact rapide d’un coût global de trente-quatre millions neuf cent dix-huit mille six quarante-cinq FCFA. Par ailleurs, UNPOL a démarré, en faveur des Forces de Sécurité intérieure (FSI), quatre sessions de formation à Bangui et Bangassou. « Ces formations portent notamment sur les notions de police de proximité, conduite des enquêtes, lutte contre la corruption et les gestes et techniques professionnelles d’intervention », a-t’il précisé.  

 

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20 octobre 2021 3 20 /10 /octobre /2021 00:26
RCA : la rentrée des classes marquée par l’introduction du Sangö dans l’enseignement

 

Centrafrique : la rentrée des classes marquée par l’introduction du Sangö dans l’enseignement

 

https://www.radiondekeluka.org/  mardi 19 octobre 2021 09:13

 

Les cours ont repris ce 18 octobre en République centrafricaine. Cette rentrée académique est intervenue après celle de l’administration la semaine dernière. Pour cette nouvelle reprise, le gouvernement annonce l’introduction de la langue nationale Sangö dans l’enseignement.

La rentrée scolaire 2021-2022 débute ce 18 octobre avec comme particularité, l’introduction du Sangö, la langue nationale centrafricaine dans l’enseignement dès le primaire sur toute l’étendue du territoire. Cette initiative, selon le gouvernement, va permettre aux enfants de mieux assimiler les cours. Aboubakar Moukadas Noure, ministre de l’éducation nationale, souligne l’importance de ce projet d’apprendre dans la langue nationale.

« Il faut expérimenter cela à l’échelle nationale. Dans le secteur public, il y a des travaux des linguistes de l’Université de Bangui. Il y a aussi un important travail qui est fait par le Commissaire de l’Unesco qui est en train d’initier des ouvrages en Sangö pour l’introduire déjà dans l’enseignement primaire pour que cette réforme soit durable», précise le ministre.

Des ouvrages pédagogiques prêts

L’Institut national de recherches et d’animation pédagogique (INRAP) a produit des matériels didactiques pour faciliter l’apprentissage aux enfants, poursuit le ministre de l’éducation nationale.

« Cette réforme est appuyée par l’INRAP, cheville ouvrière, en matière de réflexion, conception et publication de nos ouvrages pédagogiques. C’est cela qui peut favoriser la réussite de cette réforme-là. C’est inutile de faire comprendre à un enfant sans toucher le substrat –linguistique parce que c’est sur cette base-là que l’enfant réfléchit d’abord avant de s’exprimer dans une langue étrangère », soutient-il.

Des reformes face au manque d’un personnel qualifié

Ces réformes entreprises par les autorités centrafricaines sont marquées, d’abord, par l’augmentation des inspections académiques de 08 à 20, ensuite l’introduction de Sangö dans l’enseignement mais le secteur de l’éducation reste confronté à un problème sérieux du personnel qualifié.

En juillet dernier, le gouvernement avait pris la décision de mettre fin à la vacation dans les établissements scolaires du pays. Il justifie cette décision par le coût élevé des frais de vacation par rapport aux salaires annuels des enseignants titulaires.

Les responsables des établissements tirent la sonnette d’alarmes. Ils estiment que cette interdiction vient aggraver le manque d’enseignants qualifiés dans le fondamental 2. A en croire certains responsables de ces établissements, c’est grâce aux enseignants vacataires et maitres parents que les cours continuent d’être dispensés à l’intérieur du pays.

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20 octobre 2021 3 20 /10 /octobre /2021 00:20
Une mission d’évaluation du Conseil de sécurité à Bangui

 

Centrafrique-Onu: une mission d’évaluation du Conseil de sécurité à Bangui

 

https://www.radiondekeluka.org/ mardi 19 octobre 2021 16:19

 

Trois mois après la reconduction de l’embargo sur les armes à destination de la République centrafricaine, une mission du Comité de sanctions des Nations-Unies est dépêchée à Bangui. Au cours de sa visite, la délégation a rencontré plusieurs autorités centrafricaines dont le Chef de l’Etat Faustin Archange Touadera. L’objectif est d’évaluer les conditions du maintien ou de la levée de l’embargo.

Lors de la 76ème session de l’Assemblée générale des Nations-Unies à New York aux Etats-Unis en septembre dernier, le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a plaidé pour une levée totale de l’embargo sur les armes à destination de la République centrafricaine. Un plaidoyer pris en compte par le Conseil de sécurité de l’ONU qui a dépêché une mission à Bangui, le 11 octobre 2021.

Cette délégation, conduite par l’ambassadeur Abdou Abari, représentant permanent du Niger auprès des Nations-Unies, a rencontré plusieurs autorités centrafricaines, des leaders de partis politiques, des leaders de groupes armés et des responsables des organisations de la société civile.

Les discussions ont porté sur la question de l’embargo sur les armes à destination du pays, des personnes physiques ou entités qui ont été sanctionnées, des interdictions de voyage, du gel des avoirs des personnes sous sanction et de la question du dialogue républicain encore en préparation.

Avec les groupes armés signataires de l’Accord du 06 février 2019, la délégation onusienne a discuté sur le processus de désarmement. En effet, si les conditions de stockage des armes font partie des préalables pour la levée de l’embargo, les émissaires de l’ONU ont également visité les lieux de stockage des armes et munitions des Forces armées centrafricaines.

Ainsi, la décision de la levée totale de l’embargo sur les armes à destination de la République centrafricaines dépendra du rapport que vont déposer au Conseil de sécurité des Nations-Unies, ces envoyés spéciaux.

Le 28 juillet 2021, le Conseil de sécurité des Nations-Unies a prolongé d'un an, l'embargo sur les armes à destination de la République centrafricaine. Une décision qui n’a pas plu aux autorités centrafricaines, qui parlent d’une sanction injuste envers un pays sous emprise des groupes armés.

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20 octobre 2021 3 20 /10 /octobre /2021 00:12
La première procédure judiciaire contre un membre de la Séléka
La première procédure judiciaire contre un membre de la Séléka

 

Lu pour vous

 

https://mondafrique.com/ By Nicolas Beau 19 octobre 2021

 

L’audience de confirmation des charges dans l’affaire d’un commandant s’est ouverte le 12 octobre

La Cour pénale internationale (CPI) ouvre aujourd’hui une audience préliminaire dans l’affaire d’un ancien chef de guerre du groupe rebelle Séléka, qui est inculpé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis en République centrafricaine. Cette affaire représente un pas important et bienvenu dans la lutte contre l’impunité des crimes graves commis dans la République centrafricaine.

Au cours de l’audience de confirmation des charges, les juges de la CPI détermineront s’il existe suffisamment de preuves pour que le dossier d’accusation contre Mahamat Saïd Abdel Kani débouche sur un procès. C’est la première procédure judiciaire à l’encontre d’un membre de la Séléka. Mais pour que la CPI puisse rendre justice comme il se doit, elle devra poursuivre des suspects de plus haut niveau. 

À partir de 2012, des membres de la Séléka, une coalition rebelle composée principalement de musulmans du nord-est du pays, se sont livrés à des attaques brutales à l’encontre de civils dans des villes et des villages, au cours de leur trajet vers le sud pour rejoindre Bangui, la capitale. Ils ont tué et agressé sexuellement des civils et rasé des villages. En 2013, des milices locales, dites anti-balaka, se sont formées afin de s’opposer à la Séléka, puis ont commis à leur tour de graves crimes, en partie parce que les anti-balaka avaient tendance à assimiler tous les musulmans à la Séléka.

Les anti Balaka en février dernier

En février dernier, la CPI a ouvert son premier procès contre deux chefs anti-balaka, procès qui est toujours en cours. Quelques semaines auparavant, Mahamat Saïd avait été placé en garde à vue puis déféré devant la CPI pour les crimes graves qu’il a présumément commis lorsqu’ils supervisait les opérations dans deux prisons de Bangui en 2013.

Les autorités centrafricaines ont demandé à la CPI d’enquêter et de poursuivre les crimes graves commis dans le pays. La CPI travaille désormais aux côtés de la Cour pénale spéciale, un tribunal novateur jugeant les crimes de guerre, qui intègre des experts internationaux et un personnel national, ainsi que les tribunaux nationaux ordinaires du pays.  

La CPI étant un tribunal de dernière instance, elle ne pourrait jamais prendre en charge toutes les affaires de crimes graves commis en République centrafricaine. Mais elle devrait assurer les procès impliquant les hauts responsables afin de contribuer à établir les responsabilités pénales à ce niveau. Ainsi la CPI pourra à la fois répondre aux attentes de la justice et favoriser un environnement qui aidera les autres tribunaux à mieux lutter contre l’impunité.

Un fait demeure : il existe beaucoup d’autres chefs de la Séléka plus haut gradés qui sont impliqués dans les crimes, dont certains contrôlent de grandes parties du pays et continueraient à commettre de graves abus. Pourtant, jusqu’ici, Mahamat Saïd est l’unique chef de la Séléka poursuivi devant la CPI. Espérons que cela change.

 

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19 octobre 2021 2 19 /10 /octobre /2021 23:37
RCA : Trois nouveaux députés intègrent le parlement de la CEMAC

Lu pour vous

 

Publié le 18.10.2021 à 19h27 par journaldebangui.com avec oubanguimedias.com

Les honorables Evariste Ngamana, Dieudonné Marien Djemé et Bernadette Souaninzi Gambo intègrent le Parlement de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC).

Dans une correspondance du président de l’Assemblée Nationale Centrafricaine Simplice Mathieu Sarandji à son collègue du Parlement de la CEMAC Hilarion Etong, il fait mention que trois (03) députés centrafricains font leur entrée au Parlement communautaire. Il s’agit du 1er Vice-président de l’Assemblée Nationale centrafricaine, l’honorable Evariste Ngamana, l’honorable Dieudonné Marien Djemé et l’honorable Bernadette Souaninzi Gambo.

Dans ladite correspondance, le député Honorable Evariste Ngamana, premier vice-président de l’Assemblée Nationale centrafricaine est établit comme Chef de délégation des parlementaires centrafricains à l’Assemblée de la CEMAC. A ce titre, il devient aussi le Vice-président du Parlement de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale.

De son côté, le député Dieudonné Marien Djemé occupera le poste du deuxième rapporteur à la commission  chargée de l’économie et des finances. Ces trois (03) élus de la Nation vont rejoindre leurs collègues parlementaires centrafricains qui siègent depuis au Parlement communautaire. Il s’agit du député André Narké Dorogo qui est le président de la commission qui concerne le respect des valeurs démocratiques et institutionnelles dans le cadre juridique et de l’honorable Emilie Béatrice Epaye qui fut aussi Vice-présidente du Parlement communautaire et qui est finalement remplacée par l’honorable Evariste Ngamana.

Les cinq (05) députés centrafricains qui siègent au nom de la RCA joueront pleinement leur rôle pour défendre les valeurs politiques démocratiques et de l’économie de la sous-région. La cérémonie de la prestation de serment et de la présentation des trois honorables comme nouveaux membres du Parlement de la CEMAC s’était déroulée le jeudi 14 octobre 2021 à l’Assemblée Nationale à Bangui. Ceci, lors de la deuxième session ordinaire en visioconférence du Parlement de la CEMAC ouverte depuis le 11 octobre pour prendre fin le 09 novembre prochain.

Désormais Chef de la délégation centrafricaine et Vice-président du Parlement de la CEMAC, l’honorable Evariste Ngamana se réjouit mais se dit conscient de la lourde responsabilité qui l’attend : «  Je suis heureux d’intégrer le Parlement de la CEMAC et je remercie le Président de l’Assemblée Nationale centrafricaine Simplice Mathieu Sarandji pour l’honneur qu’il m’a fait. Je sais que grande est ma responsabilité car je vais travailler au nom de tous les peuples de la sous-région d’Afrique centrale ».

« Je travaillerai sans doute avec mes anciens collègues qui sont l’honorable Emilie Béatrice Epaye et l’honorable André Nalké Dorogo sans oublier les autres collègues qui nous ont cédé leurs fauteuils. Leurs expériences seront bénéfiques pour nous et ensemble, nous réussirons cette mission difficile mais pas impossible », a-t-il précisé.

Selon l’honorable Evariste Ngamana, en plus de ses fonctions liées à l’organisation et au fonctionnement de la CEMAC, il se battrait pour que plusieurs centrafricains intègrent aussi des instances supérieures au niveau des institutions et organisations africaines et internationales.

Le Parlement de la CEMAC est composé de 30 membres en raison de cinq (05) députés par pays membres de la Communauté. Notons que la CEMAC regroupe six (06) États membres à savoir : Le Cameroun, le Congo Brazzaville, le Gabon, la République Centrafricaine, LA Guinée Equatoriale et le Tchad.  Le  siège du Parlement de la communautaire se trouve à Malabo en Guinée Equatoriale et le Président en exercice de la CEMAC est  actuellement le président Camerounais Paul Biya.

Selon les textes statutaires du Parlement de la CEMAC, le pays dont le Chef de l’État assure le titre du président de la communauté, du coup, le Chef de la délégation du pays au sein du parlement de la communauté devient aussi le Président du Parlement de la CEMAC. Ce qui sous-entend que si le Président centrafricain Faustin Archange Touadera devient président de la CEMAC étant donné que la présidence est tournante, le Premier Vice-président du parlement centrafricain Evariste Ngamana, Chef de la délégation des députés centrafricains au sein du Parlement communautaire et actuel Vice-président dudit parlement deviendra aussitôt le président du Parlement de la sous-région. Ceci en respect des dispositions de l’article 32 alinéa 3 des statuts de la communauté.

Il est possible la présidence tournante de la CEMAC passe à la Centrafrique l’année prochaine. La dernière fois, c’était en 2010 avec l’ancien président François Bozizé.

 

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19 octobre 2021 2 19 /10 /octobre /2021 23:30
Comment la constitution de la Vᵉ République a modelé la décolonisation

 

Lu pour vous

 

https://www.infochretienne.com/ 19 octobre 2021

Le pardon officiel du président Macron aux harkis et l’annonce de l’adoption prochaine d’une loi de réparation marquent une étape importante dans le processus de réconciliation nationale de la France avec son passé colonial.

Le droit, et l’enseignement du droit, ont aussi leur rôle à jouer dans l’entreprise de décolonisation. En effet, une colonisation va de pair avec une domination légale, celle d’un système juridique et judiciaire pensé et appliqué pour maintenir un territoire et sa population sous le joug du colonisateur.

La domination légale se concrétise avant tout au niveau des droits personnels, comme ce fut le cas de la différence de statut entre le citoyen français de métropole et l’indigène – dépourvu de la plupart des droits civiques. Mais elle se concrétise aussi au niveau des institutions avec une organisation des relations de pouvoir entre la métropole et les colonies destinés à asseoir la domination de la première sur les secondes.

Ainsi une décolonisation est un processus de transition dite juridique. Il s’agit de débarrasser le système juridique du pays nouvellement indépendant des rapports juridiques qui le liaient à l’ancienne métropole. En France, cette transition juridique a été actée par la constitution de 1958. Si cette dernière marqua le début de la Ve République, elle fut surtout l’occasion pour les territoires d’Afrique francophone d’affirmer leur volonté d’indépendance.

Une constitution de décolonisation

Il est de bon ton, dans les facultés de droit et ailleurs, d’expliquer que la raison d’être de la constitution de 1958 repose dans l’instabilité gouvernementale de la IVe République. Cette dernière, et ses 22 gouvernements en 12 ans, était devenu dangereusement inefficace. Il fallait retrouver de la stabilité grâce à un président qui « assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État » (article 5) et un gouvernement sans la menace constance d’une motion de censure du Parlement.

Rares sont cependant les étudiants à connaître l’objectif de décolonisation attaché à la constitution de 1958. En effet, ce point n’apparaît dans aucun des ouvrages de référence. De Gaulle, dans son discours du 4 septembre 1958 était pourtant clair : il fallait une nouvelle constitution pour « qu’entre la nation française et ceux des territoires d’outre-mer qui le veulent, soit formée une Communauté, au sein de laquelle chaque territoire va devenir un État qui se gouvernera lui-même ».

Un des objectifs principaux de la constitution de 1958 était donc de finir le processus de décolonisation amorcé par la IVe République. Cette dernière, en affirmant l’égalité des peuples dans son préambule, se devait de mettre en terme à l’impérialisme français.

Les étapes

L’apport principal de la constitution de 1946 fut de transformer l’Empire Français en Union française à la suite de quoi le Cambodge et le Laos en 1953, le Vietnam en 1954, la Tunisie et le Maroc en 1956 retrouvèrent leur indépendance. En dehors de ces pays, la majorité des anciennes colonies restèrent sous le statut de territoires d’outre-mer c’est-à-dire sous une tutelle encore très forte de la métropole qui décida notamment de leurs relations extérieures ou des modalités de représentation politique (Titre VIII, constitution de 1946).

La pierre angulaire du processus de décolonisation fut le référendum du 28 septembre 1958. Si en France, celui-ci servait à approuver la Ve République, pour les territoires d’outre-mer, il représentait la première étape vers l’indépendance. Un « non » signifiait un rejet de la constitution et un accès immédiat à l’indépendance. Seule la Guinée opta pour cette option. Si les territoires votaient oui, ils pouvaient choisir entre un maintien du statu quo, une assimilation en tant que département ou une élévation au rang d’État membre de la Communauté. Comme l’ancien article 86 de la constitution le précisait, un État membre pouvait devenir indépendant et cesser d’appartenir à la Communauté.

Entre novembre et décembre 1958, tous les territoires d’outre-mer, à l’exception de la Guinée, choisirent le régime de la Communauté, après avoir voté oui au référendum. En août 1960, le Bénin, le Burkina Faso, le Chad, la Centrafrique, le Congo, la Côte d’Ivoire, le Gabon et le Niger proclamèrent leur indépendance. En juin ce fut le tour de Madagascar suivi de la Mauritanie en novembre. La procédure d’indépendance progressive prévue par la constitution de 1958 peut donc être considérée comme un succès.

De l’indépendance à la dictature du parti unique

Ce fut cependant un bref succès. À l’exception de Madagascar, tous les États se dotèrent d’une nouvelle constitution quelques mois à peine après leur indépendance. Ces constitutions instaurèrent toutes un régime présidentiel fort, sur le modèle de la constitution de 1958 après l’élection au suffrage universel direct du président de la République. Elles marquèrent le début des dictatures dites du parti unique qui sclérosent l’Afrique francophone depuis 1960.

Une adoption si coordonnée de constitutions si similaires interroge forcément sur l’influence de l’ancienne métropole.

La reproduction d’un modèle autoritaire

Entre le oui au référendum et la déclaration d’indépendance, le régime de la Communauté s’appliquait. Or ce régime était caractérisé par une concentration des pouvoirs dans les mains du président de la République, lui-même président de la Communauté (article 80). Par décision présidentielle du 9 février 1959, le français resta langue officielle, la Marseillaise demeura l’hymne des États, l’armée française pouvait y stationner. La France contrôlait de fait ces anciens territoires jusqu’à l’aune de leur indépendance.

En 1963, le professeur de droit public François Luchaire, décrivait le caractère autoritaire des pays d’Afrique francophone avec les mots suivants :

« Les États d’expression française n’ont pas eu l’impression de rompre avec l’exemple français ; bien au contraire, chacun a voulu donner à son chef d’État une autorité constitutionnelle comparable à l’autorité qui est celle du général de Gaulle en France ; parfois conseillés par des experts français, ils ont d’ailleurs utilisé les innovations contenues dans la constitution française avec les adaptations qui s’expliquent. »

Théo Fournier, Docteur en droit – Chercheur associé au centre Sorbonne Constitutions et Libertés, Sciences Po

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