Selon le ministre des Affaires étrangères, l'archevêque de Bangui mène toujours les discussions.
CENTRAFRIQUE-PRESSE.COM - Notre Mission : Toujours vous informer.
22/01/15 (AFP)
Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a déclaré jeudi savoir où se trouve l'humanitaire française enlevée lundi à Bangui par une milice chrétienne anti-balaka et a souhaité que les négociations pour sa libération aboutissent rapidement.
"Aujourd'hui cet otage fait l'objet de discussions avec l'archevêque de Bangui. Les discussions sont en cours encore à cet instant", a-t-il dit sur la radio RTL. "Nous savons où elle est. Nous souhaitons que la discussion et la négociation avec les autorités religieuses puissent aboutir".
L'humanitaire, Claudia Priest, 67 ans, éducatrice spécialisée, et son collègue centrafricain ont été enlevés lundi par des antibalaka qui protestent contre l'arrestation d'un de leurs chefs, Rodrigue Ngaïbona, alias "général Andjilo", par la mission des Nations Unies en Centrafrique. Ce dernier a participé aux massacres de musulmans de décembre 2013, a déclaré M. Le Drian.
Une employée expatriée de l'ONU enlevée mardi dans le même contexte a en revanche été libérée après avoir été retenue quelques heures par des miliciens anti-balaka.
Claudia Priest était arrivée en Centrafrique le 6 janvier, pour une mission de deux semaines pour le compte de l'ONG médicale catholique CODIS (Coordination Diocésaine de la Santé).
Le fils de l’humanitaire enlevée en Centrafrique confie son «angoisse»
www.ladepeche.fr 22/01/2015 à 10:57
Florent Priest, le fils de l’humanitaire française enlevée lundi en Centrafrique par une milice chrétienne anti-balaka, a fait part ce jeudi de son « angoisse » quant au sort réservé à sa mère. Il a néanmoins assuré faire « entière confiance » aux interlocuteurs qui mènent les négociations pour obtenir la libération de celle-ci.
« Mon père m'a appris lundi soir l'enlèvement de maman alors qu'il était dans l'Ain », a expliqué Florent Priest, 42 ans, qui vit en Saône-et-Loire. « Ma réaction a tout d'abord été la stupéfaction et depuis, c'est l'angoisse », a-t-il ajouté.
Claudia Priest, éducatrice spécialisée de 67 ans, et son collègue centrafricain ont été enlevés lundi à Bangui par des anti-balaka, milices d’auto-défense mises en place par des paysans, qui protestent contre l’arrestation d’un de leurs chefs, Rodrigue Ngaïbona, alias « général Andjilo », par la mission des Nations Unies en Centrafrique. « Depuis, je ne sais rien. Nous savons seulement que des professionnels travaillent en France et en Centrafrique avec l'archevêque de Bangui. Nous sommes également au courant que des négociations sont en cours. Je ne sais rien de plus mais j'ai une pleine et entière confiance en ces interlocuteurs », a encore dit Florent Priest.
Jeudi, Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, a déclaré savoir où se trouvait l’humanitaire et souhaité que les négociations pour sa liberté aboutissent rapidement. « Nous sommes énormément soutenus et nous recevons un nombre incroyable de témoignages d'affection », a poursuivi le fils de l’otage. Claudia Priest était arrivée en Centrafrique le 6 janvier pour une mission de deux semaines pour le compte d’une ONG médicale catholique. Selon son mari qui s’est exprimé dans La Croix, elle a été enlevée « par hasard ».
LaDepeche.fr
22/01/15 (AFP)
Les membres d'une commission d'enquête des Nations unies sur les violences en République centrafricaine (RCA) ont demandé mercredi la création d'un tribunal spécial pour en juger les auteurs mais se sont dits inquiets pour son financement.
Le rapport de cette commission, remis il y quelques jours au Conseil de sécurité, a conclu que les deux camps ont commis des crimes contre l'humanité et un "nettoyage ethnique" depuis près de deux ans, mais que l'intervention internationale en RCA a évité un génocide.
Depuis le renversement du président François Bozizé et la prise du pouvoir en mars 2013 par la coalition rebelle Séléka, la Centrafrique a sombré dans une crise sécuritaire et politique sans précédent opposant milices principalement chrétiennes, les anti-balaka, aux rebelles Séléka, essentiellement musulmans.
Pour juger les responsables "nous recommandons qu'un tribunal spécial soit mis en place", de préférence international ou "internationalisé", c'est-à-dire comprenant une majorité de magistrats internationaux, a déclaré le professeur de droit australien Philip Alston, un des trois membres de la Commission. Pour lui en effet, le système judiciaire en RCA n'est pas capable de mener à bien cette tâche.
Mais il s'est déclaré lors d'une conférence de presse "préoccupé par le financement" d'une telle cour indépendante car la RCA n'est pas en mesure de le faire et pour l'instant aucun pays ne s'est encore formellement engagé à y contribuer.
Pour le Pr. Alston, il y a un risque que l'ONU se contente "d'une solution insatisfaisante par manque de fonds". "Un tribunal qui ne serait pas assez financé ni assez indépendant ferait plus de mal que de bien", a-t-il ajouté.
La Cour pénale internationale, compétente pour les crimes contre l'humanité, s'est elle aussi saisie de la situation en RCA. Mais cette instance "ne peut juger au mieux qu'une poignée d'individus", a-t-il souligné.
"La procédure de la CPI prend beaucoup de temps et les victimes ne peuvent pas attendre deux ans", a expliqué Fatimata M'Baye, présidente de la commission mauritanienne pour les droits de la femme et membre de la Commission. Elle a préconisé "pour aller plus vite d'avoir un tribunal spécial dans le pays ou un tribunal international".
La Commission a dressé une liste de responsables d'exactions en RCA que son président Bernard Acho Muna, juge à la Cour suprême du Cameroun, va transmettre au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.
La crise a fait plusieurs milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés selon l'ONU, malgré la présence plusieurs milliers de Casque bleus et de soldats et policiers français et européens.
Centrafrique : des enquêteurs de l'ONU appellent à créer un tribunal international
NEW YORK (Nations Unies), 22/01/15 (Xinhua) --Deux membres de la Commission internationale d'enquête sur la République centrafricaine ont appelé mercredi à la création d'un tribunal "véritablement international" chargé de poursuivre les auteurs de crimes de guerre commis dans ce pays.
"Nous sommes ici pour dire que nous avons des recommandations à faire au Conseil de sécurité et au Secrétaire général mais aussi à l'Union africaine et au gouvernement centrafricain", a dit Fatimata M'Baye lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU au côté d'un autre membre de la Commission d'enquête, Philip Alston.
"Nous pensons que pour que ce conflit ne s'aggrave pas à nouveau, la communauté internationale doit agir rapidement contre ceux qui violent les droits de l'homme et le droit humanitaire", a-t-elle ajouté.
Mme M'Baye et M. Alston ont rappelé que des crimes de guerre ont été commis par toutes les parties impliquées dans le conflit qui déchire la République centrafricaine.
La Commission d'enquête a été mise en place par le Conseil de sécurité de l'ONU en 2013. Outre Mme M'Baye et M. Alston, elle compte un troisième membre, Bernard Acho Muna, qui la préside.
M. Alston a déclaré que le plus récent rapport de la commission recommande fortement la mise en place de mécanismes de lutte contre l'impunité, notamment l'établissement d'un tribunal "pleinement international "pour enquêter sur les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité.
Il a souligné que les Nations Unies discutent actuellement de la création d'un tribunal de cette sorte pour poursuivre les acteurs politiques qui ont commis ces crimes.
Nourredine Adam serait, selon certains, un individu qui aurait encore de l’avenir au Centrafrique. Fils d’un Imam « centrafricain » et de mère tchadienne, il est né en 1970 à Ndélé. Il n’a pas beaucoup vécu au pays depuis lors, hormis pour y semer la mort et la zizanie. A l’adolescence, il s’est rendu en Egypte où il dit avoir fait des études durant dix ans, ce que tout homme éduqué le rencontrant peut aisément contredire. En réalité, il a été engagé par la police politique égyptienne d’Hosni Moubarak. Il y a appris la torture et la prévarication. A l’époque, il a participé comme petit gradé à la répression des militants démocrates mais également des frères musulmans.
Au milieu des années 90, il a discrètement effectué un stage de 6 mois au sein des forces spéciales israéliennes, séjour dont ce « défenseur de l’Islam en RCA » se garde bien de se glorifier. Il a d’ailleurs gardé de cette époque certains amis qui l’aideront plus tard à s’enrichir…mais nous y reviendrons. Il s’installe ensuite une petite année à Bangui où il est affecté à l’Office Central de Répression du Banditisme, (OCRB) ce qui, chacun en conviendra, équivaut à faire assurer la sécurité d’un poulailler par un renard.
Au début des années 2000, son goût immodéré pour l’argent le pousse à quitter le Centrafrique pour rejoindre les Emirats Arabes Unis. Il réside ainsi à Sharjah et Dubaï, de 2002 à 2012, où il joue les gros bras dans la sécurité rapprochée d’un sultan.
JEU DE MASSACRE
A partir de 2009, année de la mort du regretté frère Charles Massi, Nourredine s’est senti pousser des ailes. Prenant des contacts tous azimuts avec ses amis arabes et ses frères aux turbans noirs de la région, il a eu un rôle majeur dans le financement de la Séléka. Il a d’ailleurs détourné une partie des fonds reçus des émirats pour son propre compte. Ses relevés bancaires au Tchad et au Soudan en attestent, tout comme le standing de sa luxueuse villa à Ndjamena où résident sa femme tchadienne Fatima Adam Sdallah et ses enfants, eux aussi de nationalité tchadienne.
Sans prendre part à aucun combat, il dirige de loin ses troupes qui participent à la prise de Bangui en mars 2013. C’est ensuite qu’il montre son véritable visage, celui d’un assassin sadique et d’un voleur de grand chemin. Nommé ministre de la Sécurité et de l’ordre public, ascension sociale remarquable pour un garde du corps d’émir parlant difficilement le français, il prend également la tête du Comité Extraordinaire pour la Défense des Acquis Démocratiques (CEDAD), officine de police politique qui sème alors la terreur dans notre capitale. Pendant des mois, ses locaux, situés près de l’agence Air France, résonnent des cris des suppliciés qui sont torturés et exécutés sous la supervision directe du ministre Nourredine. Curieusement, les Français, les Nassara, ne réagissent pas. Nourredine a-t-il raconté à sa fille Sakina les séances d’interrogatoire d’anciens soldats des FACA qu’il dirigeait personnellement avant de les exécuter de ses propres mains ? Les membres de la Garde Républicaine de Bozizé chicotés jusqu’à l’agonie et achevés d’une balle dans la tête ? Les journalistes menacés, frappés, humiliés ? Les bonnes sœurs violées par ses hommes ? Les enlèvements et assassinats nocturnes comme celui du juge Modeste Bria, le 16 novembre 2013, que Noureddine a personnellement commandité ?
Ces atrocités, Nourredine Adam, s’il y a une justice sur cette terre, les paiera. Il est désormais inscrit sur une liste de sanction de l’ONU et, sans nul doute, sera inculpé par la CPI dans les prochains mois. A moins que des proches de ses victimes ou certains de ses amis trahis ne s’occupent de lui plus rapidement…
JEU D’ARGENT
Beaucoup de personnes, kotazo ou petites gens, ont des raisons très concrètes, en monnaie fiduciaire et diamants étincelants, de détester Nourredine Adam. En effet, ce dernier s’est constitué une fortune personnelle, sur le dos des civils centrafricains spoliés durant l’occupation de Bangui, par le trafic de gemmes centrafricains et en détournant une partie des aides étrangères accordées à la Séléka.
Concernant le trafic de diamants, en 2013, les pierres, issues du racket des collecteurs dans les régions diamantifères de la Ouaka, la Haute-Kotto et de la Mambéré-kadéï, étaient centralisées à Bangui pour emprunter ensuite deux filières de revente clandestines à destination de Dubaï et d’Anvers. L’une faisait transiter les diamants par Ndjamena où ils étaient achetés par des professionnels monégasques et belges et l’autre rejoignait Anvers via Douala.
A Bangui, jouant le rôle de facilitateur, Nourredine Adam procurait véhicules et escortes aux acheteurs tchadiens ainsi qu’à son petit Amadou, un escroc local, et à ses vieux amis israéliens. Offrant gîte et couvert à ces trafiquants dans les hôtels banguissois, en particulier au Ledger et à l’Oubangui, le chef du CEDAD prélevait 31% du prix des ventes, se constituant ainsi très rapidement un trésor de guerre de plusieurs centaines de millions. Cet argent était marginalement affecté à l’alimentation en vivres et munitions des combattants Séléka. La majeure partie du magot collecté par Noureddine rejoignait Khartoum et Ndjamena en utilisant les bureaux de change Western Union et Dahabshiil, ou en passant par l’intermédiaire d’un réseau de commerçant musulman implanté notamment à Bria. Sa femme à N’djamena et son frère, Ismael Adam, à Khartoum, contrôlaient l’arrivée des fonds. Par la suite, une partie de l’argent spolié était affectée à l’entreprise d’import-export dont il est encore le propriétaire à Sharja.
Depuis qu’il a quitté Bangui, Nourredine a délaissé le trafic de diamant. Il se contente désormais de conserver la quasi-totalité des aides financières qui lui sont allouées par ses amis soudanais, tchadiens et turcs ou par les monarchies du golfe pour aider les musulmans centrafricains. Ainsi, lors de la dernière fête de la Tabaski, lorsqu’il a reçu un financement de 20 millions FCFA afin d’acheter des têtes de bétails pour ses combattants, il en a gardé 15 millions aussitôt envoyés à Khartoum.
A suivre….
Collectif des Citoyens Centrafricains Opposés à Séléka (CCCOS)
© AFP
http://m.france24.com 21/01/2015 par Charlotte BOITIAUX
Après le rapt de deux humanitaires, dont une Française, à Bangui, le frère d’un célèbre journaliste centrafricain, Pacôme Pabandji, a lui aussi été enlevé, lundi. Les rapts se multiplient en Centrafrique depuis l’arrestation d’un chef anti-balaka.
"Tout s’est déroulé lundi [19 janvier] vers 9 h du matin. Steve allait au lycée. Des hommes armés se sont approchés et lui ont demandé de les suivre. Steve a résisté, mais il s’est pris des coups de crosse", raconte le célèbre journaliste Pacôme Pabandji, le frère de Steve, contacté par France 24. Depuis, il n’a reçu aucune revendication, aucun appel. "C’est pour ça que nous communiquons aujourd’hui", précise-t-il.
La famille Pabandji est "extrêmement inquiète". Et pour cause, Steve, âgé de 26 ans, étudiant en anthropologie, a été enlevé dans le quartier de Fouh, dans le 4e arrondissement de Bangui, une zone "contrôlée par les anti-balaka", précise Guy-Jocelyn, le frère aîné de Steve. C’est dans cette même zone qu’une humanitaire française et qu’un employé d’une ONG, dont la nationalité n’a pas été précisée, ont été kidnappés, le même jour. C’est aussi non loin de là, sur l’axe reliant l’aéroport au centre-ville, qu’une employée irakienne de la Minusca a été enlevée, mardi 20 janvier, avant d’être relâchée le soir même.
"Nous étudions toutes les pistes"
Cette série d’enlèvements survient alors qu’un puissant chef des milices anti-balaka, Rodrigue Ngaïbona, surnommé le "général Andjilo", a été arrêté dimanche par la Minusca, la force de l’ONU. Ce général est notamment accusé d’avoir été un des meneurs des miliciens qui ont lancé les massacres de musulmans le 5 décembre 2013 à Bangui.
Suite à cette arrestation, des centaines de miliciens anti-balaka avaient manifesté leur mécontentement à Bangui, notamment dans le nord-est de la capitale, et tenté d’enlever plusieurs personnes. Selon une source proche du dossier, le rapt des deux humanitaires aurait été mené par des anti-balaka en guise de représailles – bien qu’il n’y ait eu à ce jour aucune revendication formellement formulée.
On pensait aussi, jusqu’à présent, que seuls les expatriés intéressaient les ravisseurs. Apparemment non. "Je ne sais pas si les milices anti-balaka sont impliquées dans le rapt de Steve. Peut-être… Nous étudions toutes les pistes", explique Guy-Jocelyn qui redoute surtout que "la renommée" de la famille soit à l’origine de l’enlèvement.
"Ce n’est pas la première fois que certaines personnes cherchent à nous atteindre"
Pacôme Pabandji est en effet un journaliste centrafricain de 23 ans, très réputé dans le pays et qui a remporté en novembre 2014 le prestigieux prix Rory Peck, une distinction reconnue dans le monde entier qui récompense les meilleurs journalistes reporters d'images (JRI) pigistes. Didier Pabandji, le cadet de la famille, est chargé de mission au ministère de la Communication, Franklin, un autre membre de la fratrie, travaille au bureau des Nations unies à Bangui. "Nous avons beaucoup de soucis, ce n’est pas la première fois que certaines personnes cherchent à nous atteindre, précise Guy-Jocelyn. Je ne suis donc pas vraiment étonné de l’enlèvement de Steve."
Pacôme a lui-même été victime d’une agression à la mi-décembre. "Je me demande si c’est à cause de moi, ce qui arrive à Steve, s’interroge-t-il. J’ai prévenu l’ambassade de France à Bangui. Une conseillère m’a dit qu’elle allait nous aider, alerter les forces de Sangaris [la mission de l’armée française en Centrafrique]."
Les anti-balaka sont des milices principalement chrétiennes qui se sont formées pour lutter contre les rebelles, essentiellement musulmans, de la coalition Séléka qui avait pris le pouvoir en Centrafrique en mars 2013 avant d'en être chassée en janvier 2014. Les deux camps sont accusés d'avoir commis de graves exactions.
Relatif aux réunions de Nairobi et les préparatifs du forum de Bangui
La Séléka Rénovée pour la Paix et la Justice s’étonne des démarches unilatérales et inopportunes dites de réconciliation en son nom à Nairobi (Kenya) et étrangement soutenues par la Médiation Congolaise. Ces démarches ont vu uniquement la présence de ceux qui ont trahi non seulement les combattants, mais aussi les objectifs républicains de la Séléka.
C’est ainsi que la Séléka informe donc l’opinion publique nationale et internationale qu’elle rejette en bloc toute entente secrète dont elle ignore le bien fondé, et que les réunions de Nairobi n’engagent en rien la Séléka dans tous ses démembrements militaires et politiques.
La Séléka dénonce aussi bien la Médiation du Congo que le Comité préparatoire du Forum de Bangui pour faute de transparence, de partialité et donc de capacité à conduire un meilleur processus de paix dans l’intérêt du Peuple Centrafricain.
La Séléka demande à la CEEAC la désignation d’une NOUVELLE MEDIATION NEUTRE qui pourra accompagner la suite du Forum de Brazzaville en vue d’aider la République Centrafricaine à renouer définitivement avec la paix au delà de tout agenda politique inavoué.
La Séléka demande à la Communauté internationale de continuer à appuyer le processus électoral du pays par l’implication de toutes les sensibilités Nationales dans un esprit de réconciliation nationale, avec le retour assisté des compatriotes déplacés et réfugiés, ainsi que des perspectives claires de justice et de dédommagement.
Fait le 20 janvier 2015
Pour la Séléka Rénovée pour la Paix et la Justice,
Général Mohamed-Moussa DHAFFANE,
Chef de Délégation au Forum de Brazzaville,
Ancien Ministre d’Etat
21 janvier 2015
Dominic Ongwen, l’un des principaux chefs de la sanguinaire rébellion ougandaise de la LRA qui s’est rendu début janvier, est arrivé pendant la nuit au centre de détention de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, a-t-on appris mercredi auprès de la Cour.
« Dominic Ongwen est arrivé au quartier pénitentiaire de la CPI à 01H55 (00H55 GMT) », a indiqué à l’AFP le porte-parole de la Cour, Fadi El Abdallah.
L’avion le transportant avait décollé mardi vers 17H00 GMT de Centrafrique. Dominic Ongwen, qui avait été remis samedi aux mains de la CPI, était accompagné par une délégation de la Cour, basée à La Haye.
Dominic Ongwen s’était rendu début janvier en Centrafrique, portant un coup sévère à l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) commandée par Joseph Kony qui a semé la terreur pendant une trentaine d’années dans plusieurs pays d’Afrique centrale.
Il était recherché depuis près de dix ans par la CPI pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Les Etats-Unis offraient cinq millions de dollars pour sa capture.
Après son arrivée, M. Ongwen doit effectuer une visite médicale. Il devra ensuite comparaître, le plus tôt possible, devant les juges en la présence d’un avocat de la défense.
La date de cette audience doit encore être fixée, a précisé M. El Abdallah mercredi. Elle est destinée à confirmer l’identité du suspect, vérifier la langue utilisée pour les procédures et à l’informer des charges retenues à son encontre.
Créée aux alentours de 1987, la LRA opérait alors dans le nord de l’Ouganda, où elle a multiplié les exactions – enlèvements d’enfants transformés en soldats et en esclaves, mutilations et massacres de civils. Elle en a été chassée au milieu des années 2000 par l’armée ougandaise, avant de s’éparpiller dans les forêts équatoriales des pays alentour, dont la Centrafrique.
Dominic Ongwen est lui-même un ancien enfant soldat.
Selon l’ONU, la rébellion a, depuis sa création, tué plus de 100.000 personnes en Afrique centrale et enlevé plus de 60.000 enfants.
Joseph Kony reste le dernier dirigeant de la milice toujours en liberté, selon l’armée ougandaise. La LRA ne compterait plus que 150 hommes environ.
« Il faut que tous les leaders de la LRA soient amenés devant la justice »
Par RFI 21-01-2015 à 23:02
Dominic Ongwen a été transféré par avion, dans la nuit de mardi à ce mercredi 21 janvier, à la Cour Pénale Internationale (CPI), à La Haye, aux Pays-Bas. L'homme est l'un des plus hauts responsables du groupe rebelle ougandais LRA, l'Armée de Résistance du Seigneur. Il est accusé de crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Il s'était rendu, début janvier, dans l'est de la Centrafrique. L'homme était recherché depuis dix ans. L'audience de comparution initiale de Dominic Ongwen aura lieu lundi prochain, le 26 janvier. Pascal Turlan, conseiller au bureau du procureur de la CPI, est l’Invité d’Afrique soir de RFI. Pour lui, c'est une étape très importante dans la lutte contre la LRA qui est en train de se dérouler.
« Nous espérons, d’une part, que cela permettra de maintenir le consensus sur l’importance d’arrêter de tels criminels qui sont en fuite depuis de très nombreuses années et puis, par ailleurs, nous espérons aussi que cela envoie un signal aux membres de l’Armée de Résistance du Seigneur. »
Pascal Turlan Conseiller au Bureau du procureur de la Cour pénale internationale. 21/01/2015 - par Sébastien Nemeth
http://www.la-croix.com/ 21/1/15 - 17 H 48
Armand Priest n’a plus de nouvelles de sa femme depuis qu’elle a été enlevée lundi par un groupe d’anti-balaka en Centrafrique.
Dans un entretien exclusif accordé à La Croix, il évoque son épouse, la Centrafrique et leur engagement pour le développement de ce pays.
Armand Priest, 66 ans, l’époux de Claudia Priest, l’humanitaire française enlevée lundi par un groupe d’Anti-Balaka en Centrafrique lundi, devait chercher son épouse à l’aéroport Charles de Gaulle, mercredi matin.
Au lieu de cela, il doit attendre et faire confiance. Il n’a pas le choix. Attendre des nouvelles, faire confiance aux négociateurs. « C’est très, très difficile, confiait-il à La Croix, mercredi 21 janvier en début d’après – midi. On ne connaît pas l’issue, on ne connaît pas le délai. Les minutes sont très longues ».
Enlevée par hasard ?
Des nouvelles, il n’en a pas. Il sait juste que sa femme a été enlevée lundi 19 janvier avec un ami frère spiritain en sortant de Bangui alors qu’ils allaient apporter des médicaments et du matériel médical, « dont deux tables d’accouchement » précise-t-il, au dispensaire d’un village que son association Imohoro soutient.
« Je pense qu’elle a été enlevée par hasard. Elle s’est trouvée au mauvais endroit, au mauvais moment. Mais je n’ai aucun élément pour pourvoir l’affirmer. Je ne sais rien de ce qui s’est passé », dit-il.
Et de l’état d’avancement des négociations, conduites par l’archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga ? « Je n’en sais rien. Je n’arrive pas à joindre Mgr Dieudonné Nzapalainga. Le seul avec qui je suis en contact, c’est l’ambassadeur de France à Bangui. Je lui fais entièrement confiance », explique-t-il.
Claudia Priest n’avait pas peur
Éducatrice spécialisée de formation, Claudia Priest était arrivée en Centrafrique le 6 janvier, pour une mission de deux semaines. C’était la première fois depuis décembre 2012, depuis le soulèvement de la Seleka contre le gouvernement de François Bozizé, qu’elle retournait en RCA : « Elle y allait pour préparer des projets, rencontrer l’administration, relancer nos activités ».
Pendant son dernier séjour, avait-elle eu peur ? « Non, répond Armand Priest. La semaine dernière, elle avait été arrêtée à deux reprises par des anti-balaka. Ils l’avaient finalement laissée passer. Vous savez, depuis que l’on va en RCA, on a pris l’habitude des coupeurs de routes. Cela ne nous impressionne guère. »
Un engagement sobre et sincère
La Centrafrique, pour ce couple de retraités (deux enfants, cinq petits-enfants) originaires de la Côte-d’Or et résidant en Saône et Loire, c’est un coup de cœur et un engagement, sincère, sans détour, simple et courageux, qui s’est traduit par la création de l’association Imohoro.
« Nous l’avons fondée en 2005, au retour d’un voyage en Centrafrique. Nous avons été retournés par ce pays, par la gentillesse des Centrafricains et par leurs conditions de vie. Nous ne pouvions pas rester les bras croisés. Alors nous avons décidé de les aider à notre mesure. »
Ingénieur en bâtiment, Armand Priest a voulu mettre son savoir-faire au service du développement de ce pays : construire des écoles, des dispensaires et des puits. Une vingtaine de personnes gravitent autour de l’association : des ingénieurs, des médecins, opticiens, des dentistes, des pharmaciens…
« En 2005, l’école du village d’Imohoro était sous paillote. Aujourd’hui, le village est équipé d’une école en dur qui accueille 250 enfants. Nous l’avons construite avec un budget de 13 000 €, là où d’autres auront besoin de 70 000 €. Nous ne sommes que des bénévoles. Nous partons à nos frais. Voilà ce que nous faisons en Centrafrique. »
Double nationalité
À Bangui, les époux Priest ne descendent pas dans un grand hôtel : « Nous allons au centre d’accueil missionnaire à côté de la cathédrale : une cellule, une moustiquaire, un ventilateur et une douche. Nous avons notre confort en France, on peut faire un effort en Afrique. »
Ils aiment tellement ce pays qu’ils ont essayé, il y a 5 ans, d’obtenir la double nationalité : « Pour le moment, notre démarche n’a pas abouti, mais nous ne désespérons pas. »
Le dernier coup de fil
Lorsque l’un est en mission en Centrafrique, ce couple très uni se parle au téléphone tous les soirs. Leur dernier échange, pour l’heure, date de dimanche 18 janvier, vers 17 heures : « Elle m’a dit, se souvient Armand Priest, qu’elle s’était reposée dans la journée parce qu’il faisait très chaud. Mais qu’elle comptait, le lendemain, monter une dernière fois à Imohoro déposer des médicaments avant son départ. C’est tout. »
LAURENT LARCHER
Après des enlèvements opérés par les éléments du Front Démocratique du Peuple Centrafricain (FDPC) d’Abdoulaye MISKINE en novembre dernier, la population de Bangui apprend encore avec étonnement et indignation d’autres enlèvements par les éléments Anti-Balaka dans la capitale depuis 48 heures, suite à l’arrestation de Rodrigue GAÏBONA alias ANDILO, auteur de nombreux crimes et assassinats odieux contre la population, de coups et blessures volontaires, de séquestration, d’association de malfaiteurs, de détention illégale d’armes et munitions de guerre, d’incendies de maisons, d’assassinat d’un officier pakistanais de la Force Internationale, de pillages et de rackets, de viols, de crimes contre l’humanité, de rébellion et complicité, de troubles graves à l’ordre public et de tentatives de déstabilisation de la Transition, toutes peines passibles de poursuite devant les tribunaux nationaux et la Cour Pénale Internationale.
Devant ce qui apparaît désormais comme le nouveau mode opératoire de certains groupes politico-militaires de satisfaire leurs revendications, le Gouvernement de la République tient à communiquer ce qui suit à toute la population Centrafricaine et aux détenteurs des otages.
Fait à Bangui, le 20 janvier 2015
Pour le Gouvernement de la Transition
Le Ministre de la Sécurité Publique et de l’Emigration-Immigration
Nicaise KARNOU-SAMEDI
Une humanitaire française travaillant pour l’ONG médicale catholique Codis (Coordination diocésaine de la santé), et un religieux centrafricain ont été kidnappés ce lundi 19 janvier 2015 à Bangui, la capitale centrafricaine. Agée de 67 ans, l’humanitaire Claudia P. effectuait une mission en matière de santé et d’éducation. C’est la première fois qu’une ressortissante française est prise en otage en RCA, depuis le déclenchement de la crise en 2013. Moins de 24 heures après le kidnapping de ces deux personnes, l’Onu a affirmé qu’un de ses employés sur le terrain, a, lui aussi, subi les foudres d’individus armés non identifiés. Ces enlèvements surviennent alors qu’un puissant chef des milices anti-Balaka, Rodrigue Ngaibona, surnommé le général Andjilo, a été arrêté dimanche par la Minusca, la force de l’ONU déployée en RCA. Ce dernier, recherché par la Justice, est accusé d’avoir commis de nombreuses exactions dans la capitale centrafricaine. Visiblement, on est face à des actions de représailles, puisque les ravisseurs réclament la libération de Rodrigue Ngaibona, en échange de celle des otages. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les maîtres de la violence que sont les anti-Balaka et la Séléka constituent toujours un véritable danger pour la paix en RCA.
Les prises d’otages montrent que le problème sécuritaire reste un défi majeur en Centrafrique
Jusqu’à l’heure où nous tracions ces lignes, les anti-Balaka n’avaient fait aucun commentaire sur le rapt, se contentant de dire qu’ils sont en train de négocier la libération de l’humanitaire française. En tout état de cause, ces prises d’otages montrent à souhait que le problème sécuritaire reste, en Centrafrique, un défi majeur que Catherine Samba-Panza et son équipe se doivent de relever au plus vite. Cette situation est révoltante. Elle l’est d’autant plus que les géniteurs (Djotodia et Bozizé) des monstres Séléka et anti-Balaka qui mettent à mal la cohésion sociale dans leur pays, sont en pourparlers en ce moment même à Nairobi au Kenya. De ce point de vue, il urge que ces deux personnages soient mis à contribution au cours de ces pourparlers, pour la restauration de la paix dans leur pays. Ils pourraient par exemple commencer par lancer un message d’apaisement aux jeunes désœuvrés centrafricains. Car, derrière ces individus armés non identifiés à la base de ces rapts, peuvent bien se cacher des jeunes victimes du fléau du chômage.
La tenue des pourparlers de Nairobi qui s’annoncent cruciaux pour l’avenir de la Centrafrique, doit aussi être l’occasion d’interpeller tous ceux qui rament à contre-courant des initiatives de paix pour sortir les Centrafricains de l’impasse. Aussi, pour une paix définitive dans ce pays, faudrait-il qu’à l’issue de ces pourparlers, des décisions courageuses soient prises. Pourquoi ne pas remettre au goût du jour, la question de la dissolution des milices qui sèment la mort et la désolation dans le pays ? Cela pourrait permettre l’avènement d’une armée nationale, pour peu qu’elle soit au-dessus de toutes considérations ethniques et religieuses. Autrement, ces milices continueront de détenir des armes par devers elles, pour le malheur de la Centrafrique qui restera alors toujours une zone de non-droit, sous la pression maléfique des groupes armés.
Seydou TRAORE
Par RFI 21-01-2015 à 08:05
Alors que l'employée de l'Onu kidnappée mardi matin à Bangui par des hommes en armes a été libérée au terme d'une journée de tractations, les proches d'un chef anti-balaka arrêté samedi détiennent toujours une Française, Claudia et un père centrafricain, kidnappés lundi matin. Les négociations menées par l'archevêque de Bangui n'ont pas encore abouti.
L'archevêque de Bangui, monseigneur Nzapalainga a passé la nuit dehors dans les rues du quartier de Boy Rabe, là où sont détenus le père Gustav et l'humanitaire française Claudia. Il entendait ainsi marquer les esprits et montrer à tous sa détermination à obtenir une fin heureuse à cette prise d'otage.
Durant la journée de mardi, l'archevêque a tenu trois réunions avec des représentants anti-balaka mandatés par les ravisseurs. Selon lui, ces derniers étaient nettement moins nerveux que la veille. Ils lui ont même promis que les choses s'arrangeraient mercredi. Cependant monseigneur Nzapalainga n'en tire aucune conclusion car les négociations sont dans l'impasse.
Créer une dynamique pour la libération de Claudia et Gustave
Les ravisseurs continuent de réclamer la libération du général Andilo, un chef anti-balaka mais un responsable sécuritaire centrafricain a expliqué aux négociateurs que cette condition n'était pas acceptable. « Les interlocuteurs en face de nous et ceux qui détiennent les otages ne sont pas les mêmes, expliquait hier soir à RFI monseigneur Nzapalainga. Vous voyez bien que nous travaillons avec ceux qui sont à notre portée et depuis hier et aujourd’hui, nous avons mesuré l’évolution… Aujourd’hui on voit le climat qui change et nous espérons que eux aussi pourront apporter ce changement de climat auprès des ravisseurs, pour que eux aussi entrent dans la dynamique afin que Claudia et Gustave soient libérés. »
L'archevêque de Bangui a pu aussi s'entretenir au téléphone avec les deux otages. Claudia, 65 ans, s'est plaint de ses conditions de détention, de sa fatigue et de l'absence manque d'eau potable précisait monseigneur Nzapalainga. Elle a demandé et obtenu qu'on lui apporte ses médicaments. « Le paquet de médicament a été envoyé » précise l'homme d'église.
Centrafrique : la France a fait passer des médicaments et des couvertures à l'otage
Selon le ministre des Affaires étrangères, l'archevêque de Bangui mène toujours les discussions.
http://www.rtl.fr par Romain Renner , Jean-Michel Aphatie 21/01/2015 à 11:18
Claudia Priest, 67 ans, est actuellement détenue par les milices anti-balaka en République centrafricaine. "Il y a des discussions avec l'archevêque de Bangui, assure Laurent Fabius. Nous lui avons fait passer des médicaments et des couvertures".
Le ministre des Affaires étrangères assure que "tout le monde est mobilisé" et espère "parvenir à un bon résultat". Originaire de la région d’Epinac (Saône-et-Loire), Claudia a été enlevée en compagnie de l'un de ses employés, centrafricain, le 19 janvier. Ils se trouvaient alors à bord d'un 4x4 qui transportait des médicaments, braqué par un groupe de quatre hommes armés de Kalachnikov.
Claudia Priest est une humanitaire à la tête d'une association qu'elle a créée avec son mari, Armand, afin de venir en aide aux populations de la République centrafricaine. C'est après s'être liée d'amitié avec un basketteur originaire de ce pays d'Afrique centrale que le couple a décidé de se lancer dans ce projet. L'association s'appelle Imoholo, du nom du principal village auquel elle vient en aide.