http://www.radiondekeluka.org lundi 16 février 2015 09:36
Le week-end a été mouvementé à Bangui la capitale centrafricaine. Au moins 03 personnes ont été tuées à l’arme blanche au Pk5 dans le 3e arrondissement, fief des musulmans. La communauté musulmane a réagi en représailles à l'assassinat samedi en fin d’après midi d'un membre de leur communauté devant la Primature par des individus non identifiées.
« Un jeune musulman a été tué samedi soir devant la Primature en plein centre administratif par des individus armés non identifiés. A la vue du corps qui a d’abord été déporté au Camp Béal où sont basés les ex-combattants Séléka, puis conduit à nous et déposé à la mosquée, les musulmans de Pk5 sont rentrés dans tous leurs états », a rapporté Abakar Ousmane, porte-parole des musulmans.
La violence a connu une ascension exponentielle, bien que les circonstances dans lesquelles le jeune musulman a trouvé la mort samedi soir, ne soient pas vraiment élucidées.
« La victime est un combattant ex-Séléka caserné au Camp Béal (Camp militaire non loin de la Primature). Il venait, muni d’un couteau, pour braquer une moto. Le propriétaire de la moto, plus fort que lui, l’a mis à terre, a récupéré le couteau et l’a poignardé dans le cou. Il en est mort par la suite », a expliqué sous l’anonymat, un habitant du quartier 200 villas voisin au Camp Béal et à la Primature, qui affirme avoir suivi la scène.
Cette version a été confirmée par des sources hospitalières.
L’incident a été mal accueilli au sein de la communauté musulmane de Pk5 qui, en représailles, a donné la mort à deux personnes en déplacement dans le secteur le soir même.
« Mon neveu, un vendeur d’éventails s’est rendu samedi soir aux environs de 18 heures au Pk5 pour livrer des pacques d’eau. Il a été tué atrocement. Les bourreaux l’ont décapité, éventré et dépiécé ses membres supérieurs. Des connaissances l’ont transféré à la morgue et nous ont alerté par la suite », a expliqué l’oncle de l’une des victimes, âgé de 17 ans à RNL.
La tension s’est dégénérée dimanche matin avec de nombreuses autres scènes de violences. Trois leaders de cette communauté musulmane dont un ministre en fonction qui tentaient de calmer les manifestants, ont même été temporairement séquestrés avant d’être relâchés.
Réactions dans d’autres quartiers de Bangui
Des jeunes armés assimilés aux miliciens Antibalaka du quartier voisin de Fatima, ont menacé d’attaquer le quartier Pk5 en représailles, mais ont renoncé à ce projet. Dans les 4e et 8e arrondissements, des miliciens Antibalaka se sont livrés pendant un moment à des tirs sporadiques, bloquant temporairement la circulation.
Un calme relatif est revenu en fin de soirée, suivi de la reprise de la circulation dans les quartiers nord. Tandis qu’au Pk5, les commerces sont restés fermés et, la circulation bloquée toute la journée.
Le président de la Communauté islamique de Centrafrique (CICA) est intervenu pour déplorer ce regain de violence. « Les ennemis de la paix ont encore mis en mal les efforts de cohésion sociale en cours en République Centrafricaine. Nous devons chercher les auteurs de ces crimes pour les soumettre en justice. Nous devons éviter les tensions inter-communautaires », a déclaré l’Imam Oumar Kobine Layama.
« Nous appelons aussi le gouvernement à prendre ses responsabilités pour protéger la population, faire arrêter les auteurs de ces violences et les traduire en justice », a-t-il ajouté.
Les autorités de transition, elles, ne se sont pas encore prononcées sur cet incident.
Bangui : Des actes de violences enregistrés durant le weekend
Bangui, 16 février 2015 (RJDH) - Le weekend dernier a été marqué par des scènes de violences dans certains arrondissements de la ville de Bangui. Au total neuf corps ont été ramenés à la morgue de l'hôpital communautaire, a fait savoir une source proche de ce centre. Le 3ème arrondissement est le secteur le plus touché par ces incidents. Une partie du 5ème et 4ème arrondissement ont également enregistré des détonations d'armes et des actes de braquage.
Tout a commencé le samedi 14 février au km5, localité située dans le 3ème arrondissement, où un corps sans vie d'un jeune homme qui serait de la communauté musulmane a été retrouvé près de la Primature. Les présumés coupables n'ont pas encore été identifiés. Un fait qui a entrainé la colère de certains membres de cette communauté qui auraient par la suite tué neuf personnes.
Selon des sources concordantes, une douzaine de personnes ont été blessées avec des armes blanches. « J’ai vu des victimes qui ont été des personnes non identifiées issues de la communauté musulmane, admises à l’hôpital communautaire. Environ 7 personnes ont été décapitées, d’autres ont été éventrés », a fait savoir le témoin.
Selon un responsable d’une entité musulmane, joint par le RJDH, ce sont des jeunes malintentionnés, issus de la communauté musulmane, qui ont posé l’acte. Ce n'est pas au nom des jeunes musulmans de Centrafrique. « Nous sommes en train de mener des enquêtes afin de retrouver les auteurs de cet incident. La communauté musulmane n’est pas d’accord de tout ce qui s’est passé », a-t-il indiqué.
Une victime des agressions a témoigné que les malfrats se sont rués sur lui sur l’avenue Koudoukou. « Nous étions deux, mon amie et moi. Sept personnes en armes blanches et automatiques nous ont interpellés. J’ai réussi à sauver ma campagne. Ils se sont rués sur moi et m’ont agressé avec arme blanche. D’autres ravisseurs portaient des kalachnikovs », a relaté la victime.
Des ex Séléka du camp Béal créent la panique à l'hôpital Communautaire
Malgré la présence des forces de la Minusca, les éléments de l’ex-Séléka ont fait irruption au sein de l’hôpital Communautaire empêchant les activités. Une source hospitalière a relevé que certains éléments de l’ex-Séléka du camp Béal se sont rendus à l’hôpital Communautaire. « Ces ex-Séléka ont menacé le personnel soignant. Pris de peur, les infirmiers ont remis leur blouse au vestiaire et les activités ont été temporairement suspendues dans la soirée du samedi à dimanche matin », a-t-il martelé.
D'après d'autres sources, les ex Séléka ont fait des tirs d'armes dans la soirée du samedi. "Ils ont aussi agressé les personnes qui ont tenté d'emprunter la rue qui se trouve à côté de leur base", a rapporté une femme qui témoigne être battue par ces hommes en arme.
Le RJDH a tenté en vain d’entrer en contact avec les responsables des ex-Séléka du camp Béal pour leur version sur l’incursion des ex-Séléka dans l’enceinte de l’hôpital communautaire
Des détonations d'arme ont été également entendues dans le 4ème arrondissement de Bangui et une partie du 8ème. Toutefois, aucun incident majeur n'a été signalé. La circulation qui était timide dans la journée du dimanche a repris normalement ce matin./
RJDH
Un témoignage sur ces violences du week-end
Oui depuis deux jours au Km5 il y a eu des bruits d'armes avec mort d'homme. Tout est parti de l'assassinat d'un jeune musulman au niveau du Barc et les représailles au niveau du Km5 qui ont entraînés deux morts le samedi dernier. Je dis bien deux et non autre chose. Deux parce que je suis allé vérifier. Le dimanche matin les corps ont été enlevés pendant que se déroulait la cérémonie religieuse à la mosquée Ali Babolo avant le départ de la dépouille pour l'inhumation.
Un fait marquant était le fait que parmi la population un groupe de nervis étaient allés chercher "manu militari" le ministre de l'administration du territoire afin qu'il vienne constater de visu le cadavre. Après l'inhumation le ministre a passé un mauvais quart d'heure, traîné jusque chez lui et séquestré pendant plus de trois heures. Un général Séléka a connu la même situation.
Le Maire du troisième arrondissement, complètement barricadé chez lui, n'a pu être emmené de force comme en avait l'intention ces jeunes. Vers 15 heures tout est rentré dans l'ordre puisque, non seulement les jeunes se sont calmés, mais en plus j'ai retrouvé le maire chez ministre lors de mon passage. La paix, rien que la paix et le développement en Centrafrique en commençant par le Km5.