Au Forces vives de la République Centrafrique unies
Au Bonheur au Bienfait unique de la Résistance joyeuse
de la République Centrafrique contre les Voleurs Mangeurs d’ozone
ce faisceau sur la place de Bangui uni ardent tous nos peuples
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Au-delà de quatre-vingt ans
le vieillard noir est imbibé
par l’esclavage le sien
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dans cette existence je n’ai vu
que les esclaves noirs
au-delà et maintenant
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ils portaient les tonsures saignantes
des porte-faix la corde au cou
quand on s’appelle Albert 1er on tranche
les mains et les pieds
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maintenant il n’y a plus
de fuite possible même en avion
ma tête se sauve de l’esclavage
en ensemençant des champs de poèmes
le Royaume Bangassou à côté de moi
ce sont les nôtres les gousses des forêts
l’eau l’éléphant toute âme a droit
à l’existence quel grand espace !
maintenant à côté d’eux je me tiens
caché de l’esclavage à Bakouma
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au-delà des mille ans de tonsures
saignantes chauves ils mouraient
dans les pus en portant dans leur
crâne la force de l’usufruit qu’ils
ont saigné dans l’Amérique
les Antilles les Brésil
vous avez secondé le blanc mé-
diterranéen avec son chef blond
l’œil bleu d’un coup de pied à
débouler l’Améridien
maintenant peau rouge peau
noire vous êtes sans terre
dans les réserves des appartements loués
avec les punaises les gales puantes
sont-elles là vos Ancêtres à prier
maintenant vous mourez à fond
perdu hors de l’Afrique
avec la machinerie le blanc vous
dit tu es libre
vous mourez comme des machineries
surexploitées
le couteau que vous êtes devenus
n’a aucun regard à côté de soi de
moi les nôtres les gousses des forêts
l’eau l’éléphant toute âme a droit
qu’apportez-vous à la trace de l’existence
de l’Afrique ?
l’esclave matérialisé en fuite dans la
honte veut devenir blanc méditer-
ranéen blond aux yeux bleus
le caméléon ainsi tourné veut
devenir maître des nègres du
temps de séparation avec l’alphabé-
tisation avec toute sorte de pour-
riture entassée sous leurs tonsures
saignantes de leur crâne vipère
plate pour servir d’intermédiaire
de blanc caché qui mord la
population, tu es libre comme un Indien
dans sa réserve de poulailler chétif
j’ai déjà loué pour qq ans la
terre de tes Grands-Parents aux Pourra
magasiniers chaudes-pisses vo-
leurs de la population
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au-delà de quatre-vingt ans
le vieillard noir est inhibé
par l’esclavage le sien de coureur
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À Bangui la réputation du chinois
tonneau l’estomac à ras de la langue
à sa vue le vieillard noir
je vire aussitôt à l’horizon de
nos terres de l’Oubangui-chari
le nom de Centrafrique le jeune orage
noir je vais fondre en éclairs
qui répand les chairs les os
aux points cardinaux de Centrafrique
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À l’appel du Général De Gaulle
après la deuxième guerre mondiale
les petits poussins du poulailler
le vêtement sur les reins ils avaient
un pas dans le camp des blancs
ce fourre-tout dans vos cervelles
leurs croyances supérieures
gâtées maintenant sur cette terre
en quoi hé quoi ça sert l’Afrique
tes grands-mamans petit vêtement
avec une bouche un anus qui
articulent nourriture récompense
de 1950 à 2015 dans la peau
des vêtements du gouvernement
vous êtes tous des machineries
d’esclaves nègres blancs déjà morts
hors du temps de l’Afrique
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dans cette existence je n’ai vu
que les esclaves noirs
au-delà et maintenant
c’est dire qu’ils ne font
rien dans leurs champs
côte à côte pour la préservation
la gloire de l’Esprit de leurs Pères
que l’Esprit juste bantou
inonde ce monde mesquin
donne-moi voici tiens !
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commençons nous sommes
trois cent millions d’Africains bantous
à renouveler le monde par devoir
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Le Chinois de Bangui se promène
avec une corde d’esclavagiste
contre notre Pensée le sourire
de l’aide étranger tu es libre
de voter un gouvernement d’esclavage
il veut attacher le cou de
nos terres je l’ai achetée aux Pourra
je la ferai travailler jour et nuit
pour beaucoup d’argent et pour
ce tracé de route ventre des chinois
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Centrafrique, Oubangui-Chari
République Centrafrique ! au-delà
de quatre vingt ans j’ai vu des esclaves
leur peau est noire. Donne-moi
un nègre esclave tiens je prends
toutes les terres d’Afrique Centrafrique
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Le français les arabes les chinois
chacun cogne à son tour et ensemble
la Résistance s’est levée contre la Seleka
à chaque coup d’argent de fusil
à chaque coup de fouet et de ruse
tu es libre tu votes pour un de
ces présidents dans le camp des blancs
nous disons : et Centrafrique et l’Afrique ?
il faut nos terres entières donc nos
propres pensées nos propres mémoires
ancestrales pour le bienfait dans le
monde chétif maintenant
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la Résistance tu as fait sauter tous
les coups de douleurs possibles
le général De Gaule n’a pas frappé son peuple
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République Centrafrique Laka Pana
Karakare côte à côte Bouli kaba
côte à côte dans la poitrine des
côtes mâles Bikolo, vous Boudigrés
Banou, Ngao Manja, Dagba
MBaka Manja Luto Ali Banziri
Banziri Langbwassi
de l’autre côté de la danse au travail
nous sommes les contenants pleins
il n’y a plus de place que notre adresse
République Centrafrique Sango Dakpa Yakpa
Linda Issongo NDouka Sara Kara
Goula kounga Dokoa Ngao
Kreich Tangbago Sabanga vous
Vidre Biri MBinou vous les
Kaka les Zandé les Yakoma
Nzakara Ngbandi, Youlou Golo
Prembia Kpakili, Dendi nous
vous tous sans viscères cette eau
sacrée contre la soif du bourgeon
qui éclot Centrafrique nous sommes
le contenu entre le Chari et l’Ou-
bangui brûlés du Soleil d’au-
tant de siècles millénaires
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aimer ce Pays ses plantes ses
oiseaux ses croissances dans le
champ de l’expertise bantou
aimer le ciel de Centrafrique
de là nos croyances accouchant
côte à côte toute chose respectée
de l’existence manger c’est rester
sur sa faim dans la danse
de l’abondance contenance de Centrafrique
Hé quoi que resterait-il à l’Indien
noir sans terre même pas les
terres de ses Pères donc de son Esprit
aimer les uns les autres côte
à côte jusqu’à la frontière du Pays
au-delà tous nous ne sommes pas
des pauvres nous tous avec les
troncs des arbres les flancs des rochers
les sommets des montagnes de
ce Pays les français nous ont cognés
les arabes nous ont frappés, les chi-
nois nous ont dit Peuple Centrafricain
pour encore mieux la corde de la chaîne
cachée dans les papilles de leur langue
au ras de leur estomac de tronc
tonneau aussitôt enchaîner le cou
de la terre mâchoire à produire jour
et nuit mère machinerie à crever
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Centrafrique nous formons un nœud
qui se dénoue sous nos yeux
nous les écarquillons pour voir
la vérité en face debout résistance !
si vous traînez à Bangui vous
n’êtes pas contenu contenance ces
viscères des terres vos grands-parents
vous avez un pas dans l’esclavage
qu’ils les caméléons tendent là
cou l’esclave noir ne comprend jamais
rien de leurs pièges bonnes aides
bon vêtement contenance de nourriture
de cochon esclave
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À quatre-vingt ans passés Centrafrique
ta résistance m’a libéré de l’esclavage
d’une magnitude d’un grand souffle
Afrique celui qui libère ses terres
d’une chiquenaude d’une torsion de
bras noueux voici le ciel entrer
au-dessus de nos têtes noires
ici bantou de pensées de nos
Pères noirs à côtés à toute chose
de l’existence noire
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à quatre-vingt ans passés je
ne suis plus un vieillard
grisonnant l’adolescent noir
je suis maintenant ce madré
ce front têtu ses yeux noirs ce
sont maintenant ces regards les
yeux des graines libres des récoltes
il y en a des générations de frères
dans la main de la Centrafrique
ouverte de force de l’existence noire
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à quatre-vingt ans passés la Résistance
m’a rendu madré à travers la Centrafrique
les jambes géantes traçant notre chemin
d’Obo à Birao de Djéma à Ndélé
vous enjambez par Markounda vers
Bossangoa Bokaranga à Dekoa vers
Bossembelé vous êtes quels vents
de quelle saison avant les routes
de guerre tracée de Damara à Krebedjé
notre chemin de résistance ne
tombe pas en déroute sous les pneus
de carcasses de fer abandonnées
Oubangui-Chari Centrafrique !
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à quatre-vingt ans passés la Résistance
m’a rendu madré adolescent les
lames de tes tibias à travers les herbes
les buissons les forêts les montagnes
les fossés serais-tu un Nganza à
lunettes végétales un adolescent
tout neuf traverse le pays de Centrafrique
le Ciel de l’Oubangui-Chari s’étend
Il bénit la Tête de tous les Centrafricains
le Ciel de Centrafrique est cet œil béni
par-dessus la tête de la Centrafrique
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à quatre-vingt ans passés la Résistance
m’a rendu les rencontres de la houe
des gens des champs, partout les gardiens
de ces chèvres à côté des étendues d’herbes
auprès des protecteurs des branches
mères à côté des nœuds pères
veillant dans les eaux des racines
des choses en attente de dénouement
sous le toit de paille l’éclair du
forgeron de Markounda à Obo
je m’époumonne de citer le nom
de chaque chose de chacun de nous
artisans de la résistance à chaque
pas la résistance rencontre la résistance
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la résistance m’a rendu mon âme
l’Esprit de nos Pères couvre ce pays
cette terre Oubangui-Chari Centrafrique
la Résistance madrée a chassé l’esclavage
il se promène au loin avec la corde
à mettre attachée au cou des terres
l’esclavage dit je suis ton frère aidant
demandons-lui résistants depuis quand
donc ? notre liberté maintenant tu
fais quelque chose pour l’âme de notre
pays notre liberté vous nous avez
tant frappés ! elle s’est levée redressée
notre liberté n’est pas la liberté de
l’esclavagiste européen, arabe, chi-
nois, vous tous
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au-delà de quatre-vingt ans le
vieillard noir tombe dans les tonsures
saignantes d’un cul de guenon
esclave de quatre-vingt-dix ans
c’est la loi Konté tu es avocat
en connaissances de cause et
moi dans la réserve de ce jardin
des abattages tout est déjà abattu
aussitôt espionnés hurleurs deux policiers
nous ont intimé l’ordre de regagner
nos quartiers des réserves s’il y a lieu
la loi des forces armes contre les punaises
des lits des jours et même des nuits
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À quatre-vingt-dix ans passés
je fais un rêve de résistance : nous
vous avons vaincus avec des flèches
et des machettes notre force d’âme
nue seulement de la peau noire
du corps des pelages des écailles des écorces
des troncs des arbres des herbes le
dos roux de cette sorte de tortue de
chez nous cette eau que nous buvons
rend brave elle nous le dit : tu
attaches le cou de cette chevrette neuve
pour la vendre, donne tiens donc esclave
contre esclave, le cochon est dans la
merde y compris la sienne sans détour
pour l’engraisser il mange de plus
en plus d’appétit le ver est dans
la terre l’homme d’affaire l’estomac
à ras de sa langue enfile son
vêtement avec un trou du cul
d’ozone esclave incombable
serre tes fesses baillantes
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Oubangui-Chari Centrafrique
Grand-Peuple ensemble chaque
ethnie est à sa place comme les
mûres noires toute chose s’ouvre
la forêt s’ébroue pour donner l’eau
ruisselante des fleuves fils des rivières
faudrait-il que l’esclave homme
d’affaire le cul béant à côté de
moi que me proposes-tu ? trancher
les troncs des canopées source de vie ?
Grand Peuple ensemble République
Centrafrique au-delà des mille ans
au-delà de cinq cents ans d’esclavage
comme l’adolescent moi, comme un
Nganza j’ai fait un saut fouettant
le soi-disant trou d’ozone je l’ai bouché
par-dessus la Centrafrique l’Oubangui
Chari le seul Ciel le seul Dieu
Le seul regard universel
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au-delà de quatre-vingt ans
le vieillard noir les ronces tordues
de ses jarrets tantôt je me tiens
à gobongo c’est-à-dire à Ouango
à Kouango ce ruisselet fort de
Birao serpent de NDelé petite rivière
tu désaltères tant avant le Mbomou
tu en fais des détours l’Oubangui s’y reconnaît
l’Esprit Ba Li partout l’accouchement
des récoltes des regards se parlent
ces Centrafricains esquissent des sauts
périlleux des danses de la Résistance
je m’assieds à l’ombre d’un village
n’importe qui est-il lequel chez nous ?
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dans cette existence je n’ai vu
que les esclaves noirs
à Ouidah au Benin l’acheteur
blanc arabe c’est aussi le vendeur
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le fer sur la bouche de sa chose
le Seleka ainsi épouse une fillette
de cinq ans pour sa chose légale
dévaliser légalement librement
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la liberté du regard du cochon
dans sa cage de fer vêtement
de nourriture frère je ne peux
rien faire à quoi ça sert cette
existence de la mer de l’air
les plus grands bateaux déversent
l’eau de l’usifruit sur l’autre rive
un jour on les a mis tant ensemble
les poulets les vaches l’une dans l’autre
la goutte d’eau pure dans l’impure
le bois d’okoumé abattu de l’argent
la diarrhée disenterie dégouline
automatique de son vêtement
de corps
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au-delà de ce que l’Esprit se
lève du chaos des millions de siècles
je suis Gbasaragba joyeux calme aux
armements de fer le long des bras
sursaut de Nganza la Résistance joyeuse
je suis verte svelte à côté de vous
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de l’autre rive laquelle vous avez
conduit vous-mêmes les vendus
les vendeurs la bouche dans le fer
du vêtement de terre ample le
cochon mange le cochon de vache
son regard dans le trou du cul
de l’ozone un nom inconnu de
nouvelle nourriture vous-mêmes
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à côté de l’au-delà adolescent
Gbasaragba verte Résistance
J’ai vu tant d’esclavage ample
Gonflé à éclater vêtement seul
Seulement
13 janvier 2015
Bamboté Makombo