05/03/15 (AFP)
L'armée française a commencé à réduire ses effectifs en Centrafrique, de 2.000 à 1.700 soldats, passant progressivement le relais à la force internationale de l'ONU (Minusca), a annoncé jeudi son porte-parole.
"Nous allons franchir dans les jours à venir un premier palier de décroissance, en passant de 2.000 à 1.700 hommes", a précisé le colonel Gilles Jaron lors du point de presse hebdomadaire du ministère français de la Défense.
Les forces françaises de l'opération Sangaris seront ainsi réorganisées autour de deux zones, Bangui-Bambari et Kaga Bandoro/Ndélé, "toute la partie la plus à l'est étant (désormais) entièrement sous la responsabilité de la Minusca (mission des Nations unies en Centrafrique)", a-t-il ajouté.
"Nous sommes dans ce que nous avions planifié depuis le mois de décembre 2013, une force française (..) qui installe la Minusca et se retire à partir du moment où celle-ci est en mesure de remplir sa mission", a souligné le porte-parole de l'état-major des armées.
Sangaris continue à "épauler la Minusca pour faire pression sur d'éventuels extrémistes de l'ex-Seleka", un mouvement à dominante musulmane qui s'était emparé du pouvoir en 2013, a poursuivi M. Jaron. Il a évoqué une opération conjointe de contrôle de zone le 25 février au nord de Bria (centre-est) et la libération récente à Bambari d'un bâtiment des douanes qui était tenu par d'ex-Seleka et a été remis à l'administration centrafricaine.
La situation en Centrafrique est caractérisée par "un apaisement généralisé essentiellement lié au fait que les groupes les plus radicaux de l'ex-Seleka se sont aujourd'hui désengagés de leur logique d'affrontement", a toutefois souligné le porte-parole des armées.
Depuis un violent accrochage entre Minusca et ex-Seleka début février à Bria, "nous notons un désengagement et une perte de pied de ces éléments les plus radicaux", a noté M. Jaron.
"Ce désengagement permet de reprendre le dispositif des consultations populaires" en vue des élections présidentielle et législatives prévues en juillet et août prochains.
Depuis le renversement du président François Bozizé en mars 2013 par la coalition rebelle Séléka, qui a ensuite abandonné le pouvoir, la Centrafrique a sombré dans une crise sans précédent, déchirée par des violences entre rébellion Séléka et milices anti-balaka.
L'armée française est intervenue en décembre 2013. Depuis, la présence de trois forces internationales -Sangaris, l'Eufor RCA (UE -700 hommes) et la Minusca (8.500 hommes) - a permis de stabiliser la situation, sans pour autant réussir à pacifier l'ensemble du territoire.