Bangui, 24 avril 2015 (RJDH) — Un autre accord dit d’engagement a été signé entre les groupes politico-militaires et le gouvernement le 23 avril à Bangui. Dans ce document, les groupes armés se sont engagées à observer la cessation des hostilités et le gouvernement a pris l’engagement de prendre en charge les ex-combattants.
La colonne vertébrale du document signé, est l’accord de cessation des hostilités de Brazzaville. Cinq lignes de conduite à respecter ont été énumérées. Parme ces lignes, il y a le désir de contribuer activement au retour à la paix durable en Centrafrique, la volonté au dialogue et à la réconciliation nationale afin de contribuer à un climat de confiance et l’esprit d’apaisement en vue de la recherche des solutions à la sortie de crise en Centrafrique.
Les groupes se disent conscients des efforts déployés par le gouvernement et les partenaires de Centrafrique, pour la sortie de crise afin d’organiser les élections libres et transparentes, en vue de la mise en place des institutions stables et s’engager résolument sur la voie d’un développement durable.
Ils ont décidé de prendre part aux assises du forum de Bangui, dans un esprit de dialogue fraternel et de respect mutuel. « Nous sommes disposés à discuter sans exclusivité, toutes les questions relatives à la paix, à la sécurité, à la gouvernance, à la justice, à la réconciliation et à la lutte contre l’impunité », précise le document.
Ils ont ajouté qu’ils sont prêts à discuter pour ressortir les causes profondes qui alimentent les cycles persistants de rebellions et de la violence dans le pays.
Ces groupes-militaro-politiques ont également fait savoir qu’ils sont convaincus que le Forum de Bangui prendra en considération les attentes des communautés à la base et adoptera les mesures adéquates tout en prenant en compte la réalité des différentes localités du pays dans leurs aspirations au développement et à la sécurité.
Des engagements
Ces groupes politiques ont réaffirmé leur engagement pour la mise en œuvre dans son intégrité l’accord de Brazzaville signé le 23 juillet 2014, qui consiste à la cessation des hostilités. Ils se sont convenus de prendre en compte les conclusions des réunions du Groupe International de Contact sur la Centrafrique (GIC-RCA), et la libération immédiate des enfants enrôlés par les groupes armés afin de permettre la libre circulation des humanitaires œuvrant en faveur des enfants, d’accéder aux zones qui sont sous leur contrôle, afin de vérifier la présence des enfants.
Ils sont résolus à prendre part au Forum de Bangui dans un esprit de tolérance et de confiance mutuelle en vue d’adopter des accords dans l’intérêt supérieur de la nation centrafricaine.
Ils ont décidé de poursuivre dans la sérénité en conformité avec l’article 4 de l’accord de cessation des hostilités, signé à Brazzaville le 23 juillet 2014, les échanges sur les questions relatives à la réforme du secteur de sécurité (RSS), du DDR, qui seront présentés au Forum de Bangui.
Il est demandé au gouvernement prendre en charge les ex-combattants regroupés. Le gouvernement a le devoir de mettre en place un comité de vérification de suivi et d’évaluation de l’après-forum.
Les signataires de cet accord d’engagement sont le Front Populaire pour la Renaissance de Centrafrique (FPRC), l’Union des forces républicaines fondamentales (UFRF), le Mouvement des libérateurs Centrafricains pour la justice (MLCJ), la coordination des Anti-Balaka, la révolution et justice (RJ), Le Rassemblement Patriotique pour le Renouveau en Centrafrique (RPRC), La Séléka rénovée (SR), Le Front Démocratique pour le Progrès de la Centrafrique (FDPC), L’Unité du Peuple Centrafricain (UPC) et l’l’Union des forces Républicaines (UFR). Le gouvernement était représenté par le premier ministre Mahamat Kamoun.
Cet accord d’engagement est paraphé entre les groupes armés et le gouvernement après celui de Nairobi signé le 22 janvier 2015 entre certains leaders des Antibalaka et ceux de l’ex-Séléka./
Auguste Bati-Kalamet
Forum de Bangui : les groupes armés dans un même esprit pour le forum de Bangui
http://www.radiondekeluka.org vendredi 24 avril 2015 12:59
Neuf groupes politico-militaires sur dix ont signé jeudi au complexe Barthélémy Boganda (Stade 20000 places) avec le Gouvernement de la transition un accord d'engagement en vue de leur participation au Forum national prévu du 4 au 11 mai 2015, dans un esprit d’apaisement. Par ailleurs, le Front populaire pour la renaissance de Centrafrique (FPRC) qui a pris part aux travaux n'a pas signé le document. Son coordonnateur adjoint, Abel Balénguélé, est sorti de la salle peu avant la clôture des discussions.
Les discussions avec les responsables des mouvements armés se sont déroulées sous la présidence de Marie Noëlle Koyara, ministre d’Etat à la Défense nationale, en présence des partenaires internationaux notamment l'Union africaine (UA), la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation de la Centrafrique (Minusca), l'ambassade de France et plusieurs représentants des missions diplomatiques et des organisations internationales.
Les groupes armés réaffirment leur engagement pour la mise en œuvre de l'accord de cessation des hostilités de Brazzaville de 2014, de prendre en compte le conclusions des différentes réunions du Groupe international de contact sur la Centrafrique (GIC-RCA) et à assurer la libération immédiate et inconditionnelle des enfants associés aux groupes armés. Les politico-militaires s'engagent également à prendre part au Forum de Bangui dans un esprit de tolérance et de confiance. Enfin, ils s'engagent à poursuivre les échanges sur les questions relatives à la Réforme du secteur de sécurité (RSS) et du Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) qui seront présentées au dialogue inter-centrafricain.
Selon Nzengué Landa, président de l’Union des forces républicaines fondamentales (UFRF), tous les groupes armés sont dans la dynamique de la paix et de la réconciliation.
« Tous les groupes armés veulent aller au Forum dans un même esprit. Nous y allons pour traiter des problèmes nationaux et des problèmes communautaires qui divisent les groupes armés. C'est la raison pour laquelle nous avons signé un document qui nous engage pour que le Forum puisse se dérouler dans la sérénité », a-t-il dit à RNL.
Le président du Rassemblement patriotique pour le renouveau de Centrafrique (RPRC), Gontran Djono Ahaba, qui a apposé sa signature au bas du document, trouve qu'il est temps d'enterrer la hache de guerre et de penser au développement. « L'amour du pays n'est pas seulement l'affaire d'une seule personne, c'est l'affaire de tous les Centrafricains. Après 55 ans aujourd'hui, nous ne pouvons pas penser à diviser cet héritage de Boganda, cela ne nous honore pas. Ce n'est pas avec les armes que les Centrafricains pourront aller de l'avant. Nous devons cultiver le vivre ensemble et penser le développement de notre pays », a -t-il souligné.
La coordination des ex-combattants Antibalaka se dit partant pour un retour à la normale. Selon son coordonnateur général Patrice Edouard Ngaïssona, « L'engagement des Antibalaka, dès le départ, est un retour rapide à la paix. Nous avons amorcé ces discussions avec nos frères ex-Séléka avant le déplacement de Brazzaville. Nous devons, à Bangui, capitaliser ce grand Forum qui doit réunir tous les Centrafricains ».
Le coordonnateur général des Antibalaka a précisé qu'aucune entrave ne sera faite à la justice qui travaillera en toute impartialité et indépendance.
De son côté, le Gouvernement de la transition s'engage à mettre en œuvre l'accord de cessation des hostilités de Brazzaville pour la prise en charge des ex-combattants casernés ainsi que la mise en place d'un comité de suivi-évaluation des conclusions du Forum.
Le Premier ministre Mahamat Kamoun s’est dit satisfait des échanges. « Je me réjouis que les participants aux discussions ont tous encouragé l'initiative du gouvernement. Je me félicite également que ces discussions se soient déroulées dans une atmosphère apaisée », a-t-il indiqué.
Le Chef du gouvernement a déclaré que le but de la rencontre est « d'encourager les groupes politico-militaires à aller au Forum de Bangui dans un esprit de serennité et de confiance », ce qui semble être positif au sortir de ce rendez-vous.
Les groupes armés qui ont signé l'engagement sont : l'Union des forces républicaines fondamentales (UFRF), le Mouvement des libérateurs pour la justice (MLJC), la Coordination des ex-combattants Antibalaka, Révolution et justice (RJ), le Rassemblement patriotique pour le renouveau de Centrafrique (RPRC), Séléka rénové, le Front démocratique pour le progrès de la Centrafrique (FDPC), l'Unité du peuple Centrafricain (UPC) et l'Union des forces républicaines (UFR).
Les pourparlers qui ont abouti à la signature de cet engagement ont été ouverts le 10 avril dernier à Bangui.