28/04/15 (AFP)
Le gouvernement centrafricain a menacé mardi de radiation les policiers de Bangui qui sont en grève depuis le 11 avril pour de meilleures conditions de travail et de salaire.
Ce mouvement très suivi a contraint les autorités à faire appel aux policiers municipaux, à la gendarmerie et à la police de la force onusienne pour remplacer les grévistes.
"Le gouvernement se réserve le droit de prendre des mesures disciplinaires de dernière rigueur, allant du non paiement des jours de grève à la radiation pure et simple", a déclaré le ministre de l'Administration du Territoire et porte-parole du gouvernement Modibo Bachir Walidou
"Comptant sur le patriotisme des uns et des autres, le gouvernement lance un vibrant appel aux agents de la police pour qu'ils reprennent immédiatement le travail", a-t-il ajouté.
Les policiers réclament notamment l'application d'un statut octroyé en 2009 qui leur accorde des primes vestimentaires, de logement et de grade. Un policier de base gagne environ 60.000 F CFA (un peu moins de 100 euros).
Le ministre a accusé les grévistes "de menaces verbales et insultes à l'égard des membres du gouvernement" et de refuser "systématiquement de se plier au principe de suspension de la grève en vue des négociations".
Le 17 avril, le ministre de la sécurité, Nicaise Samedi Karnou avait tenté de désamorcer le mouvement avec une vague d'avancements à titre exceptionnel d'hommes du rang et des sous-officiers. Mais, dans un document que font circuler les grévistes, ceux-ci déclarent que "la décision du chef du département crée un désaccord au sein des policiers et les détourne de leurs revendications".
Avant la crise centrafricaine, la police comptait environ 3.000 éléments, essentiellement concentrés dans la capitale, mais leur nombre a baissé et le ministre a notamment demandé le recrutement de 600 auxiliaires de police.
Cette grève survient alors que Bangui doit accueillir à partir du 4 mai un Forum rassemblant les principaux acteurs de la crise centrafricaine dans le but de poursuivre la transition démocratique.
Selon de nombreux observateurs, la refonte des forces de l'ordre centrafricaine -- l'armée mais aussi la police et la gendarmerie-- pour pouvoir assurer la paix dans le pays est un des enjeux majeurs de la transition.
Policiers en grève : le gouvernement met la pression
http://www.radiondekeluka.org mardi 28 avril 2015 14:00
Durcissement de situation après dix huit jours de grève observé par les policiers centrafricains. Le bras de fer qui oppose ces derniers au gouvernement de la transition prend une tournure de plus en plus compliquée. Les policiers persistent dans leur mouvement de grève malgré la sommation à la reprise immédiate du travail lancée par le gouvernement, sous peine de sanction de dernière rigueur.
Le ministre de l'Administration du territoire, porte-parole du gouvernement, Modibo Bachir Walidou, précise clairement la position du gouvernement lors de la conférence de presse co-animée ce lundi à la Primature par plusieurs ministres. « Le gouvernement lance un vibrant appel aux agents de la Police pour qu'ils reprennent immédiatement le travail. Le gouvernement se réserve le droit de prendre des mesures disciplinaires de dernière rigueur allant du non paiement des jours de grève non prestés à la radiation pure et simple de ceux qui se sont ainsi compromis », a-t-il martelé.
Le porte-parole du gouvernement estime que les démarches engagées par les policiers en colère pour aboutir à ce mouvement de mécontentement n'ont pas respecté la procédure régissant l'observation de la grève en République Centrafrique (RCA). M. Walidou parle d'une instrumentalisation dans le dessein de nuire à l'action gouvernementale.
« Cette surprenante grève a été déclenchée sans préavis, sans service minimum. Elle a seulement fait suite à une diffusion de tracts anonymes et de déclarations tapageuses et incendiaires par écrit et par voix des ondes. Force est de constater que cette grève est instrumentalisée par un groupuscule d'extrémistes, qui s'illustrent par les violences verbales, l'irrévérence à l'égard de la haute hiérarchie de la Police et des insultes à l'endroit des membres du gouvernement », a fait remarqué le membre du gouvernement.
« Les agents de la Police nationale observent une grève pour exiger la signature du décret portant statut spécial de la Police avec effet financier immédiat, ceci en total violation des prinicipes et procédures requis en matière de grève », a-t-il également ajouté.
Le ministre de la Justice, Aristide Sokambi, co-animateur de la conférence de presse, a reconnu l'importance de l'action policière dans la recherche de la paix et de la sécurité en cette période que traverse la RCA. Pour lui, les grévistes n'ont pas su mettre de l'eau dans leur vin. Ils durcissent toujours le ton malgré le mot d'ordre de reprise lancé par le gouvernement de la transition.
Les policiers, en grève depuis plus de deux semaines, réclament du gouvernement le paiement de leurs indemnités de risques, de logement, d'habillement et la signature des textes portant application de leur nouveau statut.
Sur cette grève, le ministre de la Sécurité publique, Samedi Nicaise Karnou, est interpellé ce mardi devant les Conseillers nationaux (parlementaires de la transition) au siège de l'institution à Bangui.