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3 mai 2015 7 03 /05 /mai /2015 23:32

 

 

 

Ava Djamshidi | 01 Mai 2015, 20h36 | MAJ : 01 Mai 2015, 20h49

 

Au bout du fil, sa voix est agacée. Ghislain Grésenguet, procureur de la République de Bangui a découvert en même temps que le grand public le scandale qui éclabousse l’armée française. C’était mercredi, lorsque le quotidien britannique «The Guardian» a dévoilé le contenu d’un rapport explosif de l’ONU faisant état de l’exploitation sexuelle d’enfants centrafricains par des militaires français. Entretien.

 

Vous venez d’ouvrir une enquête à Bangui. Pour quelle raison ?

 

GHISLAIN GRESENGUET. Nous avons été très surpris d’apprendre mercredi sur les ondes de RFI qu’un rapport interne des Nations Unies faisait état d’accusations de viols d’enfants centrafricains par des soldats français entre décembre 2013 et juin 2014. Ces faits, d’une extrême gravité, ne pouvaient pas nous laisser insensibles. Nous avons immédiatement ouvert une enquête pour viols sur mineurs et pédophilie. L’enquête a été confiée à une section de recherche et d’investigation de la police judiciaire centrafricaine. Nous sommes impatients de faire la lumière sur cette affaire. Si elle venait à se confirmer, elle discréditerait totalement l’armée française en Centrafrique.

 

Etes-vous en colère contre la France ?

 

Nous avons toujours été dans une parfaite coopération judiciaire avec la France. Là, on se demande pourquoi nous n’avons pas été associés dès le départ. D’autant que beaucoup de déplacés ont quitté le camp M’Poko (où seraient déroulés les faits NDLR) depuis. La question mériterait d’être posée à l’armée française : pourquoi les autorités judiciaires centrafricaines n’ont pas été informées de l’ouverture d’une enquête au parquet de Paris.

 

Comment l’expliquez-vous ?

 

Une enquête doit se faire dans la transparence. Nous sommes les autorités judiciaires centrafricaines habilitées. On devrait pouvoir contribuer à la manifestation de la vérité ! J’ai entendu le porte-parole de l’Etat-Major de l’armée françaises dire que la justice étant saisie, il se devait de garder le silence pour la laisser faire son travail. Mais nous sommes aussi la justice de la Centrafrique ! On devrait nous laisser faire notre travail.


Avez-vous eu des contacts avec vos homologues français ?


Une rencontre est prévue dans les prochaines heures à l’ambassade de France à Bangui.

Que vous inspire cette affaire ?

 

En tant que magistrat, une telle affaire me laisse le coeur serré. Nous sommes dans un processus de lutte contre l’impunité. Les différentes crises qui ont secoué la République centrafricaine ont occasionné des violations massives des droits de l’homme. Aujourd’hui, il est temps de les réprimer et permettre à la justice de s’instaurer dans le pays.


Quel message adressez-vous aux autorités françaises ?

 

Je leur lance un appel. Je me réjouis d’entendre François Hollande affirmer qu’il sera «implacable» si les faits étaient avérés. Nous sommes sur la même longueur d’onde. Mais je demande que nous puissions œuvrer main dans la main. Que les éléments dont dispose la justice française puissent être communiqués au parquet de Bangui. Nous recherchons le même but. Nous devons être dans une parfaite collaboration pour que la justice triomphe.

 

De quelles peines sont passibles les faits de viols sur mineurs en Centrafrique ?

 

Les peines peuvent aller au-delà de 10 à 15 ans de prison ou de travaux forcés. Nous avons des accords de coopération judiciaire avec la France. Je souhaiterais que les militaires soient jugés à Bangui. S’il y avait un procès, il vaudrait mieux qu’il se tienne à Bangui, là où les faits ont été commis et où se trouvent les victimes.

Lu pour vous : Viols en Centrafrique : la colère du procureur de Bangui
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Published by Centrafrique-Presse.com
3 mai 2015 7 03 /05 /mai /2015 23:21

 

 

Le Point - le 01/05/2015 à 20:35

 

Après les accusations de viols d'enfants contre des soldats français, les habitants de Bangui demandent que justice "soit faite".

 

"Inhumain", "inadmissible", "criminel" : suite aux accusations de viols d'enfants centrafricains par des soldats français, des habitants de Bangui, partagés entre dégoût et colère, demandent que justice "soit faite". Des enquêtes, ouvertes par la justice française et centrafricaine, doivent déterminer si ces soldats français ont réellement abusé d'enfants au camp de réfugiés de M'Poko, près de l'aéroport de Bangui, comme l'affirment des témoignages circonstanciés d'enfants compilés dans un document de l'ONU. Mais dans les rues de la capitale, des habitants estiment que les soldats français de l'opération Sangaris, en Centrafrique depuis décembre 2013 pour mettre fin aux violences contre la population, sont déjà coupables.

 

"Ceux qui sont censés nous protéger se comportent aujourd'hui comme des violeurs. Il faut absolument qu'ils soient retrouvés, traqués et traduits devant la justice afin qu'ils répondent de leurs actes", affirme d'un ton furieux Judickaël Kpéngoulougna. Pour ce jeune chômeur, "depuis que la crise a éclaté en Centrafrique, les Centrafricains ont perdu le droit au respect. Même pour donner quelque chose à manger aux enfants, il va falloir qu'on les viole, ça doit finir". Florentine Guinawiune, mère au foyer d'une trentaine d'années, indignée : "Ce que les Sangaris ont fait, je pense que c'est inadmissible, (...) traiter les enfants comme ça parce qu'ils ont faim. Ils devaient assister ces enfants. C'est pas du tout humain." "Ils sont venus pour aider et non pour violer", renchérit Ibrahim Ahamat, membre de la Coordination des musulmans de Centrafrique, qui parle d'actes "criminels".

 

Image de la France ternie

 

L'affaire est explosive et entache la réputation de l'armée française, très présente en Afrique. Les Français avaient pourtant été accueillis en héros dans les rues de Bangui à leur arrivée il y a un an et demi.

 

Le 5 décembre 2013, une explosion de haine embrase Bangui : des miliciens anti-balaka ont lancé une vaste offensive dans plusieurs quartiers de la capitale, massacrant de nombreux civils musulmans et entraînant des représailles sanglantes des combattants Séléka, au pouvoir, contre la population. Des centaines de cadavres jonchent les rues. Quelques heures plus tard, la France, intervenue six fois déjà dans son ancienne colonie depuis son indépendance en 1960, lance l'opération Sangaris. La foule acclame les soldats à leur passage, mais déchantera nombre de fois car des massacres se poursuivent les semaines et mois suivants. Sangaris sera parfois accusée de soutenir une communauté au détriment d'une autre. "Sangaris nous avait apportés de l'espoir au début de notre crise. Nous l'avions saluée. Nous ne comprenons plus ce qui se passe. Auraient-ils un agenda caché ? Pourquoi n'ont-ils pas mis fin à la crise et se comportent négativement ?" s'interroge Jean-Louis Damoino, étudiant. "C'est un comportement qui ternit l'image de la France venue en RCA aider les Centrafricains", déplore pour sa part Fred Patrick Mokoteme, 33 ans, enseignant dans une école privée de Bangui.

 

L'archevêque de Bangui, Dieudonné Nzapalainga, a pour sa part souligné vendredi que la force Sangaris "est un grand groupe et dans tout groupe, il peut y avoir des brebis galeuses mais ça ne veut pas dire qu'on doit jeter l'anathème ou l'opprobre sur un groupe, bien au contraire (...)". "La mission Sangaris doit rester avec ses objectifs et aussi les moyens qu'on lui a assignée pour continuer ici", a-t-il ajouté, appelant ses compatriotes à ne pas "faire d'amalgame", ni "considérer que tous les éléments Sangaris sont maintenant des pédophiles".

 

Bars, petits commerces, marchés : si l'indignation est la même partout, la situation reste calme à Bangui depuis les révélations parues mercredi dans le quotidien britannique The Guardian. Les patrouilles françaises continuent à circuler sur les grands axes et leur passage ne déclenche pas de réactions d'hostilité particulière. Et le gouvernement centrafricain de transition n'a pour l'instant fait aucun commentaire.

 

Pour Ibrahim Ahamat, ce n'est pas la première fois que des troupes étrangères commettent des viols de civils en Centrafrique, habituée aux coups d'État et rébellions armées depuis l'indépendance en 1960, et où se sont succédé de nombreuses opérations internationales de maintien de la paix. "Une cour pénale spéciale (chargée de juger les crimes graves commis durant la crise) a été créée en Centrafrique. Qu'elle se saisisse de cette affaire, que les auteurs soient jugés, voire radiés de l'armée. Rien ne nous garantit que ces soldats, une fois rapatriés en France, seront réellement jugés pour que les victimes aient réparation", poursuit-il. Mais Aïcha se veut plus mesurée. Dans son salon de coiffure, la jeune femme a "seulement écouté à la radio que c'est l'armée française qui a violé des enfants de 9 ans". Mais, juge-t-elle, il faut désormais laisser la justice "faire son travail".

Viols en Centrafrique : Bangui entre colère et désillusion
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3 mai 2015 7 03 /05 /mai /2015 23:18

 

 

http://rapideinfo.net 

 

Anders Kompass, directeur des opérations de terrain au Haut-Commissariat de l'ONU pour les droits humains, est à l'origine du scandale qui secoue l'armée française.

 

Après les révélations de soupçons d'abus sexuels sur mineurs de moins de 15 ans de la part de l'Armée française en Centrafrique, les regards se tournent vers Anders Kompass. 

 

Selon le quotidien britannique The Guardian qui a révélé l'information, le rapport des Nations unies accusant les soldats français aurait été transmis aux autorités françaises par ce fameux Anders Kompass, choqué par l'inertie de sa hiérarchie.

 

Omertà à l'ONU ?

 

Kompass, directeur des opérations de terrain au Haut-Commissariat de l'ONU pour les droits humains qui a transmis ce rapport intitulé « Abus sexuels sur des enfants par les forces armées internationales » en juillet 2014 a été suspendu le 17 avril. Il fait depuis l'objet d'une enquête des Nations unies, a confirmé le porte-parole adjoint de l'ONU Farhan Haq. Pour l'ONU si Kompass avait voulu voir les  les choses s'accélérer, il aurait pu envoyer le rapport dès le mois de juillet, au Guardian.

 

Mais pour Florent Geel, responsable du bureau Afrique à la Fédération internationale des Droits de l'Homme (FIDH) l'ONU se tait « en particulier sur la question des crimes sexuels commis par les casques bleus ». « Lorsque cela arrive, ils mettent en place des process internes pour que ça se sache rarement ou jamais », explique le responsable.

 

« Ce fonctionnaire suédois n'est pas un téméraire, il a trente ans de carrière (...) il a dû agir ainsi parce que ça touchait la France : quand ça touche le Tchad, il n'y a jamais de suite. Là ça touche la France, où il y a une justice indépendante, ça peut permettre de faire bouger les choses ».

 

Lanceur d'alerte ?

 

Pour autant, le porte-parole de l'ONU refuse d'accorder à Kompass le statut de lanceur d'alerte« Notre conclusion préliminaire est qu'une telle conduite ne peut pas être considérée comme celle d'un lanceur d'alerte », explique-t-il au Monde.

 

Ce qui provoque l'ire de Bea Edwards, directrice de l'association Government Accountability Project, spécialisée dans la défense des lanceurs d'alertes. 

 

« Nous avons défendu de nombreux lanceurs d'alerte dans le système des Nations unies ces dernières années et, en général, plus grave est la divulgation, plus féroces sont les représailles, explique-t-elle au Guardian. Malgré les discours officiels, il y a très peu d'engagement pour protéger les lanceurs d'alertes au sein de l'Onu ».

 

« Qu'obtenez-vous lorsque vous signalez et potentiellement arrêtez l'abus présumé d'enfants innocents? Un prix? La reconnaissance du public? Essayez plutôt une suspension, une enquête fouillée sur votre vie et une possible révocation », s'interroge par le site GAP de soutien aux lanceurs d'alerte.

 

 Déjà visé par une enquête de l'ONU

 

Anders Kompass était par ailleurs déjà dans le viseur de l'ONU. Selon Le Monde une enquête interne avait déjà été diligentée à la suite de soupçons de fuite sur des informations confidentielles concernant le conflit du sahara occidental au Maroc.

 

Slate.fr remarque que plusieurs blogs pro-Sahara occidental avaient publié des documents qui révélaient son lien supposé avec les autorités marocaines

 

Par Antoine VICTOT (avec agences)   Ouest-France  

 

redon.maville.com

Centrafrique : Anders Kompass, lanceur d'alerte ou franc-tireur ?
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1 mai 2015 5 01 /05 /mai /2015 15:12

 

 

 

AFP 1 mai 2015 à 13:56)

 

 

Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme a jugé vendredi «offensant» d’être accusé d’avoir étouffé les accusations d’abus sexuels sur des enfants par des soldats français en Centrafrique.

 

«Toute insinuation affirmant que Zeid Ra’ad Al Hussein (actuel Haut-Commissaire aux droits de l’Homme) aurait essayé de couvrir des abus sexuels sur des enfants est franchement offensante», a déclaré aux médias à Genève son porte-parole, Rupert Colville.

 

Il a expliqué que M. Zeid était d’ailleurs reconnu au sein des Nations unies comme un des plus importants spécialistes de la question des violences sexuelles commises par les troupes de maintien de la paix car il avait écrit un important rapport à ce sujet en 2005. Un rapport surnommé «le rapport Zeid», a précisé le porte-parole.

 

Plusieurs ONG ont demandé aux Nations unies de faire toute la lumière sur cette affaire d’abus sexuels en Centrafrique, certains accusant l’ONU d’avoir voulu étouffer l’affaire après la suspension d’un de ses cadres humanitaires.

 

Anders Kompass, un haut responsable du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme basé à Genève, avait transmis en juillet aux autorités françaises, au mépris des procédures de l’organisation selon elle, un rapport intitulé «Abus sexuels sur des enfants par les forces armées internationales» en réaction à l’inaction de l’ONU.

 

Il a été suspendu le 17 avril et fait depuis l’objet d’une enquête des Nations unies.

 

Après des révélations du quotidien britannique The Guardian, le ministère français de la Défense a expliqué mercredi avoir été saisi «de témoignages d’enfants centrafricains accusant d’agressions sexuelles des militaires français de l’opération Sangaris».

 

Le parquet de Paris a ouvert une enquête en juillet 2014.

 

Ces témoignages ont été recueillis par des personnels de l’ONU déployés en Centrafrique. Ils «retracent des faits qui auraient été commis sur une dizaine d’enfants, sur le site de l’aéroport de M’Poko (à Bangui), entre décembre 2013 et juin 2014», précise le ministère, qui dit avoir «pris et prendra toutes les mesures nécessaires pour permettre la manifestation de la vérité».

Centrafrique: l’ONU juge «offensant» d’être accusé d’avoir étouffé l’affaire
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1 mai 2015 5 01 /05 /mai /2015 15:04

 

 

COMMUNIQUE

 

Monsieur Joseph TOUANGAYE et La Famille TOUANGAYE-TOMBORA informent les Parents, Ami(e)s et Connaissances, qu’une Veillée mortuaire pour le décès de leur Fils et Frère, Monsieur Martial TOUANGAYE-TOMBORA aura lieu le Samedi 2 Mai 2015 à l’adresse suivante :

 

De 20h à l’aube

SALLE SERGE BONNEAU

RUE JEAN BOUVET

91100 CORBEIL ESSONNES

 

Les obsèques se dérouleront le Mardi 5 Mai 2015, l’organisation et les horaires convenus sont les suivants :

10h00 - Mise en bière

FUNERARIUM CORBEIL LESCARCELLE

92, Boulevard Henri Dunant

91100 Corbeil Essonnes

 

10h30 - Départ du Funérarium et Convoi            

11h00 - Cérémonie religieuse

EGLISE SAINT ETIENNE

Place Leon Casse

91100 Corbeil Essonnes

 

12h00 - Inhumation

CIMETIERE CORBEIL

Ancien cimetière des Tarterets

Rue Lafayette

91100 Corbeil Essonnes

 

Fait à Paris, le Vendredi 1er Mai 2015.

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30 avril 2015 4 30 /04 /avril /2015 23:48

 

 

Centrafrique/Bangui : A quatre jours du forum de Bangui, les réclamations sur les quotas restent vives

 

Bangui, 30 avril 2015 (RJDH)— C’est la société civile, les partis politiques et les groupes armés réclament plus de représentativité. Ces revendications sont encore vives même si tout semble être prêt pour la tenue de ces assises le lundi prochain.

 

 A Bangui, des banderoles sont attachées aux principaux carrefours de la capitale banguissoise, des peintres badigeonnant les mêmes coins sont autant de signes avant-coureurs de la tenue du forum le 04 mai prochain. Mais les revendications restent aussi visibles.

 

Les premières réclamations ont émané des groupes armés. Abdoulaye Isseine, ancien ministre et cadre de l’ex-Séléka trouvait insuffisant le nombre de places réservées aux groupes armés. Pour lui, « l’ex-Séléka est un groupe plus important que les Anti-Balaka. Il ne peut donc pas avoir le même nombre de places que ces derniers ».

 

La société civile a rejoint la danse peu après en demandant que soit revu à la hausse le nombre de places qui lui est réservé. Il y a entre autres la Coordination des Organisations des Musulmans Centrafricains (COMUC), pour qui 13 places pour la communauté musulmane signifie rejet de ces derniers du processus de la réconciliation en République Centrafricaine.

 

« Sur la question de la représentativité de la communauté musulmane aux  assises de Bangui, nous rejetons en bloc le quota actuel. Car la statistique démontre que c’est au sein de la communauté musulmane qu’on trouve un grand nombre des victimes venant des 16 préfectures, ainsi que les 8 arrondissements de la ville de Bangui. Mais ceux-ci se voient aujourd’hui délaissés par le gouvernement qui préfère accorder plus de places aux hommes politiques et à la communauté internationale», a déclaré Ibraïm Hassane Frédé, chargé de communication de la COMUC, lors de la marche organisée le 29 avril 2015 à Bangui.

 

Les partis politiques sont allés loin dans leurs réclamations. Ils menacent de boycotter les assises du forum si les 30 places initialement prévues ne deviennent pas 70. Une rencontre avec le Comité Technique du forum de Bangui et le Professeur Abdoulaye Bathily, président du Présidium du forum, le 29 avril 2015, s’est montrée contre-productive.

 

« Les politiques se sont montrés intransigeants et appellent toujours au boycotte du Forum de Bangui si le pouvoir exécutif ne leur accordait pas les 70 places qui correspondent au nombre de partis légalement constitués dans le pays », a expliqué un membre du Comité d’organisation du forum de Bangui, sous l’anonymat.

 

Du côté du Comité Technique du forum de Bangui, plusieurs contraintes sont évoquées pour justifier la répartition des quotas aux différentes entités, devant prendre part au forum de Bangui. Sous l’anonymat, l’un de ses membres parle de « contraintes financières, budgétaires et l’absence d’une grande salle de conférence ».

 

Malgré la justification du Comité Technique, les réclamations restent intégrales et les menaces de boycott n’ont pas diminué d’intensité. Or, dans quatre jours, les assises du forum devraient logiquement s’ouvrir et les Centrafricains vont espérer pour une énième fois enterrer la hache de guerre./

 

Naim-Kaélin ZAMANE

 

 

Centrafrique/Bangui : Le KNK conditionne sa participation au Forum à la présence de François Bozizé


Bangui, 30 avril 2015 (RJDH)---Le KNK maintient sa position de ne pas participer au Forum de Bangui si François Bozizé n’y est pas invité. Cette formation politique dénonce aussi le nombre de quota donné à la classe politique pour ce forum. C’est le secrétaire général de ce parti politique qui l’a dit le mercredi dernier, lors d’une conférence de presse tenue au siège du parti.

 

Bertin Bea, Secrétaire Générale du parti KNK a commencé par dénoncer le nombre de quota attribué aux partis politiques. Il juge ce quota «  inique et injuste et donc nous nous insurgeons contre cela », a-t-il précisé.

 

Bertin Bea a dénoncé ce qu’il a appelé «  une tentative de mise à l’écatd de François Bozizé ».  Pour le Secrétaire Général du KNK, « tous les acteurs de la crise centrafricaine dont François Bozizé, doivent participer à ce Forum afin de contribuer à la recherche des solutions. C’est tout ce que nous demandons, au lieu de s’acharner contre lui sur le plan judiciaire en dressant des artifices pour le disqualifier, il faut voir l’essentiel ».

 

Ce dernier a réitéré la position de cette formation politique quant à sa participation au forum en ces termes « le KNK conditionne sa participation au forum de Bangui par celle du président François Bozizé. Nous l’avons dit, c’est une position de principe. Et nous pensons que nos autorités ne vont pas faire en sorte que ce forum soit un échec. Nous pensons que les autorités aujourd’hui sont animées par la bonne volonté pour que nous puissions tous ensemble participer à ce Forum avec un cœur apaisé », a-t-il souligné.

 

Le parti KNK a attiré l’attention du représentant spécial des Nations Unis en Centrafrique pour que le conseil de sanction puisse tenir compte de l’exception prévue dans la résolution 21.96 afin que François Bozizé et Michel Djotodja aient la possibilité de venir participer à ce Forum.

 

François Bozizé, président fondateur du KNK est frappé d’interdiction de voyage. C’est le conseil de sécurité des  Nations Unies qui l’a sanctionné./

 

Flora Sandrine Mbagna


 

Centrafrique/Bangui : La société civile revoit les derniers détails pour le Forum de Bangui

 

Bangui, 30 Avril 2015 (RJDH)- La désignation des membres de la société civile et les revendications à présenter lors du prochain forum de Bangui, sont au centre d'une assise organisée du  29 au 30 mars par cette structure.  La paix,  la sécurité, la justice et la réconciliation, la bonne gouvernance et développement socioéconomique sont les réclamations qui seront faites  par la société civile.

 

Il s'agit également pour les membres, selon Gervais Lakosso, coordonnateur de la société civile, d’initier les représentants afin qu’ils puissent parler au nom du groupe.  Aux termes de cette rencontre, les représentants au forum vont être désignés.

 

 « Nous avons énuméré ces quatre points selon les priorités,  nous allons aussi suggérer, le rétablissement de la paix et la sécurité des centrafricains sur toute l’étendue du territoire, la justice et la réconciliation, la bonne gouvernance et le développement socioéconomique », a cité  Gervais Lakosso.

 

Le quota octroyé à la société civile sera également débattu au cours de cette rencontre.  Selon Gervais Lakosso, le nombre de place qui leur a été réservé n'est pas suffisant.

 

Le pré-forum de la société civile qui a démarré ce mercredi 29 prendra fin le jeudi 30 avril, au stade 20000 places. L’objectif de cette assise est de se préparer au grand forum qui va se tenir le lundi 4 mai à venir à Bangui. Au total 40 participants venus de 30 structures de la société civiles participent à cette assise./ 

 

Auguste Bati-Kalamet.


 

Centrafrique/Bangui: Des véhicules et motos remis au ministère du Plan
 

Bangui, 30 avril 2015 (RJDH) - Le ministère de l’économie du plan et de la coopération international a reçu  le mercredi 29 avril, un don constitué de sept  véhicules, et  onze motos. Cette  aide dont le montant s’élève à cent soixante-sept millions cent mille (167 1000 F.CFA), est faite par  le Fonds africain de développement (FAD) sur financement de la Banque  Africaine de développement(BAD).

 

Michel Yogo coordonnateur du projet d’appui au ministère du plan  a montré l’importance du projet et la répartition de ces dons. Selon lui, il a été prévu  qu’une partie de ces moyens roulants soit affectée aux structures bénéficiaires du Projet d’appui au renforcement des capacités de gestion économique et financière (PARCGEF).

 

"Il était alors urgent de renforcer les capacités de notre administration, car le rendement de l’administration publique a été dramatiquement réduit du fait que la récente crise ait été  caractérisée essentiellement par la destruction et le vol des équipements", a dit un agent de ce département  sous l’anonymat.

 

Florence Limbio,  ministre de l'économie du Plan et de la coopération internationale, qui a reçu cette aide a mis en garde ses collaborateurs  et les a appelé à faire bon usage. " A l’attention des utilisateurs pour, l’impérieuse nécessité je leur demande d’en prendre soin et de ne l’utiliser que pour les besoin de service", a-t-elle dit.

 

Elle a par ailleurs mis l’accent sur la collaboration avec la BAD qui est 'l’un de nos principaux partenaires  au développement qui a entendu cet appel et a apporté un appui conséquent à travers le projet d’appui au renforcement des capacités de gestion économique et financière", a poursuivi Florence Limbio./

 

Carole Bycekoan


 

Nouvelles nationales sur RJDH
Nouvelles nationales sur RJDH
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30 avril 2015 4 30 /04 /avril /2015 23:32

 

 

 

http://www.20minutes.fr   30.04.2015 à 18:12  le 30.04.2015 à 18:12

 

INTERVIEW Alors qu’une enquête est menée sur des soupçons de viols commis par des soldats français, Jean-Vincent Brisset, chercheur et ancien militaire, apporte son éclairage…

 

L'enquête conduite par le parquet de Paris sur de possibles abus sexuels sur des enfants commis par des soldats en Centrafrique, dans laquelle 14 militaires français sont mis en cause, est-elle révélatrice d’abus réguliers? Quand des soldats, français ou autres, veillent sur les populations de pays en crise, peuvent-ils profiter de la situation pour abuser des civils? Directeur de recherche à l’Iris et ancien haut gradé de l’armée de l’air, Jean-Vincent Brisset apporte son éclairage à 20 Minutes.

 

Avérés ou non, que des militaires commettent de tels abus, est-ce déjà arrivé?

 

Il y a régulièrement des cas d’abus, individuels à chaque fois à ma connaissance –en tout cas pas de système d’abus organisé, en réseau. Dans des circonstances très difficiles comme en Centrafrique à ce moment-là, des gens peuvent péter un plomb. On en parle parce que les militaires, occidentaux en particulier, s’auto-inspectent et ne cachent pas ces dérives. Il y a des sanctions en interne, et la hiérarchie militaire le fait savoir. Mais des travailleurs d’ONG compromis individuellement, il y en a tout autant.

 

De quels comportements parle-t-on?

 

Les dérives qui peuvent exister, c’est donner plus de confort, au sens très large – soins, vêtements, abris – en échange de faveurs sexuelles. Militaires et autres apportent du secours, de l’eau, de la nourriture, il y en a malheureusement qui sont tentés de monnayer cette aide; on est dans le classique de l’âme humaine. Ça existe depuis toujours, quand un pays est en train de tomber en ruines, les gens les plus à l’aise en profitent – c’est l’éternel rapport entre le «fort» et le «faible».

 

Quels sont les garde-fous?

 

Les armées françaises sont toujours accompagnées, en opération, de gendarmes, les prévôts, ce qui fait qu’il y a moins de risques de dérives, tout simplement grâce à la peur du gendarme. D’autres pays sont moins regardants sur leurs ressortissants. Je viens de l’armée de l’air, en opération on a toujours des gendarmes autour de nous. Même si quelqu’un était tenté d’abuser de sa position, il ne pourrait pas le dissimuler – on ne peut rien leur cacher, ils font très bien leur travail.

 

A-t-il pu y avoir, dans ce cas ou dans d’autres, volonté de dissimuler l’affaire au public?

 

Non, l’enquête de la justice française est en cours, il est normal qu’il n’y ait pas de communication. C’est le fonctionnement normal de la justice. En tout cas ce type d’affaire est toujours pris au sérieux, parce que pour les militaires ce n’est pas acceptable. Notamment depuis le Rwanda, où ils avaient été accusés des pires travers, il y a une volonté de renforcer la légalité chez les militaires.

 

Quelle est la réaction des populations quand de tels abus sont subis et révélés?

 

Si c’était un système organisé il n’y a pas beaucoup de moyens de réagir sur le moment. Si c’est un acte isolé, il faut trouver quelqu’un d’honnête et dénoncer les agissements. Manifestement, l’affaire qui nous occupe n’est pas sortie ni sur place, ni en France. Or plusieurs milliers de militaires français sont allés en Centrafrique et en sont revenus, et aucun n’a parlé de tels agissements. Si ça avait été quelque chose d’organisé, il y aurait eu des retours. Je ne pense pas que cette affaire, si elle est avérée, mette en jeu beaucoup de monde, sinon on en aurait entendu parler rapidement.

Accusations de viols en Centrafrique: «Il y a régulièrement des cas d’abus individuels»
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30 avril 2015 4 30 /04 /avril /2015 23:14

 

 

 

Par   Le Figaro le 30/04/2015 à 22:41

 

L'armée française fait face au scandale après les accusations d'enfants selon lesquels des soldats les ont violés lors de l'opération Sangaris en 2014 en Centrafrique. Quatorze soldats français, dont une partie a été identifiée, seraient mis en cause, selon les témoignages de six enfants de moins de 15 ans.

 

«Si les faits sont avérés par la justice et le commandement militaire (...) il y aura des sanctions qui seront à proportion des faits qui auront été constatés, et si c'est grave, les sanctions seront graves, elles devront même être exemplaires», a affirmé le président François Hollande. Le ministère de la Défense a précisé de son côté avoir saisi le parquet de Paris dès qu'il a été alerté par le rapport onusien de l'existence de ces plaintes, en juillet dernier.

 

C'est donc le parquet de Paris qui a été saisi de l'enquête. Car en France, une loi datant de juillet 1982 a supprimé, en temps de paix, les tribunaux permanents des forces armées. Puis la loi du 10 novembre 1999 a créé une juridiction unique, le tribunal aux armées de Paris (TAP), pour les infractions commises par des militaires hors du territoire national. La loi du 13 décembre 2011 a ensuite permis d'intégrer pleinement la justice militaire dans le dispositif de droit commun, entraînant la dissolution du «TAP», alors critiqué pour ses liens trop étroits avec l'institution militaire. Depuis 2012 donc, les enquêtes sur des crimes et délits commis par des forces françaises en opération à l'étranger relèvent de la compétence d'une formation spécialisée unique au sein du tribunal de grande instance (TGI) de Paris. Et les militaires sont soumis aux règles de droit de commun des civils.

 

La gendarmerie prévôtale enquête sur le terrain

 

Dans le cas des accusations en Centrafrique, sur le terrain, les investigations sont confiées aux membres de la gendarmerie prévôtale, composée de militaires disposant de prérogatives judiciaires et placés sous le contrôle du procureur de Paris. Ils sont ainsi partis une première fois en août 2014 en Centrafrique pour y commencer leur enquête, et y sont depuis retournés pour la poursuivre.

 

Une enquête dite de commandement est par ailleurs conduite au sein de l'armée pour «vérifier la réalité des faits», a fait savoir mercredi un porte-parole du ministère de Défense. Ses conclusions peuvent être versées à l'enquête judiciaire, sous réserve de déclassification du document. Le parquet a indiqué qu'il demanderait cette déclassification.

 

Si les faits sont avérés, les soldats comparaîtront donc devant une cours d'assise, qui ne comprend pas de jurés populaires mais est composée de magistrats professionnels, comme c'est le cas pour des affaires de terrorisme. En France, le viol est puni de vingt ans de réclusion criminelle s'il est commis sur un mineur de moins quinze ans, comme cela pourrait être le cas dans cette affaire.

 

En parallèle, le ministère de la défense pourrait prendre des mesures disciplinaires, indique BFMTV: les soldats pourraient être suspendus le temps de l'enquête puis exclus définitivement de l'armée s'ils sont jugés coupables. Toutefois, rappelant les difficultés à enquêter sur ce genre d'affaires, la chaîne d'information en continu cite le cas de plaintes pour viol déposées contre des soldats français au Rwanda en 1994: à ce jour, l'instruction n'est toujours pas bouclée.

 

(Avec AFP)

Lu pour vous : Ce que risquent les soldats français soupçonnés de viols en Centrafrique
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Published by Centrafrique-Presse.com
30 avril 2015 4 30 /04 /avril /2015 22:55

 

 

 

30/04/15 (AFP)

 

Quatorze militaires français sont mis en cause mais "très peu" d'entre eux ont été identifiés dans l'enquête conduite par le parquet de Paris sur de possibles abus sexuels sur des enfants commis par des soldats en Centrafrique, a-t-on appris jeudi de source judiciaire française.

 

Parmi ces militaires, "très peu" ont été identifiés, a précisé cette source à l'AFP, sans autre indication. A ce stade, les militaires identifiés n'ont pas été entendus. Quant aux mineurs témoignant contre les soldats, on en dénombre six à ce stade de l'enquête, âgés de 9 à 13 ans, dont quatre se disent victimes directes et deux se disent témoins de faits d'abus sexuels.

 

Dans le cadre de l'enquête, ouverte en juillet 2014, la section des affaires militaires du parquet a pu obtenir les réponses écrites d'une employée de l'Onu qui a "recueilli et relaté" les témoignages des enfants, a indiqué à l'AFP le parquet de Paris.

 

Depuis son ouverture, la gendarmerie prévôtale, chargée des investigations, a effectué un déplacement en Centrafrique.

 

L'enquête préliminaire, ouverte après la transmission d'un rapport du ministère de la Défense, vise à vérifier la matérialité des faits allégués, notamment par le biais d'auditions, et à établir les responsabilités le cas échéant.

 

Le parquet a aussi précisé qu'il demanderait la déclassification de l'enquête interne, dite de commandement, qui est conduite au sein de l'armée.

 

Après des révélations du quotidien britannique "The Guardian", le ministère de la Défense a expliqué mercredi avoir été saisi "de témoignages d'enfants centrafricains accusant d'agressions sexuelles des militaires français de l'opération Sangaris".

 

Ces témoignages ont été recueillis par des personnels de l'ONU déployés en Centrafrique. Ils "retracent des faits qui auraient été commis sur une dizaine d'enfants, sur le site de l'aéroport de M'Poko (à Bangui), entre décembre 2013 et juin 2014", précise le ministère, qui "a pris et prendra toutes les mesures nécessaires pour permettre la manifestation de la vérité".

 

Les Nations unies avaient ouvert une enquête au printemps 2014 et recueilli ces témoignages. Le responsable de l'ONU qui a transmis en juillet le rapport d'enquête aux autorités françaises, au mépris des procédures de l'organisation selon elle, a pour sa part été suspendu.

 

Jeudi, le porte-parole du ministère de la Défense, Pierre Bayle, a affirmé qu'il n'y avait "aucune volonté de cacher quoi que ce soit" de la part de l'armée française.

 

 

Treize soldats français accusés d’avoir violé des enfants en Centrafrique

 

30/04/15 (Le Monde)

 

L’affaire est embarrassante pour l’armée française et le comportement de ses soldats en opérations extérieures. Des militaires déployés en République centrafricaine (RCA) dans le cadre de l’opération « Sangaris » sont soupçonnés d’avoir abusé sexuellement d’enfants lors de leur mission à Bangui, selon les informations révélées, mercredi 29 avril, par le quotidien britannique The Guardian.

 

Les faits incriminés se seraient déroulés entre décembre 2013 et mai-juin 2014, lors des premiers mois de l’opération « Sangaris », et, d’après les informations obtenues par Le Monde, au moins quatre garçons, âgés entre 9 et 13 ans auraient été victimes de viols commis par plus d’une dizaine de soldats français.

 

 

A Bangui, «c’était un secret de Polichinelle»

 

30/04/15 (Libération)

 

DROIT DE SUITE

 

Après la révélation de viols d'enfants centrafricains par des soldats français, le parquet de Bangui a ouvert jeudi une information judiciaire.

 

Le camp de déplacés à Bangui qui borde les pistes de l’aéroport M’Poko est immense. Il s’agit du plus grand du pays. Un peu plus de 20 000 personnes s’y entassent aujourd’hui. Au plus fort de la crise dans le pays, début 2014, il en accueillait plus 100 000 qui avaient fuit les violences dans leurs quartiers. Alors comment les enquêteurs de l’ONU sont-ils parvenus à identifier les enfants qui se disaient victimes d’abus sexuels de la part de soldats français? C’est très simple selon un responsable de l’ONU en Centrafrique : «Dans ce camp, c’était "un secret de polichinelle"». Il a été révélé mercredi par le quotidien anglais The Guardian sur la base d’un rapport confidentiel des Nations unies qui dénonce des viols perpétrés entre décembre 2013 - premier mois de l’opération de l’armée française en Centrafrique- et juin 2014.

  

C’est en mai 2014 que débute l’enquête préliminaire. Le bureau des droits de l’homme de l’ONU en Centrafrique, qui enquête alors sur des exactions commises par des soldats Tchadiens dans la capitale, se rend dans le camp de déplacés M’Poko. Les trois enquêteurs qui ont eu vent de rumeurs concernant des violences de soldats à l’égard d’enfants viennent vérifier sur le terrain. Selon nos informations, ils vont alors interroger 12 personnes, parmi lesquelles 6 enfants. Les autres sont des proches ou des témoins directs. Ces enfants particulièrement démunis, certains orphelins, trainent à l’entrée du camp à la recherche de quoi se nourrir ou d’objets à récupérer. Des jeunes garçons âgés de 9 à 13 ans qui vont décrire des sévices perpétrés par des soldats français, en échange de nourriture. Ils mettent en cause «plus d’une dizaine de soldats» indique ce responsable de l’ONU. Une source judiciaire citée par l’AFP évoque 14 militaires mis en cause dont «très peu ont été identifiés» pour le moment.

 

Indignation

 

En juillet 2014, alors que le rapport préliminaire de l’ONU est en phase de finalisation, il sera transmis aux autorités militaires françaises par Anders Kompass, un fonctionnaire de l’ONU. Le 29 juillet, l’armée saisit le parquet de Paris qui ouvre alors une enquête préliminaire. Le 1er août, des gendarmes se rendront en Centrafrique pour enquêter à leur tour. 

 

 A Bangui, le procureur de la République Ghislain Grésenguet a ouvert jeudi une information judiciaire. «Le parquet est totalement indigné de ne pas avoir été mis au courant de ces faits extrêmement graves qui ne pourraient être passés sous silence, s’indigne le magistrat informé hier par la radio RFI. J’ai demandé à la section de recherche et d’investigation de se rendre dans le camp et d’identifier de potentielles victimes.» Ghislain Grésenguet assure par ailleurs qu’il va saisir l’ambassade de France en Centrafrique ainsi que les services des Nations unies présents dans le pays afin qu’ils lui transmettent un dossier complet.

 

François Hollande, lui, a déclaré qu'il serait «implacable» si les faits sont avérés.

 

Florence RICHARD

 

 

Pourquoi Anders Kompass a-t-il révélé le rapport sur les abus sexuels des soldats français ?

 

30/04/15 (Le Monde)

 

Il est l'homme par qui le scandale est arrivé. Anders Kompass est directeur des opérations de terrain au Haut-Commissariat des Nations unies (ONU) pour les droits humains, à l'origine de la fuite qui fait trembler l'armée française. 

 

Mercredi 29 avril, The Guardian a révélé l'existence d'un rapport confidentiel de l'ONU intitulé « Abus sexuels sur des enfants par les forces armées internationales ». A l'intérieur : des témoignages – recueillis sur place par des enquêteurs de l'ONU – de jeunes garçons accusant des soldats français de les avoir violés et d'avoir abusé d'eux en échange de nourriture ou d'argent.

 

Selon les estimations et les recoupements de chacun, 14 soldats français et 5 militaires étrangers sont mis en cause. Les faits se seraient déroulés entre décembre 2013 et juin 2014, alors que l'armée française était déployée en République centrafricaine (RCA) dans le cadre de l'opération « Sangaris ».

 

Si l'enquête était en cours, pourquoi Anders Kompass a-t-il divulgué le rapport ?

 

L'ONU confirme avoir lancé une telle enquête au printemps 2014, mais elle ne cite jamais le nom du responsable de la fuite, contrairement au Guardian.

 

Pour le quotidien britannique, qui reprend des sources proches de l'enquête, c'est bien Anders Kompass qui a transmis le rapport à la justice française, en juillet 2014, après avoir constaté que l'ONU tardait à agir. Toujours selon le Guardian, l'un de ses supérieurs avait même été mis au courant de l'entreprise menée par M. Kompass et n'aurait soulevé aucune objection. Mais en mars 2015 le Suédois a été accusé d'avoir divulgué le rapport confidentiel en court-circuitant sa hiérarchie.

 

Sous couvert de l'anonymat, une source à l'ONU a expliqué à l'Agence France-Presse que le responsable avait fait fuiter le rapport une semaine seulement après qu'il a été fourni par les enquêteurs, et que son action ne pouvait donc pas s'expliquer par une frustration devant un manque de réactivité de l'ONU.

 

Pourquoi Anders Kompass a-t-il été suspendu ?

 

Un haut responsable de l'ONU, joint par Le Monde, a également affirmé que si M. Kompass avait voulu accélérer le processus, il aurait pu envoyer le rapport au Guardian dès le mois de juillet. Cadre de l'ONU depuis trente ans, M. Kompass connaît les procédures, a poursuivi ce haut responsable, notamment la nécessaire édition des rapports pour protéger les victimes.

 

Et c'est bien ce que l'ONU affirme reprocher à M. Kompass. Le porte-parole adjoint du secrétaire général, Farhan Haq, a ainsi expliqué que le rapport avait été transmis officieusement à Paris, d'une part sans en référer à sa hiérarchie mais aussi sans être expurgé des noms des victimes, des témoins et des enquêteurs, ce qui pouvait « mettre en danger » ceux-ci.

 

M. Haq a donc confirmé mardi que le responsable de la fuite avait été placé « en congé administratif avec plein salaire », en attendant les conclusions d'une enquête interne sur « ce grave manquement aux procédures » en vigueur. Une suspension qui est intervenue il y a une semaine, selon le Guardian.

 

Anders Kompass est-il un lanceur d'alerte ?

 

Toujours par la voix de son porte-parole, l'ONU refuse d'accorder à M. Kompass le statut de lanceur d'alerte :

 

« Notre conclusion préliminaire est qu'une telle conduite ne peut pas être considérée comme celle d'un lanceur d'alerte. »

 

Mais Bea Edwards, membre d'une association internationale qui soutient les lanceurs d'alerte, accuse dans le Guardian et l'ONU de « chasse aux sorcières ».

 

« En dépit de la rhétorique officielle, il y a très peu d'engagement à la tête de l'organisation [des Nations unies] pour protéger les lanceurs d'alerte et une forte tendance à politiser toutes les questions, peu importe le degré d'urgence. »

 

L'ambassadeur de Suède auprès des Nations unies a également mis en garde les Nations unies, affirme le Guardian, prévenant que « ce ne serait pas une bonne chose si le haut-commissaire pour les droits de l'homme poussait » M. Kompass à la démission.

 

Que sait-on d'Anders Kompass ?

 

Directeur des opérations de terrain au Haut-Commissariat de l'ONU pour les droits humains, Anders Kompass avait déjà été soumis à une enquête de l'ONU. Des câbles révélés par WikiLeaks avaient mis en lumière un conflit d'intérêt sur la question du Sahara occidental. Il était alors soupçonné d'avoir informé les Marocains sur la question, et d'avoir empêché des enquêtes sur la question des droits de l'homme sur place. Convoqué, M. Kompass avait nié. Son ordinateur de travail avait été saisi mais n'avait rien révélé.


http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/04/30/pourquoi-anders-kompass-a-t-il-revele-le-rapport-sur-les-abus-sexuels-des-soldats-francais_4625493_3212.html#2sY8XDZfliH0gjWF.99

 

 

Accusations de viols en Centrafrique: ONG et humanitaires face aux exactions des armées

 

30/04/15 (AFP)

 

Alerter, dénoncer ou discuter? Un dilemme pour les ONG qui, travaillant sur les terrains de guerre avec les populations civiles et les armées, sont parfois confrontées aux exactions de certains militaires. Dans le cas des soldats français accusés d'avoir violé des enfants en Centrafrique, beaucoup assurent n'avoir rien su.

 

"On fait des rapports, on collecte des témoignages, on croise les informations, et on alerte qui de droit : soit les forces sur place, soit les Nations unies si elles dirigent les opérations", déclare Aymeric Elluin, chargé de campagne Armes et impunité à Amnesty International France.

 

"Parfois on est confronté à des réactions qu'on pourrait attendre plus positives, et là, on doit continuer notre travail de pression", explique-t-il, disant avoir eu vent "l'année dernière" d'une "rumeur d'enquête conduite par les Nations unies - qui travaillaient en toute discrétion - concernant les soldats français".

 

L'Unicef, qui a pris part à l'enquête onusienne et a interrogé les enfants qui s'étaient plaints d'abus sexuels, les a effectivement "confiés à des ONG partenaires présentes sur le terrain pour qu'ils puissent recevoir un soutien psychologique", selon le porte-parole de l'Unicef basé à Dakar, Thierry Delvigne-Jean. Il assure n'avoir reçu "aucune instruction" visant à passer sous silence ou dissimuler l'affaire.

 

A Médecins du Monde (MDM), on se veut très vigilant sur la séparation entre actions militaires et actions humanitaires : "on tient à ce qu'il y ait une indépendance totale, que la population fasse la différence. Sinon, on met en cause la sécurité de travail de nos équipes", explique Gilbert Potier, le directeur des opérations internationales.

 

Reconnaissant que "dans des situations de conflit, il y a des +bavures+, des actions qui dépassent largement l'autorité d'une armée", il affirme que MDM a mis "au point des procédures médico-légales : lorsqu'on soupçonne des violences, on établit un certificat selon certains critères obligatoires, certificat que la victime pourra faire valoir lorsqu'elle va aller en justice".

 

- 'Vrais blocages' -

 

La Croix-Rouge privilégie également le dialogue "avec toutes les personnes sur place, populations civiles et armées".

 

"S'ils sont témoins d'une exaction, nos délégués sur le terrain vont d'abord en parler avec les hiérarchies", affirme Jean-Yves Clemenzo, porte-parole pour l'Afrique du Comité International de la Croix-Rouge (CICR), insistant sur le caractère "confidentiel" de cette discussion.

 

Priorité est donnée au "travail de sensibilisation des armées, en particulier les hiérarchies, au droit international humanitaire et au droit de la guerre". "C'est notre façon de travailler, certaines organisations sont plus dans la dénonciation", souligne-t-il.

 

La Fédération internationale des ligues des Droits de l'Homme (FIDH), elle, se plaint de la volonté fréquente des Nations unies d'enterrer les dossiers compromettants. "Qu'il arrive aux Nations unies d'étouffer des situations ? Oui c'est un vrai problème, et c'est récurrent!", s'emporte Florent Geel, responsable du bureau Afrique à la FIDH.

 

"Il y a ce problème de faire remonter les informations, d'éviter de dénoncer certains crimes pour éviter de gêner les négociations de paix", continue-t-il, évoquant de "vrais blocages".

 

A l'origine des révélations d'accusations d'abus sexuels sur des enfants commis par des soldats en Centrafrique, un fonctionnaire de l'ONU qui a transmis en juillet un rapport aux autorités françaises, devant l'inaction des Nations unies. Ce responsable onusien a été suspendu le 17 avril et fait depuis l'objet d'une enquête de l'organisation internationale.

 

 

Accusations de viols en Centrafrique: "l'ONU qui étouffe une situation, c'est récurrent"(FIDH)

 

30/04/15 (AFP)

 

La Fédération internationale des Droits de l'Homme (FIDH) pointe du doigt la responsabilité de l'ONU qui "étouffe fréquemment certains crimes", fustigeant la suspension du fonctionnaire qui a révélé les accusations de viols d'enfants par des soldats français déployés en Centrafrique.

 

"Qu'il arrive aux Nations unies d'étouffer des situations ? Oui c'est un vrai problème, et c'est récurrent!", s'emporte auprès de l'AFP Florent Geel, responsable du bureau Afrique à la FIDH.

 

"Il y a ce problème de faire remonter les informations, d'éviter de dénoncer certains crimes pour éviter de gêner les négociations de paix", poursuit-il, évoquant de "vrais blocages".

 

Les Nations unies avaient ouvert une enquête au printemps 2014 et recueilli des témoignages d'enfants centrafricains accusant d'agressions sexuelles des militaires français de l'opération Sangaris.

 

Anders Kompass, un cadre humanitaire suédois des Nations unies avait transmis en juillet aux autorités françaises, au mépris des procédures de l'organisation selon elle, un rapport intitulé "Abus sexuels sur des enfants par les forces armées internationales" en réaction à l'inaction de l'ONU.

 

Il a été suspendu le 17 avril et fait depuis l'objet d'une enquête des Nations unies.

 

Florent Geel estime que l'ONU se tait "en particulier sur la question des crimes sexuels commis par les casques bleus".

 

"Lorsque cela arrive, ils mettent en place des +process+ internes pour que ça se sache rarement ou jamais", explique le responsable.

 

"Ce fonctionnaire suédois n'est pas un téméraire, il a trente ans de carrière (...) il a dû agir ainsi parce que ça touchait la France: quand ça touche le Tchad, il n'y a jamais de suite. Là ça touche la France, où il y a une justice indépendante, ça peut permettre de faire bouger les choses".

 

"Si les faits sont avérés, on condamne avec la plus grande fermeté", ajoute-t-il, insistant sur l'"importance de l'investigation": "on met en garde sur la véracité des faits (...) la question des témoignages en Centrafrique est toujours délicate puisque l'implication de l'armée française fait débat en Centrafrique même, il y a pas mal d'intérêts à entacher l'armée française", souligne-t-il.

 

 

Accusations de viols en Centrafrique: l'enquête a été menée "à l'insu" de la justice centrafricaine

 

30/04/15 (AFP)

 

L'enquête sur des accusations de viols d'enfants par des militaires français déployés en Centrafrique a été menée à "l'insu" de la justice centrafricaine, a affirmé jeudi à l'AFP le parquet de Bangui, annonçant l'ouverture d'une enquête locale.

 

"Les autorités judiciaires (centrafricaines) n'ont pas été mises au courant de cette affaire qui s'est passée en coulisses", a déclaré le procureur de la République, Ghislain Grésenguet.

 

"Une enquête interne a été menée à notre insu alors que les victimes sont à Bangui (...) Des ONG et organes de l'ONU sont descendus sur le terrain sans nous informer, nous n'avons pas compris pourquoi", a-t-il accusé.

 

"Si les fait sont avérés, c'est une affaire extrêmement grave. Ce n'est pas parce qu'on est dans un pays en crise qu'on bafoue le droit", a-t-il poursuivi.

 

Le procureur a annoncé avoir "immédiatement" ouvert une enquête: "Nous allons prendre contact avec le bureau des Nations chargé de cette affaire et les autorités françaises pour leur demander de nous communiquer les documents y afférant".

 

"Ce qui nous intéresse aujourd'hui, c'est de faire avancer l'enquête pour déterminer ce qui s'est passé", a-t-il conclu.

 

La justice française enquête sur des accusations de viols d'enfants par des militaires français déployés en Centrafrique, dénoncées dans un rapport interne de l'ONU - qui avait ouvert une enquête au printemps 2014 - et révélées mercredi par le quotidien britannique The Guardian.

 

Le document rassemble les témoignages de six enfants âgés de 8 à 15 ans, jugés très crédibles, et implique une quinzaine de soldats français qui auraient échangé de la nourriture, et parfois de petites sommes d'argent, contre des faveurs sexuelles.

 

 

Centrafrique: des soldats du Tchad et de Guinée équatoriale également accusés d'abus sexuels (ONG)

 

30/04/15 (AFP)

 

Des soldats tchadiens et de Guinée équatoriale sont accusés par un rapport de l'ONU d'abus sexuels sur des enfants en Centrafrique, où des militaires français sont déjà mis en cause, a affirmé jeudi une ONG.

 

Il s'agit de trois soldats tchadiens et deux équato-guinéens, a précisé à l'AFP la co-directrice de l'ONG américaine Aids-Free World, Paula Donovan, qui a consulté le rapport et l'a communiqué au journal britannique The Guardian.

 

Un des enfants cité dans ce rapport interne de l'ONU "a témoigné avoir vu son ami être sodomisé par deux soldats tchadiens pendant qu'un troisième faisait le guet", a expliqué Mme Donovan.

 

Un autre enfant interrogé par les enquêteurs de l'ONU a déclaré avoir vu son copain, âgé de 9 ou 10 ans, en compagnie de deux soldats de Guinée équatoriale. "Son ami a fait une fellation et a été sodomisé par un des soldats tandis que le second faisait le guet, puis les deux militaires ont échangé leurs places", a indiqué Mme Donovan.

Selon une source judiciaire française, quatorze militaires français sont mis en cause dans cette affaire, mais "très peu" ont été identifiés.

 

Toujours selon Mme Donovan, certains des enfants qui ont témoigné donnent des prénoms de soldats, d'autres des noms qu'ils ont entendus dans des conversations entre leurs agresseurs, d'autres encore des informations sur les fonctions qu'assuraient ces militaires. "La plupart ont pu fournir des descriptions physiques détaillées des soldats", a-t-elle souligné.

 

A l'époque des faits, entre décembre 2013 et juin 2014, les Français faisaient partie de l'opération Sangaris et la Mission de stabilisation de l'ONU en RCA (Minusca) n'était pas encore déployée.

 

Le Tchad et la Guinée équatoriale participaient à l'époque à la Misca, une force panafricaine de maintien de la paix en RCA qui a précédé la Minusca.

 

 

Accusations de viols en Centrafrique: "si certains militaires se sont mal comportés, je serai implacable" (Hollande)

 

30/04/15 (AFP)

 

Le président français François Hollande a assuré jeudi qu'il serait "implacable" si "certains militaires se sont mal comportés", alors que la justice française enquête sur des accusations de viols d'enfants par des soldats français en Centrafrique.

 

"Si certains militaires se sont mal comportés, je serai implacable", a déclaré le chef de l'Etat à la presse. Une enquête a été ouverte à Paris en juillet 2014 pour viols sur mineurs de moins de 15 ans. Jeudi, le ministère de la Défense a indiqué qu'il "vérifiait la réalité" de ces accusations et assuré n'avoir "aucune volonté de cacher quoi que ce soit".

 

 

Centrafrique: Paris promet des sanctions "fermes" si les abus sexuels de soldats français "étaient avérés"

 

30/04/15 (AFP)

 

Les sanctions "les plus fermes" seront prononcées envers des soldats français si les soupçons d'abus sexuels sur une dizaine d'enfants en Centrafrique entre décembre 2013 et juin 2014 sont confirmés, a indiqué mercredi le ministère français de la Défense.

 

Dans un communiqué, il précise que "le ministre de la Défense a pris et prendra toutes les mesures nécessaires pour permettre la manifestation de la vérité. Si les faits étaient avérés, il veillera à ce que les sanctions les plus fermes soient prononcées à l'égard des responsables de ce qui serait une atteinte intolérable aux valeurs du soldat".

 

Le texte précise que les ministères français de la Défense et des Affaires étrangères "ont été saisis à la fin de juillet 2014 par le Haut-commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU de témoignages d'enfants centrafricains accusant d'agressions sexuelles des militaires français de l'opération Sangaris".

 

Ces témoignages "retracent des faits qui auraient été commis sur une dizaine d'enfants, sur le site de l'aéroport de M'Poko, en Centrafrique, entre décembre 2013 et juin 2014".

 

Le ministère de la Défense a immédiatement conduit une "enquête de commandement" (interne) et a saisi des faits le parquet de Paris, qui a ouvert une enquête préliminaire, qui est en cours, ajoute le communiqué. Dans le cadre de cette enquête, des gendarmes français se sont rendus en Centrafrique le 1er août 2014 pour y commencer leurs investigations.

 

Mercredi, l'ONU a confirmé avoir mené une enquête au printemps 2014 sur des "accusations graves" d'exploitation sexuelle et d'abus commis sur des enfants par des militaires français en RCA avant le déploiement de sa mission dans ce pays (Minusca).

 

 

Accusation de viols en Centrafrique: "pas de volonté de cacher quoi que ce soit" (ministère français de la Défense)

 

30/04/15 (AFP)

 

L'armée française ne veut pas "cacher quoi que ce soit" face aux accusations de viols d'enfants par des soldats français déployés en Centrafrique, a déclaré jeudi lors d'un point-presse le porte-parole du ministère de la Défense, Pierre Bayle.

 

"Il n'y a aucune volonté de cacher quoi que ce soit. On ne cache pas les faits, on vérifie leur réalité", a ajouté M. Bayle, en appelant à une "grande circonspection" devant ces accusations.

 

La justice française enquête depuis juillet 2014 sur des accusations de viols d'enfants par des militaires français en Centrafrique, dénoncées dans un rapport interne de l'ONU et révélées mercredi par le quotidien britannique "The Guardian".

 

Le ministère français de la Défense a reconnu mercredi avoir reçu ce rapport l'été dernier et a souligné qu'il avait immédiatement saisi la justice et lancé une enquête interne pour vérifier s'il y avait eu dysfonctionnement de la chaîne de commandement.

 

Ces témoignages, recueillis par des personnels de l'ONU en Centrafrique, "retracent des faits qui auraient été commis sur une dizaine d'enfants, sur le site de l'aéroport de M'Poko (à Bangui), entre décembre 2013 et juin 2014", a précisé mercredi le ministère de la Défense.

 

"Le ministère s'est engagé à une transparence totale et nous travaillons avec la justice", a insisté jeudi Pierre Bayle.

 

Soulignant que les faits n'étaient pas pour l'instant avérés, ce dernier a appelé à "une grande circonspection sur des accusations qui sont véhiculées et parfois amalgamées avec des procès d'intention".

 

Présent au côté de Pierre Bayle, le colonel Gilles Jaron, porte-parole de l'armée française, n'a pas détaillé le contenu du rapport de commandement, qui est "classifié", mais peut être transmis à la justice sur demande.

 

Mais "si nous avions eu connaissance de manquements graves nous aurions immédiatement saisi la justice", a-t-il souligné.

 

 

Centrafrique: l'ONU a enquêté sur des abus sexuels sur des enfants par des soldats français (porte-parole)

 

30/04/15 (AFP)

 

La Centrafrique, où une dizaine d'enfants affirment avoir été violés en 2014 par des soldats français déployés dans le cadre de l'opération Sangaris, détient le record des interventions internationales sur son sol.

Du fait de son histoire marquée par l'instabilité, les coups d’État à répétition et l'incurie de ses dirigeants, le pays a connu plus d'une dizaine d'interventions internationales.

Elles ont été conduites sous le drapeau de l'ONU, de l'Europe, de l'Union africaine ou d'organisations régionales africaines, mais aussi de la France, l'ex-puissance coloniale.

 

- MISSIONS DE L'ONU

 

Dès l'arrivée au pouvoir d'Ange-Félix Patassé en 1993, le pays se retrouve dans un état de rébellion quasi-permanente. Les années 1996-97 sont marquées par des mutineries à répétition dans l'armée.

Les accords de Bangui signés début 1997 sont censés y mettre fin. La Misab (Mission interafricaine de surveillance des Accords de Bangui, 1997-1998), une coalition de pays africains agissant sous mandat onusien, est chargée de faire respecter ces accords. Sans grand succès.

La Misab sera remplacée par des missions de l'ONU (Minurca, Bonuca, Binuca) censées contribuer à la consolidation de la paix, alors que le pays s'enfonce inexorablement dans le marasme: sanglantes épurations dans l'armée, tentative de coup d’État en 2001, innombrables exactions des militaires.

 

- INTERVENTIONS REGIONALES

 

Parallèlement, les organisations régionales créent leurs propres missions de "protection" et de "consolidation" de la paix, avec toujours aussi peu de résultats.

La Communauté des États sahélo-sahariens (Cen-Sad) intervient avec une Force de maintien de la paix et de la sécurité (2001-2002). La Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cemac) entre à son tour dans la danse avec la Fomuc (2002-2008). Puis ce sera la Micopax (2008-2013), placée sous l'autorité de la Communauté économique des États d'Afrique centrale (CEEAC).

Pour tenter de lutter contre les rebelles tchadiens et soudanais opérant à partir du territoire centrafricain, les mandats de la Minurcat (2007-2010) et de l'Eufor-Tchad (2007-2009) sont étendus à la RCA.

Lancée en décembre 2013, la Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine) est une force sous mandat de l'Union africaine. Elle comptait environ 6.000 hommes, déployés à Bangui et en province, qui ont pour la plupart été intégrés dans la nouvelle force de l'ONU, la Minusca.

 

- INTERVENTIONS EN COURS

 

Le 5 décembre 2013, Paris lance l'opération Sangaris pour faire cesser des massacres par la coalition rebelle Séléka, après un vote de l'ONU donnant mandat aux forces françaises d'intervenir. Au total, 2.000 soldats français sont déployés pour rétablir la sécurité en appui à la Misca, puis à la Minusca.

L'ONU a pris le relais de la Misca le 15 septembre 2014 avec la Minusca (Mission de l'ONU en République centrafricaine). Créée en avril 2014 par la résolution 2149 du Conseil de sécurité de l'ONU, la Minusca dispose aujourd'hui d'environ 8.600 hommes et devrait compter à terme près de 12.000 Casques bleus, soldats et policiers.

Une force européenne, l'Eufor-RCA, était présente depuis février 2014 à Bangui, où elle tentait, par un travail de proximité, de rétablir la sécurité (700 hommes au plus fort du déploiement). L'Union européenne a terminé sa mission militaire le 16 mars, et envoyé dans la foulée des formateurs européens pour les forces armées centrafricaines à Bangui.

Enfin, des militaires ougandais sont déployés dans l'est de la RCA: ils luttent, avec le soutien de forces spéciales américaines, contre la sanglante Armée de résistance du Seigneur (LRA) du rebelle Joseph Kony.

 

Accusations de viols en Centrafrique: 14 militaires français mis en cause, "très peu" sont identifiés (source judiciaire)
Accusations de viols en Centrafrique: 14 militaires français mis en cause, "très peu" sont identifiés (source judiciaire)
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Accusations de viols en Centrafrique: 14 militaires français mis en cause, "très peu" sont identifiés (source judiciaire)
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Published by Centrafrique-Presse.com
30 avril 2015 4 30 /04 /avril /2015 21:32

 

 

Chronologie

 

Par Le Monde Afrique

 

LE MONDE Le 29.04.2015 à 22h18 • Mis à jour le 30.04.2015 à 17h03

 

Des militaires français sont accusés d’avoir abusé sexuellement d’enfants dans un centre pour déplacés situé dans l'aéroport de Bangui, la capitale centrafricaine, entre décembre 2013 et juin 2014. Retour sur la situation qui prévalait dans le pays à cette période.

 

 MARS 2013 : la chute de Bozizé

 

Le président François Bozizé est renversé par la Séléka, une coalition de plusieurs factions rebelles (essentiellement des musulmans, le pays comptant 80 % de chrétiens) qui avaient pris les armes fin 2012. Michel Djotodia, musulman membre de la Séléka, s'autoproclame président pour une période de transition de trois ans.

 

Des groupes d'autodéfense chrétiens – les antibalaka, « anti-machette » en sango –, qui avait déjà été formés ponctuellement par l'ancien dirigeant Bozizé, se regroupent. Les clivages religieux deviennent saillants et alimentent un cycle de ripostes dont les civils sont les premières victimes.

 

Fin 2013, les troubles politiques et sécuritaires ont entraîné une crise humanitaire : sur les 4,6 millions d'habitants de la République centrafricaine, 2,3 millions sont en « situation d'assistance humanitaire », selon l’ONU.

 

Le 5 décembre 2013, dans une allocution télévisée, le président François Hollande annonce le début d’une intervention militaire française en République centrafricaine (RCA) : l’opération Sangaris. Une opération « coup de poing », selon son entourage, censée durer six mois et mobiliser 1 200 hommes. Dans son discours, François Hollande justifie cette action par le « devoir d'assistance et de solidarité [de la France] à l'égard d'un petit pays, la Centrafrique, pays ami, le plus pauvre du monde, qui nous appelle au secours (…) »

 

  « La France est attendue pour éviter une catastrophe humanitaire, elle sera là. J'ai pleine confiance en nos soldats pour cette opération. »

 

Le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies (ONU) vient alors d’adopter une résolution ouvrant la voie à une opération de maintien de la paix en RCA. Esseulée, la France tente depuis six mois de mobiliser ses partenaires du Conseil de sécurité, peu enclins à engager des hommes dans le chaos de l’ancienne colonie française. L'adoption de la résolution onusienne donne finalement mandat à la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite de l’Union africaine (Misca) de déployer près de 6 000 hommes « pour une période de douze mois » et autorise les forces françaises « à prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la Misca dans l'accomplissement de son mandat ».

 

Sur place, la population s’entredéchire. Rémy Ourdan, envoyé spécial du Monde, raconte alors, le 31 décembre :

 

“Il devient presque impossible pour un musulman de vivre dans un quartier chrétien, pour un chrétien dans un quartier musulman, et pour l'un comme pour l'autre de circuler librement. Même des blessés ont été attaqués sur le chemin du centre de soins, et des hôpitaux ont été pris pour cible. La ville s'est ainsi tachetée d'une soixantaine de camps de déplacés, principalement autour des lieux de culte, et jusqu'au vaste camp de l'aéroport de Bangui-M'Poko, qui vient de franchir la barre des 100 000 réfugiés.”

 

“Des Banguissois chrétiens s'y entassent dans des conditions épouvantables, sans tentes, sans nourriture, sans latrines. Pour un camp qui jouxte un aéroport facile d'accès et protégé par une force militaire étrangère, en l'occurrence l'armée française, l'aide internationale fait notablement défaut.”

JANVIER 2014 : démission de l’ex-rebelle Djotodia

 

Michel Djotodia est contraint à la démission le 10 janvier pour son incapacité à empêcher les tueries entre « ex-séléka » et miliciens « anti-balaka ». Les membres du Conseil national de transition (CNT) élisent Catherine Samba-Panza comme nouveau chef d'Etat de transition le 20 janvier. celle qui était jusque-là la maire de Bangui devient la première femme présidente de Centrafrique.

 

Une partie des 100 000 personnes réfugiées près de l'aéroport de Bangui est ravitaillée. Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) des Nations unies distribue des moustiquaires, des matelas, des couvertures et du savon. Le Programme alimentaire mondial fournit, lui, du riz, de l’huile et du sucre. La présence des militaires français est contestée par certains habitants dans la capitale centrafricaine.

 

FEVRIER 2014 : la France reconnaît des « difficultés »

 

Le ministre de la défense français, Jean-Yves Le Drian, dit envisager une opération « plus longue que prévue ». L'Assemblée nationale et le sénat votent en faveur de la prolongation de l'opération militaire Sangaris. Alors premier ministre, Jean-Marc Ayrault admet des « difficultés » qui restent « considérables ». La France porte son contingent de soldats à 2 000 hommes. Ceux-ci commencent à se déployer en province, notamment en direction du Cameroun et du Tchad. Beaucoup de musulmans, victimes de représailles, continuent eux de fuir :

 

A Bangui, une centaine de personnes vivant dans l'immense camp de déplacés qui jouxte l'aéroport partent se réfugier dans l'aérogare, après des tirs contre les soldats français. Dans un rapport, l’Unicef se dit « horrifié » par la situation des enfants en RCA.

 

 AVRIL 2014 : la frilosité de l’Union européenne

 

Appelés à collaborer avec la Mission internationale africaine (Misca) et Sangaris, certains pays européens envoient, à reculons, quelques centaines de soldats en Centrafrique, au sein de la mission « Eufor-RCA ». Les soldats de la force Eufor-RCA prennent le relais de ceux de la force française Sangaris. Dans les faits, la force européenne « Eufor-RCA » est alors composée d'environ 150 hommes, essentiellement des militaires français issus de Sangaris et des soldats du contingent estonien.

 

 JUIN 2014 : fin des massacres de grande ampleur

 

Six mois après leur déclenchement, l'action des forces internationales a permis de mettre un terme aux massacres de grande ampleur. Mais la République centrafricaine (RCA), en crise profonde depuis des décennies, est loin d'avoir retrouvé la stabilité. La situation humanitaire demeure catastrophique. A Paris comme à Bangui, l’espoir d’une opération brève, qui n’avait « pas vocation à durer » selon François Hollande, s’est envolé.

 

Le Monde Afrique


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Soldats français accusés d’abus sexuels : la situation en Centrafrique entre 2013 et 2014
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