RFI lundi 22 avril 2013 à 11:10
C'est un sujet sensible : 1 300 soldats issus des Etats membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) devraient prochainement rejoindre la RCA pour aider à stabiliser le pays. Et parmi eux notamment, des militaires sud-africains. Or, leur armée a participé aux combats au moment de la chute de François Bozizé. La proposition de leur retour est donc prématurée, selon le Premier ministre centrafricain Nicolas Tiangaye. Dans une semaine, ce dernier se rendra à Johannesburg pour rencontrer les autorités locales.
Le jeudi 18 avril, les chefs d'Etat de la CEEAC, réunis en sommet à Ndjamena (Tchad), ont décidé de porter à 2 000 le nombre d'hommes rassemblés au sein de la force régionale chargée de mettre fin à l'anarchie en Centrafrique. Anarchie qui prévaut depuis l'arrivée au pouvoir des rebelles de la coalition Seleka.
Aucun calendrier n'a toutefois été fixé pour ce déploiement, qui équivaudrait à un quadruplement des effectifs de la Force multinationale d'Afrique centrale (Fomac) déjà sur place.
La possibilité de la présence de soldats sud-africains a été évoquée. Mais cette question est « prématurée », estime Nicolas Tiangaye, Premier ministre centrafricain.
« Au sommet de Ndjamena, des discussions ont eu lieu avec le président Zuma mais la participation des troupes sud-africaines au sein des forces de la CEEAC n'a pas été formellement envisagée. Et à mon avis, c'est prématuré. De toute façon, une délégation centrafricaine se rendra en Afrique du Sud courant de la semaine prochaine pour discuter d'une coopération, sur des bases de confiance et de respect mutuel entre les deux Etats. A un moment donné, François Bozizé personnalisait les relations. Nous, nous voulons des relations d'Etat à Etat, sur la base des intérêts des deux pays. Les caisses de l'Etat sont vides... Donc vous savez que l'Union européenne est le premier partenaire de la République centrafricaine. Et la situation actuelle en Centrafrique, nous a mis en difficulté, et il s'agit donc d'un plaidoyer (...) Il faut éviter qu'il y ait des suspensions qui soient préjudiciables. »
Nicolas Tiangaye Premier ministre de RCA
En ce début de semaine, Nicolas Tiangaye est attendu à Bruxelles pour réclamer la clémence de l'Union européenne vis-à-vis de son pays, car selon le Premier ministre centrafricain, il ne faut pas suspendre l'aide internationale.