RFI mercredi 19 juin 2013 à 23:19
En Centrafrique, la situation économique ne s’améliore pas. L’Etat est exsangue, les caisses sont vides et les salaires des fonctionnaires sont, encore une fois, menacés. Pendant ce temps, le président de la transition, Michel Djotodia, continue de voyager. Après le sommet de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), qui s’est tenu le 14 juin à Libreville, au Gabon, il s’est envolé pour le Soudan et le Soudan du Sud.
Comment éviter aux fonctionnaires un troisième mois d'arriérés de salaires ? C'est aujourd'hui le casse-tête des autorités centrafricaines.
La semaine dernière, tout semblait pourtant réglé. Le Premier ministre, Nicolas Tiangaye, rentrait de Brazzaville avec en poche une promesse de prêt de 25 milliards francs CFA. C'était compter sans le Fond monétaire international (FMI). D'après un ministre centrafricain très au fait des questions financières, le FMI n'a pas mis formellement son veto à ce prêt mais il en a bloqué, pour l'heure, le versement estimant que les critères ne sont pas respectés. En clair, le FMI considèrerait que le taux d'intérêt de 4% de ce prêt est trop élevé pour un pays non solvable.
Confrontées à ce blocage et à des caisses vides, les autorités de Bangui tentent de trouver, en urgence, une solution. Il y a quelques semaines, elles étaient allées piocher dans les fonds réservés au programme de désarmement pour payer un mois de salaire aux fonctionnaires. Cette fois, d'autres astuces sont à l'étude.
Plusieurs sources haut placées admettent que l'heure est grave, d'autant que sous l’ancien président François Bozizé, les salaires étaient payés. Un ministre, sous couvert d'anonymat, reconnaît qu’un troisième mois d’arriérés, c'est une grenade dégoupillée. « Aujourd'hui, le principal danger pour le gouvernement, c'est une insurrection populaire tant le mécontentement est fort », dit-il.
NDLR : A noter que deux échéances de remboursement viennent s’ajouter aux nombreuses difficultés financières de l’état centrafricain dont celui d’un emprunt obligataire levé par le régime déchu de Bozizé de plus de 3 milliards de F CFA qui ont été dilapidés. Au 22 juin 2013, c’est-à-dire dans 48 heures, il faut régler cette somme d’argent.