L’Editorial de Julien BELA
Centrafric Matin n° 1533 du 20 juin 2013
L'Union Européenne n’a fait que rappeler une exigence de la CEEAC au sommet de Ndjaména 2. Il y avait plusieurs exigences qui concernent aussi bien le président de la transition, Michel Djotodia, que le Premier ministre Nicolas Tiangaye à qui le sommet a imposé de prendre en compte de manière significative certaines personnalités du régime défunt de François Bozizé. La pilule est difficile à avaler pour l’ancien Coordonnateur du « FARE-2011 ». Mais, il n’avait pas le choix. Le gouvernement Tiangaye 3 vient de voir le jour en intégrant cette exigence. La page du gouvernement est définitivement tournée.
Du sommet de Ndjaména, il ressort que la CEEAC a augmenté le nombre des Conseillers de 30 personnes. L’effectif total des Conseillers de la Transition passe de 105 à 135. Pour les chefs d’Etat de la CEEAC, il faut reprendre l’élection des membres du bureau du CNT sur la base de 135 Conseillers de la transition. Dans l’état actuel des choses, la CEEAC est le principal bailleur de fonds de la RCA. L’Union Européenne étant aussi une communauté, elle travaille en symbiose avec la CEEAC. La France s’appuie notamment sur les décisions, les recommandations de la CEEAC. Si le président du CNT doit se mettre sur le dos de tout ce beau monde, aura-t-il la crédibilité nécessaire ? Comme nous le constatons, Tiangaye n’y est pour rien dans le dossier du bureau du CNT. Le directeur de cabinet du président du CNT aurait dû s’entourer de toutes les garanties avant de tenir sa conférence de presse fracassante et retentissante. Les réactions ont été purement épidermiques, ne reposant sur aucune base, et donc sans fondement.
L’Union Européenne est le premier bailleur de fonds de la RCA de tous les temps. C’est elle qui soutient les forces de la FOMAC, mais en plus, elle est sur tous les fronts de la misère qui accable les Centrafricains. Avec qui coopérera le président du CNT, s’il engage un bras de fer absolument stérile avec les principaux partenaires qui sont la CEEAC et l’Union Européenne ? Que la sagesse et le bon sens priment sur toutes les actions, avant d’émettre quoi que ce soit. A ce stade de responsabilité, c’est une question d’honneur, de crédibilité qu’il faut assumer. Ce n’est pas la fin du monde.
Les Conseillers n’oseront pas désavouer leur président en si peu de temps. C’est l’opportunité que lui offre la CEEAC d’avoir une légitimité totale et complète. Le gouvernement Tiangaye 3 est en place, les choses sérieuses doivent commencer. Michel Djotodia a bien accepté d’être président de la transition, et non président de la République. Et pourtant, il exerce tous les attributs d’un président de la République, chef de l’Etat. Que le CNT mette seulement la main à pâte, sans paniquer.
Julien BELA