VOA lundi, avril 29, 2013 Heure locale: 22:0529.04.2013
La Représentante spéciale de l'ONU chargée des enfants dans les conflits armés a dénoncé devant le Conseil de sécurité la détérioration de la situation en Centrafrique (CAR). Leila Zerrougui a fait état de violations généralisées commises par les différentes factions armées de la coalition Séléka contre les enfants.
Parmi les abus signalés par la représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés : le recours à des enfants soldats dans plusieurs villes contrôlées par la Séléka. Notamment, leur re-recrutement, alors que certains étaient en cours de réhabilitation pour être réintégrés dans leurs familles.
Mme Zerrougui a instamment appelé tous les commandants militaires en charge des différents groupes armés de la coalition Séléka à libérer immédiatement les enfants dans leurs rangs et à donner des ordres pour que leurs troupes s’abstiennent de tout nouveau recrutement et utilisation d’enfants.
« Nous avons des informations persistantes que la Séléka recrute des enfants dans pratiquement tous les villages où ils passent », a-t-elle déploré.
Parmi les autres sévices infligés aux enfants, et dénoncés par Mme Zerrougui : les mutilations, les tueries d’enfants, les attaques contre les écoles et les hôpitaux, ainsi que les violences sexuelles et le déni d’accès aux humanitaires.
A titre d’exemple, la représentante spéciale de l’ONU a précisé : « En ce qui concerne les blessés et les personnes tuées, nous avons 29 enfants qui ont été tués ou blessés juste pendant une semaine.
En ce qui concerne les violences sexuelles, « Nous avons reçu des informations que des viols sont commis dans tous les villages ou dans plusieurs villages où les Séléka passent » a dit Mme Zerrougui. « Dans un village particulier, on a eu des informations que les troupes de la Séléka passaient maison par maison pour chercher les filles et pour les violer » a-t-elle poursuivi.
Source : http://www.lavoixdelamerique.com/content/les-enfants-parmi-les-principales-victimes-du-conflit-en-rca-selon-lonu/1651112.html
RCA : 1 million d’enfants privés d’école
Dernière mise à jour: 29 avril, 2013 - 14:46 GMT
Des établissements scolaires ont été pillés. Tous les établissements scolaires sont fermés à Bangui
L'UNICEF lance l'alerte sur les conséquences de la crise actuelle sur l'éducation.
Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, un million de jeunes centrafricains sont actuellement privés de cours.
Depuis la prise de pouvoir de la Séléka, des pillages ont notamment poussé les enseignants à fuir les établissements.
La situation touche aussi bien la capitale, Bangui, où seule l’université est ouverte, que l’intérieure du pays.
Outre les questions liées aux infrastructures, certains chefs d’établissement pointent les arriérés de salaires comme étant un frein à une reprise des cours.
Source : http://www.bbc.co.uk/afrique/region/2013/04/130429_car_noschool.shtml
Les enfants des rues, victimes collatérales de l’insécurité en Centrafrique
29/04/2013 / CENTRAFRIQUE
Après la prise de pouvoir par la force de la Séléka, la Centrafrique est entrée dans une spirale de violences dans laquelle de nombreux enfants des rues se retrouvent pris au piège. Certains tentent, en vain, d’intégrer des refuges déjà bondés. D’autres, prenant exemple sur les adultes, rejoignent les rangs des groupes armés et s’adonnent à de petits larcins. Sur place, les associations sont totalement débordées.
Réunies sous l’égide de l’ONG Enfants sans frontières, des associations centrafricaines de défense des droits des enfants ont lancé un appel au don pour remédier à la dégradation des conditions de vie des enfants des rues. Selon l’organisation, il y aurait 6 000 enfants esseulés actuellement dans les rues de Bangui dont beaucoup passent la nuit dehors, faute de places dans les structures d’accueil.
D’après l’Unicef, 2 000 enfants auraient été enrôlés de force dans des groupes armés centrafricains depuis décembre 2012.
"On est obligé de refuser une cinquantaine d’enfants par jour"
Ange Ngassenemo est le directeur de la fondation Voix du cœur qui vient en aide aux enfants des rues de Bangui.
Nous avons 60 lits à la fondation, mais depuis que la Séléka contrôle le pays, nous sommes totalement débordés car les enfants ne veulent pas se retrouver dans la rue de peur de l’insécurité qui y règne. En temps normal, nous pouvons accueillir 60 enfants. Mais en ce moment, nous en avons en moyenne 100 dans la journée, le double le soir. Nous avons eu jusqu’à 286 enfants lorsque des affrontements ont eu lieu mi-avril. Depuis une dizaine de jours, on est même obligé de refuser quotidiennement une cinquantaine d’entre eux.
Malgré le fait que nous sommes débordés, nos agents sillonnent les rues à la recherche des enfants les plus petits ou les plus désœuvrés. Avant la crise, c’était facile pour nous de repérer les enfants parce qu’ils s’organisaient en petits clans qui avaient leurs zones d’influence dans certains quartiers de la capitale. On parvenait à leur faire comprendre que la rue et ces clans n’étaient pas une bonne chose pour eux. Mais depuis le putsch, il est très difficile de les localiser car beaucoup se cachent pour éviter les soldats de la Séléka.
"Du jour au lendemain, certains enfants revenaient avec des habits flambant neufs"
On observe également le phénomène inverse, c'est-à-dire qu’une quinzaine d’enfants qui étaient régulièrement dans notre fondation sont partis avec des hommes armés qui disent faire partie de la Séléka. Entre nous, on les appelle les "lutteurs" parce qu’ils luttent pour leur survie en se raccrochant à tout et n’importe quoi. Beaucoup les ont suivi dans les pillages. D’autres, en général les plus jeunes, ont été utilisés comme éclaireurs.
C’est ainsi que des enfants ont récupéré certains objets volés. Certains ont essayé de ramener leur butin, comme des téléphones portables ou des ordinateurs, à la fondation mais on leur a interdit. Du jour au lendemain, on en voyait revenir avec de nouveaux vêtements flambant neufs qu’ils avaient achetés grâce à la revente de leur butin !
"On n’a pas d’interlocuteur pour parler des droits des enfants"
Lorsqu’on essaie de parler de la situation aux représentants de l’État, on n’a aucune réponse [la fondation a essayé en vain avec l’aide de l’Unicef de contacter le ministre de l’Éducation et le ministre de la Jeunesse et des Sports, NDLR.]. Les seuls à qui on peut parler, ce sont les représentants de la Séléka qu’on croise. Mais ces derniers nous demandent systématiquement de l’argent lorsqu’on les supplie de faire quelque chose. Un mois après la chute de Bangui, on sent que le pays est encore totalement désorganisé.
Ce billet a été rédigé en collaboration avec Alexandre Capron (@alexcapron), journaliste aux Observateurs de FRANCE 24.
Source : http://observers.france24.com/fr/content/20130429-enfants-rues-victimes-collaterales-insecurite-centrafrique-seleka-unicef