BANGUI : DES RELIGIEUX SE MOBILISENT POUR LA PAIX ET LA SÉCURITÉ
Bangui, 22 avril (RJDH) – L’union des églises évangéliques des frères (UEEF) a organisé trois jours de prière et de jeûne allant de lundi 22 au mercredi 24 avril. Une activité qui a pour but de soutenir la Centrafrique d’une manière spirituelle, afin que la paix et la sécurité puissent revenir.
Durant ces trois jours, les chrétiens membres de cette confession religieuse vont jeûner et prier pour la paix et la sécurité dans le pays. Cette initiative vise également à porter un soutien spirituel aux victimes des exactions durant le moment de crise que le pays connait depuis le 10 décembre dernier.
« La sécurité et la paix ont quitté le territoire centrafricain. Des lamentations se font entendre de tout côté et personne n’est épargnée de cette situation. Nous avons le devoir et le droit de prier pour tout le monde », a dit le secrétaire exécutif des églises évangéliques des frères en Centrafrique, Simon-Pierre Nadjilao.
Il a également fait savoir que tant qu’il n’y a pas de sécurité, il n’y a pas la paix. Car d’une manière ou d’une autre la paix et la sécurité sont indispensables pour le bien-être de tous. « Nous avons organisé ce moment pour recommander le sort des centrafricains à Dieu afin qu’il instaure la sécurité et la paix », a souligné Simon-Pierre Nadjilao.
Selon la même source, la population ne peut pas vaquer librement à ses activités. La vie et la libre circulation des personnes et des biens sont conditionnées.
« La situation dans laquelle la République Centrafricaine se trouve est désagréable, personne ne pourra dire que tout va bien, les centrafricains souffrent amèrement sur tous les points. Le développement ou l’épanouissement de tout un chacun est bloqué et remis à zéro », a-t-il fait observer.
BANGUI : UNE AMBIANCE TOUJOURS MORNE EN DÉPIT DE L’ASSURANCE DES NOUVELLES AUTORITÉS
Bangui, 22 avril (RJDH) – L’ambiance reste toujours morne à Bangui, depuis l’arrivée des rebelles de la Séléka au pouvoir le 24 mars dernier. Les scènes de pillage, d’enlèvement, de meurtre et d’autres exactions continuent, alors que les sanctions que promettent les nouvelles autorités tardent à se concrétiser. Une situation qui fait craindre chez beaucoup de centrafricains, une crise humanitaire à grande échelle.
Nombreux sont les centrafricains qui s’interrogent en ce moment sur la réelle volonté des nouveaux maîtres de Bangui à faire assoir la sécurité et l’ordre sur l’ensemble du territoire national. Des scènes de pillages qui continuent, ont fait que plusieurs secteurs d’activités socioéconomiques restent paralysés.
Les quelques banques commerciales ouvertes ne proposent que des services minimums. Les écoles sont restées fermées. Ce lundi 22 avril, les élèves du lycée Barthélemy Boganda qui se sont rendus dans leur établissement, ont vu les locaux occupés par les rebelles de la Séléka. Ces éléments ont été basés dans cet établissement, pour contrer l’entrée des éléments dits incontrôlés dans le quartier de Boy Rabe, pour commettre des exactions.
Dans la nuit du 21 au 22 avril, certains éléments de la Séléka ont fait incursion au domicile d’une famille au quartier Ngongono3, pour perpétrer un pillage. « Ils nous ont réveillés avec des sommations. Ils nous ont terrorisés avec des menaces de mort. Nos biens entre autres, literie, ustensiles de cuisine, moto et plusieurs autres matériels ont été emportés par les rebelles. Mes documents ont été éparpillés dans la cours », a expliqué la victime.
Entre temps, dans la journée du dimanche 21 avril, une voiture appartenant à un agent de la douane centrafricaine, a été emportée par les hommes de la coalition Séléka, au quartier Damala.
D’après les faits rapportés par des témoins, ces hommes en arme ont investi le domicile de cet agent de la douane en faisant des tirs de sommation. Effrayé, l’agent a dû prendre fuite avec toute sa famille et les rebelles en ont profité pour s’emparer de la voiture. Une situation qui a entrainé la psychose au sein de la population dudit quartier.
Dans les hôpitaux, le service des urgences sont débordés. En outres, les services commencent à faire face à des sérieux problèmes de rupture de stock des médicaments. Ces faits commencent laissent redouter chez plusieurs personnes, une crise humanitaire à grande échelle, si rien n’est résolu dans l’urgence par les nouvelles autorités.
En route pour une mission officielle en Belgique, le Premier ministre de transition Nicolas Tiangaye, a demandé à la communauté internationale de ne pas suspendre l’aide à la Centrafrique. « Les caisses de l’Etat sont vides. La situation actuelle, en Centrafrique, nous a mis en difficulté et il s’agit donc d’un plaidoyer. Il faut éviter qu’il y ait des suspensions qui soient préjudiciables à tous les projets qui sont en Centrafrique », a-t-il dit à la presse internationale.
Du côté des nouvelles autorités de Bangui, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique et membre de la coalition Séléka, Nouredine Adam, a de nouveau fait un communiqué, lu sur les ondes de la Radio nationale, le dimanche 21 avril, interdisant les éléments de la Séléka de se promener avec les armes dans les artères de la capitale.
Il a également demandé aux conducteurs de véhicules de transport commun de ne plus prendre à bord des bus et taxis, les hommes en arme. Le même communiqué précise que, toute personne armée qui sera surprise en train de commettre un acte de braquage ou une exaction quelconque sera punie conformément à la loi.
BANGUI : LUNDI, UNE JOURNÉE SANS PRESSE
Bangui, 22 avril (RJDH) – Les lecteurs des journaux édités de la presse écrite centrafricaine sont privés ce lundi 22 des informations quotidiennes, suite au mécontentement des journalistes membre du groupement des Editeurs de presse privés et indépendant de Centrafrique (GEPPIC), qui protestent contre les exactions de la coalition Séléka sur les médias locaux et la représentativité des journalistes au Conseil National de Transition.
Le président du GEPPIC, Marcel Mokwapi, a dans un entretien avec le RJDH, fait savoir que cette journée déclarée ‘’sans presse écrite’’ est décrétée en République Centrafricaine suite au quota infime attribué à la presse au sein du Conseil National de Transition (CNT).
Marcel Mokwapi a également déploré le fait que certaines autorités locales accordent peu d’importance aux presses locales et particulièrement la presse privée.
«Le Chef de l’Etat a reçu toutes les autres entités sauf les hommes des médias. Notre attente est de rencontrer le Chef de l’Etat pour des échanges afin de nous impliquer dans la réussite de cette transition », a ajouté le président de GEPPIC.
D’après Marcel Mokwapi, les maux d’ordre de cette journée a été suivi et respecté. « Faute de pouvoir d’achat et de culture, très peu de la population lisent les journaux en République Centrafricaine. Le mot d’ordre de grève a été suivi pour permettre à l’opinion internationale de rendre compte des exactions qui se poursuivent en République Centrafricaine » a-t-il conclu.
RAFAÏ : LA POPULATION SOLLICITE L’ÉLARGISSEMENT DE CHAMP DE SURVEILLANCE DES TROUPES OUGANDAISES
Rafaï, 22 avril (RJDH) – La population de la ville de RafaÏ (sud-est) souhaitent de l’Union africaine et à l’organisation des nations unies(ONU), d’élargir le champ de surveillance des forces ougandaises jusqu’au village de Démbia, situé à 70 kilomètres de la ville, dans le cadre de la lutte contre la rébellion de la LRA. Cette demande a été exprimée lors de la réunion de sécurité de ce lundi 22 avril.
D’après un habitant de cette localité joint par Radio Zéréda, « nous souhaitons que l’ONU et l’UA puissent élargir leurs zones de sécurité pour éviter une éventuelle attaque des éléments de l’Armée de résistance (LRA) dans notre localité. Parce que ce dernier temps, leur présence est signalé aux alentours du village Démbia ».
Selon Radio Zéréda, les forces Ougandaises qui se trouvent dans la région de Rafaï ont empêché une colonne des éléments de la Séléka parti de Rafaï pour la ville d’Obo dans le but de piller. Mais ces derniers ont pillé l’église catholique et les sites de certaines ONG humanitaires de cette ville.
Un officier Américain a rassuré la population que face aux menaces des éléments de la Séléka, les troupes tripartites « vont arrêter provisoirement la traque des éléments de la LRA pour sécuriser la préfecture de la haut Mbomou contre les éléments de la Séléka».