AFP 19 SEPTEMBRE 2013 À 22:22
Le président français François Hollande a déclaré jeudi soir à Bamako que la France aura «sans doute à être davantage présente» en Centrafrique.
S’exprimant devant les soldats français de la mission Serval, le chef de l’Etat a déclaré: «Les Français sont fiers de vous partout où vous êtes et notamment en Centrafrique où nous aurons sans doute à être davantage présents».
Auparavant, lors d’une conférence de presse à Bamako où il avait assisté aux cérémonies d’investiture du nouveau président malien, François Hollande avait prévenu qu’il «ne resterait pas sur la réserve». «Pourquoi? parce que le chaos engendrera le terrorisme», a-t-il poursuivi, en citant «les femmes victimes de viols», «les enfants déplacés, perdus», «les villages anéantis».
Il a jugé que «le conflit (était) en train de devenir une confrontation religieuse».
Le président français a expliqué que la France «fera en sorte que dès l’Assemblée générale des Nations unies, l’on puisse donner le cadre juridique pour permettre à cette force africaine d’avoir l’ampleur nécessaire». «Nous sommes en train d’y travailler», a-t-il dit.
AFP
La Centrafrique risque de devenir un sanctuaire de terroristes
BAMAKO AFP / 19 septembre 2013 22h21- Le président tchadien Idriss Deby Itno a mis en garde jeudi à Bamako sur la persistance de la menace jihadiste en Afrique, et plaidé pour une action en Centrafrique, qui risque, selon lui, de devenir un sanctuaire de terroristes.
Les groupes jihadistes qui avaient occupé plusieurs mois en 2012 le nord du Mali ont été chassés grâce à une intervention militaire franco-africaine lancée en janvier, avec l'aide notamment du Tchad, mais il ne faut pas croire que c'est terminé, a déclaré M. Deby Itno lors d'une conférence de presse après les célébrations marquant le début du mandat du nouveau président malien Ibrahim Boubacar Keïta.
Ce n'est pas terminé. Ailleurs, il y a un autre foyer au coeur de l'Afrique. Et si nous ne faisons pas attention, demain, ça peut être aussi un sanctuaire de terroristes: (...) la RCA, la République centrafricaine, a-t-il dit.
Depuis 1994, en dépit des efforts des pays d'Afrique centrale, on n'a jamais pu résoudre la crise en République centrafricaine, a-t-il ajouté.
La Centrafrique est en proie au chaos depuis la chute, en mars, du président François Bozizé, renversé par une coalition rebelle, Séléka, dont le chef, Michel Djotodia, s'est autoproclamé président. Mais le nouveau pouvoir à Bangui peine à restaurer l'ordre dans le pays qui s'enfonce dans la violence entre groupes armés, alors que les combattants de Séléka sont accusés d'exactions à répétition contre la population.
Selon Idriss Deby Itno, en marge des festivités de jeudi à Bamako, le président français François Hollande a discuté de la République centrafricaine avec ses homologues d'Afrique centrale présents.
M. Deby Itno a exhorté à ce que les efforts de la CEEAC, la Communauté des Etats d'Afrique centrale, soient accompagnés par tous les amis de la Centrafrique et les Nations unies.
Nous espérons que la France va nous soutenir sur le plan financier, logistique (...) en attendant qu'on ait d'autres possibilité de financement, a-t-il ajouté.
Idriss Deby Itno a aussi appelé à être vigilant face à la menace terroriste existant ailleurs en Afrique, impliquant des combattants mobiles à travers le monde.
On oublie certains pays qui (...) fabriquent des terroristes. (...) De la Syrie jusqu'à la Libye, les gens se déplacent, a-t-il dit, en plaidant pour une interaction entre tous les pays situés au nord du Sahara et au sud du Sahara, une douzaine d'Etats au total selon lui, pour une bonne gestion des crises dans la sous-région.
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