BANGUI, 03 mai 2013 (AFP) - Le dirigeant centrafricain Michel Djotodia a promis qu'aucun journaliste ne serait inquiété pour ses propos ou ses opinions durant son mandat, à l'occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, vendredi à Bangui.
"Sous notre mandat, il n'y aura pas de prisonniers d'opinion. Aucun journaliste dans l'exercice de ses fonctions ne sera mis sous les verrous, ni inquiété pour avoir exprimé tel ou tel propos, telle ou telle opinion", a-t-il assuré, lors d'une rencontre avec les journalistes dans le grand hôtel de Bangui où siège actuellement le nouveau pouvoir.
"C'est un engagement que nous prenons et que nous entendons faire respecter", a-t-il dit, en promettant que la démocratie en sortirait "renforcée". "L'Etat veillera à la sécurité des acteurs de la presse et créera les conditions d'un environnement sûr et favorable, qui permettront aux journalistes de faire leur travail de manière indépendante et en toute quiétude", a encore assuré M. Djotodia.
Lundi, les journalistes centrafricains avaient observé une journée "sans médias", visant à protester contre les pressions, menaces et pillages à l'encontre des médias depuis la prise du pouvoir par la rébellion Séléka le 24 mars à Bangui.
Le nouveau dirigeant a par ailleurs exhorté les médias d'Etat et privés "à soutenir les actions du gouvernement, à travers les émissions sur la paix, l'unité nationale, la réconciliation nationale, et la reprise des activités socio-économiques en vue de la reconstruction du pays". Il a également promis des aides à la presse privée dès que les conditions financières du pays se seraient améliorées.
"La presse est le quatrième pouvoir en Centrafrique. Ce n'est pas le Conseil national de transition (CNT, organe législatif) qui assoira le pouvoir de la presse. C'est l'organe de régulation (de la presse)", a-t-il ajouté. Un Haut conseil de la communication de transition aura, selon lui, "pour mission, de garantir la liberté d'expression, de veiller à l'accès aux médias publics des citoyens, des syndicats, des partis politiques, en tout temps et lors des campagnes électorales".
Le chef rebelle Michel Djotodia s'était autoproclamé président après la prise de Bangui, le 24 mars, par la coalition Séléka et la fuite du président François Bozizé. Puis, le 13 avril, il s'était fait élire chef de l'Etat, par acclamations, lors de la première session du Conseil national de transition formé par toutes les composantes politiques du pays. Il a cependant promis de quitter le pouvoir à la fin d'une période de transition de 18 mois.