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24 mai 2010 1 24 /05 /mai /2010 01:49

 

 

Bevarrah LALA

 

          L'ex ministre et Président du MUD

                    Dr Bevarrah LALA

 

C’est un livre réquisitoire au vitriol, un véritable brûlot contre le président François Bozizé que vient de publier aux éditions l’Harmattan à Paris, Bevarrah Lala qui fut pourtant par le passé non seulement ministre dans le gouvernement de transition après son coup d’Etat du 15 mars 2003 mais qui se trouve aussi être de l’ethnie Gbaya de Bossangoa comme lui. Une première partie du livre est essentiellement une autobiographie de l’auteur. La seconde partie en revanche est une approche de Bevarrah Lala de l’interminable crise que traverse la République centrafricaine depuis presque plus de deux décennies - trois règnes de chefs d’Etat, André Kolingba, Ange Félix Patassé et actuellement François Bozizé pour on ne sait combien de temps encore – et qui avec Bozizé ne fait que perdurer tout en rendant incertain l’avenir de ce pays.

 C’est justement fort de l’expérience gouvernementale qu’il a vécue aux côtés de Bozizé et dont le livre regorge d’anecdotes que l’auteur, qui est aussi le président d’un petit parti politique, le Mouvement pour l’Unité et le Développement (MUD), se permet de dénoncer vigoureusement. Il stigmatise son manque d’envergure et sa médiocrité qu’il estime constituer une contre-indication à la gestion d’un pays comme la République centrafricaine. Il insiste lourdement sur les conditions dans lesquelles Bozizé avait littéralement viré de ses fonctions de Premier Ministre feu le Pr Abel Goumba sont restées à travers de la gorge de Bevarrah Lala dont le propre sort ministériel a aussi pris fin avec le brutal limogeage d’Abel Goumba. Bevarrah Lala avait naguère ouvertement exprimé son désaccord avec le projet de Bozizé de remercier le vieux Goumba mais rien n’y fit. Il considère que la présence de Bozizé à la tête du pays l’enfonce davantage et que plus tôt il en partirait, mieux il en serait pour la RCA.

Il s’en prend pêle-mêle aux conséquences et méfaits de la longue rébellion de Bozizé qui a énormément détruit le pays avec le recrutement et l’introduction de mercenaires tchadiens, la persistance du fléau des « coupeurs de route », la calamité des barrages illégaux et autres contrôles intempestifs des militaires qui rackettent en permanence les citoyens, l’affairisme effréné de Bozizé et sa clique. Tout cela a plongé dit-il la RCA dans un bourbier et fait d’elle un état voyou. Pour Bevarrah, le parti politique de Bozizé n’est autre qu’un rassemblement de malfaiteurs qui oeuvrent pour réaliser un hold-up électoral et permettre à Bozizé de conserver indéfiniment le pouvoir duquel ils tirent leurs prébendes. N’ayant pu tenir les élections dans les délais requis, ils viennent de subir un premier échec qui les a obligés à les reporter. Cependant, ils ont réussi à tordre le coup à la Constitution en faisant adopter par les députés une loi modifiant la Constitution pour proroger sans limite temporelle son mandat.   

Bevarrah Lala, courageusement, crie son ras le bol et exige que Bozizé quitte immédiatement le pouvoir une fois son mandat expiré le 11 juin car il n’est pas normal à ses yeux que ce dernier considère la République centrafricaine comme une société concessionnaire. En tant que leader d’une formation politique, il lance ouvertement appel à la France pour qu’elle « s’engage clairement aux côtés de la RCA en vue de l’aider à faire asseoir un gouvernement de transition qui prendrait en main la préparation des élections en toutes quiétude et transparence ». C’est ce qui est écrit en toute lettre dans le manifeste du Mouvement Fondamental pour Activer la Relance des Accords de 1958 (MFARA’58) que revendique également Bevarrah Lala.

Comme on le voit, la publication de son livre est un précieux outil et un formidable support qui permet à cet intellectuel non seulement de se positionner clairement par rapport au régime calamiteux du général président Bozizé auquel il avait momentanément appartenu au début, mais aussi d’apporter sa modeste contribution au débat politique sur l’échiquier centrafricain quant aux inadmissibles dérives prédatrices, dictatoriales et sanguinaires de Bozizé qui fait l’objet d’un véritable phénomène de rejet et dont le pouvoir est profondément décrié.

 

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République Centrafricaine

Unité-Dignité -Travail

 

MOUVEMENT FONDAMENTAL POUR ACTIVER

LA RELANCE DES ACCORDS DE 1958

MFARA'58

 

MANIFESTE

            L'Oubangui, aujourd'hui République Centrafricaine était un territoire d'outre-mer, colonie française, faisant partie des quatre membres constituant 1'« Afrique Équatoriale Française », AEF.

            Le Député de l'Oubangui à l'Assemblée territoriale française, Barthélemy BOGANDA, qui avait concocté les éléments constitutifs du pays, à savoir: le nom de la République Centrafricaine, la devise nationale Unité-Dignité-Travail, les armoiries, l'hymne Nationale et le drapeau, l’étendard de la patrie, sous l'égide du. Général DE GAULLE en vue de, 1'accession à l’indépendance, avait malheureusement trouvé la mort au seuil du processus de transfert de compétence. Ainsi le Président David DACKO, alors Ministre de l'intérieur du 1er gouvernement formé par le Président Barthélemy BOGANDA, lui avait succédé par un vote de l'Assemblée Législative exprimé à 99,99%.

            Pour l’accession à l’Indépendance du Pays, le Général de Gaulle avait proposé deux mesures qu'il avait soumises au référendum en 1958, à savoir :

1- indépendance dans la Communauté Française Était à voter «OUI» au Général De Gaulle;

2- indépendance totale, sortir de la Communauté Française Était à voter « NON » au Général De Gaulle

            Ainsi, le 28 Septembre 1958, le peuple oubanguien avait voté «OUI» par plébiscite (98,01%) au Général De Gaulle.

            C'est ainsi que l'Oubangui a accédé à l'indépendance au nom de la République Centrafricaine, telle qu'avait préconisé le Président Barthélemy BOGANDA.

            L'indépendance de la République Centrafricaine dans la Communauté Française qui est simplement le prolongement de l'administration française, avait suscité grandement l'espoir et l'engouement du peuple Centrafricain d'une manière indescriptible; des chansons populaires de toutes sortes faisaient étalage de cette émancipation. Les festivités à l'occasion de la déclaration d'accession à la souveraineté du pays émergés ci-après sont des preuves explicites.

13 Août 1960 la République Centrafricaine est indépendante

            L'indépendance de la République Centrafricaine a été solennellement proclamée par M. DAVID DACKO, Président du gouvernement, le 13 août 1960, à zéro heure, au Palais du Haut-commissariat, en présence de la Délégation Française dirigée par MM. MALRAUX et FOYER, et des représentants des autres Etats de la Communauté et des puissances étrangères. La population française et africaine a assisté nombreuse à cette cérémonie dont les échos ont été retransmis dans toute la ville par des haut-parleurs et dans tout le pays par la radio. Les réjouissances populaires ont débuté dès qu'eut retenti le premier des cent un coups (101) de canon annonçant l'indépendance, alors que carillonnaient les cloches de la Cathédrale.

            Quelques heurs auparavant, s'était déroulée la cérémonie de l' échange des instruments de ratification des accords d'indépendance, cérémonie au cours de laquelle M. MALRAUX rappela les relations fraternelles qui ont toujours existé entre les peuples de France et ·la· République Centrafricaine, avant de lire le message du Général DE GAULE assurant la jeune République de la franche et amicale coopération de la France. Puis le Président DACKO souligna l'attachement de son pays à la Communauté et à la France, qu'il remercia pour tout ce qu'elle a fait pour la République Centrafricaine.

            Après la proclamation de l'Indépendance, M. ADAMA TAMBOUX, Président de l’Assemblée Législative, après avoir rendu hommage au Général DE GAULE et à BARTHÉLEMY BOGANDA, déclara: "Nous disons à la France que nous acceptons chez nous sa présence, que, nous faisons du français notre langue, que nous mettons à la disposition de ses armées cette remarquable plate­forme stratégique qu'est le Centre du Continent Africain, que notre voix qui se fera entendre dans le concert des Nations, se joindra toujours à la sienne pour défendre la liberté, la justice et le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes".

            "Nous voici enfin égaux en droit, devait dire de son côté M.DACKO, répondant aux vœux de M. MALRAUX, aujourd'hui, l'histoire donne raison à BOGANDA. Grâce à l'honnêteté de la France, nous accédons à cette heure historique à l’indépendance sans effusion de sang, mais dans hi paix, le calme et l'amitié avec les français".

            L'Assemblée législative de la République centrafricaine a voté à l'unanimité, le 14 août 1959, le projet de loi conférant au Président du Gouvernement, M. DAVID DACKO, les titres et prérogatives de Chef de l'État

            Les accords de coopération entre la France et la République. Centrafricaine ont été signés le 13 août par MM. DACKO et FOYER. Ces accords concernent: la participation du Nouvel Etat à la Communauté, la Défense; la Culture, l'Enseignement, la Monnaie et les Affaires Etrangères...

Eu égard à tout ce qui précède, très rapidement la République Centrafricaine a pris une déviation et rentre dans une crise, convulsion sans pareille. L'espoir et l'engouement nourris par la population qui venait de sortir de la colonisation pour une nouvelle ère politique s'estompent et volent en éclat. L'instabilité s'instaure avec ses différentes crises et créent la valse de succession des 'dirigeants, en guise d'alternance pour tenter de stabiliser le pays; mais hélas !

            En 50 ans d'indépendance, le pays a connu successivement 7 Présidents de la République : de Barthélemy BOGANDA à David DACKO à Jean-Bedel BOKASSA à David DACKO 2 à André KOLINGBA à Ange Félix PATASSE et à François BOZIZE ...

            Face à l'indécision des Centrafricains à prendre la destinée de leur pays en mains de concert avec la France tels que les accords de 1958 le prévoient, ils la délaissent sous prétexte de souveraineté: Cependant la France, garante des Institutions Centrafricaines n'en déchante pas, elle se résigne à rallonger l'aide budgétaire, matérielle et la défense du territoire. Alors que nôs accords ne limitent pas la France seulement à ces missions. A vrai dire, ces missions relèvent du cadre humanitaire de la politique étrangère de la France; en ce qui nous concerne, elles devraient être plus étoffées si nous avions appliqué pleinement les accords de 1958.

            La chute de l'Empereur BOKASSA, la rébellion du général BOZIZE qui avait attiré des hommes en armes du Tchad et du Congo RDC en Centrafrique, pour piller et tout emporter (lire: «Centrafrique, mon combat Politique, vers une Nouvelle République» du Dr Lala BEVARRAH) des mutineries à répétition, des mouvements des Braconniers, coupeurs de route; des contrôles intempestifs des militaires ou des hommes en treillis aux barrages pour des oboles, des grèves perlées, et surtout la politique affairiste de BOZIZE et ses maffieux, ont plongé la RCA dans un bourbier et l'amène à se comporter en un Etat voyou. En ne voyant pas clairement l'ampleur de la manifestation négative des Centrafricains et de la Communauté Internationale par rapport à leur attitude désinvolte, Bozizé et les siens réunis au sein de l'Association des malfaiteurs, dénommé : « KNK» se préparent activement pour un autre mandat d’actions  maffieuses. Ils projettent proroger l'actuel mandat ou aller directement aux élections législatives et Présidentielles en 2010 avec l'intention d'organiser un hold-up électoral.

            Mais cette fois nous disons non! C'est assez! On ne va plus croiser les bras et regarder notre nation aller en péril. La Centrafrique n'est pas une société concessionnaire créée par le Général François BOZIZE pour qu'il se réclame l'appartenance. Il doit quitter immédiatement le pouvoir après son mandat de 2005-2010. La France doit s'engager pleinement aux côtés de la République Centrafricaine en vue de l’aider à faire asseoir un Gouvernement de Transition qui prendrait en main la préparation des élections en toute quiétude et transparence.

-          Attendu que le MFARA'58 n'est pas un parti politique, mais plutôt une organisation pour alterner l'entente traditionnelle (relations bilatérales) entre la France et la République Centrafricaine;

 

-          Considérant la déviation politique de la RCA et la souffrance du peuple Centrafricain;

 

-          Attendu que la République Centrafricaine est une ancienne colonie Française;

 

-          Attendu que le peuple Centrafricain a voté massivement « oui » au général DE GAULLE au référendum de1958 pour l'accession à l’indépendance;

 

-          Attendu que la République Centrafricaine a accédé à l'indépendance dans La Communauté Française sans effusion de sang;  

 

-          Attendu que les dispositions du référendum de 1958, lient étroitement la République Centrafricaine à la France en vue d'œuvrer ensemble;

 

-          Considérant la souveraineté du peuple Centrafricain, qu'en cas de crise grave de l'Etat, il dispose du droit de faire recours à la France;

 

-          Persuadés que la France est sensible à la précarité et à la dérive de la République Centrafricaine et qu'elle peut l'aider à retrouver la paix, la stabilité et la concorde nationale;

 

-          Convaincus que cet appel pressant des Centrafricains fait à la France est la seule voie honorable de sortie de crise de la RCA et doit être mené jusqu'à terme pour une solution pacifique et durable;

 

-          Nous Centrafricains, Leaders des partis politiques, personnalités indépendantes, entités politiques et associations etc, guidés par un patriotisme effréné de sauvegarde de notre patrie en dérive, décidons de. créer le « Mouvement Fondamental pour activer la relance des accords de 1958 » en abrégé: MFARA'58, afin de juguler la crise actuelle en République Centrafricaine.

Le Président exécutif

Dr Bevarrah LALA

 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Politique