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24 avril 2011 7 24 /04 /avril /2011 01:03

 

 

debytenue combat 1

 

 

Lyes Menacer La Tribune  23 Avril 2011

Environ 4,8 millions de Tchadiens se rendront aux urnes ce lundi pour élire un nouveau président de la République, dans une élection à candidat unique puisque l'opposition a décidé de la boycotter.

A la tête du pays depuis 1990 et quatre mandats présidentiels, Idriss Deby Itno, le président sortant qui a pris le pouvoir par la force des armes, est en fait le seul et unique candidat après la défection des trois principales figures de l'opposition tchadienne, convaincue qu'il s'agit tout simplement d'une nouvelle «mascarade électorale», ont rapporté les médias locaux. Saleh Kebzabo, de l'Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR, principal parti d'opposition avec neuf sièges à l'Assemblée), Wadal Abdelkader Kamougué, plusieurs fois ministre et candidat de l'Union pour le renouveau et la démocratie (URD, sept sièges) et Ngarlejy Yorongar de la Fédération action pour la République (Far, quatre sièges) ont tous appelé à «boycotter massivement la fraude historique (du 25 avril) pour manifester le rejet d'un système de vingt ans».

La présidentielle de lundi a été retardée de trois semaines pour des raisons d'organisation, mais l'opposition pense le contraire. «Deby a la Céni (Commission électorale nationale indépendante) qu'il veut, il y a des fraudes, l'administration travaille pour le parti, il y a un déploiement insolent d'argent, alors que le peuple vit dans la misère», avait déclaré fin mars dernier M. Kamougué. «Pour ce qui me concerne, il n'y a pas d'élection», a lancé M. Kebzabo, cité par l'AFP. Pour Haroun Kabadi, secrétaire général du Mouvement patriotique du salut (MPS, au pouvoir), «le président Deby passera au premier tour. C'est une certitude [...] pour l'instant, je ne crois pas qu'il y ait un parti qui puisse tenir la compétition face au MPS», a rapporté hier l'AFP. Des législatives ont été organisées le 13 février dernier et ont permis au MPS de gagner 113 des 188 sièges de l'Assemblée nationale, lors d'un scrutin marqué par «une fraude massive», a dénoncé l'opposition qui réclame un changement profond dans ce pays sahélo-saharien, riche en pétrole, mais considéré comme l'un des plus pauvres du continent. Idriss Deby, qui bénéficie du soutien de la France, est arrivé au pouvoir en 1990 au terme d'un coup d'Etat qu'il a mené contre l'ancien dictateur Hissene Habré. Les vingt-deux années de règne de M. Deby ont été marquées par plusieurs guerres de rébellions qui ont commencé en 1998 jusqu'en 2005, date à laquelle des accords de paix ont été signés entre les autorités de n'Djamena et les différentes factions rebelles.

Mais en 2006, des militaires mutins ont tenté de renverser M. Deby dont les forces armées avaient réussi à faire échouer ce putsch et à repousser les meneurs de cette action vers l'est du pays. Les militaires mutins ont constitué plusieurs groupes rebelles et ont opéré fin 2006 une seconde tentative qui a été repoussée par les forces loyales de Deby. En 2007, de nouveaux accords de paix ont été conclus avec ces groupes rebelles qui n'ont pas tardé à reprendre les armes jusqu'à fin 2010. Le 11 janvier 2011, le régime a amnistié tous les combattants de guerre à l'occasion du quinquénaire de l'indépendance du Tchad. Des législatives ont été ensuite organisées le 13 février. Les partis de l'opposition ont pris part à cet important rendez-vous électoral, pour la première fois depuis les législatives de 2002.

 

 

Tchad la présidentielle sera crédible, même avec le boycott d’opposants

N'DJAMENA - AFP / 22 avril 2011 16h40 - Le président tchadien Idriss Deby Itno, candidat à sa succession, a estimé vendredi lors d'une conférence de presse que la présidentielle du 25 avril sera crédible même si les trois principaux opposants ont suspendu leur participation au scrutin et appellent au boycott.

Je pense que, quoi qu'il en soit, les élections vont être crédibles. (Elles) vont être organisées dans le cadre consensuel qui a été arrêté par l'accord du 13 août (2007, entre opposition et pouvoir et pour la démocratisation du régime), avec la présence de tous les observateurs nationaux et internationaux et par la même Céni (Commission électorale nationale indépendante, qui a organisé les législatives), a déclaré le président Deby.

Les trois principaux opposants Saleh Kebzabo, Wadal Abdelkader Kamougué et Ngarlejy Yorongar ont suspendu leurs candidatures. Ils réclamaient notamment, avec deux autres candidats toujours en lice, que de nouvelles cartes d'électeurs soient distribuées après les législatives de février qu'ils ont qualifiées de mascarade électorale.

La raison fondamentale du refus, de ne pas aller aux élections présidentielle est ailleurs. Je crois qu'ils sentent qu'ils seront battus d'avance, a déclaré M. Deby.

Je crois que ce sont des gens qui sont un peu essoufflés sur le plan financier après les législatives, a-t-il ajouté.

La troisième raison, je crois que c'est une question de mauvaise foi. +Pourquoi appuyer un candidat, nous savons qu'il va gagner, et (cela va) crédibiliser ces élections'+, a ajouté le président Deby, tout en assurant: il n'y a pas de rupture entre moi et les trois candidats.

Je peux vous assurer qu'ils (les Tchadiens) vont sortir massivement, vous le verrez le 25, massivement, pour voter, et il y aura un taux de participation supérieur au taux des élections législatives, a-t-il prédit.

Le taux de participation est désormais l'un des principaux enjeux de l'élection qui doit aboutir, en l'absence de réelle concurrence, à la réélection du président Deby au pouvoir depuis 1990.

Si j'arrive à être élu, ce qui est certain, (...) je le mettrai (mon quinquennat) sous le signe du développement du monde rural qui sera un des secteurs prioritaires, a poursuivi le président précisant que 80% de la population appartient au monde rural dans ce pays très pauvre.

J'ai un actif et j'ai fait des choses dans ce pays. Aujourd'hui, le Tchad bénéficie d'une stabilité. Une stabilité au sein d'une région assez mouvementée, a déclaré le président, estimant qu'il avait accompli son contrat notamment sur le plan social en dotant le pays d'infrastructures routières, en matière de santé ou d'éducation, grâce à l'argent du pétrole exploité depuis 2003.

J'ai mis évidemment beaucoup de temps comme président, pendant 20 ans, c'est trop, c'est trop. Je l'ai fait à la demande du peuple tchadien et pour servir le Tchad. Si ce peuple tchadien ne m'avait pas demandé d'être candidat et de continuer à servir le Tchad, je ne l'aurai jamais fait, a-t-il dit par ailleurs, alors qu'il brigue son quatrième mandat.

4,8 millions de Tchadiens sont appelés à élire leur président pour un mandat de cinq ans. Les trois principaux opposants boycottent le scrutin pour la deuxième fois depuis 2006 malgré la signature de l'accord du 13 août 2007 qui devait ramener l'opposition dans le jeu électoral.


(©)

Tchad-Présidentielle: L'insatiable Idriss Déby Itno

Présidentielle-Tchad - Après la Centrafrique, le Bénin, le Niger et le Nigéria, le Tchad est le cinquième pays africain à organiser, rien qu'au cours des quatre premiers mois de l'année, une élection présidentielle. Et c'est le 25 avril prochain que les Tchadiens seront donc appelés, en principe, à leur tour, à se rendre aux urnes pour élire celui qui va présider à leurs destinées pour les cinq années à venir. Malgré le report d'un peu plus de 3 semaines (la date initiale était le 3 avril) pour permettre une bonne organisation, l'élection ne fait pas l'unanimité. La preuve, c'est le désistement des trois principales figures de l'opposition, qui étaient dans les starting-blocks, à savoir Saleh Kebzabo, Ngarlejy Yorongar et le général Kamougué Wadal Abdelkader. De six au départ, il ne reste plus que trois candidats : Idriss Déby Itno, le chef de l'Etat sortant, et deux autres que les uns qualifient de candidats accompagnateurs (Albert Pahimi Padacké, ministre de Déby Itno, et Me Nadji Madou). Malgré les accords politiques d'août 2007 entre le gouvernement et l'opposition, ces figures de proue, boycottent une fois de plus l'élection présidentielle.

Il s'agit là de remakes de 2001 et de 2006, années au cours desquelles les mêmes opposants ont tourné le dos au scrutin présidentiel pour les mêmes motifs : mauvaise préparation qui préfigurait une fraude. Comme au cours de ces mêmes années, le président sortant et candidat à sa propre succession, Idriss Déby Itno, n'en demande pas plus. Sa réélection est une fois de plus facilitée par ces jets d'éponge inespérés. Cette année, il pourra se targuer même d'avoir satisfait à certaines revendications de l'opposition comme par exemple la révocation du président de la Commission électorale nationale indépendante. Il peut aussi se consoler d'avoir toujours deux autres candidats en face pour légitimer d'une certaine façon sa victoire annoncée. Au moins, ses détracteurs ne pourront pas dire qu'il était candidat unique.

Toutefois, le torchon brûle entre le chef de l'Etat et ses opposants parce que ceux-ci tiennent à boycotter le scrutin. Bien que s'étant retirés de la course électorale, les boycotteurs entendent bien battre campagne pour amener leurs militants à ne pas prendre part à ce qu'ils qualifient de mascarade électorale. Mais le pouvoir en place n'entend pas leur laisser le champ libre. Et il y a à craindre des troubles, des affrontements d'ici le jour du scrutin entre les forces de l'ordre qui ont reçu pour instruction d'interdire tout meeting prônant le boycott. Les opposants et leurs militants entendent malgré tout, user, selon eux, d'un droit qui leur est reconnu. C'est dans ces conditions donc que Idriss Déby Itno attend le jour J pour rempiler pour un nouveau mandat de cinq ans après vingt-et-un ans de pouvoir. Pour lui, le moment n'est pas encore venu de passer la main.

Ce serait même un sacrilège, un crime de lèse-majesté pour toute personne qui évoquerait cela. La boulimie du pouvoir est tenace et il y a le pétrole, qui s'en est mêlé, au grand bonheur du président sortant pour qui ce n'est pas surtout en ce moment qu'il faut partir. Pourtant, il n'y a pas meilleur moment pour s'en aller, après avoir fait la paix avec les groupes rebelles et le voisin soudanais, et fait entrer le pays dans le cercle des pays producteurs de pétrole. Toutes ces belles actions seront mises à son compte et consignées dans l'Histoire. Jusqu'à preuve du contraire, il n'y a pas ce chef d'Etat africain qui ne rêverait pas d'une sortie honorable de la scène politique. Apparemment, ce n'est pas une préoccupation sur les bords du lac Tchad. Cette perspective n'est pas dans l'agenda du président candidat, obnubilé par le pouvoir comme beaucoup d'autres de ses pairs sur le continent, qui ne rêvent que d'y mourir. Dommage !


Séni Dabo


Le Pays/22/04/2011

 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans AFRIQUE