APA Libreville (Gabon) 25-08-2010 - Le Gabon souhaite que d’autres pays membres de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) suivent son exemple, en sanctionnant ceux de leurs concitoyens impliqués dans le scandale financier qui a secoué l’institution en 2009.
Dès qu’a éclaté le scandale financier, qui concerne le détournement, entre 2004 et 2009, de 16,5 milliards de FCFA au Bureau extérieur de Paris (BEP) de la BEAC, le président Ali Bongo Ondimba a limogé le gouverneur de la Banque, Philibert Andzembé.
Cette décision n’est devenue effective qu’en novembre 2009 à Bangui (Centrafrique), lors du sommet des chefs d’Etats de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), seule instance habilitée à démettre le gouverneur de la BEAC.
Pour avoir été cité dans le scandale financier, M. Jean Pierre Oyiba, le directeur de cabinet du chef de l’Etat gabonais avait également démissionné de ses fonctions pour se mettre à la disposition de la justice gabonaise alors que deux cadres gabonais de la BEAC, considérés comme les « cerveaux » de cette affaire, sont actuellement incarcérés à Libreville.
Comptable du bureau extérieur de la BEAC à Paris (Bep) entre février 1994 et début 2009, Armand Brice Ndzamba est incarcéré depuis le 6 octobre 2009 à la prison centrale de Libreville où il a été rejoint par Maurice Moutsinga, ancien directeur central de la comptabilité et du contrôle budgétaire au siège de la BEAC à Yaoundé, de 2000 à 2007.
Selon les enquêtes menées au sein de la BEAC, environ 139 personnes seraient impliquées dans les malversations financières qui concernaient principalement des frais de fonctionnement du Bureau extérieur de Paris (BEP) et le règlement des factures pour le compte de la BEAC.
Selon les observateurs à Libreville, le président Ali Bongo Ondimba souhaite que ses pairs de la sous-région lui emboîtent le pas afin que toute la lumière soit faite sur le scandale financier à la BEAC, une institution qui regroupe le Gabon, le Cameroun, le Congo, la Guinée-Equatoriale, la Centrafrique et le Tchad.
A Libreville, les observateurs s’interrogent toutefois si la procédure d’instruction engagée va suivre son cours normal dans la mesure où le magistrat chargé du dossier a été affecté à l’intérieur du pays à la suite des changements intervenus récemment au niveau de la magistrature gabonaise.