Les hommes de Baba Ladé protestent contre l’accord de Bangui
Radio Ndéké Luka Dimanche, 19 Juin 2011 13:38
Quelques hommes du général rebelle tchadien Abdel Kader Baba Ladé sèment l’escalade dans la Nana-Gribizi et dans l’Ouham, en fin de cette semaine. Ceci, une semaine après la signature à Bangui d’un cessez-le-feu avec le régime de Ndjamena autorisant le chef rebelle à quitter le territoire centrafricain pour repartir au Tchad avec tous ses hommes. Les dissidents rebelles, se disent mécontents de n’avoir pas été associés à la décision de l’accord de Bangui.
Selon un habitant de Batangafo dans l’Ouham (Nord de la RCA) joint au téléphone par Radio Ndeke Luka, les hommes de Baba Ladé ont dans un premier temps, attaqué et délogé de leur base de Kaga-Déré les éléments de l’ex rébellion centrafricaine de l’APRD (Armée populaire pour la restauration de la démocratie), de Jean Jacques Démafouth.
Dans leur escalade, toujours selon l’habitant, ces rebelles tchadiens ont également fait des otages au sein de l’APRD dont les autres ont pu trouver refuge à Kaga-Bandoro. Ils ont aussi, dans leur mouvement, abattu un Lieutenant de l’APRD au village de Croisement situé à 24 kms de Batangafo, le 17 juin matin. Une situation qui a créé la terreur au sein des populations de la région. Il y a déjà la rébellion ougandaise de la LRA de Joseph Koni qui trouve comme terrain d’acte de guérillas, le sud-est de la Centrafrique.
Le général rebelle tchadien Baba Ladé a trouvé un accord avec le gouvernement tchadien le 13 juin dernier. Il a décidé de quitter la RCA et de rentrer à N’Djamenaavec ses hommes. Depuis 2008, Baba Ladé et ses hommes qui se chiffrent à plus de mille sont retranchés au centre-Nord de la Centrafrique, plus précisément dans la Nana Gribizi.
A Bangui, le Pacte de la Jeunesse pour la Paix et le Développement (PJPD) qui, félicite le Gouvernement d’avoir favorisé des accords de paix avec la CPJP et le FPR, deux groupes rebelles centrafricain et tchadien présents en territoire centrafricain, condamne ces actes qui compromettent la paix dans ce pays.
NDLR : La démonstration est faite du peu de fiabilité de ces accords signés tous azimuts et tambour battant la semaine dernière sous les auspices du général Yangongo avec une fraction de la CPJP et entre un représentant du Tchad et Baba Laddé du FPR. Force est de constater avec tristesse et amertume que depuis que Bozizé est au pouvoir, les mouvements politico-militaires ont poussé comme des champignons après la pluie et pullulent à travers le territoire centrafricain devenu carrément des sanctuaires même pour des rébellions étrangères comme la LRA de Joseph Kony venue de l’Ouganda et le FPR de Baba Laddé venu du Tchad voisin.
C’est en effet Bozizé le premier qui a introduit des mercenaires tchadiens sur le sol centrafricain pour les besoins de sa soif du pouvoir et de sa volonté de renverser par la force des armes le régime du président Ange-Félix Patassé. Depuis lors, les Centrafricains et leur territoire sont pris en otage par ces divers mercenaires et ces mouvements armés. Quant à Bozizé, non seulement il est aussi pris en otage mais il est devenu le vassal de tous les chefs d’Etat plus forts de la sous-région qui lui imposent de fait leurs volontés.
Les Centrafricains doivent avoir bien conscience que du fait de la couardise et de l’incompétence de celui qui se prend pour un général d’armée et qui prétend présider à leurs destinées, malgré eux, leur pays est pris dans la tourmente des conflits qui ont cours dans certains pays voisins et qui sont transportés sur leur sol.
Toujours côté mouvement politico-militaire, selon nos informations émanant d’une source proche de la CPJP tendance Nouradine et confirmées par leur porte-parole Christophe Gazam Betty, nous apprenons qu’un accrochage aurait eu lieu samedi dernier aux environs de 12 h heure locale entre un poste avancé de la rébellionde la CPJP et un détachement des FACA entre Bakouma et la ville minière de Nzako. Les rebelles reconnaissent avoir perdu un homme et disent avoir détruit en revanche un véhicule transportant des soldats des FACA.
Quant à la fraction de la CPJP tendance Abdoulaye Issène, elle se dit encerclée sur le terrain par plusieurs soldats de l'armée tchadienne vers le sud de Birao ce qui constitue pour elle une remise en cause de l'accord de cessez-le-feu signé le 12 juin dernier à Bangui.