RCA -Présidentielle : Martin Ziguélé a déposé un recours en annulation du scrutin du 23 janvier 2011
Centrafrique - présidentielle : candidat battu, Ziguélé dépose un recours
BANGUI - AFP / 04 février 2011 22h39 - Arrivé troisième à l'élection présidentielle centrafricaine remportée au premier tour par le président sortant Bozizé selon les résultats provisoires, l'ex-Premier ministre Martin Ziguélé a déposé vendredi un "recours en annulation" à la Cour constitutionnelle.
"Nous avons déposé un recours en annulation des élections parce qu'elles ont manqué de crédibilité et sont entachées de nombreuses irrégularités", a déclaré M. Ziguélé, troisième avec 6,46% des suffrages, selon les résultats provisoires de la Commission électorale indépendante (CEI) mardi et qui doivent encore être validés par la Cour constitutionnelle.
Un tableau transmis par le candidat récapitulant des "irrégularités constatées lors des élections groupées" (les législatives dont les résultats ne sont pas encore connus se sont tenues en même temps que la présidentielle le 23 janvier) fait état de 200 cas allant d'un "nombre de votants supérieur au nombre d'inscrits" au "bourrage" ou "substitution" d'urnes, en passant par des "intimidations (et) coups de feu ouverts par les forces de défense" ou par l'"achat de conscience des électeurs".
Après la réélection dès le premier tour de François Bozizé avec 66,08% (résultats provisoires) des voix, trois des quatre candidats battus avaient fait part de leurs intentions de déposer des recours auprès de la Cour constitutionnelle. Il s'agissait de M. Ziguélé, de l'ex-président Ange-Félix Patassé (2e, 20,10%) et du député Emile Gros Raymond Nakombo (4e, 4,64%).
Contactés par l'AFP, M. Nakombo et le camp de M. Patassé ont indiqué que leurs recours étaient toujours en préparation.
Selon le code électoral, les contestations doivent être déposées dans les 10 jours après la publication des résultats provisoires.
Par ailleurs, ces trois candidats ont réaffirmé vendredi dans une déclaration conjointe que pour eux "le scrutin (...) a été volontairement vicié du fait exclusif du pouvoir et de la Commission électorale indépendante".
"En conséquence, nous renouvelons notre exigence d'annulation de ces élections et rejetons avec force les prétendus résultats que nous ne reconnaissons pas", ont-ils précisé.
Le cinquième candidat à l'élection présidentielle, l'ancien ministre de la Défense et dirigeant d'une ex-rébellion Jean-Jacques Demafouth (5e, 2,72%) avait dit qu'il n'allait pas déposer de recours jugeant notamment que cela "ne modifiera rien".
L'élection présidentielle du 23 janvier devait être l'aboutissement du dialogue national amorcé en 2008 entre pouvoir, opposition et groupes rebelles. La paix a été au centre de la campagne de ce pays riche en matières premières (uranium, diamants, pétrole, or, bois), mais ruiné par des années d'instabilité et dont la population vit dans la pauvreté.
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NDLR : C'est sur les épaules et la conscience des neuf membres de cette cour constitutionnelle que revient la redoutable mission de dire le droit au sujet de la mascarade électorale qui vient d'avoir lieu en Centrafrique. AUront-ils le courage patriotique de dire vraiment le droit en décidant d'invalider ce scrutin du 23 janvier entaché de tant de fraudes et d'irrégularités délibérément opérées par Binguimalé et l'appareil du KNK ?
Composition de la Cour constitutionnelle de la RCA
Ainsi délibéré et décidé par la Cour Constitutionnelle en sa séance du 02 octobre 2008 où siégeaient :
- Marcel Malonga, Président
- Damienne Nanaré, Vice-président
- Albert Kouda, Membre
- Jean Kossangué, Membre
- Rachel Dea Nambona, Membre
- Bernard Voyemakoa, Membre
- Arlette Sombo-Dibelé, Membre
- Augustin Kongatoua-Kossonzo, Membre
- Brigitte Balipou-Guino, Membre
Assistés de maître Florentin Darré, Greffier en Chef.
Le greffier en Chef
Florentin Darré
Le Président
Marcel Malonga