Une des conséquences immédiates du hold-up et passage en force électoral de Bozizé et son KNK est l’intention qu’on prête non seulement aux partis d’opposition mais aussi à certains de la majorité présidentielle de se retirer purement et simplement du second tour des législatives qui doit avoir lieu dont ils ne voient plus l’intérêt.
En effet, la volonté politique hégémonique de Bozizé et son parti KNK d’exercer seul le pouvoir sur l’échiquier et notamment à l’Assemblée nationale, qui s’est traduite par un dispositif de fraudes généralisées sans précédent dans le pays, a traumatisé presque tous les partis engagés dans la compétition des législatives dont le premier a laissé un arrière-goût très amère et généré un fort sentiment de frustration. Bozizé vient de faire la limpide démonstration qu’avec lui, il n’y aura jamais d’élections dignes de ce nom en Centrafrique. C’est la principale leçon à tirer de cette mascarade électorale qui vient de se dérouler.
Sur 105 sièges prévus à Assemblée nationale, une vingtaine a été déjà prétendument gagnée par la famille et le clan Bozizé dont les enfants, les femmes et maîtresses, les sœurs, les cousins et neveux ont réussi le tour de force de se faire déclarer élus dès le premier tour de scrutin par la commission électorale du nullissime faux pasteur Joseph Binguimalé.
Tel que le premier tour des législatives s’est effectivement déroulé pour aboutir à cet invraisemblable résultat, il ne faut pas s’attendre à ce que le second tour se passe mieux. Le KNK va s’arranger pour rafler ce qui reste des circonscriptions qui n’ont pas connu de vainqueurs au premier tour de scrutin et s’assurer de la majorité absolue qu’il recherche à la chambre. C’est ce que les partis de l’opposition et quelques-uns du Groupe des Partis Politiques de la Majorité Présidentielle (GPPMP) semblent avoir bien compris.
Avec cette parodie d’élections en Centrafrique, on est donc de fait, avec Bozizé et le KNK, revenu à la bonne époque des partis uniques d’antan. Plusieurs après la proclamation officielle par la Cour constitutionnelle de la prétendue victoire de Bozizé au premier tour de la présidentielle, force est de constater que les chefs d’Etat ne se bousculent pas pour lui envoyer les traditionnels et purement protocolaires messages de félicitation, ce qui est suffisamment révélateur d’une « victoire » électorale qui est loin de rassurer ses pairs et de susciter leur enthousiasme.
Rédaction C.A.P