C'est avec une Porsche Cayenne comme celle-ci
que roule le vrai faux pasteur à Bangui
Le vrai faux pasteur Joseph Binguimalé fait désormais l’unanimité contre lui
Lorsque l’actuel président de la Commission Electorale Indépendante a été porté dans des conditions rocambolesques à la tête de la CEI centrafricaine, la rédaction de Centrafrique-Presse fut parmi les premiers organes de presse à critiquer sévèrement ce choix. Nous avons même été plus loin en ouvrant franchement le feu sur lui en révélant notamment la face cachée du personnage. D’un niveau intellectuel extrêmement limité, son médiocre parcours social, sa malhonnêteté, sa propension à se présenter pour ce qu’il n’est pas, son sens de la roublardise, bref, il n’était pas à nos yeux, la personne idoine pour présider une commission électorale dans les conditions de la République centrafricaine aujourd’hui, en comparaison avec certains de ses homologues africains d'une haute pointure d’autres pays qui se préparent également à tenir des élections aux enjeux semblables à ceux de la RCA et aussi déterminants pour leur évolution à court terme.
On était fondé à émettre ces critiques que les conditions dans lesquelles Bozizé le machiavélique, avait jeté son dévolu sur Binguimalé, cachaient manifestement un coup fourré et une complicité malsaine qui n’allaient d’ailleurs pas tarder à trahir la nature du complot des deux larrons et leur objectif. Il s’agit de faire un hold-up sur les élections en Centrafrique au profit du premier par et grâce à l’action du second compère à la tête de la commission électorale qui allait être mise en place.
C’est dans ce but déjà que, sans éveiller le moindre soupçon de qui que ce soit à l’époque, Bozizé a fait s’infiltrer Binguimalé comme vice-président du présidium du Dialogue Politique Inclusif de décembre 2008, juste après l’ancien président burundais, Pierre Buyoya. Bozizé et Binguimalé se sont découvert être tous les deux de vrais faux pasteurs et convaincus également d’être investis d’une mission divine pour la République centrafricaine qui devait passer par leur action commune dans la préparation et la tenue des élections dans leur pays. De passage à Paris revenant d’un séjour asiatique, Bozizé a reçu longuement son compère Binguimalé pour finaliser leur plan d’action. Ils prendront le même vol pour regagner Bangui. On connait la suite.
Un an après, non seulement Binguimalé n’a pas été à la hauteur de la mission qui lui été confiée à savoir préparer et organiser les élections en question, mais il a réussi à faire l’unanimité contre lui à commencer par celui-là même qui a magouillé au départ avec lui pour l’imposer à la tête de la CEI : Bozizé qui ces derniers temps, ne cachait même ses critiques et son agacement à son égard. Les critiques rapportées dans la presse peu après la prise de fonction de Binguimalé au sujet des frais d’installation sur le dos de la CEI, notamment l’acquisition de son lit (plus de 600.000 F CFA dans le contexte de misère du pays) et la note de reprofilage de la rue qui mène à son domicile, qui pouvaient paraître comme subjectivistes et en dessous de la ceinture, étaient déjà un précieux indicateur sur la nature réelle de l’individu à qui on allait avoir à faire.
Lorsqu’il a fini de claquer la manne qui lui était tombée sur la tête et que d’autres financements tardaient à venir, l’intéressé lui-même a menacé il y a de cela un à deux mois, de démissionner. A présent, presque tous les protagonistes du processus électoral centrafricain exigent aussi son départ de la présidence de la coordination nationale de la CEI, persuadés que tant qu’il restera en place, aucun progrès significatif n’interviendra dans le processus électoral et qu’on ira de report en report. Cela ne pouvait se passer autrement eu égard au manque de probité, à l’incompétence et à la partialité plus que avérée de l’individu qui, avec Francis Bozizé, sont les deux seuls automobilistes banguissois à rouler en Porsche Cayenne, excusez du peu !
En outre, selon des informations concordantes, deux villas sont également en train de sortir de terre à Bangui pour le même Binguimalé. Ceux qui se posent des questions sur la réelle destination et l’usage qui a été faite des 3,5 milliards de F CFA versés à Binguimalé pour la CEI ont sans doute maintenant la réponse à leurs interrogations. Son départ de la CEI qui, semble-t-il, ne ferait plus problème et ne serait plus qu’une question de temps, ne devrait pas non plus empêcher la publication tant attendue du rapport de l’audit sur sa mauvaise gestion et les détournements massifs de deniers publics qu’il a dû opérer et pour lesquels une suite judiciaire devrait être donnée. Bozizé poussera-t-il le lâchage de son homme de main et complice jusqu’à laisser la justice s’intéresser à lui ? C’est ce que nous allons voir dans les prochains jours.