Très contents et fiers d’avoir réussi leur hold-up électoral à l’occasion du premier tour des élections groupées du 23 janvier dernier, et dans le but de se préparer pour le second tour des élections législatives du 27 mars prochain, les responsables du KNK dont le vice-président Joseph Kiticki-Kouamba et le directeur de campagne de Bozizé et son non moins argentier Sylvain Ndoutingai, ont tenu à réunir autour d’eux tous les partis de la majorité présidentielle vendredi dernier au Palais de la présidence à Bangui.
Selon des informations émanant d’un responsable d’un de ces partis de la majorité présidentielle ayant pris part à cette réunion qui a requis l’anonymat, le KNK se serait littéralement « foutu de leur gueule » (sic) en demandant pas moins aux différents partis du Groupe des partis Politiques de la Majorité Présidentielle (GPPMP) d’appliquer la règle du désistement de leurs candidats admis pour le second tour des législatives au profit des candidats du KNK.
Toujours d’après notre source, la réunion a pratiquement fini en queue de poisson en raison du véritable tollé que la proposition du KNK a soulevé et à cause du fort mécontentement accumulé depuis la signature de l’accord électoral par les partis du GPPMP qui avaient pourtant accepté de signer avec le KNK avant le démarrage de la campagne électorale. A les entendre, il n’y aurait pas seulement les partis et les leaders de l’opposition qui sont furieux et contestent les résultats des élections du 23 janvier dernier mais eux-aussi seraient très fâchés avec le KNK.
Les partis du GPPMP dénonceraient même eux-aussi, les très graves violations commises par le KNK avant, pendant et après les élections, des termes de l’accord électoral qu’ils ont signé ensemble. Un mémorandum aurait même été apprêté pour être remis à Bozizé mais celui-ci à qui une audience aurait été sollicitée ferait encore durer le plaisir. Des taupes de Bozizé infiltrés au sein du GPPMP l’auraient déjà informé des raisons pour lesquelles les partis du GPPMP voudraient le rencontrer.
Le fort mécontentement des partis du GPPMP portent surtout sur les élections législatives - c’est le cas du PNCN de Cyriaque Gonda qui avait exprimé sa colère en se fendant récemment par une mise au point très sèche à propos de la situation de Bossangoa dans la préfecture de l’Ouham, pour exiger du KNK un peu de respect à son égard - puisqu’aucun d’entre eux n’avait présenté de candidat à la présidentielle contre Bozizé.
Dans certaines localités et bureaux de vote, la volonté d’écrasement et l’impérialisme du KNK ont été tels, non seulement vis-à-vis des candidats de l’opposition mais même et surtout à l’égard de ses partis alliés de la majorité présidentielle que des preuves de monstrueuses irrégularités et de graves fraudes ont été rassemblées par certains partis du GPPMP et des dossiers constitués et remis à des avocats pour saisir la Cour constitutionnelle.
Malheureusement et c’est là où le bât blesse, les différents leaders de ces partis de la majorité présidentielle ruminent seulement en silence leur mécontentement et n’osent pas aller plus loin dans la contestation des résultats fabriqués par la CEI et le KNK à leurs dépens. Tout en disant que ce n’étaient pas des élections dignes de ce nom qui ont eu lieu le 23 janvier dernier, ils n’envisagent pas et ne poussent pas la logique de leur contestation jusqu’à unir leur force avec les candidats de l’opposition. C’est le propre de certains politiciens centrafricains qu’on qualifie volontiers à Bangui de n’être que des « chercher à manger » .
La rédaction C.A.P