Centrafrique : lancement du programme DDR
Bangui, dimanche 26 juin 2011 (Xinhua) - Sur les 8.000 ex-combattants à démobiliser, 353 viennent d’être désarmés à l’occasion du lancement du programme de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) des anciens rebelles, à Bocaranga, à plus de 500 km au Nord du pays, en présence du président de la République François Bozizé.
Il s’agit des éléments de l’ancien mouvement rebelle de l’Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD) de Jean Jacques Demafouth.
"A l’APRD qui a accepté de se soumettre à cet exercice, je lance des fleurs pour cet acte patriotique. A tous les autres leaders je les assure de tout mon soutien pour la mise en oeuvre accélérée de ce programme", a-t-il lancé à l’endroit des ex- combattants.
"On se fâche pour quelque chose, mais dès lors que l’on a une proposition concrète, on se calme pour faire la paix et travailler et participer au développement du pays", a relevé François Bozizé, qui demande aux ex-combattants de "prendre au sérieux le DDR" afin de pousser la communauté internationale à appuyer le processus jusqu’à l’aboutissement total.
Il a enfin demandé, en sa qualité de "garant de l’unité nationale", à la population de se pardonner réciproquement exhortant toutes les populations affectées par ces conflits "de réserver à chaque ex-combattant un accueil chaleureux".
Pour leur représentant, le colonel Ouafio de l’APRD, les ex- rebelles manifestent désormais "une ferme volonté" pour l’aboutissement du processus, mais il y a un sentiment de méfiance à cause du retard enregistré dans la mise en oeuvre du programme entamé depuis 2008.
"Certains ex-combattants ne veulent pas porter les casquettes du DDR parce qu’ils sont incertains de l’avenir de processus. Il faut mettre en place rapidement une cellule de réintégration", a-t- il déclaré.
8.000 ex-combattants des cinq mouvements politico-militaires signataires de l’Accord de paix global de Libreville de 2008 sont concernés par ce programme en attendant l’intégration de ceux de la Convention des patriotes pour la justice et la paix qui vient de signer un accord de cessez-le-feu avec le gouvernement.
NDLR : En réalité, Bozizé ne voulait même pas aller à Bocaranga pour le lancement de ce programme de désarmement par crainte d'un mauvais coup contre lui de la part des rebelles mais c'est le général Sylvestre Yangongo qui a insisté pour qu'il y aille. Selon nos informations, il n’a fait en tout et pour tout que seulement deux heures sur les lieux. Arrivé à 12 heures, il est reparti à 14 h (heures locales) en expédiant la cérémonie. Il a dénoncé à cette occasion la mauvaise volonté des ex-combattants qui n'ont restitué que des fusils de fabrication artisanale et seulement quelques kalachnikovs. Force est de constater qu’aussi bien Bozizé que les prétendus ex-combattants sont méfiants et ont des doutes sur les chances de réussite et de réalisation concrète de ce fameux désarmement pourtant tant attendu par les Centrafricains.
DDR, 365 ex-combattants rendent leurs armes à Bocaranga
radio Ndéké Luka Dimanche, 26 Juin 2011 08:51
C’est sur le site de Bilakaré situé à environ 160 km de Bocaranga que les opérations de restitution des armes ont commencé samedi 25 juin 2011 en présence du président de la République François Bozizé. 365 ex-combattants ont remis leurs armes.
Après leur désarmement, les ex-rebelles auront le choix soit d’intégrer les rangs des Forces Armés Centrafricaines (FACA), soit de regagner la vie civile après une formation par la JPN (Jeunesse Pionnière nationale) en agro-pastorale, maçonnerie, menuiserie et autres options soit encore de mener une activité commerciale.
Sur place à Bilakaré une cinquantaine d’entre eux qui ont opté pour une formation au sein de la JPN, ont porté les tenues qui leur ont été distribuées. Chaque ex-combattant a reçu une enveloppe de cent mille francs fcfa (environ 150 euros). Il est également prévu à la prochaine étape de distribuer des kits de développement pour compléter les dotations financières.
Le président François Bozizé a dit son engagement à œuvrer plus que jamais à l’accélération du processus du DDR. Il a par ailleurs relevé que les 365 armes récupérées des mains des 365 ex-combattants ne sont constituées en majorité que des armes légères et les armes de fabrication artisanale et locale. Il a appelé à la sincérité des actes posés par chacune des parties et tout en exhortant les ex-combattants et la population d’accueil à s’accepter mutuellement.
Les représentants des différents groupes rebelles au rang des qui on a noté la présence de Abakar Sabone et Daman Hissen, ont dit leur satisfaction sans manquer d’attirer l’attention de certains ex-rebelles qui hésitent encore et attendent les premiers fruits.