RFI dimanche 06 janvier 2013
La délégation de l’opposition centrafricaine aux négociations de Libreville sera en principe formée de neuf leaders et d’une équipe technique. Elle a continué à travailler ce samedi 5 janvier sur ses propositions de sortie de crise. Pour l’instant, elle veut rester discrète sur ce que seront ses principales revendications.
De notre envoyé spécial à Bangui,
La liste des membres de la délégation de l’opposition est prête depuis vendredi. Mais ce samedi, les neuf partis politiques qui seront représentés à Libreville se sont retrouvés au domicile de l’un des leaders pour peaufiner les documents qui seront remis en leur nom à tous, et notamment un mémorandum.
« Ce mémorandum essaie de retracer les causes de la crise. Mais il n'y a pas que le mémorandum, il y a aussi une proposition de sortie de crise commune à l'ensemble des neuf partis membres du collectif de l'opposition démocratique centrafricaine. Nous en réservons la primeur au chef d'Etat de la Communauté des Etats de l'Afrique centrale », explique Maître Nicolas Tiangaye, chef de la délégation de l’opposition démocratique à Libreville.
Maître Tiangaye espère que tous les sujets permettant de sortir de la crise pourront être abordés à Libreville, au-delà des thèmes du dialogue politique inclusif et du DDR, Désarmement démobilisation et réinsertion. « Il faudrait pouvoir parler des questions institutionnelles, dit-il, mais aussi des questions économiques et sécuritaires ».
L'opposition dément toute manipulation de la Seleka
L’opposition répond par ailleurs à l’accusation lancée contre elle par Abakar Sabone, le chef d’un mouvement politico-militaire appelé MLCJ (Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice). Il accusait l’opposition d’avoir manipulé la coalition rebelle Seleka pour qu’elle adopte des revendications plus politiques.
Maître Crépin Mboli-Goumba, le coordonnateur adjoint du collectif de l’opposition centrafricaine, dément l’existence de tels liens. Il en profite pour mettre en garde contre le risque de faire participer aux négociations des rebelles ralliés aux autorités.
Me Crépin Mboli-Goumba
« On est très souvent passé à côté des vraies solutions parce qu'on n'a pas eu le courage de traiter des vrais problèmes avec les vrais acteurs »
NDLR : Abakar Sabone est effectivement un ex-rebelle qui fut naguère le compagnon d’exil et de prison de Michel Djotodia à Cotonou mais qui a définitivement rallié Bozizé en s’étant mis au service de ce dernier depuis le Dialogue Politique Inclusif. C’est ainsi qu’il a efficacement travaillé dans la CEI aux côtés du vrai faux pasteur Joseph Binguimalé pour la mise en œuvre du plan de hold-up électoral de Bozizé en organisant toutes les fraudes massives qui ont eu lieu lors de la mascarade électorale u 23 janvier 2011. Ce n’est donc pas par hasard qu’il milite pour le maintien de Bozizé aux commandes en demandant que son ex compagnon Djotodia ne puisse pas faire de la question du départ du pouvoir de Bozizé un des préalables aux discussions de Libreville.