Bangui 8 mai (C.A.P) - Lorsqu’à 20 h dimanche dernier les chaînes de télévision françaises ont annoncé la victoire de François Hollande, en dehors les présidents des grands pays occidentaux qui se sont dépêchés d’adresser un message de félicitations au nouveau président élu de la France, on n’a enregistré pour l’Afrique que les messages de félicitations du roi Mohamed VI du Maroc et Jacob Zuma d’Afrique du Sud. Aucun chef d’Etat aussi bien de l’Afrique de l’Ouest, ni de l’Est et encore moins d’Afrique centrale n’a cru devoir adresser le même jour des félicitations à François Hollande.
C’est le lendemain lundi qu’on a annoncé les timides messages présidentiels de certains pays africains. L’Ivoirien Alassane Ouattara qui était pourtant en France en visite privée est allé rendre visite de consolation à l’Elysée à son ami qui venait d’être battu et n’adresse de félicitation au nouvel élu qu’après son passage à l’Elysée. Mardi, il repart tranquillement à Abidjan sans avoir rencontré François Hollande.
A notre connaissance et jusqu’à plus amplement informé, le seul président africain qui, de passage à Paris pendant la campagne électorale et donc avant son élection du 6 mai 2012 qui a eu le courage de recevoir le candidat François Hollande lorsque Nicolas Sarkozy était encore au pouvoir, est Mahamadou Issoufou du Niger.
Toujours ce même mardi, Radio Centrafrique donne lecture d'un message de félicitation de François Bozizé, président de la République centrafricaine adressé à François Hollande pour sa brillante élection. Malgré le caractère purement protocolaire et diplomatique de ce genre de message, on est quand étonné que Bozizé qui, non seulement est un ex-putschiste et voleur d’élections, croît devoir donner du "M. le Président et cher Ami" à François Hollande, mais ose appeler ainsi le tout nouveau président français. Faut-il en pleurer ou en rire ?
Il faut le relever et le dire, François Hollande n’est pas l’ami de François Bozizé. Leur ressemblance s’arrête uniquement au même prénom qu’ils portent. Leur profil, parcours, idéologie, valeurs et conception de la société, n’ont rien de commun. Celles de François Hollande sont aux antipodes de ce putschiste, dictateur et oppresseur de son peuple qu’est François Bozizé. Ils ne peuvent pas, ne sont pas et ne seront pas des amis.
Cela doit être clair dans la tête de Bozizé. Cela d’autant plus qu’il n’y a pas si longtemps, le pitre de porte-parole du gouvernement de Bozizé s’était permis de publier un communiqué de presse pour insulter le Parti socialiste français tout en lui prédisant qu’il ne reviendrait plus jamais au pouvoir ainsi que son homologue centrafricain, le MLPC de Martin Ziguélé.
Quand on sait que les perspectives de la victoire électorale de François Hollande avaient fait paniquer littéralement la bozizie à Bangui, on peut comprendre sans l’admettre que Bozizé cherche déjà visiblement et désespérément une opération de séduction et à essayer de se vendre au nouveau président de la République française mais naturellement ce dernier et les Centrafricains ne peuvent en être dupes.
François Bozizé feint-il d’ignorer que son « homonyme » François Hollande avait clairement annoncé au cours de sa campagne électorale qu’il voulait que « le 6 mai 2012 soit un jour terrible pour les dictateurs et une bonne nouvelle pour les démocrates ». Bozizé qui est un dictateur et non un démocrate doit se sentir visé par cette déclaration qui est un avertissement sans frais qui lui est aussi adressé.
Lui et le soi-disant président de l’assemblée nationale monocolore actuelle, Célestin Leroy Gaombalet, alias « Gaou la fumée » doivent mettre à la poubelle leur projet scélérat de nouveau code électoral et de modification constitutionnelle visant à sauter le verrou sur le nombre de mandat du président de la République centrafricaine pour que Bozizé puisse s’éterniser au pouvoir. François Hollande étant fermement opposé aux fraudes électorales et aux modifications constitutionnelles par certains potentats africains du même acabit que Bozizé, lui et sa clique doivent renoncer définitivement à leur volonté de manipulation de la constitution. A bon entendeur, salut !