La lutte contre le paludisme fait des progrès. Alors que la maladie provoquait en 2000 le décès d'un million de personnes par an, quelque 200'000 vies ont pu être sauvées l'an dernier, ont indiqué les agences de l'ONU.
"Beaucoup de progrès ont été réalisés en dix ans, mais ces progrès restent fragiles", a affirmé à Genève le Dr Pascal Villeneuve, de l'UNICEF, en vue de la Journée mondiale contre le paludisme du 25 avril.
Selon le "Partenariat Faire reculer le paludisme" (Roll back malaria), 211'000 décès ont été évités entre 2001 et 2006. En 2007, 118'900 vies ont été sauvées, en 2008 159'300, et en 2009 192'600. L'estimation pour 2010 est de 225'800 décès évités, ce qui ferait tomber le nombre de décès annuels à moins de 800'000 par an.
Plus de 90% des décès surviennent parmi les enfants de moins de cinq ans en Afrique subsaharienne. Quelque 250 millions de cas de malaria sont enregistrés chaque année.
La réduction du nombre de décès a été le résultat d'une série de mesures. Entre 2004 et 2009, le financement international de la lutte contre le paludisme a décuplé, pour atteindre 1,8 milliard de dollars l'an dernier.
La production mondiale de moustiquaires imprégnées a été multipliée par cinq, pour atteindre 150 millions. La distribution des combinaisons thérapeutiques à base d'artémisinine a passé d'un demi-million de doses en 2001 à 160 millions en 2009.
Malgré ces progrès, le monde reste loin d'une couverture universelle. Il faudrait tripler l'aide et distribuer 350 millions de moustiquaires imprégnées pour parvenir à cet objectif.
Des disparités importantes existent entre pays africains. La couverture en moustiquaires imprégnées a atteint par exemple en 2009 62% en Zambie et 60% à Madagascar, mais elle n'est que de 8% au Nigéria.
(ats / 20 avril 2010 14:57)