RFI dimanche 17 février 2013
Deux émissions phares produites par des proches du pouvoir du président Bozizé et diffusées à la radio nationale ont été suspendues en début de semaine. Le nouveau ministre de la Communication, issu de la Seleka, affirme que ces émissions ne favorisent pas le processus de paix enclenché dans le pays. Pendant ce temps, les animateurs radio crient au scandale.
« Yé so é lingbi ti inga » et « Bango ndo ti Gbia ti Kodro », qui peuvent respectivement se traduire par « Ce que nous devons savoir » et « La vision du chef de l’Etat », sont les titres des deux émissions suspendues en début de semaine à la radio nationale. De diffusion quotidienne, elles étaient animées par des proches du président Bozizé.
Dans ces émissions, il est fait l’éloge du chef de l’Etat ou bien règle médiatiquement le compte « à ceux qui en veulent à la politique du président », comme le dit lui-même l'un des animateurs.
« Ce sont des choses que nous ne pouvons plus supporter, a confié à RFI le ministre de la Communication Christophe Gazambéti. Nous sommes dans une période de transition, issue d’une crise militaro-politique, et ces émissions ne favorisent pas le climat de paix. »
« Faux », rétorque Javon Zama Papa, l’un des animateurs de l’émission et directeur de la presse présidentielle, qui ajoute : « Dites aux journaux et à certaines radios d’arrêter des campagnes visant à ternir l’image des autorités avant de suspendre ces émissions. »
Au Haut conseil de la communication (HCC), organe de régulation du secteur, on se réserve le droit de commenter plus tard la décision du ministre. Mais un conseiller signale toutefois qu'ils avaient « demandé la suspension de ces émissions avant la crise, et donc qu'il est normal qu’elles soient suspendues maintenant », ajoutant qu'ils n'étaient par conséquent « pas étonnés ».
Dans les rues de la capitale, les avis divergent entre partisans et détracteurs de ces émissions. Les uns demandent leurs rétablissements, les autres, leur suspension définitive.